mercredi 26 août 2020

Contrepoints Podcast #8 – La culture victimaire avec Peggy Sastre (2/2)

Par Pierre Schweitzer. Épisode #8 (partie 2) Suite de l’épisode précédent. Peggy Sastre est journaliste, auteur, et docteur en philosophie des sciences. Elle publie régulièrement sur des sujets d’actualité dans des revues telles que Slate, Marianne, Le Point et Causeur. Très critique à l’égard des tendances marxisantes et identitaires du mouvement féministe post-moderne intersectionnel, elle défend sans relâche la liberté d’expression aujourd’hui attaquée de toutes parts. Interview et production par Pierre Schweitzer. Pensez à vous abonner et faites-nous part de vos commentaires. Si le lecteur audio contenant l’épisode ne s’affiche pas dans l’article, cliquez directement ici pour l’écouter.� Programme :  03:24  â€“ Homosexualité et évolution 13:51 – Menaces modernes sur la liberté d’expression 39:45 – Des alternatives décentralisées aux grandes plateformes 54:23 – Lutte contre la censure ou entre-soi de libres penseurs ? 1:04:05 – #MeToo, #BalanceTonPorc, les dérives modernes du féminisme 1:12:48 – L’affaire Roman Polanski 1:20:05 – Que reste-t-il à conquérir pour le mouvement féministe ? Liens mentionnés dans l’émission :  – Jacques Balthazart, biologie de l’homosexualité https://www.amazon.fr/Biologie-lhomosexualité-homosexuel-choisit-lêtre/dp/2804700372 – Nadine Strossen https://en.wikipedia.org/wiki/Nadine_Strossen  – Comment les méthodes radicales diminuent le soutien aux mouvement sociaux https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2911177 – Le point sur la situation de la libre parole sur les campus américains https://www.cato-unbound.org/2016/01/04/greg-lukianoff/campus-free-speech-has-been-trouble-long-time Les ouvrages de Peggy Sastre : – La Haine Orpheline https://www.amazon.fr/Comment-rester-serein-monde-colère/dp/2843379261/ – Comment l’amour empoisonne les femmes https://www.amazon.fr/gp/product/2843378265/ – Ex-utero, pour en finir avec le féminisme https://www.amazon.fr/Ex-utero-Pour-finir-féminisme/dp/2842713885/  – La domination masculine n’existe pas https://www.amazon.fr/domination-masculine-nexiste-pas/dp/2843377811 – Le compte Twitter de Peggy https://twitter.com/nikitakarachoi  Pour nous contacter :  redaction@contrepoints.org pierre.schweitzer@liberaux.org Sur Twitter : @Schweitzer_P   Vous pouvez soutenir ce travail bénévole en faisant un don : https://www.contrepoints.org/aider-contrepoints Retrouvez les épisodes précédents : #0 avec Emmanuel Martin  #1 avec Stéphane Courtois #2 avec Frédéric Prost #3 (partie 1) avec Jean-Pierre Chamoux #3 (partie 2) avec Jean-Pierre Chamoux #4 avec Frédéric Mas #5 avec Nicolas Marquès #6 (partie 1) avec Daniil Gorbatenko #6 (partie 2) avec Daniil Gorbatenko #7 avec Ferghane Azihari #8 (partie 1 avec Peggy Sastre) Ces articles pourraient vous intéresser: Contrepoints Podcast #8 – Biologie et sciences humaines, avec Peggy Sastre (1/2) Contrepoints Podcast #6 avec Daniil Gorbatenko, économiste et activiste libéral russe (1/2) Contrepoints Podcast #5 – Tout comprendre sur les retraites, avec Nicolas Marquès Liberté d’expression : les propos de Finkielkraut sont-ils inacceptables ?
