Je suis dans une colère noire. Nous seulement ces “socialistes” ne sont pas de gauche, ils font le cirque avec les Roms pour meubler l’actualité estivale, ils sont pour le nucléaire, le gaz de schiste et l’aéroport de Notre Dame des Landes, ils vont aux sauteries du MEDEF, ils tortillent du cul pour éviter de renoncer à leur cumul de mandats, ils signent les traités européens qui nous ligotent et nous asservissent… mais en plus ils se comportent, avec cette foutaise de “baisse des prix des carburants”, comme les derniers des crétins.
Le cas le plus grave est certainement celui de Pierre Moscovici. C’est un ultralibéral, réchappé de justesse de l’affaire DSK (tout comme Cambadélis, qui s’apprête à annexer le PS. On commence à voir une logique, là-dedans…). Contrairement à des minus comme Estrosi ou Jacob, il n’a même pas l’excuse d’être intellectuellement défavorisé. Quand il dit des conneries, c’est sciemment, et cyniquement. Circonstance aggravante, Moscovici est le fils de Serge Moscovici, brillant sociologue qui fut l’un des théoriciens de l’écologie et de la décroissance. Il ne peut donc pas ignorer à quel point cette mesure ahurissante de “baisse du prix des carburants” figurera en bonne place dans la hiérarchie des mesures politiques les plus connes, et pourtant il y a de la concurrence.
Le pétrole a commencé à se former il y a plus de 500 millions d’années. Nous, les humains, n’avons commencé à le consommer de manière frénétique que vers 1850. Et en 2050, il n’y en aura plus ou si peu. En 200 ans, nous aurons ruiné ce que la nature a mis 500 millions d’années à produire. C’est sans doute ce qu’on appelle “développement durable”. Pour rendre la chose un peu plus parlante, imaginez que le trajet entre Paris et Lyon, environ 450 km, symbolise la vie de notre planète depuis sa naissance, il y a environ 4,5 milliards d’années. Il faut attendre l’arrivée dans le Beaujolais pour voir le pétrole commencer à se former. Et pour le début de sa consommation, c’est à… 2 centimètres du cheval de la Place Bellecour… Et les crétins du gouvernement font comme si le voyage devait se poursuivre jusqu’au Ferry-Boîte du Vieux Port de Marseille…
Alors que nous sommes à l’aube de ce qui va être une rupture dans l’histoire de l’humanité (le manque de pétrole), un gouvernement “socialiste”, en raclant ses fonds de caisse vides pour baisser de quelques centimes le prix du précieux liquide, se vautre dans la démagogie et la bassesse, en accréditant le message suivant : “continuez à acheter des bagnoles, roulez tranquilles, surtout ne changez rien, la hausse récente n’est qu’une “crise” passagère : du pétrole, il y en a encore pour des siècles !”
Remarquez, l’automobiliste est à mettre dans le même sac, qui pense que non seulement le gouvernement peut faire quelque chose contre la hausse inéluctable du prix du pétrole, mais en plus qu’il le doit, et que c’est même une priorité…
Comment ne se rend-il pas compte, l’automobiliste, que la priorité urgente du gouvernement, c’est de le sevrer de sa drogue avant qu’il ne soit trop tard ? Consacrer son pognon, non pas à flatter le gogo par du marketing d’aussi basse extraction, mais plutôt à développer à marche forcée les moyens de substitution à la bagnole et au pétrole… Au lieu de tempêter dans un verre d’eau et se lamenter sur le sort des salariés d’Aulnay, les reconvertir dans un travail d’avenir, qu’il soit dans les transports en commun, l’agriculture bio, les énergies renouvelables ou l’isolation des bâtiments…
Parler en ces termes du Peak Oil au JT de 20 heures devrait être obligatoire !
Aux quelques journalistes goguenards qui demandent à Moscovici comment il va faire à l’issue des 3 mois de la mesure (si on peut éprouver une seule satisfaction, c’est que pour une fois il ne s’est pas trouvé un seul journaliste pour gober ses couleuvres…), il répond, avec le sérieux qui le caractérise : “bah, on va demander à l’OPEP de produire plus pour baisser les prix…”
Rappelons une ou deux évidences qu’il serait nécessaire de connaître avant de se ridiculiser à la télé :
- Un des buts de l’OPEP est de permettre à ses membres de s’en mettre plein les poches. Cette demande est donc à peu près aussi pertinente que celle qui consisterait à demander à Apple de baisser le prix de ses gadgets pour drogués de la conso.
