lundi 10 septembre 2012

La BCE coalise contre l' Allemagne


De part son mandat la BCE doit contenir l’inflation – sous la barre de 3%, encore que des objectifs plus puritains aient été ajoutés aux Critères de Maastricht. Toujours de par son mandat, la BCE est également responsable du taux de change de l’euro, une mission qu’elle néglige totalement (surtout depuis le malheureux Sommet de Doha), ce qui explique la dégradation relative comptes courants partout en Europe, y compris en Allemagne, malgré son surplus commercial bien connu. Il faudrait voir à ne pas confondre la BCE et la FED bien que trop de personnes veuillent soumettre la BCE pieds et poings liés à l’hégémonie de la « banque universelle », ce qui est bien le cas de la FED : l’Allemagne s’y refuse avec raison, car ceci aurait pour effet de soumettre entièrement le budget de l’Etat à la dynamique douteuse des bilans ultra-fragiles des banques privées, en le mutualisant de surcroît sous formes de eurobonds ou bien d’aides automatiques sur le dos de l’Allemagne.

La dernière intervention de Draghi vise le long terme des obligations d’Etat. Autrement elle n’aurait pas de sens : la Grèce aujourd’hui ne se finance presque plus qu’à très court terme sans intervention nécessaire de la part de Draghi. Mais comme ceci est strictement hors de son mandat Draghi prend prétexte du contrôle de l’inflation pour agir sur le court terme en espérant que son intervention influencera les obligations d’Etat sur le long terme (10 ans, en particulier) Or, cette gymnastique consistant à masser la base de la courbe pour obtenir des résultats plus haut n’est pas du tout certaine, surtout dans ce cas-ci.

Mais la vraie question semble être ailleurs. Elle réside dans le but affiché de Draghi qui est d’influencer la « transmission de la politique monétaire » de la BCE – en particulier en essayant de contourner le problème posé par le spread, sans pour autant, ce qui est une faille considérable, pourvoir compter sur une agence de notation spécifiquement européenne influençant statutairement les investisseurs institutionnels européens. Les agences de notation ont déjà dit que leurs notations dépendraient d’autres variables – ce qui augure très mal de la suite, vu que les conditionnalités induites ajouteront la dépression chronique à la récession actuelle, récession qui commence également à toucher l’Allemagne.

Il en va de même de l’Union bancaire sous supervision BCE, quoique nous ne sachions pas vraiment quel sera son mandat. (Elle semble vouloir affaiblir l’Allemagne en sabordant ses banques régionales point fort de sa politique industrielle, ce qui est peu européen comme attitude et ressemble plus à un objectif visé par la finance globale apatride.)

Pour résumer le tout, disons que rien de tout ceci ne servira à « déconnecter » les finances publiques des coûteux jeux spéculatifs privés. En particulier, le sauvetage des banques sera toujours porté sur le dos des contribuables via des plans de sauvetage du genre de celui qui se négocie actuellement en Espagne. Le MES interviendra pour dicter les conditionnalités s’ajoutant à la règle d’or et au fiscal compact, voilà tout. Vous avez sans doute remarqué que ni Monti ni Draghi ne saute de joie depuis la dernière annonce de la BCE. M. Hollande non plus d’ailleurs … (La même chose se passe aux USA mais plus indirectement puisque la FED renflouent les « tous » les joueurs (« give us all your toxic assets » said Paulson durant l’éclatement de la crise des subprimes) ; elle le fait pour refiler ensuite la note au Trésor en prétextant d’une certaine « stérilisation » – ce que certains commentateurs ont pertinemment noté de manière indirecte dans le post précédent à propos de Fannie Mae.)

Or, refiler la note à l’Etat se heurte à un obstacle de taille : les finances publiques sont déjà ruinées. Et même, si elles ne l’étaient pas encore – ex. les USA avant la crise de 2007-2008 – cette socialisation des pertes serait ontologiquement impossible à répétition puisque les finances des Etats (solde budgétaire positif nécessaire pour rembourser la dette) reposent sur un PIB structurellement sous-évalué par rapport au poids du shadow banking qui lui est de 10 à 12 fois supérieur.