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Protéger l’environnement par le marché libre

Par Shawn Regan et Tate Watkins. Un article de The Foundation for Economic Education Lorsque Terry Anderson et Donald Leal ont publié la première édition de leur ouvrage L’écologie par le marché libre en 1991, leurs idées ont été reçues avec des avis mitigés. « L’écologie par le marché libre est un oxymore et les auteurs sont des benêts », selon un critique. La croyance dominante de l’époque faisait des marchés la cause de la dégradation de l’environnement et non sa solution. Et l’idée que l’on puisse mettre les droits de propriété au service de l’amélioration de la qualité de l’environnement était contraire à l’opinion populaire selon laquelle la protection des paysages naturels exigeait plus de réglementation et de gestion par l’État. Mais ce n’est plus le cas. De nos jours, les idées de l’écologie de marché libre sont appliquées de diverses manières novatrices. Les protecteurs de l’environnement utilisent de plus en plus les marchés, les contrats et les droits de propriété pour faire des ressources environnementales des actifs de valeur plutôt que des fardeaux. De plus, les décideurs publics admettent que les marchés ne sont pas les ennemis de l’environnement mais peuvent, au contraire, fournir de puissantes incitations à l’entretien des ressources. Comment ces idées sont-elles appliquées aujourd’hui pour transformer la protection de l’environnement ? Voici quelques exemples. Les marchés et les droits de propriété mettent fin à la tragédie des communs des pêcheries maritimes Les pêcheries océaniques sont un exemple classique de tragédie des biens communs.� Comme l’océan n’appartient à personne, personne n’a de véritable incitation à protéger ses ressources, ce qui rend l’océan sujet à la surpêche. Pendant des décennies, les États ont imposé des réglementations autoritaires pour lutter contre la surpêche, mais de telles restrictions ont rarement fonctionné. Le raccourcissement des saisons et les arrêts prématurés ont créé des comportements dangereux de compétition de « prime au plus rapide ». Il en résultait une course au gaspillage, souvent mortelle, néfaste aussi bien pour les poissons que pour les pêcheurs, lesquels tentaient de collecter le maximum de poissons avant la fin de la saison. Malgré la réglementation la surpêche a continué et beaucoup de stocks de poissons étaient au bord de l’épuisement. La situation a changé avec le développement de solutions alternatives à base de droits, connues sous le nom de quotas individuels transférables, ou « parts de captures ». Les quotas donnent aux pêcheurs le droit de prélever une fraction d’un total autorisé, droit déterminé chaque saison par les gestionnaires de pêcheries à un niveau durable. Les pêcheurs peuvent acheter, vendre ou louer des quotas entre eux et ils n’ont plus besoin de se précipiter pour pêcher. Il y a aussi une plus grande responsabilisation sur les prélèvements et une incitation à la préservation. Les résultats ont été impressionnants. Les réformes de la pêche basées sur les droits ont réduit la surpêche, ont contribué à enrayer la tendance à l’effondrement des pêcheries et ont permis d’augmenter les revenus des pêcheurs. Selon une étude sur les données de plus de 11 000 pêcheries dans le monde, les parts de captures ont contribué à stopper leur effondrement, voire à inverser la tendance. Elles ont aussi ralenti la « course au poisson » ce qui a amélioré la sécurité de la pêche et a permis aux consommateurs d’acheter des produits de la mer frais toute l’année. Aujourd’hui, il existe presque 200 programmes de parts de captures dans le monde, y compris plus d’une douzaine aux États-Unis. Les parts de captures sont aussi utilisées pour réduire les « captures secondaires Â», c’est-à-dire les espèces que les pêcheurs ramènent dans leurs chaluts sans l’avoir souhaité. Après l’échec des efforts antérieurs pour réglementer les captures secondaires, les gestionnaires d’une pêcherie au large de la côte ouest des États-Unis ont montré comment le marché et les droits de propriétés peuvent contribuer à traiter le problème. En 2011, la pêcherie des poissons de fond de la côte ouest