jeudi 30 juillet 2020

Le rôle bénéfique des grandes entreprises reste sous-estimé

Par Cécile Philippe. Un article de l’Institut Économique Molinari. Contrairement à une idée répandue, les grandes entreprises n’échappent pas à l’impôt. On oublie trop souvent qu’elles sont des véhicules au service des salariés, des actionnaires et aussi largement des États. Et elles jouent un rôle essentiel comme on l’a vu lors de la crise sanitaire. Texte d’opinion par Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari, publié dans La Tribune. Le débat est souvent présenté de façon caricaturale. On est soi pro-business, soit anti-business, à savoir favorable à une réglementation et une fiscalisation importante des entreprises. Au-delà du fait qu’en France, réglementations et fiscalité sont déjà très avancées et que l’on ne le reconnait pas suffisamment que la puissance des entreprises a été cruciale pour gérer l’épidémie du Covid-19. D’ailleurs, si elles avaient été davantage impliquées, il est probable que la France s’en serait mieux sortie. Depuis trois ans, nous publions à l’Institut économique Molinari une étude intitulée la contribution fiscale et sociale des entreprises du CAC 40. Ce travail n’était pas initialement supposé focaliser sur les entreprises du CAC 40 mais l’actualité, avec la publication par Oxfam en 2018 de son étude�CAC 40 : des entreprises sans partage, en a décidé ainsi. L’objectif de cette étude vise simplement à rappeler des données importantes, en particulier que les entreprises sont des véhicules au service des salariés, des actionnaires et aussi largement des États. C ette dimension est trop souvent oubliée dans de nombreux débats qui laissent souvent sous-entendre que les entreprises échapperaient totalement à l’impôt. C’est l’inverse qui est vrai. Sur une valeur totale créée de 389 milliards, les États en récupèrent 80 milliards sous la forme d’impôts de production, de taxes sur les dividendes, etc. Il n’est pas possible d’avoir un débat sain sur le rôle des entreprises sans avoir bien en tête ces ordres de grandeur et cesser de croire que les entreprises jouent cavaliers seuls. Ceci est souvent bien compris quand il s’agit d’entreprises de petites tailles. Ça l’est déjà moins quand on passe aux entreprises de taille intermédiaire (ou ETI) et encore moins aux très grosses entreprises qui, dans l’esprit collectif, sont craintes du fait de leur puissance. C’est vrai, elles sont puissantes et elles peuvent être craintes à ce titre. Néanmoins, les grandes entreprises ne présentent pas que des aspects négatifs. Une capacité de réaction Outre les meilleurs salaires qu’elles sont en mesure de servir et l’actionnariat ou l’épargne salariale dont elles font bénéficier leurs salariés, la capacité de réaction des grands groupes et de leurs dirigeants au moment de la crise Covid-19 a été pour un grand nombre d’entre nous un réconfort. Dans une note du 29 février, le spécialiste de la gestion des dangers Patrick Lagadec écrivait d’ailleurs à ce sujet : Â« Lors de l’incendie de Notre-Dame, […] de très grandes fortunes avaient annoncé qu’elles apportaient une aide financière importante pour la reconstruction de l’édifice. Il serait probablement fort opportun pour la première ligne de front de recevoir ce type d’appui, et sans délai. Â» Avec le Covid-19, on a pu observer qu’un nombre significatif de grandes entreprises se montraient à la hauteur des enjeux collectifs. Sans nous abreuver de paroles inutiles, elles ont fait ce qu’elles savent faire : à savoir rendre des produits disponibles qui nous faisaient cruellement défaut ou maintenir en état de marche les réseaux vitaux (eau, électricité, moyens de communication). C’est ainsi LVMH qui produit du gel hydroalcoolique et en fait don aux hôpitaux, sécurisant dans le même temps l’achat de masques et d’appareils respiratoires pour les autorités sanitaires. C’est son président qui est remercié par le professeur Didier Raoult en direct dans une émission sur Radio classique pour l’avoir « dépanné Â» en matériaux nécessaires à son institut (IHU). C’est aussi Pernod Ricard qui fait don de 70 000 litres d’alcool pur pour produire