mardi 21 mars 2017

[La No News d’Historia] Oui, la CIA a financé la construction européenne…

[La No News d'Historia] Oui, la CIA a financé la construction européenne…

Un bel exemple de “l’Histoire sous influence”…

I. Asselineau parle de l’UE au 20 heures….

Écoutez bien ce que dit le journaliste (“Ils ont été payés par la CIA ?” – comme si tout le monde n’agissait que pour de l’argent…) et ce que dit Asselineau a dit le 13 mars :

Je me contente de regarder ça, je n’ai pas fouillé ce que François Asselineau avait dit sur son site – ce n’est pas le sujet à ce stade.

II. Historia communique en retour…

Non, Robert Schuman et Jean Monnet n'étaient pas des agents de la CIA !

Source : Historia.fr, 15 mars 2017

Dimanche soir, sur TF1 au JT de 20h, le journaliste Gilles Bouleau a interrogé François Asselineau, candidat de l'UPR à l'élection présidentielle sur les accusations portées par celui-ci contre ces deux pères fondateurs de l'Europe, reprises sur le site internet de ce parti politique.

Le représentant de l'Union Populaire Républicaine, candidat souverainiste partisan de la sortie de la France de l'Europe, affirme que Robert Schuman et Jean Monnet étaient des agents de la CIA et, pour conforter ses dires, montre à l'antenne un numéro d'Historia daté de mars 2003, n°675.

L'article invoqué porte sur le financement de la construction européenne par la CIA entre 1949 et 1959, en pleine guerre froide, pour contrer l'influence soviétique et le subventionnement du PCF par l'URSS. Mais comme le précise l'historien Eric Roussel, auteur d'une biographie de Jean Monnet éditée chez Fayard, dans un entretien en encadré : « Monnet détestait toute forme de compromissions. (…) Il y a bien eu un soutien financier au Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe par la Fondation Ford, (…) mais cette aide n'avait rien de fastueux. La meilleure preuve, précise-t-il, c'est que le Comité d'action n'a cessé de tirer le diable par la queue. » Il s'agit d'une aide sans contrepartie, car Jean Monnet, insiste-t-il, « a toujours agi en pleine indépendance, politique ou autre. »

L'article indique très clairement que Monnet, en fin connaisseur du monde anglo-saxon n'a en aucun cas accepté à titre personnel les dollars de la CIA. « Compte tenu de sa prudence de Sioux, l'aide américaine à son courant européaniste devra emprunter d'autres voies. En 1956, il se voit ainsi proposer l'équivalent de 150 000 euros par la Fondation Ford. Une offre qu'il décline, préférant que cet argent soit versé au professeur Henri Rieben, un économiste et universitaire suisse pro-européen(…) (Celui-ci) utilisera ces fonds en toute transparence financière pour créer un Centre de recherches européen. »

Laisser entendre que Schuman – qui n'est d'ailleurs pas mentionné dans l'article – et Monnet étaient personnellement stipendiés par la CIA, c’est défigurer la lettre et l’esprit  de cet article pour alimenter les thèses anti-européennes et anti-américaines de son parti. 

La rédaction d'Historia

Un passage de l’article en question : l’argent n’est pas le problème

III… puis agit

Historia a demandé à l’UPR de retirer de son site la reproduction de son article que le parti avait réalisée :

En effet, “pas de bol” :

IV. L’objet du délit : l’article de Rémi Kauffer de 2003

Mais il y avait quoi dans cet article ?

En fait, on peut le lire en archive ici. Je vous encourage à le faire, à en garder une copie et à le diffuser.

Source : Historia, Rémi Kauffer, 01/03/2003

Moments d’Histoire soumis le 01/03/2003 par Rémi Kauffer * dans Mensuel n°675 à la page 42

La CIA finance la Construction européenne

De 1949 à  1959, en pleine guerre froide, les Américains, par l’intermédiaire de leurs services secrets et du Comité pour l’Europe unie, versent l’équivalent de 50 millions de dollars actuels à  tous les mouvements pro-européens, parmi lesquels ceux du Britannique Winston Churchill ou du Français Henri Frenay. Leur but, contenir la poussée soviétique…

A 82 ans, Henri Frenay, le pionnier de la Résistance intérieure, fondateur du mouvement Combat, arbore une forme intellectuelle éblouissante malgré sa surdité de l’oreille droite et sa récente opération de l’estomac. Pourtant, il n’a plus que trois mois à  vivre. En ces jours de mai 1988, il me parle de l’Europe dans son appartement de Boulogne-sur-Seine. De cette Europe fédérale dont il a rêvé en vain entre 1948-1954. De la dette aussi que, en cas de succès, le Vieux Continent aurait contracté envers les Américains, ceux notamment du ” Comité “. Et d’insister une fois, deux fois, dix, tandis que moi, je m'interroge : pourquoi diable ce mystérieux " Comité " revient-il à une telle fréquence dans nos conversations ? Pourquoi ? Mais parce que Frenay me confie, avec il est vrai d'infinies précautions de langage, son ultime secret : l'aide financière occulte de la CIA via l'American Committee for United Europe – le Comité – à l'Union européenne des fédéralistes dont il a été le président. Pour reconstituer cette filière inédite, il me faudra une quinzaine d'années. Un jeu qui en valait la chandelle puisqu'il me permet d'ouvrir, pour les lecteurs d'Historia, la porte d'un des compartiments les plus secrets de la guerre froide…

