Les grecs n'ont pas le moral, le contraire serait étonnant. Au sein du système bancaire en Grèce, il ne fait pas bon ètre banquier. Equilibrer les comptes quand les entreprises font faillites et quand les épargnants paniquent va bientôt relever de l'exploit.
La défiance nourrie à l'égard du système financier grec se poursuit. Des données publiées lundi par la Banque centrale européenne (BCE) montrent que les entreprises et les particuliers ont continué à retirer leurs avoirs des banques grecques en janvier.
Les dépôts effectués par le secteur privé auprès des banques grecques ont reculé de près de 3% en janvier, après un léger sursaut en décembre, pour un total tombé à 174,9 milliards d'euros, un plus bas depuis novembre 2006.
Les Grecs auraient déjà retiré plus de 60 milliards d'euros, depuis le début de la crise de la dette souveraine grecque au printemps 2010, et au moins 16 milliards auraient été transférés à l'étranger, selon le ministère des Finances grec.
Le niveau des dépôts est désormais inférieur de 28% à un pic de décembre 2009.
Dans d'autres pays de la zone euro dits périphériques, tels que l'Espagne, l'Irlande et l'Italie, les dépôts ont légèrement baissé le mois dernier. Au Portugal, ils ont augmenté de manière infime, à 233,2 milliards d'euros.
A l'exception du Portugal, les dépôts placés dans les banques des pays périphériques ont baissé de manière significative l'an dernier.
Mardi dernier, la zone euro a donné son feu vert à un deuxième plan d'aide de 130 milliards d'euros pour la Grèce, qui va également bénéficier d'une restructuration de la dette détenue par les créanciers privés du pays.
lundi 27 février 2012
Syrie : une guerre "au nom des droits de l'homme" comme contre l'Irak, et la Libye ?
la colombe de l'OTAN
Ayant pour but d'accompagner la résistance de l'armée des "amis de la Syrie" luttant contre la tyrannie, un soutient sans équivoque aux forces armées de la démocratie se concentrera particulièrement sur la mise en échec de certaines personnalités clés du régime syrien, lors des premières frappes aériennes en vue d'aider la population civile.
Une fois qu’une décision politique a été prise de semer l’agitation en Syrie, la CIA et le SIS (MI6) tenteront d’organiser en sol syrien des incidents mineurs, du sabotage et des coups de main, en travaillant en collaboration avec les forces révoltés. Les incidents ne devraient pas se concentrer à Damas.
De plus : « un important degré de peur, des incidents et des affrontements frontaliers, fourniraient un prétexte à une intervention. La CIA et le SIS (MI6) devraient utiliser leurs aptitudes sur le plan psychologique et sur le terrain pour augmenter la tension. » (Document conjoint divulgué des services de renseignement des États-Unis et du Royaume-Uni, Londres et Washington, 1957)
Les mensonges médiatiques et la propagande gouvernementale présentent les événements en Syrie comme un « mouvement de protestation pacifique ».
Les « manifestations » ne sont pas issues de clivages politiques internes tels que décrits par les médias dominants. Depuis le tout début ils sont le résultat d’une opération clandestine du renseignement des États-Unis et de l’OTAN visant à déclencher le chaos social, dans le but de discréditer tôt ou tard le gouvernement de Bachar Al-Assad et de déstabiliser la Syrie en tant qu’État nation.
Depuis la mi-mars 2011, des groupes islamistes armés, appuyés clandestinement par les services de renseignement étasunien et israélien, ont mené des attaques terroristes contre des édifices gouvernementaux, incluant des incendies. Des tireurs professionnels et embusqués, dont des mercenaires, ont ciblé les policiers, les forces armées, ainsi que des civils innocents. Ces faits sont amplement documentés. Tel que souligné dans le rapport de la mission d’observation de la Ligue arabe, il existe des preuves abondantes démontrant que ces groupes armés ont tué des civils.
Alors que l’armée et le gouvernement syriens ont une lourde responsabilité, il convient de souligner le fait que ces actes terroristes, incluant le meurtre délibéré d’hommes, de femmes et d’enfants, font partie d’une initiative des États-Unis de l’OTAN et d’Israël consistant à appuyer, entraîner et financer une « entité armée » opérant en Syrie.
Selon des reportages, les preuves confirment que des agents du renseignement étrangers ont intégré les rangs des rebelles.
Au moment où l’agitation et les meurtres s’intensifient dans l’État arabe en effervescence, des agents du MI6 et de la CIA sont déjà en Syrie pour évaluer la situation, a révélé un représentant de la sécurité. Des forces spéciales discutent par ailleurs avec des soldats syriens dissidents. Ils veulent savoir de quelles armes et de quels équipements de communication les forces rebelles auront besoin si le gouvernement décide de les aider.
« Le MI6 et la CIA sont en Syrie pour s’infiltrer et obtenir la vérité », a déclaré une source bien placée. « Nous avons le SAS et le SBS tout près qui désirent savoir ce qui se passe et vérifient de quel équipement les soldats ont besoin. » (Syria will be bloodiest yet, Daily Star). (C’est l’auteur qui souligne)
L’Armée syrienne libre (ASL) est une création des États-Unis et de l’OTAN. Le but de cette insurrection armée est de déclencher une réaction de la police et des forces armées, incluant l’emploi de chars d’assaut et de véhicules blindés afin de justifier tôt ou tard une intervention militaire, en vertu du mandat de « responsabilité de protéger » de l’OTAN.
Une intervention menée par l’OTAN est à l’étude. Elle a été ébauchée avant le début du mouvement de protestation en mars 2011. Selon des sources de l’armée et du renseignement, l’OTAN, la Turquie et l’Arabie Saoudite discutent de « la forme que prendrait cette intervention ».
barack folamour ?
Des agents des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Turquie fournissent des armes aux rebelles. Le ministère de la Défense britannique confirme pour sa part qu’il « élabore des plans secrets pour une zone d’exclusion aérienne sous l’égide de l’OTAN [en coordination avec ses alliés], mais qu’il doit d’abord obtenir l’appui du Conseil de sécurité des Nations Unies. (Syria will be bloodiest yet, Daily Star). Selon ces plans confidentiels, « le combat en Syrie pourrait être plus important et plus sanglant que celui contre Kadhafi ».
On envisage une intervention militaire « humanitaire » calquée sur celle de la Libye. Les Forces spéciales de l’OTAN britanniques, françaises, qataries, et turques sont déjà sur le terrain en Syrie, en violation flagrante du droit international. Des reportages de sources militaires britanniques confirment :
« Des forces spéciales britanniques ont rencontré des membres de l’Armée syrienne libre (ASL) […] Le but apparent de ce contact initial était d’évaluer la puissance des rebelles et d’ouvrir la voie à toute opération future de formation […] Des reportages plus récents ont révélé que les forces spéciales britanniques et françaises entraînent activement les membres de l’ASL sur une base en Turquie. D’autres reportages indiquent que des formations ont lieu en Libye ainsi qu’au nord du Liban. Des agents britanniques du MI6 et du personnel de l’UKSF (SAS/SBS) entraîneraient des rebelles pour la guérilla urbaine et leur fourniraient des armes et de l’équipement. Des agents de la CIA et des forces spéciales étasuniens assisteraient quant à eux les rebelles en matière de communications. » (Elite Forces UK, 5 janvier 2012
Le contexte sociopolitique en Syrie
Il existe certainement de bonnes raisons à l’origine des troubles sociaux et des manifestations de masse en Syrie : le chômage s’est accru ces dernières années, les conditions sociales se sont détériorées, particulièrement depuis l’adoption en 2006 de réformes économiques radicales sous la direction du FMI. Celles-ci comprennent des mesures d’austérité, un gel des salaires, la déréglementation du système financier, la privatisation et des réformes commerciales.
