jeudi 1 mars 2012
L'Europe de Bruxelles, cette eurocratie soumise et inefficace
Dès le déclenchement de la crise financière qui a suivi la chute de Lehman brothers, l’Europe a été prise au piège par les grands groupes de la finance. Elle n'a pu se laisser pièger qu'à cause de sa structure inachevé dont le manque criant de réactivité est devenu évident au yeux du monde entier. Et c'est ainsi que l'UE et ses institutions quasi toutes neuves ont perdu toute crédibilité non seulement dans le monde mais surtout au yeux même des européens. Si des grandes puissances comme les États-Unis protègent d'abord leurs affaires et jouent de leurs relations pour défendre leurs intérèts, quoi de plus normal ?
En revenche ce qui est loin d'ètre normal, c'est que le vieux continent s'agenouille face aux puissances qui l’ont prise pour cible !
Depuis la crise de fin 2008, l'UE et ses représentants, ont accumulé bourdes sur bourdes.
Tout d’abord, l’Europe est rentrée en récession parce que tous les pays ont diminué leur marché intérieur en copiant le « modèle » allemand qui était un modèle de passager clandestin européen, puisque les excédents germaniques se nourrissent essentiellement des déficits consentis par les autres pays européens pour soutenir la demande. L'Allemagne fait 85% de ses excédents commerciaux en Europe. Elle fait ainsi deux fois moins d’excédents commerciaux aux États-Unis qu'en France (près de 14 milliards d'euros pour les États-Unis pour un peu plus de 27 milliards en France), ce qui est quand même étrange pour un compétiteur qui se prétend global (L'Allemagne va-t'elle euthanasier l'Europe).
Ensuite, par la régulation sur les assurances et les banques, les institutions européennes ont demandé l’impossible. En effet, avec le « mark to market » (principe qui veut que les actifs soient valorisés à leur valeur de marché et subissent ainsi les fluctuations spéculatives de marché), les fonds propres des institutions financières en même temps qu'ils augmentaient - essentiellement par les profits de la spéculation - diminuaient par la valeur de marché des dettes d’État que demandait le régulateur pour la liquidité. De surcroît, en considérant l’investissement dans l’économie réelle comme demandant plus de fonds propres, le régulateur a aggravé la récession en générant un phénomène de crédit crunch (risque de pénurie de crédit), c'est à dire un gel des financements de l'économie par des banques étranglées par les contraintes imposées sur leurs bilans. Or, sans risque, il n’y a plus d’économie : la liquidité des actifs aurait pu tout à fait se réaliser en élargissant les effets acceptés en contrepartie du financement à la Banque centrale dans les opérations de refinancement. Solution d’autant moins contestable qu’elle a été mise en œuvre pour des actifs subprimes.
Enfin, en refusant la monétisation pour les Etats, qui ferait que quoi qu’il advienne il y ait toujours un acheteur en dernier ressort de la dette publique, mais aussi en refusant de refinancer les dettes des Etats au bord de la banqueroute (Grèce, Portugal) à des taux quasi nul, et donc en réservant de fait ces facilités de création monétaire aux banques, les institutions européennes se sont enfermées elle-même dans un engrenage menant inéluctablement à l'éclatement de la zone euro, sans engager pour autant les réformes structurelles indispensables pour résorber les déficits du Sud. Les solutions existent pourtant : elles passent par une politique de relance par l’investissement rentable dans les pays structurellement déficitaires, avec la création de fonds européens d’investissement; elles passent aussi par le rétablissement d’une véritable concurrence à la place de l’actuelle concurrence non libre et faussée avec les pays émergents qui détruit les bases industrielles dans tous les pays occidentaux – Allemagne comprise.
Autre grave erreur, très politique celle là : les responsables européens se sont montrés coupables d'un véritable déni de justice envers les contribuables européens, lourdement mis à contribution pour éponger les pertes bancaires. En refusant la mise en accusation - par un tribunal pénal européen à juridiction universelle constitué à cette fin (proposition du CAPEC reprise par Jacques Attali) - des institutions financières (y compris les agences de notation) à l’origine du montage frauduleux et délibéré des subprimes, les principaux chefs d'État ou de gouvernement de l'Union ont gravement entamé leur légitimité déjà vacillante aux yeux de bien des électeurs européens.
Ce procès reste à faire pour demander des dommages et intérêts proportionnels aux pertes de nos économies, et des manques à gagner de nos États. L’arrêt immédiat du fonctionnement des banques, institutions financières et agences de notations impliquées dans ces délits, la réquisition conservatoire de tous leurs comptes et biens en Europe, reste à faire et devra se faire tôt ou tard !
atlantico.fr
En Israel la population opposée à une attaque unilatérale de l' Iran
Un sondage de la population israelienne révèle qu'il existe une majorité hostile à des bombardements aériens qui seraient opérés "en solo" par l'aviation de Tsahal contre les installations nucléaires de l'Iran. Cette enquète réalisée par une université du Maryland aux USA et par un institut israélien (Dahaf) montre que 35% des 1000 personnes questionnées ne souhaitent pas une entrée en guerre contre l'Iran et que 41% seraient pour si l' "oncle Sam" venait donner un coup de main.
Moins d'un cinquième des sondés pense qu'Israel doit mener une campagne militaire contre téhéran même de manière isolée. Ce sondage a été réalisé avant un déplacement la semaine prochaine à Washington du Premier ministre d'Israel Benjamin Netanyahou. Israël et les USA affirment toujours "que toutes les options, y compris militaires, sont sur la table", et qu'il est vital de mettre un terme aux travaux nucléaires des iraniens.
L'occident, et plus particulièrement l'OTAN estiment que ces recherches ont pour objectif de mettre au point une bombe nucléaire adaptable sur leurs missiles à longue portée, ce que dément fermement l'Iran.
faudra ètre réélu d'abord...
