vendredi 21 août 2020

Les prix du marché, l’essentiel d’une économie saine

Par Fabrizio Ferrari. Un article du Mises Institute Parmi les nombreux éclairages que Mises apporte avec son grand œuvre L’Action humaine, il y a des remarques d’une grande clarté au sujet du mécanisme de formation des prix, du rôle que les entrepreneurs jouent pour favoriser une allocation efficiente des ressources et en quoi le socialisme est délétère pour l’économie dans la mesure où il perturbe l’équilibre des relations entre prix, entrepreneuriat et allocation des ressources. Les prix et la valeur subjective Dans une économie de marché sans entrave, le mécanisme de formation des prix est l’outil qui contribue à l’allocation de ressources la plus efficiente – c’est-à-dire désirée par les consommateurs. Pourquoi cela ? Parce que les prix découlent des différentes valeurs subjectives que les êtres humains attachent aux divers biens et services offerts par l’économie. Lorsqu’un consommateur attribue au bien qu’il possède une valeur subjective inférieure au bien possédé par un autre et vice-versa, les deux échangent ce qu’ils ont – achat et vente. Selon les propres mots de Mises : «�C’est précisément la disparité de la valeur attachée aux objets échangés qui résulte dans leur échange.  Les gens achètent et vendent uniquement parce qu’ils apprécient les choses qu’ils cèdent moins que celles qu’ils reçoivent. Â» (L’action humaine, 1949). En procédant à des échanges répétés, les vendeurs découvrent la valeur subjective attachée à la consommation des biens par les demandeurs – c’est-à-dire la valeur de marché des biens. En d’autres termes ils comprennent qui est le consommateur qui attribue la plus forte valeur à un bien donné, permettant ainsi à chaque bien de trouver le propriétaire qui le désire le plus. Remarquons que l’appréciation de la valeur des biens est possible si et seulement si les biens sont la propriété privée des agents qui les échangent. En fait, sans la propriété privée des biens, les agents qui les échangent ne pourraient pas profiter du bénéfice qui récompense la découverte des personnes qui désirent le plus les biens qu’ils veulent échanger sur le marché – ils ne seraient pas en mesure de gagner la plus forte récompense possible lors de l’échange. De même, sans la propriété privée, les agents qui les échangent ne pourraient pas subir de pertes – sous la forme de désirs insatisfaits – en échangeant avec d’autres qui ne sont pas ceux qui désirent le plus les biens qu’ils fournissent. Entrepreneuriat et allocation des ressources Toutefois, avant d’être échangés et consommés, les biens de consommation doivent être produits : c’est là que les entrepreneurs entrent en scène. En fait les entrepreneurs sont mandatés par les consommateurs : ces derniers accordent de la valeur – et désirent – des biens particuliers ; ils fournissent donc aux entrepreneurs des motifs de découvrir quels sont ces biens désirés et de choisir les manières les plus efficientes (ainsi que les moyens de production) pour les produire. Ainsi les entrepreneurs font leur profit des différences spéculatives entre les coûts de production et le chiffre d’affaires des ventes aux consommateurs. Comme l’écrit Mises : « La direction de toutes les affaires économiques dans la société de marché est une tâche pour les entrepreneurs. À eux le contrôle de la production. Ils sont à la barre et pilotent le navire… Ils se doivent d’obéir inconditionnellement aux ordres du commandant de bord. Le commandant de bord c’est le consommateur… Si un homme d’affaires ne respecte pas strictement les ordres du public tels qu’ils lui sont transmis par la structure des prix du marché, il subit des pertes, il fait faillite et il est donc privé de son éminent poste à la barre. D’autres hommes qui ont mieux réussi à satisfaire la demande des consommateurs le remplacent. Â» (L’action humaine, 1949, c’est nous qui graissons). On comprend aisément que le rôle des entrepreneurs n’est pas facile du tout. Ils sont à la fois les propriétaires (ou les acquéreurs) des moyens de production – et assument donc le risque d’une allocation erronée de ressources rares, c’est-à-dire de mauvais investissements – et investis de la mission qui consiste à prévoir correctement les modèles, les quantités et les évaluations subjectives des biens demandés par les consommateurs. Et donc parmi leurs nombreux rôles, les entrepreneurs se doivent d’être des spéculateurs s’il en est : leur rôle (en partie) est de deviner correctement les désirs futurs des consommateurs, afin d’éviter les mauvais investissements et de faire des bénéfices. Si les entrepreneurs se trompent dans leurs spéculations au sujet de l’avenir, ils subissent des pertes. En fait les entrepreneurs commencent par payer d’avance pour acquérir les moyens de production et ils sont