Il y a là une impossibilité arithmétique indépassable. Trichet avait déjà prévenu : il ne pourra pas y avoir de second sauvetage des banques sur grande échelle comme après 2008. C’est d’ailleurs pourquoi tous nos dirigeants s’énervent tant. Il s’ajoute à ce triste tableau le fait que tant que le shadow banking ne sera pas officialisé dans le PIB pour élargir ne serait-ce qu’un peu l’assiette fiscale, les revenus de l’Etat ne pourront pas suivre – et de ce point de vu ils sont très sous-évalués : voir la part très faible provenant des impôts sur le capital. Par ailleurs la Taxe Tobin est une farce car loin de résoudre le problème de base elle l’aggraverait puisque son coût serait refilé dans les prix des produits dérivés sans affecter le PIB imposable. Nous assistons donc à une course entre l’Achille spéculatif et la tortue publique subordonnée. Ce qui est autre chose que de parler à tort et à travers de supposée « dominance fiscale ». Notons que Xavier Ragot a fait état des 3000 milliards de profits distribués par la BCE tous les ans aux banques : personne n’en parle alors que ce montant est de loin supérieur aux dettes des pays en difficulté … (voir son « Les banques centrale dans la tempête » sur le site d’Alternatives économiques)

Tout ceci me rappelle Prévert qui remarquait mi-figue mi-raisin : « Etre ange est étrange, mais être âne est plus étrange qu’être ange ! »

Paul De Marco

Comment l' Euro a tué l' Europe


L’euro c’est de le Deutsche Mark
Quel lien entre une devise gérée (très mal) à 17 et l’influence politique de l’un de ses membres ? Un pays a t il plus ou moins d’influence s’il peut, à tout le moins, dévaluer comme il le souhaite et contre ses voisins éventuellement que, au contraire, s’il ne le peut pas ?

Les américains ne gèrent pas le USD en fonction de critère politique mais uniquement selon des critères d’efficacité économique, dans le sens de leur intérêt le plus égoïste. Et ils ont bien raison. Même endettés à mort c’est leur devise qui fait la loi et pas le « machin » des européens rêveurs et incompétents avec leur devise technocratique.

Tout le drame des partisans de l’euro et là. Ils le vivent comme un outil et un symbole et non comme un instrument économique dont le but 1er doit être uniquement l’efficacité sur le niveau d’emploi. Resultats quatre économie euro ou lié à l’euro (lettonie par exemple) avec des taux de chomâge entre 16 et 25%. L’avertissement pour nous est clair alors que notre chômage grimpe tous les mois.

De toutes façons la résolution de la crise par la monétisation de la dette est un pis-aller qui ne fait que repousser l’échéance suprême qui elle est liè à l’incapacité d’au moins 12 des 17 à exporter dans une devise forte et à ne pas pouvoir dévaluer pour retrouver un semblant de compétitivité. Ce qui va tuer l’euro, encore une fois, n’est pas la crise de la dette (qui en est la conséquence et pas la cause) mais le niveau de chomâge dans les économies qui ne le supportent pas.

L’euro c’est de le Deutsche Mark, géré comme le DM et rebaptisé Euro (1 pour 2 pour les allemands vous vous souvenez ?)


L'escroquerie des Etats Unis d' Europe

Allez donc vivre deux ans à Riga ou une semaine à Londres ou à Stockholm et vous verrez que les Etats-Unis d’Europe sont une idée 100% franchouillarde.

Victor Hugo et les Etats Unis d’Europe devenu puissance mondiale, Voltaire et les arpents de neiges canadiens pour lesquels il ne faut pas mourrir, Ferry et la colonisation qui apportera les lumières à tous, BHL et les printemps arabes aube d’un monde nouveau et plus libre … On écoute beaucoup trop les intellectuels de gauche dans ce pays. Heureusement (pour les autres, c’est un mal essentiellement français.

Des idées générales ne font pas une politique. L’europe c’est au mieux une idée un peu franco-allemande et l’euro vient de casser ce moteur. Alors bonne chance.