le gel constituant le premier geste barrière indispensable dans la lutte contre le virus. Comme lors de l’incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, la puissance de ces individus au travers de leur entreprise est ce dont on avait besoin, ne serait-ce, dans un premier temps, que pour garder espoir face à la catastrophe. Délocalisation et pénuries D’ailleurs, le sujet de la délocalisation porte justement sur les pénuries liées à l’absence sur le territoire de ces entreprises qu’en temps de crise on veut à portée de main pour bénéficier en priorité et rapidement de leur puissance à produire les masques, les traitements, les futurs vaccins. La polémique autour du laboratoire français Sanofi ne disait pas autre chose. Les Français veulent être les premiers servis par des entreprises en capacité de produire ce dont ils ont besoin. La question n’est donc pas de savoir si les entreprises sont puissantes ou pas. Elles le sont. C’est ce qui fait leur intérêt. Leur puissance permet de servir des consommateurs, des salariés, des actionnaires et l’Etat, qui a un intérêt majeur à leur création de valeur. Lors de la crise, et comme l’écrit le docteur Christian Perronne dans son dernier livre, il y a peu d’erreurs que nos autorités publiques n’ont pas commises. Par contre, force est de constater que la puissance des grandes entreprises et des moins grandes – comme celle des laboratoires de ville – nous ont bien servis. Il y a lieu de s’en réjouir et de réfléchir aux meilleures manières de faire en sorte qu’elles nous servent plus encore : cesser de brandir les armes fiscales et réglementaires qui elles aussi ont déjà bien trop servi. — Sur le web Ces articles pourraient vous intéresser: Et donc, la France n’a jamais été en rupture de masques… Non au « nouveau monde Â» des écologistes et des artistes ! Pour Macron, la gestion de crise devient le grand soir antilibéral Covid-19 : Donald Trump pourra-t-il éviter le pire ?
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Tour de France des immobilités : découverte d’un écomusée

Par Yannick Harrel. Le présent texte raconte un périple de près de 2000 kilomètres parcourus en France. Une traversée effarante qui livre un pays sombrant inexorablement dans une politique d’enclavement des territoires, de naphtalinisation du patrimoine et de paupérisation des populations. De l’Alsace à la Vendée, une France qui se vide Prenant pour point de départ l’Alsace et pour point d’arrivée la Vendée avec un crochet par l’Auvergne, ce périple en automobile (et rendu uniquement possible par ce moyen de transport) permet de prendre conscience d’un pays qui se meurt, qui se vend et qui se vide. Mais aussi des poches de résistance locales où le volontarisme politique et entrepreneurial sert à revigorer tout un tissu local de bonnes volontés. En exergue, il est surprenant qu’en une période où l’on vante le décloisonnement des territoires on puisse se trouver embarqué dans des localités où les entraves artificielles les plus retorses vous font rapidement regretter de ne pas disposer d’un véhicule de rallye-raid. L’inventaire à la Prévert donne le vertige quant à l’inventivité, hélas mal placée, de certains élus locaux et de leurs se(r)vices techniques. Feux tricolores en enfilade sur des lignes droites où des cédez-le-passage voire des stops seraient autrement plus justifiés ; ronds-points de toutes les dimensions et de tous les styles (mention spéciale à ceux de Challans qui remportent la palme des plus originaux) ; travaux fantômes sur des distances dilatées où quelques cônes de chantier disposés demeurent la seule illusion d’activité néanmoins secondés par de vrais radars autonomes bien camouflés derrière les ponts afin de sanctionner le malheureux qui après 20 bornes de ce régime en viendrait à transgresser l’allure d’escargot imposée ; ralentisseurs en tous genres, aux formats généralement illégaux, afin de rapprocher les conducteurs et passagers actuels de la condition des usagers des diligences des XVIII et XIXe siècles (à se demander pourquoi avoir terrassé et asphalté toutes ces voies ?) ; multiplication effrénée des changements de limitation