Depuis le début de l’été, le Wanderlust organise quotidiennement des soirées branchées où se rend le tout Paris. Des festivités qui se déroulent juste au-dessus d’un camp de migrants où vivent une centaine d’hommes et de femmes venus pour la plupart d’Afrique subsaharienne.
DEUX UNIVERS SI DIFFÉRENTS
Confortablement installés autour de la coursive, des clients sirotent leurs verres et fument des cigarettes sans prêter attention à ce qu’il y a sous leurs pieds. Pourtant, à quelques mètres en contrebas, juste sous leurs yeux, se trouve un camp de fortune. Constitué d’une soixantaine de tentes bleues et vertes, il abrite plus d’une centaine de migrants en attente de régularisation. Le contraste est saisissant.
« CA NE VA PAS NOUS EMPÊCHER DE VENIR NOUS AMUSER »
La soirée bat son plein et malgré les commentaires recueillis, tout le monde semble en profiter. Le volume des baffles ne cesse d’augmenter et les verres se vident à vitesse grand V. Certains participants confient même ignorer ce qu’il se passe sous le Wanderlust : « Un camp de migrants ?!?…Euh bah, je ne suis même pas au courant ! ».
LANCERS DE MÉGOTS ET DE BOUTEILLES
En descendant les quelques marches qui séparent le Wanderlust des migrants, le discours n’est plus le même. « Les clients se comportent très mal, la dernière fois, un jeune homme a jeté une bouteille d’alcool à même le camp, je suis donc allée voir les vigiles pour qu’ils interviennent », s’indigne Dounia, présidente de Jeunes Aumône, association qui œuvre au profit du camp d’Austerlitz. C’est l’heure de l’Iftar, le repas qui marque la fin du jeûne pendant le Ramadan. Les migrants se rassemblent autour des bénévoles venus leur apporter des vivres. Au menu ce soir-là : couscous, pâtes, fruits et pâtisseries.
Une fois rassasié, Ali, Soudanais, verre de thé à la main, témoigne de l’attitude des clubbers. « Parfois, ils jettent des bouteilles de bière et des cigarettes », regrette-t-il. Mais quand les agents de sécurité les voient, ils nous aident et renvoient ces clients du club ». Les difficultés liées à la cohabitation sont nombreuses. Et alors que selon le JDD, la France vient d’annoncer l’accueil de 9100 migrants sous deux ans, les solutions pour leur offrir une vie meilleure semblent pour l’instant manquer. « Nous vivons ici parce que nous n’avons pas le choix. Si nous refusons de vivre ici, où irons-nous ? », se désole-t-il. Nous n’avons pas de maison alors même s’il est parfois difficile de dormir à cause de la musique, j’attends patiemment le jour où je pourrai démarrer une nouvelle vie, loin de l’Afrique ».
article complet Sans A_ avec histoire – Migrants et clubbers, la difficile cohabitation
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