lundi 6 août 2012

La Grèce monétise sa dette grâce à ses banques





Une information capitale de plus ignorée royalement par les média grand public.
C'est ce qu'on appelle l'ironie du sort. Au début de la crise de la dette Grecque, les décideurs Européens ont employé tous les moyens possibles pour éviter de recourir soit à la monétisation, soit au défaut de paiement sur la dette de la Grèce.
Au bout du compte, nous y revenons finalement : Le défaut sur la dette privée Grecque a eu lieu, en pure perte puisque l'opération n'a même pas permis de ramener l'endettement à son niveau pré-crise. Et aujourd'hui, nous avons droit à la monétisation.
En effet, le défaut privé n'est plus une solution puisque grâce à l'action avisée de nos gouvernants, la quasi intégralité des titres de dette Grecque se sont retrouvés dans les bilans des banques centrales nationales ou à l'actif des trésors nationaux, et qu'il est simplement inenvisageable d'envisager un défaut sur ces titres, mettant en danger de faillite tous ces acteurs.
Donc, puisqu'il faut bien que la Grèce "paye" ses créanciers Européens, et que le FMI refuse de verser les tranches d'aide promises lors des fameux sommets de crise du fait de l'incapacité de la Grèce a remettre ses finances publiques en ordre, ceux-ci ont autorisé la banque centrale Grèce a faire une "avance de court-terme" au trésor Grec.
Certes, c'est interdit par les traités Européens .. mais bon comprenez, c'est juste une toute petite avance de 6 milliards de rien du tout, et c'est seulement pour 6 mois, ce n'est pas vraiment un prêt. D'ailleurs, la preuve que le temps n'est pas encore à la monétisation franche et massive, comme aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, c'est que c'est la banque centrale Greque et non la Banque Centrale Européenne qui consent cette avance.
Remarquez, vu que cette avance va servir à "rembourser" 3.2 milliards à la BCE, ça l'aurait mal foutu si ça avait été le cas. Imaginez un ménage surendetté qui demande au banquier d'augmenter temporairement le plafond du découvert sur son compte courant pour pouvoir "payer" la traite du prêt immobilier au même banquier. La bonne blague.
Il est évident que cette avance ne sera jamais remboursée par le trésor Grec et qu'il ne s'agit que d'un misérable bricolage destiné à maintenir le statut quo quelques semaines de plus. Le pourrissement de la zone Euro est désormais complet. Mario Draghi tel un joueur de poker, en est réduit à bluffer les marchés. Les chiffres du système Target 2 montrent que les actions de la BCE ne font qu'empirer la crise en permettant l'aggravation des déséquilibres économiques de la zone euro, qui font que quelque soit le montant de liquidité injecté dans le système, la crise reviendra toujorus plus forte.
Chaque jour de plus qu'elle cautionne l'Eurosystème, l'Allemagne accroit exponentiellement les pertes auxquelles elle s'expose. Et comme tout ce qui est trop beau pour durer, celà ne durera pas. De plus en plus de gens sentent le désastre - i.e, l'efffondrement bancaire - arriver, ce qui se traduit par une hausse massive des retraits de cash aux distributeurs de billets. Sauf exception - je me rappelle d'une séance mémorable chez Calvi - l'éventualité d'un tel évènement n'est jamais abordée dans les média grand public, qui ne veulent certainement pas être pointés du doigt pour avoir participé à la crise de confiance dans les marchés financiers. Il est pourtant vital que chacun garde à disposition une réserve suffisante de cash pour pouvoir dépasser sans douleur l'inévitable période d'arrêt - pour restructuration - du système financier international. On parle là - d'après ce que j'ai pu lire - d'une semaine tout au plus, mais quand même.
A vous de voir, mais pour nombre d'observateurs ça sent vraiment, vraiment, le pourri pour cet automne. Un exemple parmi tant d'autres.

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