Dernièrement, Wikileaks a dévoilé certains document qui révèlent :
- qu' Israel aurait déja détruit toutes les installations au sol de la République Islamique d'Iran.
La campagne médiatique actuelle aurait été demandée par l'UE qui désire détourner l'attention de ses problèmes d'endettement.
Combats acharnés en Syrie : Homs assiègée et encerclée par l'armée syrienne
Cette enclave insurgée de la ville syrienne de Homs est bombardée et fait l'objet d'un ratissage. En même temps, les tractations pour l'évacuation d' Édith Bouvier blessée peinent à aboutir.
L'armée syrienne assiège Baba Amr, les opposants disent résister
Le quartier en révolte de Bab Amr, à Homs, subissant des pillonages ininterrompus depuis 25 jours, était bombardé jeudi par la 4eme division armée, troupes d'élite dévouées au président de la Syrie, selon l'opposition. Selon un haut cadre de l'Armée syrienne libre (ASL) questionné par Reuters, pas loin de 10000 soldats encercleraient la ville de Homs.

Des propos qui contredisent ceux de Damas, qui affirme que les forces syriennes ont bien pénétré dans Baba Amr et progressent rue par rue. «L'armée a déjà procédé à un nettoyage bloc par bloc, maison par maison, et maintenant les soldats fouillent chaque cave et tunnel à la recherche d'armes et de terroristes», a ainsi déclaré mercredi une source de sécurité à Damas.
Edith Bouvier bloquée à Homs
Le président du Conseil national syrien (CNS), principale formation d'opposition, Burhan Ghalioun a assuré jeudi que la journaliste française Edith Bouvier, blessée et vraisemblablement bloquée dans la ville de Homs, se trouvait la veille «dans un endroit protégé». «Je ne sais pas aujourd'hui si elle est toujours dans un endroit protégé», a-t-il toutefois précisé.
Des militants des Comités de coordination locale ont affirmé mercredi soir que la collaboratrice du Figaro «refuserait de quitter seule le quartier rebelle de Baba Amr». Ces déclarations ont été contredites par des sources directes et les efforts en vue de son évacuation se poursuivent.
La journaliste a été grièvement blessée le 22 février lors d'un bombardement qui a coûté la vie à la journaliste du Sunday Times Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik. Deux autres journalistes, le Britannique Paul Conroy et l'Espagnol Javier Espinosa, qui avaient aussi été bloqués à Homs après ce bombardement, ont pu gagner le Liban voisin ces derniers jours.
Le CNS prend forme
Le CNS a par ailleurs annoncé jeudi la formation d'un «bureau militaire» afin d'organiser et d'unifier la résistance armée. Jusqu'à présent, le CNS avait demandé des armes pour les rebelles mais c'est la première fois qu'il cherche à organiser la lutte armée.
«Nous savons que des pays ont émis le désir d'armer les révolutionnaires. Le CNS, via le bureau militaire, a voulu organiser ce flux pour éviter des livraisons directes d'armes venant de pays particuliers», a expliqué Burhan Ghalioun. «Il est hors de question que les armes passent en Syrie dans le désordre». «Ce bureau militaire sera localisé au plus près du champ d'action, probablement en Turquie. Il aura pour mission de voir quelles armes sont nécessaires et pour quelles missions», a-t-il précisé. «On va déterminer nos demandes, nos besoins en armes, et on verra dans quel pays les chercher. Il s'agit de défendre les civils et pas de lancer la guerre. Il s'agit de protéger la révolution pacifique du peuple. C'est la mission de défense confiée à nos groupes armés».
Le CNS prend ainsi acte de la militarisation croissante du mouvement de contestation contre le régime de Bachar el-Assad, lancé il y a presqu'un an et qui était au départ essentiellement pacifique.
La Syrie prête à discuter de la visite d'une responsable de l'ONU
Le ministère syrien des Affaires étrangères a indiqué jeudi qu'il était prêt à organiser un rendez-vous pour une visite en Syrie de la chef des opérations humanitaires de l'ONU, affirmant que la date proposée auparavant ne convenait pas au régime syrien.
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté une résolution appelant, une fois de plus, le gouvernement syrien à mettre fin aux violations des droits de l'homme et appelant le régime à autoriser un «accès sans entrave» à l'ONU et aux agences humanitaires.
Les 47 États membres du Conseil des droits de l'homme ont procédé, à la demande de la Russie, au vote du projet de résolution, qui a été adopté par 37 voix pour, trois contre (Russie, Chine et Cuba). Par ailleurs, trois pays se sont abstenus (Equateur, Inde, Philippines). Quelque 7500 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la répression en mars 2011, selon l'ONU.
Le système de retraite de la France : un cadeau du Marechal Petain ?
Bientôt notre avenir, ainsi que celui de l'europe du sud ?
Le président Nicolas Sarkozy en rappelant que c'est François Mitterrand qui a accordé la retraite à 60 ans, a voulu rejeter le blame sur le Parti Socialiste. Le déficit chronique du système de retraites français par répartition avait ainsi son fautif tout trouvé.
Mais est-ce aussi simple que ça ?
N'aurait il pas fallu remonter encore plus loin encore dans l'histoire de la politique française ?
Ceux qui régulièrement manifestent pour soutenir le régime de retraite de la France seraient assez surpris d'apprendre l’origine de cet acquis social.
Il est coutume d'attribuer le système social dont nous bénéficions aujourd'hui au CNR (conseil national de la résistance). A l'époque, 1945-1950, a été jeté les bases de la refondation du pacte républicain français, avec les fameuses Ordonnances sur la Sécurité sociale de 1945, en quelque sorte sacrées par la signature du général de Gaulle. Or la répartition a été instaurée le 15 mars 1941 par un homme qui a fini sa vie en prison pour indignité nationale après un procès pour haute trahison : Philippe Pétain. En vérité, Sarkozy ne pouvait remonter jusque-là sans remettre en cause un tabou national.
