Bullshit jobs!
source:Bakchich
....Jean Sarkozy, le gracieux vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine, est venu en personne sur le stand de Mathieu lors de son inauguration le 23 janvier dernier. Pas pour faire briller ses mocassins, mais pour afficher son soutien aux «Cireurs», l’enseigne qui chapeaute le gagne-pain de Mathieu et de ses trois camarades. Par sa présence, l’illustre rejeton entendait célébrer aussi le splendide bilan de son action en faveur de l’économie sociale et solidaire, dossier dont il a la charge au département. Suite à un appel à projets lancé en 2012 sous son égide, les Cireurs ont en effet obtenu 50 000 euros du département au titre de «l’aide à l’économie sociale et solidaire».
Joint par téléphone, Jean Sarkozy n’est pas mécontent que l’on s’intéresse à son nouveau dada. Quatre ans après l’affaire de l’EPAD, le jeune prodige de l’UMP – déjà 27 ans, mais il ne les fait pas – garde encore un souvenir cuisant des soupçons de favoritisme et de l’énorme éclat de rire qui avaient accueilli son baptême politique. «J’en avais un peu assez des confrontations politiciennes, soupire-t-il. J’avais envie de voir autre chose et de redonner du sens à mon engagement.» Voici donc «Jeannot Lapin», comme on le surnomme dans les couloirs du Conseil général, bombardé vice-président en charge de l’économie sociale et solidaire. Un «engagement» qu’il résume ainsi : «Stimuler l’initiative individuelle, soutenir l’innovation, accroître la proportion des marchés publics dotés d’une clause sociale. Ce que j’apprécie, dans l’ESS, c’est qu’il s’agit d’un domaine qui crée du consensus. Souvent on s’envoie des anathèmes à la figure, or ici tout le monde s’y retrouve, opposition comme majorité. On met en avant une approche économique couplée à une vocation sociale forte. Avec notre appel à projets, on stimule les gens qui prennent leur destin en mains. C’est une philosophie largement partagée.»
Le consensus sarkozien se heurte pourtant à quelques réfractaires. Abdelaziz Gharbi dénonce une «économie du sous-développement» qui lui rappelle ces «glaneurs de poubelles que l’on croise un peu partout en Espagne». «C’est l’idéologie de la création d’entreprise et de l’endettement», commente pour sa part Stéphane Veyer, le directeur de la coopérative parisienne Coopaname. Pour ce praticien d’une ESS non défigurée, le partenariat entre les Cireurs et l’Adie illustre le «scandale du microcrédit associé à la dégradation des droits et des revenus du travailleur. Une dérive tout aussi grave que celle de l’ESS, une appellation qui recouvre tout et n’importe quoi.» Magnanime, Jean Sarkozy convient qu’«il y a pas mal de débats qui agitent ce secteur. Mais si l’on veut que l’ESS sorte de sa chapelle et que ses bonnes pratiques se diffusent dans toute l’économie, il faut retenir la définition la plus large possible.»
article complet : Les cireurs de souliers de Jean Sarkozy
Jean Sarkozy inaugure un stand des "Cireurs" à la Défense - L'Express
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