Par Sébastien Adalid.
Un article de The Conversation
Une «�étape majeure », des conclusions « historiques » : le plan de relance européen ne cesse de recevoir les éloges des chefs d’États et membres du Conseil européen, Emmanuel Macron en tête.
Pour la Présidente von der Leyen, « la situation était sombre » « les options peu nombreuses », mais « nous avons non seulement mis de côté les tabous et les a priori, mais l’Union a franchi un cap important ».
Cette rhétorique de l’urgence et du sauvetage perpétue le mythe fondateur de l’intégration européenne comme seule planche de salut pour les États et les peuples européens. Sans cesse menacée, l’Union européenne serait indispensable.
Mais cette rhétorique s’épuise. Chaque victoire ressemble de plus à plus à celle de Pyrrhus. Le compromis cachant toujours une compromission, le plan de relance européen adopté le 21 juillet 2020 a un vice caché.
Certes, il prévoit 750 milliards d’euros de subventions et de prêt, dont 672,5 milliards pour la « Facilité pour la reprise et la résilience », le fonds chargé de distribuer les fonds empruntés par l’Union aux États et dont l’objectif est de soutenir les États membres dans leurs efforts de relance.
Le caractère symbolique du geste, l’endettement de l’Union au profit des États, ne sauraient dissimuler que l’aide n’est pas automatique. Le vice se cache dans les conditions exigées des États membres pour recevoir les fonds. La conditionnalité du plan de relance européen
La majeure partie des aides, prêts ou subventions, sera versée par le fonds Facilité pour la reprise et la résilience. Sur les conditions d’octroi de ces aides, les conclusions du Conseil européen sont claires :
L’évaluation positive des demandes de paiement sera subordonnée au respect satisfaisant des objectifs intermédiaires et finaux correspondants.
L’aide est ainsi subordonnée au respect de critères : les « objectifs intermédiaires et finaux ».
Tout l’enjeu réside donc dans la détermination de ces objectifs. Ils seront contenus dans des « plans pour la reprise et la résilience », élaborés par les États membres. Mais ces derniers ne sont pas libres dans leur rédaction.
Ils seront contraints, sur le fond, par une série de priorités déterminées par le Conseil européen : « cohérence avec les recommandations par pays » « renforcement du potentiel de croissance, de la création d’emplois et de la résilience économique et sociale », « contribution effective à la transition verte et numérique ». Sur la forme, l’évaluation des plans devra être : « approuvée par le Conseil statuant à la majorité qualifiée ».
Ce sont donc les ministres de l’Économie et des Finances, réunis au sein du Conseil, qui auront le dernier mot.
La logique sur laquelle repose la conditionnalité n’est pas nouvelle, elle reprend celle de la « gouvernance économique » sur laquelle elle va largement reposer. L’ancrage dans la gouvernance économique
Depuis l’introduction de l’euro en 1999, les politiques budgétaires et économiques nationales doivent être considérées comme « une question d’intérêt commun ».
À l’origine assez légère, la coordination se concentrait sur le Pacte de stabilité et de croissance et donc le respect de deux critères : 3 % du PIB de déficit public et 60 % du PIB de dette publique. Mais depuis dix ans la gouvernance économique s’est profondément transformée, notamment au travers du « semestre européen ».
Procédure compliquée, le « semestre européen » a pour objectif de garantir la convergence des politiques économiques et budgétaires nationales. En décembre la Commission fixe les grandes priorités, au moyen de son « examen annuel de la croissance », puis elle conduit un examen de la situation économique de chaque pays et formule des diagnostics.
Au printemps les États membres déclinent ces priorités au niveau national au travers des « programmes nationaux de réforme » (pour la politique économique) et des « programme de stabilité » (pour la politique budgétaire).
À l’été, le Conseil, après évaluation des programmes par la Commission, adopte des « Recommandations par pays », qui incitent les États à infléchir leurs politiques économiques et budgétaires dans le sens des priorités de l’Union.