Après la tragédie de la défaite, dans un pays ruiné et rançonné, saigné à blanc par l’Occupant nazi, le vieillard qui règne à Vichy allume tranquillement la mèche d’une bombe à retardement qui commence à exploser aujourd’hui.
René Belin, l’ancien dirigeant de la CGT nommé par le maréchal Pétain secrétaire d’Etat au Travail, met lui-même les points sur les i :
« Les cotisations destinées à la couverture du risque « vieillesse », explique-t-il, ne donneront plus lieu à un placement, mais seront utilisées au fur et à mesure de leurs rentrées dans les caisses pour le service des pensions. »
la fète des mères aussi c'est Vichy !
La dernière loi sur les retraites datait de 1930. Le régime de capitalisation, alors en vigueur, avait donné de bons résultats. Sur les 8,8 millions d’assurés, 7 millions faisaient des versements, et 5,5 millions cotisaient régulièrement. La situation financière n’avait pas tardé à être florissante. Au 31 décembre 1934, 11 milliards de F avaient été économisés sur les 17 milliards perçus. Aussi décida-t-on de réduire le taux des cotisations.
Mais, même prospère, le système ne pouvait assurer immédiatement de manière satisfaisante la retraite des gens âgés. C’est le propre de la capitalisation à ses débuts. Dans les premiers temps, on accumule du capital sans pouvoir verser de pensions. Ce n’est que lorsque le fonds arrive à maturité que le montant des retraites payées peut égaler celui des cotisations. Pétain a bloqué cette maturation.
Les dispositions mêmes de la « loi de répartition » de mars 1941, comme elle s’appelle et qui mérite bien son nom, permirent d’affecter au paiement de l’Allocation aux Vieux Travailleurs Salariés les cotisations recouvrées dans le cadre du précédent régime. On trouve dans les archives de cette époque un commentaire qui indique clairement qu’il était « dans les intentions de certaines administrations de consommer les capitaux eux-mêmes » qui avaient été accumulés et « qui seraient peu à peu liquidés.» Compte tenu de l’extrême misère engendrée par l’Occupation, il n’y avait peut-être pas d’autres moyens d’empêcher un certain nombre de personnes âgées de mourir de faim. Pour la Résistance, ce n’était pas une excuse valable. Le Commissariat aux Affaires sociales du gouvernement provisoire d’Alger, dirigé par le Général de Gaulle, fustigera la manœuvre de Pétain en ces termes:
« Cette innovation qui a été présentée par Vichy comme une amélioration importante n’a été en réalité qu’un expédient adopté pour permettre d’utiliser les réserves de l’assurance sociale au financement des retraites des vieux travailleurs instituées par l’acte dit loi du 14 mars 1941. »
Les gaullistes de cette époque étaient de bons économistes.
Après un tel pillage, le résultat final ne pouvait être autre que celui que décrit dans ses Souvenirs Pierre Laroque , le « père » de la Sécurité sociale :
« Les caisses dépositaires de ces capitaux se trouvent, du fait de la couverture de l’Allocation aux Vieux Travailleurs salariés, à peu près exsangues en 1944, ne conservant que quelques immeubles de rapports ».
Sans doute parce que ces derniers n’avaient pu être liquidés !
A la Libération, les nouvelles autorités ne furent pas tentées de puiser dans la caisse, puisqu’elle était vide. Mais comme l’écrit Jacques Bichot, économiste spécialiste des retraites,
« elles prirent la suite de Vichy quant à l’utilisation immédiate des cotisations pour payer les prestations ».
Pour faire passer la pilule auprès des cotisants, on leur fit croire que leurs cotisations leur ouvraient des droits à la retraite comme s’ils étaient encore sous un régime de capitalisation. Il s’agissait là d’une illusion lourde de conséquences et qui ne serait dévoilée que beaucoup plus tard.
Pour le comprendre, il faut rappeler succinctement les caractéristiques très différentes des deux systèmes de retraite.
En répartition, les cotisations versées à la caisse de retraite par les actifs sont versées aux retraités au fur et à mesure qu’elles rentrent. Les Anglo-Saxons appellent ce système unfunded pensions. Les pensions ne sont pas « fondées » dans la mesure où n’est pas constitué un fonds accumulant des capitaux dont le rendement servira à payer les futures pensions.
En capitalisation, les versements faits par les actifs servent à constituer des réserves sur lesquelles seront plus tard prélevées les pensions.
En répartition, les cotisations sont une sorte d’impôt versé par les actifs au profit de leurs aînés, un remboursement de ce que chacun a reçu de ses parents durant sa jeunesse. Ce n’est que par un artifice mensonger qu’on les présente comme ouvrant un droit à la retraite des cotisants. Au contraire, en capitalisation, les cotisations constituent une épargne qui permettra de payer leur rente aux futurs retraités.
Il est très facile de supprimer la capitalisation pour passer à la répartition. On peut puiser dans les réserves précédemment constituées pour compléter la retraite des vieux au cas où les cotisations seraient insuffisantes. C’est ce qu’a fait le maréchal Pétain de 1941 à 1944. Par contre, la réforme d’un régime de répartition pour faire place à plus de capitalisation, est beaucoup plus ardue, et c’est l’une des difficultés de la situation d’aujourd’hui. Le versement des cotisations ne peut en effet être arrêté, sauf à priver les retraités de leur subsistance. Autrement dit, les actifs doivent continuer à cotiser jusqu’au décès du dernier bénéficiaire du système, alors même que leurs cotisations apparaissent pour ce qu’elles sont : elles n’ouvrent droit à aucune retraite, alors même que le régime de capitalisation qu’on essaye de faire renaître ne peut générer à ses débuts de pensions satisfaisantes.
Chaque gouvernement refilant la « patate chaude » à son successeur depuis 69 ans, on est arrivé cette fois au bout du système, les « actifs » d’aujourd'hui condamnés à payer deux fois : pour les retraités actuels et pour leurs propres retraites. Cette double peine survient au moment même où la crise financière conduit à une augmentation inéluctable des impôts.