a mis en place un programme octroyant à chaque pêcheur un portefeuille de droits de captures sur plusieurs espèces, y compris secondaires. Si un pêcheur dépassait son attribution il devait racheter des quotas – et en ce qui concerne les espèces surpêchées, le prix était dissuasif. Cela a donné à chaque navire de la flotte une bonne motivation pour éviter les espèces surpêchées qui finissaient auparavant comme captures secondaires, cet aspect essentiel du programme manquait aux réglementations des saisons de pêche précédentes. Après l’introduction des parts de captures la proportion d’espèces surpêchées prises par les chalutiers a diminué d’environ la moitié.  « Avant les parts de captures, une grande partie des prises d’espèces non ciblées étaient rejetées comme captures secondaires Â», selon un rapport administratif de 2015.  « Maintenant que ce soit dans un filet ou dans l’océan, elles sont traitées comme les ressources de valeur qu’elles sont. »  Résultat : les populations des espèces surpêchées ont commencé à augmenter à nouveau grâce aux droits de propriété et aux marchés, contrecarrant la tragédie des communs. Les marchés et les droits de propriété contribuent à résoudre de manière coopérative les conflits d’utilisation des ressources rares en eau Dans l’Ouest américain, les cours d’eau qui s’amenuisent menacent les poissons, l’habitat de la faune sauvage et les espaces de loisirs. Avec l’expansion du développement et la raréfaction de l’eau, le défi consiste à protéger le débit des cours d’eau tout en répondant aux besoins croissants de pompage vitaux pour les économies locales. Cela entraîne de fréquents conflits juridiques et politiques sur la répartition de l’eau. Les marchés de l’eau sont une solution pour résoudre ce genre de débats. Lorsque les droits sur l’eau sont clairement définis, vérifiables et transférables, les marchés fournissent une alternative viable aux batailles juridiques et politiques pour l’eau. En permettant aux utilisateurs de tirer avantage de la négociation, les marchés encouragent les pratiques de préservation et les transferts d’eau mutuellement profitables. Les marchés de l’eau mettent en relation des acheteurs et des vendeurs de droits sur l’eau afin de résoudre les demandes concurrentes pour divers usages, y compris le renforcement du débit de cours d’eau pour des loisirs et l’amélioration de l’habitat des poissons et de la faune sauvage. Grâce à des réformes au niveau des États ces dernières décennies, les droits sur l’eau peuvent à présent être achetés, loués ou donnés pour des besoins environnementaux dans la plus grande partie de l’Ouest – ce qui signifie que les besoins en eau incompatibles peuvent être résolus par la coopération au moyen d’échanges sur le marché, plutôt que par des conflits juridiques ou politiques. Cela n’a pas toujours été le cas. La doctrine d’appropriation antérieure, qui régit la manière dont les droits sur l’eau sont attribués dans l’Ouest des États-Unis, exige que l’eau soit utilisée « avec profit », ce qui signifie généralement qu’elle est détournée pour l’agriculture, les mines ou les municipalités. Ces exigences compliquent les choses pour ceux qui détiennent des droits sur l’eau car ils ne peuvent pas la laisser couler sans perdre leurs droits et il leur est interdit de transférer ces droits pour des usages écologiques. Aujourd’hui toutefois, beaucoup d’États de l’Ouest ont commencé à reconnaître les débits réservés comme bénéfiques et à autoriser l’échange volontaire de droits sur l’eau pour améliorer les débits – bien que le degré d’autorisation de ces échanges varie d’un État à l’autre. Néanmoins, ces changements ont ouvert la voie aux écologistes qui ont adopté une approche de libre marché pour restaurer les cours d’eau par le biais d’échanges commerciaux. En Californie, l’organisme à but non lucratif Scott River Water Trust paye des agriculteurs afin qu’ils ne pompent pas pendant certaines périodes d’étiage afin de protéger les saumons et les truites. Au Montana, Trout Unlimited a négocié des redevances sur l’eau avec des agriculteurs et des éleveurs pour protéger les populations autochtones de poissons tout en maintenant des exploitations agricoles