Devons-nous nous entre-déchirer pour des bulletins de papier ?
Bien entendu, il est sain de se « battre » intellectuellement pour ses idées politiques et l'on peut aisément convenir que certaines d'entre elles sont une abomination. Mais le choix de voter, pour X, Y, blanc, ou de ne pas voter du tout ne devrait pas déclencher de flame wars.
Isoloirs - Frédérique Voisin-Demery - CC
Les réseaux sociaux sont truffés d'anathèmes. Comment osent-ils voter blanc ? S'abstenir c'est voter Marine Le Pen... La bataille fait rage à l'approche du deuxième tour. Revoici les flame wars des débuts du Net.
Lutter pour des idées politiques rejoint souvent une lutte philosophique. On se bat pour faire triompher plus d'humanisme, plus de partage, plus d'empathie, de libertés individuelles. D'autres se battent pour plus de « liberté d'entreprendre », et moins d'État dans la vie de la nation...
Et puis il y a les combats pour des idées rances. Des combats pour faire triompher la haine et la violence, le rejet des « autres » êtres humains. Ces idées sont une abomination. Elles ont partout, tout au long des siècles, retiré aux êtres humains ce qui fait leur humanité. Ceux qui se fourvoient dans les pas des politiques faisant la promotion de ces idées s'enfoncent dans la haine. Nous avions publié les mails adressés au Front National pendant l'entre-deux tours en 2002. C'était très clair. Un peuple qui a de telles idées peut rapidement verser dans l'horreur. L'Histoire devrait être un outil pour nous améliorer, pas nous pousser à revivre l'abomination.
Lutter contre un vote ou un autre devrait cependant pouvoir se faire par l'échange apaisé. C'est dans le débat que l'on peut convaincre, pas dans l'anathème. Les réseaux sociaux sont actuellement le théâtre d'échanges très violents sur les choix...
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