À l’automne, les États transmettent à la Commission leurs « projets de plan budgétaires », qui sont évalués à l’aune des critères du pacte et des recommandations par pays. Le raté de la réforme des retraites en France
Par exemple, au printemps 2018, la Commission fait le diagnostic que « la situation financière du système de retraite se détériore à moyen terme » en France et que « les dépenses de retraite (en France) figurent parmi les plus élevées de l’UE ».
Peu après, le programme national de réforme français annonce une réforme des retraites. La recommandation européenne adressée à la France en juillet 2018 lui demande ainsi de veiller « à uniformiser progressivement les règles des différents régimes de retraite pour renforcer l’équité et la soutenabilité de ces régimes ».
La réforme n’ayant pas été mise en œuvre en février 2019, la Commission constate que « des progrès limités » ont été accomplis dans ce domaine au printemps 2019. Rebelote tout au long de 2019, avec une année qui s’achève lourde de conséquences sociales pour Matignon.
À nouveau, faute d’avoir trouvé un accord en 2020, la Commission constate, qu’en France des « progrès limités » ont été accomplis sans plus de pression ? sans que cela ne suscite des remous pour la France au sein de l’UE ? préciser ici/La Commission ne s’en est pas émue plus que cela, elle a l’habitude que ses recommandations ne soit pas suivie. En effet, pour le moment, la gouvernance économique n’est pas réellement contraignante. Une procédure globalement peu efficace
Non seulement lourde et complexe, la procédure est aussi globalement peu efficace. De l’aveu même de la Commission, les recommandations par pays sont assez peu suivies : 6 % d’entre elles sont « mises en œuvre intégralement », pour 46 % il y a « certains progrès » et pour 27 % seulement des « progrès limités ».
L’ajustement budgétaire vers les critères de pacte de stabilité ne s’est opéré qu’au plus fort de la crise des années 2010, sous la pression des marchés et non de la « gouvernance économique ».
Rien n’incite vraiment les États à respecter les exigences du semestre européen. Les sanctions telles les amendes prévues par les textes ne sont pas appliquées : ce fut ainsi le cas pour l’Espagne et le Portugal en juillet 2016.
Le plan de relance européen permet alors de passer de la sanction à l’incitation. Comme le constate la Commission, le plan de relance constitue « un soutien financier direct lié à l’obtention de résultats et à la mise en œuvre des réformes ». Les réformes ne seraient plus le résultat de choix politiques, mais l’issue d’une procédure technocratique. La méthode technocratique
La gouvernance économique se fonde sur des évaluations de la situation économique des États, faites par la Commission, qui conduit à l’adoption de recommandations par pays. Sur le fond, celles-ci sont assez contraignantes.
En 2019, pour la France, elles recommandaient de veiller « à réduire les dépenses et à réaliser des gains d’efficacité dans tous les sous-secteurs des administrations publiques, à poursuivre la simplification du système d’imposition ou encore à réduire les restrictions réglementaires, notamment dans le secteur des services. »
Contraignantes dans leur formulation, les recommandations ne l’étaient pas dans leur mise en œuvre.
L’ensemble de la procédure est par nature technocratique. Le Parlement européen et les Parlements des États membres n’y sont associés que de très loin. L’organe central est la Commission européenne. C’est elle qui fixe les grandes priorités.
Ainsi, en décembre 2019, elle a présenté une « nouvelle stratégie de croissance ambitieuse, axée sur la promotion d’une durabilité compétitive ».
Il est peut-être nécessaire de repenser le modèle de croissance, mais ce n’est pas à la Commission de le choisir, celle-ci n’étant pas directement issue de la majorité au Parlement européen.
Au surplus, c’est aussi elle qui évalue les choix de politiques économiques et budgétaires nationaux. Ces derniers ne sont donc plus considérés comme des choix politiques mais des données techniques analysées à l’aune de critères économiques. Tant que cette analyse et ses résultats n’étaient pas contraignants pour les États, elles apparaissaient comme des conseils, qu’ils étaient libres de ne pas suivre.
