jeudi 25 novembre 2021

Plein emploi ? Ce n’est pas gagné

Par Nathalie MP Meyer. Dans sa note de conjoncture du 6 octobre dernier, l’INSEE prévoyait que le taux de chômage baisserait fortement au troisième trimestre 2021, pour atteindre 7,6 % de la population active en France entière hors Mayotte après les 8 % du second trimestre. Une perspective plaisante qui fleurait bon la possibilité du plein emploi bientôt retrouvé et qui poussa immédiatement le ministre de l’Économie Bruno Le Maire à mettre en avant l’action absolument novatrice de la majorité LREM dans la renaissance économique vécue actuellement par le pays (vidéo ci-dessous, 01′ 46″) : « Pour la première fois depuis un demi-siècle, la France peut atteindre ce que les autres grandes nations développées ont atteint depuis des années : le plein emploi, soit un niveau de chômage de 5 à 6 %. » (Assemblée nationale, le 11 octobre 2021)     L’étrange bilan de Bruno le Maire Il est bon de reconnaître que la France est très en retard parmi ses pairs du monde développé. Mais entendre le ministre s’exclamer sur le ton satisfait qui le caractérise en toutes circonstances qu’aucun gouvernement depuis 20 ans n’avait eu le courage de lancer une politique de l’emploi cherchant à renforcer la compétitivité des entreprises, à mieux former les salariés, à baisser les impôts et à résister à la tentation d’augmenter les taxes, c’est déjà une autre histoire. Outre qu’il y aurait beaucoup à redire sur chacun des points avancés par le ministre pour vanter l’excellence des choix d’Emmanuel Macron, notamment sur le fait que le « quoi qu’il en coûte » covidien a été érigé en politique publique généralisée (voir par exemple ici et ici), on a aussi envie de rappeler à M. Le Maire qu’il y a 20 ans, il arpentait déjà les allées du pouvoir dans les cabinets de Chirac et Villepin, avant de devenir secrétaire d’État puis ministre de Sarkozy jusqu’à la parenthèse Hollande de 2012-2017. Il était déjà très content de lui, mais que faisait-il ? Rien, si l’on en croit sa nouvelle thèse sur l’inactivité crasse des gouvernements précédents. Mais de toute façon, tout cet enthousiasme sur l’emploi semble maintenant légèrement prématuré puisque l’INSEE a livré ses chiffres effectifs du troisième trimestre 2021 et situe notre taux de chômage à 8,1 % de la population active France hors Mayotte, après 8,1 % au quatrième trimestre 2019 (avant la pandémie), des hauts et des bas non significatifs de 7 % à 9 % au cours de l’année 2020 (au plus fort des restrictions d’activité) et un rétablissement aux alentours de 8,0 % en 2021 (reprise de l’activité) : De son côté, la direction de la statistique du ministère du Travail (ou DARES) a fait de même et il s’avère que le nombre de demandeurs d’emploi sans aucun emploi (catégorie A) en France entière hors Mayotte est revenu peu ou prou à son niveau de fin 2019, soit un peu plus de 3,5 millions de personnes. Si l’on tient compte des personnes ayant eu un emploi de courte durée dans le trimestre (catégories B et C) puis celles actuellement en stage, formation ou emploi aidé (catégories D et E), le chiffre monte à 5,9 puis 6,7 millions, soit assez nettement plus qu’en 2019. J’ai récapitulé tous ces éléments chiffrés dans le tableau ci-dessous. Pour en faciliter la lecture, voici quelques explications préalables sur nos deux suivis du chômage : Méthode statistique1  La DARES comptabilise les chômeurs effectivement inscrits dans les listes de Pôle emploi tandis que l’INSEE se fonde sur une enquête trimestrielle portant sur un échantillon représentatif de 110 000 personnes selon les critères du Bureau international du travail ou BIT. Halo autour du chômage de l’INSEE  Nombre de personnes désireuses de travailler mais non comptabilisées parmi les demandeurs d’emploi car non immédiatement disponibles ou n’effectuant pas de recherche active. Les chiffres de l’Allemagne et des Pays-Bas Donnés à titre de comparaison ils sont issus des publications de l’Union européenne