[…]

Comme Jean Monnet, président de la Ceca, Frenay caresse, en cette année 1952, l'idée d'une armée européenne, pas décisif vers l'Europe politique selon lui. L'ACUE approuve chaudement. Prévue par le traité de Londres de mars 1952, cette Communauté européenne de défense comprendrait – c'est le point le plus épineux -, des contingents allemands. Reste à faire ratifier le traité par les parlements nationaux. Frenay s'engage avec enthousiasme dans ce nouveau combat. Pour se heurter, une fois encore, à de Gaulle, qui refuse la CED au nom de la souveraineté nationale et, déjà , du projet ultrasecret de force atomique française, ainsi qu'aux communistes, hostiles par principe à tout ce qui contrarie Moscou. D'après les éléments recueillis par Robert Belot – dont la biographie du chef de Combat devrait sortir ce printemps au Seuil -, Frenay demandera même à l'ACUE de financer l'édition d'une brochure réfutant… les thèses gaullistes sur la CED.

Staline meurt en mars 1953. L'année suivante, Cord Meyer Jr, un proche de la famille Kennedy, remplace Braden à la téte de la Division des organisations internationales de la CIA. Mais 1954 verra surtout cet échec cuisant des européanistes : l'enterrement définitif de la CED. Découragé, Frenay abandonne alors la présidence de l'Union européenne des fédéralistes. A partir d'octobre 1955, les " amis américains " reportent donc leurs espoirs sur un nouveau venu, le Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe de Jean Monnet. Lié à Donovan et surtout à l'ambassadeur américain à Paris, David Bruce, un proche de Franck Wisner, Monnet est trop fin connaisseur du monde anglo-saxon pour accepter directement les dollars de la CIA. Compte tenu de sa prudence de Sioux, l'aide américaine à son courant européaniste devra emprunter d'autres voies. En 1956, Monnet se voit ainsi proposer l'équivalent de 150 000 euros par la Fondation Ford. Une offre qu'il décline, préférant que cet argent soit versé au professeur Henri Rieben, un économiste et universitaire suisse pro-européen qui vient d'être nommé chargé de mission aux Hautes Etudes commerciales de Lausanne. Rieben utilisera ces fonds en toute transparence financière pour créer un Centre de recherches européen.

En 1958, le retour du général de Gaulle, radicalement hostile aux thèses fédéralistes, annihile les derniers espoirs de l'UEF et de ses amis américains. Dissolution de l'ACUE dès mai 1960 puis cessation des financements occultes par la CIA s'ensuivent. En douze ans, la Compagnie aura quand même versé aux européanistes de toutes tendances l'équivalent de 50 millions d'euros sans être jamais prise la main dans le sac ! Mais pourra-t-on préserver longtemps le grand secret ?

La première alerte éclate dès 1962. Trop précise sur les financements américains, une thèse universitaire sur les mouvements européanistes doit être " enterrée " d'urgence en Angleterre. Ce remarquable travail est l'œuvre du fils d'un camarade de résistance de Frenay, Georges Rebattet, créateur en avril 1943 du Service national maquis. Georges Rebattet, le successeur en 1952 de Joseph Retinger comme secrétaire général d'un Mouvement européen dont il a d'ailleurs assaini pour une bonne part le financement.

Deuxième secousse au milieu des années 60. L'étau de la presse américaine (le New York Times et la revue gauchiste Ramparts ) se resserre sur une des filiales du "trust" Braden-Meyer, le Congrès pour la liberté de la culture où¹ se côtoyaient des intellectuels antitotalitaires européens de haute volée – Denis de Rougemont, Manhès Sperber, Franz Borkenau, Ignazio Silone, Arthur Koestler ou, par éclipses, Malraux et Raymond Aron. Financé par la CIA au travers de la Fondation Fairfield, le Congrès édite en français l'une de ses revues les plus prestigieuses, Preuves. Jouant la transparence, Braden jette alors son pavé dans la mare. "Je suis fier que la CIA soit immorale", déclare-t-il en 1967 au journal britannique Saturday Evening Post, auquel il confie des révélations sensationnelles sur le financement occulte par la CIA du Congrès pour la liberté et sur le rôle d'Irving Brown dans les milieux syndicaux. Silence radio, en revanche, sur le soutien aux mouvements européanistes, le secret des secrets…

Ultime rebondissement à partir de juin 1970, quand le conservateur anglais pro-européen Edward Heath arrive à Downing Street. A sa demande, l'Information Research Department lance une vaste campagne pour populariser sous le manteau l'européanisme dans les médias et les milieux politiques britanniques. En 1973, l'Angleterre fait son entrée dans le Marché commun ; le 5 juin 1975, 67,2 % des électeurs britanniques ratifient la décision par référendum. Dans ce renversement de tendance en faveur de l'Europe, un homme s'est jeté à corps perdu : nul autre que le chef de la station de la CIA de Londres, Cord Meyer Jr. Ce bon vieux Cord qui remplaçait vingt ans plus tôt son copain Braden à la téte de la Division des organisations internationales de la Compagnie.

Source : HistoriaRémi Kauffer, 01/03/2003

V. Et qu’en pensait de Gaulle ?

Voici ce que de Gaulle disait de Jean Monnet – qui avait été son ministre – et de “l’Europe de Monnet” à son confident Alain Peyreffitte (Source : C’était de Gaulle, Tomes 1 et 2)

Sinon, ceci reste assez d’actualité, non ? 🙂

Bonus sans rapport :

De plus, Constantin Melnik, conseiller du Premier ministre Michel Debré pour la sécurité et le renseignement entre 1959 et 1962 témoigne : « Dulles estimait avoir sauvé l'Europe à travers les contacts avec les politiques. Et il me citait notamment le rôle de Schuman et Monnet. Oui, Schuman et Monnet avaient des liens avec la CIA. » Le Général en concevait de l'agacement : « De Gaulle voulait que les contacts avec la CIA soient concentrés au niveau des services et que les gens de la CIA cessent de voir directement Monnet et Schuman. » (Source : Atlantico, issu de Circus Politicus des journalistes Christophe Deloire et Christophe Dubois) azs

(N.B. : “voir la CIA” ne veut pas dire non plus en être le larbin, juste en être très proche…)

Pour les passionnés, qui parlent bien anglais, lire aussi : OSS, CIA and European unity : The American committee on United Europe, 1948-60 de Richard J. Aldrich

VI. Épilogue

Bien entendu que Monnet et Schuman (frappé d’indignité nationale à la Libération pour avoir voté les pleins pouvoir à Pétain, rappelons-le) n’étaient pas “payés par la CIA”, mais quel est ce délire mis en avant par le journaliste ? On voit l’idée classique : je pose une question avançant un truc débile sur quelqu’un, c’est évidemment faux, et zou, on passe à autre chose en l’ayant blanchi, sans chercher à comprendre plus avant. Encore une belle fabrication d’une No News. Quelle tristesse que ce manichéisme délirant qui empêche systématiquement de percevoir la complexité des situations…

Monnet et Schuman n’étaient pas des “larbins” ; ils avaient simplement des vues qui coïncidaient très souvent avec celles des Américains, de qui ils étaient très proches, et avec qui ils voulaient que l’Europe soit fortement alliée durant la guerre froide – quitte à aller parfois jusqu’à une forme de soumission. Mais les choses sont complexes : il n’y a pas que des patriotes purs et indépendants et des traitres payés par les Américains.

Toute la vision de Monnet est contenue dans cette anecdote racontée par Valéry Giscard d’Estaing, survenue à la fin de sa vie. En 1977, au palais de l'Elysée, Jean Monnet lui dit : « J'ai vu, à votre façon d'agir, que vous avez compris l'essentiel… Oui, j'ai vu que vous aviez compris que la France était désormais trop petite pour pouvoir résoudre seule ses problèmes. »

D’où sa vision du besoin de construire une Europe intégrée pour faire les “États-Unis d’Europe”, alliée avec les “États-Unis d’Amérique”, voire même de tout fusionner pour faire les “États-Unis TransAtlantiques” tant qu’on y est…

On peut combattre cette vision utopique voire délirante – ce qui est mon cas -, sans sombrer dans du n’importe quoi, et en la respectant. Monnet est illustratif d’une génération traumatisée par deux guerres mondiales, dont, à mon sens, la Construction européenne est l’utopie quasi-mystique qui rachètera les péchés des Guerres. Je trouve ça respectable. Complètement erroné et dangereux – c’est pourquoi je la combat -, mais respectable, c’est de la politique. Je dis ceci simplement car, n’ayant pas connu ces guerres, je me sens limité dans ma capacité à trop critiquer les visions politiques de ces personnes.

Et, en effet, Monnet était très proche des Américains et les a aidés à défendre leur vision. Qui est sans doute celle qu’auraient beaucoup d’Européens s’ils avaient dû envoyer leurs enfants 2 fois en 25 ans faire la guerre dans des conflits entre l’Alabama, le Mississippi et le Texas. Vu de très loin, je peux comprendre qu’on ait envie de regrouper tout le bouzin en un seul pays pour limiter les problèmes. Hélas cela se saurait si c’était possible…

Mais comme c’était aussi la vision de Monnet, alors oui “c’était leur homme”. On rappellera qu’il était l’envoyé de Roosevelt à Alger en 1943, où il combattit de Gaulle avant de le rallier et de devenir son ministre. Mais on rappellera aussi qu’il a énormément œuvré aux victoires des deux guerres mondiales ; jusqu'en 1945, il s'emploie à coordonner l'effort de guerre entre le Royaume-Uni et les États-Unis, et John Keynes a dit de lui “qu'il avait abrégé la guerre d'un an.” Lire cet édifiant petit récit de sa vie (un peu hagiographique) par exemple.