Par ailleurs, il y a de sérieuses divisions au sein du gouvernement et de l’armée. Le cadre politique populiste du parti Baath s’est grandement érodé. Une des factions de l’élite dirigeante a épousé l’agenda néolibéral et l’adoption de la « médecine économique » du FMI a servi à enrichir l’élite économique. Les factions pro-étasuniennes se sont également développées dans les échelons supérieurs de l’armée et du renseignement syriens.
Mais le mouvement « pro-démocratie » intégré par les islamistes et appuyé par l’OTAN et la « communauté internationale » n’émane pas du soutien de la société civile syrienne.
La vague de manifestations violentes représente une infime fraction de l’opinion publique syrienne. Il s’agit d’actes terroristes de nature confessionnelle qui n’abordent aucunement les questions plus vastes des inégalités sociales, des droits civiques et du chômage.
La majorité de la population syrienne (incluant les opposants du gouvernement Al-Assad) n’appuient pas le « mouvement de protestation » caractérisé par une insurrection armée. En réalité, c’est plutôt le contraire.
Ironiquement, malgré sa nature autoritaire, le gouvernement du président Bachar Al-Assad jouit d’un appui populaire considérable et les grands rassemblements en faveur du gouvernement le confirment.
La Syrie constitue le seul État laïque indépendant (subsistant) dans le monde arabe. Sa base populiste, anti-impérialiste et laïque héritée du parti Baath dominant intègre les musulmans, les chrétiens et les druzes, et appuie la lutte du peuple palestinien.
L’objectif ultime de l’alliance des États-Unis et de l’OTAN est de déplacer et de détruire l’État syrien laïque et finalement de remplacer le gouvernement de Bachar Al-Assad par un territoire régi par un cheik, une république islamique pro-étasunienne ou une « démocratie » pro-étasunienne conciliante.
L’insurrection : le modèle libyen
Les caractéristiques de l’insurrection en Syrie sont semblables à celle de la Libye : elle est intégrée par des brigades paramilitaires affiliées à Al-Qaïda, lesquelles sont directement appuyées par l’OTAN et la Turquie.
Des reportages confirment que le haut commandement de l’OTAN et de la Turquie fournissent des armes aux rebelles et les entraînent : « Les stratèges de l’OTAN pensent davantage à délivrer des quantités importantes de roquettes antichars et antiaériennes, des mortiers et des mitrailleuses lourdes dans les centres où ont lieu les manifestations afin de repousser les forces armées gouvernementales. »
« Des sources militaires confirment par ailleurs que des rebelles syriens s’entraînent avec des officiers militaires turcs au maniement des nouvelles armes dans des installations improvisées sur des bases turques près de la frontière syrienne. » Des reportages récents confirment que des forces spéciales britanniques et qataries sont sur le terrain dans la ville de Homs, qu’elles sont impliquées dans la formation des forces rebelles et organisent la réserve d’armes en collaboration avec l’armée turque.
Comme ce fut le cas en Libye, l’Arabie Saoudite achemine un soutien financier aux forces rebelles syriennes : « Ankara et Riyad fourniront aux mouvements anti-Assad d’importantes quantités d’armes et des fonds, qui seront introduits clandestinement en Syrie. Le déploiement de troupes saoudiennes et du Conseil de coopération du Golfe au sud de la Syrie est par ailleurs envisagé en coordination avec la Turquie.
Les activités de l’OTAN ne se limitent pas à la formation des rebelles et à la livraison de systèmes d’armes. On songe au recrutement de milliers de « combattants de la liberté », rappelant l’enrôlement des moudjahidines pour faire le djihad (guerre sainte) de la CIA au paroxysme de la guerre soviéto-afghane :
Ce recrutement de moudjahidines faisait partie de la stratégie de l’OTAN en Libye, où l’on envoyait les forces mercenaires se battre sous la direction de l’« ancien » commandant du Groupe islamique combattant en Libye (GICL) Abdel Hakim Belhadj.
Le modèle libyen de forces rebelles intégrées par les « brigades islamiques » aux côtés de l’OTAN a été appliqué à la Syrie, où sont déployés des « combattants islamistes » appuyés par le renseignement occidental et israélien. À cet égard, la brigade du GICL dirigée par Abdel Hakim a été envoyée en Syrie, où elle est impliquée dans des actes terroristes sous la supervision des forces spéciales de l’OTAN.
Le rôle central de l’ambassadeur des États-Unis Robert S. Ford
L’ambassadeur étasunien Robert S. Ford a été envoyé à Damas à la fin janvier 2011, au plus fort du mouvement de protestation en Égypte. (L’auteur était à Damas le 27 janvier 2011 lorsque l’envoyé de Washington a présenté ses lettres de créance au gouvernement Assad.)
Au début de ma visite en Syrie en janvier 2011, j’ai réfléchi à la signification de cette nomination politique et au rôle qu’elle pourrait jouer dans un processus clandestin de déstabilisation politique. Je n’ai toutefois pas anticipé que ce programme de déstabilisation serait implanté à peine deux mois après l’entrée en fonction de Robert S. Ford à titre d’ambassadeur des États-Unis en Syrie.
Le retour d’un ambassadeur des États-Unis à Damas, plus précisément le choix de Robert S. Ford à ce poste, est directement lié à naissance du mouvement de protestation contre le gouvernement de Bachar Al-Assad à la mi-mars.
Robert S. Ford était l’homme de la situation. En tant que « numéro deux » à l’ambassade étasunienne de Bagdad (2004-2005), sous la direction de John D. Negroponte, il a joué un rôle clé dans l’implantation de l’« Option Salvador en Irak ». Celle-ci consistait à appuyer des escadrons de la mort irakiens et des forces paramilitaires calquées sur l’expérience de l’Amérique centrale.
Il convient de noter que le chef de la CIA nouvellement nommé par Obama, le général David Petraeus, a influencé de manière décisive l’organisation d’un soutien clandestin aux forces rebelles et aux « combattants de la liberté », ainsi que l’infiltration des forces armées et du renseignement syriens, etc. À l’ambassade des États-Unis à Bagdad en 2004, en coordination avec John Negroponte et Robert S Ford, Petreus a dirigé le programme de « contrinsurrection » Multi-National Security Transition Command (MNSTC) (Commandement multinational pour la transition de la sécurité en Irak).
Le rôle insidieux des médias occidentaux
Le rôle de l’alliance militaire des États-Unis, de l’OTAN et d’Israël dans l’éclatement de l’insurrection armée n’est pas abordé par les médias occidentaux. En outre, plusieurs « voix progressives » ont accepté aveuglement le « consensus de l’OTAN ». Le rôle des opérations clandestines de renseignement de la CIA et du MI6 dans le soutien des groupes armés n’est tout simplement pas mentionné. Selon certains reportages, des groupes paramilitaires salafistes impliqués dans des actes terroristes sont appuyés clandestinement par le renseignement israélien (Mossad). Les Frères musulmans sont soutenus par la Turquie ainsi que le MI6, les Services secrets britanniques (SIS), depuis les années 1950.
De manière plus générale, les médias occidentaux ont induit l’opinion publique en erreur quant à la nature du mouvement arabe de contestation en n’abordant pas l’appui du département d’État des États-Unis à des groupes d’oppositions pro USA.
Fait connu et documenté, le département d’État des États-Unis « finance des opposants du président Bachar al-Assad depuis 2006 ». (U.S. admits funding Syrian opposition - World - CBC News 18 avril 2011.)
Les médias ont maintenu que le mouvement de contestation en Syrie faisait partie intégrante du « printemps arabe » et l’ont présenté à l’opinion publique comme un mouvement de contestation pro-démocratie s’étant propagé spontanément de l’Égypte et du Maghreb au Machreq. Il y a tout lieu de croire cependant que les événements en Syrie ont été planifiés longtemps à l’avance en coordination avec le processus de changement de régime dans d’autres pays arabes, incluant l’Égypte et la Tunisie.
L’éclatement du mouvement de protestation au sud de la ville frontalière de Daraa a été soigneusement prévu pour suivre les événements en Tunisie et en Égypte.
