L'Union européenne dans la tourmente. L'espace Schengen en voie d'éclatement.
En 2015, l'arrivée de centaines de milliers, voire de plus d'un million, de réfugiés dans l'espace européen a provoqué une onde de choc qui a ébranlé l'intégrité de l'Ue. Lorsque le grand nombre a paru difficile à accueillir un climat de panique s'est progressivement développé dans la population et a provoqué des bouleversements dans l'arène politique avec la Hongrie réfractaire à l'accueil ouvert aux réfugiés et l'Allemagne plutôt favorable à leur intégration. C'est alors qu'on a qualifié ce déferlement comme étant la « crise » migratoire sans précédent observée depuis la Seconde guerre mondiale. En date du 20 août, l'Allemagne anticipait alors un afflux record de demandeurs d'asile :
En fait, lorsque l'afflux de réfugiés s'est manifesté avec grande ampleur (juillet, août et septembre) les membres de l'Ue, ne parvenant pas à s'entendre sur les quotas d'accueil de chaque pays, ont alors décidé, à l'intérieur des limites de leur territoire respectif, de prendre des mesures draconiennes pour contenir le flux incessant de réfugiés frappant à leurs portes. Pour stopper le flux de réfugiés le premier réflexe de certains chefs d'État a été de construire des murs ou des barrières sur leurs frontières afin d'exercer un contrôle plus strict des entrées. La Hongrie a été la première à appliquer cette mesure au grand dam de la population civile qui, en constatant le désarroi et l'état de santé précaire des déplacés, se préparait à les accueillir. La Hongrie était appuyée dans ce projet par la République Tchèque et la Slovaquie Pour contenir le flot incessant en provenance du continent africain l'Europe a dressé un mur maritime sur la Méditerranée et a entrepris une chasse aux passeurs. La Hongrie a érigé un mur sur sa frontière avec la Serbie de même qu'avec la Croatie et elle a été suivie par les pays balkaniques, la Roumanie, la Bulgarie et l'Autriche. Malgré tous ces obstacles les réfugiés ont poursuivi leur marche en direction de l'Allemagne et des pays scandinaves et ils s'y sont parvenu par centaines de milliers. (Jules Dufour, Les murs du nouvel ordre mondial, Mondialisation.ca, 25 juin 2015). Le durcissement des pays membres s'est constitué peu à peu après les attentats de Paris et les événements de Cologne impliquant apparemment des réfugiés. Le discours des chefs d'État s'est transformé. Le recours à des contrôles plus stricts des entrées de réfugiés, le recours à une collaboration plus étroite des pays africains ainsi que le rôle désormais dévolu à la Grèce et à la Turquie sont parmi les réponses formulées par les représentants des membres de l'UE. Pendant ce temps les réfugiés qui tentent d'atteindre la Grèce ou l'Italie sont encore plusieurs à périr dans des naufrages (lapresse.ca, 30 janvier 2016 ). Les attentats de Paris en novembre ont attisé les sentiments de rejet des demandeurs d'asile. Les mouvements de l'extrême droite ont manifesté leur vive opposition de sorte que des pays comme l'Allemagne ont modifié peu à peu leur politique d'immigration. Stopper l'afflux des réfugiés a été le mot d'ordre donné aux pays membres et, notamment, des mesures de contrôle strict des identités ont été prises au Danemark et en Suède tout en cherchant à sauvegarder l'esprit de Schengen. Nous tentons, dans cet essai, de présenter la chronologie des événements qui se sont déroulés en 2015 et au début de 2016. Nous faisons état des naufrages dramatiques qui se sont produits dans la Méditerranée et des péripéties de la longue marche des réfugiés vers l'espace de l'UE. Nous exposons les principales mesures prises lors de différentes réunions au Sommet des pays membres de l'UE de concert soit avec la Turquie ou bien avec des représentants des pays balkaniques de même qu'avec des représentants des pays du continent africain. Déplacements des réfugiés vers l'UE en 2015 (figures 1 à 5 et tableaux 1, 2 et 3) Pour la période allant du 14 avril au 7 septembre nous nous référons principalement au portrait dressé par Reuters. Nous utilisons ensuite les dépêches et analyses soulignant les faits marquants dans la métamorphose progressive de l'attitude des membres de l'Ue vis-à-vis des réfugiés et des dispositions prises d'abord pour les accueillir, puis pour en freiner les mouvements et, enfin, pour procéder à leur rapatriement (journaldemontreal.com, 7 septembre 2015). Figure 1. La crise migratoire en 2015 dans l'UE "Demandes d'asile dans les États membres de l'Union européenne et de l'EFTA au 1erjanvier jusqu'au 30 juin 2015 selon données Eurostat. La hauteur des barres symbolise le nombre de demandes d'asile par pays. La coloration des pays représente le nombre de demandeurs d'asile rapporté à leur population." Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_migratoire_en_Europe#/media/File:Map_of_the_European_Migrant_Crisis_2015.png Figure 2. La route des Balkans
Les naufrages en Méditerranée ont éveillé l'opinion publique mondiale à partir du mois d'avril (figure 7 et tableau 1). Devant le flux de plus en plus important d'arrivants et de demandeurs d'asile le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, jugeant insuffisante la réponse du Conseil européen, propose l'accueil et la répartition de 20 000 migrants entre les pays de l'UE au cours des deux prochaines années. Le nombre de réfugiés étant encore faible le premier plan Junker pouvait recevoir leur assentiment. Cependant, la vague déferlante, inattendue mais prévisible, se produira dans les mois qui suivent. En date du 19 août, l'Allemagne s'attendait à recevoir, au cours de 2015, un record de 800 000 demandeurs d'asile et réfugiés, soit quatre fois plus qu'en 2014 et deux fois plus que les prévisions établies en janvier. Le 22 août, des milliers de réfugiés pénètrent de force en Macédoine avant de gagner la Serbie puis la Hongrie, point d'entrée dans l'espace Schengen. Figure 3. Des réfugiés marchent dans la campagne serbe, dans les environs de Miratovac, en venant de Macédoine, le 24 octobre 2015 (REUTERS/Ognen Teofilovski) Dans les huit premiers de l'année plus de 300 000 migrants ont franchi la Méditerranée annonce le HCR. Plus de 2 500 d'entre eux ont péri en tentant de rejoindre les côtes italiennes ou grecques. Le 28 août, on apprend avec consternation que les corps de 71 migrants sont retrouvés morts asphyxiés dans un camion frigorifique abandonné sur le bord d'une autoroute dans l'est de l'Autriche. Au début de septembre, l'émotion est vive à travers le monde lorsque l'on retrouve le corps d'un garçon syrien de trois ans, gisant mort sur une plage turque après le naufrage de l'embarcation où il se trouvait avec ses parents et son frère. Seul le père de famille a survécu à la tragédie. Tableau 1. Chronologie des événements entourant les flux migratoires vers l'UE en 2015 (14 avril au 7 septembre). Naufrages en Méditerranée. Premier plan Junker. Divisions européennes. Émotion après la photo d'Aylan et deuxième plan Junker.
Source : http://www.journaldemontreal.com/2015/09/07/chronologie-de-la-crise-des-migrants-en-europe Tableau 2. Chronologie des événements entourant la crise migratoire en Europe (Octobre – Décembre 2015). Les tergiversations et les hésitations se multiplient. Les portes se ferment peu à peu.
Tableau 3. Chronologie des événements entourant la crise migratoire en Europe (Janvier et février 2016). Durcissement et renvoi de dizaines de milliers de demandeurs d'asile vers leur pays d'origine
Sources : II. Une longue marche vers la liberté, la sécurité et la paix (figures 2, 3 et 4) Des centaines de milliers de victimes des guerres qui sévissent au Moyen Orient, en Afrique et en Asie centrale depuis des décennies ont opté pour une longue marche vers la liberté et la sécurité pour eux et leurs enfants. Au lieu d'accepter d'être confinés dans des camps à proximité des zones de combat (ils sont des millions), sur les espaces frontaliers sans ressources vitales et en proie à un climat d'insécurité chronique des dizaines de milliers d'entre eux ont dit : « C'est assez de vivre dans la misère et le désespoir. Ils ont dit : « Marchons jusqu'en Europe afin de trouver un milieu de vie sécuritaire et complètement à l'abri des bombardements. En fait, les réfugiés qui ont envahi le territoire européen ont préféré risquer leur vie afin d'accéder à un minimum de vie normale. Les guerres de Syrie, de Gaza, d'Irak et de Libye se poursuivent étant livrées directement ou par procuration par l'USOTAN. Il en est de même pour celle qui sévit au Yémen. Une route semée d'embuches Les principales difficultés rencontrées par les réfugiés en marche ont été les suivantes : La traversée du territoire turc, la traversée de la Grèce en joignant les îles et en trouvant un transport jusqu'au Port du Pirée, puis la traversée de la Macédoine et de la Serbie pour se buter au mur frontalier qu'a édifié la Hongrie pour contrôler cette « invasion » de l'espace Schengen. Le séjour des réfugiés en Hongrie a été un cauchemar : Un accueil froid, des conditions d'hébergement précaires, un blocage systématique de tout mouvement par train vers l'Autriche et l'Allemagne, bref un traitement condamné partout dans le monde et amenant les réfugiés à entreprendre à pied la distance de 175 km entre Budapest et la frontière austro-hongroise. Le sort réservé aux réfugiés cheminant sur la route des Balkans s'est avéré celui du chef de gouvernement hongrois, Victor Orban, qui s'est autoproclamé défenseur de l'intégrité de l'espace Schengen. Il a déclaré que « le problème des migrants n'était pas celui de l'Europe, mais celui de l'Allemagne ». Comment peut-on concevoir qu'un pays qui a subi les affres du nazisme puisse traiter ainsi des populations affamées, épuisées et malades et de les enjoindre de poursuivre à pied leur route sans réconfort et sans aide? Il y a là un comportement franchement fasciste (http://www.mondialisation.ca/la-longue-marche-des-refugies-vers-leurope-des-milliers-de-deplaces-fuient-les-guerres-usa-otan/5474385). Figure 4. Les réfugiés en route vers la Hongrie
Une tragédie pour les enfants et les mineurs (figure 5) Les derniers communiqués de l'Unicef et du Fonds des Nations unies pour l'enfance décrivent la situation des enfants ou des mineurs qui se déplacent sans être accompagnés de leurs parents. Ils décrivent leur état précaire et parfois lamentable, le tout amplifié par l'arrivée de l'hiver. Au début de février 2016 de plus en plus d'enfants tentent de rejoindre l'Europe: « Ils constituent aujourd'hui 36% de ceux qui tentent la traverse dangereuse entre la Turquie et la Grèce » selon l'Unicef (http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201602/02/01-4946352-de-plus-en-plus-denfants-parmi-les-migrants-tentant-de-rejoindre-leurope.php). Au passage de la frontière entre la Grèce et Gevgelilja, en Macédoine, «les enfants et les femmes constituent désormais environ 60 %» du total, dépassant pour la première fois la proportion d'hommes, a indiqué à la presse Sarah Crowe, la porte-parole de l'UNICEF. En juin dernier, 73 % des migrants étaient des hommes à ce passage, et seulement 10 % avaient moins de 18 ans (http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201602/02/01-4946352-de-plus-en-plus-denfants-parmi-les-migrants-tentant-de-rejoindre-leurope.php). Figure 5. Un enfant mange une pomme en attendant de traverser la frontière pour entrer en Croatie, en octobre 2015. Source : Photo Antonio Bronic, archives Reuters Figure 6. Le mur entre la Hongrie et la Croatie Source : http://www.20minutes.fr/monde/1710103-20151015-mur-anti-migrants-entre-hongrie-croatie-termine Figure 7. Les migrants, originaires de Syrie, d'Afghanistan, mais aussi de Birmanie, tentaient de rejoindre l'île grecque de Lesbos depuis la province turque de Canakkale. Source : Photo Reuters Figure 8. Accusé par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) de nourrir «la peur et la xénophobie», le projet de loi «L87» prévoit de confisquer les effets de valeur des migrants, de diminuer leurs droits sociaux, et d'allonger les délais de regroupement familial. PHOTO ALEX LUKA LADIME, ARCHIVES REUTERS Les tergiversations des États membres de l'UE (tableau 4) Les nombreuses réunions tenues dans le but de trouver un accord sur l'établissement d'un plan d'accueil européen structuré ont donné des résultats mitigés. L'Allemagne d'abord très ouverte s'est inscrite peu à peu dans le groupe des pays réticents tels que la Hongrie, la République Tchèque et la Slovaquie. La Grèce est devenue la principale porte d'entrée des réfugiés en provenance de l'Est alors que l'Italie a continué de recevoir un lot encore fort important en provenance des pays africains. La pression est devenue telle en Allemagne qu'il a été décidé, lors d'un mini-sommet européen tenu à Bruxelles le 25 octobre, de juguler la crise migratoire et de créer des places d'accueil en Grèce et dans les Balkans : «L'Union européenne a annoncé dimanche 25 octobre la création de 100 000 places d'accueil pour les réfugiés en Grèce et dans les Balkans à l'issue d'un mini-sommet européen à Bruxelles : « On ne peut pas laisser les gens livrés à eux-mêmes, dormir dans les champs en 2015, a expliqué le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker » (http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/migrants-l-union-europeenne-cree-100-000-places-d-accueil-en-grece-et-dans-les-balkans_1145541.html). Tableau 4. Quelques rencontres au Sommet des chefs d'État de l'UE entre août 2015 et février 2016
Sources : 1)En ligne : http://www.france24.com/fr/20150909-crise-migratoire-ue-juncker-discours-parlement-europeen-refugies-irak-syrie). 2)SIMON, Cédric. 2015. Accord entre l'UE et Ankara pour endiguer les flux migratoires. AFP. LA PRESSE.CA. Le 15 octobre 2015. En ligne : http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201510/15/01-4910325-accord-entre-lue-et-ankara-pour-endiguer-les-flux-migratoires.php 3)Simon, C., Crise migratoire. L'Europe se tourne vers l'Afrique. Journal Le Devoir, le 12 novembre 2015, p. B 5. Resserrement de plusieurs frontières avec l'installation de murs ou de barrières (figure 6) Les pays les plus affectés par le flot migratoire ont opté de resserrer le contrôle des demandeurs d'asile et de construire des murs sur le tracé de leurs frontières. Les données de la figure 3 révèlent les éléments suivants : - Le mur entre la Hongrie sur sa frontière sud et la Serbie a été construit sur une distance de 175 km et la Hongrie a entrepris l'érection d'un autre mur sur sa frontière avec la Croatie; - Une clôture est en construction entre la Slovénie et la Croatie; - Un mur a été construit entre la Bulgarie et la Turquie (30 km) et entre la Grèce et la Turquie (le mur d'Evros sur 12 km); - La construction d'autres barrières est envisagée entre la Bulgarie et la Macédoine et entre la Roumanie et la Serbie; - La Macédoine a entrepris en novembre 2015 la construction d'un mur sur sa frontière avec la Grèce. Elle vient d'annoncer l'édification d'un autre mur parallèle au premier d'une longueur de 37 km; - Une clôture est planifiée entre la Hongrie et la Roumanie (longueur raisonnable selon le gouvernement); - L'Autriche a comme projet de construire un mur sur sa frontière avec la Slovénie (330 km). La ministre autrichienne de l'intérieur a annoncé le 28 octobre la construction d'un mur le long de sa frontière avec la Slovénie pour assurer une entrée « ordonnée, contrôlée » des migrants (la-croix.com) (figure 3) (http://www.mondialisation.ca/la-nouvelle-europe-forteresse-la-construction-de-murs-anti-refugies-saccelere/5489832). IV.Le reflux ou le retour forcé au bercail (tableau 3) Le durcissement des pays hôtes s'est manifesté avec plus d'ampleur au cours des derniers mois. Dans le dernier droit de janvier les membres de l'UE ont annoncé l'expulsion de réfugiés. Le 27 janvier la Suède veut expulser jusqu'à 80 000 réfugiés. Le 28 janvier, L'Allemagne place le Maroc, l'Algérie et la Tunisie sur sa liste des pays sûrs. Elle durcit ainsi les conditions d'asile pour leurs ressortissants et d'accélérer le rapatriement des demandeurs d'asile déboutés venant du Maghreb (http://straat.fr/lallemagne-va-placer-lalgerie-le-maroc-et-la-tunisie-sur-sa-liste-des-pays-surs/) Le 30 janvier, la Finlande annonce l'expulsion de 20 000 des 32 000 demandeurs d'asile arrivés en 2015 et les Pays-Bas proposent de renvoyer les derniers migrants arrivés clandestinement en Grèce en échange de l'accueil de réfugiés restés en Turquie (Branchereau, G., 29 janvier 2016). V. L'intégrité de l'espace Shengen menacée Le durcissement des membres de l'UE a commencé à se manifester dès le début de la crise migratoire. C'est alors que ceux-ci ont développé dans les mois suivants trois mesures de contrôle des flux : - L'édification de murs ou de barrières sur plusieurs frontières interétatiques; - Un appel à la coopération de la Grèce et de la Turquie ainsi que des pays africains pour retenir à la source les réfugiés potentiels; - Un contrôle strict des entrées dans divers pays tels que le Danemark et la Suède. La crise migratoire a été au coeur des discussions européennes qui se sont ouvertes ce lundi à Amterdam le 26 janvier dernier. Cette rencontre informelle entre les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne est intervenue quelques jours après la mise en garde du président du Conseil européen, Donald Tusk, sur le risque d'effondrement de l'espace Shengen. "Le plus important est d'assurer la liberté de mouvement à l'intérieur de l'espace Shengen, a affirmé Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen aux Migrations (https://www.youtube.com/watch?v=2u61KI6wsMU).… Le rétablissement des contrôles systématiques des documents d'identité aux frontières pour une durée de deux ans et la proposition d'une sortie de la Grèce de l'espace Shengen
Conclusion Cette analyse nous a permis de constater que l'Occident n'est pas préparé pour faire face adéquatement à une tragédie humanitaire d'une telle ampleur. Elle a permis également de constater que fuir massivement la misère et la mort est difficile, mais désormais possible. Il importe, cependant, de non seulement accueillir les réfugiés syriens, mais aussi de donner l'asile à tous les réfugiés que le mal développement et les guerres poussent à l'exil. Les guerres détruisent les infrastructures d'un pays et causent des millions de victimes qui se tournent alors vers des oasis de paix afin de pouvoir survivre (http://www.mondialisation.ca/laube-du-xxieme-siecle-plus-darmements-plus-de-guerres-la-spirale-de-la-terreur-et-de-la-mort-se-poursuit/5440161). Une crise de portée mondiale La crise migratoire qui a secoué l'Ue est causée par les guerres livrées directement ou par procuration par l'Occident au Moyen-Orient, dans l'Asie centrale et le continent africain. Il faut bien comprendre que ces guerres ont une portée mondiale. Ce n'est pas seulement une crise européenne mais une crise qui interpellent tous les pays de la planète. L'indifférence n'est plus acceptable quand les gouvernements nationaux consentent ou sont forcés de consentir à ce que près de 60 millions d'êtres humains vivent dans des camps de réfugiés et ce dans des conditions pitoyables et très difficiles. Dans ce contexte, les efforts consentis par une vingtaine de pays pour l'accueil de réfugiés syriens constituent une goutte d'eaux dans l'océan des réfugiés. Des enfants seuls réfugiés par milliers Nous tenons à le répéter dans la conclusion. Les derniers communiqués de l'Unicef et du Fonds des Nations unies pour l'enfance décrivent la situation des enfants ou des mineurs qui se déplacent sans être accompagnés de leurs parents. Ils décrivent leur état précaire et parfois lamentable, le tout amplifié par l'arrivée de l'hiver. Au début de février 2016 de plus en plus d'enfants tentent de rejoindre l'Europe: « Ils constituent aujourd'hui 36% de ceux qui tentent la traverse dangereuse entre la Turquie et la Grèce » selon l'Unicef (lapresse.ca, 1er février 2016). Les