Bref, l’Histoire est complexe, comprenons-la (et donc carton rouge à Historia qui ferait mieux de diffuser gratuitement son important article de 2003 – c’est bon, il est amorti depuis 14 ans…) Il faut vraiment revoir le problème des Droits d’auteur dans ce genre de cas. Pour un tel magazine, aussi important, la protection ne devrait pas dépasser disons 10 ans. Traiter ça comme un roman, c’est délirant), ne sombrons pas dans le manichéisme ou le simplisme (on voit qu’on n’arrive déjà pas à comprendre l’Histoire qui se passe sous nos yeux, cf. Ukraine ou Syrie), et surtout ne l’instrumentalisons pas à des fins politiques…

URL: http://www.les-crises.fr/special-historia-oui-la-cia-a-finance-la-construction-europeenne/

Ne cherchez pas : c’est la faute à Poutine ! Par Jean-François Kahn

Ne cherchez pas : c'est la faute à Poutine ! Par Jean-François Kahn

Source : Marianne, Jean-François Kahn, 14/03/2017

Aujourd’hui, les médias de gauche expliquent tout ou presque par l’action subversive des agents du poutinisme international.

En matière de « chef d'orchestre clandestin » – celui qui tire toutes les ficelles, dont l'activité occulte et subreptice permet d'expliquer tout ce qui cloche – nous avons eu droit à la CIA, au KGB, à la franc-maçonnerie, à la synarchie, à l'Internationale juive ou sioniste, au judéo-bolchevisme, à l'Opus Dei, à la haute finance internationale…

Maintenant, nous avons Poutine. Poutine qui les remplace tous.

Ce n'est plus l'œil de Moscou, c'est la main de Moscou dans toutes les culottes de tous les zouaves.

La défaite d'Hilary Clinton ? Ce ne sont pas ses insuffisances, c'est Poutine ! Les causes du score attendu de Marine Le Pen à l'élection présidentielle, ce ne sont pas les sentiments cumulés de relégation et de dévalorisation sociales, c'est Poutine ! La cause principale du Brexit et de la dislocation de l'Europe, c'est encore lui, Poutine ! Ce n'est pas Ubu roi, c'est Jupiter tsar.

Hier, les médias de droite expliquaient tout par l'action subversive des agents du communisme international. Aujourd'hui, les médias de gauche (entre deux dénonciations du « complotisme », ce qui est un comble) expliquent tout ou presque par l'action subversive des agents du poutinisme international.

Dans les deux cas, cela permit et permet de ne pas se poser des questions dérangeantes. En particulier celles de ses propres responsabilités. C'est même fait pour ça.

Donc Le Monde et Libération par exemple, et autres médias, nous gavent d'enquêtes sur l'influence gigantesque, considérable et pernicieuse que joueraient, dans notre pays, deux médias russophiles : Russia Today et Sputnik, dont les capacités d'intoxication du bon peuple seraient absolument terrifiantes. L'équivalent à eux deux du Komintern et de Wall Street. Qu'en est-il ?

Pourquoi cet improbable semi-succès ?

La Russie de Poutine a effectivement décidé, comme naguère les Etats-Unis avec La voix de l'Amérique et Radio Europe Libre, d'investir dans une communication d'influence qui ne recule devant aucun procédé propagandiste. Ces deux médias sont effectivement à la solde du pouvoir russe, donc de la politique poutinesque. Ils ne rechignent effectivement pas à recourir aux méthodes les plus classiques de la désinformation et de l'intoxication. Sans jouer (et de loin) un rôle aussi déterminant que celui que leurs contempteurs quelque peu obsessionnels leur prêtent, ils ont effectivement atteints un niveau de diffusion – et donc d'influence – tout à fait surprenant, voire préoccupant. Et les politiciens français pro-russes, en majorité de droite ou d'extrême droite, mais pas seulement, bénéficient, effectivement, de leur active sollicitude.

Mais alors une question se pose : pourquoi cet improbable semi-succès ?