- Et surtout, l’OPEP est strictement incapable d’augmenter sa production, c’est même le principe du peak oil. Il serait bon que Madame Duflot lâche ses listes de potes pour la prochaine légion d’honneur et prenne 5 mn pour lui expliquer. Enfin, si tant est qu’elle soit au courant, il serait sans doute plus sûr de confier la mission à Yves Cochet…
- Un des buts de l’OPEP est de permettre à ses membres de s’en mettre plein les poches. Cette demande est donc à peu près aussi pertinente que celle qui consisterait à demander à Apple de baisser le prix de ses gadgets pour drogués de la conso.
- Et surtout, l’OPEP est strictement incapable d’augmenter sa production, c’est même le principe du peak oil. Il serait bon que Madame Duflot lâche ses listes de potes pour la prochaine légion d’honneur et prenne 5 mn pour lui expliquer. Enfin, si tant est qu’elle soit au courant, il serait sans doute plus sûr de confier la mission à Yves Cochet…
Le blaireau de base, lui, n’a rien compris. Il veut que l’essence baisse, car tel est son bon vouloir.
Moi aussi j’aimerais bien passer une nuit avec Scarlett Johansson. Mais contrairement au blaireau de base, j’ai bien intégré que ce n’est pas possible. Pire, je pense que j’ai beaucoup plus de chances de coucher avec Scarlett Johannsson que de voir le prix du pétrole baisser dans les prochaines décennies…
Bah, c’est pas grave, s’il n’y a plus de pétrole. Ils vont bien nous trouver autre chose…
La voiture à air comprimé ? C’est sûr, comme tous les ans depuis près de 20 ans, elle sortira l’année prochaine.
La voiture électrique ? Là, tout le monde est péremptoire : c’est l’avenir. Surtout que ça fournit un prétexte idéal pour développer notre secteur nucléaire plein d’avenir®. Mais c’est juste le démarrage qui est “un peu lent”. Autonomie insuffisante, aucune infrastructure de recharge, prix délirant… La Renault Zoé, celle qui doit faire décoller les ventes, a déjà un an de retard. L’année prochaine… Enfin, peut-être… Mitsubishi, qui fabriquait la “Peugeot” Ion et la “Citroën” C Zéro, vient de dénoncer le contrat : ventes insuffisantes. Résultat, Peugeot liquide sa Ion pour… 10900 euros au lieu de 30000… Une vraie réussite !
Je vous avais parlé de la Nissan Leaf, celle qui ressemble plus à l’idée qu’on se fait d’une voiture “normale” : c’est un triomphe : 11 (onze) voitures vendues en France en juillet 2012…
Aux Etats-Unis, ce n’est guère mieux. La star locale, c’est la “Chevrolet Volt” (également vendue en Europe sous la dénomination de “Opel Ampera”). Un engin capable de parcourir quelques dizaines de km sur la batterie, avant qu’une turbine alimentée à l’essence ne prenne le relais pour charger la batterie, consommant environ 7l/100. Une bonne idée, sur le papier, puisque ça résout le principal problème des voitures électriques : l’autonomie qui interdit de s’éloigner. Sauf qu’elle coûte dans les 40 000 dollars (et autant d’euros chez nous). General Motors vient de mettre au chômage technique les salariés qui produisent la Volt, car les ventes sont inférieures de moitié aux prévisions et il y a 6 mois de stocks !
Je vous avais parlé de la Nissan Leaf, celle qui ressemble plus à l’idée qu’on se fait d’une voiture “normale” : c’est un triomphe : 11 (onze) voitures vendues en France en juillet 2012…
Aux Etats-Unis, ce n’est guère mieux. La star locale, c’est la “Chevrolet Volt” (également vendue en Europe sous la dénomination de “Opel Ampera”). Un engin capable de parcourir quelques dizaines de km sur la batterie, avant qu’une turbine alimentée à l’essence ne prenne le relais pour charger la batterie, consommant environ 7l/100. Une bonne idée, sur le papier, puisque ça résout le principal problème des voitures électriques : l’autonomie qui interdit de s’éloigner. Sauf qu’elle coûte dans les 40 000 dollars (et autant d’euros chez nous). General Motors vient de mettre au chômage technique les salariés qui produisent la Volt, car les ventes sont inférieures de moitié aux prévisions et il y a 6 mois de stocks !
