vendredi 19 octobre 2012

Union bancaire : l' Allemagne salue une victoire de Merkel pendant que la France parle de compromis


Hollande parie sur la victoire des socialiste allemands, il va attendre longtemps !


La presse allemande applaudit à la victoire de Merkel sur Hollande

Union bancaire: la presse de François Hollande parle de compromis
La presse socialiste tente de lui sauver la face

L'Express : "Paris et Berlin trouvent un compromis sur l'union bancaire"."La France et l'Allemagne ont toutes deux lâché du lest. Les mécanismes de supervision bancaire en zone Euro seront mis en oeuvre dans le courant de l'année 2013 [et non pas en 2014], et cette supervision s'appliquera aux 6000 banques de la zone euro, pas seulement aux plus importantes." 
Le compromis porte sur un sujet qui empoisonnait les relations entre Paris et Berlin depuis des semaines et permet de mettre en oeuvre dès 2013 -et non pas à la Saint-Glin-glin, comme le souhaitait la "gauche molle" - la supervision des banques de la zone euro, étape-clé dans leur stratégie de sortie de crise.

Libération "Banques : alliance de raison entre France et Allemagne"
"Le système de supervision sera mis en place progressivement, comme le voulait Berlin, et étendu à toutes les banques de l'UE, comme le demandait Paris." "Pour la supervision bancaire, "l’objectif est d’avoir un accord sur le cadre législatif d’ici le 1er janvier 2013. Le travail pour la mise en oeuvre opérationnelle aura lieu dans le courant de l’année 2013", selon les conclusions du conseil européen. Lors du sommet de juin, qui avait débouché sur des avancées pour tenter de sortir de la crise de l’euro, les Européens s'étaient mis d’accord pour "examiner" les propositions de la Commission sur ce sujet d’ici fin 2012."

Derrière cet affrontement sur une date, les enjeux sont lourds : alors que les dettes bancaires sont trois fois supérieures aux dettes souverainesla supervision bancaire est une première étape vers l' " union bancaire " européenne, avec des mécanismes de solidarité communs, ce qui explique la réticence allemande et l'impatience deHollande qui se sait demandeur en sursis de solidarité bancaire européenne. De surcroît, le président socialiste ne souhaite pas que l'Europe mette le nez dans son projet de loi de finances 2013 (PLF).

Match nul ?

Die Welt, de Hambourg, est moins catégorique avec son titre  clair: "1 à 1 dans le duel entre Hollande et Merkel ". "A la fin, les deux peuvent se déclarer vainqueur " explique le quotidien, qui insiste cependant : " Hollande a lâché du lest au milieu du chemin. " 

Le Berliner Zeitung et le Frankfurter Rundschau (qui ont la même rédaction nationale) constatent eux aussi que la soirée a contenté tout le monde et titre : " deux chefs d'Etat, deux histoires de vainqueurs. " 

L'hebdomadaire Die Zeit, sur son site Internet, se montre déçu et parle d'un " petit pas vers l'union bancaire. "


Fermeté de la chancelière face aux velléités de François Hollande



Les Echos : "L'union bancaire provoque des étincelles entre Paris et Berlin"
"Jeudi, les dirigeants français et allemands ont laissé éclater au grand jour leur différend."

"Ce n'est pas un sommet sur l'union budgétaire, mais sur l'union bancaire ", avait lancé François Hollande, vers 13 heures en réaction aux propos de la chancelière, le matin même devant le Bundestag. Face à son parlement, la chancelière avait balayé l'idée de mettre en place rapidement l'union bancaire. Elle avait, en revanche, repris l'idée défendue par son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, à savoir la nécessité de confier au commissaire européen aux Affaires économiques un droit de veto sur les budgets nationaux des Etats membres."

Outre-Rhin, la presse insiste sur le succès enregistré par Angela Merkel face à François Hollande.

"Merkel extorque à Hollande un compromis ", se félicite ainsi Der Spiegel qui parle d'une " négociation à succès " pour la chancelière. " 

Angela Merkel est demeurée ferme et a imposé son calendrier ", ajoute la correspondante bruxelloise de l'hebdomadaire. 
Malgré le recul de Berlin sur le périmètre de l'union bancaire, Der Spiegel estime que la stratégie de la chancelière est gagnante. " Le calcul de Merkel, c'est que l'aide bancaire du MES ne sera lancé qu'après les élections fédérales ", conclut l'hebdomadaire.

" Victoire aux points "

Même ton du côté du HandelsblattProche du The Wall Street Journal de Rupert Murdoch, un eurosceptique convaincu, le quotidien économique titre : " Merkel impose un départ tardif de l'union bancaire. " 

La Süddeutsche Zeitung, libéral de gauche, affirme que " Merkel freine Hollande sur l'union bancaire. " Là aussi, le quotidien munichois insiste sur le succès allemand : l'union bancaire ne débutera pas le 1er janvier 2013 comme le voulait Paris. 

La très influente et populaire Bild Zeitung constate enfin la " victoire aux points " d'Angela Merkel.

Et l'union budgétaire ?

Wolfgang Schäuble a mis en avant une union budgétaire forte. 
L'Allemagne se refuse en effet actuellement d'être la vache à lait des pays méditerranéens de l'Union européenne.
Le ministre allemand des Finances était donc franchement sorti du bois mardi en proposant une vraie union budgétaire pour l'Europe avec un commissaire capable de refuser des budgets nationaux et un parlement européen doté d'un vrai droit de décision sur les finances de chaque Etat membre.


Van Rompuy appelle à une solidarité "limitée"

Le président de l'UE a présenté vendredi 12 octobre un rapport sur le renforcement de l'union économique et monétaire. il préconise que la zone euro se dote d’un budget propre et "mutualise certains outils de financement".Aujourd’hui, les 27 Etats reversent 1% de leur PIB à l’Union européenne, qui est ainsi doté d’un budget annuel de 130 milliards d’euros. Ces fonds servent à financer notamment la Politique agricole commune et quelques projets d’infrastructures paneuropéens. Ce n’est pas suffisant selon Herman Von Rompuy.

Herman Van Rompuy ne veut pas d’un budget de la zone euro dont le but serait le même que le Mécanisme européen de stabilité, le pare-feu de la zone euro qui vient d'entrer en vigueur. Ce ne doit pas être comme le MES "un instrument de gestion des crises", explique le président de l’UE, mais un outil à même de "faciliter les réformes structurelles qui améliorent la compétitivité et le potentiel de croissance".

Alors, dans une phase transitoire, le président de l’Union européenne propose la possibilité pour les Etats de la zone euro de passer des contrats individuels avec les institutions européennes. Chaque membre rendrait compte à la structure avec laquelle il a un accord de ses efforts pour soutenir la croissance et l'emploi, et obtiendrait en échange des "incitations financières limitées, ciblées, temporaires et flexibles".

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