Emmanuel Cugny décrypte Varoufakis et sa« machine infernale » sur France Info
Depuis que Tsipras a rendu les armes, étrangement, sa réputation dans la presse française s'est améliorée. On ne compte plus les experts et économistes de plateau nous expliquant qu'il a fait le bon choix - celui de la raison - après avoir bien fait le malin devant ses copains. Puisqu'il faut bien expliquer aux citoyens comment Tsipras a pu passé de gauchiste fanatique a bon élève en quelques jours (sans aucune pression de l'eurogroupe, évidemment), c'est donc son ancien ministre Yanis Varoufakis qui, dans nos grands médias, a endossé l'habit du conseiller obscur et malveillant d'Alexis. Un nouveau fou pour remplacer celui qui a guéri ! Un exemple, parmi tant d'autres, avec la chronique éco d'Emmanuel Cugny, sur France Info. TranscriptionJournaliste : Le décryptage éco, et ça fait longtemps qu'on avait pas parlé de la Grèce. Et l'info du jour vaut son pesant de cacahuètes !
Emmanuel Cugny : Oui.
Journaliste : L'ancien ministre des finances Yanis Varoufakis avait bien à l'esprit un plan B en cas de sortie de la zone euro ; un plan digne d'un polar ou d'une série télé. [Ciel, un meutre?!] Emmanuel Cugny : Oui, dommage d'ailleurs qu'un auteur n'ait pas eu le temps d'écrire l'histoire car son livre aurait rencontré un vif succès sur les plages cet été. Le plan que fomentait Yanis Varoufakis prévoyait ni plus ni moins un retour à la monnaie grecque, la drachme, mais sans le dire - du moins à ses créanciers – car le projet ( monté dans le plus grand secret évidemment) [difficile de faire autrement ; règle élémentaire de la négociation] avait obtenu l'aval d'Alexis Tsipras avant que celui-ci ne soit élu premier ministre. Journaliste : Alors,expliquez-nous quel était ce fameux montage... Emmanuel Cugny : Eh bien, l'objectif était de permettre à la Grèce de continuer à disposer de fonds en cas d'exclusion de la zone euro et de fermeture prolongée des banques. Seulement voilà, la manière dont le stratagème a été monté est beaucoup moins claire. [Le complot n'est pas loin...] Pour créer un système bancaire parallèle – car c'est bien de ça qu'il s'agit – Varoufakis devait pirater la plateforme de la direction des impôts pour récupérer les adresses fiscales des contribuables et leur permettre le moment venu, d'utiliser le nouveau système de paiement.
Varoufakis est allé très loin car la direction du trésor étant désormais contrôle par la Troïka (Bruxelles, la BCE et le FMI), il lui fallait recueillir les données informatiques sans éveiller les soupçons des créanciers. Il a donc demandé à un ami d'enfance, informaticien américain de créer la machine infernale capable de pirater les données du fisc sans être démasqué.
Le plan était prêt ; il ne manquait plus qu'à appuyer sur le bouton en cas de besoin [pour une bombe de combien de gigatonne?]; une application pour smartphone a même été crée spécialement pour l'occasion. Journaliste : Alors ce plan ne date pas d'hier, pourquoi on l'apprend aujourd'hui ? Emmanuel Cugny : Eh bien tout simplement parce que Varoufakis en a fait part lors d'une conférence téléphonique avec des fonds de pension spéculatifs lors d'une discussion récente ; la conversation devait rester confidentielle mais elle a été enregistrée et retranscrite dans un journal grec d'opposition . Varoufakis a-t-il fait ces révélations sous le sceau d'un pseudo secret par rancoeur vis à vis d'Alexis Tsipras qui lui a signifié le soir du 5 juillet (le soir du non au référendum) que son plan ne pourrait finalement pas voir le jour ? La question reste posée... Le fait est que suite à cet épisode, Yanus (ndlr : lapsus?), Yanis Varoufakis a jeté l'éponge et démissionné, Tsipras ayant visiblement déjà choisi de ne pas utiliser la manière forte contrairement à ses engagements de campagne. Donc voilà pour la petite histoire qui prouve que certains à Athènes ont toujours l'imagination fertile mais pas toujours très « réglo ». [Juncker, Schäuble, Merkel eux, sont des Saints] De toute façon, si ce plan avait été appliqué, il y a fort à parier que la BCE aurait déclaré illégale la nouvelle monnaie, ce qui aurait été pire encore pour le pays. L'histoire ne dit pas si les instances internationales se seraient aperçu du stratagème et ne se seraient pas de nouveau fait rouler dans la farine comme au bon vieux temps, vous vous souvenez, quand Athènes mentait déjà sur le véritable état de ses comptes publics ? Version vidéo 2'50 |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire