D'où ce cruel paradoxe : bien qu'il soit abusif de déclarer que la démocratien'existe plus aujourd'hui, on observe dans une indifférence absolue, naïve ou encore complice, que l'emprise des citoyens sur leur quotidien autant que la réelle capacité d'action de leurs représentants politiques, noyés qu'ils sont dans une monde trop ouvert, n'existent plus.
La ratification du Traité européen et du nouveau pacte de stabilité par François Hollande l'illustre encore une fois. Elle n'a posé aucun problème, ni au Journal le Monde, ni au Conseil Constitutionnel. Concrètement, rien n'a changé. La pays reste le même. Et notre drame, c'est bien que rien n'ait changé, alors même que la souveraineté nationale ( seule garante de la protection sociale et du contrôle des élites par le Peuple ) s'est éteinte.
La droite libérale, on la comprend partiellement, n'a rien à perdre directement à la ratification du Pacte : elle veut la réduction des déficits, l'alignement sur la politique allemande, la réduction de la protection sociale... bref, appliquer la politique de Bruxelles, et tant pis s'il faut une fédération pour cela. Symboliquement, il n'y a pourtant aucun doute quant à l'issue du processus : le mépris des identités démocratiques nationales est voué à l'échec, ce qu'a bien compris Nicolas Dupont Aignan.
A Gauche, le désastre est complet. Son fondement, l'Egalité, se trouve attaquée de tous les bords, par l'abandon des outils économiques monétaire, législatif, commercial et dorénavant budgétaire, seuls capables de garantir la redistribution et d'envisager le progrès social en garantissant un rapport de force équitable entre les citoyens et les puissances de l'argent. Le silence est total, au nom de la préservation de l'idéal européen, de l'intégration, de l'amitié entre les Peuples....blabla ; plus à gauche également, la timidité de Jean-Luc Mélenchon sur la question est regrettable ; certes le leader du Front de Gauche a dénoncé le Traité, mais sans vraiment avouer devoir se construire face aux institutions en place qui n'accepteront jamais (dans leur majorité) ni protectionnisme, ni plus d'égalité.
François Hollande n'avait déjà plus grand pouvoir que celui de faire de la représentation au Conseil Européen ou lors de voyages d'affaire ; il a décidé, dès son arrivée de réduire encore un peu plus ses marges de manœuvre en confiant la surveillance du budget français à des technocrates néolibéraux. Il reste peu de temps : si la crise touche notre pays rapidement, les français observeront qu'on les a engagé dans le silence le plus absolu sur une voie sans retour possible, de l'austérité (réelle cette fois) et de l'appauvrissement à long terme, sous couvert de solidarité entre états et de légitimité démocratique des urnes (chères à Jean-Michel Apathie).
Que la Grèce sorte de l'Euro et entraine avec elle d'autres pays, François Hollande sera discrédité, et le Parti Socialiste avec, le poussant à se recomposer entre fédéralistes et souverainistes autour d'un Jean-Luc Mélenchon, ayant définitivement rompu avec son illusion des prolétariats unis en Europe.
L'abandon de toute critique sérieuse de la société depuis Mitterrand semble avoir atteint un tel degré de compromission, dans la résignation et libéralisation que les conséquences en seront spectaculaires.
Le PS tel que nous le connaissons ne survivra pas à la fin de ce quinquennat ; et Hollande sera le dernier président d'un parti sans projet ni armes autres que son implantation conservatrice et clientéliste.
Frederichlist
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