Mitterrand et Petain : maréchal me voila !
A la décharge de Vichy, on observera que le maréchal ne pouvait prévoir que le jeune Mitterrand qu’il recevait à l’Hôtel du Parc, alourdirait encore, avec l’appui de la même CGT, la charge explosive de la bombe allumée en 1941. Si le cadavre de Pétain bouge encore, c’est en partie grâce au relais du socialisme français…
source : blog.turgot.org
Le président Nicolas Sarkozy en rappelant que c'est François Mitterrand qui a accordé la retraite à 60 ans, a voulu rejeter le blame sur le Parti Socialiste. Le déficit chronique du système de retraites français par répartition avait ainsi son fautif tout trouvé.
Mais est-ce aussi simple que ça ?
N'aurait il pas fallu remonter encore plus loin encore dans l'histoire de la politique française ?
Ceux qui régulièrement manifestent pour soutenir le régime de retraite de la France seraient assez surpris d'apprendre l’origine de cet acquis social.
Il est coutume d'attribuer le système social dont nous bénéficions aujourd'hui au CNR (conseil national de la résistance). A l'époque, 1945-1950, a été jeté les bases de la refondation du pacte républicain français, avec les fameuses Ordonnances sur la Sécurité sociale de 1945, en quelque sorte sacrées par la signature du général de Gaulle. Or la répartition a été instaurée le 15 mars 1941 par un homme qui a fini sa vie en prison pour indignité nationale après un procès pour haute trahison : Philippe Pétain. En vérité, Sarkozy ne pouvait remonter jusque-là sans remettre en cause un tabou national.
Après la tragédie de la défaite, dans un pays ruiné et rançonné, saigné à blanc par l’Occupant nazi, le vieillard qui règne à Vichy allume tranquillement la mèche d’une bombe à retardement qui commence à exploser aujourd’hui.
René Belin, l’ancien dirigeant de la CGT nommé par le maréchal Pétain secrétaire d’Etat au Travail, met lui-même les points sur les i :
« Les cotisations destinées à la couverture du risque « vieillesse », explique-t-il, ne donneront plus lieu à un placement, mais seront utilisées au fur et à mesure de leurs rentrées dans les caisses pour le service des pensions. »
la fète des mères aussi c'est Vichy !
La dernière loi sur les retraites datait de 1930. Le régime de capitalisation, alors en vigueur, avait donné de bons résultats. Sur les 8,8 millions d’assurés, 7 millions faisaient des versements, et 5,5 millions cotisaient régulièrement. La situation financière n’avait pas tardé à être florissante. Au 31 décembre 1934, 11 milliards de F avaient été économisés sur les 17 milliards perçus. Aussi décida-t-on de réduire le taux des cotisations.
Mais, même prospère, le système ne pouvait assurer immédiatement de manière satisfaisante la retraite des gens âgés. C’est le propre de la capitalisation à ses débuts. Dans les premiers temps, on accumule du capital sans pouvoir verser de pensions. Ce n’est que lorsque le fonds arrive à maturité que le montant des retraites payées peut égaler celui des cotisations. Pétain a bloqué cette maturation.
Les dispositions mêmes de la « loi de répartition » de mars 1941, comme elle s’appelle et qui mérite bien son nom, permirent d’affecter au paiement de l’Allocation aux Vieux Travailleurs Salariés les cotisations recouvrées dans le cadre du précédent régime. On trouve dans les archives de cette époque un commentaire qui indique clairement qu’il était « dans les intentions de certaines administrations de consommer les capitaux eux-mêmes » qui avaient été accumulés et « qui seraient peu à peu liquidés.» Compte tenu de l’extrême misère engendrée par l’Occupation, il n’y avait peut-être pas d’autres moyens d’empêcher un certain nombre de personnes âgées de mourir de faim. Pour la Résistance, ce n’était pas une excuse valable. Le Commissariat aux Affaires sociales du gouvernement provisoire d’Alger, dirigé par le Général de Gaulle, fustigera la manœuvre de Pétain en ces termes:
« Cette innovation qui a été présentée par Vichy comme une amélioration importante n’a été en réalité qu’un expédient adopté pour permettre d’utiliser les réserves de l’assurance sociale au financement des retraites des vieux travailleurs instituées par l’acte dit loi du 14 mars 1941. »
Les gaullistes de cette époque étaient de bons économistes.
Après un tel pillage, le résultat final ne pouvait être autre que celui que décrit dans ses Souvenirs Pierre Laroque , le « père » de la Sécurité sociale :
« Les caisses dépositaires de ces capitaux se trouvent, du fait de la couverture de l’Allocation aux Vieux Travailleurs salariés, à peu près exsangues en 1944, ne conservant que quelques immeubles de rapports ».
Sans doute parce que ces derniers n’avaient pu être liquidés !
A la Libération, les nouvelles autorités ne furent pas tentées de puiser dans la caisse, puisqu’elle était vide. Mais comme l’écrit Jacques Bichot, économiste spécialiste des retraites,
« elles prirent la suite de Vichy quant à l’utilisation immédiate des cotisations pour payer les prestations ».
Pour faire passer la pilule auprès des cotisants, on leur fit croire que leurs cotisations leur ouvraient des droits à la retraite comme s’ils étaient encore sous un régime de capitalisation. Il s’agissait là d’une illusion lourde de conséquences et qui ne serait dévoilée que beaucoup plus tard.
Pour le comprendre, il faut rappeler succinctement les caractéristiques très différentes des deux systèmes de retraite.
En répartition, les cotisations versées à la caisse de retraite par les actifs sont versées aux retraités au fur et à mesure qu’elles rentrent. Les Anglo-Saxons appellent ce système unfunded pensions. Les pensions ne sont pas « fondées » dans la mesure où n’est pas constitué un fonds accumulant des capitaux dont le rendement servira à payer les futures pensions.