En liant l’octroi des aides du plan de relance au respect du « semestre européen », ce dernier devient contraignant pour les États. En effet, le non-respect des recommandations par pays pourra dorénavant entraîner le rejet des demandes de versement des aides octroyées par le plan de relance européen.
À titre d’exemple, s’il est recommandé à la France de réformer son système des retraites, et que la réforme ne se fait pas ou prend du retard, les aides à la relance pour la France pourraient être suspendues.
Une telle ingérence de la Commission, de la BCE et du FMI dans les politiques nationales renvoie au précédent grec, dont le Parlement européen avait souligné qu’il était : « dépourvu de transparence et de contrôle démocratique ». L’implication indispensable du Parlement européen
Les choix politiques des États seront soumis aux évaluations, économique, subjectives de la Commission, l’économie n’étant pas une « science » comme le rappelait l’économiste François Bourguignon.
Leur liberté de faire des choix différents de politique économique s’en trouvera largement réduite. Au surplus, depuis quelques mois, le semestre européen s’est largement enrichi.
En plus des « programmes nationaux de réforme » et des « programmes de stabilité », les États doivent adopter des « plans nationaux en matière d’énergie et de climat » et des « plans pour une transition juste ». Une telle multiplication des plans et programmes transforme radicalement et définitivement l’action publique en management technique par les objectifs et les résultats.
Avec le plan de relance, l’Union européenne achève sa transformation en superstructure administrative de planification.
Le Parlement européen a exigé, le 23 juillet, une plus grande implication dans la gouvernance de la « Facilité pour la reprise et la résilience », dont le Conseil européen a seulement dessiné les contours.
Les détails de cette gouvernance seront décidés, d’un commun accord, par le Parlement et le Conseil. Ce dernier devra tenir bon, exiger une place centrale dans le processus et s’il l’obtient, peut-être, qu’une étape sera franchie vers une Europe politique et démocratique, et non technique et bureaucratique.
—
Sur le web
Ces articles pourraient vous intéresser: Deuxième vague de Covid-19 peut-être, de folie gouvernementale sûrement. La relance keynésienne n’empêchera pas faillites et plans sociaux Les démocraties vacillantes d’Europe Cotisation foncière : pour une année blanche des PME
http://dlvr.it/Rd1hV6
mercredi 5 août 2020
Covid-19 : les États-Unis face à la plus profonde récession de leur histoire
Par Philippe Lacoude.
Gravement touchée par les confinements promulgués par les différents gouverneurs américains prétendant faire face à l’épidémie de coronavirus, l’économie américaine a reculé à un rythme annualisé record de -32,9 % au deuxième trimestre suite à la chute de 5,0 % au premier trimestre. Une crise sans précédent
Le ministère américain du Commerce publiant toujours ses chiffres en rythme annualisé corrigé des variations saisonnières (CVS), ce chiffre se traduit en fait par une baisse réelle de -9,5 % en CVS par rapport au trimestre précédent.
Cette évolution catastrophique du produit intérieur brut (PIB), qui a momentanément ramené l’économie à son niveau de production du quatrième trimestre 2014, souligne à quel point les États-Unis se trouvent dans l’ornière.
Ceci dit, en Espagne, le PIB a chuté de -18,5 % au second semestre, revenant ainsi aux niveaux de 2002. Avec une baisse historique du PIB de -13,8 % au deuxième trimestre, la France retourne aussi à la fin 2002, effaçant ainsi presque 20 ans de progrès économique. En Italie, la chute du PIB de -12,4 % ramène l’économie à sa production trimestrielle de 1995 dans un contexte de dette publique extravagante.
Ainsi, même si les États-Unis font face à la plus profonde récession de l’histoire américaine, le pays ne revient pas aussi loin en arrière grâce à la forte croissance économique en temps normaux.
