samedi 20 mai 2017

[Entraide] Traduction anglais 20/05

[Entraide] Traduction anglais 20/05

Voici comme d’habitude un appel à l’entraide pour la traduction de textes anglais, par une collaboration via Framapad.

L’idée est de traduire par blocs ET de vérifier et améliorer la traduction déjà réalisée par les autres, pour avoir un beau résultat (c’est pour ça d’ailleurs que je ne reprends pas souvent des traductions externes, elles sont souvent de piètre qualité).

Nous avons besoin de volontaires pour participer ponctuellement aux traductions (c’est un système participatif, vous gérez librement sans engagement de temps ni de durée). Nous avons modifié la procédure et augmenté la sécurité, qui implique une connexion par identifiant personnel et mot de passe. Si vous en voulez un, indiquez-le en commentaire de ce billet en précisant votre mail dans la zone spécifiée (pas dans le commentaire, sinon il sera visible par tous, ce qui n’est pas le cas dans la zone dédiée “Adresse de contact” du commentaire). Nous vous en communiquerons alors un. (recommencez s’il y a eu un souci, on fait au mieux…). Quand vous aurez vos codes, un mode d’emploi est disponible ici..

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Les traductions de la semaine (on compte sur vous – merci aux participants, votre aide est vraiment précieuse !) : cette semaine, Trump, USA et Ukraine 🙂

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URL: http://www.les-crises.fr/entraide-traduction-anglais-15/

L’idée d’un « management humain » est-elle possible ? Par Anna Musso

L'idée d'un « management humain » est-elle possible ? Par Anna Musso

Source : L’Humanité, Anna Musso, 13-05-2016

KEVIN MOLONEY/NYT-REDUX-REA

Table ronde  avec Vincent de Gaulejac Professeur émérite à l'université Paris-Diderot, président du Réseau international de sociologie clinique, Jacques Lecomte Docteur en psychologie et Danièle Linhart Sociologue du travail, directrice de recherche émérite au CNRS (CNRS GTMCresppa)

Les faits. Stress, burn-out, bore-out, dépression, suicide… Premier péril pour la santé des salariés mais aussi pour la performance des entreprises, les violences et souffrances au travail ne sont plus à démontrer et ne cessent d'augmenter en France.
Les enjeux Face aux mesurettes dont se gargarisent certaines entreprises, les intellectuel-le-s proposent de nouveaux modèles d'encadrement en faveur de l'épanouissement des salariés, et, de ce fait, du bon fonctionnement de l’entretprise.

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URL: http://www.les-crises.fr/lidee-dun-%e2%80%89management-humain%e2%80%89-est-elle-possible%e2%80%89-par-anna-musso/

«La diplomatie au péril des valeurs» – 3 questions à Jean de Gliniasty, par Pascal Boniface

«La diplomatie au péril des valeurs» – 3 questions à Jean de Gliniasty, par Pascal Boniface

Source : Le Blog Mediapart, Pascal Boniface, 18-05-2017

Jean de Gliniasty est directeur de recherche à l'IRIS, spécialiste des questions russes. Ancien ambassadeur de France au Sénégal, au Brésil et en Russie, il répond à mes questions à l'occasion de la parution de l'ouvrage : « La diplomatie au péril des valeurs : pourquoi nous avons eu tout faux avec Trump, Poutine et d’autres », aux éditions l'Inventaire.

En quoi l'invocation des valeurs est-elle incompatible avec la défense de nos intérêts géopolitiques ?

Nos valeurs constituent le socle de la société française et une base, à peu près partagée par tous en Europe Occidentale, sur laquelle s'édifie l'Union européenne. Mais cet héritage commun, condition de la construction européenne (les principes de Copenhague), ne permet pas pour autant une action efficace pour la paix et la stabilité dans le monde et plus particulièrement dans notre voisinage. Au contraire l'invocation permanente de nos valeurs dans notre action extérieure est perçue comme une immense hypocrisie camouflant des intérêts de puissance et nous conduit souvent à des erreurs d'analyse, sources d'affaiblissement de notre politique étrangère et de nouveaux troubles dans notre environnement géopolitique (Libye, Syrie, Ukraine…). C'est une véritable idéologie des relations internationales que l'on a appelée « néo-conservatisme » aux États-Unis et qui s'oppose à une vision raisonnée des rapports de force internationaux, des buts que nous devons poursuivre et des moyens pour y parvenir. Le droit d'ingérence, devenu la responsabilité de protéger, est une invention française qui a souvent été perçue, dans le monde arabe notamment, comme un nouvel esprit de croisade dès lors qu'il court-circuitait les processus intergouvernementaux, à l'ONU ou ailleurs, communément admis comme le seul moyen légal de régler les problèmes internationaux. La méfiance qu'il suscite affaiblit le message et risque de discréditer notre politique extérieure car nous sommes souvent obligés d'agir selon l'adage « deux poids, deux mesures » et d'épargner les puissants.

Cette invocation des valeurs peut-elle être le masque d'une politique de puissance ?

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URL: http://www.les-crises.fr/la-diplomatie-au-peril-des-valeurs-3-questions-a-jean-de-gliniasty-par-pascal-boniface/

[Bayrougate 1] Emplois fictifs à l’UDF : “Deux ans payé par la République”, par Nicolas Grégoire

[Bayrougate 1] Emplois fictifs à l'UDF : "Deux ans payé par la République", par Nicolas Grégoire

Je reprends ici les aveux d’un ancien assistant parlementaire, qui ont énormément circulé sur les réseaux sociaux.

J’ai attendu 2 semaines pour voir comment il serait traité par les médias.

Ce sujet est, évidemment, à prendre avec recul.

Suite de ce billet ici.

Fictif(s) : deux ans à l'UDF payé par la République, par Nicolas Grégoire

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URL: http://www.les-crises.fr/bayrougate-1-emplois-fictifs-a-ludf-deux-ans-paye-par-la-republique-par-nicolas-gregoire/

[Bayrougate 2] Réactions après l’accusation d’emplois fictifs contre Bayrou

[Bayrougate 2] Réactions après l'accusation d'emplois fictifs contre Bayrou

Suite du précédent billet sur le Bayrougate.

Évidemment, ce qui est très intéressant dans cette affaire n’est même plus tant le cas Bayrou (qui n’a pas dû faire bien pire que la plupart des autres partis) que le (non-)traitement médiatique…

Pas avant le deuxième tour, par Nicolas Grégoire

Source : Nicolas Grégoire, pour Medium, le 3 mai 2017.

En dénonçant Bayrou, je voulais changer la politique. Censuré, espionné, cambriolé, j'ai découvert que je ne pouvais pas gagner.

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URL: http://www.les-crises.fr/bayrougate-2-reactions-apres-l-accusation-demplois-fictifs-contre-bayrou/

« De plus en plus de militaires évoquent un passage à l’état de siège en cas de nouveaux actes terroristes »

« De plus en plus de militaires évoquent un passage à l'état de siège en cas de nouveaux actes terroristes »

Quel est le lien entre la multiplication des interventions militaires françaises à l’étranger, la priorité donnée au Rafale et aux exportations d’armes, et l’instauration de l’état d’urgence en France ? Dans son livre récent Le Militaire. Une histoire française (éd. Amsterdam), l’économiste Claude Serfati montre à quel point l’armée et les industries militaires sont « chez elles » dans les institutions et l’économie politique de la Ve République. Une tendance qui n’a fait que s’aggraver ces dernières années, sans que le poids politique et économique exorbitant du militaire en France soit vraiment contesté ni même débattu, y compris à gauche. La campagne électorale actuelle ne fait pas exception. Entretien.

Basta ! : Vous montrez, dans votre livre, la place centrale de l’institution militaire en France, dont vous dites qu’elle est « sans équivalent dans aucune autre démocratie » et qu’elle « n’a cessé de se renforcer au cours des dernières décennies ». Comment se traduit concrètement ce poids de l’armée dans la vie politique et économique du pays ?

Claude Serfati [1] : Il se traduit d’abord sur le plan strictement constitutionnel, à travers l’ensemble des pouvoirs militaires et sécuritaires attribués au chef de l’État par la Ve République. Les chercheurs qui procèdent à des comparaisons internationales s’accordent sur le fait que le président de la République en France est le chef d’État le moins contrôlé de toutes les démocraties, notamment en ce qui concerne le pouvoir de faire la guerre. Le poids du militaire s’observe également dans la politique extérieure et ses priorités. Les interventions militaires de la France à l’extérieur de ses frontières, principalement en Afrique, sont devenues si nombreuses qu’il devient difficile de les compter. Il y en aurait eu 25 pour la seule année 2015. Avec l’instauration de l’état d’urgence, l’armée a également repris une place importante dans les questions de sécurité intérieure.

Cet enracinement de l’institution militaire en France, particulièrement depuis 1958, s’observe aussi sur le plan économique. La Ve République s’est construite sur deux crédos formulés par de Gaulle, qui restent aujourd’hui encore indiscutés. Le premier est l’impératif de développer la « compétitivité » de l’économie française, énoncé explicitement par de Gaulle en 1958 et qui reste un leitmotiv aujourd’hui, comme on sait. Le second est que cette compétitivité passe par une série de grands programmes technologiques, militaires ou à valeur stratégique – les télécoms, le spatial et le nucléaire civil par exemple. Ces deux crédos imprègnent encore tous les pores de l’économie française. Je montre par exemple dans mon livre que si le poids des dépenses militaires dans le PIB semble relativement limité, à un peu moins de 2%, la place des groupes de l’armement dans les dépenses technologiques dépasse les 20%, ce qui est très important.

Cette influence du militaire à la fois sur la sphère politique et sur la sphère économique – ce que vous appelez « l’économie politique de la Vème République » – est-elle une spécificité française ?

La France est un pays où l’armée a toujours été au cœur de l’État, ce qui n’est pas exceptionnel. A ce degré c’est tout de même assez rare. C’est aussi un pays dans lequel l’État a pénétré l’ensemble des relations sociales, économiques et culturelles depuis des siècles. La conjugaison de ces deux traits fait la singularité du capitalisme français et explique la polyvalence de l’influence du militaire dans notre pays. Il est clair qu’au début des années 60, à un moment où de Gaulle en était encore à régler ses comptes avec la fraction colonialiste de l’armée et dans une période d’euphorie économique, c’était l’aspect économique de cette influence qui prédominait. Les militaires restaient relativement discrets. Ils n’étaient pas comme aujourd’hui à entourer le président dans un contexte de crise des institutions, de délitement industriel et de tensions sociales.

Aujourd’hui, le rôle économique du militaire perdure, du fait de la force d’inertie de ces cinq dernières décennies et du consensus politique sur la question. Une série de facteurs – les « printemps arabes » et l’implosion des régimes au sein de régions d’influence de la France, le retrait relatif de l’administration Obama, le déclin économique de la France par rapport à l’Allemagne… - ont contribué à redonner à l’armée un poids politique significatif. Entendre le chef d’état-major de François Hollande revendiquer publiquement il y a six mois une hausse des dépenses militaires dans le budget de l’État, c’est quelque chose de nouveau. On a le sentiment que l’armée est plus que jamais chez elle dans la Vème République. C’est ce que voulait de Gaulle, mais sous l’autorité du chef de l’État et dans le cadre d’une économie flamboyante. Or ces deux facteurs sont justement en train de s’éroder.

Nous sommes aussi actuellement dans une période où les versants économiques et politiques du militaire retissent des liens très étroits, ce qui n’a pas toujours été le cas au cours des dernières décennies. Dans les années 1990, on voyait les états-majors critiquer les industriels de l’armement. Aujourd’hui, au contraire, il y a une convergence profonde d’intérêts entre les interventions armées en Afrique, qui permettent de tester sur le terrain les équipements produits par les firmes françaises, et les exportations d’armes à destination du Moyen-Orient et d’ailleurs. Les patrons des entreprises d’armement comme Serge Dassault admettent explicitement que les interventions militaires françaises leur donnent un « avantage compétitif ». Hollande lui a donné raison en s’écriant lors d’une visite dans une usine Dassault en 2015 : « Vive le Rafale, vive la République, vive la France ! »

Cette convergence entre intérêts politiques et économiques ne se retrouve-t-elle pas dans la vision française de l’Europe ? On a l’impression que la France voit surtout l’Union européenne comme un moyen de financer son industrie d’armement, et se voit jouer en son sein la fonction du militaire...

C’est effectivement le projet politique que les dirigeants français ont pour l’Europe depuis de Gaulle. Le « rôle majeur » que celui-ci voulait faire jouer à la France est de moins en moins crédible sur le plan économique, ce qui pousse les gouvernements français à vouloir aller toujours plus loin en ce qui concerne son rôle militaire et sécuritaire. Ils ont obtenu quelques avancées à partir des années 1990, telles que le financement communautaire destiné à la recherche-développement, dont une partie de plus en plus importante – sous le nom de technologies « duales » (à la fois civiles et militaires) dans l’aéronautique par exemple - profite aux industriels de l’armement. Mais cela ne va pas pour l’instant aussi loin qu’ils le souhaiteraient. D’une part, les gouvernements des autres pays européens qui disposent d’une industrie d’armement conséquente n’acceptent pas facilement que l’industrie française s’accapare trop de marchés. D’autre part, l’Union européenne n’est pas prête à marcher au pas cadencé de la France sur la politique de défense et de sécurité commune.

Le contexte des attentats ne risque-t-il pas de changer la donne ? La sécurité et la surveillance, que les industriels de l’armement considèrent comme des « relais de croissance », sont-ils en train de revenir à l’ordre du jour en Europe ?

Le processus est en route depuis 2003. Après le 11 septembre, la « politique européenne de sécurité et de défense » élaborée par Javier Solana a imposé le concept de la « sécurité », permettant des interventions répressives aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. C’était le même projet politique que celui du président Bush, le multilatéralisme en plus. Les programmes sur la sécurité mis en place par l’Union européenne ont profité très largement aux aéronauticiens et aux électroniciens français, et c’est effectivement la France qui pousse le plus en ce sens, aujourd’hui encore. Sur le plan politique, les dirigeants français considèrent que le chaos actuel au sein du « voisinage » de l’Europe (Afrique et Moyen-Orient), qui se traduit dans le traitement inhumain que l’UE inflige aux réfugiés, imposera aux autres gouvernements un principe de réalité, qui accentuerait les tendances sécuritaires et redonnerait du poids à la France. Il y a un jeu subtil qui est mené vis-à-vis de l’Allemagne et des pays nordiques. Eux aussi sont attachés à la sécurité, mais il est différent – et plus pacifique pour les pays nordiques – de l’ordre sécuritaire tel qu’il est conçu en France.

Vous consacrez un chapitre à déconstruire les discours officiels sur les ventes d’armes, présentées comme bonnes pour la France et pour l’emploi. La focalisation française sur les industries d’armement nuit-elle au contraire au reste de l’économie, en particulier aux autres branches de l’industrie ?

À travers mes recherches, j’essaie de montrer depuis assez longtemps que les industries d’armement ont très peu d’effets d’entraînement pour les autres secteurs industriels. On a beaucoup glosé dans les années 1970 sur les transferts de technologies militaires vers le civil aux États-Unis, mais c’est bien plus compliqué et limité que cela, et très spécifique aux États-Unis. De plus, en France, beaucoup de cadres dirigeants d’entreprises formés dans les grandes écoles (comme Polytechnique) n’ont pas une véritable culture entrepreneuriale. La consanguinité entre l’État et les grandes entreprises – particulièrement forte dans le secteur de l’armement - n’incite guère à sortir des marchés lucratifs et protégés de la défense pour développer des applications civiles. Pour des raisons multiples, le secteur de l’aéronautique constitue la seule exception, d’ailleurs partielle.

L’histoire donne plutôt raison à la thèse selon laquelle les industries d’armement exercent une sorte de prédation sur les ressources productives et le personnel qualifié. En France, plus l’industrie de l’armement est privilégiée, plus d’autres secteurs industriels essentiels s’effondrent. Les grands programmes technologiques publics continuent de profiter largement aux industriels de l’armement. L’Observatoire économique de la défense vient d’annoncer que l’industrie militaire a bénéficié d’un crédit d’impôt recherche de plus d’un milliard d’euros en 2015. C’est une somme qui n’est allé à destination des PME civiles – je ne parle même pas d’objectifs sociaux. Et ce n’est qu’un chiffre parmi d’autres.

Certes, le déclin relatif du secteur automobile français ne peut pas directement être imputé à l’industrie d’armement, car il a été lui aussi largement soutenu par l’État. En revanche, la priorité accordée par la France aux industries militaires a clairement aggravé le retard français dans l’industrie de la machine-outil. Or celle-ci, surtout quand elle est robotisée, est une industrie décisive pour l’industrie automobile, mais également pour tous les secteurs de production de biens. L’industrie électronique est un exemple d’industrie dans laquelle les priorités accordées aux produits et aux systèmes militaires ont été une des causes de la dégradation considérable des marchés civils (comme l’électronique grand public, informatique, etc.). Je rappelle aussi que l’armée de terre revendique la place de premier recruteur de contrats longs en France. C’est un constat accablant pour l’avenir de la jeunesse.

Pourquoi ce poids massif de l’armée et du militaire dans l’économie et la vie politique françaises est-il si peu débattu, et si peu contesté ?

C’est particulièrement frappant si l’on compare la France et la Grande-Bretagne. Ce sont deux pays de vieille tradition impérialiste et militariste, qui se sont retrouvés encore une fois côte à côte en Libye puis en Syrie. Or le débat public sur les questions de guerres et de ventes d’armes en Grande-Bretagne est aux antipodes de ce qu’il est en France. Le rapport Chilcot sur la guerre en Irak, un rapport parlementaire officiel, a été bien au-delà de la simple dénonciation du rôle de Tony Blair.

On n’imagine pas aujourd’hui encore, plus de vingt ans après le génocide, la mise en place d’une commission d’enquête sérieuse sur le rôle de la France au Rwanda. Très récemment, la commission des affaires étrangères du Parlement anglais a proposé d’arrêter les ventes d’armes britanniques à l’Arabie saoudite en raison de ses crimes de guerre au Yémen. En France, tout le monde ou presque se félicite de nos ventes d’armes à cette monarchie pétrolière.

Il faut donc insister : en France, ce débat n’a pas lieu, et cela ne date pas d’aujourd’hui, pour un ensemble de raisons politiques, économiques, et culturelles. Le mouvement antimilitariste a malheureusement perdu de sa vigueur en France par rapport à d’autres pays. Il y a sur le sujet un consensus droite-gauche qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Nous avons donc une difficulté à lever le couvercle du militarisme. Et bien entendu il y a l’influence des industriels de l’armement, mais aussi les hésitations des organisations de salariés, pour lesquelles les programmes d’armement assurent – de moins en moins d’ailleurs – un maintien de l’emploi, surtout dans les territoires qui en dépendent de façon critique.

Vous suggérez que l’armée a gagné en influence, déjà sous Sarkozy mais encore davantage durant le quinquennat de François Hollande, avec les interventions militaires à l’étranger, l’accent mis sur les ventes d’armes, et maintenant la proclamation de l’état d’urgence. Sommes-nous en train de revenir aux sources militaires de la Ve République ?

Cette influence croissante est liée au contexte géopolitique et économique mondial, avec la crise financière et ses suites, les révolutions arabes, le retrait relatif des États-Unis, les rapports avec l’Allemagne – ce que j’appelle le « moment 2008 ». L’utilisation du militaire devient en quelque sorte un des derniers avantages compétitifs de la France. Mais cela représente aussi, effectivement, une sorte de parachèvement de la Vème République, ou du moins un retour en force de certains aspects de sa constitution qui étaient restés latents.

La Vème République, c’est un régime bonapartiste, né d’un coup d’État. Sa constitution est pleine de potentialités antidémocratiques très graves : l’article 16 sur les pouvoirs exceptionnels du président, l’état d’urgence, l’état de siège. C’est une combinaison explosive. L’utilisation des armées à l’extérieur – même si elle semble indolore pour la population française – s’est toujours accompagnée d’union nationale à l’intérieur et de mesures coercitives contre ceux qui ne s’y plieraient pas. Cette corrélation entre guerre à l’extérieur et état d’exception à l’intérieur a toujours existé, sous des formes plus ou moins paroxystiques et violentes.

Ceci dit, le corsetage des libertés que rend possible la constitution dépend aussi des rapports sociaux. Des manifestations de rue massives ont eu lieu en 2016 malgré l’état d’urgence. Le rapport de forces actuel entre ceux qui veulent défendre les libertés et ceux qui veulent les réduire fait que l’état d’urgence n’est pas poussé jusqu’au bout. Parallèlement, cependant, on voit de plus en plus de militaires délaisser la posture traditionnelle de la « grande muette » pour faire entendre leur voix, dans la rue, au sein des manifestations de Sens commun, mais également dans les médias, où on les entend évoquer ouvertement un passage de la France sous l’état de siège en cas de nouveaux actes terroristes.

Iriez-vous jusqu’à dire que nous ne sommes pas à l’abri d’un putsch militaire en France, par exemple à la faveur d’un attentat ?

Comme je viens de le dire, les rapports de force sociaux sont essentiels : la loi El Khomri a été combattue dans la rue malgré l’état d’urgence. Ceci dit, il faut bien avoir à l’esprit que nous avons toujours une épée de Damoclès au-dessus de nous et que nous ne sommes pas à l’abri d’un événement qui créerait les conditions pour des mesures encore plus autoritaires. Je ne suis pas préoccupé par la menace d’un coup d’État à la latino-américaine. Je crains par contre qu’à la suite d’un acte terroriste, la Vème République et ses mesures d’exception soient utilisées « à fond », pour ainsi dire, par le gouvernement en place. La constitution permet l’adoption de mesures réellement dictatoriales « en douceur », qui s’exerceraient sans doute de manière discriminante, en ciblant d’abord les minorités visibles ou certaines catégories de population comme les « jeunes des quartiers ».

L’armée est déjà chez elle dans la Vème République, tout comme la police. Mais elles pourraient le devenir encore plus. En même temps, heureusement, il y a des réactions d’hostilité et de résistance à ces évolutions non seulement dans la société civile, mais aussi dans l’appareil d’État, notamment au niveau du pouvoir judiciaire. Je suis rassuré par le fait que malgré les attentats, les Français restent davantage préoccupés dans cette campagne électorale par l’économie et l’emploi que par la sécurité. Nous avons encore des ressources démocratiques.

Parlons justement des élections. Comment ce pouvoir militaire que vous décrivez réagirait-il si le Front national continue de monter en puissance lors des prochaines élections ?

Je ne vois pas d’incompatibilité entre le Front national et l’état-major des armées. J’attends une preuve du contraire.

Qu’en est-il des autres candidats ?

Le fait qu’Emmanuel Macron ait cherché et obtenu le soutien de Jean-Yves Le Drian le situe dans le droit fil de la politique actuelle. Au final, aucun des quatre principaux candidats à l’élection présidentielle n’a remis en cause la place de l’industrie de l’armement en France. Jean-Luc Mélenchon remet néanmoins en cause la politique militaire de la France sur certains points, comme la sortie de l’Otan et l’arrêt des interventions militaires. Sur les autres aspects, il semble faire preuve d’une grande prudence. Certains qui soutiennent sa candidature regrettent par exemple l’absence d’initiative de sa part sur la dénucléarisation de la France, alors que des personnalités comme Paul Quilès ont pris des positions très volontaires sur ce sujet.

 

Propos recueillis par Olivier Petitjean

Source(s) : Bastamag.fr via Contributeur anonyme

Informations complémentaires :

 

 

 

URL: https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13617-de-plus-en-plus-de-militaires-evoquent-un-passage-a-l-etat-de-siege-en-cas-de-nouveaux-actes-terroristes

Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce samedi 20 mai 2017

Revue de presse du jour comprenant l'actualité nationale et internationale de ce samedi 20 mai 2017

Bonjour, samedi 20 mai 2017, enfin en week-end. On va pouvoir faire tout ce qu'il était impossible de faire durant la semaine. Je suppose que pour vous c'est pareil. Ce matin une actualité morne, enfin, comme je vous le disais, des fois ça vaut mieux....

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et une agréable journée.

f.