viables. Et en Oregon, le Fonds Freshwater – précédemment Oregon Water Trust â€“ a contracté avec plus de 200 propriétaires terriens pour rétablir le débit de cours d’eau en utilisant diverses stratégies originales, y compris des acquisitions de droits permanents sur l’eau et des locations à court terme. Pourtant, dans beaucoup d’États, la réglementation et d’autres obstacles juridiques et politiques entravent un usage généralisé des marchés de l’eau. En 2019 par exemple, Audubon Society a conclu le premier contrat de location d’eau agricole au Nouveau Mexique pour des besoins de maintien du débit, une démarche qui a pris plusieurs années pour aboutir. À présent elle est devenue un modèle pour d’autres transactions dans cet État, ce que d’autres groupes, y compris Trout Unlimited, tentent d’obtenir. Bien qu’il reste des obstacles, les marchés de l’eau prouvent qu’ils peuvent favoriser la coopération plutôt que le conflit entre utilisateurs concurrents, promouvoir la préservation de la ressource et contribuer à alléger les effets économiques et écologiques de la rareté de l’eau maintenant et à l’avenir. Les terrains privés jouent un rôle important pour favoriser les réserves naturelles Les terrains privés jouent un rôle important mais souvent sous-estimé dans la préservation des avantages environnementaux publics qui nous sont chers, qu’il s’agisse de la santé de la faune sauvage, de la propreté de l’eau ou des espaces naturels. Toutefois, la manière dont ces ressources publiques sont liées aux terrains privés n’est pas toujours évidente. Voyons quelques exemples. Dans la zone périphérique du parc de Yellowstone, une étude récente a révélé à quel point des élans, des cerfs et d’autres espèces gérées par le public vivent sur des terres privées – en particulier de grands élevages et des terres cultivées. En utilisant des colliers GPS, les scientifiques ont montré que les hordes d’élans passent presque la moitié de leur temps sur des terres privées et dépendent presque entièrement de ranchs de basse altitude pendant les rudes mois d’hiver. Cette étude souligne un fait crucial : les élans et autres ongulés migrateurs qui attirent des millions de visiteurs dans la région chaque année – et remplissent les congélateurs de nombreux chasseurs chaque automne – dépendent pour leur survie des actions des propriétaires terriens privés. « Si vous êtes un touriste et que vous voyez des élans à Yellowstone, il y a de bonnes chances que ces élans dépendent pour leur habitat d’hiver de la propriété privée de quelqu’un Â», dit Arthur Middleton, un écologue de l’UC Berkeley qui étudie les migrations des élans de Yellowstone. Au travers des États-Unis, des propriétaires terriens privés fournissent leur habitat à des espèces chassées et non chassées. Dans l’ensemble, les terres privées hébergent plus de 75 % des zones humides du pays et plus de 80 % des pâturages. Les deux- tiers de toutes les espèces menacées ou en danger se trouvent aussi sur des terres privées. Ces exemples illustrent une réalité importante qui commence à être largement reconnue : la protection de l’environnement profite au public, mais ce sont souvent les propriétaires terriens qui en supportent les coûts – qu’il s’agisse de pertes directes induites par la présence de faune sauvage, telles que du fourrage perdu, des récoltes endommagées ou la transmission de maladies, ou des coûts indirects en termes de renoncement à utiliser leurs terres pour produire. Lorsque ces coûts sont élevés, la bonne volonté des propriétaires et leur capacité à continuer de fournir ces avantages publics peuvent être réduites. Le célèbre protecteur de l’environnement Aldo Leopold l’avait bien compris. En 1934 il a écrit que « ce qu’il faut encourager c’est l’utilisation de terres privées de manière à combiner les intérêts public et privé au plus haut point possible. » Aujourd’hui beaucoup de protecteurs de l’environnement suivent le conseil de Leopold en travaillant avec des propriétaires terriens privés pour trouver des solutions qui profitent à la fois aux humains et à la faune sauvage. Dans le Montana, PERC explore des moyens d’aider les éleveurs de bovins dans la zone périphérique du parc de Yellowstone à traiter