Arabie Saoudite : Chaque manifestation se termine par une répression sanglante


Arabie Saoudite : le silence complice des bourgeoisies occidentales sur les révoltes populaires...La religion et le pétrole sont des armes dont se sert cette monarchie d’un autre âge pour étouffer et éliminer toute contestation.

(...) Les opprimés en Arabie Saoudite comme dans l’ensemble du monde arabe n’ont pas dit leur dernier mot malgré les avancées réelles de la contre-révolution et la prise du pouvoir par les forces réactionnaires et obscurantistes en Tunisie et en Égypte. La révolte gronde toujours. Leur espoir dans une société nouvelle est aussi grand que leur détermination à se débarrasser de leurs oppresseurs et de leurs despotes anciens et nouveaux.


Les manifestations contre la dynastie des Al Saoud notamment dans les provinces orientales se poursuivent et se ressemblent. Chaque manifestation se termine par une répression sanglante. Cette violence exercée sur des manifestants pacifiques se fait à huis clos. Le silence des États-Unis, de l’Europe et de leurs médias sur ces exactions est impressionnant. Leur complicité avec ce Royaume moyenâgeux est totale. Les richesses pétrolières enfouies sous le sable de l’Arabie, le rôle de défenseur des intérêts impériaux de l’impérialisme américain font de cet État féodal un « ami » de toutes les bourgeoisies occidentales et l’ennemi de tous les travailleurs et de tous les peuples qui aspirent à se libérer du joug des régimes d’un autre âge et de leurs protecteurs impérialistes.

« Nous ne sommes pas la Tunisie, ni l’Égypte, ni ... » répètent souvent le régime saoudien et ses médias. Certes la contestation en Arabie Saoudite n’a ni l’ampleur ni la portée des soulèvements populaires en Tunisie, en Égypte, à Bahreïn ou au Yémen. Mais le peuple saoudien, comme l’ensemble des peuples arabes, aspire lui aussi à se débarrasser de la dynastie des Al Saoud et à se réapproprier sa fabuleuse richesse pétrolière. Il sait également que cette richesse est la plus convoitée et la plus protégée au monde. La famille royale qui possède tous les pouvoirs, n’est en fait qu’un instrument entre les mains de l’impérialisme américain qui l’utilise conformément à ses propres intérêts. Le pétrole reste encore une ressource économique vitale pour la bourgeoisie américaine d’autant plus que ses propres réserves ne cessent de diminuer.

Les compagnies pétrolières des États-Unis étaient présentes sur le sol saoudien dès 1933 avec la Standard Oil of California (Socal) qui formera un groupe avec Texas Oil Company (Texaco) et Mobil (1). A la fin de la deuxième guerre mondiale, la mainmise américaine sur le pétrole saoudien est totale avec la création d’Arabian American Oil Company (Aramco). Pour parachever leur domination et protéger les puits de pétrole saoudiens, une base de l’US Air Force est créée à Dhahran dans l’est du pays. Il est donc très difficile pour le peuple de l’Arabie Saoudite d’affronter dans ces conditions l’un des régimes les plus protégés et les plus cruels au monde.

Cette cruauté du régime saoudien plonge ses racines dans les sources même du pouvoir des Al Saoud. Il faut revenir au XVIIIe siècle et plus exactement à l’époque de Mohammad Ibn Abdel Wahhâb (1703-1792), prêcheur fanatique, et le « mithaq » (pacte) qu’il a conclu en 1744 avec Mohammad Ibn Saoud, un émir qui rackettait ses propres sujets et ambitionnait de soumettre les autres tribus à son autorité, pour comprendre les origines despotiques du pouvoir saoudien actuel.

La violence de l’ultra-dogmatisme d’ Ibn Abdel Wahhâb se manifestait non seulement dans ses discours (inégalité homme/femme, rigorisme des rapports sociaux etc.), mais surtout dans les châtiments corporels : lapidation à mort de l’adultère, amputation des voleurs, exécutions publiques, etc. Il s’agit à la fois d’une doctrine et d’une pratique. Les sanctions découlent directement des normes et préceptes avancés par Abdel Wahhâb. Cette mise en pratique des prêches et les effets des châtiments cruels ont effrayé les chefs religieux. Contraint de quitter son oasis natale, Abdel Wahhâb se réfugia dans les bras d’ Ibn Saoud, émir de la province de Najd. Ensemble ils ont créé le wahhabisme. Mais Ibn Saoud a su mettre le talent, la ferveur et l’énergie d’Abdel Wahhâb au service de ses ambitions personnelles : la religion au service de la politique. Le prêcheur du désert est devenu le serviteur exclusif de l’émir et donne ainsi une justification et une couverture religieuse aux ambitions politiques de son protecteur. Le wahhabisme est la rencontre entre le fanatisme religieux et le cynisme politique.