dangers d'une militarisation croissante et d'une perte de libertés Les mesures prises par les États membres, la construction de murs sur les frontières interétatiques, l'appel pour l'imposition d'un état d'urgence permanent et le mouvement général observé de la menace que peut constituer les arrivants en très grand nombre ont amené plusieurs États à recourir à l'armée nationale pour maintenir l'ordre. C'est ce que l'on peut appeler, dans les faits, un état de siège comme on peut le constater en France. Jules Dufour Références AFP. 2015. Selon Amnistie. La Turquie expulse des réfugiés. Journal Le Devoir, le 17 décembre 2015, p. B 7. AFP. 2016. Merkel s'attend à ce que beaucoup de réfugiés repartent à moyen terme. LA PRESSE.CA. Le 30 janvier 2016. En ligne : http://www.lapresse.ca/international/europe/201601/30/01-4945495-merkel-sattend-a-ce-que-beaucoup-de-refugies-repartent-a-moyen-terme.php AFP. 2016. De plus en plus d'enfants parmi les migrants tentant de rejoindre l'Europe. LA PRESSE.CA. Le 2 février 2016. En ligne: http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201602/02/01-4946352-de-plus-en-plus-denfants-parmi-les-migrants-tentant-de-rejoindre-leurope.php L'Allemagne va placer l'Algérie, le Maroc et la Tunisie sur sa liste des pays sûrs. En ligne : BRANCHEREAU, Gaël. 2016. Crise migratoire. L'Europe se ferme lentement. Journal Le Devoir, le 29 janvier 2016, p. B 9. DELAUNAY, Nicolas. 2016. Plus de 10 000 enfants migrants portés disparus. AFP. LA PRESSE.CA. Le 31 janvier 2016. En ligne : http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201601/31/01-4945611-plus-de-10-000-enfants-migrants-portes-disparus.php DUFOUR, Jules. 2015. La misère ou la mort. Une tragédie humanitaire sans nom. Les mouvements migratoires Sud/Nord. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 21 avril 2015. En ligne: http://www.mondialisation.ca/la-misere-ou-la-mort-une-tragedie-humanitaire-sans-nom/5444417 DUFOUR, Jules. 2015. Les murs du nouvel ordre mondial. Géopolitique des murs: Mondialisation de la fortification et la militarisation des frontières. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 25 juin 2015. En ligne: http://www.mondialisation.ca/geopolitique-des-murs-mondialisation-de-la-fortification-et-la-militarisation-des-frontieres/5457994 DUFOUR, Jules. 2015. La longue marche des réfugiés vers l'Europe: Des milliers de déplacés fuient les guerres USA-OTAN. Mondialisation.ca. Le 7 septembre 2015. En ligne : DUFOUR, Jules. 2015. La nouvelle Europe forteresse: la construction de murs anti-réfugiés s'accélère. Le flux des réfugiés et les nouvelles barrières de sécurité de l'UE. Mondialisation.ca. Le 18 novembre 2015. En ligne : http://www.mondialisation.ca/la-nouvelle-europe-forteresse-la-construction-de-murs-anti-refugies-saccelere/5489832 DUPERRY, Odile et H. Colliopoulou. 2016. Crise migratoire. La Grèce pourrait être mise en quarantaine par l'UE. Journal Le Devoir, le 28 janvier 2016, p. B 6. DW. L'espace Schengen menacé. En ligne : http://www.dw.com/fr/lespace-schengen-menac%C3%A9/a-19005136 LA CHAÎNE EN DIRECT. 2015. Crise migratoire : Junker appelle les Vingt-Huit à plus d'union et de solidarité. Le 9 septembre 2015. En ligne : http://www.france24.com/fr/20150909-crise-migratoire-ue-juncker-discours-parlement-europeen-refugies-irak-syrie LA CHAÎNE EN DIRECT. 2016. Crise des migrants : le Danemark et la Suède instaurent des contrôles systématiques aux frontières. Le 4 janvier 2016. En ligne : http://www.france24.com/fr/20160104-suede-controle-systematique-pont-oresund-migrants-papiers-crise-ferry-car-voitures LE MONDE.fr et AFP. 2015. 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En ligne : http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201510/15/01-4910325-accord-entre-lue-et-ankara-pour-endiguer-les-flux-migratoires.php EURONEWS (en français). 2016. Les pays de l'UE débattent de la crise migratoire à Amsterdam. Le 25 janvier 2016. En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=2u61KI6wsMU WIKIPÉDIA. Crise migratoire en Europe. Dernière mise à jour : Le 31 janvier 2016. En ligne : https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_migratoire_en_Europe |
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