jeudi 30 avril 2015

La Justice Et Le Gouvernement Ont Etouffé Une Affaire De Pédophilie En Centrafrique Commis Par Notre Armée!

Viols d'enfants en Centrafrique: un secret bien gardé par le gouvernement   la France n'avait pas besoin de cela pour être discréditée a l'étranger !

La France enquête depuis Juillet 2014 et cela ne ressort que maintenant ?

Quel que soit le degré de vérité dans cette affaire sordide qui soulève le cœur, difficile à imaginer, on se demande comment est procédé le recrutement des jeunes qui s'engagent dans notre armée quid de leur équilibre psychologique moral ou de leur éducation en général?

Parallèlement à cela pour l'encadrement de ces soldats, officiers sous officiers, on se demande le degré d'implication même indirect de ceux-ci?

Et puis hormis le dégoût ressenti, c'est notre armée qui est discréditée salie, et surtout la France grand pays des droits de l'homme grand donneur de leçons moralistes et ces multiples politiciens bien pensants !

L'ONU semblant plus ou moins au courant (et complice?) de ce type de fait n'augure pas hélas une issue favorable de l’enquête démentant ces actes inqualifiables?

Que pourra donc dire notre président toujours si compatissant pour de multiples causes humanitaires si les faits sont aérés?!

UN aid worker suspended for leaking report on child abuse by French troops | World news | The Guardian

lundi 27 avril 2015

Vers De Nouvelles Élections En Grèce?

Nikos Voutsis Violemment repoussé en 2013 il est aujourd'hui ministre de l'intérieur!


Ceux qui imaginent que le gouvernement actuel est une parenthèse se trompent; le peuple s'est prononcé récemment et, si besoin, il le fera de nouveau", a lancé Nikos Voutsis dans la nuit de vendredi à samedi lors d'un débat houleux au Parlement sur le décret concernant le transfert des fonds des organismes publics à la banque de Grèce, une mesure adoptée pour parer à la pénurie des finances publiques.


La corde au cou!


La pression des gouvernements de la zone euro et du FMI ne fait qu’augmenter et la Grèce voit la corde se resserrer de plus en plus autour de son cou ; son besoin de liquidités pour rembourser les prêts de la Troïka et pour payer les salaires et les retraites est devenu urgent. Les dirigeants de l’UE donneront-ils un peu plus de temps au gouvernement Syriza-Anel, et sous quelles conditions, ou laissera-t-on tomber à l’inverse la Grèce, avec tous les risques que cela comporte ? Aucune hypothèse, au jour d’aujourd’hui, n’est à exclure, qu’il s’agisse d’un nouvel arrimage de la Grèce à la zone euro ou d’un « Grexit ».

Un besoin urgent de cash

Lors de la réunion des ministres des finances de l’Eurogroupe à Riga vendredi 24 avril aucune avancée n’a été constatée sur le dossier grec. Alors que l’on s’attendait à une liste précise de réformes que le gouvernement Syriza-Anel s’engagerait à mettre en place, la date limite à été repoussé au 11 mai, lors d’un prochain sommet, voire au 30 juin, date limite du « plan de sauvetage » de la Troïka.
Alexis Tsipras et son ministre des Finances Yanis Varoufakis, cherchaient à obtenir un déblocage partiel de la dernière tranche de l’accord mais cela a été refusé par l’Eurogroupe. Quelques jours auparavant, le gouvernement grec avait émis un décret obligeant les différentes administrations locales et institution à verser à la Banque Centrale hellénique leurs liquidités non utilisées, ce qui a provoqué une certaine résistance de la part des maires et des partis d’opposition. Cette mesure témoigne néanmoins d’une situation financière qui va en s’aggravant.

Dans les prochaines semaines, en effet, la Grèce devra trouver 2 milliards d’euros pour payer les salaires et les pensions en plus de 970 millions d’euros pour rembourser le FMI. C’est pour cela que Tsipras et Varoufakis ont multiplié les déclarations demandant aux « partenaires européens » d’accélérer la prise de décision pour débloquer des fonds pour permettre à Athènes de respirer un peu.

Référundum ou élections?


Tsipras s’apprêterait-il à jouer la carte de Georges Papandréou, son prédécesseur poussé vers la sortie par l’UE lorsque le dernier gouvernement issu exclusivement d’une majorité PASOK avait tenté le tout pour le tout et parié sur un référendum pour obliger Bruxelles à négocier ? 

C’est dans ce cadre également qu’il faut comprendre la visite officielle de Tsipras à Moscou. L’ancien leader des JC grecques n’a pas seulement voulu faire jouer la corde la plus chauvine d’une partie de la gauche hellénique, très hostile à l’OTAN et aux tuteurs anglo-américains qui ont dominé le pays dans le passé et favorables, par ricochet, à des alliances pro-russes, y compris en raison d’une appartenance commune au monde orthodoxe. Tsipras s’est surtout rendu auprès de Vladimir Poutine pour donner de la voix et montrer que, dans le cas où on voudrait lui couper les robinets de cash, il serait prêt à se tourner vers d’autres partenaires.


dimanche 26 avril 2015

Ukraine, Euro, Une Député Allemande Remet La Chancelière Merkel À Sa Place!



TRANSCRIPTION


Voici une transcription en français fournie par le site italien ilfattoquotidiano.fr qui précise : ne parlant pas allemand, nous avons traduit en français la version italienne de cette vidéo. Il est possible que certaines erreurs mineures se soient ainsi glissées. Vous voudrez bien nous en excuser.

Monsieur le président, Madame la Chancelière, Mesdames, Messieurs.

En des temps meilleurs, la politique étrangère allemande avait deux priorités : l’intégration européenne, et une politique de bon voisinage avec la Russie. Cela devrait vous inquiéter, Madame Merkel, si vous daigniez m’écouter, que presque dix ans après votre nomination comme chancelière, les nationalismes et les conflits en Europe prospèrent plus que jamais, et que les dissensions avec la Russie laissent la place à une nouvelle Guerre froide.

Le directeur de l’influent think-tank Stratfor, lors d’une récente conférence de presse, a dressé une liste claire des intérêts spécifiques des USA en Europe : le principal est celui d’éviter une alliance entre l’Allemagne et la Russie, car, je cite : « Ensemble, ils seraient la seule puissance capable de menacer les États-Unis. »

Cette supposée menace des intérêts américains a été repoussée avec succès dans l’immédiat. L’Union européenne est née, et a cherché dans le contexte du partenariat avec l’Est, à casser toute coopération économique et politique entre les pays intéressés et la Russie. Mme Merkel, cela visait évidemment et directement la Russie ! Ce n’était pas dans l’intérêt des pays concernés.

Vous avez forcé l’Ukraine à choisir. Résultat : le pays a perdu une grande partie de son industrie, et est aujourd’hui en faillite, les gens y meurent de faim ou de froid, et les salaires y sont inférieurs à ceux du Ghana. Mais la confrontation avec la Russie n’a pas fait que détruire l’Ukraine, elle a endommagé toute l’Europe. Et ce n’est pas un secret, les États-Unis attisent le conflit avec la Russie aussi pour des motifs économiques. Quand le gouvernement US parle de droits de l’homme, il s’agit souvent de droits de prospection gazière ou sur des gisements. Et justement, avec tous ces gisements de gaz de schiste en Ukraine, les perspectives d’exploitation sont énormes. Si maintenant dans l’Union énergétique, on parle de nouveaux oléoducs, et d’indépendance croissante vis-à-vis du gaz russe, il faut dire honnêtement aux gens ce que cela implique : une dépendance toujours plus grande vis-à-vis du gaz de schiste, bien plus cher et dévastateur pour l’environnement.. Et je ne pense pas que cela soit une perspective responsable.