La dynastie des Al Saoud qui gouverne aujourd’hui l’Arabie Saoudite est née de cette alliance confessionnelle et politique. La découverte du pétrole dans les années trente n’a fait que renforcer cette instrumentalisation de la religion. L’Islam est utilisé comme idéologie de légitimation pour perpétuer le pouvoir et les privilèges du clan des Al Saoud.

La religion et le pétrole sont des armes dont se sert cette monarchie d’un autre âge pour étouffer et éliminer toute contestation. Les châtiments cruels et inhumains sont régulièrement prononcés par les tribunaux saoudiens. Le nombre d’hommes et de femmes décapités dans ce pays ami des États-Unis et de l’Europe ne cesse d’augmenter (2). En Arabie Saoudite, les manifestations sont strictement interdites comme d’ailleurs les partis politiques, les syndicats et les associations. Aucune critique du roi et aucune opposition à son gouvernement ne sont tolérées dans cette monarchie absolutiste choyée et protégée par les bourgeoisies occidentales. Toute protestation et toute critique sont condamnées et considérées par le pouvoir comme contraire à L’Islam.

Pourtant, depuis les soulèvements populaires dans le monde arabe, l’Arabie Saoudite est le théâtre de manifestations récurrentes nonobstant l’appareil répressif sophistiqué du régime et sa cruauté. Craignant la contagion des soulèvements tunisien et égyptien à la péninsule, la caste au pouvoir a distribué sous forme d’avantages divers l’équivalent de 130 milliards de dollars pour taire la protestation et calmer la colère qui montait dans tout le pays. Mais le peuple saoudien, à l’instar des peuples arabes, aspire profondément au changement. Les manifestations, même d’une manière sporadique, se poursuivent. La répression est devenue encore plus brutale. Personne ne connaît avec précision le nombre de victimes tombées sous les balles de la police saoudienne formée et armée par les États-Unis. La tuerie se déroule à huis clos !

Les médias bourgeois, « profondément attachés aux droits de l’homme », se taisent lâchement sur les massacres des Al Saoud. Les assassinats des manifestants pacifiques sont occultés et souvent justifiés. Les contestataires qui défient courageusement, au prix de leur vie, l’ordre moyenâgeux saoudien, sont présentés par les gouvernements occidentaux et leurs médias comme des « terroristes » ou comme des « chiites manipulés par l’Iran ». Le même discours est tenu par le régime saoudien qui parle de complot iranien qui vise à déstabiliser toute la région. « Les chiites sont des demi-juifs cachés » (3) disait Nayef ben Abdul-Aziz al Saoud, prince héritier et ministre de l’Intérieur d’Arabie Saoudite, demi-frère de l’actuel roi Abdallah, décédé le 16 juin 2012 et remplacé par le prince Salman, ministre de la Défense.

C’est cette même propagande et cette même complicité des bourgeoisies américaines et européennes qui ont conduit, entre autres, à l’intervention saoudienne à Bahreïn le 14 mars 2011 pour mater ces « chiites manipulés par l’Iran » et ces « demi-juifs cachés » afin de sauver une autre dynastie, celle des Al Khalifa, au pouvoir depuis des siècles(4). Ce sont donc les gouvernements et les classes dominantes américaines et européennes qui ont permis à l’Arabie Saoudite de briser le soulèvement populaire à Bahreïn et de maintenir une véritable dictature au pouvoir. Les victimes de ces interventions et ingérences étrangères sont toujours les mêmes : des hommes et des femmes qui se sont soulevés pour une société meilleure et qui ont vu leur révolte confisquée par l’impérialisme et ses auxiliaires régionaux. Dans cette guerre menée contre les aspirations à la démocratie et à la dignité des masses arabes opprimées, l’Arabie Saoudite, soutenue par les États-Unis et l’Europe, joue un rôle majeur. Elle est le rempart contre tout changement démocratique et progressiste dans le monde arabe. Elle est l’incarnation de la contre-révolution.