En capitalisation, les versements faits par les actifs servent à constituer des réserves sur lesquelles seront plus tard prélevées les pensions.
En répartition, les cotisations sont une sorte d’impôt versé par les actifs au profit de leurs aînés, un remboursement de ce que chacun a reçu de ses parents durant sa jeunesse. Ce n’est que par un artifice mensonger qu’on les présente comme ouvrant un droit à la retraite des cotisants. Au contraire, en capitalisation, les cotisations constituent une épargne qui permettra de payer leur rente aux futurs retraités.
Il est très facile de supprimer la capitalisation pour passer à la répartition. On peut puiser dans les réserves précédemment constituées pour compléter la retraite des vieux au cas où les cotisations seraient insuffisantes. C’est ce qu’a fait le maréchal Pétain de 1941 à 1944. Par contre, la réforme d’un régime de répartition pour faire place à plus de capitalisation, est beaucoup plus ardue, et c’est l’une des difficultés de la situation d’aujourd’hui. Le versement des cotisations ne peut en effet être arrêté, sauf à priver les retraités de leur subsistance. Autrement dit, les actifs doivent continuer à cotiser jusqu’au décès du dernier bénéficiaire du système, alors même que leurs cotisations apparaissent pour ce qu’elles sont : elles n’ouvrent droit à aucune retraite, alors même que le régime de capitalisation qu’on essaye de faire renaître ne peut générer à ses débuts de pensions satisfaisantes.
Chaque gouvernement refilant la « patate chaude » à son successeur depuis 69 ans, on est arrivé cette fois au bout du système, les « actifs » d’aujourd'hui condamnés à payer deux fois : pour les retraités actuels et pour leurs propres retraites. Cette double peine survient au moment même où la crise financière conduit à une augmentation inéluctable des impôts.
Mitterrand et Petain : maréchal me voila !
A la décharge de Vichy, on observera que le maréchal ne pouvait prévoir que le jeune Mitterrand qu’il recevait à l’Hôtel du Parc, alourdirait encore, avec l’appui de la même CGT, la charge explosive de la bombe allumée en 1941. Si le cadavre de Pétain bouge encore, c’est en partie grâce au relais du socialisme français…
source : blog.turgot.org
L'armée chinoise en route pour devenir la plus puissante au monde ?
ils s'entrainent pour la guerre froide !
La somme consacrée à l' armée populaire de la Chine atteindra 240 milliards de dollars en 2015, soit presque 200 milliards d'euros : c'est le montant estimé par le groupe américain de recherche IHS dans une étude parue mardi 14 février. Le budget actuel atteignant 119,8 milliards de dollars (91 milliards d'euros), l'IHS estime donc qu'il aura une progression annuelle de 18,5 %. Des chiffres qui peuvent surprendre, puisque, d'après Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), le taux croissance le plus élevé jamais atteint par le budget de défense chinois est de 17 %, et qu'actuellement il doit avoisiner les 13 %.
Pour autant, la Chine essaie bien de moderniser son armée depuis plusieurs années. En août 2011, le rapport annuel du Pentagone sur l'armée chinoise soulignait la modernisation accélérée de l'appareil militaire chinois. Amélioration ses systèmes radar, accroissement de sa flotte de sous-marins d'attaque et rénovation de ses navires de guerre : les mesures prises par Pékin inquiètent le ministère de la défense américain, qui craint un futur bouleversement des équilibres géopolitiques en Asie.
UN GEANT LOCAL
D'après l'étude de l'IHS, en 2015, les dépenses militaires chinoises dépasseront les budgets combinés des douze autres plus grandes puissances de l'Asie-Pacifique, qui devraient atteindre un total de 232,5 milliards de dollars. En réaction, la plupart des pays de la région ont également décidé d'améliorer leur appareil militaire, à l'image de l'Inde, qui a présenté son nouveau missile balistique Agni-4 le 26 janvier, et qui teste déjà un nouveau missile balistique intercontinental qui devrait lui permettre de transporter l'arme nucléaire comme la Russie, les Etats-Unis et la Chine.
Mais ce sont surtout les petits pays comme le Laos, le Vietnam et les Philippines qui devraient s'inquiéter de la montée en puissance de Pékin. Son objectif est d'étendre son hégémonie dans le sud de la mer de Chine. Dans cette zone, plusieurs heurts ont déjà éclaté avec l'armée américaine. Des incidents jusque-là sans trop d'importance, mais qui risqueraient de se multiplier, avec la modernisation de l'armée chinoise. "Pour le moment, la Chine a une grande volonté de puissance, mais peu de capacité opérationnelle, et c'est cela qui mène à des incidents qu'auraient évités de vrais professionnels. L'armée chinoise a un petit côté Robin des Bois, le petit malin qui s'attaque aux grands", analyse Jean-Vincent Brisset.
l'hiver nucléaire comme butin de guerre?
UNE ARMÉE OBSOLÈTE
Toutefois, "les Chinois sont dans un programme de rattrapage ; ils viennent de très loin", précise Jean-Vincent Brisset. En effet, l'armée populaire de libération chinoise (PLA) date de l'ère maoïste, et dispose d'un matériel assez obsolète. "En 2002, l'armée chinoise équivalait à la moitié de l'armée espagnole en termes de matériel et de formation. Aujourd'hui, elle a seulement rejoint son niveau. Les pilotes, en particulier, ne sont pas très bien formés", précise le chercheur.