Vous croyez qu'ils se la poseront ? Evidemment pas. La réponse leur serait insupportable. Car oui, ces médias désinforment au profit d'un pouvoir semi-autocratique. Mais si, concernant par exemple la tragédie syrienne, la désinformation inverse n'avait pas battu tous les records ; si la passion militante ne s'était pas substituée à toute analyse objective ; si le déni du réel n'avait pas contribué à ce fatal auto-aveuglement ; si la propagande ne s'était pas trop souvent substituée à l'information objective ; si la couverture de toute actualité concernant la Russie n'avait pas atteint un tel degré d'unilatéralisme ridiculement caricatural ; si certaines erreurs commises, telle l'approbation enthousiaste de l'intervention en Libye, avaient été reconnues et analysées ; si les rubriques « débats » n'avaient pas consisté à touiller sans cesse les mêmes soupes dans les mêmes pots (mais très intelligemment, bien sûr) ou, au mieux, summum du pluralisme, à confronter deux tendances distinctes de l'extrême gauche, croyez-vous alors que ces petits et marginaux organes de communication auraient bénéficié ne fût-ce que d'un quart de leur impact ?

Voilà un débat qu'il serait intéressant d'ouvrir. Mais ces gens ne débattent qu'entre eux. Ce qui ne nous empêcherait pas de les soutenir de toutes nos forces si on portait la moindre atteinte à leur liberté et à leur indépendance.

Source : Marianne, Jean-François Kahn, 14/03/2017

URL: http://www.les-crises.fr/ne-cherchez-pas-cest-la-faute-a-poutine-par-jean-francois-kahn/

[No News] La fausse “fausse affaire des trois millions évanouis” de Macron

[No News] La fausse "fausse affaire des trois millions évanouis" de Macron

Des nouvelles de l’enquête sur le patrimoine Macron, nous permettant d’analyser la qualité du travail des journalistes…

Pour mémoire, le billet original sur le patrimoine de Macron est là, ses ordres de grandeur sont confirmés par l’étude de son ISF.

I. Emmanuel Macron dans La Croix

Source : La Croix, 12 mars 2017

Comment comprendre qu'après avoir gagné beaucoup d'argent chez Rothschild, vous ne déclariez qu'un patrimoine financier de 200 000 € ?

Emmanuel Macron : Comme banquier d'affaires, j'avais le statut d'indépendant. J'ai donc payé, sur le montant brut de ma rémunération, des cotisations sociales patronales, salariales, puis l'impôt sur le revenu. Ces cotisations ont augmenté et frappé mon dernier revenu de référence, au point que je ne gagnais plus assez pour payer mes impôts !

La même année, j'ai en effet à la fois divisé ma rémunération par quinze (en quittant la banque Rothschild pour l'Élysée en 2012, NDLR), tout en expérimentant les engagements fiscaux du président de la République…(sourire). Par ailleurs, j'ai procédé à des travaux dans la maison de famille de mon épouse, partiellement financés par des emprunts bancaires qui ont tous été déclarés, en 2011 et 2012. Tout cela est connu de la Haute Autorité de la vie publique, qui aurait transmis au parquet depuis longtemps si elle avait relevé un problème.

1ère remarque (bleu) : Comme les gens maîtrisent mal les ordres de grandeur sur de grandes sommes, on voit que la tactique numéro 1 consiste à utiliser l’argument, réel, des impôts. Voici une estimation qui devrait être assez proche de la réalité des flux annuels pour M. Macron (en considérant que tous les revenus 2012 sont tous perçus en 2012 etc.) (source) :

isf-macron

Donc sur ses revenus, M. Macron paye des impôts (3e colonne), on a donc ses revenus nets ; j’ai ensuite estimé le montant de ses annuités d’emprunts au Crédit Mutuel (5e colonne), pour trouver le revenu réel qu’il avait à disposition (avant-dernière colonne).

Sur ses 3 millions d’euros de revenu imposable, M. Macron a donc payé environ 1,2 M€ d’impôts, très bien. On voit en effet qu’il a plus de 400 k€ d’impôts à payer en 2013, alors que ses revenus ont fortement chuté à 160 k€, donc oui, le pauvre doit payer en 2013 bien plus d’impôts que ce qu’il gagne à l’Élysée : il perd 275 000 € en 2013, avant même de payer ses annuités d’emprunt. (l’Express 15 mai 2013) :

isf-macron

Toi aussi, laisse traîner ton avis d’imposition à six chiffres au boulot…

Mais on soulignera que ceci n’est que la conséquence qu’à ce moment-là il a gagné NET D’IMPOTS 2 100 000 € !

Une fois tous ses impôts payés, il lui reste 1,8 M€, et une fois ses annuités d’emprunt payées, il lui est resté environ 1 600 000 € de disponible.

C’est exactement ce qu’on sait depuis le début (JDD 19/02) :

macron

Il est donc assez honteux que des journalistes produisent ce genre de titre d’article au lieu d’enquêter :

Du coup, je me pose une question qui n’a pas été éclaircie : a-t-il payé l’ISF en 2011 et 2012 ?