Les médias ont décrit en chœur les événements en Syrie comme un « mouvement de protestation pacifique » contre le gouvernement de Bachar al-Assad, alors que les preuves confirment amplement que des groupes islamistes armés sont impliqués dans des actes terroristes. Ces mêmes groupes islamistes ont infiltré les manifestations.
Les déformations médiatiques abondent. D’importantes manifestations progouvernementales sont simplement présentées comme « preuves » (des photographies entre autres) de l’existence d’un mouvement de contestation antigouvernemental. Les reportages sur les pertes sont basés sur des témoignages non confirmés de « témoins oculaires » ou des sources de l’opposition syrienne en exil. L’Observatoire syrien des droits de l’homme, situé à Londres est cité à profusion par les médias occidentaux comme une « source fiable », avec les mises en garde habituelles. Les médias israéliens, tout en évitant la question d’une insurrection armée, reconnaissent tacitement que les forces syriennes sont confrontées à un groupe paramilitaire professionnel organisé.
L’absence de données vérifiables n’a pas empêché les médias occidentaux d’avancer des « chiffres officiels » quant au nombre des victimes. Quelles sont les sources de ces données? Qui est responsable de ces pertes?
Carrefour dangereux : Vers une guerre élargie du Moyen-Orient et de l’Asie centrale
L’escalade fait partie intégrante du programme militaire. La déstabilisation d’États souverains par des « changements de régime » est étroitement coordonnée avec la planification militaire. Il existe une feuille de route militaire caractérisée par une succession de théâtres de guerre des États-Unis et de l’OTAN.
Les préparatifs de guerre pour attaquer la Syrie et l’Iran sont à un « stade de préparation avancé » depuis plusieurs années.
Les planificateurs des États-Unis, de l’OTAN et d’Israël ont tracé les grandes lignes d’une campagne militaire « humanitaire », dans laquelle la Turquie (la deuxième plus grande force militaire au sein de l’OTAN) jouerait un rôle central.
Nous sommes à un carrefour dangereux. Si une opération militaire des États-Unis et de l’OTAN était lancée contre la Syrie, le vaste territoire qui s’étend du nord de l’Afrique aux frontières de l’Afghanistan et du Pakistan bordant la Chine, soit la région Moyen-Orient et de l’Asie centrale, serait engouffré dans le bouleversement d’une guerre régionale élargie.
Il y a actuellement quatre théâtres de guerre distincts : l’Afghanistan et le Pakistan, l’Irak, la Palestine et la Libye.
Une attaque contre la Syrie mènerait à l’intégration de ces théâtres de guerres indépendants et conduirait tôt ou tard à une guerre élargie au Moyen-Orient et à l’Asie centrale.
Le chemin qui mène à Téhéran passe par Damas. Une guerre sous l’égide des États-Unis et de l’OTAN contre l’Iran impliquerait comme première étape une campagne de déstabilisation (« changement de régime ») comportant des opérations clandestines de renseignement en appui à des forces rebelles contre le gouvernement syrien.
Une guerre contre la Syrie pourrait évoluer en campagne militaire des États-Unis et de l’OTAN contre l’Iran, dans laquelle la Turquie et Israël seraient directement impliqués. Elle contribuerait également à la déstabilisation en cours du Liban.
Il est crucial de faire passer le message et de briser les réseaux de la désinformation médiatique.
Une vision critique et impartiale des événements actuels en Syrie est d’une importance cruciale afin d’inverser le cours de l’escalade militaire vers une guerre régionale élargie.
Ayant pour but d'accompagner la résistance de l'armée des "amis de la Syrie" luttant contre la tyrannie, un soutient sans équivoque aux forces armées de la démocratie se concentrera particulièrement sur la mise en échec de certaines personnalités clés du régime syrien, lors des premières frappes aériennes en vue d'aider la population civile.
Une fois qu’une décision politique a été prise de semer l’agitation en Syrie, la CIA et le SIS (MI6) tenteront d’organiser en sol syrien des incidents mineurs, du sabotage et des coups de main, en travaillant en collaboration avec les forces révoltés. Les incidents ne devraient pas se concentrer à Damas.
De plus : « un important degré de peur, des incidents et des affrontements frontaliers, fourniraient un prétexte à une intervention. La CIA et le SIS (MI6) devraient utiliser leurs aptitudes sur le plan psychologique et sur le terrain pour augmenter la tension. » (Document conjoint divulgué des services de renseignement des États-Unis et du Royaume-Uni, Londres et Washington, 1957)
Les mensonges médiatiques et la propagande gouvernementale présentent les événements en Syrie comme un « mouvement de protestation pacifique ».
Les « manifestations » ne sont pas issues de clivages politiques internes tels que décrits par les médias dominants. Depuis le tout début ils sont le résultat d’une opération clandestine du renseignement des États-Unis et de l’OTAN visant à déclencher le chaos social, dans le but de discréditer tôt ou tard le gouvernement de Bachar Al-Assad et de déstabiliser la Syrie en tant qu’État nation.
Depuis la mi-mars 2011, des groupes islamistes armés, appuyés clandestinement par les services de renseignement étasunien et israélien, ont mené des attaques terroristes contre des édifices gouvernementaux, incluant des incendies. Des tireurs professionnels et embusqués, dont des mercenaires, ont ciblé les policiers, les forces armées, ainsi que des civils innocents. Ces faits sont amplement documentés. Tel que souligné dans le rapport de la mission d’observation de la Ligue arabe, il existe des preuves abondantes démontrant que ces groupes armés ont tué des civils.
Alors que l’armée et le gouvernement syriens ont une lourde responsabilité, il convient de souligner le fait que ces actes terroristes, incluant le meurtre délibéré d’hommes, de femmes et d’enfants, font partie d’une initiative des États-Unis de l’OTAN et d’Israël consistant à appuyer, entraîner et financer une « entité armée » opérant en Syrie.
Selon des reportages, les preuves confirment que des agents du renseignement étrangers ont intégré les rangs des rebelles.
Au moment où l’agitation et les meurtres s’intensifient dans l’État arabe en effervescence, des agents du MI6 et de la CIA sont déjà en Syrie pour évaluer la situation, a révélé un représentant de la sécurité. Des forces spéciales discutent par ailleurs avec des soldats syriens dissidents. Ils veulent savoir de quelles armes et de quels équipements de communication les forces rebelles auront besoin si le gouvernement décide de les aider.
« Le MI6 et la CIA sont en Syrie pour s’infiltrer et obtenir la vérité », a déclaré une source bien placée. « Nous avons le SAS et le SBS tout près qui désirent savoir ce qui se passe et vérifient de quel équipement les soldats ont besoin. » (Syria will be bloodiest yet, Daily Star). (C’est l’auteur qui souligne)
L’Armée syrienne libre (ASL) est une création des États-Unis et de l’OTAN. Le but de cette insurrection armée est de déclencher une réaction de la police et des forces armées, incluant l’emploi de chars d’assaut et de véhicules blindés afin de justifier tôt ou tard une intervention militaire, en vertu du mandat de « responsabilité de protéger » de l’OTAN.
Une intervention menée par l’OTAN est à l’étude. Elle a été ébauchée avant le début du mouvement de protestation en mars 2011. Selon des sources de l’armée et du renseignement, l’OTAN, la Turquie et l’Arabie Saoudite discutent de « la forme que prendrait cette intervention ».
barack folamour ?
Des agents des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Turquie fournissent des armes aux rebelles. Le ministère de la Défense britannique confirme pour sa part qu’il « élabore des plans secrets pour une zone d’exclusion aérienne sous l’égide de l’OTAN [en coordination avec ses alliés], mais qu’il doit d’abord obtenir l’appui du Conseil de sécurité des Nations Unies. (Syria will be bloodiest yet, Daily Star). Selon ces plans confidentiels, « le combat en Syrie pourrait être plus important et plus sanglant que celui contre Kadhafi ».