qui collecte les statistiques d’emploi des États membres sur la base des recommandations du BIT. Chômage France entière (hors Mayotte) fin 2019, fin 2020 et au troisième trimestre 2021 Sources : Dares (2019 & 20, 2021) – Insee – Eurostat (2019 & 20, 2021) – Milliers ou % Alors oui, on peut dire comme Bruno Le Maire que la France a retrouvé cet automne le niveau d’emploi d’avant la crise du covid. Tout est revenu à l’identique dans ce pays « pas comme les autres » qui se fait une gloire d’être plus généreux et plus épris de justice qu’ailleurs dans le monde – système social lourdingue inchangé, bureaucratie tatillonne inchangée, État en première ligne pour faire des plans de développement pour les autres alors qu’il est incapable de se gérer lui-même. Un changement, cependant, et de taille : la dette publique est passée de 98 à 115 % du PIB en 2020. D’après l’INSEE, elle se montait à 2376 milliards d’euros à fin 2019 et elle atteint maintenant 2762 milliards. Un alourdissement spectaculaire de près de 400 milliards en quelques mois qui ne signifie qu’une seule chose : les prélèvements obligatoires que M. Le Maire se flatte d’avoir baissés ou de ne pas avoir augmentés, alors qu’à 45 % du PIB ils sont déjà parmi les plus élevés du monde développé, seront nos impôts futurs voire les impôts de nos enfants. De bons résultats… en apparence Il n’empêche que le gouvernement empile savamment les motifs de satisfaction. Non seulement le taux de chômage a retrouvé son niveau de 2019, mais le taux d’activité (incluant les personnes en recherche d’emploi) et le taux d’emploi se redressent nettement après le repli dû aux restrictions anti-covid : Sources : INSEE (2019 – 2020 – 3T 2021 ) – Note : Les données soulignées sont issues des publications de l’INSEE, les autres données sont calculées à partir des précédentes. Le taux d’activité serait même à son plus haut niveau depuis que l’INSEE le mesure au sens du BIT (1975) et il dépasse son niveau d’avant crise. C’est du reste le point que la ministre du Travail Elisabeth Borne met en avant pour expliquer que malgré le rebond économique de 2021 – croissance de 6,25 % prévue sur l’année – le taux de chômage peine à descendre en dessous d’une sorte de plancher de verre à 8 % : « Le paradoxe, c’est que le taux de chômage ne baisse pas. Pourquoi ? C’est parce que, avec la reprise économique et le nombre important d’offres d’emploi, certaines personnes qui ne cherchaient plus de travail se sont remises à chercher. » La limite de ce genre d’explication, c’est que si personne ne se met à chercher du travail ou si des personnes qui en cherchaient n’en cherchent plus, le taux de chômage sera forcément en baisse. On le voit très bien chez les seniors de 50 à 64 ans : au troisième trimestre 2021, le taux d’activité y est plus bas que la moyenne française (69,5 % contre 73,5 % et même 60 % pour les 55-64 ans) et le taux de chômage nettement plus agréable qu’en France entière (5,9 % contre 8,1 %). Mais l’effet est trompeur. Non pas que le dynamisme du marché du travail soit fabuleux pour cette tranche ; simplement, peu nombreuses sont les personnes en recherche d’emploi, en raison notamment de départs en retraite précoces par rapport aux 64 ans qui marquent la limite du groupe. À l’inverse, chez les 15-24 ans, le taux d’activité est nettement plus bas (41,1 %) en raison du lycée et des études supérieures, mais ils sont proportionnellement beaucoup plus nombreux à rechercher du travail, d’où un taux de chômage de 20 %. Si l’on compare la France aux autres pays de l’OCDE, et notamment à ses grands voisins européens, on constate que ses taux d’activité sont systématiquement plus bas. C’était vrai en 2019 : Taux d’activité, OCDE 2019 Taux d’emploi, OCDE 4T 2019 Et c’est toujours vrai en 2021 (ici) : Taux d’activité, OCDE, 2T 2021
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« Maison commune » rassemble la macronie pour les législatives