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Actualités françaises :

20.05.2017

« De plus en plus de militaires évoquent un passage à l’état de siège en cas de nouveaux actes terroristes » (Bastamag.net)

La main d'Erdogan dans les urnes de France : 68 candidats du PEJ aux législatives (Marianne.net)

Avec les « Malta Files », Mediapart révèle les dessous des pratiques fiscales de Malte (Le Monde.fr)

Comment le FN rétropédale sur l'euro (Les Echos.fr)

Sylvie Goulard (Bilderberg), nouvelle ministre des armées, ne se sent pas française et méprise le "petit peuple français" (Fawkes.fr)

19.05.2017

Affaire Crédit Lyonnais : Bernard Tapie condamné à rembourser les 404 millions d'euros (Les Echos.fr)

« Monsieur le président, il n'appartient pas à l'Élysée de choisir les journalistes » (Le Figaro.fr)

Popularité : Mélenchon chute lourdement (Les Echos.fr)

Dieudonné, Francis Lalanne... la circonscription de Valls ou le neuvième cercle de l'enfer (Marianne.net)


Moment détente (?) :

20.05.2017

Diffamation : Bayrou renvoyé en correctionnelle pour janvier 2019 (L'Express.fr)

Bruno Le Maire, nouveau ministre de l’Economie, ne sait pas faire une multiplication (Olivier Demeulenaere)

18.05.2017

Législatives : Dieudonné se présente dans l’Essonne (Le Monde.fr)

16.05.2017

Moment déntente : Il y a 4 mois, le nouveau Premier ministre taillait un costard magistral à Macron (Fawkes)

12.05.2017

Moment détente (?) : Tout savoir (ou presque) sur le parcours de Macron  (Youtube.com)

10.05.2017

Valls en marche forcée... (L'Express.fr)


Divers :

20.05.2017

Entretien avec François Asselineau – Questions d’actualité 17 mai 2017 : « Spécial premier gouvernement d'Édouard Philippe et premiers jours de Macron » (UPR)

18.05.2017

Olivier Delamarche débarqué de BFM Business  (prechi-precha.fr)

28.04.2017

P. Jovanovic - P-Y. Rougeyron : Revue de presse spéciale Présidentielles 2017 (Youtube.com) via Contributeur anonyme

27.04.2017

Si vous hésitez à voter Macron, regardez ça (vidéo) (Nouvel Ordre Mondial.cc)

25.04.2017

François Asselineau explique le programme d'Emmanuel Macron en 1mn (Dailymotion.com) via Contributeur anonyme


Actualités internationales :

20.05.2017

Les Iraniens votent en masse lors d'une présidentielle aux allures de référendum pour Rohani (France 24.com)

Un missile des rebelles yéménites "intercepté" près de Ryad  (L'Express.fr)

WikiLeaks : la Suède classe sans suite l'enquête pour viol qui visait Julian Assange (France 24.com)

Assange va demander l'asile en France après l'abandon des poursuites contre lui (Les Echos.fr)

19.05.2017

New York : un chauffard renverse des piétons à Times Square et tue une femme de 18 ans (France tv info.fr)

Grèce : le Parlement adopte de nouvelles mesures de rigueur (L'Express.fr)

Escalade des tensions dans le Donbass sur fond de censure croissante contre les voix dissidentes (Agoravox.fr)

Brésil : accusé de corruption, le président Michel Temer refuse de démissionner (France 24.com)

Ça se passe en Europe : les classes sociales traditionnelles disparaissent en Italie (Les Echos.fr)


High-Tech :

20.05.2017

Nouveau monde. Y a-t-il un robot dans l'avion ? (France Tv Info.fr)

19.05.2017

La maison connectée, un "cauchemar total en matière de sécurité" (L'Express.fr)

18.05.2017

Électricité vs hydrogène : et si la guerre de la voiture du futur n’avait pas lieu ? (We Demain.fr)

17.05.2017

L'explosion des troubles chez les tout-petits surexposés aux écrans (Le Figaro.fr)

16.05.2017

Le sauvetage de Toshiba bloqué (Les Echos.fr)


Sciences :

18.05.2017

Tous les recoins des océans pollués par le plastique (Le Figaro.fr)

16.05.2017

Les premiers pas du carburant bactérien (Le Figaro.fr)


Informatique :


20 Minutes par jour :


Sécurité :

19.05.2017

Le régulateur des télécoms américain remet en cause la neutralité du Net (Le Monde.fr)

Une nouvelle cyberattaque de grande ampleur est en cours : après WannaCry, des chercheurs en sécurité informatique ont découvert une nouvelle cyberattaque qui pourrait déjà avoir infecté des centaines de milliers d'ordinateurs dans le monde  (Conscience du peuple)

17.05.2017

WannaCry : une cyberattaque mondiale qui n'aurait pas dû avoir lieu (France24.com)

Disney victime de chantage après le vol d'un film (Les Echos.fr)

16.05.2017

Des chercheurs en sécurité informatique ont indiqué lundi avoir découvert un lien potentiel entre la Corée du Nord et la cyberattaque mondiale qui frappe depuis vendredi des dizaines de milliers d'entreprises et d'administrations à travers le monde  (Conscience du Peuple)

15.05.2017

Cyberattaque mondiale : les pirates auraient extorqué plus de 30.000 € en 48 heures (Le Parisien.fr)

13.05.2017

Ce que l’on sait sur la vague de cyberattaques de portée mondiale (20 Minutes.fr)


Dossiers :

10.03.2017

Sondages : Influences et Pouvoirs (LCP)

01.03.2017

Colorants, édulcorants, conservateurs, que cachent-ils ? (France 5)

06.02.2017

Cholestérol : le grand bluff (Arte)

28.01.2017

Cash Investigation : « Razzia sur le bois, les promesses en kit des géants du meuble »  (France 2)


Livres :

09.03.2017

« Trump face à l'Europe » (Jean-Loup IZAMBERT) (Is-edition.com)

La politique ? « Plus rien à faire, plus rien à foutre » (Le Monde.fr)


Twilligth Zone :

14.05.2017

Une immense créature marine s'est échouée sur une île d'Indonésie (Atlantico.fr)


Cinéma :


Séries :

13.04.2017

Les 100 - Saison 1, épisode 4/13


Le complément de la Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l'actualité française et internationale du 16 au 18 mai 2017 vues par notre Contributeur anonyme.