Des secteurs sinistrés
Sans surprise, la production industrielle est en chute libre. Les entreprises ont mis fin à de nombreux investissements ou ont gelé leurs dépenses d’infrastructures telles que les plates-formes pétrolières (-35 %) ou l’équipement industriel (-37,7 %), des baisses record.
La construction immobilière (-38,7 %), le transport aérien, l’hôtellerie sont sinistrés.
Les ventes de carburant et d’automobiles se sont un peu remises mais restent en berne alors que les Américains roulent peu.
Les inventaires ont baissé d’un niveau record, soit -234 milliards de dollars. Des pertes d’emploi
Les pertes d’emplois du mois d’avril, soit -20,8 millions, n’ont pas été effacées par les gains de mai, soit +2,7 millions, ou de juin, soit +4,8 millions. En conséquence, le trimestre est globalement négatif.
Sur ce front, l’espoir était que le nombre des allocataires diminue régulièrement à mesure que l’économie reprenait, mais il a augmenté de 867 000 au cours de la semaine dernière, pour la première fois depuis la fin mai, indiquant que la reprise de juillet est molle, à supposer qu’elle soit réelle. Des ménages extrêmement prudents
Comme en France où les livrets ont connu une forte collecte de fonds, les ménages américains épargnent massivement.
Les chiffres sont impressionnants. Le revenu personnel disponible a augmenté de 1530 milliards de dollars, soit +42,1 %, au deuxième trimestre après une hausse de 158 milliards de dollars, soit +3,9 % au premier trimestre.
Les dépenses personnelles ont diminué de 1570 milliards de dollars au deuxième trimestre après une baisse de 233 milliards de dollars au premier trimestre, contribuant pour 25,93 % à la baisse du PIB.
L’épargne personnelle était de 4690 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre contre 1590 milliards de dollars au premier trimestre.
Le taux d’épargne personnelle – l’épargne en pourcentage du revenu personnel disponible – était de 25,7 % au deuxième trimestre, comparativement à 9,5 % au premier trimestre. Reprise des marchés financiers�?
Les marchés financiers font une lévitation que n’importe quel économiste trouverait bizarre : depuis le premier janvier, le NASDAQ, sur-pondérant les actions des entreprises technologiques, est en hausse et le S&P 500 est à peu près inchangé.
Bien sûr, cette réaction anticyclique est due au fait que le gouvernement américain a injecté des fonds dans à peu près tous les secteurs. Pour la première fois au cours d’une récession, les revenus des ménages sont même en hausse !
Mais ceci peut-il durer ?
Le fait est que l’État fédéral américain est dans une situation financière extrêmement précaire. La seule raison pour laquelle ces injections massives de liquidités ont pu être réalisées tient au fait que la masse monétaire a explosé en 2020 de plus de 3559 milliards (par rapport au niveau d’un an auparavant). La courbe est saisissante. On dirait le Zimbabwe !
Pour le moment, il n’y a pas d’inflation car la hausse de la masse monétaire est concomitante à l’effondrement de la vitesse de circulation de la monnaie due à la hausse vertigineuse de l’épargne des ménages : en clair, la nouvelle monnaie ne circule pas ! Rebond ?
Après un pareil trimestre économique, les 50 États américains ne peuvent pas se permettre de reconfiner. Responsabilité prophylactique, détection massive, traçage des cas, isolement des malades, retour à la normale pour les séropositifs… Les futures mesures contre l’épidémie de Covid-19 seront d’ordre individuel et les comportements d’adolescents capricieux vont devoir cesser.
Selon Market Watch, une filiale du Wall Street Journal, l’économie devrait rebondir de plus de 18 % en rythme annualisé au troisième trimestre.
La flambée des cas de coronavirus dans de nombreux États américains va freiner la reprise. Les niveaux d’activités de la fin 2019 ne seront pas reconquis avant quelques trimestres.