On envisage une intervention militaire « humanitaire » calquée sur celle de la Libye. Les Forces spéciales de l’OTAN britanniques, françaises, qataries, et turques sont déjà sur le terrain en Syrie, en violation flagrante du droit international. Des reportages de sources militaires britanniques confirment :
« Des forces spéciales britanniques ont rencontré des membres de l’Armée syrienne libre (ASL) […] Le but apparent de ce contact initial était d’évaluer la puissance des rebelles et d’ouvrir la voie à toute opération future de formation […] Des reportages plus récents ont révélé que les forces spéciales britanniques et françaises entraînent activement les membres de l’ASL sur une base en Turquie. D’autres reportages indiquent que des formations ont lieu en Libye ainsi qu’au nord du Liban. Des agents britanniques du MI6 et du personnel de l’UKSF (SAS/SBS) entraîneraient des rebelles pour la guérilla urbaine et leur fourniraient des armes et de l’équipement. Des agents de la CIA et des forces spéciales étasuniens assisteraient quant à eux les rebelles en matière de communications. » (Elite Forces UK, 5 janvier 2012
Le contexte sociopolitique en Syrie
Il existe certainement de bonnes raisons à l’origine des troubles sociaux et des manifestations de masse en Syrie : le chômage s’est accru ces dernières années, les conditions sociales se sont détériorées, particulièrement depuis l’adoption en 2006 de réformes économiques radicales sous la direction du FMI. Celles-ci comprennent des mesures d’austérité, un gel des salaires, la déréglementation du système financier, la privatisation et des réformes commerciales.
Par ailleurs, il y a de sérieuses divisions au sein du gouvernement et de l’armée. Le cadre politique populiste du parti Baath s’est grandement érodé. Une des factions de l’élite dirigeante a épousé l’agenda néolibéral et l’adoption de la « médecine économique » du FMI a servi à enrichir l’élite économique. Les factions pro-étasuniennes se sont également développées dans les échelons supérieurs de l’armée et du renseignement syriens.
Mais le mouvement « pro-démocratie » intégré par les islamistes et appuyé par l’OTAN et la « communauté internationale » n’émane pas du soutien de la société civile syrienne.
La vague de manifestations violentes représente une infime fraction de l’opinion publique syrienne. Il s’agit d’actes terroristes de nature confessionnelle qui n’abordent aucunement les questions plus vastes des inégalités sociales, des droits civiques et du chômage.
La majorité de la population syrienne (incluant les opposants du gouvernement Al-Assad) n’appuient pas le « mouvement de protestation » caractérisé par une insurrection armée. En réalité, c’est plutôt le contraire.
Ironiquement, malgré sa nature autoritaire, le gouvernement du président Bachar Al-Assad jouit d’un appui populaire considérable et les grands rassemblements en faveur du gouvernement le confirment.
La Syrie constitue le seul État laïque indépendant (subsistant) dans le monde arabe. Sa base populiste, anti-impérialiste et laïque héritée du parti Baath dominant intègre les musulmans, les chrétiens et les druzes, et appuie la lutte du peuple palestinien.
L’objectif ultime de l’alliance des États-Unis et de l’OTAN est de déplacer et de détruire l’État syrien laïque et finalement de remplacer le gouvernement de Bachar Al-Assad par un territoire régi par un cheik, une république islamique pro-étasunienne ou une « démocratie » pro-étasunienne conciliante.
L’insurrection : le modèle libyen
Les caractéristiques de l’insurrection en Syrie sont semblables à celle de la Libye : elle est intégrée par des brigades paramilitaires affiliées à Al-Qaïda, lesquelles sont directement appuyées par l’OTAN et la Turquie.
Des reportages confirment que le haut commandement de l’OTAN et de la Turquie fournissent des armes aux rebelles et les entraînent : « Les stratèges de l’OTAN pensent davantage à délivrer des quantités importantes de roquettes antichars et antiaériennes, des mortiers et des mitrailleuses lourdes dans les centres où ont lieu les manifestations afin de repousser les forces armées gouvernementales. »
« Des sources militaires confirment par ailleurs que des rebelles syriens s’entraînent avec des officiers militaires turcs au maniement des nouvelles armes dans des installations improvisées sur des bases turques près de la frontière syrienne. » Des reportages récents confirment que des forces spéciales britanniques et qataries sont sur le terrain dans la ville de Homs, qu’elles sont impliquées dans la formation des forces rebelles et organisent la réserve d’armes en collaboration avec l’armée turque.
Comme ce fut le cas en Libye, l’Arabie Saoudite achemine un soutien financier aux forces rebelles syriennes : « Ankara et Riyad fourniront aux mouvements anti-Assad d’importantes quantités d’armes et des fonds, qui seront introduits clandestinement en Syrie. Le déploiement de troupes saoudiennes et du Conseil de coopération du Golfe au sud de la Syrie est par ailleurs envisagé en coordination avec la Turquie.
Les activités de l’OTAN ne se limitent pas à la formation des rebelles et à la livraison de systèmes d’armes. On songe au recrutement de milliers de « combattants de la liberté », rappelant l’enrôlement des moudjahidines pour faire le djihad (guerre sainte) de la CIA au paroxysme de la guerre soviéto-afghane :
Ce recrutement de moudjahidines faisait partie de la stratégie de l’OTAN en Libye, où l’on envoyait les forces mercenaires se battre sous la direction de l’« ancien » commandant du Groupe islamique combattant en Libye (GICL) Abdel Hakim Belhadj.
Le modèle libyen de forces rebelles intégrées par les « brigades islamiques » aux côtés de l’OTAN a été appliqué à la Syrie, où sont déployés des « combattants islamistes » appuyés par le renseignement occidental et israélien. À cet égard, la brigade du GICL dirigée par Abdel Hakim a été envoyée en Syrie, où elle est impliquée dans des actes terroristes sous la supervision des forces spéciales de l’OTAN.
Le rôle central de l’ambassadeur des États-Unis Robert S. Ford
L’ambassadeur étasunien Robert S. Ford a été envoyé à Damas à la fin janvier 2011, au plus fort du mouvement de protestation en Égypte. (L’auteur était à Damas le 27 janvier 2011 lorsque l’envoyé de Washington a présenté ses lettres de créance au gouvernement Assad.)
Au début de ma visite en Syrie en janvier 2011, j’ai réfléchi à la signification de cette nomination politique et au rôle qu’elle pourrait jouer dans un processus clandestin de déstabilisation politique. Je n’ai toutefois pas anticipé que ce programme de déstabilisation serait implanté à peine deux mois après l’entrée en fonction de Robert S. Ford à titre d’ambassadeur des États-Unis en Syrie.
Le retour d’un ambassadeur des États-Unis à Damas, plus précisément le choix de Robert S. Ford à ce poste, est directement lié à naissance du mouvement de protestation contre le gouvernement de Bachar Al-Assad à la mi-mars.
Robert S. Ford était l’homme de la situation. En tant que « numéro deux » à l’ambassade étasunienne de Bagdad (2004-2005), sous la direction de John D. Negroponte, il a joué un rôle clé dans l’implantation de l’« Option Salvador en Irak ». Celle-ci consistait à appuyer des escadrons de la mort irakiens et des forces paramilitaires calquées sur l’expérience de l’Amérique centrale.
Il convient de noter que le chef de la CIA nouvellement nommé par Obama, le général David Petraeus, a influencé de manière décisive l’organisation d’un soutien clandestin aux forces rebelles et aux « combattants de la liberté », ainsi que l’infiltration des forces armées et du renseignement syriens, etc. À l’ambassade des États-Unis à Bagdad en 2004, en coordination avec John Negroponte et Robert S Ford, Petreus a dirigé le programme de « contrinsurrection » Multi-National Security Transition Command (MNSTC) (Commandement multinational pour la transition de la sécurité en Irak).