le problème de la brucellose, une maladie transmise par les élans aux animaux d’élevage et qui provoque des avortements. Ce projet vise à développer un mécanisme d’assurance pour mieux gérer les risques financiers associés à la brucellose, qui peut être dévastatrice pour les éleveurs et miner leur soutien aux efforts de protection de la nature. L’outil permettrait de transférer une partie de risques de brucellose transmise par les élans au bétail vers d’autres parties qui acceptent de supporter une partie des coûts, ce qui inclut des organismes de protection de l’environnement, des groupes de sportifs et des investisseurs soucieux de la nature. PERC travaille aussi avec des propriétaires terriens de Paradise Valley dans le Montana pour élaborer des solutions basées sur le marché qui leur permettent de fournir un meilleur habitat pour des élans, des cerfs et d’autres espèces. Le projet explore la faisabilité de divers outils innovants, y compris des accords sur la présence de courte durée d’élans et des programmes de compensation de perte de fourrage. D’autres partenaires, comme l’Alliance des propriétaires terriens de l’Ouest et un groupe interdisciplinaire de chercheurs de PERC et de plusieurs universités, collaborent pour développer de nouvelles approches et solutions réglementaires qui aident les propriétaires privés à protéger l’habitat des élans et d’autres ongulés migrateurs. De tels efforts deviennent urgents. Les pressions pour développer et diviser de grandes exploitations sont préoccupantes dans la région. Alors que les populations de faune sauvage telles que les élans et les grizzlis continuent à croître, on demande aux propriétaires de porter des fardeaux de plus en plus lourds. Les risques de maladie causés par la brucellose sont aussi en augmentation. De nouvelles solutions pour aider les propriétaires terriens privées sont donc nécessaires. « À terme, la protection de l’environnement se contentera de récompenser les propriétaires privés qui protègent l’intérêt public » a écrit Leopold.  Avec 70 % des États-Unis qui sont des propriétés privées, la protection de l’environnement doit tenir la route du point de vue économique pour les propriétaires et, heureusement, les droits de propriété et les marchés aident à mettre ces incitations correctement en place. Les protecteurs de l’environnement créatifs utilisent les marchés pour fournir des espaces de vie sauvage Demandez à n’importe quel écologue et il vous dira que pour la protection de la vie sauvage l’habitat est essentiel. De plus en plus, les protecteurs de l’environnement trouvent des moyens innovants de restaurer ou de créer des espaces de vie – pas en faisant des procès ou en réglementant l’utilisation des terres, mais quelquefois tout simplement en payant des gens pour les fournir. Après que des années de sécheresse ont affecté les zones humides dans la vallée centrale de Californie, Nature Conservancy a élaboré une formule originale. Le groupe a mis en place un programme pour payer les producteurs de riz afin qu’ils laissent leurs champs inondés plus longtemps que d’habitude pour servir d’habitat aux oiseaux aquatiques qui migrent le long du corridor du Pacifique, un itinéraire de 6000 km depuis le détroit de Béring jusqu’en Patagonie. Les producteurs de riz de la vallée vident leurs champs habituellement en janvier, plusieurs mois avant que les oiseaux arrivent pour leur migration annuelle, mais un champ sec est bien peu intéressant pour des oies migratrices ou d’autres oiseaux aquatiques. Le programme baptisé BirdReturns, crée des marais temporaires saisonniers  garantissant aux nuées d’oiseaux un espace de vie pour une partie essentielle de leur voyage. « Si les oiseaux viennent ici et qu’il n’y a aucun champ inondé, ils pourraient manquer de l’espace nécessaire pour survivre » dit Brian Stranko, directeur du programme de Nature Conservancy pour l’eau. « Mais si nous payons les agriculteurs pour qu’ils inondent leurs champs lorsque l’arrivée des oiseaux est prévue, alors nous pouvons créer l’habitat dont ces oiseaux ont besoin. » Depuis le début du programme en 2014, plus de 100 agriculteurs ont participé à la création de 20 000 hectares d’habitat de court