jeudi 11 juillet 2013

Guerini Proglio Et Le Tas d'Or Dur Des Poubelles de Marseille

Quand être "aux affaires" permet de gagner des dizaines millions d' euros via sa famille ou "des hommes de paille" qui ensuite profitent au Maroc de leurs millions mal acquis, dans des villas luxueuses.

Affaire Guérini : un ancien cadre de Veolia mis en examen


Responsable de la société qui exploitait la décharge de la Fare au début des années 2000 pour l'Agglo de Salon, il est suspecté d'"abus de biens sociaux" et de "recel de trafic d'influence".

L'affaire Guérini rejaillit toujours où on ne l'attend pas... Alors que ces derniers mois, l'activité des enquêteurs se concentrait sur La Ciotat et des marchés publics attribués par le Conseil général et ses satellites, elle vient de bifurquer du côté de la décharge de La Fare-les-Oliviers qui appartient à l'Agglo de Salon. Selon nos informations, un cadre de Veolia aujourd'hui à la retraite a été mis en examen fin juin par le juge Duchaine. Responsable au début des années 2000 de la société qui exploitait la décharge de la La Fare, Bruno Vincent est suspecté d'"abus de biens sociaux" et de "recel de trafic d'influence". Il n'a pas été possible d'obtenir des explications auprès de son avocat. "Vous nous apprenez que Bruno Vincent, qui a quitté le groupe depuis plusieurs années, serait mis en examen, vient d'indiquer à La Provence un porte-parole de Veolia. Nous sommes surpris par cette information. Dans la mesure où une enquête serait en cours, il nous est impossible de faire de quelconques commentaires à la presse".

Le nom de Bruno Vincent est apparu très tôt dans l'enquête, puisque la lettre anonyme qui a provoqué l'ouverture du dossier en 2009 formulait des accusations précises : "Une société dénommée Somédis a acheté à Alexandre Guérini la société qui gérait la décharge dite La Vautubière pour un montant de 36 millions d'euros (ndlr: en fait, 33,4 millions), racontait le ou les auteurs du courrier. La société d'Alexandre Guérini bénéficiait d'une délégation de service public en date du 9 février 1999 qui devait bien entendu continuer ä profiter à la société Somédis. Sur pressions des frères Guérini, le Conseil communautaire Berre-Salon a prononcé la résiliation unilatérale de la convention de délégation de service public précitée et a reconfié la gestion de la décharge à une société ''guériniste'' (...). Le gérant de la société Somédis, Bruno Vincent, serait à mon sens intarissable sur les pratiques des frères Guérini" (1).

Etrangement, si les gendarmes ont multiplié les auditions sur ce volet du dossier, notamment de responsables de l'Agglo, il ne semble pas que Bruno Vincent qui se trouvait au Maroc ait été entendu dans les premiers temps de l'enquête. En revanche, l'ex-"Monsieur Déchets" du CG 13 qui a été mis en examen à l'automne 2011 a assuré que le prix payé par Veolia lui paraissait être surévalué.

Ce témoignage comme d'autres éléments ont conforté les enquêteurs dans l'idée qu'une partie des 33,4 millions versés à Alexandre Guérini via un "homme de paille", qui était le patron officiel de la société qui exploitait la décharge jusqu'à son rachat par Veolia, étaient en fait la contrepartie d'une action de lobbying destinée à faciliter l'obtention d'autorisations par le géant de l'environnement. Une piste alimentée dans le travail de l'équipe du juge Duchaine par la proximité entre les frères Guérini et Henri Proglio, alors patron de Veolia, qui a été notamment démontrée par une écoute téléphonique.

Alexandre Guérini a toujours su faire des affaires avec l’ex-Générale des Eaux, devenue Veolia. Ainsi, après lui avoir revendu sa première société en 1989 pour 7,3 millions de francs, il lui a cédé en 2000 pour 33,4 millions d’euros celle qui exploitait la Vautubière. Une somme initialement encaissée après impôts par un de ses associés, qui a alors reversé 20 millions d’euros en liquide à Alexandre Guérini . "Naturellement, il n’y a eu aucun versement en espèces de notre part, précisait-on début 2011 chez Veolia, où l'on parlait d'une transaction "totalement normale" . Après, nous ne sommes pas responsables s’ils ont fabriqué du liquide avec des sociétés écrans et des virements de compte à compte...".

(1) Selon un rapport de la Chambre régionale des comptes, c'est en fait la Somedis qui a été vendue à Veolia à compter du 1er janvier 2001. La DSP a été résiliée par l'Agglo de Salon le 27 septembre 2004. Le 14 décembre 2005, la SMA, une nouvelle société créée par Alexandre Guérini, a remporté la DSP. C'est toujours elle qui exploite la Vautubière.


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