de vitesse sur des portions de route n’excédant pas quelques kilomètres où notre mémoire visuelle est mise au défi de retenir la dernière indication, le tout dans une chorégraphie des chiffres devenant chaotique dans la tête (bien évidemment au mépris de l’attention portée à l’environnement de conduite) ; aménagements de chicanes, de séparateurs de voie surélevés et de rétrécissements artificiels de chaussée rendant la traversée de nombreuses agglomérations non seulement pénible mais hautement dangereuse en cas d’éblouissement ou de précipitations de pluie/neige (ce qui incidemment autorise tout usager de la route victime de l’un de ces ouvrages à ester en justice contre la localité et son représentant 1) ; et pour couronner le tout, la torture de la limitation à 80 km/h sur de longs, très longs, horriblement longs axes bien rectilignes où la lutte contre l’ennui et la perte d’attention est permanente : cadeau empoisonné d’un ancien Premier ministre trouvant encore de solides relais au sein de l’administration 2). Tous ces artifices ont pour effets collatéraux : — De renforcer les pollutions sonores et atmosphériques pour les riverains, car un véhicule thermique émet bien plus de particules fines s’il fonctionne de façon saccadée et à basse vitesse. — D’user prématurément les mécaniques des véhicules, engendrant davantage d’insécurité pour le conducteur et les autres usagers de la route en plus de surcoûts financiers à longue échéance. — De congestionner des axes routiers alors leur fluidification devrait être le principal objectif. — D’obérer l’avenir financier de ces collectivités puisque ces ouvrages d’art dispendieux (la création d’un rond-point coûte 100 000 euros au minimum, et il s’agit bien pour ce prix d’une version de base et de dimension réduite) s’érodent et mobilisent des sommes conséquentes pour leur entretien voire leur réparation, soustrayant en toute logique des fonds pour l’investissement. Libérer les territoires de France Ce cheminement dans les territoires de France a aussi été l’opportunité de constater combien chaque petite curiosité naturelle ou issue de la main de l’Homme sait être mise en valeur par les associations et collectivités locales, au prix parfois d’une surenchère assez comique et touchante. Cependant, ce même parcours m’a obligé à traverser des déserts industriels, des villages abandonnés à leur sort et des bourgs prêts à baisser le rideau (Saint-Maixent-L’école en est un parfait exemple). Un panorama d’autant plus saisissant que l’ouvrage de Laurent Izard, La France vendue à la découpe, a été mon livre de chevet durant ce road-movie, ce qui mériterait une fiche de lecture. Des lieux de désespoir sont éloignés des grandes métropoles toutes à leurs obsessions écolo-sociétales : façades décaties, fermeture d’une entreprise, vente d’une exploitation agricole ou arrêt d’un service public sont ressentis immédiatement. Et ce au grand dam d’élus locaux obligés de réclamer l’aumône aux plus riches communes limitrophes, voire à Paris : situation héritée d’un double assujettissement, l’un aux communautés de communes et l’autre à la centralisation parisienne. Il m’est ainsi arrivé au fil de ma pérégrination d’avoir une bouffée nostalgique d’un temps où un homme comme Jean-Luc Lagardère pouvait incarner l’audace et l’innovation et, le plus important, la foi en l’avenir ; ou encore me remémorer le génie d’un Albert Caquot, considéré comme le plus grand ingénieur de son temps qui bâtissait pour l’avenir et non emmurait l’existant. À défaut de grands hommes, nous héritons d’un pays se morfondant dans une culpabilité malvenue et intellectuellement injustifiée et célébrant un patrimoine qui lui appartient de moins en moins. Tant par sa vente en coupe réglée à des parvenus de l’étranger mais aussi par la falsification de son histoire par des groupes professionnels opérant un travail de sape continu et ciblé, avec en guise d’accélérateur des apôtres de la décroissance visant à imposer aux forceps un état de déclassement et de restrictions (ce que je nomme les forces idéologiques, opposées aux forces productives). Et malgré tout, la volonté de changement et