2e remarque (vert) :

Il serait intéressant de comprendre les motivations d’une personne qui accepte de quitter un poste d’associé-gérant chez Rothschild au bout d’un an et demi, en ayant gagné 2,5 M€ et presque tout dépensé, pour aller gagner 15 fois moins ! Quel était le plan ? Juste l’amour du service public ? Probablement…

macron

On notera la vision de Macron sur les conflits d’intérêts, dans le même numéro de La Croix :

Je ne suis pas en faveur de l'interdiction du passage des fonctionnaires vers le secteur privé car cela pourrait créer un problème de recrutement dans la haute fonction publique – on ne souhaite pas forcément servir l'État toute sa vie. Je suis en revanche pour durcir les règles de retour (après un passage dans le privé ou en politique, NDLR) dans la fonction publique. Il faut réduire ce droit au retour à cinq ans au lieu des dix actuels.”

Que des énarques, dans le public, deviennent banquiers dans le privé, puis reviennent à l’Élysée participer au torpillage de la loi de séparation bancaire, pour enfin démissionner pour repartir dans le privé (bientôt chez Rothschild de nouveau ?), cela ne semble pas lui poser problème…

J’ai donc une autre question pour M. Macron : Envisage-t-il un jour de retourner chez Rothschild ou dans le secteur bancaire si la politique ne marche pas ? N’y voit-il aucun problème ?

3e remarque (jaune) :

On apprend une chose intéressante : il a fait des travaux dans la maison de sa femme, partiellement “financés par des emprunts bancaires”.

Or, on savait que M. Macron, qui était déjà endetté à l’époque d’environ 850 k€ pour sa résidence principale n’avait pas remboursé son emprunt, mais, au contraire souscrit un autre emprunt pour les travaux de sa résidence secondaire pour 350 000 € :

isf-macron

La somme était déjà assez incroyable vu l’état patrimonial du couple, mais là, on apprend qu’en plus il en a payé de sa poche en plus ! Mais on en reparlera plus loin.

Quoi qu’il en soit, on n’est toujours pas avancé sur le rythme de dépenses de M. Macron, qui semble bien gargantuesque…

II. Enquête Le Figaro 

Source : Le Figaro, 15/03/2017. très bonne enquête (suite au fait qu’Anticor a saisi la HATVP) qui aboutit aux mêmes conclusions que moi…

Trois zones d’ombre

Dans sa lettre adressée à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Anticor soulève trois questions principales:

1) «Comment peut-il se faire qu’après avoir eu en 2010-2013 des revenus supérieurs à 3.000 000 €, sa fortune déclarée en 2014 n’ait été que de 156.160 €?»

2) «Comment peut-il se faire qu’il n’ait eu en 2014 que 56.254,41 € sur son compte courant alors que plus de 3.000.000 € y avaient été crédités durant les trois années précédentes?»

3) «Enfin, où est passé le portefeuille lui ayant permis de toucher 561.582 € de revenus mobiliers en 2011-2012, car il n’apparaît pas dans sa déclaration de patrimoine?»

Des incohérences et des «bizarreries»

Contactés par Le Figaro, deux avocats fiscalistes ont accepté de se pencher sur les questions soulevées par Anticor. Tous deux relèvent des incohérences et des «bizarreries» dans la déclaration d’intérêts d’Emmanuel Macron.

Sur les 3 millions d’euros qu’il a gagnés entre 2010 et 2013, Emmanuel Macron a certes payé des impôts. «Sur les 3 millions, environ 1,4 million est parti en impôts», estime l’avocat fiscaliste Stéphane de Lassus. En théorie, il reste donc 1,6 million d’euros à Emmanuel Macron. Bien loin des 156 160 euros qu’il a déclarés. «Au bout du compte, il apparaît en effet comme très pauvre. Ce n’est pas très clair et c’est quand même bizarre d’avoir aussi peu», estime Stéphane de Lassus. Emmanuel Macron a souscrit un prêt de 350 000€ (en novembre 2011) pour faire des travaux dans la résidence secondaire de sa femme puis un autre prêt de 600 000€ (en septembre 2012) pour refinancer le prêt d’achat de sa résidence principale. En souscrivant ces prêts, il n’a donc pas «puisé» dans le 1,6 million qu’il lui restait. «Où est donc passé l’argent restant?», s’interroge Stéphane de Lassus.

Même son de cloche chez Jean-Philippe Delsol, avocat fiscaliste et président de l’IREF (Institut de recherches économiques et fiscales): « Je pense qu’il y a un loup. On ne peut rien à dire avec certitude mais c’est incohérent et il n’est pas clair », explique-t-il. Avant d’ironiser: «Peut-être qu’il a tout dépensé mais alors il faut beaucoup dépenser!». Jean-Philippe Delsol précise: «Il peut aussi avoir tout économisé mais dans ce cas-là, ça devrait figurer dans sa déclaration». Selon les deux avocats, ces incohérences devraient déclencher un contrôle de l’administration fiscale.

Concernant les revenus de capitaux mobiliers qu’il a perçus (561.582 euros au total), les deux avocats estiment que ce sont probablement des distributions de dividendes de la banque Rothschild. Cette forme de rémunération étant souvent utilisée dans le secteur bancaire.