Par ailleurs, le budget actuel de l'armée représente 40 000 dollars par an et par militaire, soit dix fois moins qu'un militaire américain. "La Chine doit avant tout améliorer le niveau de vie de ses soldats, pas tant la qualité du matériel". Pas vraiment de quoi inquiéter la puissance militaire américaine, qui dispose du budget le plus important au monde, avec 768 milliards de dollars (552,11 milliards d'euros) en 2011.
source: philadelphie-infos
La Géorgie, pomme de discorde entre la Russie et les Etats Unis
Mikhaïl Saakachvili, le chef d'état de la Géorgie a réussi à obtenir ce qu’il désirait en vain depuis 2008 – être invité à la Maison blanche par Barack Obama. Depuis sa victoire contre G.W Bush en 2009, le président américain a snobé le président géorgien. Ainsi le staff d'Obama envoyait un message clair : il n'excuse pas Saakachvili pour avoir déclenché la conflit russo-géorgien durant les J.O 2008, officiellement les Etats-Unis restent les alliés de Tbilissi et les reconnaissent comme "victime de l’agression russe".
D’autant plus que pendant la dernière présidentielle américaine le dirigeant géorgien misait trop franchement sur le rival d’Obama, le sénateur John McCain, qui considérait Saakachvili comme son ami et avait des opinions plus radicales à l’égard de la Russie.
Toutefois, Washington n’a jamais complètement tourné le dos à la Géorgie. Le vice-président Joe Biden et la secrétaire d’Etat Hillary Clinton se sont rendus à Tbilissi. Quel que soit l’avis des Etats-Unis sur le président géorgien, nul ne voudrait perdre un allié stratégique prêt à devenir un appui pour les Américains dans le Caucase.
Les relations russo-géorgiennes ont toujours été houleuses et ont pratiquement cessé depuis la guerre des cinq jours. Toutefois, au cours de l’année dernière on a perçu certaines améliorations, ce dont a récemment parlé le président russe Dmitri Medvedev. Le trafic aérien régulier a été rétabli, les négociations sur le retour des produits géorgiens sur le marché russe sont en cours, et, surtout, les parties ont réussi à trouver un compromis qui a permis à la Russie d’adhérer à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il y a seulement six mois de cela, on estimait que les protestations de Tbilissi contre l’adhésion de Moscou étaient insurmontables, vu qu'il s’agissait de la question "sacrée" pour les deux pays du statut de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.
Toutefois, ce progrès ne change pas la situation globale: la Russie et la Géorgie demeurent des Etats hostiles, et le problème des territoires reconnus par Moscou en tant qu’Etats indépendants ne peut pas être réglé aujourd’hui ou à moyen terme. Les nombreuses tentatives d’établir un dialogue informel afin de commencer à rétablir les relations, entreprises principalement par diverses institutions européennes, n’ont encore donné aucun résultat.
Depuis le début des années 1990, la Géorgie ne cachait pas son aspiration à établir des relations plus étroites avec les Etats-Unis et l’Otan. Les relations avec la Russie se sont dégradées en raison des conflits complexes liés à l’Abkhazie et à l’Ossétie du Sud, dont les racines plongent dans le passé. La présence de bases des combattants tchétchènes sur le territoire géorgien au début des années 2000 était un autre problème. Mais il ne s’agit pas seulement de cela. La Géorgie de Mikhaïl Saakachvili aspire à créer une alternative conceptuelle à la Russie, montrer l’exemple d’une rupture totale et irréversible de liens historiques et culturels avec son puissant voisin.
Impulsif et pas toujours cohérent, Saakachvili sait toutefois précisément ce qu’il veut. L’expérience menée par le président géorgien consiste en une rééducation accélérée de la nation. Saakachvili a une très mauvaise opinion de son peuple qu’il est nécessaire, selon lui, de forcer à vivre correctement et travailler efficacement. L’approche de Saakachvili et de son équipe, dans l’ensemble très jeune, est très proche des bolcheviks en termes de méthodes, bien qu’elle porte l’insigne libéral. La position antirusse clairement exprimée n’est pas tant un objectif qu’un moyen. La séparation déterminée d’avec la Russie et la tradition culturelle commune profondément enracinée se présentait comme le meilleur moyen de la restructuration nationale.
Ainsi, contrairement à d’autres anciennes républiques soviétiques qui accordent énormément d’importance à la formation du mythe historique national, la Géorgie se concentre bien moins sur l’histoire. Saakachvili est conscient que l’appel à l’histoire, même interprétée dans un esprit antisoviétique et antirusse, pourrait être une barrière pour surmonter la tradition. En simplifiant, on pourrait dire qu’on propose aux Géorgiens d’oublier le passé afin que ses fantômes ne soient pas un obstacle à un avenir radieux. Dans le même genre, il y a la confrontation implicite entre l’Etat et l’Eglise orthodoxe géorgienne, une institution très respectée dans le pays et orientée précisément sur la tradition.
La Géorgie met effectivement en œuvres des réformes profondes et radicales, dont les résultats sont visibles même sans la propagande obsédante des autorités géorgiennes. Il était impossible de s’imaginer des établissements publics fonctionnant sans accrocs en connaissant la mentalité géorgienne. L’éradication de la petite corruption fait partie des surprises dans ce genre. Toutefois, on parle beaucoup de la hausse de la grande corruption.
Mais la Géorgie est toujours dépourvue de ce qui lui sert d’image principale dans le monde, c’est-à-dire de la démocratie (Barack Obama a d’ailleurs qualifié une nouvelle fois la Géorgie de "modèle de démocratie et de transparence"). Mikhaïl Saakachvili a mis en place un Etat autoritaire où le ministère de l’Intérieur est le principal organisme qui surveille de très près la population. Cela a ses avantages et ses inconvénients – l’appareil gouvernemental fonctionne à la perfection mais il est également possible de réprimer efficacement toute activité d’opposition.
Par ailleurs, en Géorgie on ne parle pas particulièrement de la démocratie, c’est un produit destiné exclusivement à l’exportation. Aujourd’hui, le président géorgien se tourne publiquement vers l’expérience de Kemal Atatürk et de Lee Kuan Yew. Le premier a brisé la colonne vertébrale de la Turquie traditionnaliste en misant sur la modernisation pro-occidentale autoritaire. Le second a simplement créé une nation prospère ex nihilo. Ces exemples montrent d’ailleurs que Mikhaïl Saakachvili n’a pas l’intention de partir où que ce soit à la fin de son mandat présidentiel en 2012.