Par contre, en Syrie, l’occident impérialiste et ses serviteurs locaux comme l’Arabie Saoudite parlent plutôt « de combattants pour la démocratie », « des révolutionnaires », « des rebelles » pour désigner en fait des hommes armés, entraînés, dirigés et financés par les États-Unis, l’Europe, la Turquie et bien sûr « la grande démocratie » qu’est l’Arabie Saoudite ! Il faut, vaille que vaille, installer à Damas un pouvoir servile à leur botte comme en Libye.

Mais le pouvoir saoudien aussi puissant soit-il connaît des fissures qui ne cessent de s’élargir. La dynastie des Al Saoud est contestée dans tout le pays. Elle ne tient sa « légitimité » que de la répression et de la protection de la bourgeoisie américaine. Au sein même de la famille régnante, des rivalités entre princes, clans et autres réseaux plus ou moins formels se font jour quant à la succession du roi Abdallah (88 ans). Une crise de succession pourrait être, pour l’avenir du régime, un facteur sinon d’instabilité du moins d’incertitude. A cela s’ajoutent des problèmes d’ordre économique, conséquences d’une concentration excessive des richesses entre les mains de la famille royale et de l’élite des affaires qui lui est liée. Les politiques libérales préparées par les experts du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale avec la complicité du pouvoir ont dégradé, entre autres, la situation du marché du travail notamment pour les jeunes saoudiens. En Arabie Saoudite, pays riche, les jeunes peinent à trouver du travail !

Le contraste est violent entre une gérontocratie qui vit dans un luxe suranné et une jeunesse frustrée à qui le pouvoir, pour la calmer, jette quelques miettes de cette fabuleuse richesse dont regorge le pays. Le Wall Street Journal, porte-parole du capital, laisse passer ces remarques :« L’âge moyen du triumvirat de princes régnants est de 83ans, alors que 60 % des Saoudiens ont moins de 18 ans. Grâce à la télévision par satellite, à Internet et aux réseaux sociaux, les jeunes sont désormais parfaitement conscients de la corruption des autorités - tout comme ils savent que 40 % des Saoudiens vivent dans la pauvreté et que près de 70 % ne peuvent se payer un logement. Ces Saoudiens vivent des vies dignes du Tiers Monde, ils souffrent d’une éducation lamentable et sont incapables de trouver du travail dans un secteur privé où 90 % des employés sont des étrangers » (5). Les hommes qui dirigent l’Arabie Saoudite ainsi que leur régime ont fait leur temps. Ils ne correspondent plus à la marche de l’histoire. S’ils sont toujours au pouvoir, c’est essentiellement grâce au soutien indéfectible des bourgeoisies américaines et européennes.

Ainsi va le monde absurde et barbare de la bourgeoisie. Elle méprise les peuples et leur volonté à disposer d’eux-mêmes. Grâce à sa puissance de feu, elle force toutes les nations qui ne peuvent se défendre à se soumettre à ses intérêts. La bourgeoisie est l’ennemie de la paix et du progrès. Elle soutient les régimes les plus rétrogrades et les plus cruels. Son « triomphe » en ex-Yougoslavie, en Irak, en Côte d’Ivoire, en Libye et peut-être demain en Syrie, c’est aussi le triomphe du despotisme, de la corruption et de la misère économique et politique. Les opprimés en Arabie Saoudite comme dans l’ensemble du monde arabe n’ont pas dit leur dernier mot malgré les avancées réelles de la contre-révolution et la prise du pouvoir par les forces réactionnaires et obscurantistes en Tunisie et en Égypte. La révolte gronde toujours. Leur espoir dans une société nouvelle est aussi grand que leur détermination à se débarrasser de leurs oppresseurs et de leurs despotes anciens et nouveaux.

