jeudi 6 décembre 2012

Cahuzac et le quatrième pouvoir



La Presse a été qualifiée dans un autre siècle de « quatrième pouvoir », à une époque où elle faisait réellement contrepoids par rapport au pouvoir politique ce qui n'est plus le cas actuellement, les exemples trop nombreux de diverses « passerelles » existant entre les deux pouvoirs sont là pour le démontrer.

Bien entendu, la première victime est la démocratie, démocratie que ces deux larrons en foire se piquent de défendre face au « populisme » (qui est lui un concentré de démocratie).
Doit-on désavouer les « journalistes-flics » ou les « journalistes-commissaires politiques » ?
S'ils ne font que cela, de manière unilatérale et avec mauvaise foi, oui.
Ceci étant, il a existé à côté du journalisme d'information et du journalisme d'opinion un troisième genre qui est le « journalisme d'investigation » qui peut donner lieu au pire comme au meilleur, selon le sérieux des journalistes qui s'y adonnent.

Nous avons tous entendu parler par exemple des enquêtes de Jean Montaldo sur le financement du PC dit « français » ainsi que sur la corruption de l'époque mitterrandienne.
Fallait-il traiter alors ces informations par le mépris ?
Bien sûr que non, elles concernaient tout le monde, les étouffer aurait été un déni de démocratie.
Ensuite, la justice avait toujours la ressource de se pencher sur ces dossiers, soit suite à des plaintes éventuelles de personnes s'estimant diffamées, soit de sa propre initiative (ce en quoi elle n'a manifestement pas cherché à faire de zèle...).
En ce qui concerne « l'affaire Cahuzac » -si affaire il y a- je ne vois pas en quoi il serait interdit d'en parler à condition d'être en mesure de présenter des preuves irréfutables et de ne pas chercher à monter gratuitement en épingle des éléments d'importance secondaire.
Rappelons tout de même que « La femme de César ne doit pas être soupçonnée » et qu'en conséquence Cahuzac devrait proposer sa démission.

Sur « l'affaire » elle-même :
Sur la bande diffusée par Mediapart, qui daterait de l'an 2000, on entend un homme, Jérôme Cahuzac, selon le site d'information, assurant qu'il "n'est pas exclu" qu'il "devienne maire au mois de mars" et se disant embarrassé d'avoir un compte à l'UBS en se demandant comment le fermer.
Avant de nous prononcer de façon imprudente sur des éléments pouvant se révéler être inconsistants, nous pouvons tout de même remarquer d'après ce qui a filtré actuellement que :
Il ne semblerait pas, si les faits sont avérés, qu'ils soient scandaleux (Cahuzac se serait rendu compte lui-même du conflit d'intérêt potentiel, il aurait essayé de résoudre le problème).
Il semblerait que la production de preuves par bandes magnétiques soit différemment appréciée par la justice. Rappelons tout de même qu'il est techniquement possible par des techniques de « traitement du signal » d'identifier formellement la voix du locuteur.

Enfin, à propos de la « présomption d'innocence » -qui relève par ailleurs généralement de la farce vu son application à géométrie variable- rappelons qu'elle ne peut être invoquée que suite à l'ouverture d'une instruction judiciaire, donc pour l'instant elle n'est pas applicable.

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