Par Laurent Sailly. « Ensemble citoyens ! » sera officiellement lancé le 29 novembre avec un meeting à la Maison de la Mutualité à Paris, cinq mois avant l’élection présidentielle de 2022, selon une source parlementaire rapportée par Franceinfo mardi 23 novembre, confirmant une information de BFM TV. C’est à l’hôtel de Lassay, résidence parisienne du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, qu’une dizaine de dirigeants des principaux courants qui composent la majorité avait rendez-vous pour diner, mercredi 17 novembre dernier. Autour de l’hôte de la soirée, on pouvait trouver l’ancien Premier ministre Édouard Philippe (Horizon), François Bayrou président du MoDem, le chef de file des députés LaREM Christophe Castaner, François Patriat le président du groupe macroniste au Sénat, ou encore Olivier Becht qui dirige le groupe Agir au Palais-Bourbon. Après plusieurs semaines de réunion, il s’agissait de valider le nom du mouvement qui les réunira en vue des proches échéances électorales, présidentielles et législatives. Il faudra plus de 4 heures de discussion pour que les dirigeants de la majorité présidentielle s’entendent pour lancer un nouveau mouvement, « Ensemble citoyens », avec un objectif en tête : afficher un seul candidat par circonscription pour les prochaines législatives. Mais cet accord ne doit pas cacher les réticences d’Édouard Philippe. Un objectif commun : les législatives de 2022 Pour les dirigeants de la majorité présidentielle, il ne fait aucun doute d’une part qu’Emmanuel Macron sera candidat à sa propre succession et, d’autre part qu’il sera réélu. Les différentes composantes de la majorité – LREM, MoDem, Horizons, Agir, Terres de progrès, En Commun – ont trouvé un terrain d’entente autour de trois accords fondamentaux. Le premier paraît une évidence : le soutien entier à Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle de 2022. Les deux autres laissent entrevoir la faiblesse du mouvement et des inquiétudes évidentes au sujet des résultats des législatives. D’abord, la « maison commune » n’est pas un nouveau parti. Un participant au diner du 17 novembre résume : C’est plus qu’une bannière commune, mais ce n’est pas non plus un parti unique dans lequel chacun se fondrait. Selon un ministre proche d’Édouard Philippe : C’est une bannière, juste une bannière, et chacun restera chez soi. Aussi est-il laissé la possibilité aux différents partis qui composeront « Ensemble citoyens ! » de mettre en place des coopérations renforcées (ce qui semblerait devoir être le cas entre LREM et MoDem) voire des fusions (Horizons et Agir seraient sur cette voie). Il ne faut pas être un analyste politique expérimenté pour imaginer en 2022 une réélection massive des députés LaREM sortants. Même avec la dynamique d’une éventuelle réélection d’Emmanuel Macron liée à l’inversion du calendrier électoral, les projections semblent, au mieux, donner une majorité relative à la majorité présidentielle au Palais Bourbon. Aussi, afin d’éviter les combats fraternels, l’accord prévoit un candidat commun dans toutes les circonscriptions pour les élections législatives, avec une instance chargée d’harmoniser les choix des uns et des autres. Le combat des chefs d’Ensemble Citoyens La maison commune sera-t-elle capable de résister aux egos ? Un quadriumvirat –  Richard Ferrand, François Bayrou, Édouard Philippe et Jean Castex – dirigera la nouvelle structure de façon collégiale. Pourtant, et depuis Philippe I le torchon brûle entre le Havrais et le Béarnais. D’un côté, François Bayrou craint que son parti ne soit lésé lors de l’attribution de circonscriptions gagnables au profit de l’ancien Premier ministre. Le maire de Pau estime « avoir été très loyal au président pendant tout le quinquennat », confiait un député centriste auprès de BFMTV.com en octobre dernier. De l’autre, le maire du Havre « se voit comme celui qui va peser dans le prochain quinquennat par le biais d’un futur groupe à l’Assemblée. Il fait très attention à ce que Bayrou ne récolte pas trop