 

DON : https://www.paypal.me/revuedepresse

ESPAGNE : ... condamné à 128 millions pour libéraliser l'énergie par des tribunaux d'arbitrage = avant-goût du TAFTA et explosion des tarifs

https://www.lesechos.fr/monde/europe/0212042798914-energie-lespagne-condamnee-a-payer-128-millions-deuros-dindemnites-2084867.php

INDE : ... mpose la carte d'identité biométrique pour les aides sociales ou une carte bancaire

https://www.youtube.com/watch?v=7HtPRioxmSo

Etape n° 1 ... fin du cash

Etape n° 2 ... imposer un numéro d'identification unique par personne pour une surveillance de masse

Etape n° 3 ... imposer une puce RFID corporelle sans laquelle personne ne puisse ni acheter ni vendre ?

 

VIDEO DU JOUR

Bientôt des robots livreurs en France ?

https://ovnisvideos.wordpress.com/2017/05/06/les-robots-de-boston-dynamics-bientot-en-france/

 

A chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de commencer à réfléchir. Mark Twain

 

SIGNE DES TEMPS :

TERRE : ... nuage bizarre ... nouvelle faille en Antarctique

https://fr.sputniknews.com/insolite/201705041031231475-vaisseau-spatial-extraterrestre-us-terre/

https://global-climat.com/2017/05/07/faille-de-la-plateforme-larsen-c-une-nouvelle-branche-sest-formee/

 


 

FRANCE : ... Bourse de Paris progresse plus sous la gauche que la droite

= logique ni manif, ni grèves massives sans syndicats, étudiants, fonctionnaires

https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0212038505490-pourquoi-la-bourse-de-paris-prefere-la-gauche-a-la-droite-2084498.php

http://www.boursorama.com/actualites/pourquoi-la-bourse-progresse-plus-sous-la-gauche-que-sous-la-droite-6218a0cdb04dac2655bc68c0bf9011c8

BELGIQUE : ... 40 ans de carrière mais pas de pension pour 19700 Belges

http://www.dhnet.be/actu/belgique/40-ans-de-carriere-mais-pas-de-pension-pour-197-000-belges-590b6372cd700225429ec2b2

 


 

1. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL FINANCIER

FRANCE : ... bras de fer mairie de Paris et agent de la sécurité ... suppression de l'allocation temporaire d'attente ...

https://www.lesechos.fr/politique-societe/regions/0212038702525-bras-de-fer-entre-la-mairie-de-paris-et-ses-agents-de-securite-2084717.php

http://www.europe1.fr/societe/lallocation-temporaire-dattente-supprimee-au-1er-septembre-3322355

UK : ... la City va reculer dit Goldman Sachs ...

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/brexit-la-city-va-stagner-ou-reculer-selon-le-patron-de-goldman-sachs-705380.html

CANADA : ... faillite des détaillants

http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/commerce-de-detail/l-apocalypse-du-commerce-de-detail-en-graphiques/594753?

BELGIQUE : ... l'entrée aux centres commerciaux bientôt payante ?

https://www.msn.com/fr-be/actualite/national/bient%C3%B4t-une-entr%C3%A9e-payante-dans-les-shoppings/ar-BBALvB9?li=BBqiQ9T

VENEZUELA : ... 36 morts en un mois les manifestations continuent

http://www.boursorama.com/actualites/venezuela-36-morts-en-un-mois-les-manifestations-continuent-12614494dd37164f403bfc422193e32b

 

2. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SOCIÉTAL

FRANCE : ... précaires menacés d'expulsion ... un retraité expulsé se suicide dans sa cave

http://www.la-croix.com/Journal/Ces-personnes-precaires-menacees-dexpulsion-2017-05-04-1100844675

http://www.infonormandie.com/Yvelines-expulse-de-son-logement-le-retraite-met-fin-a-ses-jours-dans-la-cave-ou-il-vivait_a16569.html

RÉFORME MACRON : ... retraites dès 2018 ... proportionnel

https://www.lesechos.fr/elections/emmanuel-macron/0212042807431-macron-veut-faire-voter-sa-reforme-des-retraites-des-debut-2018-2084869.php

https://videos.lesechos.fr/lesechos/sujet-actus/le-scrutin-proportionnel-en-trois-questions/r0r0fl'

JUSTICE : ... prédictive

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/05/05/01016-20170505ARTFIG00260-les-juges-experimentent-la-justice-predictive.php

http://www.leparisien.fr/high-tech/la-justice-predictive-le-pouvoir-judiciaire-vers-un-grand-bouleversement-05-05-2017-6919920.php

MACRON 2017 : ... vote de classe, pour/contre UE ... jeunesse opte Mélenchon ... BHL & la CIA

http://www.atlantico.fr/decryptage/vote-classe-effet-richesse-cle-carte-electorale-favorable-emmanuel-macron-jerome-fourquet-3039464.html

https://www.slate.fr/story/145035/melenchon-ravi-le-vote-de-la-jeunesse

http://www.dreuz.info/2017/05/02/bhl-lu-et-approuve-par-la-cia/

FAKE NEWS : ... Macron se dit victime ... Venezuela ... vers la pénalisation ...

https://www.lesechos.fr/elections/emmanuel-macron/0212024183816-presidentielle-cinq-fausses-informations-qui-circulent-sur-emmanuel-macron-2083397.php

http://www.boursorama.com/actualites/au-venezuela-la-bataille-des-fake-news-fait-aussi-rage-3f44a347f01149b6d3b1e5d1c3663bde

http://reseauinternational.net/est-il-vraiment-utile-de-se-defendre-contre-ceux-qui-nont-que-les-mots-complotisme-fake-news-a-la-bouche/

 

3. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SPIRITUEL

USA : ... risque de pandémie mondiale dit Bill Gates

https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0211811647544-bill-gates-pointe-le-risque-dune-pandemie-mondiale-2066198.php

 

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(Si vous venez de découvrir notre petit site voici une vidéo qui vous en expliquera rapidement le mode de fonctionnement)

 Amicalement,

l'Amourfou...

URL: https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13616-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-internationale-de-ce-samedi-20-mai-2017

Macron-économie : « On se dirige vers des mesures d’austérité »

Macron-économie : « On se dirige vers des mesures d'austérité »

J'ai trouvé l'intervention de Thomas Porcher très bien, et je vous conseille humblement d'écouter la vidéo si vous voulez faire le point et dresser quelques perspectives. Du reste, je remercie Nath, une fidèle lectrice, de m'avoir partagé la source.