Mohamed Belaali 

François Hollande se convertit au libéralisme sur TF1

20h00 de TF1: Hollande perd son "françois" de gauche



Il dévisse le président. Car ses 4 premiers mois de président sont apparus comme 4 mois de renoncements et d’affronts successifs infligés à celles et ceux qui voulaient vraiment du changement, qui voulaient vraiment du retour de la parole de gauche.

Alors A gauche pour de vrai! nous l’avons écouté hier au 20h de TF1. Et ça nous a coûté de nous brancher sur cette chaîne. Mais nous avions l’espoir de l’entendre enfin parler une langue que nous comprenons, nous avions l’espoir que nos oreilles se bercent de quelques mots de gauche. Car ses premières paroles et ses premiers actes de président avaient jusque là cette sonorité brutale du langage de la droite libérale.

Ainsi, ses premières paroles de président devaient plaider pour une renégociation du traité européen, et de renégociation il n’y  pas eu. Alors sa promesse de ne pas introduire en France une règle d’or s’est envolée comme s’envolent les belles paroles. Aussi, de référendum populaire il n’a pas dit un mot hier au 20h de TF1.

Il devait également adjoindre à sa politique économique un volet de croissance et de redistribution afin de soulager le pouvoir d’achat des Français. Mais de croissance et de redistribution il n’y aura pas, fidèle qu’il est à la schizophrénie habituelle du PS qui est pour le peuple dans l’opposition, pour les marchés une fois au pouvoir. Ainsi, la rigueur qu’il annonce aux Français hier au 20h de TF1 sera la pire jamais connue, bien supérieure à celle dont Sarkozy et Fillon parlaient aux salariés.

Il devait renforcer la puissance publique. Mais ce renforcement ne verra pas le jour puisqu’il confirme hier au 20h de TF1 que chaque recrutement de fonctionnaires sera compensé par le non remplacement de départs en retraites, reprenant mots à mots le discours des linguistes de droite. 60 000 moins 60 000 ça fera donc bien la tête à Toto, conformément à l’ambition des libéraux de réduire à néant les services publics.

Il devait responsabiliser les entreprises afin de freiner ces plans sociaux spéculatifs qui se servent des salariés comme d’une variable d’ajustement. Mais de responsabilisation il n’y aura vraiment pas. Car de la bouche même du président hier au 20h de TF1, le problème c’est le “manque de souplesse” du marché du travail. Alors les cotisations salariales augmenteront quand les cotisations patronales baisseront.

Cessons cette liste à la Prevert d’un flot de paroles qui annonce une continuité, une rigueur répétée. Car hier le président n’avait vraiment, mais alors vraiment rien à nous dire qui soit comprhéensible par nos petites oreilles de gauche. Car hier au 20h de TF1 le président ne maîtrisait qu’une seule langue, celle issue de l’alphabet austère du lexique de la droite…pour finalement n’avoir aucun mot du changement espéré par ses ayants droit de gauche.

Source : http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=30623

Une future partition de l’Afghanistan à l' étude ?


Vers un plan fragmentation de l’Afghanistan?

La dislocation des Etats existants est un des moyens auquel font appel les grandes puissances pour asseoir leur domination. Il est en effet plus facile de dominer de petits Etats ou de petites entités politiques constamment en conflit les unes avec les autres. Parfois, comme au Soudan, ce sont des facteurs géographiques et économiques locaux qui incitent à pousser à la partition des Etats.
Ces Etats ou entités sont alors en concurrence pour bénéficier du soutien des puissances qui ont favorisé ou imposé l’émiettement. Ces mêmes puissances ont également un accès plus facile aux ressources du sous-sol de ces pays.
On peut effectivement le plus souvent continuer à exploiter les mines ou les puits de pétrole même si un pays est en proie à une agitation endémique ou à ce qu’on appelle un conflit de basse intensité.
  • C’est un plan de fragmentation de ce genre qui semble être actuellement à l’étude pour l’Afghanistan. L’ingénieur chargé du projet est un député conservateur britannique et la discussion implique essentiellement Londres et Washington, les deux piliers de l’OTAN.
Bien sûr, le plan n’est pas présenté comme un projet de partition mais c’est certainement le résultat auquel il aboutira.
Si l’objectif avoué de cet émiettement est l’affaiblissement du pouvoir d’hamid Karzai, un objectif non dit est d’affaiblir la position de l’Iran qui sinon, se trouverait renforcée après le départ des troupes de l’OTAN.
La presse iranienne et afghane avait fait état de ce projet dès la mi-août 2012