Comment les électeurs américains réagiront-ils à tout ceci en novembre prochain lors de l’élection présidentielle ? Ces articles pourraient vous intéresser: Covid-19 : Donald Trump va-t-il être balayé par la crise sanitaire ? États-Unis : la réouverture pour endiguer l’explosion du chômage États-Unis : vers une hausse du taux de chômage de 3,5 à 30 % ? États-Unis : quand l’État entrave dangereusement le combat contre la pandémie
http://dlvr.it/Rd1hV0
http://dlvr.it/Rd1hV0
Les canicules d’avant la canicule au cours du XXe siècle
Par Jo Moreau.
Un article de Belgotopia
Nous sommes abreuvés d’avertissements affolés devant l’épouvantable canicule qui nous attend la semaine prochaine, alimentée par notre inaction devant le thermostat climatique, pourtant dénoncée par notre future doctoresse honoris causa et ses suiveuses.
Je me suis penché sur quelques précédents météorologiques survenus au XXe siècle, dont le début est caractérisé par une succession d’étés chauds et secs, et je vous en livre quelques exemples spectaculaires ici. Anno 1900
Janvier est doux et printanier. Février connait un véritable ouragan sur toute la France, avec des vents atteignant 180 km/h.
Le mois de juillet est le plus chaud à Paris depuis 1859. Longue période de fortes chaleurs avec des températures atteignant 40 degrés à Châteaudun. Paris manque d’eau.
Londres : on relève des cas d’insolation.
Cette période sera suivie de violents orages.
Plusieurs tornades en Belgique.
En octobre, nouvel épisode de chaleur exceptionnelle à Paris. Le 26 octobre inondations en Angleterre. Violentes tempêtes en Angleterre les 20, 27, 29 décembre et grandes inondations le 31 décembre. Anno 1911
L’été a été si sec en juillet et août qu’en Flandre, des centaines de personnes font la queue avec des seaux devant les fontaines publiques. En France, juillet août et septembre sont très chauds et les températures dépassent fréquemment 35°. On dénombra 40 000 morts dus à cette canicule, aussi bien des personnes âgées que des enfants en bas âge. Les premières vraies averses de pluie surviennent le 20 septembre.
La canicule a également sévi en Angleterre.
En septembre, violente tempête sur la côte belge. Anno 1921
Après la sécheresse qui a commencé à l’automne 1920, le 1er janvier 1921 la vague de douceur se poursuit : 19,4° à Bordeaux, 16,5° à Châteauroux, et s’aggrave en février. Mars et avril sont toujours exceptionnellement secs et ensoleillés.
Du 14 au 17 avril, il neige fréquemment sur presque toute la France – un orage déverse 20 cm de grêle sur le Languedoc dans la soirée du 14 avril.
En juin, la sécheresse devient dramatique, aucune goutte de pluie n’est observée dans l’Oise, la Somme et le Languedoc-Roussillon ; à Paris, c’est le mois de juin le plus sec depuis 1810, une vague de chaleur exceptionnelle se produit entre le 24 et le 28 juin ; le 28 juin, un orage de grêle ravage les Deux-Sèvres avec des grêlons de 125 grammes.
Un été caniculaire s’abat sur la Lorraine. Le déficit de pluie atteint des records. Les récoltes s’annoncent faibles ; les prés, pâturages et parcs sont « grillés » comme les arbres qui « se laissent déplumer » par le vent brûlant.
Juillet reste extrêmement sec, absolument sans pluie dans la Beauce, le pays de Caux et la Picardie ; du 22 mai au 11 juillet, il ne tombe que 2 mm à Paris.
Cette sécheresse concerne également les Pays-Bas et l’Angleterre (le débit de la Tamise est réduit au 1/10eme de la moyenne) – La sécheresse perdure en Angleterre. On y dénombre de nombreux décès dus à la chaleur. Record de chaleur depuis 40 ans.
