vendredi 27 juin 2014

Pour The Economist François Hollande Est le Boulet de manuel Valls!

source image : Schrankartoons


La difficile montée de Valls


Une économie stagnante,  il sera difficile pour le nouveau Premier ministre d'améliorer la compétitivité de la France

Quand M. Hollande a été élu il ya deux ans, l'économie était déjà en difficulté. Pourtant, sa stratégie de réduction du déficit budgétaire en s'appuyant presque exclusivement sur les augmentations d'impôt l'a conduit à les augmenter de 44% du PIB en 2011 à 47% en 2014.

Le résultat de cete politique? une croissance encore plus faible et une confiance aux abysses, ce qui est encore plus grave. Le plus inquiétant, c'est l'investissement qui a chuté ou stagné depuis les neuf derniers trimestres. Les petites entreprises se méfient et rechignent à prendre des risques. Les grandes entreprises françaises sont plus axés sur l'investissement dans les marchés émergeants.

"Heureusement", note un chef d'entreprise français avec ironie, «nous n'avons pas beaucoup d'activité en France."


Manuel Valls le "demi-tour" de François Hollande


Devant un tel désastre économique doublé d'une bérézina aux élections locales, Hollande à été forcé de faire appel à un nouveau visage. Un franc-tireur de centre-gauche qui appelait naguère ses camarades à abandonner le mot "socialiste".

 M. Valls incarne un demi-tour dans la politique économique de Hollande mais il n'a pas totalement réussi à le mettre en œuvre. Le nouveau gouvernement promet de ne pas imposer plus et de réduire les charges sociales sur les entreprises de 10 milliards €  afin de relancer l'investissement et la création d'emplois (un accord connu sous le nom du pacte de responsabilité), et de faire économies budgétaires dans le secteur public pour 50 milliards € entre 2015 et 2017. S'il parvient à faire cela, il aura diminué la hausse annuelle des dépenses publiques globales de 1,3% en 2013 à 0,1% en 2015.


Valls veut forcer la gauche en France à faire face à certaines vérités sur les limites de son ancien modèle d'impôts et de dépenses, et à son hostilité traditionnelle envers le profit et l'entreprise, dans un esprit de  social-démocratie libérale. Il regrette ouvertement que le gouvernement n'ait pas reconnu il ya deux ans que les choses étaient vraiment mal en point. Dans un discours au parlement, Manuel Valls a déclaré sans détour que la France "vivait au-dessus de ses moyens" et devait mettre fin à ses «soupçons» contre  l'entreprise. À moins qu'il ne se réinvente comme un mouvement réformateur qui soutient l'entreprise privée, Valls a menacé le Parti socialiste et la gauche, ils "pourraient finir par mourir".

Quelle sont les chances de Valls de renverser la situation? La bonne nouvelle est que «le gouvernement a cessé de faire des choses nuisibles", dit un banquier d'investissement. Cette année, les charges sociales payées par les entreprises seront réduites de 6%, les salaires dans le secteur public ont été gelés. Les transferts aux collectivités locales, la principale source de croissance de l'emploi dans le secteur public, doivent être haché menu au cours des trois prochaines années pour baisser de 11 Milliard €. Le gouvernement espère que les dépenses publiques globales passeront de 57% du PIB à 54% en 2017.

M. Valls commence à stesser


 Ce mois-ci il a du faire face à deux semaines de grève nationale contre la réforme des chemins de fer. Il a également promis de réduire le nombre de régions administratives de 22 à 14, contre les intérêts des barons socialistes locaux, ce qui devraient produire des économies à long terme.

Après deux ans d'hésitation et de confusion, "la direction économique a finalement été fixée pour les trois prochaines années", déclare un conseiller présidentiel. Hollande avait promis pendant sa campagne électorale de combattre la finance et de "serrer le kiki " aux riches avec un taux d'imposition de 75%. Aujourd'hui il nomme un nouveau conseiller économique, Laurence Boone, qui est venu de Bank of America Merrill Lynch, et un nouveau chef de cabinet, Jean-Pierre Jouyet, qui a été ministre sous Nicolas Sarkozy, l'ancien président de droite.

Il est toutefois difficile de voir comment Valls peut concevoir un redressement rapide. Il  inspire peut la confiance cet ingrédient magique qui manque si cruellement en France, mais il en a toujours plus qu'un  président qui est le plus impopulaire depuis que les sondages existent
Valls vient aussi d'un parti dont l'aile gauche considère ses sorties  idéologiques comme étant impardonnables.  41 de ses députés se sont abstenus lors d'un vote récent, et beaucoup sont sceptiques à propos des deux budgets supplémentaires qui sont maintenant devant le Parlement. Manuel Valls a laissé Arnaud Montebourg, le ministre de l'Industrie ouvertement de gauche, essayer de bloquer la prise de contrôle d'Alstom par General Electric . 
Arnaud Montebourg qui dit à qui veut l'entendre vouloir quitter le gouvernement afin de préparer son propre avenir politique.


Valls déjà englué dans l'immobilisme hollandais


Ces contraintes multiples rendront difficiles l'action gouvernementale même avec des mesures "déjà sur la table". Si la France veut atteindre son objectif budgétaire de réduction du déficit à 3% du PIB l'an prochain, ce qui semble très peu probable, elle ne peut pas se permettre de céder du terrain sur les économies prévues. Pourtant, comme la cour des comptes l'a noté, l'ampleur de ces économies est "très ambitieux". Une fois qu'elles seront clairement énoncése, elles toucheront de plein fouet l'épine dorsale du secteur public soit le coeur de "la clientèle socialiste" lors des élections.

Les réformes structurelles, telles que la libéralisation des industries protégées ou l'assouplissement des lois régissant le monde du travail, cela n'est même plus à l'ordre du jour. Pourtant, ce sont ces sortes de réformes dont la France a le plus besoin si elle veut stimuler sa croissance atonne. Jean Pisani-Ferry, directeur de France Stratégie, l'unité stratégique de planification du gouvernement, a bien dans un rapport publié le 25 Juin, "Quelle  France dans dix ans?", estime que la France a besoin d'un effort beaucoup plus ambitieux pour réduire ses dépenses publiques, afin de stabiliser sa dette.

Manuel Valls a accepté une tâche ardue pour essayer de résoudre le casse-tête de la croissance Française. Sans croissance, il ne peut pas obtenir que le chômage revienne sous les 10%, ni atteindre l'objectif du déficit à 3%. Sans confiance, il ne peut espérer plus d'investissement. Cela laisse peu de marge à la tête du gouvernement. Et aussi iconoclaste et volontaire que puisse être manuel Valls, la Constitution française met finalement tout le pouvoir de décision dans les mains d'un président réduit à l'impuissance ou la nuisance calculatrice.


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