Manuel Valls : "Nous avons fermé les yeux sur la progression des idées salafistes"
Source : Marianne, 23-03-2016 Invité ce matin d’Europe 1, Manuel Valls a réaffirmé que nous étions bien face à une “guerre contre le terrorisme”. Et que la réponse devrait se faire au niveau européen. Car, selon lui, il n’y pas qu’en Belgique que les réseaux salafistes prospèrent. La France connaît le même problème. Le ton est grave, la voix posée. Invité ce matin sur Europe 1, Manuel Valls a réagi aux attentats du 22 mars qui ont touché Bruxelles. Poser surtout son constat sur la situation européenne face au terrorisme et les réponses à apporter. Une parole directe, sans ambages, comme l’affectionne le Premier ministre. Sa marque de fabrique. “Ce n’est pas une guerre comme les autres (…), ce terrorisme veut nous détruire (…), veut détruire ce que nous sommes, notre mode de vie“, a-t-il réaffirmé. Le Premier ministre l’assume, c’est bien une guerre dans laquelle nous sommes engagés. D’ailleurs, Manuel Valls refuse de rejeter le faute sur les autres. Alors que Michel Sapin, hier, a pointé du doigt l’“absence de volonté de la part de certains responsables politiques (belges)“, qui auraient laissé “pour permettre une meilleure intégration”, “des communautés se développer, peut-être aussi une forme de naïveté”, le Premier ministre refuse de cibler la Belgique : “Je ne vais pas donner des leçons à nos amis belges. Nous avons en France nous aussi des quartiers sous l’emprise de trafiquants de drogue et des réseaux islamistes et salafistes (…). Nous avons fermé les yeux partout en Europe et en France sur la progression des idées extrémistes du salafisme“. Un constat qui amène à une conviction. Le combat contre le terrorisme ne se fera pas pays par pays mais bien à l’échelle européenne. “La menace à laquelle nous sommes confrontés est d’une ampleur inégalée. Notre réponse au niveau français et européen doit être à la hauteur de cette menace”, a-t-il notamment affirmé. Une des solutions selon lui, rappelée ce mardi devant la représentation nationale, est la mise en place au niveau européen du "PNR" pour "Passenger Name Record". “Il faut être responsable (…) il y a urgence d’adopter le PNR européen. Le parlement européen a trop tardé”, a-t-il martelé ce matin. Le PNR est un fichier des données personnelles des voyageurs aériens qui existe déjà aux Etats-Unis et permettrait d'identifier sur des vols internationaux, mais aussi sur des vols nationaux et intra-européens, des personnes non fichées pouvant être liées à des faits de terrorisme ou d'autres faits de criminalité. Des données qui pourraient être transmises aux autorités judiciaires pour faire des recoupements. Sauf que les députés européens de gauche, écolos et même d’extrême-droite trainent des pieds pour le voter. Vu cette nouvelle vague d’attentats, pourront-ils encore attendre ? Rien n’est moins sûr...
Manuel Valls, de manière moins grossière que Bruno Le Roux hier, en a aussi profité pour refaire une piqûre de rappel sur la déchéance de nationalité pour tous : “Agir contre le terrorisme, c’est agir sur tous les paramètres (…) si un Français tue d’autres Français (…) peut-il rester français ? Ma réponse est non !” Source : Marianne, 23-03-2016
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