La liste des anciens dirigeants qui ont critiqué votre politique vis-à-vis de la Russie, Mme Merkel, est longue : on y trouve vos prédécesseurs, Gerhard Schroder, Helmut Kohl, Helmut Schmidt, ou encore Hans-Dietrich Genscher. Cela vous a sans doute poussée à changer de position, en tout cas, il fut judicieux de votre part de lancer ces négociations communes avec M. Hollande. L’accord Minsk II a permis à cette région du monde voir diminuer drastiquement le nombre de victimes par rapport aux semaines et aux mois précédents, et cela a ouvert la voie à une solution pacifique. C’est évidemment… un résultat important. Et vous, Mme la Chancelière et le président français en portez tout le mérite.

Mais ceux qui veulent la paix et la sécurité en Europe ne doivent pas se contenter des accords Minsk II, mais aller de l’avant, décidés et la tête haute. C’est évidemment un problème, car faculté de décision et tête haute ne font pas partie de vos caractéristiques ! D’après l’OSCE, les deux parties ont violé à plusieurs reprises le cessez-le-feu. Vous avez encore demandé, Mme Merkel, de lever les sanctions contre la Russie si Minsk II était respecté. Bien sûr qu’il est inacceptable de voir les rebelles continuer à tirer. Mais que l’armée ukrainienne ou les bataillons nazis qui les épaulent, continuent de tirer, cela est tout autant inacceptable ! Et vous n’avez rien dit à ce sujet.

Vous n’avez émis aucune critique non plus sur le fait que l’Ukraine veut dépenser quatre fois plus d’argent pour acheter des armes, alors que ce pays est menacé de faillite dès cette année. Cela ne montre pas que le gouvernement ukrainien veut vraiment aller vers la paix. De même, l’envoi de conseillers militaires et la vente d’armes par les USA et la Grande-Bretagne peuvent être interprétés comme une atteinte, plutôt qu’un soutien, au processus de paix. Mais doit-on pour autant imposer des sanctions contre les USA et la Grande-Bretagne ?

Je pense qu’il vaudrait mieux admettre que cette politique de sanctions ne fut qu’une énorme erreur, que l’Europe s’est tiré une balle dans le pied, et que les sanctions doivent être levées. De même, nous n’avons pas besoin de chars d’assaut ni d’une force d’intervention de l’OTAN de 3000 hommes en Europe de l’Est qui ne protègera personne et menacerait encore plus la paix en Europe.

Helmut Schmidt avait raison quand en 2007, il disait que le risque pour la paix dans le monde venait bien moins de la Russie que des USA, et que l’OTAN n’était qu’un instrument de l’hégémonie américaine. Si cela est vrai, la seule conclusion qui s’impose est que l’Europe doit avoir une politique autonome et indépendante de celles des USA. M. Juncker vient de déclarer que nous avions besoin d’une armée européenne pour montrer que nous prenions au sérieux la défense des valeurs européennes face à la Russie. Cette proposition montre une seule chose : l’Union européenne est à des années-lumière de ce qu’avaient voulu ses pères fondateurs. On évoquait à l’époque – et vous venez juste d’en parler, Mme Merkel -, on parlait de la paix, la démocratie, la solidarité. Jamais plus les peuples ne seraient séparés par les nationalismes et la haine.

À vrai dire, nul besoin de chars d’assaut pour défendre ces valeurs. Si vous voulez vraiment défendre la démocratie, Mme Merkel, il suffit de vous engager pour que les pays européens soient finalement dirigés par leurs gouvernements élus, et non par les marchés financiers, par l’ex-banquier Mario Draghi, pas plus que par vous, Mme Merkel. Et si vous voulez la démocratie, arrêtez les négociations sur le grand Traité transatlantique, ce TAFTA, dont l’adoption réduirait les élections démocratiques à une vaste farce. Voilà comment vous devez défendre les valeurs européennes, la démocratie ! Quittez les négociations sur le TAFTA et les accords similaires !

Si vous voulez une Europe unie, cessez d’humilier les autres pays et d’imposer des programmes qui enlèvent toute perspective aux générations futures. Arrêtez d’essayer d’imposer à l’Europe de soi-disant réformes structurelles, qui finissent par creuser les inégalités et par sanctionner les salaires les plus bas ! Les conséquences, ici en Allemagne, ce sont plus de 3 millions de personnes qui travaillent, mais ne gagnent pas assez pour se chauffer correctement, qui ne mangent pas à leur faim, et qui ne partent certainement pas en vacances.

Au lieu de dire que cette politique est un succès à exporter ailleurs, le moment est venu, ici en Allemagne, – et dans l’intérêt de l’Europe – de changer de politique, car c’est ici qu’a débuté ce qui empêche les autres pays de l’Union monétaire de respirer. Le ministre des Finances, M. Schauble, a dit du récent gouvernement grec : « Voyez-vous, gouverner c’est avoir rendez-vous avec la réalité. »

On ne peut qu’être d’accord ! Ça serait tellement beau si c’était vrai, et si le gouvernement allemand avait finalement rendez-vous avec la réalité ! Car en réalité, ce n’est pas le parti Syriza, mais les partis grecs apparentés à la CDU, à la CSU et au SPD qui ont accumulé sur des décennies une énorme dette en s’enrichissant eux, et les catégories privilégiées.

De même, la réalité, c’est que la Grèce était déjà surendettée en 2010, et c’est par une appropriation irresponsable de l’argent des contribuables allemands que la dette des Grecs a été remboursée aux banques. D’ailleurs nous n’étions pas d’accord. Nous avions demandé une réduction de la dette. Si vous prêtez à une personne surendettée, vous ne reverrez probablement pas votre argent. Mais c’est votre faute, Mme Merkel et M. Schäuble, pas celui de l’actuel gouvernement grec, qui est au pouvoir depuis moins de deux mois.

La réalité, c’est aussi que grâce à cette troïka que vous appréciez tant, et dont les activités criminelles sont bien détaillées dans le documentaire d’Harald Schuman, sous ce protectorat, la dette grecque a encore augmenté, et les milliardaires grecs se sont enrichis ultérieurement. Je n’ai qu’un mot : faites de beaux rêves ! Si vous voulez récupérer notre argent, allez le demander à ceux qui l’ont empoché. Non pas auprès des infirmières ou des retraités grecs, mais auprès des banques internationales et des catégories grecques privilégiées. Maintenant vous savez comment aider le gouvernement grec à récupérer cet argent. Sur toutes ces questions et les solutions possibles, je voudrais dire ceci : peu importe ce que valent ces affirmations au niveau juridique, le minimum qu’on puisse attendre des représentants du peuple allemand, c’est un peu de sensibilité pour affronter ce problème.

Et je dois dire que vos rires narquois m’attristent beaucoup. Vu comment ce que l’occupant allemand a fait en Grèce, et vu qu’un million de Grecs ont perdu la vie lors de cette période sombre de l’histoire allemande, je trouve M. Schauble vos déclarations insolentes, et les vôtres M. Kauder, irrespectueuses. Et cela me fait honte.

Pour rappeler que l’on peut avoir une approche historique différente, je voudrais citer la fin du discours de Richard von Weizsacker lors du 40e anniversaire de la libération. J’en ai presque fini, M. le Président. Il parlait de la Russie et de l’Europe orientale, mais cela vaut bien sûr pour la Grèce.

Si nous pensons à ce que nos voisins de l’Est ont souffert pendant la guerre, nous comprenons mieux que l’équilibre la détente et la coexistence pacifique restent des points cruciaux de la politique étrangère allemande vis-à-vis de ces pays. Que chaque camp se le rappelle et se respecte l’un l’autre.

Oui, c’est seulement en gardant cela en mémoire, et en se respectant mutuellement que nous retrouverons le chemin d’une politique de bon voisinage, au sein de l’Union Européenne et avec la Russie.