récompensés ultérieurement avec du chiffre d’affaires. Si les entrepreneurs n’interprètent pas correctement les désirs futurs des consommateurs – ils commencent par injecter de l’argent mais ne récoltent par la suite pas (suffisamment) de chiffre d’affaires. Comme l’explique Mises : « Les entrepreneurs s’égarent souvent. Ils payent leurs erreurs au prix fort… Et pourtant le véritable entrepreneur est un spéculateur, un homme qui n’hésite pas à utiliser son opinion sur la structure future du marché pour monter des affaires qui promettent des bénéfices… Il constate le passé et le présent comme les autres ; mais il juge l’avenir différemment Â» (L’Action humaine, 1949, c’est nous qui graissons). À la lumière de ce qui a été exposé jusqu’ici il est clair que les entrepreneurs sont des rouages essentiels et indispensables de la mécanique économique, du moins tant que dans le monde où nous vivons l’avenir est incertain et que les moyens de production d’usages alternatifs – et mutuellement exclusifs – sont rares. Le socialisme est économiquement impossible Voici le problème du socialisme : sans propriété privée les prix du marché – découlant des évaluations subjectives – ne peuvent pas se dégager, la formation des prix est compromise et les entrepreneurs ne peuvent plus apprécier les moyens de production selon leur utilité à satisfaire les attentes des consommateurs. Les entrepreneurs se retrouvent dépourvus d’outils de calcul utilisables pour la spéculation sur l’avenir et ne sont donc plus en mesure de décider comment allouer les moyens de production.  Selon les propres termes de Mises : « Le profit indique à l’entrepreneur que les consommateurs approuvent ses initiatives ; la perte indique qu’ils les désapprouvent. Le problème du calcul économique socialiste est précisément celui-ci ; le fait qu’en l’absence de prix de marché pour les facteurs de production, le calcul du bénéfice ou de la perte est infaisable« . (L’Action humaine, 1949, c’est nous qui graissons). Et même si les êtres humains atteignaient la connaissance technologique parfaite, ce serait en vain. En fait la connaissance technologique est dépourvue d’évaluation par définition ; elle peut expliquer comment parvenir à quelque chose, mais elle ne peut pas répondre à deux questions : est-ce que cela en vaut la peine ?  Est-ce que c’est ce qu’on désire ? En d’autres termes la connaissance technologique est utile pour établir des recettes et des mélanges, mais elle est totalement inutile pour faire des évaluations et prendre des décisions. Comme l’explique Mises : « L’art de l’ingénierie permet de déterminer comment un pont doit être construit pour enjamber une rivière en un point donné et pour supporter des charges définies. Mais il ne peut pas répondre à la question de savoir si la construction de ce pont ôterait des facteurs matériels de production et du travail d’un autre emploi dans lequel ils pourraient satisfaire des besoins plus urgents. Â» (L’Action humaine, 1949) Ainsi, même en concédant aux socialiste le scénario qui leur est le plus favorable (c’est-à-dire une connaissance technologique parfaite), ils seraient malgré cela désarmés pour planifier la production au sein de l’économie : sans les évaluations subjectives et les prix ils ne sauraient pas choisir quoi produire et à quoi renoncer. Prix, évaluation et propriété privée Les prix, qui découlent des échanges entre des agents qui attachent des valeurs subjectives différentes aux biens, constituent le signal par lequel les agents économiques (consommateurs et producteurs/entrepreneurs) peuvent allouer les moyens économiques là où ils sont les plus nécessaires – la formation des prix fait surface. Le mécanisme de formation des prix fonctionne bien si et seulement si les biens économiques sont évalués subjectivement. Mais l’évaluation subjective des biens exige la propriété privée : sans propriété privée, profits et pertes ne sont pas engrangés ou subis à titre privé, ce qui enlève toute motivation d’allouer les ressources de la manière la plus efficiente. Le socialisme, qui impose la propriété en commun, rend l’évaluation subjective des biens impossible, ce qui enraye le mécanisme de formation des prix.  Sans prix, les entrepreneurs ne peuvent pas calculer pour allouer les ressources de manière efficiente.  Ainsi, le socialisme est condamné à l’échec économique. — Traduction par Contrepoints de Why We Need Entrepreneurs and Market Prices for a Healthy Economy Ces articles pourraient vous intéresser: Ce que nous enseigne la vente à prix d’or des produits Lidl Le prix des roses de la Saint-Valentin Comment une adolescente a créé un empire du bonbon d’un million de dollars Idée reçue : « Les VTC profitent des grèves pour augmenter leurs prix Â»
http://dlvr.it/Rf3Y8f

Eau agricole : sécheresse ou indigence institutionnelle ?