d’attention… et de députés à la fin », expliquait à BFMTV.com un député de l’aile droite de la majorité. Et déjà un couac chez Ensemble Citoyens La soirée lors de laquelle ces partis jetteront les bases de cette association se tiendra à la Maison de la Mutualité à Paris, le lundi 29 novembre. Pourtant, initialement, le bureau exécutif de LaREM avait fixé la date du 28 novembre, et d’ailleurs, la Maison de la Mutualité avait retenu cette date. Mais il semblerait qu’Édouard Philippe (dont c’est la date anniversaire) n’a pas été consulté. Or l’ancien Premier ministre a longtemps été réticent à la création de cette maison commune tout en rappelant son soutien indéfectible au président de la République. Mais pour les cadres LaREM, le temps presse. En effet, la cinquième vague de l’épidémie de la Covid-19 semble reprendre et côté politique, la droite républicaine occupe le terrain avec ses primaires. Afin de ne pas froisser les susceptibilités et face à ce timing serré, on apprend ce mardi matin que la cérémonie officielle était reportée d’une journée, soit au 29 novembre. Après des mois de tractations, Emmanuel Macron a désormais une majorité formellement réunie derrière lui. Il ne reste donc plus qu’une seule inconnue : la date de son entrée en campagne officielle. Ces articles pourraient vous intéresser: Édouard Philippe veut sa part du gâteau Que reste-t-il de la « deuxième gauche » ? Les « réformes » d’Emmanuel Macron entre étatisme et écologisme Européennes : RN et LREM dominent en France mais s’isolent en Europe
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La crise de l’hôpital atteint des niveaux inquiétants

Par Bernard Kron. On entend très peu de propositions réalistes au sujet de la crise de la santé dans les débats. Les sénateurs harcelés dans leurs circonscriptions en perdent leur sang froid et proposent des solutions aberrantes comme le conventionnement sélectif. La France devrait disposer d’un excellent système de soins car les dépenses pour la santé représentent une part de sa richesse nationale plus élevée que la moyenne des autres pays développés, soit 12 % du PIB pour la seule consommation des soins et biens médicaux, les honoraires médicaux ne représentant plus que 10 % de ces dépenses. Sur les 787 milliards d’euros dépensés chaque année pour la protection sociale, la dépense moyenne par habitant est de 11 800 euros. Ainsi, 270 milliards d’euros lui sont consacrés. Malgré cela, tout va de plus en plus mal malgré le Ségur de la santé. Malheureusement avec la covid, les recettes de l’État sont compromises par un chômage élevé et par des mesures de sauvetage des entreprises menacées de faillite par la pandémie. Heureusement, l’économie est repartie. La suradministration, la multiplication des normes, des agences et des lois santé sont quelques exemples des défis à relever face à des soignants exaspérés. Les fraudes à la carte vitale, dénoncées par Charles Prats rendent impossible d’atteindre un équilibre sans régler ce scandale. Un bouleversement profond de tout le système pointe à l’horizon. Avec les déficits, comment procéder au financement de la cinquième branche adopté par l’Assemblée nationale ? Tout doit être reconstruit. Les études de médecine La fausse réforme de la première année avec le PASS/LAS pour accéder à la deuxième année est un trompe-l’œil. Certaines universités donnent 70 % de la note lors d’un oral très court sur des sujets divers comme la surproduction des voitures ou la grande barrière de corail. La sélection s’opère donc après la première année sur des critères non médicaux et élimine ainsi souvent les meilleurs. Sur les 60 000 étudiants en L1 seulement 10 000 seront admis en L2, ce qui est insuffisant pour repeupler les déserts médicaux, d’autant que plus de 20 % de ces étudiants changeront d’orientation. Sans le dire, l’État compte sur les assistants médicaux et les délégations de tâches pour régler ce problème… il se trompe. Depuis que j’ai posé mon bistouri, la