Un plan controversé visant à une partition de l’Afghanistan

Un député Conservateur propose de diviser le pays en zones dont certaines pourraient aller aux Talibans
Par Brian Brady & Jonathan Owen, The Independent (UK) 9 septembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri
L’Afghanistan pourrait être découpé en huit «royaumes» différents – et certains d’entre eux pourraient être gouvernés par les talibans – selon un plan controversé en cours de discussion à Londres et à Washington.
Sous le nom de «Plan C», le projet radical pour l’avenir de l’Afghanistan énonce des réformes de nature à reléguer le président Hamid Karzai au rôle de figurant.
Conçu par le député conservateur et collaborateur du Foreign Office Tobias Ellwood, il pose en avertissement que le pays fera face à un avenir sombre quand il sera livré à lui-même.
M. Ellwood soutient qu’un Etat «régionalisé» avec un nouveau premier ministre puissant pourra faire face à la faible gouvernance, aux disputes tribales et à la corruption dont beaucoup craignent qu’elles plongent l’Afghanistan dans le chaos quand l’ International Security Assistance Force (Isaf) se retirera en 2014.
Des sources haut placées au gouvernement ont confirmé que le Plan C – Trouver une solution politique en Afghanistan a été présenté au ministre des affaires étrangères William Hague, et a été discuté avec des officiels de la Maison Blanche. M. Ellwood, un ancien capitaine dans les  Royal Green Jackets a aussi discuté ce plan avec des officiels du gouvernement pakistanais à Londres.
Mais des experts ont critiqué cette tentative « d’imposer» un système démocratique à l’Afghanistan, et souligné que les leaders de la coalition devraient se concentrer sue la stratégie du retrait militaire qui leur permettra d’évacuer leurs forces à l’échéance butoir de 2014.
Wazhma Frogh, diirectrice de l’ Afghanistan’s Research Institute for Women, Peace and Security, a déclaré :
  • «Quel est ce député britannique qui siège à Londres et décide pour l’Afghanistan ? C’est à nous, le peuple de ce pays, de décider si nous voulons nous scinder en Etats ou nous disparaître en tant que nation. Je suis surprise de voir un député d’un pays démocratique concevoir l’avenir et donner des solutions pour un pays dans lequel il n’aura pas à vivre et où ses enfants n’auront pas non plus à vivre.»
M. Ellwood, qui travaille maintenant comme collaborateur parlementaire du ministre délégué du Foreign Office David Lidington, a soutenu qu’un règlement politique – même en incluant les Talibans – était nécessaire pour garantir la stabilité à long terme de l’Afghanistan.
  •  «L’Isaf peut être confiante dans le fait que la révision de sa stratégie sécuritaire fonctionne finalement, mais la menace insurgée ne sera pas supprimée par le seul recours à la force,» explique-t-il dans un rapport lu par The Independent on Sunday.
  • «Les Talibans ne participeront pas à un dialogue significatif s’il n’y a pas de stratégie politique faisable à laquelle ils peuvent participer… Une solution alternative [offre] une structure politique moins centralisée qui reflète mieux la composition ethnique du pays, les pôles économiques déjà existants et les intérêts régionaux des talibans qui pourraient alors être intéressés à un règlement politique.»
Le plan divise l’Afghanistan en huit zones, basées sur les «pôles économiques» de Kaboul, Kandahar, Herat, Mazar-i-Sharif, Kunduz, Jalalabad, Khost et Bamyan. Les zones seraient administrées par un conseil représentant les divers groupes ethniques et supervisé par un ou plusieurs pays étrangers.
M. Ellwood soutient aussi que la création d’un poste de premier ministre, avec beaucoup des pouvoirs «disproportionnés » détenues actuellement par le président participeraient à apaiser les inquiétudes sur l’homme qui a dirigé le pays pendant près de huit années.