Face à Merkel, la gauche allemande ne mâche pas ses mots

L'Allemagne Préparerait L'expulsion De La Grèce Pour Le 11 Mai

L'Allemagne a unilatéralement décidé du Grexit

http://www.eric-verhaeghe.fr

La gestion de la crise grecque constitue une remarquable illustration du risque auquel l'Europe s'expose en laissant à l'Allemagne prussienne la conduite des opérations. Depuis l'élection de Syriza, Angela Merkel a décidé de sortir la Grèce de la zone euro. Pour y parvenir, l'Allemagne organise un jeu de dupes dont les principaux acteurs sont ses pions: Jeroen Dijsselbloem, chargé de s'assurer qu'aucun compromis n'est passé en dehors des points décidés à Berlin, les nouveaux entrants dans l'Union (choisis par l'Allemagne), comme les Slovaques, les gouvernements « centristes » mais eurosceptiques du Nord de l'Europe (comme en Finlande…) et bien entendu Jean-Claude Juncker lui-même.
Tous ces acteurs organisent le jeu de façon très répétitive. Des sommets sont organisés pour évaluer des propositions grecques qui n'interviennent jamais. Indéfiniment, les alliés européens de l'Allemagne déplorent donc l'absence de progrès grecs, et laissent au cruel docteur Schaüble, ministre allemand des Finances, le rôle du méchant génie qui ponctue les réunions par une remarque très attendue: la Grèce s'approche du Grexit.

Le sommet de Riga de vendredi n'a pas dérogé à la règle. Il était d'ailleurs annoncé comme ne devant déboucher sur aucune solution. Il a toutefois donné lieu à une innovation: pour la première fois, un ministre des Finances a osé demander tout haut ce qui se passerait si aucun accord avec la Grèce n'était trouvé. C'est évidemment un pion de l'Allemagne qui a levé le lièvre, en l'espèce le ministre slovène des Finances (rappelons que l'Allemagne a imposé la Slovénie dans la zone euro).
Cette question opportunément posée a permis à Wolfgang Schaüble de répondre à la presse:
« si un politique responsable répond oui à cette question, vous savez ce qui va se passer, s'il répond non, vous ne me croirez pas. »
L'Allemagne a-t-elle bien mesuré les risques qu'elle fait courir à l'Europe en organisant la première sortie non volontaire de la zone euro? L'avenir nous le dira…

Le Grexit préparé pour le 11 mai


C'est l'Eurogroupe du 11 mai qui tranchera sur la question grecque. Auparavant, la BCE aura statué sur la « fermeture » du robinet aujourd'hui ouvert en faveur de la Grèce. Une réunion se tiendra le 6 mai à Francfort pour évoquer le maintien ou non du financement d'urgence des banques grecques par la BCE (encore relevé d'1,5 milliard€ cette semaine), bouée de sauvetage sans laquelle l'Etat grec ne peut plus se financer.

Ce calendrier a sa cohérence: le 12 mai, la Grèce doit rembourser 948 millions d'euros au FMI, et devrait théoriquement officialisé son défaut ce jour-là. Tsipras a eu l'illusion de pouvoir y échapper en mobilisant toute la trésorerie publique existante, mais il n'aurait récupéré que 500 millions d'euros de cette façon, au lieu des 2 milliards attendus.

La Grèce en plein coup d'Etat qui ne dit pas son nom

Face à l'urgence, Tsipras multiplie les décisions d'exception qui laissent perplexe sur l'état de la démocratie grecque. En particulier, Tsipras a promulgué un décret contraignant toutes les collectivités publiques à confier leurs liquidités à la banque nationale grecque. Cette décision ahurissante prouve, s'il le fallait, que la Grèce est d'ores et déjà en situation de faillite. Elle revient à confisquer autoritairement l'ensemble du pouvoir en Grèce au profit du gouvernement.

Pour la Grèce, cette décision est très mauvais signe: elle organise la chute systémique de l'ensemble de la structure publique grecque. Elle préfigure une crise politique de grande ampleur, déjà évoquée par le gouvernement Tsipras lorsqu'il évoque un retour aux urnes pour susciter un plébiscite sur sa politique.

Tsipras voit-il le coup venir?


L'urgence financière qui touche la Grèce produit déjà un effet de contamination. Les taux d'intérêt se tendent et la Grèce emprunte désormais à 10 ans à près de 13%. La hausse des taux a également touché l'Italie, l'Espagne et le Portugal. Le risque de contamination systémique est évidemment le scénario sur lequel Tsipras parie dans sa partie de poker: l'homme qui avait roulé des mécaniques en arrivant au pouvoir et qui, à ce stade, n'a entamé aucune vraie réforme, joue la montre en étant convaincu que l'Allemagne cèdera par peur d'un effondrement généralisé en cas de défaut grec.
D'ores et déjà, la Grèce a donc bâti son plan « B », c'est-à-dire son sauvetage par le Mécanisme Européen de Stabilité (MES). En attendant, il multiplie les vexations vis-à-vis de l'Allemagne (et les cadeaux à l'administration américaine) en écartant par exemple un consortium allemand des privatisations qu'il décide.
Tsipras, redisons-le, est bien téméraire d'accorder à l'Allemagne une intelligence suffisante pour éviter le scénario du pire. On penche plutôt pour l'inverse: l'Allemagne ne se fera pas prier face au défaut grec, et sortira les impétrants sans ménagement de la zone euro.

Les frises du Parthénon, dernière farce européenne


En attendant, la Grèce livre l'un de ses derniers combats, très symbolique des relations entre les Européens. Les soutiens se sont en effet multipliés pour plaider en faveur d'un retour de la frise du Parthénon, actuellement au British Museum, vers le musée de l'Acropole. Même la femme de George Clooney s'y est mise. Au fond, le gouvernement Tsipras parviendra à pipoliser comme jamais la cause du nationalisme grec.
Ce sera peut-être sa principale victoire.


http://www.eric-verhaeghe.fr/pourquoi-il-faut-demembrer-lallemagne/

samedi 25 avril 2015

La Loi Renseignement Ce «Patriot Act» À La Française Qui Ne Surveillera Pas Que Des Terroristes


Malaise au pays des droits de l’homme et des services spéciaux


Communiqué d'Acrimed

VENDREDI, 24 AVRIL, 2015

Finies les belles déclarations de nos gouvernants sur la liberté d’expression à la suite des attentats du début de l’année, oubliés les engagements selon lesquels il n’y aurait pas de « Patriot Act » à la française. Le premier projet de loi d’envergure (Projet de loi relatif au renseignement) faisant suite à ces événements est le plus attentatoire aux libertés que notre pays ait connu depuis longtemps. La mise en discussion de ce projet au Parlement selon une procédure accélérée qui limite drastiquement le débat parlementaire et la possibilité d’une réaction de la société civile, de surcroît pendant une période de vacances scolaires, est déjà, s’agissant d’un texte de cette importance, un déni de démocratie [1].
On a connu ce président moins pressé pour légiférer, par exemple sur le secret des sources des journalistes, pourtant une de ses promesses de candidat. Un projet de loi est pourtant prêt depuis février 2013 mais celui-ci est sans cesse repoussé depuis. Un retard encore accru suite au projet de loi sur le renseignement, discuté en ce moment à l’Assemblée nationale et visiblement prioritaire. "Esprit du 11 janvier" oblige… Mais peut-être le projet de loi sur le renseignement met-il fin à cette attente. Car il ne fait pas de doute que les pratiques des journalistes et la connaissance de leurs sources y sont incluses.