Par Max Falque.� En faisant de la ressource en eau un « patrimoine commun de la nation Â» la loi sur l’eau de 1992 excluait par principe, voire par idéologie, la définition de droits de propriété et donc ouvrait la voie à la célèbre tragédie des biens communs ou plus exactement celle du libre accès à une ressource limitée sur laquelle s’exerce une demande croissante. Rappelons les conclusions de l’article fameux de Garrett Hardin publié dans la revue américaine Science en 1968 qui décrit comment un pâturage communal est inévitablement détruit dès lors que chaque propriétaire de troupeaux a un intérêt a le surpaturer avant que ne le fasse un autre pasteur. Pour éviter cette tragédie deux solutions sont possibles : soit réglementer, soit attribuer des droits de propriété lorsque cela est physiquement et socialement possible. En matière d’eau agricole, la France a choisi la voie de la réglementation et tout semble indiquer que les résultats ne sont pas au rendez-vous : conflits, surexploitation, pénurie. En effet au lieu de conférer des droits de propriété sur l’eau souterraine, la réglementation octroie des autorisations de prélèvement, assorties d’une redevance en fonction de la capacité des aquifères. Cela suppose : * d’abord, de connaître la ressource c’est-à-dire le fonctionnement de chaque aquifère, tâche très difficile en l’état des connaissances et des techniques ; * ensuite, de connaître les prélèvements par chacun des pompages sur chaque aquifère. Or, malgré la réglementation on sait que les déclarations ne correspondent pas, ou de loin, à la réalité. Autrement dit la gestion administrative de l’eau souterraine est guidée par une double incertitude ; et dans ces conditions la « ruine est la destination finale ». Pourtant une autre voie est possible : la définition de droits de propriété permettant la mise en place d’un marché. En effet, dès lors qu’apparaît un déséquilibre entre offre et demande pour une ressource économique et/ou environnementale la meilleure solution passe par sa valorisation car « l’absence de prix conduit les gens à se comporter comme si la valeur des services livrés par le patrimoine naturel était nulle. Parfois la puissance publique intervient au travers de redevances ou de prix administrés. Mais ils sont souvent fixés de façon arbitraire à des niveaux très bas Â» (P. Point). Aujourd’hui le comportement de chaque agriculteur rationnel est de pomper toute l’eau agricole dont il a besoin… si possible avant que ses voisins n’en fassent autant. Il serait dès lors étonnant que l’on assiste pas à une baisse du niveau, puis à l’assèchement de la nappe, compromettant ainsi le débit des cours d’eau et les droits des autres utilisateurs (pêcheurs, association de protection…). Compte tenu de la nature des aquifères, il existe une solution de propriété en commun permettant la pérennité de la ressource, celle de la « propriété commune »  pour laquelle Elinor Ostrom a reçu le prix Nobel d’économie en 2009. Il s’agit pour un petit groupe d’ayants-droit de s’entendre sur les modalités de prélèvement sur l’aquifère et de définir les droits et obligations de chacun dans le respect des conditions environnementales, économiques et sociales de la communauté locale. En outre il est possible de vendre les droits d’eau. Certes, ces institutions ne sont pas simples à mettre en place mais elles ont traversé les siècles et continuent à le faire dans de nombreux pays pour les eaux de surface. Si le pompage introduit un bouleversement technologique, les institutions traditionnelles peuvent inspirer les réformes1. Ce qui est certain c’est qu’en l’absence de mécanisme de prix et en situation de quasi-libre