vendredi 19 octobre 2012

La nouvelle génération découvre la supercherie du clivage Droite Gauche


La différence entre Hollande et Sarkozy ? au moins Sarko assumait être de droite !
Valérie Trierweiler (la seule à avoir du caractère) sauvera t elle la France ?
Nous sommes bel et bien rentrés dans une période où la collusion médias / socialistes abaisse le niveau de réflexion générale. La victoire de la Gauche n’est pas d’avoir les meilleures idées pour un avenir brillant, mais de savoir convaincre (souvent par des méthodes inavouables) la majorité des citoyens que ses mesures sont les meilleures parce que les plus « justes socialement ». Comme régulièrement avec la Gauche, les pays qui leur ont donné les clés de leur destin ne tarderont pas à se rendre compte de leur erreur.
Mais d’ici là, nous aurons encore la stupéfaction de voir des titres de presse optimiste et enjoués, alors que le monde dans lequel nous vivons s’écroule sous les dettes, les déficits, le peu de croissance, et les aberrations économiques à visée clientèlistes...


Qu’il soit de droite ou de gauche, l’État reste l’État et, quels que soient les tristes sires qui le dirigent, il répond toujours machinalement à la même logique première : réguler l’ordre social par la force et la coercition. Rien d’étonnant, alors, à ce que le jeune gouvernement « socialiste » accumule, depuis son arrivée sur le trône de France, les actes et les discours sécuritaires qui, au fond, ne font que participer de la légitimation de l’existence et de l’exercice de l’État. Sous le mandat de Sarkozy, les bouffons qui déblatéraient à longueur de semaines ces prêches jupitériennes s’appelaient Alliot-Marie, Hortefeux, Guéant. 

Sous le règne hollandais, ces sinistres personnages ont eu pour digne successeur le dénommé Manuel Valls – que Sarkozy avait d’ailleurs courtisé à la grande époque de « l’ouverture ». L’ancien maire d’Évry, qui a le regard perçant, les dents longues et l’appétit féroce, s’est très vite accommodé de l’attitude qu’exigeait sa nouvelle casquette : quelques semaines à peine après sa nomination au ministère de l’Intérieur, il a renoué avec un des dadas du précédent gouvernement : la question des Roms. À l’instar de ses abjects prédécesseurs, il a ainsi exigé l’expulsion manu militari des campements. Et les discours qui accompagnèrent – et accompagnent encore – ces sordides sentences ont fini par accoucher d’un climat de peur et de xénophobie. 

Dans certaines villes, dressant les pauvres contre les pauvres, la dialectique de Valls a carrément conduit à la tenue de manifestations anti-Roms et à la destruction de campements par de « braves citoyens », donnant ainsi raison à Victor Hugo qui disait qu’« il existe une connivence tacite, non voulue, mais réelle, entre ceux qui font peur et ceux qui ont peur ». Par l’intermédiaire de son affidé, l’État a donc réalimenté la pompe à angoisse, non sans l’espoir que les ménages inquiets continuent de remettre leur vie entre ses mains.


Le couplet anti-Roms n’était néanmoins pas suffisant et, dans une situation particulière où l’exécutif se doit de montrer au peuple apeuré qu’il est aussi rigide et sévère que le précédent, Hollande a de nouveau détaché la laisse de Valls, qui est parti en courant s’attaquer à un nouveau sujet, lui aussi chéri par l’ancien gouvernement : l’islam. Sujet encore plus facile à maîtriser que celui des Roms, puisque l’expression de la force étatique ne devait plus se faire contre de vulgaires voleurs de poules squattant nos décharges, mais contre de dangereux terroristes infiltrés jusque dans les quartiers. Une dizaine de tarés islamistes a ainsi servi de prétexte, samedi 6 octobre dernier, à une aberrante démonstration de l’appareil répressif d’État. Et Valls de conclure ce début de week-end avec cette petite phrase : « Il existe une menace terroriste en France. » Il parlera aussi de « terrorisme intérieur » et affirmera qu’il existe « plusieurs dizaines, plusieurs centaines d’individus capables de s’organiser comme le groupe qui vient d’être démantelé ». 

Les médias, qui sont parmi les plus grands hérauts de la politique sécuritaire, ont abondamment relayé les photos d’une intervention pour laquelle la police avait sorti le grand jeu. Les jours suivants, la télé annonçait qu’entre 10 000 et 15 000 salafistes vivaient en France avant de publier un sondage prétendant que 75 % des Français craindraient un attentat islamiste dans l’Hexagone. Niveau presse papier,Libé, organe du nouveau pouvoir, s’est fendu d’un « Terrorisme : l’islamisme version française » en une de son édition du lundi 8 octobre tandis que Le Figaro titrait : « Les islamistes français préparaient des attentats. » De quoi nous donner les chocottes et nous détourner de nos légitimes préoccupations sociales. Car la misère qui ne cesse de progresser dans notre beau pays est bien plus à craindre que quelques illuminés de Dieu, le chômage et la précarité nous guettant davantage qu’un très hypothétique nouveau 11-Septembre. Notre colère n’est donc pas à déchaîner contre des pauvres persécutés qui cherchent un terrain pour vivre, mais contre les patrons et l’État qui, main dans la main, marchent contre nos acquis sociaux et notre bien-être, pourtant déjà très relatif.

Pour conclure, on pourra s’amuser de la façon dont tous ces discours sécuritaires et autres diffuseurs d’angoisse ont dernièrement été rattrapés par une autre réalité, celle de la corruption de grande envergure de ceux qui sont censés nous protéger de tous ces épouvantails. La récente dissolution de la brigade anticriminalité des quartiers nord de Marseille pour extorsion d’argent et de drogue salit en effet considérablement la fausse image que le gouvernement aimerait nous donner de ses petits voyous en uniforme, grands amateurs de violence et de corruption. Revers de la médaille, il est toutefois fort à parier que les recours au délire sécuritaire se multiplient, histoire de redonner un peu de légitimité, voire de popularité, à ces policiers au terne blason. Car, désormais, il semble évident que la crédibilité d’un gouvernement ne se mesure qu’à sa capacité d’insinuer la peur chez ceux qu’il administre.


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