situation se dégrade à ma grande tristesse. La prise en charge de l’épidémie de Covid-19  a été compromise par l’impréparation de l’État, l’absence de masques et la pénurie de personnels soignants. L’incroyable paralysie du système à cause de l’inertie de son administration devrait interpeller les décideurs. On ne soignait plus, on attendait. De nombreux malades en sont morts. Il a fallu confiner pour ne pas submerger l’hôpital et annuler les interventions chirurgicales non urgentes. De nombreuses interventions sont en attente et de nombreux blocs opératoires restent fermés. En France on meurt de maladies aiguës ou de soins inadaptés. La suppression des concours hospitaliers a fait disparaître l’élitisme moteur de nos métiers. Les élites médicales sont en effet indisciplinées et dérangent le monde politique. Il fallait donc les abattre. À terme, le but réel est de remplacer les médecins de famille par des officiers de santé qui s’appuieront sur l’Intelligence artificielle en gardant les médecins référents comme chef d’orchestre. Chercher à être honoré à titre personnel pour le service rendu et la compassion  manifestée est devenu une attitude suspectée de paternalisme. Le médecin devenu agent de santé publique n’est désormais plus reconnu pour un acte libre et personnel, mais payé par l’État. On le récompensait en applaudissant et en lui donnant des médailles. Maintenant, s’il n’est pas vacciné, il est accusé d’être responsable de la diffusion de la maladie. Le système de soins et la crise de l’hôpital À l’automne 2020 la pandémie a conduit à un reconfinement. Elle a perturbé tout le système de soins. Cette vague automnale ne sera pas la dernière et fait craindre le pire car les personnels sont épuisés et démissionnent. Refonder le système de santé et l’Hôpital sera difficile car l’économie menace de s’écrouler. Le Premier ministre dont c’est la mission ne pourra pas mener à bien la restructuration de tout le système. Il était en effet déjà à la manœuvre dans le passé et donc l’un des acteurs néfastes de cette crise. Le Ségur de la santé est un mirage car il est piloté par ceux qui depuis plus de 20 ans sont à l’origine de cette crise. Une augmentation de salaire de 200 euros en moyenne ne calmera pas les esprits car les personnels sont à bout. Les drames qui se sont multipliés malgré le dévouement admirable de tous les soignants ont démontré les faiblesses et les failles de l’Hôpital. Même pour les traitements précoces on est resté dans le flou laissant peser l’incertitude sur leur efficacité. Rien n’a été fait pendant l’été pour préparer les hôpitaux à ces vagues. Tout était pourtant prévisible comme je l’annonce dans mon livre Blouses Blanches : pas de recrutements car pas assez de candidats à la sortie des écoles ; pas d’étudiants formés en fin de cycle aux gestes de base de la réanimation après les vagues précédentes ; il manque toujours 6000 lits en service de réanimation. La haute administration a paralysé toute la chaîne de soins. Un État centralisateur dirigé par des énarques ne peut pas comprendre qu’il faut laisser les soignants faire leur métier car dans ces écoles les hauts fonctionnaires apprennent le contraire. Tout miser sur les vaccins est une erreur car l’immunité est courte et les vaccinés restent transmetteurs. Les gestes barrières, que l’on soit vacciné ou non, doivent être maintenus. Conclusion Toutes ces erreurs et ces mensonges ont eu des conséquences sur le niveau de confiance des Français par ailleurs nombreux à ne pas pouvoir trouver de médecin. Cette situation devrait avoir une influence majeure sur les prochaines élections présidentielles. Quel candidat comprendra que la santé est une priorité majeure et que sans soignants bien formés et en nombre suffisant l’hôpital va s’écrouler ? Il faudra bien trouver des financements pour former des soignants et mettre en place la cinquième branche pour la dépendance. Je propose des solutions simples et économes qui permettraient de sortir la santé du gouffre qui la menace. Qui voudra les mettre en œuvre ? 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La Covid-19 a rendu les démocraties plus autoritaires