MES troïka en Grèce et Cour de Karsruhe : rentrée à haut risque pour la zone euro


le MES devant la cour de Karlsruhe, la troïka en Grèce et la réaction de la presse allemande au plan Draghi
Homer a remplacé Merkozy

La deuxième semaine de la rentrée s'annonce encore très chargée pour la zone euro. En attendant le feu vert de la cour constitutionnelle allemande sur la validation du MES, ce mercredi, la presse allemande s'insurge contre le plan Draghi. De son côté, le gouvernement grec se bat entre la finalisation de son nouveau plan bi-annuel d'économies après sa réunion avec la troïka hier et les protestations internes contre une nouvelle vague d'austérité.

La validité du MES mise à l'épreuve par la cour de Karlsruhe

Les six plaintes tendant à bloquer la ratification du mécanisme européen de stabilité (MES) qui, selon elles, conduirait l'Allemagne à perdre sa souveraineté budgétaire obtiendront-elles gain de cause mercredi auprès de  la cour constitutionnelle ? [La Tribune/AFP]. Toute en prévoyant que les juges constitutionnels fixeront 'des garde-fous qui limiteront la marge de manœuvre de Berlin en vue d'une intégration européenne plus poussée' [Le Nouvel Observateur], les commentaires  des juristes sont plutôt positifs sur la validité en soi du MES. Sur un ton également optimiste, les déclarations du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble et de la Chancelière allemande, Angela Merkel se sont multipliés ces derniers jours. Le Figaro relève que « selon un sondage YouGov, 54% des Allemands espèrent que les juges barreront la route au MES ». Le feu vert de la cour constitutionnelle allemande est donc très attendu, notamment par les marchés qui ont enregistré une nette hausse la semaine dernière grâce au nouveau plan du rachat de dettes par la BCE intervenu jeudi dernier.  
Les négociations entre la Grèce et la troïka atteignent leur point culminant
Deux réunions de haute importance se  sont tenues hier dans la capitale grecque. La première, entre le gouvernement et les chefs de la troïka. La seconde, plus tard dans l'après-midi, entre le Premier ministre conservateur Antonis Samaras et les leaders des deux partis de centre-gauche de sa coalition, Evangelos Venizelos, du Pasok, et Fotis Kouvelis, de la Gauche démocratique [Les Echos]. D'après le quotidien économique, « la partie du chef du gouvernement grec n'a pas été facile » [Les Echos]. D'un côté, l'état d'avancement des négociations avec la troïka a été jugé lent : «Nous avons encore du chemin à parcourir, nous n'avons rien bouclé, nous avons parlé en général», a indiqué une source gouvernementale dimanche, à l'issue de la première réunion [Le Figaro]. De l'autre, le Premier ministre grec, Antonis Samaras, a du mal à convaincre les deux autres partis de la coalition gouvernementale que la troïka ne lui laisse presque aucune marge de manœuvre. Sous pression, le chef du gouvernement  doit boucler « un nouveau plan bi-annuel d'économies afin d'ouvrir la voie au maintien du pays à flot et dans l'euro » [La Tribune].   
Le plan Draghi soulève de vives réactions en Allemagne 
Malgré le fait que la chancelière allemande ait tout fait pour soutenir le nouveau plan du rachat de dettes annoncé par la BCE, jeudi dernier, la quasi-totalité des médias allemands le considèrent comme une importante défaite de la Bundesbank « signant la fin de l'orthodoxie monétaire allemande dans la zone euro » [Le Figaro]. En annonçant qu’elle était prête à racheter la dette des Etats de la zone euro en difficulté, la Banque centrale européenne a démontré que désormais "elle se [cantonnait] à un rôle de sauveteur", regrette le journal conservateur Die Welt [Presseurop]. D'autres quotidiens comme laSüddeutsche Zeitung se veulent plus nuancés mais la majorité de la presse allemande exprime ouvertement son opposition. Les adversaires reportent leurs espoirs sur la décision de la cour de Karlsruhe en espérant que celle-ci ne reconnaitra pas la validité du MES [Le Figaro].

Les autres titres de la presse en ligne

Construction européenne


Energie, environnement


Etats membres


Euro, économie