En fait, il n’est pas très difficile d’économiser bien plus que les quelques misérables centimes de Moscovici. On pourrait bien sûr parler de covoiturage, de télétravail, de vélo ou de transports en commun… Mais sans même faire de gros effort, il suffit de conduire moins vite et plus calmement pour consommer un litre de moins. 110 au lieu de 130, 100 au lieu de 110, et l’affaire est dans le sac. Je suis toujours stupéfait de voir tous ces abrutis qui transforment le trajet domicile-travail en compétition quotidienne, à coup d’accélérations rageuses suivies quelques secondes plus tard d’un freinage violent. Surtout que bien souvent leurs montures sont des 4x4 ou des “SUV”, des véhicules hauts, lourds, à l’aérodynamique de boîte à godasses qui consomment fatalement beaucoup plus qu’un véhicule “normal”. Dommage qu’ils soient tellement cons et drogués à la con-sommation qu’ils sont inaccessibles à tout argument rationnel, sinon ils comprendraient qu’ils pourraient sans doute économiser 10 fois l’obole de Moscovici…
On en reparlera, dans un an, dans 2 ans, dans 5 ans, de la baisse de Moscovici… Quand le gasoil sera quelque part entre 2 et 3 euros… Et on rigolera… Jaune !
L’automobiliste français moyen brûle environ 70 litres de carburant par mois. 6 centimes de baisse par litre, ça nous fait une économie de 4,20 euros/mois. Le Pérou ! 12,60 euros sur 3 mois. Dans le même temps, la mesure va coûter 300 millions d’euros au budget de l’État en faillite. D’une manière ou d’une autre, chaque foyer fiscal va donc en être de sa poche de 10 euros ! Sacrée affaire !
On remarquera au passage que le strict piéton, cycliste, et/ou utilisateur de transports en commun (et ils sont nombreux dans les villes) ne gagnera rien, alors qu’ils raquera quand même les 10 euros… Au contraire, les gros rouleurs, et surtout les sociétés de transport (celles qui remplacent leurs routiers français par des Polonais, Bulgares, Hongrois, Tchèques, Slovaques, Roumains, Lettons… Des parangons de la vertu sociale et environnementale…) vont y gagner un peu ou énormément…
On remarquera au passage que le strict piéton, cycliste, et/ou utilisateur de transports en commun (et ils sont nombreux dans les villes) ne gagnera rien, alors qu’ils raquera quand même les 10 euros… Au contraire, les gros rouleurs, et surtout les sociétés de transport (celles qui remplacent leurs routiers français par des Polonais, Bulgares, Hongrois, Tchèques, Slovaques, Roumains, Lettons… Des parangons de la vertu sociale et environnementale…) vont y gagner un peu ou énormément…
Au passage, une salutation aux dirigeants d’Europe-Ecologie… Se faire sodomiser à sec en étant obligé de garder le sourire, je croyais que c’était l’apanage du métier d’actrice X… Apparemment, non, puisque écolo dans un gouvernement P”S”, c’est pareil… Sauf que c’est mieux payé… Et surtout qu’on n’a jamais vu d’actrice X donner la Légion d’Honneur à ses co-pines…
L’essence, pour l’instant, ce n’est pas si cher que ça ! Il faut relativiser ! L’automobiliste moyen dont je parlais plus haut ne dépense “que” environ 1200 euros par an à cet effet. Pas cher pour un liquide en voie d’extinction dont la combustion réchauffe le climat et disperse des particules qui causent tous les ans la mort de dizaines de milliers de personnes rien qu’en France.
Pour comparaison, la seule charge de la dette française s’élève à environ 50 milliards d’euros par an. Si on divise par les 30 millions de foyers fiscaux, on obtient 1667 euros ! Sans même s’en rendre compte, l’automobiliste français dépense donc en moyenne davantage pour la rente des banksters que pour remplir son réservoir ! Mais là, curieusement, il ne dit rien… Et c’est d’autant plus incompréhensible que contrairement à la dette, le prix du pétrole ne peut pas se négocier…
Il se dit par ailleurs que les “baisses de charges”, cadeaux fiscaux et autres sucreries consenties depuis les années 1980 aux entreprises et aux riches coûtent environ 200 milliards par an à l’État.
Qu’attend-on pour aborder les vrais sujets ?
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