accès, la sécheresse sera de plus en fréquente. Il est temps que le législateur substitue le principe de réalité à l’idéologie, la démagogie et l’ignorance. * Ce problème est traité dans l’ouvrage collectif Droits de propriété, économie et environnement : les ressources en eau Falque et Massenet (Dalloz, 2000, 507 p.) et notamment dans l’article de N. Kosciusko-Morizet, V. Richard et H. Lamotte « Que peut-on attendre de la mise en place des quotas individuels échangeables de prélèvement sur la ressource en eau en France ? L’exemple de l’agriculture irriguée ». ↩ Ces articles pourraient vous intéresser: Existe t-il une réponse libérale à la crise du Covid-19 ? Les exilées de la liberté Sans État, qui s’occuperait des routes ? La haine de la propriété privée est l’apanage des esclavagistes
http://dlvr.it/Rf3Y8D

Les énergies aléatoires, une absurdité

Par Michel Negynas. Que ce soit sur la question du climat, de l’environnement, de la sécurité d’approvisionnement des consommateurs, du fonctionnement du réseau électrique, de la libéralisation du marché de l’électricité, des coûts, et de l’éthique discutable de leurs promoteurs, l’imposition réglementaire des énergies dites renouvelables, mais aléatoires et intermittentes, est absurde. Pour montrer un des aspects de cette absurdité, on peut faire quelques calculs approximatifs. La réalité est plus complexe, mais ce sont les ordres de grandeur qu’il faut mettre en évidence. Nous avons sélectionné la période du 13 juillet 2020 au 15 aout sur le site «�CO2 mix Â» du Réseau de Transport de l’Electricité (RTE). C’est l’été. La consommation d’électricité instantanée oscille entre 30 et 50 GW. Il fait beau, il n’y a pas beaucoup de vent, sauf de temps en temps des rapides bouffées de moins d’une journée, en période orageuse. Nous avons environ 9,7GW de capacité en solaire, 16,9 GW en éolien, soit environ 27 GW. La programmation de l’Énergie prévoit de passer à 80 GW environ à 2028. Une production encore marginale des énergies aléatoires, malgré l’obligation d’achat Ce premier graphique montre que même en été, dans une situation anticyclonique, la production des énergies intermittentes (en bleu clair et orange) représente bien peu de choses par rapport au nucléaire (en jaune), au gaz (en rouge) et à l’hydraulique (en bleu foncé). L’énergie totale produite est d’environ 40 GW x 34 x 24 soit 32600 GWh Des difficultés pour le réseau L’éolien est imprévisible Les 15 GW d’éolien n’ont jamais dépassé 8GW. La moyenne se situe autour de 2,5 GW… L’énergie produite en 34 jours est de 34 x 24 x 2,5 GWh, soit environ 2000 GWh. Mais surtout, ce qu’il faut noter, c’est la production en dents de scie très abrupte : en moins de 24 h, on passe de 1,5 à 7 GW, comme le 27 juillet, pour retomber à 1 GW ; cela oblige tous les autres acteurs à faire des à-coups qui n’arrangent ni la sécurité, ni les coûts d’exploitation. Or, remarquons que cela n’est comptabilisé nulle part. Du coté du soleil Cela pourrait paraître plus rationnel : la pointe de production se situe à midi, et c’est aussi la pointe de consommation. Le problème, c’est que ça peut soit arranger les choses avec l’éolien, s’il y a compensation d’une chute de vent, soit l’aggraver considérablement lors d’un pic venteux centré sur la journée. Dans ce cas, l’apport d’énergie subie, dont le réseau n’a pas vraiment besoin, devient critique car les autres producteurs doivent faire un yo-yo vertigineux. On voit que ce même jour du 27 juillet, on a eu une production subie, solaire et vent, qui est montée de plus de 13 GW dans la matinée. Cela a aggravé la gymnastique rendue nécessaire aux autres pour équilibrer le réseau. L’énergie