vendredi 10 avril 2015

La Grèce De Tsipras Sans Autre Choix Que La Lutte À Mort Contre l' UE Des Banquiers!



L’assassinat de la Grèce par James Petras


Le gouvernement grec est aujourd’hui enfermé dans une lutte à mort face à l’élite qui domine les banques et les centres du pouvoir politique de l’Union européenne.
Ce qui est en jeu, ce sont les conditions de vie de 11 millions de travailleurs, fonctionnaires et artisans grecs, ainsi que la viabilité de l’Union européenne. Si le gouvernement de Syriza capitule face aux exigences des banquiers de l’Union européenne et accepte de poursuivre la politique d’austérité, la Grèce sera alors condamnée à des décennies de régression, de misère et de domination coloniale. Si la Grèce décide de résister et si elle est contrainte de quitter l’Union européenne, il lui faudra répudier une dette extérieure de 270 milliards d’euros, provoquant la chute des marchés financiers internationaux et l’effondrement de l’Union européenne.
Les dirigeants de l’Union européenne misent sur un reniement par les dirigeants de Syriza des promesses faites à l’électorat grec qui, au début du mois de février 2015, voulait, à une écrasante majorité (plus de 70 %), en finir avec l’austérité et le paiement de la dette, développer les investissements de l’état dans l’économie nationale et le développement social [1]. Les choix sont douloureux, leurs conséquences auront une portée historique mondiale. Les enjeux vont bien au-delà de l’aspect local, ou même régional à court terme. C’est à l’échelle mondiale que tout le système financier en sera affecté [2].
Bien au-delà de l’Europe, le non-remboursement de la dette va se propager à tous, débiteurs ou créanciers ; la confiance des investisseurs à l’égard de l’empire financier occidental sera ébranlée. Avant tout, toutes les banques occidentales ont des liens directs ou indirects avec les banques grecques [3]. Quand ces dernières s’effondreront, elles seront profondément affectées au-delà de ce que leurs gouvernements peuvent supporter. L’intervention massive de l’État sera à l’ordre du jour. Le gouvernement grec n’aura plus alors d’autre choix que de prendre le contrôle de l’ensemble du système financier… l’effet domino affectera en premier lieu l’Europe du Sud puis se propagera aux « régions dominantes » du nord ainsi qu’à l’Angleterre et à l’Amérique du Nord [4].
Afin de comprendre les origines de ces crises et des choix auxquels la Grèce et l’Union européenne sont confrontées, il est nécessaire de passer rapidement en revue les développements économiques et politiques des trois dernières décennies. Nous procéderons en examinant les relations grecques et européennes entre les années 1980 et 2000, puis la crise actuelle et l’intervention européenne dans l’économie grecque. Dans la section finale, nous discuterons de l’ascension et de l’élection de Syriza et de sa soumission grandissante dans le contexte de domination et d’intransigeance de l’Union européenne, mettant en évidence la nécessité d’une cassure radicale avec les anciennes relations de « seigneur à vassal ».

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