Il est difficile d’évaluer les réussites économiques de la Géorgie. Les réformes libérales ont amélioré le climat d’investissement, et certaines villes, comme Batoumi, qui brille de mille feux, sont impressionnantes. Mais il est impossible de cacher la pauvreté générale, et le profit généré par la privatisation totale est largement inférieur aux attentes. Saakachvili a bien su "vendre" la défaite contre la Russie – l’argent envoyé par l’Occident pour la réhabilitation a largement couvert les pertes et a permis de poursuivre les réformes, notamment payer un salaire élevé à la police qui n'accepte pas les de pots de vin. Mais il y a le revers de la médaille: la dette extérieure.
Toutefois, abstraction faite de la notion du prestige, la défaite militaire a débarrassé la Géorgie de son fardeau et a privé la Russie d’un levier de pression important. L’approche bolcheviste du gouvernement géorgien polarise la société et crée une bonne base pour la colère, cependant la jeune classe active a des opportunités. D’ailleurs, la nouvelle Géorgie se construit pour les jeunes qui sont éduqués dans un esprit approprié. Les citoyens de la deuxième et de la troisième génération sont mécontents, mais cela est considéré comme un dommage collatéral. Ils sont nés à une mauvaise époque.
Les espoirs de la Russie que les échecs catastrophiques de Saakachvili, avant tout la défaite écrasante en 2008, provoqueront l'effondrement de son régime étaient vains. Plus le temps passe (et les autorités géorgiennes transforment activement le pays), et plus la société géorgienne s’éloigne de la Russie. Par conséquent, l’espoir du rapprochement est de plus en plus faible. Toutefois, la base socioéconomique géorgienne est très fragile, et par conséquent le succès n’est pas du tout garanti.
source: fr.rian.ru
Syrie : Les médias sortent les armes de désinformation massive
A l'issue d’un voyage d'information en Syrie, il apparait comme évident, depuis que cette "guerre civile" a débuté, que les faits constatés au coeur de l'action ne correspondent pas à la version "naïve" délivrée par les grands médias en occident.
Très éloignée de la vision simpliste d’une insurrection populaire contre une dictature, la conjoncture syrienne se décline effectivement de manière plus complexe et l’opposition au président Al-Assad, bien loin de constituer un bloc solidaire, se révèle fragmentée et très locale.
À l’intérieur du pays et dans les grandes villes, le calme règne, et l’armée régulière est fidèle au gouvernement, soutenu, fût-ce par défaut face à l’islamisme radical, par une majorité de la population, à commencer par les communautés alaouite et chrétiennes, mais aussi par la classe moyenne sunnite, favorable aux réformes économiques entreprises depuis 2000.
Seules les villes de Hama et de Homs connaissent des troubles significatifs, et des agglomérations de moindre importance, le long des frontières turque et libanaise, à travers lesquelles s’infiltrent des combattants, armés et soutenus par l’étranger.
À Homs, pendant deux jours, j’ai observé l’opposition, qui contrôle deux quartiers ; dont celui d’al-Bayadah, où j’ai rencontré Fadwa Suleiman, porte-parole des insurgés.
Les rebelles de Homs –il s’agit bien d’une rébellion armée- ne constituent pas la principale préoccupation du gouvernement, qui parviendrait à ramener l’ordre en quelques heures de combats, s’il ne craignait la réaction de l’opinion internationale et de donner du grain à moudre au couple franco-qatari, désireux, pour des raisons encore obscures, de promouvoir une intervention armée similaire à celle qui s’est achevée par la mort de plusieurs dizaines de milliers de civils en Libye.
La situation est plus simple à Hama. J’ai là aussi été introduit au sein de l’organisation de l’opposition. Pas plus qu’en juillet, je n’y ai vu de manifestant armé. Policiers et militaires occupent les principaux boulevards et places.
Les manifestants sont donc contraints de se réunir par groupes de quelques centaines seulement, dans les ruelles latérales. Leurs seules armes sont des pierres, qu’ils lancent sur les forces gouvernementales, lesquelles répliquent par des gaz lacrymogènes et des tirs de plombs de chasse, rarement par des tirs de balles. Hama n’est donc pas le théâtre de violents affrontements, mais s’y déroule quotidiennement une poignante intifada.
Les réels défis pour le régime sont, d’une part, les groupes de combattants salafistes, qui se déplacent et commettent çà et là des atrocités (enlèvements, mutilations, exécutions sommaires) contre des soldats et des policiers, mais aussi contre des civils qui refusent de les appuyer, et, d’autre part, l’Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et d’éléments étrangers, qatari et libyens notamment, entraînés par des éléments de l’armée française dans les camps de « réfugiés » au Liban et en Turquie.
L’ASL attaque les agglomérations proches des zones frontalières, principalement Zabadani, au nord-ouest de Damas, à la frontière du Liban, Talkalakh et Qousseir, dans la province de Homs, et Idlib, à proximité de la frontière turque.
Les factions libanaises hariristes qui la soutiennent au Liban prennent ainsi le risque de provoquer l’extension du conflit au territoire libanais. Le Hezbollah, allié de Damas, pourrait en effet soulager considérablement le gouvernement syrien en attaquant les bases arrière de l’ASL.
Une des questions qui s’imposent est donc celle de la désinformation. Comment expliquer une telle différence entre la réalité du terrain et les propos tenus dans nos journaux et sur nos petits écrans, qui donnent de la Syrie l’image d’un pays à feu et à sang, où la répression aurait fait plus de six mille morts (un nombre de plus en plus souvent avancé sans emploi du mode conditionnel) ?
Pour l’essentiel, une réponse : l’OSDH ; l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme (ou, plus exactement, « les » OSDH), la source quasiment unique des médias occidentaux, presque systématiquement mentionnée dans tous les articles de journaux et reportages télévisés.
