lundi 26 mai 2014

François Hollande Comptable de L’effondrement De Son Camp Aux Européennes


Les tréfonds «socialistes»

source : A l'encontre

Il s’agit bel et bien d’une immense défaite pour le parti socialiste. Il est systématiquement devancé dans les sept eurorégions, soit par le Front national, soit par l’UMP. Selon des résultats encore provisoires, dans le Nord, Gilles Pargneaux [socialiste, eurodéputé] dépasse à peine 12 %. Même score indigent pour l’ancien ministre Vincent Peillon (Sud-Est) ou l’ancien syndicaliste Édouard Martin [qui était à la tête de la lutte à Florange, usine du groupe Arcelor-Mittal], propulsé tête de liste dans l’Est, et qui n’a pas réussi à convaincre. Au passage, sa numéro deux, Catherine Trautmann [Strasbourg], élue depuis 1994, disparaît du Parlement européen.

Vu l’ampleur des résultats, François Hollande ne pourra pas se défiler: c’est bien lui qui sera le comptable de l’effondrement de son camp. Tous les calculs savamment distillés ces derniers mois se sont évaporés à l’annonce des résultats. Le PS allait résister et même progresser par rapport à 2009? C’est le contraire qui s’est produit. Le PS allait de toute façon faire mieux que son plus bas historique, à 14,5 % en 1994? Rien n’est moins sûr. L’exécutif allait enjamber» les européennes, selon le jargon en vogue dans la majorité  Même le premier ministre Manuel Valls a dû le reconnaître dimanche soir, 25 mai:  Le moment que nous vivons est un moment grave. (…) C’est un choc, un séisme.» Il y a quelques semaines, un ami du président le reconnaissait: «Le FN en tête serait un échec de notre politique.»

«Triste d’être socialiste»


«Le FN largement en tête. Le social-libéralisme de Hollande conduit à la catastrophe. Imposons-lui vite une autre politique», a réagi le député Laurent Baumel, un des meneurs de la contestation anti-Hollande. Pour Christian Paul, proche de Martine Aubry, «contre le FN, changer d’équipe ne suffit pas. La responsabilité du président sera de proposer une nouvelle politique». Pour l’ancien ministre de Jean-Marc Ayrault Philippe Martin %ex-ministre de l’environnement], «plus de doute: la rigueur en France et en Europe perd la gauche et booste l’extrême droite».  Le 25 mai est un 21 avril puissance deux ! Face au FN, la droite doit défendre la République et la gauche au pouvoir retrouver sa politique», a commenté Jean-Marc Germain, proche de Martine Aubry.

L’aile gauche s’est aussi exprimée bruyamment. «Un sourd n’entend rien, un aveugle ne voit rien et un muet ne dit rien. A 3 %, il commencera peut-être à réfléchir. Triste d’être socialiste», a lancé le député Pascal Cherki. «A la dérive s’ajoute l’aveuglement», a commenté par SMS Pouria Amirshahi (aile gauche du PS). «Maintenant c’est assez clair pour tout le monde? Un 21 avril 2017 [allusion au 21 avril 2002 où Jospin ne passe pas le premier tour de la présidentielle ; restent Jacque Chirac et Jean-Marie Lepen] est plus que probable si l’on s’entête dans la même politique», a commenté Jérôme Guedj, président du conseil général de l’Essonne.

« Un véritable traumatisme », a commenté le président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel. Lui-même perdra son poste en septembre, quand le PS perdra la majorité à la Haute Assemblée. Sa troisième défaite électorale en six mois. (Publié sur le site de Médiapart, le matin du lundi 26 mai)

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