Le rôle insidieux des médias occidentaux
Le rôle de l’alliance militaire des États-Unis, de l’OTAN et d’Israël dans l’éclatement de l’insurrection armée n’est pas abordé par les médias occidentaux. En outre, plusieurs « voix progressives » ont accepté aveuglement le « consensus de l’OTAN ». Le rôle des opérations clandestines de renseignement de la CIA et du MI6 dans le soutien des groupes armés n’est tout simplement pas mentionné. Selon certains reportages, des groupes paramilitaires salafistes impliqués dans des actes terroristes sont appuyés clandestinement par le renseignement israélien (Mossad). Les Frères musulmans sont soutenus par la Turquie ainsi que le MI6, les Services secrets britanniques (SIS), depuis les années 1950.
De manière plus générale, les médias occidentaux ont induit l’opinion publique en erreur quant à la nature du mouvement arabe de contestation en n’abordant pas l’appui du département d’État des États-Unis à des groupes d’oppositions pro USA.
Fait connu et documenté, le département d’État des États-Unis « finance des opposants du président Bachar al-Assad depuis 2006 ». (U.S. admits funding Syrian opposition - World - CBC News 18 avril 2011.)
Les médias ont maintenu que le mouvement de contestation en Syrie faisait partie intégrante du « printemps arabe » et l’ont présenté à l’opinion publique comme un mouvement de contestation pro-démocratie s’étant propagé spontanément de l’Égypte et du Maghreb au Machreq. Il y a tout lieu de croire cependant que les événements en Syrie ont été planifiés longtemps à l’avance en coordination avec le processus de changement de régime dans d’autres pays arabes, incluant l’Égypte et la Tunisie.
L’éclatement du mouvement de protestation au sud de la ville frontalière de Daraa a été soigneusement prévu pour suivre les événements en Tunisie et en Égypte.
Les médias ont décrit en chœur les événements en Syrie comme un « mouvement de protestation pacifique » contre le gouvernement de Bachar al-Assad, alors que les preuves confirment amplement que des groupes islamistes armés sont impliqués dans des actes terroristes. Ces mêmes groupes islamistes ont infiltré les manifestations.
Les déformations médiatiques abondent. D’importantes manifestations progouvernementales sont simplement présentées comme « preuves » (des photographies entre autres) de l’existence d’un mouvement de contestation antigouvernemental. Les reportages sur les pertes sont basés sur des témoignages non confirmés de « témoins oculaires » ou des sources de l’opposition syrienne en exil. L’Observatoire syrien des droits de l’homme, situé à Londres est cité à profusion par les médias occidentaux comme une « source fiable », avec les mises en garde habituelles. Les médias israéliens, tout en évitant la question d’une insurrection armée, reconnaissent tacitement que les forces syriennes sont confrontées à un groupe paramilitaire professionnel organisé.
L’absence de données vérifiables n’a pas empêché les médias occidentaux d’avancer des « chiffres officiels » quant au nombre des victimes. Quelles sont les sources de ces données? Qui est responsable de ces pertes?
Carrefour dangereux : Vers une guerre élargie du Moyen-Orient et de l’Asie centrale
L’escalade fait partie intégrante du programme militaire. La déstabilisation d’États souverains par des « changements de régime » est étroitement coordonnée avec la planification militaire. Il existe une feuille de route militaire caractérisée par une succession de théâtres de guerre des États-Unis et de l’OTAN.
Les préparatifs de guerre pour attaquer la Syrie et l’Iran sont à un « stade de préparation avancé » depuis plusieurs années.
Les planificateurs des États-Unis, de l’OTAN et d’Israël ont tracé les grandes lignes d’une campagne militaire « humanitaire », dans laquelle la Turquie (la deuxième plus grande force militaire au sein de l’OTAN) jouerait un rôle central.
Nous sommes à un carrefour dangereux. Si une opération militaire des États-Unis et de l’OTAN était lancée contre la Syrie, le vaste territoire qui s’étend du nord de l’Afrique aux frontières de l’Afghanistan et du Pakistan bordant la Chine, soit la région Moyen-Orient et de l’Asie centrale, serait engouffré dans le bouleversement d’une guerre régionale élargie.
Il y a actuellement quatre théâtres de guerre distincts : l’Afghanistan et le Pakistan, l’Irak, la Palestine et la Libye.
Une attaque contre la Syrie mènerait à l’intégration de ces théâtres de guerres indépendants et conduirait tôt ou tard à une guerre élargie au Moyen-Orient et à l’Asie centrale.
Le chemin qui mène à Téhéran passe par Damas. Une guerre sous l’égide des États-Unis et de l’OTAN contre l’Iran impliquerait comme première étape une campagne de déstabilisation (« changement de régime ») comportant des opérations clandestines de renseignement en appui à des forces rebelles contre le gouvernement syrien.
Une guerre contre la Syrie pourrait évoluer en campagne militaire des États-Unis et de l’OTAN contre l’Iran, dans laquelle la Turquie et Israël seraient directement impliqués. Elle contribuerait également à la déstabilisation en cours du Liban.
Il est crucial de faire passer le message et de briser les réseaux de la désinformation médiatique.
Une vision critique et impartiale des événements actuels en Syrie est d’une importance cruciale afin d’inverser le cours de l’escalade militaire vers une guerre régionale élargie.
Pourquoi une guerre de l'OTAN contre l' Iran pourrait très mal tourner
La République Islamique d' Iran n'a pas approuvé les conclusions de l'Agence International de l'Energie Atomique (l'AIEA) à propos de ses ambitions nucléaires et a répliqué en menaçant l'occident d'une contre attaque en cas de bombardement de ses installations controversées. La crainte d'une guerre longue au moyen-orient est toujours d'actualité, alors qu'un Iran nucléarisé est déja pris en compte par les stratèges de l'OTAN.
Dans « The Atlantic », le néoconservateur américain Jeffrey Goldberg, chantre de la guerre contre Saddam Hussein, a tenté, il y a quelques mois de préparer les opinions publiques à l’éventualité d’une frappe israélienne sur l’Iran. Son crédo : un Iran nucléaire serait une menace « existentielle » pour Israël. Une bombe iranienne ne manquerait pas de fournir un « parapluie nucléaire » pour les missiles du Hezbollah et les attentats du Hamas. Les pays arabes du Golfe Persique seraient obligés de s'allier avec l'Iran contre les États-Unis. Pour lui, seule une attaque préventive israélienne, à l’instar de celles contre le réacteur irakien d’Ossirak ou le site nucléaire syrien, pourrait arrêter la marche des iraniens vers la bombe.
L’intransigeance de Benyamin Nétanyahou est aussi due à des considérations de politique intérieure. Le Premier ministre israélien est aujourd’hui à la tête d’un gouvernement pour la première fois homogène et dominé par les partis de droite, d’extrême droite et les ultra-orthodoxes. A Jérusalem, le camp de la paix n’a plus voix au chapitre. Les bruits de bottes ne cessent de se faire entendre. Le jeu de « retenez moi sinon je fais un malheur » ne suffit plus, Israël doit passer à l’acte, même si l’on sait que le nombre des centrifugeuses opérationnelles de Natanz a baissé de 25% l’année dernière et que selon Meir Dagan, ancien chef du Mossad, l’Iran ne sera pas en mesure de posséder une arme nucléaire avant 2015.
Si une attaque israélienne devait avoir lieu, le premier pays dont les intérêts seraient menacés sont les États-Unis. L’aviation israélienne devra survoler des pays alliés aux États-Unis, dont l’espace aérien est contrôlé par ces "derniers". En représailles, il est plus facile pour les Iraniens de frapper les intérêts américains, plus proches, que de prendre pour cible Israël avec des missiles dont l’exactitude et la précision reste encore à démontrer.
Une attaque israélienne contre l'Iran ne manquera pas de précipiter la région dans une guerre dévastatrice avec des conséquences imprévisibles à l’échelle de la planète même.