Hélas, on n’est pas plus avancé…

III. Enquête Valeurs actuelles 

Valeurs Actuelles ayant enquêté, va-t-on enfin savoir ? Réponse dans le numéro du 16/03, l’équipe de campagne de Macron leur ayant répondu :

Bon, ok : impôts + travaux + “le pôv s’est appauvri par la politique” (non ! Il s’est appauvri par ses dépenses ahurissantes ; la politique a simplement fortement diminué ses revenus, nuance)

Je ne comprends pas qu’on puisse avoir quelqu’un dire “vous dites n’importe quoi, cela ne correspond à aucune réalité” – et ne pas demander “mais quelle est la réalité de la dépense quotidienne alors ?”…

Bref, la face cachée reste cachée…

IV. Yann Moix va-t-il y arriver chez Ruquier ?

Je dédie ce passage de “On n’est pas couché” recevant , porte-parole d’Emmanuel Macron au grand Pierre-Emmanuel Barré, on comprendra facilement pourquoi… 🙂

On notera déjà l’arnaque du “Emmanuel Macron a publié sa déclaration de patrimoine”, “il joue la TOTALE TRANSPARENCE et c’est le seul candidat qui fait ça” (1’30), alors que c’est la HATVP qui l’a fait, vu que c’est désormais une obligation quand on devient ministre. Hamon a fait la même chose d’ailleurs, Fillon aussi, et on aura celle des autres candidats à la fin du mois…

Et zou, les éléments de langage pour noyer le poisson :

“Ce n’est pas un homme d’argent” (1’37)

“il a divisé par 10 son salaire” (1’42)

“il a fait des travaux au Touquet” (3’35)

Bravo à Yann Moix à 3’36 : “On parle de quelqu’un qui a dépensé 1,5 M€ en 2 ans” (soit 2 000 € par jour), c’est exactement ça. allez, disons en 1,2 M€ en 2,5 ans, ça fait plus d’un Smic par jour en effet…

A 3’58, attaque classique à la Cahuzac “C’est malhonnête” de poser la question…

Bref, on voit pour le 357e fois que “faire de la politique autrement”, c’est simplement “avoir d’autres personnes identiques pour faire la même politique”…

On soulignera le fabuleux “Merci d’avoir répondu” à la fin… Oui, merci pour ces lumières Christophe Castaner, du vrai député PS à l’ancienne :

Au fait, vu au passage chez Ruquier (merci à l’Obs, groupe Le Monde):

Tout va bien avec la presse

V. Gros moquage du JDD

Et nous avons donc eu ce 19 mars le JDD (Groupe Lagardère), revenant pour la 3e fois sur le patrimoine Macron, avec aujourd’hui Laurent Valdiguié en pompier tentant d’éteindre l’incendie – le titre “Circulez, y’a rien à voir” est un poème :

Chapeau bas. Analyse !

5-1/ L’action magique à 16 €

La première partie porte sur un point accessoire, dont j’ai parlé dans ce billet, sur Rothschild : où sont les actions qui procurent 560 000 € de dividendes à Macron. Le JDD analyse :

Et en effet, j’ai montré que c’est l’action Rothschild qui permet ça, mais elle est achetée et vendue 16 euros :

isf-macron

Un vrai problème fiscal que ces cessions / donations déguisées…

Or, le JDD met en rouge, tranquillement, qu’on voit “le dividende d’une action sans valeur” – 560 000 € en deux ans !!!!

SANS VALEUR ? Et c’est là qu’il y a un vrai sujet fiscal à mon sens (amis fiscalistes, votre avis est le bienvenu), qui n’est pas lié à Macron (c’est pour tous pareil), ni même à Rothschild (c’est le cas dans d’autres banques d’affaires) : on ne peut soutenir sérieusement qu’une telle action est sans valeur ! Elle a au contraire une valeur de plusieurs millions d’euros, à l’évidence, pour avoir une vision honnête du patrimoine…

Parce que sinon, moi, je veux bien faire une offre aux associés de Rothschild sur leur action à 16 € : pas 17 €, non, pas 18 €, non, pas 20 €, non, pas 25 €, pas même 30 €, mais, ATTENTION – le chèque est prêt, je ne plaisante pas :

TRENTE-DEUX euros, oui, je dis bien 32 €, le double de la “valeur” ! Mais je n’en prendrai qu’une, deux à la rigueur, donc faites vite, il n’y en aura pas pour tout le monde

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Mais passons, et revenons au patrimoine de M. Macron : avec quelques nouvelles informations :

D’abord, on notera la technique éculée de manipulation : “tu penses comme le FN”.. Le journaliste met donc Philippot en avant (bravo pour la pub) pour le SMIC par jour, sachant que ce même journaliste qui prétend avoir “résolu l’affaire” n’a absolument aucune idée du chiffre réel…En revanche, on apprend ça :

Ah, VOILA ENFIN quelques informations. Quatre en fait, que nous allons détailler.