Malgré une communication trompeuse visant à présenter cette loi comme « antiterroriste », et exigeant l’union nationale déjà invoquée lors de la manifestation du 11 janvier, de nombreuses oppositions se sont d’ores et déjà exprimées aussi bien dans les diverses sphères de la société civile que sur tout l’échiquier politique, sans oublier la CNIL - peu réputée pourtant pour son radicalisme - ni les multiples réactions internationales. Car il ne s’agit pas d’une loi anti-terroriste [2], même si la lutte contre le terrorisme fait partie des sept objectifs [3] dont elle prétend assurer la défense et la promotion, mais bien d’une loi sur le « renseignement », comme son nom l’indique.
Il s’agira tout de même, à l’invocation de l’un ou plusieurs de ces objectifs, de poser des micros chez les gens, dans leurs véhicules, de suivre leurs déplacements, d’enregistrer leurs communications téléphoniques et d’intercepter leurs messages électroniques, avec la collaboration forcée de ces nouveaux auxiliaires de police que seront les fournisseurs d’accès Internet, sans parler de ce fameux «algorithme» qui permettrait, soi-disant, de détecter les terroristes en puissance à partir de l’atypisme des métadonnées de leurs communications, atypisme qui ne peut évidemment être décelé qu’à partir d’une surveillance de toute la population connectée.



En même temps que le droit à la vie privée, c’est aussi la liberté d’expression qui est ici visée. Il est bien évident que ces procédés de surveillance, qui seront, par nature, inconnus des citoyens concernés (et cela même en cas de plainte de ces derniers, fort improbable dans la mesure où personne ne sera, par définition, au courant de ces écoutes) vont entretenir une atmosphère de crainte autour de toute initiative pouvant être incluse dans les objectifs ci-dessus. Qui ira désormais consulter, par curiosité ou pour un projet d’étude, un reportage, un site jihadiste, s’il encourt un fichage et éventuellement des poursuites ? Allons-nous devoir cogiter à chaque fois que l’on s’apprête à faire une requête « à risque » dans un moteur de recherche ? Cette atteinte intolérable à la liberté d’expression d’un simple citoyen devient, pour les journalistes, au-delà de la seule (mais fondamentale) protection de leurs sources, une véritable entrave à leur activité professionnelle. Là encore, non seulement la promesse de protéger l’investigation journalistique n’est pas respectée, mais en plus de nouveaux obstacles viennent en réduire la possibilité !

Ce projet de loi est d’autant plus dangereux qu’aucun dispositif de contrôle sérieux n’est prévu. Le juge est exclu de tout le processus de décision concernant les atteintes à la vie privée. La commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) constituée pour l’occasion étant seulement consultative, les pouvoirs du gouvernement sont exorbitants et hors de tout contrôle, ouvrant la voie à l’arbitraire et à de très probables abus. La collecte et l’usage des données ainsi que les autres méthodes de surveillance échapperont à la vigilance démocratique.
Pour nous, la liberté d’expression des journalistes est indissociable de celle des autres groupes sociaux, de celle des simples citoyens et citoyennes. Elles sont menacées toutes ensemble. C’est pourquoi Acrimed s’associe pleinement à tous ceux qui manifestent leur hostilité à ce projet de loi et invite ses adhérents et ses lecteurs à interpeller leur député avant le 5 mai, date du vote à l’assemblée nationale, dans ce sens.



Notes
[1] Tout comme l’initiative récente du président de la République de saisir lui-même le Conseil constitutionnel, comme si cette saisine pouvait se substituer au débat démocratique !
[2] La dernière loi anti-terroriste, la 15e du genre depuis 1986, du 13 novembre 2014, s’appelle bien « Loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme ».
[3] Après discussion et de légers amendements à l’Assemblée nationale, ces sept objectifs sont les suivants : « 1° L’indépendance nationale, l’intégrité du territoire et la défense nationale » ; « 2° Les intérêts majeurs de la politique étrangère et la prévention de toute forme d’ingérence étrangère »  ; « 3° Les intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs de la France »  ; « 4° La prévention du terrorisme »  ; « 5° La prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale ou de la reconstitution ou d’actions tendant au maintien de groupements dissous en application de l’article L. 212-1 »  ; « 6° La prévention de la criminalité et de la délinquance organisées »  ; « 7° (Supprimé) »  ; « 8° (nouveau) La prévention de la prolifération des armes de destruction massive. » On voit bien que le domaine d’intervention des « renseignements » est aussi large qu’imprécis.

Fukushima Déverse Des Milliards De Becquerel Dans Le Pacifique (Mangez Du Poisson!)

Si des milliers (ou plus) de français sont contaminés par du poisson du pacifique quel ministre ne sera "ni responsable ni coupable?



Fukushima: Déjà 2,200 milliards de becquerel jetés dans le Pacifique en 314 jours

Michelduchaine | Défenseur de la Terre/Defender of the Earth

Le 25/03/2015, Tepco signalait à la  NRA (Commission de réglementation de l’énergie nucléaire) que  2.200.000.000.000 Bq  tous des  nucléides  β (y compris le strontium-90) avaient fuite de la surface de l’usine vers le port et l’océan Pacifique  dans les derniers 314 jours.

La période  s’étend du  16/04/2014 au 23/02/2015.

En ce qui concerne le tritium, 4.800.000.000.000 Bq auraient fuit ,  a signalé TEPCO.

Ces nucléides sont contenus dans les eaux souterraines de la zone de l’usine. Tepco ne peut pas terminer la construction du mur souterrain afin de séparer la terre et le port parce que le mur  provoquerait  un débordement des eaux souterraines dans la zone de l’usine.



Ils ont annoncé qu’environ  10% des mêmes quantités  s’écoule directement vers le Pacifique, à l’extérieur de l’orifice d’installation.

Sources: http://www.tepco.co.jp/nu/fukushima-np/handouts/2015/images/handouts_150325_04-j.pdf

Alerte Fukushima: plus de 2,200 milliards de becquerel jetés dans le Pacifique en 314 jours | Michelduchaine

jeudi 23 avril 2015

Les Migrants Et La Gauche (PS) :Les Abonnés Du Quotidien "Le Monde" Ne Marchent Plus!

Le Monde a dégoté des chercheurs qui soutiennent qu’une plus grande ouverture des frontières n’augmenterait pas le nombre de migrants puisque, de toutes les façons, ceux qui viennent sont prêts à risquer leur vie, ce qui ne semble pas vraiment avoir convaincu les lecteurs étant donnés les commentaires.

Zig Zag 23/04/2015 - 11h50
Nous avons plusieurs millions de chomeurs, n'avons plus ni agriculture, ni mines, ni industrie. A quoi employer des populations faiblement qualifiées ? Nous n'en avons pas besoin, voire même leur arrivée va encore dégrader nos comptes sociaux. Tout le monde le sait, beaucoup prétendent le contraire ...car comme trés bien décrit sur France Culture la semaine dernière, les populations issues de l'immigration sont les électeurs sur lesquels le PS a assis l'élection de Freançois Holllande.

J-C De-VALFROID 
L'article met l'accent sur "l'apport économique " des migrants. Mais pour la plupart des Français le problème n'est pas là, la question de l'identité nationale ayant pris le dessus sur les considérations économiques. Hier le Zapping montrait un sondage dans un journal de France3, où 57% des spectateurs étaient contre une aide aux migrants de Méditerranée. La présentatrice avait l'air sincèrement surprise du résultat.

Du bon sens et Raison 
La seule solution humaine ? Que le FMI ou la banque mondiale puissent créer de la monnaie pour fixer les populations à leur territoire d'origine, autant qu'il faudra. Politique qui aurait dû être lancée dans les années 1960 et aurait prévenu l'emballement démographique.

Marius 22/04/2015 
C' est le moment de vérité: ceux qui tiennent officiellement le discours "nous devons faire valoir le droit d' asile" en faisant le contraire se prennent les faits en pleine figure: comment accueillir des millions de personnes sans faire éclater nos sociétés? D' où une suite de sophismes pour chasser le réel. Ce qui se dit de l' immigration et du droit d' asile vaut pour le reste: le chômage, la dette et la politique sociale. Le discours officiel masque le désastre et refoule le réel.