L'Iran dispose d'une véritable force militaire et d'une volonté nationaliste inébranlable
L'Iran n'est ni l’Irak de 1980, ni la Syrie de 2008. Contrairement à ces deux pays, il dispose de la capacité d'exercer des représailles contre une attaque surprise de ses sites nucléaires. Avec sa population de presque 80 millions d’habitants, une armée totalement aguerrie à l’issue de huit années de guerre avec l’Irak et des conflits permanents avec les Talibans à la frontière irano-pakistanaise, le pays dispose de l’expérience, des équipements mais surtout de la volonté, non seulement pour riposter, mais aussi pour s’engager dans une guerre d’usure avec les Américains.
navires de guerre iraniens dans le canal de Suez
Principale force militaire de la région dans les trois corps constitués, avec ses missiles sol/sol, sol/air, ses avions de combat, ses drones, ses bateaux à grande vitesse capables de détruire des navires de guerre, l’Iran contrairement à ce que l’on entend, est à même de fermer le détroit d’Ormuz au trafic maritime, et de la sorte empêcher les exportations pétrolières. Le prix du baril pourrait atteindre 500 dollars, et toutes les économies seraient alors plongées dans une nouvelle crise alors que nous ne sommes pas encore sortis du tsunami monétaire et financier engendré par la situation grecque.
La présence armée iranienne, secret de polichinelle aujourd’hui, en Erythrée, au Yémen avec les rebelles chiites Houttis, au Liban ou au côté du Hamas à Gaza, fait que la capacité de perturbation de Téhéran, et c’est un euphémisme, est grande. La visite du Liban, l’an dernier, par le Président Mahmoud Ahmadinejad démontre que l’Iran n‘a pas besoin de missile pour atteindre Israël, des tirs de fusils suffisent. La frontière Libano-israélienne est devenue officiellement depuis le 14 octobre 2010, la frontière irano-israélienne. Quel serait le sort de pays fragilisés comme l’Egypte et la Jordanie, à qui leurs peuples reprochent déjà un silence complice à l’occasion de l’attaque israélienne contre Gaza en 2008. Ces pays pourraient-ils rester inertes face à une troisième intifada à Jérusalem, une deuxième guerre contre le Hamas ou une deuxième guerre du Liban ? Leurs pouvoirs survivraient-ils à un tel scenario, sachant que nul ne mesure aujourd’hui les conséquences de la Révolution de jasmin en Tunisie, et de la victoire du parti islamiste Ennahda lors des dernières élections sur l’ensemble des pays arabes ?
Le Président Obama serait bien embarrassé face à son peuple, lui expliquant que non seulement il ne pourra plus retirer les 50 000 soldats américains restés en Iraq avant la fin d’année, comme il l’avait promis, mais qu’il faudra en plus les renforcer. Pourrait-il survivre au poids de « body bags » supplémentaires de retour d’Iraq ? Déjà la politique américaine dans ce pays est mise en échec, du fait de milliers de GI’s morts et de plusieurs centaines de milliards de dollars dépensés. Le gouvernement irakien n’a pu être formé qu’avec l’accord express de Muqtada Al-Sadr exprimé depuis Téhéran. N’oublions pas que ce dernier est à a tête des brigades Al-Badr et de l’armée du Mahdi qui représentent au bas mot 40 000 hommes en armes à Bassorah et dans la banlieue chiite de Sadr City.
Et quel serait le sort de l‘Afghanistan, déjà fragilisé par l‘annonce du retour des Talibans au pouvoir ? Les Iraniens ne manqueront pas d’agir en incitant à la révolte les minorités chiites des Hazaras et des Tadjiks persanophones, déjà inquiets du fait de la "talibanisation" accrue du pouvoir de Kaboul.
Les dirigeants iraniens ne sont pas des "va-t-en guerre" suicidaires
Contrairement à ce qu’affirment certains, dans un discours dangereusement simpliste, les dirigeants iraniens ne sont pas membres d’une secte messianique apocalyptique. Il faut sortir des clichés dangereux décrivant les dirigeants iraniens comme les nouveaux Hitler. Parvenir à un accord entre l’Occident et l’Iran ne serait pas réitérer le pacte Daladier-Chamberlain avec le Reich. On peut reprocher beaucoup de choses aux dirigeants iraniens mais il serait irresponsable de les considérer comme des inconscients "va-t-en guerre" suicidaires, appréciation qui ressort également des télégrammes diplomatiques révélés par WikiLeaks. Ils savent, comme nous tous, qu’Israël dispose de plus de 200 ogives nucléaires, et d’une capacité de seconde frappe avec ses sous-marins. En fait, peut être que le souhait secret du pouvoir de Téhéran est précisément une attaque israélienne, aussi inefficace que dangereuse et qui aurait pour unique résultat de fédérer la population iranienne, ultra nationaliste, derrière le régime, pour garantir sa survie dans la forme théocratique actuelle pour encore trois décennies. Le patron du Pentagone l’a bien compris, puisqu'il a refusé d’accéder à la demande de Jérusalem. Benjamin Nétanyahou demandait aux Américains de « brandir une menace forte contre l’Iran ».
L’Iran veut la bombe pour les mêmes raisons qu’Israël. Le pays est entouré par des voisins qui ont tous un contentieux territorial ou autre avec lui. Sans même parler de la guerre Iran / Irak, qui a coûté la vie à 500 000 iraniens, il y a le Pakistan et une armée sunnite qui ne cesse de s’illustrer par des massacres de chiites, et des heurts frontaliers avec l’Iran au Baloutchistan.
Le monde a déjà intégré l'idée d'un Iran nucléaire
Autrement, comment expliquer la présence permanente de trois porte-avions nucléaires américains dans la région, de la base française d’Abu-Dhabi, et les multiples accords de défense signés avec les pays arabes du Golfe Persique ? Comment empêcher la nucléarisation de l’Iran, alors que le nucléaire est devenu dans le jeu du pouvoir une démarche nationale. S’il y a un seul sujet qui unit tous les Iraniens aujourd’hui, ceux de Téhéran et ceux de Los Angeles, c’est bien le désir de voir l’Iran devenir nucléaire. C’est devenu une question de fierté nationale.
Ce qu’il faut empêcher, pour prévenir la fin du TNP (Traité de non prolifération), c’est que l’Iran procède à une explosion nucléaire souterraine. Il faut que l‘Iran maintienne une politique d’ambiguïté sur sa capacité nucléaire, de manière à ne pas encourager une prolifération dans la région. Que l’Iran atteigne le seuil du nucléaire comme le Brésil ou le Japon est un mal moindre que de voir le monde arabo-musulman s’embraser dans une guerre sans fin.
Mécanisme Européen de Stabilité : Abstention du Parti Socialiste pourquoi la gauche ne décolère pas
Selon médiapart, que l'on ne saurait accuser de dérive droitière, l'abstention du PS sur un sujet aussi important est une trahison sociale.
Jean-Luc Mélenchon à ses ex-collèques du PS : "une liste des députés qui auront voté "oui" au MES sera diffusé". Le candidat de "la gauche de la gauche" a fustigé le "ni oui ni non" de la rue de Solferino à propos du nouveau fonds de secours européen (le MES) : "Comment un parlementaire de gauche peut s'abstenir sur une question de cette importance ?", a t il lancé. Au parti Socialiste, le sujet divise les parlementaires entre partisans du "oui" et défenseurs du "non". le spectre de 2005 est de retour au sein de la gauche parlementaire, à moins qu'il n'ait en fait jamais disparu.
Le PS qui, selon les sondages est parti pour gagner, ne sait pas quoi penser du MES. Le parti à qui la majorité des Français, vraisemblablement, confiera le pays ne SAIT PAS ou fait semblant de ne pas savoir. En fait il prendrait bien le MES mais pas le fait qu’il soit lié à la règle d’or. Le parti socialiste ferait bien son marché sauf qu’il n’en a pas les moyens pour l’instant. Donc, il ferme les yeux.
On nage en plein délire. Ils seraient pour que ça ne serait pas pire. Pourquoi pas ! Au moins, c’est clair, c’est net, c’est précis, on sait à quoi s’attendre. Ce serait un non, ce serait pareil. Mais là, non. Le parti socialiste botte en touche. Nous sommes face à des professionnels de la politique qui ne sont pas foutus de choisir et vont laisser l’UMP poser un choix sans contradiction ou quasi. Mais ça veut dire quoi au juste ?!