terme. Ailleurs, d’autres groupes trouvent des moyens originaux de contrats de protection de l’environnement. Dans le Montana, le programme Wild Sky opéré par l’organisme à but non lucratif American Prairie Reserve effectue des paiements directs aux éleveurs qui mettent en Å“uvre des pratiques favorables à la faune sauvage : espaces pour les élans, les antilopes d’Amérique, les ours et autres espèces. « Beaucoup d’éleveurs travaillent déjà à la protection de l’environnement, mais très peu d’entre eux sont effectivement rémunérés pour ça. » explique Daniel Kinka, un écologue de la vie sauvage de Wild Sky. « Nous pensons qu’en payant les gens pour le travail de protection qu’ils font déjà, ils seront davantage incités à continuer de faire ces travaux et à trouver de nouvelles et meilleures manières de protéger l’environnement à l’avenir. » Il y a de nombreux autres exemples. La Vermont Audubon Society a développé un label bird-friendly que les producteurs de sirop d’érable peuvent utiliser pour promouvoir leurs produits en échange d’une diversification de leurs forêts pour améliorer l’habitat des oiseaux. La National Wildlife Federation négocie des rachats de permis de pâturage dans la région de Yellowstone pour réduire les conflits avec les carnivores tels que le grizzly et le loup afin de limiter la propagation de maladies des moutons domestiques vers les hardes de mouflons sauvages. Et en Ouganda, les protecteurs de l’environnement ont payé des agriculteurs pour qu’ils laissent les forêts intactes afin de protéger l’habitat de chimpanzés en danger et séquestrer du dioxyde de carbone, un moyen qui a montré son efficacité pour combattre la déforestation du pays. La réglementation est souvent une entrave plutôt qu’une aide à la restauration des espèces menacées – mais ça commence à changer La plupart des espèces en danger dépendent au moins en partie de terrains privés pour leur habitat. Pourtant, selon la loi sur les espèces en danger, les propriétaires terriens qui fournissent l’habitat des espèces concernées ne reçoivent généralement aucun avantage – en fait, la présence d’espèces en danger peut même devenir une charge. Comme l’a fait remarquer un ancien administrateur de l’Office du poisson et de la faune, « les incitations sont à l’envers. Si j’ai un métal rare sur mon terrain, sa valeur augmente. Mais si un oiseau rare occupe la place, sa valeur disparaît. » Le pic à face blanche fournit un exemple..
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Le « jour du dépassement », une théorie mensongère

Par Michel Gay. (Tiré d’un article de Michael Shellenberger paru sur Forbes le 29 juillet 2019.) Depuis ce 22 août 2020 et jusqu’à la fin de l’année, l’humanité consommera plus de ressources que notre planète ne peut en produire de manière durable, selon le Global Footprint Network (GFN), qui détermine de telles dates depuis 1986. L’humanité utilise la nature 1,75 fois plus vite que les écosystèmes de notre planète ne peuvent se régénérer. Cela revient à utiliser 1,75 Terre. «�Les pays riches utilisent les ressources plus rapidement que les pays pauvres Â», explique le GFN. Les États-Unis, l’Australie, le Danemark et le Canada utilisent leurs ressources avant la fin du mois de mars, tandis que Cuba, le Nicaragua, l’Irak et l’Équateur ne le font pas avant décembre. Le « jour du dépassement Â» (Earth Overshoot Day) est fondé sur la notion « d’empreinte écologique » utilisée par le Fonds mondial pour la nature, le Programme des Nations Unies pour l’environnement et le développement humain, et l’Union internationale pour la conservation de la nature. Mais l’empreinte écologique est-elle un concept scientifique ? Non. En 2013, Michael Shellenberger avait déjà démystifié « le jour du dépassement Â» et le calcul de l’empreinte écologique en s’appuyant sur un article de la revue scientifique à comité de lecture, PLOS Biology, intitulé « La taille de la chaussure est-elle adaptée ? L’empreinte est-elle imaginaire ou réelle ? Â» Il avait révélé que cinq des six mesures qui composent l’empreinte écologique, y compris l’alimentation et l’activité forestière, étaient en équilibre ou excédentaires. Les seules émissions déséquilibrées étaient les émissions de carbone de l’humanité. Mais résoudre ce problème ne nécessite pas que les pays riches deviennent pauvres, ou que les pays pauvres restent pauvres, mais simplement de se tourner vers des sources d’énergies ne produisent pas ou peu d’émissions de carbone. Ce processus est connu sous le nom de « décarbonisation ». La France et la Suède sont les deux seuls pays au monde où les ressources énergétiques sont nettement décarbonées. Et ils ne l’ont pas fait en s’appauvrissant, mais en s’enrichissant grâce à l’utilisation de l’énergie nucléaire.  