Par Eric Boehm. Un article de Reason La pandémie de Covid-19 contribue à un déclin significatif des valeurs démocratiques à travers le monde, de nombreux pays ayant pris des mesures agressives et autoritaires pour tenter d’enrayer la circulation du virus. Si vous n’avez pas vécu sous une pierre ces deux dernières années, ce n’est probablement pas une surprise. Pourtant, un nouveau rapport de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale, une organisation mondiale à but non lucratif basée en Suède, offre un aperçu complet de la tendance inquiétante à l’érosion démocratique – une tendance qui a été favorisée par la pandémie, même si ses racines sont plus profondes. L’institut avertit : Le monde devient plus autoritaire, les régimes non démocratiques devenant encore plus effrontés dans leur répression et de nombreux gouvernements démocratiques souffrant d’un retour en arrière en adoptant leurs tactiques de restriction de la liberté d’expression et d’affaiblissement de l’État de droit, exacerbées par ce qui menace de devenir une « nouvelle normalité » de restrictions Covid-19. Selon le groupe, le nombre de pays qui deviennent plus autoritaires est trois fois supérieur au nombre de pays qui se rapprochent de la démocratie. Cette année est la cinquième année consécutive où la tendance va dans ce sens, la plus longue période ininterrompue d’évolution pro-autoritaire depuis que l’IDEA a commencé à suivre ces paramètres en 1975. Bien sûr, cette tendance est antérieure à la pandémie de Covid-19, mais les réponses gouvernementales au virus ont aggravé la situation. Selon le rapport de l’IDEA, un certain nombre de pays démocratiques – le rapport mentionne spécifiquement les États-Unis dans cette rubrique – ont mis en œuvre des mesures covid « qui étaient disproportionnées, illégales, indéfinies ou sans rapport avec la nature de l’urgence ». Ces mesures comprennent des restrictions de voyage et l’utilisation de « pouvoirs d’urgence qui ont parfois mis les Parlements sur la touche ». Les démocraties en danger Ces deux dernières années ont en effet été marquées par de nombreux exemples de pouvoirs gouvernementaux inédits aux États-Unis, qu’il s’agisse de fermetures d’entreprises à l’échelle d’un État, au cours desquelles les gouverneurs ont décrété que certaines d’entre elles étaient « essentielles », ou des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), avec le soutien des administrations Trump et Biden, qui ont rendu presque impossible l’expulsion des locataires mauvais payeurs par les propriétaires. Il a fallu attendre ce mois-ci pour que les États-Unis rouvrent leur frontière avec le Canada pour les voyages supposés « non essentiels« , même s’il n’y avait probablement aucune justification valable pour fermer la frontière en premier lieu. En dehors des États-Unis, des pays comme l’Autriche et l’Australie continuent de renforcer les restrictions autoritaires sur les interactions publiques et le comportement économique, même pour les personnes vaccinées. Selon le rapport, 69 pays ont fait de la violation des restrictions du covid un délit passible d’emprisonnement, les deux tiers de ces pays étant ceux que le groupe considère comme des démocraties. L’Albanie et le Mexique ont les lois les plus punitives, autorisant des peines de prison de 15 ans et 12 ans, respectivement, pour la violation des protocoles liés à la pandémie. Plus de 20 % des pays ont utilisé leur armée pour faire respecter les contrôles liés aux mesures covid, ce qui, selon le rapport, pourrait contribuer à « la normalisation d’une vie civile de plus en plus militarisée après la pandémie ». Dans le même temps, 42 % des pays ont mis en place des applications volontaires ou obligatoires pour la recherche des contacts, ce qui peut être efficace pour freiner la propagation du virus