de libération est présente, elle se manifeste ici et là dans les territoires que l’on traverse : la Vendée, la Haute-Saône, le Puy-de-Dôme ou encore la Vienne donnent des signes de dynamisme économique qui ne doivent rien au hasard. C’est là que se trouve la solution�: la décentralisation et l’autonomisation de jure ou de facto des territoires qui est seule garante pour l’heure d’une meilleure gestion des ressources et des mobilités. Il est temps que les territoires de France s’offrent les moyens de libérer ou d’attirer les éléments productifs en facilitant leurs envies de création, de production, d’exploitation et d’innovation. Célébrer et monétiser le passé est louable mais le risque déjà bien avancé est de transformer tous ces territoires riches de promesses en écomusées à ciel ouvert. Libéralisation des axes de circulation et relance de la filière extractive Cela passe inéluctablement par une libéralisation des axes de circulation, afin de redonner à ceux-ci leur fonction première qui est de se mouvoir librement et à vitesse constante et lisible. Car les mobilités sont aussi la clef du dynamisme territorial. Ce n’est pas du « yakafokon », c’est de la philosophie, un courant de pensée de libération qui doit irriguer nos actions. Qu’un maire souhaite préserver le bien-être de ses administrés en prônant une politique de restrictions est tout à fait louable mais il ne peut dans le même temps reprocher à des commerçants, des entrepreneurs ou des habitants industrieux de partir ou de refuser de s’installer en raison de cette philosophie. Lorsqu’un élu local ou un président de conseil départemental se lamente sur l’état de sa collectivité, qu’il observe donc bien ce qu’il a pu faire dans le domaine des mobilités avant d’incriminer des facteurs extérieurs. Et incidemment, perdre cette habitude de tout attendre de Paris en favorisant les synergies avec les collectivités voisines, y compris transfrontalières : penser écosystème nodal et non pyramidal. Fort heureusement, nombre d’élus locaux, départementaux et régionaux ont déjà compris que cette nouvelle donne est la solution, avec des résultats d’attractivité qui sont rapidement à la mesure de leur courage. Pour en terminer, et alors que je me trouvais sur le plateau de Gergovie du fait de ma virée par le Massif Central, je me suis souvenu combien notre sous-sol était riche de ressources minérales, et qu’il suffirait de relancer la filière extractive pour alimenter de nouvelles industries compatibles avec le respect de l’environnement, bien plus que certains pays nous alimentant en métaux stratégiques, et la notion de souveraineté, qui passe en amont par la maîtrise d’un certain nombre d’approvisionnements notamment en matières premières. Là encore, comme dans les mobilités qui seront nécessaires à ce développement en France, tout est question de philosophie comme route et de courage comme carburant. * En novembre 2017, un conducteur de Ferrari a obtenu réparation de son véhicule endommagé par le chevauchement d’un ralentisseur ainsi que la destruction de l’ouvrage d’art par la justice. D’autres actions sont en cours, notamment par l’association Pour une Mobilité Sereine et Durable, qui recense un nombre incalculable de dispositifs contraires à la loi. ↩ * Sur la récente étude du CEREMA attestant que la mesure du 80 km/h aurait permis de sauver 349 vies, permettons-nous de rappeler qu’officiellement le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement est un établissement public placé sous la double tutelle du ministère de la Transition écologique et du ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. En clair : il ne saurait être considéré comme un organisme indépendant, quelle que soit la qualité de ses experts. ↩ Ces articles pourraient vous intéresser: Fanny Agostini prône le retour au cheval de trait… comme à Cuba ! 80 km/h : la voiture plus sûre que la loi Vive la bagnole ! Notre-Dame de Paris incendiée : un éclair d’éternité
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Le port obligatoire du masque à l'extérieur est sans nul doute la prochaine étape

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