Aujourd’hui, la France produit une électricité émettant un dixième des émissions de carbone de l’Allemagne avec une électricité moitié moins chère, grâce au nucléaire. Comment les créateurs de l’empreinte écologique ont-ils masqué ce qu’ils avaient fait ?  En supposant tout simplement que le seul moyen de résoudre le changement climatique était d’accroître la surface des forêts pour absorber toutes les émissions industrielles de carbone. En d’autres termes, l’empreinte écologique convertit les émissions de dioxyde de carbone (CO2) en surface d’utilisation des sols, ignorant ainsi tous les autres moyens d’absorber ou de ne pas émettre de CO2. Pire encore Des forêts différentes absorbent le CO2 à des vitesses différentes dans le temps. Mais l’empreinte écologique définie par le GFN choisit arbitrairement un nombre unique pour représenter le taux d’absorption de carbone dans le temps pour toutes les forêts du monde.  La méthode pour calculer cette empreinte écologique est mieux connue sous le nom de « garbage in, garbage out Â» (entrer des données fausses dans un ordinateur conduit à des résultats faux). Le résultat de l’impact de l’empreinte écologique devrait donc conduire les pays développés riches comme les États-Unis, l’Europe et l’Australie à essayer de vivre comme les Cubains et les Nicaraguayens. Ou bien à reconvertir toutes les vieilles forêts du monde en forêts avec des arbres à croissance rapide. Le document de Michael Shellenberger publié en 2013 a été largement couvert par les médias, notamment par Scientific American, New Science, et même Le Monde, mais cela n’a pas empêché la Commission européenne et d’autres organismes gouvernementaux de reconnaître le « Jour du dépassement de la Terre Â» pour des raisons politiques et médiatiques. L’empreinte écologique et le jour du dépassement de la Terre ont été créés au moment même où les pays d’Europe occidentale et les Nations Unies ont adopté une approche néo-malthusienne des problèmes environnementaux. Que dit l’ONU ? Ironiquement, l’ONU préconise l’utilisation de combustibles à base de bois plutôt que le nucléaire. Dans un rapport de 1987 intitulé « Notre avenir à tous » (Our Common Future) les Nations Unies ont dénoncé le nucléaire et insisté pour que les pays pauvres utilisent le bois de chauffage. « Les pays pauvres en bois doivent organiser leurs secteurs agricoles de manière à produire de grandes quantités de bois et d’autres combustibles végétaux Â». L’auteur principal de ce rapport était Gro Brundtland, ancien Premier ministre de Norvège, un pays devenu riche dix ans plus tôt grâce à ses abondantes réserves de… pétrole et de gaz. Des personnalités comme Brundtland ont défendu l’idée que les pays pauvres n’avaient pas besoin de consommer beaucoup d’énergie, ce qui s’est révélé être totalement faux. La consommation d’énergie est étroitement liée au PIB par habitant, aussi bien aujourd’hui qu’auparavant lorsque les pays riches étaient eux-mêmes pauvres. Aucun pays riche ne dépend principalement du bois pour produire de l’énergie, tout comme aucun pays pauvre ne dépend principalement du nucléaire. « L’empreinte écologique Â» a autant de mérite scientifique que l’astrologie, la phrénologie et les théories de la Terre plate, et il est temps de la traiter comme une théorie pseudo-scientifique et mensongère. Un article initialement publié en juillet 2019. Ces articles pourraient vous intéresser: Le GIEC au pays des merveilles Les insectes disparaissent… la déontologie aussi Ces pseudo-sciences qui prolifèrent à l’Université Homéopathie : le faux médicament remboursé par la Sécu
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