Cette abstention socialiste est un symbole. Le PS ménage la chèvre (le marché) et le chou (le peuple). Faut-il s’attendre à un quinquennat de ce type ? Un mandat présidentiel tétanisé ? François Hollande est plutôt du genre social démocrate. Qu’il l’assume. Que le parti socialiste soit juste à gauche de la droite, encore une fois, pourquoi pas. Mais décidez-vous, bordel ! Là, c’est un choix mou, un choix de flan ; un non-choix d’ailleurs.
A quelques semaines du premier tour, il serait souhaitable que ce parti ait une opinion claire et nette sur des sujets aussi cruciaux. En l’espèce, ils perdent toute crédibilité. S’ils ne veulent pas de cette institution telle qu’elle est présentée, qu'ils votent contre.
Un peu de courage politique, que diable !
abstention piège à cons pour 2012
S’il s’agissait d’une manoeuvre de l’UMP pour savonner la planche des socialistes, ils ne s’y seraient pas mieux pris. Le parti socialiste s’est coincé tout seul.
Vladimir Poutine : la pression contre l'Iran n'a pour but que de remplacer le régime en place à Téhéran.
Vladimir Poutine, ex président de la Russie, premier minsitre en exercice a montré du doigt l'occident qu'il accuse de chercher, par tout les moyens, de renverser le régime au pouvoir en Iran. Utilisant le faux prétexte d'empècher téhéran d'acquérir la bombe atomique, l'OTAN et ses alliés veulent en fait, selon les médias Russes, étendre leur zone d'influence.
"Ma pensée est que que sous prétexte de lutter contre la prolifération des armes atomiques, l'occident poursuit un tout autre but : remplacer le régime légitime de la République Islamique d'Iran" a-t-il déclaré.
La Russie est aujourd’hui pointée du doigt par de nombreuses Organisations internationales ainsi que par certains gouvernements occidentaux. Les premières lui reprochent son manque présumé de démocratie et d’ouverture et les autres ses positions dans les dossiers syrien et iranien.
En effet, si la probable réélection de Vladimir Poutine est désormais une chose quasi assurée, elle n’en reste pas moins problématique pour plusieurs institutions internationales qui accusent l’actuel Premier ministre (Poutine), de bafouer toutes les règles démocratiques en étouffant toute opposition et en se positionnant aux yeux de ses compatriotes comme leur leader incontournable.
L’opposition russe dénonce depuis plusieurs années maintenant le manque de renouvellement de la classe politique et en particulier l’omniprésence à la tête de la Russie de Vladimir Poutine. Il est vrai que ce dernier après avoir effectué deux mandats en tant que président de la Russie s’était alors vu «attribuer» par le nouveau président Dimitri Medvedev le poste de Premier ministre. Cela avait déjà à l’époque soulevé de nombreuses objections, mais cela n’est rien en comparaison du tollé provoqué après l’annonce de ses nouvelles ambitions présidentielles. Reste qu’en Occident cela n’a éveillé que de très rares remarques demandant à Poutine d’ouvrir son pays à un peu plus de démocratie.
quand c'est niet c'est niet !
Néanmoins, personne ne se permet des critiques trop acerbes, la Russie n’étant plus, comme elle l’a été après la chute de l’empire soviétique, quantité négligeable. Poutine a d’ailleurs été celui qui a veillé à rehausser la réputation et l’image de son pays aux yeux du monde, lui redonnant un peu du lustre qu’il avait perdu. Mais à l’heure actuelle au-delà de la détermination de Poutine a rester le maître de son pays, l’Occident reproche à la Russie ses positionnements en ce qui concerne les dossiers syrien et iranien.
En effet, contrairement à l’ensemble des pays occidentaux, la Russie, à l’instar de la Chine, s’oppose à toute intervention militaire étrangère que cela soit en Syrie ou en Iran. Une position qui dénote très fortement avec l’attitude des chancelleries occidentales qui voient d’un très mauvais œil ce qu’ils considèrent comme étant un soutien de leurs alliés russes aux régimes syrien et iranien.
La Russie prouve ainsi encore une fois, comme elle le fait depuis dix ans maintenant, qu’elle ne ressent plus le besoin de se ranger systématiquement aux côtés des Américains. Plus que cela l’on ressent l’envie des Russes de s’opposer à Washington en soutenant un régime que la Maison-Blanche condamne. Reste à savoir néanmoins si la Russie, tout comme la Chine, pourra maintenir encore longtemps sa position ou si pression devenant trop forte, elle sera obligée de se plier à la volonté de Washington.
Crise de la dette en Europe : nous ne sommes pas les plus endettés alors pourquoi est-ce à nous de payer ?
Aux USA, le niveau de la dette publique s'élève à 105% du PIB et au Japon le montant total de l'endettement atteint même 225% de la richesse nationale ! Au sein du vieux continent (c'est nous!), plus précisement dans la zone euro, la dette cumulée des états est de 85% du PIB.
Austérité : comment tuer le malade en voulant le guérir ?
Les États européens ont donc décidé de prendre des mesures qui vont dans le sens des marchés, à savoir une cure d’austérité pour assainir les finances de ces États, notamment la Grèce, dont la population est asphyxiée par les plans de rigueur qui se succèdent, sans pour autant la guérir. Avant de soigner le malade, on préfère lui administrer un régime drastique, quitte à le tuer. C’est cette recette que les États de la zone euro ont adoptée, France et Allemagne en tête.
Les USA monétisent leur dette et exportent l'inflation
Des interrogations subsistent néanmoins. Effectivement, la Grèce, qui est le cobaye des méthodes bruxelloises, sous la coupe de la "Troïka" (FMI, BCE, Commission européenne), a subi neuf plans de rigueur différents, mais les indicateurs économiques du pays restent dangereusement dans le rouge.
Quand on analyse les différentes conférences de presse que le président français et la chancelière allemande ont données ces derniers mois, on comprend qu’il n’existe pas d’autre alternative ou dans un langage thatchérien, "TINA", soit "There Is No Alternative".
Pourtant, selon de nombreux économiste et non des moindres, comme Daniel Cohen ou Thomas Piketty, l’austérité seule ne résoudra pas la crise : pire, elle l’amplifiera. De plus, le PSE, le Parti socialiste européen, a publié un manifeste dans lequel il explique que l’austérité est suicidaire si la croissance n’est pas au rendez-vous et fait des propositions pour aider à la faire revenir.
Politique déflationniste et agitations sociales
Depuis le début de la campagne présidentielle, François Hollande explique à longueur d’ondes que, s’il est élu, il renégociera le traité mis en place par la France et l’Allemagne, qui ne sera pas ratifié avant l’élection présidentielle. D’aucuns expliquent que le candidat socialiste est trop optimiste et qu’il ne pourra réussir là où Nicolas Sarkozy a échoué.
Sans remettre en cause les capacités de négociations du président sortant, il faudra bien que le nouveau président, quel qu’il soit, y parvienne. Comme le rappelle Daniel Cohen, la purge budgétaire qui a eu lieu en Allemagne au début des années 1930 est responsable de l’arrivée au pouvoir du NSDAP, le parti d’Adolf Hitler.
L’assainissement des finances est nécessaire. Pour cela, il faut d’abord que les gouvernements arrêtent de vivre au-dessus de leur moyen. Toutefois, si la croissance n’est pas au rendez-vous, les comptes publics resteront dans le rouge et les peuples, étouffés par la rigueur, n’auront plus aucune raison de résister aux extrêmes.
Dans son nouvel ouvrage, l’ancien président des États-Unis, Bill Clinton, estime que les peuples sont aujourd’hui en train de subir 30 années d’idéologie libérale selon laquelle l’État n’a pas à s’immiscer dans les affaires économiques, puisque, suivant la doctrine reaganienne, "l’État est le problème". Comme l’a souligné Michel Rocard, le fait de vivre dans une société orientée vers l’argent renforce la crise ; la droite mentirait donc en expliquant qu’en travaillant plus la croissance redémarrera. Michel Rocard préconise ainsi une société orientée autour du temps libre, où l’argent n’aurait qu’un rôle secondaire.
