mardi 15 janvier 2013

Etape numéro un la précarisation Etape numéro deux la baisse du chômage ?


Vers une réduction des indemnisations chômage ?





Dans l’édito d’hier, je suis revenu longuement sur l’accord concernant la « sécurisation » de l’emploi. Loin de nier les rigidités du marché du travail français, je trouve juste qu’appeler « sécurisation » la précarisation, c’est nous prendre pour des imbéciles. Je ne juge ni positivement ni négativement cette réforme. Je constate un certain nombre de faits qui, à mon sens, mènent l’ensemble des pays d’Europe vers une « grècification » plus ou moins violente et rapide. Or il ne faut pas se leurrer. Nous venons de vivre l’étape numéro un : la précarisation et la fin d’une certaine forme de sécurité de l’emploi. Sécurité toute relative néanmoins.



Nous sommes désormais en chemin pour l’étape 2 et celle-ci est d’une logique évidente. Dans une économie, ce qui accroît le niveau d’emploi est avant tout l’activité et la croissance. Sans croissance, sans activité de production point de salut de la création d’emploi. Cela fait 40 ans que le chômage monte inexorablement et François Hollande a déjà oublié les paroles d’un autre François Mitterrand qui avait déclaré que contre le chômage, nous avions tout essayé et que tout avait échoué. Alors quelle va être cette étape 2 ? La réduction de l’indemnisation du chômage qui passera sans doute par la remise en place d’une forme de dégressivité, qui existait soit dit en passant avant le début des années 2000. Face aux déficits abyssaux de l’assurance chômage résultant d’une double pression, c’est-à-dire d’un côté une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi qui génère des coûts supplémentaires, et de l’autre une baisse importante des recettes liée à une baisse du nombre de cotisations puisqu’il y a moins de cotisants, on ne peut qu’aboutir à des déficits records que notre pays surendetté n’aura pas les moyens de financer. Ainsi la presse commence à se faire écho de ces difficultés qu’il faudra bien régler… rapidement.



La dette de l’assurance chômage n’en finit plus de se creuser

Selon l’Unédic, une hausse du nombre de demandeurs d’emploi indemnisables de près de 180 000 personnes en 2013 est à prévoir, après 322 400 chômeurs supplémentaires en 2012. Du coup, l’Unédic a revu à la hausse ses prévisions de déficit pour 2013 à 5 milliards d’euro contre un déficit prévu de 2,6 milliards en 2012. Au total, l’assurance chômage a cumulé un déficit de 13,8 milliards fin 2012. La dette de l’Unédic devrait augmenter à 18,6 milliards fin 2013. Voilà quelques chiffres qui font froid dans le dos, tout en sachant que cette dette n’est pas comptabilisée dans celle de l’État français… (Les trous sont partout mes braves.) Il n’y aura donc pas d’autre solution que de couper dans les dépenses de l’assurance chômage à un moment ou à un autre. Mais rassurez-vous, ce sera juste, ce sera pour votre bien, et puis comme ce sera fait par un gouvernement de gauche ce sera forcément « populaire » !! Mais nous vivons les premiers instants de la fin de notre État-providence. Accrochez-vous car cela risque de sacrément secouer socialement parlant.



Pendant ce temps, et comme le disait Jacques Chirac parce que les emmerdes volent en escadrille (comme nos mirages au-dessus du Mali), un monument de la Kulture (Kulture avec un K cela fait jeune et moderne) parisienne s’effondre, je parle bien sûr du Megastore de chez Virgin. Or je le rappelle, en France, la culture c’est bien, c’est beau, c’est important et on ne peut être que pour, ce qui a valu une mise au point de je ne sais plus quel ministre qui s’est senti obligé de dire : « Non le gouvernement ne nationalisera pas les disquaires. » Quel courage politique tout de même, j’en suis encore admiratif. Bref.

Vers une réduction des indemnisations chômage ? - Economie Matin

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