Fermer les frontières « n’arrête pas un migrant prêt à risquer sa vie »

Loi sur le renseignement : Un mauvais coup pour l'économie



Loi sur le renseignement : ce que nous coûtera la loi



Passons rapidement sur les 2700 fonctionnaires (si j'en crois la presse), qui seront embauchés pour faire tourner le nouveau dispositif. Entre salaires, coût des retraites futures, et frais de fonctionnement, il n'est pas déraisonnable d'imaginer un coût annuel de 500 millions pour le budget de l'état. Désagréable, en ces temps de disette, mais pas déterminant non plus. Mais le pire est évidemment ailleurs.

Vous avez tous entendu parler de la fronde des hébergeurs de contenu qui ont annoncé leur intention de déménager leurs serveurs. Deux (Altern.org et Eu.org) sont déjà passé aux actes à l'heure où j'écris ces lignes, et d'autres devraient suivre. Peut-être avez vous également entendu parler de cet article du New York Times alertant ses lecteurs sur la portée de cette loi. Bref, aucun investisseur ne peut ignorer que la France devient un pays où aucun secret ne peut être réellement gardé.

En effet, la loi indique que le dispositif pourra être activé dans 7 cas de figure. Aux classiques questions de terrorisme ou de défense nationale, le législateur a ajouté que les services pourraient collecter des informations dès que "les intérêts économiques industriels et scientifiques majeurs de la France" seraient en jeu.

Nous ignorons totalement quelle est la limite légale des "intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs", mais nous vivons dans un pays où le gouvernement croit utile d'empêcher le rachat de Dailymotion par Yahoo ou un concurrent chinois: sa vision de "l'intérêt national" est donc particulièrement extensive. Autant dire que tout entrepreneur sait que son entreprise peut à tout moment être considérée comme un actif "d'intérêt majeur" justifiant une écoute du gouvernement Français.

On peut donc supposer que la réaction de tout investisseur sensé sera d'éviter la France à tout prix. Nous avions déjà de nombreux boulets aux pieds, fiscaux et réglementaires, nous allons ajouter celui de l'impossibilité de préserver le secret des affaires. Cela n'est pas neutre : aux USA, de nombreux analystes ont montré que l'affaire Prism couterait des sommes énormes à l'industrie naissante du Cloud Computing.

Mais ces coûts iront bien au delà du "Cloud Computing" ou des entreprises de nouvelle technologie : même les industriels classiques ou les services, financiers, juridiques ou autres, voudront mettre leurs données, les travaux de leurs bureaux d'étude, leurs stratégies marketing, ou leurs projets d'OPA, à l'abri de l'indiscrétion des employés de l'administration française. On peut donc imaginer que le modèle de développement international de toute entreprise à vocation mondiale cherchera à limiter l'investissement en France au strict minimum (force de vente pour le marché intérieur, logistique), mais surtout à éviter le territoire français pour toute opération à caractère sensible, toute opération financière significative (adieu, recettes fiscales...), tout centre de décision majeur, tout développement de bureau d'études à haute valeur ajoutée.

Bien sûr, tout ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Prenons un exemple : Renault ne déménagera pas son centre d'études de Guyancourt d'un coup de baguette magique. Mais le jour où cette entreprise devra arbitrer entre le développement de sa R&D sur le sol français et celle de ses filiales mondiales, la loi renseignement entrera sûrement en ligne de compte dans son choix final. Combien d'emplois directs et indirects perdus ? Nul ne peut le dire à ce jour, mais il risque d'être important.

Vous me direz que j'exagère, et que si tous les états font pareil, les entreprises devront faire avec. Seulement voilà, tous les états ne suivront pas la France. La France n'est pas le seul état ayant des visées prédatrices sur nos données, mais elle semble mener le train des nations prétendument libres pour se les approprier. Gageons que face à cela, plusieurs réactions se produiront : tout d'abord, certains états, soucieux de ramasser de nouveaux revenus, adopteront (et le feront savoir) des législations "business friendly" pour les données des entreprises, à l'instar de ce que fit la Suisse avec le secret bancaire dans les années 30. Même si ces lois ne vont pas aussi loin que cet illustre exemple historique, des classements, officiels ou officieux, des états les moins "intrusifs", devraient voir le jour, et orienter les décisions d'investissement en conséquence.

http://fr.sott.net/article/25386-Loi-sur-le-renseignement-ce-que-nous-coutera-la-loi

Le Vote FN Un Clash Sociétal Anti-Libéral Depuis 1983


http://2ccr.unblog.fr/2015/04/08/derriere-le-vote-f-n-un-crash-societal/




Le vote d'extrême droite
ne date pas d'hier, mais est le produit d'un processus de désengagement politique, trahissant les valeurs de la Résistance, celle du programme des jours heureux, qui par le Général de Gaulle lui-même, portait l'intérêt général, celui de la Nation au-dessus des intérêts particuliers. Tant que l'Etat, expression de la volonté de la Nation rassemblée, votait des lois en faveur de l'intérêt général, le vote d'extrême droite n'existait pas, et ne représentait en termes de classes sociales, que les poujadistes d'une partie du monde agricole, du petit commerce, de quelques professions libérales et quelques militaires en mal de coup d'Etat (Algérie).

La force de l'Etat c'était de pouvoir transformer, en un délai assez court, la parole politique en acte mesurable et ressenti par les citoyens en termes de « vie quotidienne ». Ce pouvoir était la conséquence de la mise en œuvre du programme de la Résistance, avec notamment l'ensemble des Nationalisations issues de 1944, ainsi que la planification, qui permettait de fixer des objectifs et de travailler à ces objectifs. Cette capacité de maîtrise, via le secteur public industriel [1], permettait à la parole politique de se transformer en acte économique immédiat. De Gaulle disait : « Je veux une voiture populaire » et 2 ans après, celle-ci était disponible.

  »Le Plan » complétait le dispositif, permettant aux entreprises privées de réaliser des profits, en investissant dans les secteurs définis par l'Etat. Bouygues S.A, N° 1 mondial du B.T.P, s'est développée par la politique de planification et de reconstruction, France Télécom est le produit de l'Histoire de la Poste, qui a équipé tout le Pays en centraux téléphoniques, Airbus est la suite des entreprises publiques (S.N.E.C.M.A), Renault est le produit de la R.N.U.R (Régie Nationale des Usines Renault), nationalisée en 1945 pour avoir pactisé avec le régime du Maréchal Pétain et fourni volontairement des chars aux nazis. Avec aussi la création du C.E.A (Commissariat à l'Energie Atomique) et à E.D.F-G.D.F, pour donner l'indépendance énergétique à la France, avec encore aujourd'hui, l'électricité la moins chère d'Europe.

La reconstruction et le progrès social, objectifs de la Résistance se sont matérialisés par la création de la Sécurité sociale, faisant de notre pays le pays exemplaire pour l'O.M.S (Organisation Mondiale de la Santé). Rapidement le taux de mortalité baissa dans des proportions considérables, et le taux de mortalité infantile fut l'un des plus bas du monde. De plus la sécu, permit le développement de toute l'industrie pharmaceutique française. Sans sécu, pas de SANOFI. Les congés payés, symbole de la France, permirent à de nombreux ouvriers et employés de découvrir la mer, les plages, développant ce que le MEDEF appelle aujourd'hui : « L'Industrie touristique », qu'il couve de ses yeux, au point de revendiquer le « travail touristique permanent » (Travail du dimanche) au détriment de l'Industrie qu'il a volontairement abandonné, pourtant tellement créatrice d'emplois, de richesses et d'indépendance, donc de souveraineté.