Macron-économie : On se dirige vers des mesures d... par folamour_dailymotion

Cette semaine, Ali Laïdi reçoit Thomas Porcher pour discuter des orientations de la future politique économique du nouveau président de la République française. L’économiste, auteur Frédéric Farah d’"Introduction inquiète à la Macron-économie" (éd. Les Petits matins, 2016), regrette qu’Emmanuel Macron présente "un programme très libéral" qui n’a selon lui "rien d’innovant". Il estime néanmoins "courageux" que ce dernier soit resté sur une même ligne : celle de l'austérité, selon lui.

Source(s) : Msn.com via Nath

Informations complémentaires :

 

URL: https://www.crashdebug.fr/loisirss/73-livres/13615-macron-economie-on-se-dirige-vers-des-mesures-d-austerite

L'explosion des troubles chez les tout-petits surexposés aux écrans

L'explosion des troubles chez les tout-petits surexposés aux écrans

Rassurez-vous, bientôt il y aura certainement une appli android pour être parent... Bref, on est face à une urgence sanitaire. Après faut-il blamer ces jeunes parents ou le modèle de société qu'on leur transmet.... ?

Près d'un enfant de moins de 3 ans sur deux (47%) utilise des écrans interactifs comme des tablettes ou des
smartphones, selon une enquête menée par l'Association française de pédiatrie ambulatoire. -
Crédits photo : plainpicture/Westend61/Valentina Barreto/plainpicture/Westend61/Valentina Barreto

ENQUÊTE - À l'heure des tablettes pour bébés et des enfants élevés au smartphone, un médecin de PMI alerte sur ces comportements «ressemblant à des symptômes autistiques» chez les enfants trop confrontés aux écrans. Son constat de terrain, partagé par d'autres professionnels de la petite enfance, fait également polémique.

Ils ont l'âge des premiers babillages, du cheval à bascule, des empilements de cubes… et déjà un smartphone à la main. Dans le train, en voiture, dans les salles d'attente, plus personne ne s'étonne de ces bambins plongés dans le téléphone portable de papa ou maman, tapotant l'écran tactile avec la même dextérité qu'un adulte. Comme Sofiane * qui a eu sa première tablette à 18 mois. Sans elle, l'enfant refuse de se mettre à table ou bien de s'endormir, au coucher. En regardant ces petites vidéos, Sofiane a «appris» quelques mots anglais. Pour la plus grande fierté de ses parents. Mais à l'école, il n'y a pas de tablette. À son arrivée en maternelle, son institutrice s'est inquiétée car le petit garçon ne répondait pas à son prénom et regardait dans le vide. Il acceptait difficilement de rester assis à côté de ses camarades. Et sans un adulte à ses côtés pour guider ses gestes, Sofiane ne participait pas à la moindre activité.

«Un enfant-écran», résume le Dr Anne-Lise Ducanda, un médecin de la protection maternelle et infantile (PMI) de l'Essonne, un service public de la petite enfance. Avant même de rencontrer Sofiane, elle connaissait déjà son «cas» par cœur. Il faut dire que ce médecin, qui examine chaque année des centaines d'enfants de moins de 5 ans, notamment à la demande des crèches et des écoles maternelles, estime que le nombre de tout-petits avec un profil similaire a explosé ces cinq dernières années. Des enfants qui présentent des retards de développement, des troubles de la relation, du langage et du comportement.

«En 2003, 35 enfants en difficulté m'étaient signalés par les écoles sur 1000 élèves de maternelle en petite et moyenne section de l'Essonne, se souvient Anne-Lise Ducanda. Depuis un an et demi, on m'en a déjà signalé 210 en grande difficulté. Toutes les semaines, je suis sollicitée pour de nouveaux cas. À force d'en voir, j'ai fini par faire le lien avec leur consommation d'écrans.» Et, ajoute-t-elle, «je ne parle pas d'enfants qui regardent la télévision une heure par jour ! La plupart de ceux qui me sont adressés passent au moins six heures par jour devant des écrans. Certains n'arrivent pas à parler, à encastrer trois cubes ou encore à tenir leur crayon. Les troubles sont plus graves qu'il y a 15 ans et disparaissent dans la majorité des cas quand les parents arrivent à “déconnecter” leurs enfants.»

«C'est la tétine d'aujourd'hui»

Elle décrit en outre des bébés qui grandissent à l'ombre des chaînes d'info en continu dans des foyers où la télévision reste allumée toute la journée. Des nourrissons biberonnés à la comptine sur smartphone, des bambins qui ont appris à télécharger une vidéo avant de savoir faire une phrase. Ces enfants seraient-ils surreprésentés dans le territoire sur lequel elle exerce, à Viry-Châtillon ? Ce dernier touche la Grande Borne, réputé socialement sensible, mais comprend aussi des quartiers pavillonnaires. La PMI est fréquentée par des enfants «issus de familles lambda, mais aussi de milieux plus défavorisés», indique le médecin.

«Pas d'écran avant 3 ans» : le précepte est pourtant bien connu depuis la campagne lancée en 2009 par le Conseil supérieur de l'audiovisuel et régulièrement reprise. Mais à l'heure où plus de quatre Français sur dix sont équipés de tablettes et où 65 % possèdent un smartphone, la recommandation semble oubliée. Selon une enquête sur les jeunes enfants et les écrans menée par l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) fin 2016, près d'un enfant de moins de 3 ans sur deux (47 %) utilise des écrans interactifs comme des tablettes ou des smartphones.

«L'écran, c'est la tétine d'aujourd'hui, constate le docteur Ducanda. Pourquoi les parents se passeraient des écrans pour “calmer” leur enfant alors que personne ne les a mis en garde ? Ils sont rassurés, car leurs enfants ne regardent que des programmes qui leur sont destinés ou des petites applications dites “éducatives” pour apprendre les couleurs ou l'anglais. Ils s'émerveillent de leur habileté et pensent que plus tôt on initie les bébés aux outils numériques, mieux ils seront armés pour le futur.»

    « À 2 ans et demi, certains se comportent comme des enfants un peu “sauvages”, dans leur bulle, comme s'ils n'avaient pas eu l'habitude d'être en relation avec une autre personne. »

    Carole Vanhoutte, orthophoniste

Face à un phénomène qu'elle qualifie de «massif», elle a décidé de tirer la sonnette d'alarme en postant une vidéo sur YouTube sur les conséquences de la surexposition des plus jeunes aux outils numériques et à la télévision. Mis en ligne en mars dernier, ce film d'avertissement austère a été déjà vu plus de 21.000 fois. Si le constat n'est pas scientifique, l'expérience de terrain interpelle.