mais crée de nouvelles opportunités de surveillance gouvernementale dans un monde post-pandémique. L’IDEA est particulièrement préoccupée par les huit régimes non démocratiques (Azerbaïdjan, Bahreïn, Chine, Kazakhstan, Qatar, Singapour, Thaïlande et Turquie) où ces applications ont été rendues obligatoires pour tous les résidents utilisant un smartphone. Pendant ce temps, certains responsables de la santé publique en Amérique souhaitent des restrictions encore plus agressives. Rochelle Walensky, directrice du CDC, a récemment fait l’éloge des « mesures de confinement très strictes » déployées par la Chine, un pays qu’aucune démocratie saine ne devrait prendre pour modèle de bonne politique. La montée du populisme Mais si le Covid-19 a été la cause aiguë d’une grande partie du recul de la démocratie au cours des deux dernières années, le rapport de l’IDEA indique qu’une menace plus insidieuse se cache derrière la pandémie : La montée des partis illibéraux et populistes au cours de la dernière décennie est un facteur explicatif clé du recul et du déclin de la démocratie. Ces partis cherchent à obtenir le pouvoir afin de pouvoir démanteler les contrôles de l’autorité gouvernementale, notamment la liberté d’expression et les politiques destinées à protéger les droits des minorités. En effet, comme l’a fait remarquer Stephanie Slade de Reason, certains des principaux défenseurs du tournant américain vers l’illibéralisme affichent désormais ouvertement leur adhésion à l’autoritarisme. Cette tendance à adopter une politique de « volonté de puissance » revient à déclarer que « ce qui compte avant tout, c’est de s’assurer que notre tribu est dominante ». Ce n’est pas un bon signal pour la démocratie, ni pour la préservation de la liberté humaine. Cette volonté de puissance sert également à masquer les aspects absurdes de leurs idées. Par exemple, le sénateur Josh Hawley veut donner davantage de pouvoir au département du commerce pour décider quels produits peuvent être légalement achetés et vendus aux États-Unis – alors qu’il a voté contre la confirmation de la secrétaire au commerce Gina Raimondo. Il veut littéralement donner plus de pouvoir à quelqu’un qui, selon lui, n’est pas qualifié pour ce poste. De même, les efforts de l’aile gauche pour abolir l’obstruction parlementaire au Sénat sont facilement exposés comme rien de plus qu’un coup de force en demandant aux défenseurs comment un Sénat sans obstruction parlementaire aurait fonctionné pendant la présidence de Donald Trump – une tactique que Jonathan Swan d’Axios a récemment utilisée avec beaucoup d’effet dans une interview avec la représentante Rashida Tlaib. Sous diverses formes et malgré des incohérences internes, ces sentiments illibéraux et populistes semblent se renforcer. Les pouvoirs gouvernementaux étendus pendant la pandémie offrent un prix encore plus alléchant aux politiciens qui utiliseraient le pouvoir de l’État pour diriger la société à l’avenir. Dans la préface du rapport, Kevin Casas-Zamore, secrétaire général de l’IIDEA écrit : Comme dans de nombreux autres aspects de la vie, la pandémie de Covid-19 a accéléré et amplifié les tendances politiques préexistantes tout en ajoutant une toute nouvelle pléthore de défis sans précédent aux démocraties qui étaient déjà sous pression. […] La victoire humaine monumentale obtenue lorsque la démocratie est devenue la forme de gouvernance prédominante est maintenant suspendue dans la balance comme jamais auparavant. Traduction Justine Colinet pour Contrepoints — Sur le web Ces articles pourraient vous intéresser: Confinement : pourquoi enfermer des non-malades asymptomatiques ? 66 millions de procureurs ? Non, une demande de démocratie insatisfaite Le sénat refuse d’endosser la responsabilité du déconfinement Réouverture des écoles : une décision politique contre le bon sens sanitaire
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États-Unis : avec Rittenhouse, les médias n’ont rien appris