La rupture se fait en 1983, quand après avoir fait semblant de faire une politique de gauche, (retraite à 60 ans, hausse du S.M.I.C), François Mitterrand, au nom du « réalisme de marché », accepte les « fourches caudines », de la « libéralisation » et du « marché libre et non faussé », débouchant sur les « privatisations de l'économie » et la libéralisation financière mondialisée [2]. Le résultat de cette politique dénommée « désinflation compétitive », fut le développement du chômage de masse, la précarité comme norme d'emplois, et la pauvreté, comme gangrène de la société. Dans ce cadre, les immigrés devinrent les ennemis, montrés en exergue comme cause du chômage, car il est plus simple de dénoncer son voisin (logique Pétainiste) que de dénoncer les banques et les marchés, dont l'accès est plus complexe, pour ne pas dire en apparence, inaccessible.

Mitterrand,  sachant que les privatisations industrielles (débutés en 1985) allaient créer du chômage de masse, de la précarité et de la pauvreté, monétaire et sociale, alluma trois contre feux, un politique et deux « sociaux » :

  • Le Front-National dont le premier passage dans les médias date de l'heure de vérité du 13 février 1984 et dont l'objectif était d'empêcher que les colères sociales s'expriment dans le vote communiste.
  • Les restaurants du cœur (1985), dont le seul objectif était d'accompagner la misère sociale engendrée par les privatisations, c'est-à-dire l'abandon au marché, de l'économie.
  • La création du R.M.I en 1988 par Michel ROCCARD dont l'objectif était d'habituer le peuple à survivre par des subventions d'Etat, remplaçant les salaires manquants du fait de la casse des industries consécutive aux privatisations, conséquence de l'acceptation des oukases de la « mondialisation libérale ».

Il s'agissait alors de mettre en œuvre la « real-politik », celle du « tout marché ». L'accompagnement social était là pour cacher les désengagements de l'Etat et les trahisons politiques, le F.N pouvait se présenter comme un vote contestataire et repoussoir, contestataire pour les électeurs, repoussoir pour les parties de la société encore intégrée, tout ceci cachant de fait, le « crash sociétal ». Le fondement de la financiarisation de l'économie, c'est de faire du profit une donnée fixée en amont, et de l'emploi et des salaires, une variable d'ajustement, nécessitant de ce fait, une « libéralisation du marché du travail ». La précarité étant la première phase du processus.

La précarité et la destruction industrielle sont les terres de prédilection du F.N à l'image du Nord. Les territoires du F.N sont ceux de la classe ouvrière précaire et qui recoupent évidemment les terres d'immigration, expliquant le double discours anti-immigré mais populaire, renvoyant aux discours de l'extrême droite des années 30. Avec un Front National à plus de 25 %, l'appel au « vote utile » jouera à plein empêchant de voir ailleurs. En ce sens, la montée du F.N est une aubaine pour ceux qui veulent que rien ne change. Mais cette victoire à la Pyrrhus, aggrave la situation et précipite encore plus le risque de « crash sociétal » intégral.

 Le vote F.N est la combinaison de plusieurs tendances, dont celle d'un vote de droite qui s'extrémisme. Mais, plus grave, une partie importante est la conséquence directe des politiques menées depuis 30 ans, des politiques de libéralisation, détruisant les repères collectifs en termes de « lutte des classes ». L'abstention massive et le vote des quartiers populaires en faveur du F.N  sont l'expression politique d'un immense « crash sociétal », conséquence des politiques d'abandons de l'Etat dans la définition et la maîtrise des politiques économiques. En transférant ce pouvoir aux marchés, les responsables politiques ont fait le choix délibéré d'abandonner la République au marché et sa logique « d'offre et demande » fixant un prix et, « à force de ne raisonner que par le prix, on devient esclave du marché ». L'intérêt général a disparu, remplacé par l'intérêt privé, que formalise à merveille les lois sur la « compétitivité » et la « loi Macron ». En quoi la « compétitivité », objectif de l'entreprise privée peut-elle devenir un « objectif d'intérêt général ? », si ce n'est que par sa déclamation ?? En quoi la « loi Macron » imposant le travail du dimanche pour les seuls salariés du commerce, par hasard les plus précaires et les moins organisés, puisse être, là aussi, présentée comme une loi « d'intérêt général » ??? Ces politiques ne font qu'entériner « l'impuissance politique » conséquence des choix faits depuis 30 ans de soumission au marché… . En ce sens le vote F.N, est un indicateur du niveau de la crise, pas plus, pas moins. Le vote F.N est un indicateur du « crash-sociétal » à venir.

 D'après un article de Fabrice AUBERT

[1] Le secteur public industriel pesait environ 25 % des emplois et 45 % des investissements en 1986, il ne pèse plus que 5 % de l'emploi et 15 % de l'investissement aujourd'hui.

[2] Conséquence du « consensus de Washington », obligeant les Etats à accepter le libéralisme de marché fondé sur la concurrence, la compétitivité, le « libre échange » et la liberté de circulation des capitaux.

« Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas »… Oscar Wilde

En vrac, ici,  pour en savoir plus sur le sujet


Les Grecs menacent L'europe D'un Fort Alamo


https://europegrece.wordpress.com/2015/02/18/les-grecs-menacent-de-faire-fort-alamo/

Les Grecs menacent de faire Fort Alamo

Koungui. Montagnes d'Epire. Source de la photo : http://www.panoramio.com/photo/115799050

« Si nous n'obtenons pas ce que nous voulons et ce à quoi nous avons droit de l'Eurozone, nous allons faire Koungui. »

Tels sont les mots de Panos Kamménos, ministre de la défense grec, dirigeant des Grecs indépendants le 18 février 2015 en pleine négociation du ministre des finances Yanis Varoufakis avec ses homologues européens.

Autrement dit, Fort Alamo version Hollywood (dans le film réalisé par John Wayne en 1960, celui-ci incarnant Davy Crockett se fait sauter avec les munitions dans la chapelle du fort pour ne pas tomber entre les mains des Mexicains): le 13 décembre 1803, dans les montagnes perdues de l'Epire, le moine Samuel et quatre autres combattants grecs en lutte contre ceux qu'ils appelaient les  « Turcalbanais » (ie Albanais musulmans) d'Ali Pacha de Tépéléni, préféreront se faire sauter dans l'église de Sainte Paraskévi sur la colline de Koungui près de Souli, avec toutes leurs munitions plutôt que de se rendre, emportant leurs adversaires dans la mort.

Kamménos reprend les termes qui se diffusent depuis quelques jours sur la blogosphère grecque: faire une dernière sortie  et « faire Koungui »…

Le 11 janvier 2015, Vénizélos, le socialiste allié au Premier ministre centre-droit Samaras dans le précédent gouvernement grec, avait déjà annoncé que si SYRIZA gagnait les élections, la Grèce « pourrait devenir un nouveau Koungui et tous les Européens viendraient déposer des gerbes [de fleurs] à son mémorial. »

A ne pas sous-estimer.

Beaucoup de Grecs éprouvent une certaine fascination, pour ces épisodes de leur histoire où, seuls contre les plus puissants, certains de leurs ancêtres ont préféré la mort au déshonneur…

A propos, il existe une controverse sur le rôle joué par Davy Crockett à Fort Alamo : contrairement au film, le vrai Davy Crockett se serait rendu avant d'être abattu par les Mexicains.

Il aurait donc eu « et la mort, et le déshonneur. »

Reste à voir si Tsipras, Varoufakis et Kamménos incarneront le Davy Crockett du film, ou l'autre…

Et si « le Mexicain » aka Wolfgang Schäuble ira lui aussi jusqu'au bout. Passionnant.