Aux USA, les températures élevées perdurent depuis août 1920, avec des températures mensuelles supérieures de 3,4° (F) supérieures à la moyenne. Le mois de mars vit une température supérieure à 10,8° (F)
Le 13 juillet, on observe également une chaleur torride et un maximum de 44,8° aurait été mesuré à Bourg� (il s’agit de la valeur non officielle la plus élevée mesurée à l’ombre, en France). Le vent déclenche des incendies en Champagne et le village de Loisy-sur-Marne est totalement détruit.
La vague de chaleur atteint son maximum les 28 et 29 juillet où l’on mesure des températures supérieures à 38° sur les trois quarts de la France (40 à 42° à Vesoul, Besançon, Albertville, Bourg en Bresse et Moulin)
Le 29 juillet, véritable « sirocco » en Lorraine. Les fils téléphoniques sont distendus par la chaleur.
En août, la grande sécheresse en Europe, combinée avec des températures élevées, est la cause d’une fonte rapide des glaciers alpins.
Le déficit de pluie atteint des records. Début août, les mirabelles se font rares et comme la terre des jardins des maraîchers est brûlée, les légumes « ont pour ainsi dire disparu. Un pied de salade très dure se paie à des prix inconnus. On n’arrive presque plus à obtenir le bouquet nécessaire au pot-au-feu », peut-on lire dans les comptes-rendus de l’époque. Les prés, pâturages et parcs sont « grillés » comme les arbres qui « se laissent déplumer » par le vent brûlant.
Octobre est le plus chaud et le plus sec depuis 1757. Une vague de chaleur exceptionnelle se produit du 1er au 20 octobre. Au cours de la première semaine, les températures dépassent partout les 30° -le 5 octobre, on atteint même 36° dans les Basses Pyrénées.
Le 4 novembre 1921 voit enfin le retour de la pluie, mettant fin à la sécheresse mais le beau temps dominera pratiquement jusqu’à Noël.
Après qu’un véritable ouragan ait balayé les Flandres et toute la Belgique dans la journée du 7 novembre, de l’air glacial envahit tout le pays entre le 11 et le 14 novembre
Du 4 au 7 décembre, les gelées restent très fortes. Les 28 et 29 décembre, sont à l’inverse très doux, les températures dépassent 15° sur presque tout le pays.
L’année 1921 aura été la plus chaude et la plus sèche à Paris depuis le début des observations météo (1851) ; au total, il ne tombe que 270 mm d’eau contre 625 mm en moyenne. L’insolation fut également très élevée avec 2314 h de soleil contre 1650 h en moyenne. Anno 1934
USA : Pratiquement l’ensemble du pays subit une sécheresse sévère. En juin, on relève des températures supérieures à 100°F (38°C)dans 48 états. Le Texas, l’Oklahoma et le Kansas sont l’objet d’une véritable catastrophe, qui provoque l’exode majoritairement définitif de 3 millions d’ habitants vers des cieux plus cléments.
Chine : vague de chaleur inhabituelle. Dans certains endroits, on relève des températures de 40 à 45° entraînant de nombreux décès. Les récoltes sont ruinées.
Japon : 4000 morts dans un typhon apocalyptique.
France : vague de chaleur torride et sécheresse au printemps et en été. Mi-avril, la température atteint près de 30°. Mi-septembre, 36° à Clermont-Ferrand. En décembre, la température moyenne est supérieure de 5° à la normale.
Australie : sécheresse catastrophique, la majorité des forêts sont détruites.
Afrique du Sud : sécheresse sur tout le pays. Mort d’environ 10 millions de moutons.
Belgique : tornade dans la région du Centre. Plusieurs maisons détruites à Binche, où un train déraille, soufflé par les rafales.
Je vous épargne les années ultérieures, dont plusieurs ne furent pas tristes non plus !
Article initialement publié en juin 2019.
—
Sur le web Ces articles pourraient vous intéresser: Danger, ne laissez pas l’Histoire à la portée des enfants Et si la canicule était un phénomène météo tout à fait normal ? Canicule : il fait chaud, et alors ? Climat : une seule planète nous suffit amplement
http://dlvr.it/Rd1hTZ
http://dlvr.it/Rd1hTZ