En Juillet 2011 déjà, j’avais été frappé par la distorsion qui existait entre le terrain et « l’information », et ce plus encore à l’occasion d’une expérience très précise, à Hama. Le vendredi 15 juillet, j’y avais assisté à une manifestation qui avait rassemblé entre 3.000 et 10.000 personnes.
Le soir même, l’AFP, suivie des bulletins de France 24, d’Euronews et du journal Le Monde, avait annoncé 500.000 manifestants et la fin prochaine du régime ! Il convenait de s’interroger sur l’origine de « l’information » : l’OSHD… La ville de Hama, qui plus est, ne compte pas même 400.000 habitants, ce qu’aucune rédaction n’a vérifié. L’étiquette « droit-de-l’hommienne » de cette organisation semble ainsi avoir inspiré une totale confiance.
Pourtant, à plusieurs reprises, les dépêches de l’OSDH se sont révélées contenir des « fakes ».
Autre cas très concret : le 20 novembre, toute la presse a annoncé une attaque de roquettes contre le siège du parti Baath à Damas. Un de mes contacts à Damas m’a informé de ce que le bâtiment était intact.
Deux coups de fil ont été suffisants pour vérifier l’information et publier une photographie du siège du Baath, avec, en avant-plan, la une d’un grand quotidien du lendemain de la prétendue attaque.
Autre exemple vécu : le 27 décembre, j’étais à Damas lorsque l’on a annoncé une fusillade à l’université. Je me suis immédiatement rendu sur place, puis à l’hôpital où les blessés étaient transportés.
J’ai interrogé des étudiants, ainsi que la mère et la tante d’un des blessés : un opposant au gouvernement, un étudiant, était entré dans une salle d’examen et avait tiré, en choisissant ses cibles, toutes membres d’organisations étudiantes pro-Assad.
Dans l’heure, l’OSDH a affirmé que plusieurs tireurs pro-régime avaient ouvert le feu, tuant et blessant des étudiants qui manifestaient contre le gouvernement… Une « information » immédiatement reprise par l’ensemble des sites de presse occidentaux.
Il convenait dès lors de mener une enquête de fond, dans le but d’identifier avec précision l’OSDH, organisation basée à Londres qui, selon plusieurs sources interrogées en Syrie en juillet déjà, dans les milieux de l’opposition, comprendrait notoirement des membres des Frères musulmans.
Il n’a pas été bien difficile de rencontrer les membres de cette organisation, à l’origine de laquelle on trouve un certain Rami Abdel Rahmane, syrien émigré à Londres, propriétaire d’un commerce de prêt-à-porter.
Depuis le début de la crise syrienne, cet opposant au régime baathiste a créé un site sous le label rassurant d’observatoire des droits de l’homme, adressant aux agences de presse des dépêches dénonçant les exactions du gouvernement syrien et des bulletins nécrologiques chiffrés, informé quotidiennement, selon lui, par un réseaux de plusieurs centaines d’observateurs présents en Syrie.
Rami Abdel Rahmane n’est pas son véritable nom. Il s’agit en réalité d’Oussama Ali Suleiman. Son pseudonyme fut aussi utilisé par les personnes qui ont rejoint son organisation par la suite.
En août 2011, toutefois, des dissensions sont apparues au sein de l’OSDH : plusieurs de ses membres ont découvert et reproché à Oussama Ali Suleiman les relations étroites qu’il entretenait avec Rifaat al-Assad, l’oncle de Bashar al-Assad, banni de Syrie par son frère Hafez.
Oussama Ali Suleiman fut alors accusé d’avoir utilisé l’OSDH au profit de Rifaat al-Assad, qui a constitué à Paris un groupe d’opposition appelant au départ de son neveu et se propose de reprendre la présidence.
Menacé d’exclusion, Oussama Ali Suleiman a réagi en modifiant tous les mots de passe du site web de l’OSDH et, depuis son appartement de Coventry, continue depuis lors d’alimenter, un site uniquement en arabe.
Il s’est toutefois adjoint une certaine Hivin Kako, qui fait de temps à autre office de porte-parole anglophone de l’OSDH. Selon cette dernière, Oussama Ali Suleiman n’a aucun rapport avec Rifaat al-Assad et la scission de l’équipe de l’OSDH a eu lieu après que celui-ci a découvert que les autres membres de l’équipe « travaillaient pour le gouvernement syrien et avaient infiltré l’OSDH »…
Les membres exclus, au nombre de neuf, tous syriens habitant Londres et issus de la classe moyenne, ont quant à eux décidé de fonder un second OSDH, affirmant disposer eux aussi d’un réseau d’observateurs en Syrie, et de le doter d’un nouveau site, en arabe et en anglais, dont l’adresse diffère peu de l’original
Les représentants du « nouvel » OSDH que j’ai rencontrés m’ont garanti de leur complète indépendance de tout groupe politique et se sont présentés comme de simples militants des droits de l’homme.
Toutefois, dans un premier temps, le secrétariat de l’OSDH m’a conseillé de prendre contact avec Wael Aleji, identifié comme membre de la Commission générale de la Révolution syrienne... Peut-on en conclure que l’organisation n’est peut-être pas si « indépendante » que l’affirment ses membres ?
J’ai finalement soumis aux deux organisations les cas de « fakes » que j’avais démontés. Moussab Azzawi, l’un des représentants du « nouvel » OSDH, a affirmé que cette désinformation était le seul fait d’Oussama Ali Suleiman. Quant à Oussama Ali Suleiman, il a immédiatement mis un terme à notre échange…
Les événements de Syrie constituent un cas d’école extrême de désinformation médiatique, peut-être plus encore que la guerre du Golfe de 1991, voire même que la guerre de Yougoslavie, dans les années 1990’, ou celle d’Irak de 2003, ou que l’intervention atlantique en Libye en 2011.
C’est que, en matière de manipulation de l’opinion publique (qui a si bon caractère) les bonnes vieilles recettes resservent toujours.
source:e&r