L'Allemagne Stupéfaite Par La France : "Avec Le Projet De Loi Renseignement Le Mur De Berlin Ne Serait Pas Tombé"

«Avec la collecte des données personelles, le mur de Berlin ne serait pas tombé». Gabriel (SPD)



Renseignement: vu d'Allemagne, le texte français est «inimaginable»


 (source)

De notre envoyé spécial à Berlin - « Cette loi serait inimaginable ici. » Ce matin, Konstantin von Notz sirote son thé fumé matinal dans son bureau du Bundestag, l'Assemblée nationale allemande, à deux pas de la célèbre porte de Brandebourg. Au même moment, à Paris, les députés français sont en train de terminer l'examen de la très contestée loi sur le renseignement (lire nos articles ici).

D'une voix posée, cet avocat de profession, député des Grünen (écologistes) et spécialiste de la protection des données personnelles, dézingue le texte du gouvernement Valls. « Mettre chaque citoyen sous un microscope, savoir en temps réel où il était, avec qui il a parlé, ce sont des instruments totalitaires. Un État de droit ne peut pas accepter ça, dit-il en détachant chaque mot. C’est une illusion technique de penser qu’on en saura plus parce qu’on surveille davantage. C'est même le contraire. Les services français avaient les auteurs des attentats de Paris dans le viseur, et pourtant ils sont passés à l'acte. J'aimerais qu'un pays attaché aux libertés comme la France conduise un débat sérieux sur ce sujet, au lieu de mener cette attaque massive contre les libertés publiques. »
Deux jours plus tôt, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, grand quotidien libéral pas franchement gauchiste, a parlé de « surveillance de masse »« La loi doit permettre aux services secrets de tout surveiller »écrit la correspondante à Paris Michaela Wiegel, évoquant un texte « inspiré de la NSA », l'agence américaine de renseignement dont le lanceur d'alerte Edward Snowden a révélé les pratiques d'espionnage généralisé. En Allemagne, où les libertés individuelles sont gravées dans le marbre de la Constitution, la loi française sur le renseignement, qui accroît largement la surveillance sur les citoyens français, hérisse les hackers, étonne la presse et intrigue nombre de spécialistes des questions numériques.

« Si même la FAZ le dit, c'est que c'est vraiment grave ! » sourit Markus Beckedahl. Le responsable du site netzpolitik.com, à la fois média spécialisé et ONG de défense des droits numériques, reçoit dans sa rédaction, où trône un grand portrait de Snowden, star incontestée des web-activistes allemands pour avoir révélé l'espionnage de la chancelière Angela Merkel par la NSA, mais aussi l'étroite collaboration entre l'agence américaine et les services secrets allemands (lire notre article).

« Ce que vous introduisez en France ressemble parfaitement au code FISAA de 2008, cette loi américaine qui a permis à la NSA de tout surveiller, y compris à l’étranger, reprend Beckedahl. Vous êtes en train de créer les conditions d’une surveillance permanente et généralisée. Ce ne sont pas des dispositifs démocratiques dignes d’un État de droit. C’est plus proche de ce que font l’Iran, l’Arabie saoudite ou la Chine ! » « Une loi où l'exécutif a tant de marge de manœuvre, avec des contrôles si faibles du Parlement et des juges, est impensable en Allemagne. Même le gouvernement et la police ne demandent pas ça ! », s'étonne Malte Spitz, membre de la direction des Verts, très engagés sur ces questions.
Observer les débats sur le renseignement en France depuis l'Allemagne a quelque chose d'exotique. Le décalage entre les deux pays saute aux yeux. De l'autre côté du Rhin, la question du respect des libertés individuelles n'est jamais évoquée à la légère. Bien sûr, cette différence culturelle a des causes historiques : le souvenir du nazisme puis de la RDA, cette société où des dizaines de milliers de citoyens, collaborateurs secrets de la Stasi, espionnaient leurs  voisins. « Les Allemands savent qu'un système politique apparemment stable peut basculer en quelques années», explique Dirk Wilutzky, coproducteur avec Mathilde Bonnefoy de Citizenfour, le film de Laura Poitras primé aux Oscars qui retrace l'affaire Snowden (lire notre article).
« À l'école, mes camarades et moi n'avons cessé de nous pencher sur le passé de l'Allemagne, reprend Wylutzki, de nationalité allemande.Ma génération sait que les acquis démocratiques sont fragiles, et c'est elle aujourd'hui qui est au pouvoir. Bien sûr, rien n'est acquis, et l'argument de la peur pourrait très bien fonctionner aussi un jour en Allemagne. Mais dans ce pays, il y a au moins une prise de conscience des menaces que la surveillance fait peser sur la démocratie, bien plus qu'en France où ce débat n'existe quasiment pas. »

Comme les autres pays occidentaux, l'Allemagne a voté plusieurs lois sécuritaires ces dernières années, notamment après le 11 septembre 2001. Après les attentats de Paris de janvier 2015, la grande coalition au pouvoir, constituée de la CDU conservatrice d'Angela Merkel et des sociaux-démocrates, a prévu ou fait déjà voter des mesures pour empêcher les départs vers la Syrie et le soutien au terrorisme, ou augmenter les moyens des services de renseignement, réformes d'ailleurs en partie contestées par l'opposition, constituée des écologistes et du parti Die Linke.

Mais dans cette démocratie parlementaire où l'exécutif ne peut pas tout, les juges constitutionnels du tribunal fédéral de Karlsruhe, garants de la loi fondamentale, ont souvent cassé les décisions qui contrevenaient aux libertés fondamentales. Dès 1983, bien avant les portables et Internet, le tribunal constitutionnel a affirmé le droit des citoyens à déterminer les informations sur eux-mêmes qu'ils veulent rendre publiques.
« Dans les dernières décennies, une douzaine de lois sécuritaires ont été cassées par des jugements qui ont fait date. L’exécutif, voire le législateur ont souvent voulu pousser les feux, mais le tribunal constitutionnel les a toujours freinés », raconte Peter Schaar, ancien responsable fédéral de la protection des données, l'équivalent allemand de notre Commission nationale informatiques et libertés (Cnil).

La question des libertés numériques, et en particulier de la protection des données personnelles, fait partie du débat public, et depuis longtemps. Le parti pirate, qui défend la démocratie directe et la défense de la vie privée, a des représentants dans plusieurs parlements régionaux. Chaque été depuis 2006, la manifestation "Freiheit Statt Angst" ("La liberté plutôt que la peur") mobilise des milliers de citoyens opposés à la surveillance. En 2014, après les révélations d'Edward Snowden, la manifestation fut particulièrement suivie. Il existe même un mot, "Vorratsdatenspeicherung" (littéralement "stockage de données par précaution"), couramment utilisé dans les médias, pour désigner l'enregistrement par l’État et les entreprises des données personnelles (sites visités, localisation, à qui a été envoyé tel SMS ou tel courrier électronique, etc.).

En Europe, la collecte de données personnelles a été explicitement autorisée par une directive européenne datant de 2006. La France s'est alors empressée de la traduire dans la loi, et n'a depuis cessé de l'étendre, sans que cela n'ait jamais suscité d'émoi. Depuis lors, les données de trafic doivent être conservées pendant un an par les opérateurs téléphoniques et les fournisseurs d’accès. En 2013, la loi de programmation militaire a encore élargi les motifs pouvant justifier l’accès à ces données. La loi sur le renseignement en cours d'examen permettra bientôt « le recueil immédiat sur les réseaux des opérateurs » des données de connexion, avec la possibilité de les scanner au moyen d’algorithmes si le premier ministre le demande, et leur durée de conservation est portée à 5 ans. Il ne s'agit que de « données techniques de surveillance », répond le rapporteur du texte, le député Jean-Jacques Urvoas.