Au-delà du rêve d’une société non pécuniaire, il faudrait que nos gouvernants pensent à long terme, en donnant un cap et une direction, sans quoi l’Europe risque d’entrer dans une période de turbulence beaucoup plus longue.
Mario Draghi chef de la BCE, ex employé de Goldman Sachs annonce la fin du modèle social en Europe.
La Banque centrale européenne (BCE) à travers la voix de son directeur en chef Mario Draghi estime que le vieux modèle social européen est mort. Lors d'une intreview au Wall Street Journal, Marion Draghi (ex membre de Goldman Sachs) a déclaré: «Le modèle social européen a déjà disparu, quand nous voyons le taux de chômage des jeunes qui prévaut dans certains pays nous ne pouvons que constater son échec. Les réformes que Bruxelles exige sont nécessaires pour relancer l'èconomie et l'emploi, et je pense en particulier à l'emploi des jeunes, et de ce qui en découle, c'est à dire le niveau de la consommation. "
Quoi de neuf à propos de la dette en Euro zone ?
Après bien des vicissitudes, le deuxième plan de sauvetage de la Grèce a été adopté le 20 février par la Troïka (l’Eurogroupe, la Banque Centrale Européenne et le FMI) d’une part, et le gouvernement et le Parlement grecs de l’autre. En échange de mesures d’austérité d’une brutalité seulement vue dans le tiers-monde -et la crise asiatique de 1997-, et mises en place sous l’égide du FMI, l’accord propose un effacement de 100 milliards de dettes et un nouveau prêt de 130 milliards d’euros, exclusivement alloué au paiement des créanciers.
Les créanciers justement, à qui on a demandé de renoncer « unilatéralement » à presque 70% de leur créance, pour ne pas déclencher les Credit Default Swaps, qui les auraient indemnisés contre exactement ce qui de se produire, se sentent floués par « la raison d’Etat ». Les populations, elles brandissent leurs cahiers de doléances et crient de plus en plus au défaut.
Né au forceps, le compromis est loin de mettre fin à la « crise atlantique », comme disent les Asiatiques, sur sa rive européenne. Aussitôt signé, le parti minoritaire dans la coalition allemande a annoncé qu’il allait en bloquer le passage au Parlement allemand. Quant aux dirigeants du principal parti d’opposition en Grèce, la Nouvelle Démocratie, ils déclarent vouloir en renégocier les termes, après les élections d’avril qui devraient les ramener au pouvoir.
De son côté, le gouverneur de la Banque Centrale Européenne, Mario Draghi donne un entretien au Wall Street Journal en fin de semaine dans lequel il déclare que : « Le modèle social européen est fini » (‘the European social model is already gone’) et où il justifie la politique économique préconisée la Troïka. L’ancien patron de Goldman Sachs Europe martèle que pour s’en sortir, l’Europe doit endurer stoïquement un remède de cheval. On peut légitimement le soupçonner d’être juge et partie.
Pendant ce temps, comme les Européens ne veulent pas être ravalés au rang d’animal, la cessation de paiements est devenue un enjeu du débat public. Vu d’Amérique, où le psychodrame du relèvement du plafond de la dette étatsunienne en aout 2011 avait fait couler son pesant de pixels, le cadre du débat européen est fascinant. Il marque une réelle évolution par rapport à ceux qui depuis deux ans jouaient à nous faire peur : « Et si la Grèce faisait faillite et cela déclenchait un nouveau cataclysme, à la Lehman Brothers ? »
La nouveauté, ce sont en effet les articles en faveur du défaut grec. Comme un pays ne peut pas faire faillite, comme les créanciers ne démonteront pas pierre par pierre l’Acropole, comme ils ne peuvent pas tirer la Crète avec une grosse remorque, que le peuple grec est mis en prison pour dettes in situ ; un retour à la tradition de l’Antiquité en quelque sorte, et bien un gouvernement grec devrait arrêter de payer les banques et sauver ses gens. La rengaine de l’impuissance est une fable, regardez l’Argentine, qui s’en est vraiment bien sortie, dès qu’elle a mis le FMI à la porte. Voyez l’Islande, qui au lieu de jeter sa population dans les affres de l’austérité, née du casino garanti par l’ancien pouvoir politique a préféré faire défaut, son purgatoire n’a pas duré si longtemps : Fitch a été la dernière des agences à relever la note de la petite république au rang d’emprunteur « fiable ».
Le maitre dit : ne réfléchissez pas, obéissez. Le financier dit : ne réfléchissez pas, payez. Le prêtre dit : ne réfléchissez pas, priez. Et le spectateur engagé dit : « ayez le courage de penser ». Modèle contre modèle, doxa contre doxa, qui dit vrai ? Et d’abord pourquoi le débat en est-il arrivé la ?
L’hypothèse que j’avance est que la présentation en positif du défaut est le résultat d’un triple phénomène :
- Le prolongement de la crise européenne permet d’observer le sort d’un panel de pays vulnérables.
- L’aggravation de la crise européenne accentue les contradictions d’un fédéralisme inachevé et celles d’un capitalisme européen, finalement très spéculatif.
- La déception face au bilan du mouvement des Indignés de 2011, qui se réincarne dans une revendication politique programmatique en 2012. Par comparaison, le mouvement « Occupy Wall Street » a réussi à placer au cœur de la campagne présidentielle américaine la question des inégalités et de la justice fiscale.
A quelles conditions un Etat peut-il se passer de ses créanciers ? Réponse : dès lors que ses recettes couvrent ses dépenses… hors paiement des intérêts et du principal, donc à condition que le solde primaire des finances publiques soit nul ou positif ; c'est-à-dire à partir du moment où il n’aurait besoin d’emprunter que pour honorer le service de sa dette.
Question dans la question : à quelles conditions un Etat peut-il de draper dans sa toge de légitimité et décider de renier sa parole la tête haute ? Réponse : lorsque la dette a été contractée de manière inique, c’est à dire pour un but autre que l’utilité publique, comme c’est souvent le cas sous une dictature ou un régime corrompu, et que les prêteurs savaient que l’argent serait employé à mauvais escient. Le concept de “dette odieuse” est reconnu en droit international.
C’est bien là que le bât blesse pour les partisans du “droit des peuples au défaut”. La dette odieuse n’est pas actionnable quand les conséquences du surendettement public deviennent odieuses pour la population, mais lorsque sa genèse l’est. Dans les divers pays de l’UE tombés sous le joug de la Troïka, combien pourraient invoquer l’usurpation du pouvoir, la corruption des puissants, et la collusion des prêteurs ?
Les Italiens méritent-ils de déguster parce qu’ils n’ont pas chassé Berlusconi pendant 20 ans ? Au delà du diagnostic froid, il est intéressant de regarder le « roman national » que se racontent les différents pays pour s’expliquer leur crise. La Grèce a produit « Deptocratie », un documentaire qui a rencontré un très grand écho dans la population ; il donne à voir un degré de putréfaction dans la classe politique et de complicité des corps intermédiaires, une genèse effarante du chaos actuel. En Espagne, deux films ont capturé les consciences : « Quand nous étions riches » et « Españistan ». Dans le premier, on voit que le délire des infrastructures a duré aussi longtemps que les fonds structurels européens ont duré mais que l’Espagne ne peut pas construire des autoroutes qui ne mènent nulle part si elle n’a pas les moyens de les entretenir. Le deuxième est un réquisitoire contre la politique d’Aznar. Leur concomitance montre combien il est difficile parfois de distinguer entre l’erreur dogmatique, l’aveuglement et le retournement de conjoncture. Le défaut du défaut est que la plupart du temps, il ne dédouane pas les peuples-spectateurs de leur manque d’engagement comme citoyens. Mais c’est un bon argument de négociation.