Dans la foulée, de nombreux professionnels de la petite enfance l'ont contactée pour évoquer leurs propres observations. Comme l'orthophoniste Carole Vanhoutte, dont le cabinet, situé à Villejuif dans le Val-de-Marne, est assailli par des parents affolés par les retards de leurs chérubins. «Depuis quelques années, je vois des enfants dès l'âge de 3 ans avec moins d'une dizaine de mots à leur vocabulaire, raconte cette orthophoniste, cofondatrice de l'association Joue, pense, parle. Récemment, il y a eu un nouveau glissement avec l'arrivée de petits dès l'âge de 2 ans et demi qui ne sont pas du tout dans la communication. Ils se comportent comme des enfants un peu “sauvages”, dans leur bulle, comme Carole Vanhoutte précise que «ces enfants n'ont pas eu beaucoup de temps pour jouer avec leurs mains et mettre des objets à la bouche. Or ces explorations déterminent leur entrée dans le langage et sont nécessaires à la création des connexions cérébrales. Tout comme les échanges de regards et de paroles avec leurs parents», rappelle-t-elle en s'alarmant d'«un problème de santé publique».

D'autres pointent l'influence de l'addiction des parents au smartphone, une habitude qui empiète sur la communication avec leurs enfants. «Cet objet qu'ils consultent en permanence capte leur attention et vole du temps sur le jeu et les échanges avec leur bébé, souligne Sabine Duflo, psychologue dans un centre médico-psychologique à Noisy-le-Grand. À parent «accro», enfant dépendant ? «Pour un tout-petit, le portable peut devenir un moyen d'attirer vers lui un parent connecté en permanence et peu attentif. C'est peut-être la raison pour laquelle nous voyons un nombre croissant d'enfants qui ne sont plus dans la communication, comme “déshumanisés”», se désole cette psychologue à l'origine de la campagne de prévention «4 pas pour mieux avancer».

    «J'ai vu des enfants qui ont été diagnostiqués autistes à l'hôpital, apparemment à tort puisqu'ils ont retrouvé un comportement “normal” après avoir été sevrés d'écrans pendant plusieurs semaines.»

    Dr Anne-Lise Ducanda

Du côté de l'école, l'ampleur des «dégâts» n'est pas aisée à mesurer. «Depuis cinq ans, nous sommes plus souvent alertés au sujet d'enfants qui présentent des troubles du comportement ou du langage dès la maternelle, reconnaît cependant Pierre Favre, président du Syndicat national des écoles (SNE) et directeur d'une école dans l'Ain. Mais il est difficile de dire si ces troubles sont uniquement liés aux écrans. Les problèmes d'hygiène de vie, de sommeil, d'alimentation, de contexte familial peuvent également avoir une influence.»

Le Dr Ducanda pousse son raisonnement plus loin quand elle déclare que les troubles de ses petits patients abreuvés d'images «ressemblent à des symptômes autistiques à tel point que l'on peut les confondre». Comme Léo, un petit garçon de 3 ans et demi au regard vague qui ne prononce pas plus de deux mots intelligibles, griffe ou mord les autres écoliers qui viennent vers lui. Chez d'autres enfants, elle a relevé des stéréotypies (comportements répétitifs comme les battements de bras) ou des écholalies (la répétition mécanique des phrases de son interlocuteur). Pour étayer son propos, elle cite le triplement des demandes d'assistants de vie scolaires (AVS) pour enfants à la maison départementale des personnes handicapés de l'Essonne : 3163 en 2015 contre 1045 en 2010. «J'ai vu des enfants qui ont été diagnostiqués autistes à l'hôpital, apparemment à tort puisqu'ils ont retrouvé un comportement “normal” après avoir été sevrés d'écrans pendant plusieurs semaines», avance-t-elle.

Son parallèle osé avec l'autisme n'a pas manqué de susciter des réactions. «Ces constats n'ont pas la même valeur que des études épidémiologiques. Ce médecin de PMI est en contact avec une fraction de la population qui n'est pas forcément représentative et en tire des conclusions générales, avertit Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS au sein du laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistiques. Il ne faut pas oublier qu'une très forte exposition aux écrans est corrélée au niveau socio-économique des familles. Il faut aussi prendre en compte les conditions de vie, la manière dont parents et enfants interagissent. Quel est l'impact spécifique des écrans sur le développement ? C'est une question à laquelle il n'est pas si facile de répondre.»

Comparaison avec les troubles autistiques

Cette comparaison avec les troubles autistiques «prête à confusion», juge aussi Michel Desmurget, chercheur au CNRS. Mais sur le fond, ce spécialiste des neurosciences cognitives partage «à 100%» cette analyse. «L'image positive des usages des outils numériques pour les tout-petits a fait des ravages, dit-il. En France, l'Académie des sciences n'est toujours pas revenue sur son avis de 2013 selon lequel les tablettes tactiles pouvaient être utiles au développement sensi-moteur du jeune enfant, s'indigne-t-il. Pourtant, les études scientifiques sérieuses démontrent l'effet néfaste de ces outils sur le sommeil, les apprentissages, l'alimentation, la concentration…»

Déterminée à alerter l'opinion et les pouvoirs publics, le Dr Ducanda mise sur le lancement de nouvelles études scientifiques pour explorer la piste d'un lien entre l'augmentation du nombre d'enfants diagnostiqués TSA (troubles du spectre autistique) et l'omniprésence des écrans. La Fondation pour l'enfance et un service de pédopsychiatrie francilien viennent de la solliciter pour réfléchir à des projets de recherche. Enfin, les professionnels de la petite enfance qui émettent les mêmes craintes, désormais organisés en réseau, s'apprêtent à écrire au nouveau président de la République pour réclamer une campagne de prévention de grande ampleur.

 

*Les prénoms des enfants ont été modifiés.

Source : Le Figaro.fr

Informations complémentaires :

URL: https://www.crashdebug.fr/high-teck/13614-l-explosion-des-troubles-chez-les-tout-petits-surexposes-aux-ecrans