Par Pierre-Guy Veer. Plus qu’une erreur, leur biais aveugle est une faute. Lors de sa présidence, Donald Trump accusait constamment les médias de créer des fausses nouvelles. Ils lui ont constamment donné raison et malgré son départ, continuent de montrer que ses paroles sont une vérité de La Palisse. Le traitement médiatique de l’information aux États-Unis Ce fut évident depuis quelques semaines lors de la couverture du procès de Kyle Rittenhouse, adolescent de 17 ans lors des faits et innocenté de toutes les accusations pesant contre lui. Lors des manifestations « surtout pacifistes » après la mort de George Floyd et d’autres Noirs tués par la police, les émeutiers ont pillé plusieurs villes sans que la police n’intervienne – conformément aux ordres des autorités municipales. Jamais – ou si peu – ces personnes n’ont été qualifiées de terroristes. En fait, des médias ont même permis à certains de redéfinir le sens du mot violence, afin d’en exclure la destruction de la propriété. Laissées à elles-mêmes, les entreprises touchées ou menacées n’avaient pas d’autres choix que de se défendre. Entre en scène Rittenhouse, qui s’est rendu à Kenosha, Wisconsin, pour prêter main forte aux locaux. Attaqué de toutes parts par plusieurs personnes, il a tué deux de ses assaillants et en a blessé un troisième. Savoir s’il devait ou non se trouver là est sans importance, surtout si on considère que l’une de ses victimes avait parcouru une plus grande distance pour se rendre à Kenosha. Regardons plutôt la « job de bras » des médias et de la justice à son égard. En effet, selon ce juge, le procureur régional a porté des accusations contre Rittenhouse 48 heures après les faits, donc avant même toute enquête préliminaire. Si cette étape n’avait pas été sautée, on aurait vu que la victime encore vivante était l’agresseur – ce qu’il a confirmé lors du procès. Quant aux médias, ils ont traité Rittenhouse de tous les noms. Un réseau a même été banni pour avoir suivi les jurés de trop près. Des politiciens (devinez leur allégeance) ont même eu le culot de dire que les deux personnes tuées étaient là simplement pour défendre la cause des Noirs alors que l’un d’eux, au dossier criminel chargé, portait une arme illégale sur lui. Pendant ce temps-là, les médias ignorent presque entièrement le procès de Ghislaine Maxwell, proche du pédophile présumé Jeffrey Epstein qui aurait gâché des dizaines de vies au profit de clients très influents… Ne pas reconnaître ses fautes Aussi pendant ce temps, les médias tairont leur plus grande faute des dernières années : le dossier de la collusion russe. Monté de toutes pièces sur des preuves chancelantes comme le procès de Rittenhouse, il était encore plus énorme que le scandale du Watergate ayant conduit à la chute de Richard Nixon. Mais maintenant que ça s’est révélé faux, les médias vont tenter de le cacher dans un trou de mémoire. Au 21 novembre, « Steele Dossier » (le nom médiatique de toute cette affaire) n’a que 10 occurrences durant les neuf derniers mois sur CNN, aucune sur MSNBC depuis presque deux années, moins de 10 portent sur le scandale sur ABC, deux pour tout 2021 sur CBS et NPR, et cinq sur le New York Times. Bref, sans le vouloir, trop de médias aux États-Unis donnent de nouveau raison à Donald Trump : ils sont des pourvoyeurs de fausses nouvelles. De leurs accusations gratuites contre Rittenhouse à leur omission sur le dossier Steele, ils prouvent qu’ils sont gouvernés par les émotions et non la raison. Si les démocrates perdent effectivement le pouvoir l’an prochain, comme les élections en Virginie le laissent présager, les médias devront sérieusement procéder à leur examen de conscience. Ces articles pourraient vous intéresser: « Let’s go Brandon ! » Le slogan anti-Biden devenu viral aux États-Unis Zemmour : le coup de pouce involontaire des médias Comment les élections américaines m’ont pourri la vie Médias américains : le coup de grâce ?
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