La Commission nationale informatique et libertés (Cnil) s’en est revanche inquiétée« Votre loi me semble aller très loin, abonde Peter Schaar. Par exemple, la collecte de données personnelles par algorithme directement chez l'opérateur que vous mettez en place ne serait pas envisageable chez nous. »

En 2009, la précédente grande coalition entre les sociaux-démocrates et la CDU de Merkel avait décidé d'imposer l'enregistrement de toutes les données de connexion pendant six mois, pour que la police et les services secrets puissent y avoir accès dans certains cas. Mais l'année suivante, après une pétition signée par 35 000 citoyens, ce stockage de masse a été considéré par le tribunal constitutionnel de Karslruhe comme une « attaque particulièrement grave contre le secret des communications », puisque s'immisçant « jusque dans la sphère intime ».

En 2014, la Cour de justice de l'union européenne (CJUE) est allée dans le même sens, jugeant que la directive européenne de 2006 était une « ingérence d’une vaste ampleur et d’une gravité particulière dans les droits fondamentaux au respect de la vie privée et à la protection des données à caractère personnel sans que cette ingérence soit limitée au strict nécessaire ». Depuis, certains opérateurs conservent les données, d'autres pas, et il n'est pas rare que la police ou les services secrets s'en emparent, en dehors de tout cadre légal.

Très récemment, ce sujet brûlant a pourtant rebondi. Pour ne pas laisser du champ à la droite après les attentats de Paris, le vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel s'est prononcé pour autoriser à nouveau, malgré la censure des juges constitutionnels, le stockage des données personnelles. En affirmant qu'il aurait pu empêcher une série de meurtres d'étrangers perpétrés par la NSU, une organisation néo-nazie (en l'occurrence, c'est surtout le renseignement intérieur qui a échoué), ou la tuerie d’Utoya commise par le terroriste d'extrême droite Anders Breivik, alors même que la Norvège ne collecte pas les données. Des ficelles un peu grosses qui lui ont valu d'être moqué sur les réseaux sociaux (photo). « Tragédie et incompétence »s'est moqué le journal de gauche taz.

Dans les rangs du SPD, dont de nombreux militants avaient protesté contre la surveillance de masse au moment de l'affaire Snowden, la pilule est dure à avaler. Une partie n’en veut pas, comme la cheffe des jeunes sociaux-démocrates ou le député Lars Klingbeil, porte-parole du parti au Bundestag pour la politique numérique : il dénonce une « erreur » qui « ne tiendra pas devant les tribunaux »

Mercredi 15 avril, c'est une ministre de la justice penaude, le social-démocrate Heiko Maas, personnellement opposée à tout stockage des données, qui a dû annoncer le « compromis » trouvé avec son collègue de l'intérieur, le conservateur Thomas de Maizière : les données de connexion, mobile et Internet, de tous les citoyens allemands seront collectées deux mois et demi ; les données de localisation, elles, ne seront conservées qu'un mois, et leur utilisation limitée ; la police devra justifier de menaces terroristes ou criminelles pour y accéder,après l'accord d'un juge. Les traces numériques des pasteurs, avocats ou journalistes, qui détiennent des secrets professionnels, seront bien enregistrées mais ne pourront pas être demandées par la police.

La loi pourrait être votée dès cet été, a priori sans difficultés puisque SPD et CDU détiennent à eux deux 80 % des sièges du Bundestag. Pour les militants des libertés numériques, elle va bien trop loin. Le club Digitale Gesellschaft dénonce « une apparence d’État de droit ». Les écologistes et les libéraux du FDP, anciens alliés de Merkel au gouvernement désormais disparus du Parlement, dénoncent une agitation sécuritaire et menacent de porter la loi devant le tribunal de Karlsruhe. Lundi 20 avril, l'actuelle responsable fédérale de la protection des données personnelles, Andrea Vosshof, s'inquiétant d'une « atteinte massive au droit fondamental », a dit ses doutes sur la« compatibilité des mesures annoncées avec la charte des droits fondamentaux européens ».

La référence constante au droit européen en Allemagne ne laisse pas d'étonner le visiteur français. Car la jurisprudence européenne a bien peu été évoquée dans les discussions à l'Assemblée nationale. Elle est pourtant au cœur de l'argumentation juridique de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), très critique contre la loi, qui s'inquiète dans un avis récent du« risque d’un “État panoptique”» instaurant une « surveillance de masse ». Plusieurs pays (Pays-Bas, Autriche, Roumanie et Bulgarie) ont d'ailleurs interdit récemment la collecte massive des données de leurs citoyens.

« Cette question de droit se pose et va se poser dans tous les États européens, veut croire Peter Schaar, l'ancien patron de la Cnil allemande. Le droit européen, ça existe ! L’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie ou la Bulgarie ne peuvent pas être les seuls pays à s’interroger. Il faut que le Royaume-Uni, la France, l’Espagne ou l’Italie se posent eux aussi ces questions de droit. » Il sera intéressant de voir si le Conseil constitutionnel, que François Hollande va saisir sur ce texte – une procédure prévue par la Constitution, mais inédite à ce jour – sera sensible à cette question du droit européen.

En attendant, la mobilisation contre la "Vorratsdatenspeicherung" s'organise en Allemagne. Pour les défenseurs des libertés numériques, ce n'est pas le seul combat. Les révélations de Snowden, qui ont tenu en haleine les médias pendant des mois, ont fait l'effet d'un choc.« L’écrasante majorité des Allemands se sont retrouvés dans une sorte de film hollywoodien, et ils n’auraient jamais pensé que leurs services secrets étaient à ce point impliqués », explique Malte Spitz. « Beaucoup de gens ont été choqués alors de découvrir les capacités technologiques actuelles de surveillance. On peut enregistrer désormais pratiquement tout l'Internet ! Pour moi, c'était de la science-fiction ! », assure Dirk Wilutzky, le coproducteur de Citizenfour.

Désormais, les antisurveillance rêvent de domestiquer les pratiques des services secrets allemands, qui ont activement collaboré avec la NSA et n'ont guère été embêtés malgré le scandale. Une commission d'enquête du Bundestagtente depuis un an de tirer au clair l'implication exacte du BND, les renseignements extérieurs, et celle des services intérieurs, le Verfassungsschutz.

Une tâche ingrate, assure le député écologiste Konstantin von Notz. « On nous met des bâtons dans les roues, des milliers de passages sont caviardés dans les documents qu'on nous transmet, et le gouvernement exerce sur nous une très forte pression pour que nous ne divulguions rien à ce stade. Malgré tout, il y a déjà plusieurs certitudes. La première, c'est que l'Allemagne joue un rôle essentiel dans la surveillance au niveau mondial et utilise les mêmes programmes que les États-Unis, le Canada ou le Royaume-Uni. L'autre enseignement, c'est que la Chancellerie savait tout des pratiques de la NSA en Allemagne, alors qu'ils ont fait mine de s'offusquer. Nous savons aussi que le BND comme la Chancellerie ont menti aux instances parlementaires chargées de contrôler les services secrets, qui n'ont d'ailleurs aucun moyen de vérification. Enfin, il est clair que les services secrets ont agi de façon non conforme à la Constitution. Par ailleurs, nous savons que les services intérieurs ont aussi coopéré avec la NSA, et ce sera bientôt l'objet de prochaines investigations. En réalité, il n'y a plus rien aujourd'hui dans nos communications téléphone et mobile qui échappe à la surveillance .»

Selon le magazine Der Spiegel, une loi à venir pourrait bientôt légaliser une partie de ces activités douteuses des services secrets allemands. Une façon de faire taire les critiques et de couper l'herbe sous le pied des parlementaires qui enquêtent sur les activités troubles des services. Un peu comme en France, où la loi renseignement a justement pour but de légaliser des pratiques jusqu'ici illégales, au risque de réduire les libertés publiques.

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