totale produite dans la période par le solaire est d’environ (14 x 34 x 6)/2 GWh soit 1400 GWh. Des conséquences inattendues des énergies aléatoires ? Lorsqu’on aura atteint l’objectif de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (5 fois en solaire l’actuelle, soit 35 GW et 3 fois en éolien, soit 45 GW, l’excursion de puissance sera de l’ordre de 50 GW… pour une consommation de 50 GW. Or, il faut bien laisser les autres acteurs continuer à produire, même en les bridant, car il faudra faire appel à eux à la descente. On aura alors trop de capacité. Soit on exporte (mais nos voisins ont tous des schémas identiques aux nôtres) soit on arrête des éoliennes en l’absence de possibilité de stockage (pour les panneaux solaires, très diffus, c’est encore plus problématique). Le taux de capacité équivalent des éoliennes va donc baisser, le coût de leur KWh va augmenter, puisqu’elles produiront moins, et le prix de gros va s’effondrer brièvement, par surplus de puissance disponible. Quid du stockage de ces énergies aléatoire ? Supposons qu’on ait pu stocker, c’est-à-dire qu’on ait une technologie (pour l’instant, seules les stations de pompage turbinage, les STEP, sont un stockage de masse) et qu’on produise suffisamment à certaines périodes pour accumuler du stock (ce qui n’est pas le cas avec les objectifs de la PPE). L’énergie produite aux objectifs de la PPE serait en théorie de 6000 GWh pour l’éolien et de 7000 GWh pour le solaire. Mais il faudra stocker car compte tenu de ce qui a été décrit plus haut, le réseau ne pourra tout absorber. Sans moyens de production pilotables, le manque en énergie serait de 32 600 GWh moins 13 000 GWh soit 19 600 GWh. Une partie (le stockage court terme, entre jour et nuit) peut être assurée par les STEP existantes, environ 4 GW, soit (34 x 4 x 24) et 3200 GWh. Restent 16 400 GWh à trouver.  Qu’est-ce que cela représente ? En STEP, imaginons un lac supérieur à 300 mètres plus haut que le lac inférieur. L’énergie à stocker est de 20 500 GWh compte tenu du rendement d’une STEP, de l’ordre de 0,8. Et 1 Wh c’est 3600 joules. Cela fait 3,6 x 20,5 x 1015  joules. La masse d’eau à mettre en jeu est mgh, m en kg est donc (3,6×20,5)/(300×9,81) 1015 ou (3,6×20,5)/(3×9,81) 1013soit 2,5x 1013 kg ou 2,5 x1010  m3 d’eau. C’est 25 fois le lac d’Annecy. Et évidemment, ce serait bien plus, au moins deux fois plus, pour la même situation en janvier ou février. Et en réalité, il faudrait installer bien plus d’éoliennes et de panneaux solaires que prévus dans la PPE pour stocker en prévision des creux. Dans un précédent article, j’ai montré qu’il fallait installer 160 GW d’éoliennes pour assurer l’énergie équivalente à 40 GW en base en permanence… sauf qu’on n’a pas l’énergie au bon moment… on en revient toujours à la même question : il faut stocker. Et stocker avec des équipements surdimensionnés, puisqu’ils fonctionneront au gré du vent et du soleil, soit 25 ou 11 % de leur capacité maximum. On pourrait faire le calcul avec d’autres modes de stockage : avec des batteries, même les plus performantes actuellement envisageables, il en faudrait plusieurs tonnes par foyers français. Par l’hydrogène, il faudrait des dizaines de milliers d’unités d’électrolyseurs… En fait, la non faisabilité du stockage n’est donc même pas un problème de technologie, c’est un problème d’ordre de grandeur. Ces articles pourraient vous intéresser: À 19 milliards d’euros, l’EPR est encore moins cher que l’éolien « Convention citoyenne Â» et nucléaire : une indifférence de façade ? Fessenheim, transition énergétique et sabotage stratégique Parc nucléaire français : le véritable coût de production
http://dlvr.it/Rf3Y6t