5-2/ 1 500 000 € de gains nets d’impôts en 2 ans

Première ligne, il a bien gagné en net 1,5 million d’euros en 2011-2012 ; on le savait, mais là, c’est très clair.

5-3/ 500 000 € de travaux dans la maison de sa femme au Touquet

isf-macron

En 2011, rappelons que M. Macron doit environ 850 000 euros pour son appartement parisien.

Et donc, quand il touche le pactole, il ne rembourse pas le crédit, mais décide de faire la bagatelle de 500 000 euros de travaux dans la maison de sa femme, où ils vont certains week-ends..

J’avoue que je ne savais pas trop qu’on pouvait faire 500 000 € de travaux dans une maison – mais je ne suis pas du métier… On apprend ici ceci :

Ça fait quand même cher la lampe…

… ou la cuisine équipée (Source)

Petit souci, vous notez que le JDD ne précise pas que la majorité des travaux ont été financés avec un crédit de 350 000 € (1ère ligne) :

isf-macron

Ainsi, M. Macron n’a a priori payé cash que 150 000 € de travaux…

Je rappelle aussi que :

1/ c’était la maison du père de Madame Macron, qui ne frisait en rien l’indigence. Il ne devait pas vivre dans une ruine ;

2/ ils ont estimé cette maison (appelée Monejan) après les travaux à 1 200 000 € avant de se faire (un peu) redresser par le fisc.

On reste donc un peu dubitatif sur ces estimations…

Ceci étant, une des explications de cette frénésie est peut-être l’ambition de M. Macron au Touquet – où il a cherché à se faire élire maire à 30 ans, sous l’étiquette UMP, comme le rappellent les Inrockuptibles…

Déjà, la folie des grandeurs… ?

5-4/ 250 000 € de travaux dans son appartement parisien ??

Le JDD annonce donc 250 000 € de travaux de plus dans l’appartement parisien de M. Macron.

Et là, il y a encore un problème.

Passons sur le fait qu’une personne endettée de 850 000 € fasse 750 000 € de travaux dans 2 maisons, pourquoi pas.

Mais en 2014, M. Macron a annoncé à la HATVP seulement 70 000 € de travaux dans cet appartement :

macron

et à ce moment-là, il n’a que 270 000 € de placements financiers :

macron

Alors, se posent de nouveau des questions :

  • Quand ont été réalisés ces 250 000 € de travaux ?
  • Ils s’ajoutent ou comprennent-ils les 70 000 € annoncés ?
  • S’ils ont lieu avant 10/2014, pourquoi ne sont-ils pas annoncés dans la déclaration ?
  • S’ils ont lieu après 10/2014,
    • en quoi consistent-ils, et dans quel but sont-ils réalisés, vu que l’appartement est mis en vente en 2015 ?
    • comment sont-ils financés, avec en tout et pour tout 270 k€ de produits financiers en banque ? Est-ce bien raisonnable ?

Mais en fait, le plus gros problème est que cela rend insoluble le prix de cet appartement :

  • acheté 890 000 € en 2007 ;
  • avec 70 000 € de travaux avant 2014 puis 180 000 € (ou 250 000 €) ensuite ? ;
  • estimé par Macron 935 000 € en 2014, avant les autres travaux (?) ;
  • vendu 980 000 € en 2016 ;
  • alors que l’immobilier dans ce quartier a augmenté de +33 % entre 2007 et 2016.

Moi, je ne sais pas faire… Même s’il a “acheté cher”… (Le Canard enchaîné 01/06/2016)

macron

Il est urgent enquêter sur l’identité du vendeur de 2007, même si on voit mal pourquoi quelqu’un d’aussi pauvre que Macron en 2007 paierait aussi cher son appartement.

5-5/ “Un grand train de vie”

Je remets le JDD :

On a donc l’aveu qu’il a mené “un grand train de vie”, ce qui rejoint ce que disait son porte-parole le mois dernier dans le même journal :

macron

Et donc pour le train de vie, on aurait donc : 1 500 000 € – 150 000 € (Travaux hors emprunt au Touquet) – 250 000 € (Travaux à Paris – mais je reste dubitatif) = 1 100 000 € – 100 000 € d’annuités d’emprunts = 1 000 000 € dilapidés en 2 ans et demi, cela fait 1 100 € dilapidés par jour, soit un SMIC par jour

Bref, chez Macron :

P.S. vous aurez enfin noté les mêmes éléments de langage dans le JDD (il s’est appauvri – oui, on l’a bien vu, mais en claquant 1 Smic par jour, pas à cause de la politique, pour une raison évidente : il est déjà à patrimoine négatif -ou presque- le jour de sa nomination en tant que ministre en 2014).

VI. Questions simples à poser à Macron

Macron a annoncé qu’il était le candidat des classes moyennes et populaires :

C’est encore mieux en vidéo :

Amis journalistes, il semble donc important de lui poser les bonnes questions – parce que cette affaire commence à être ridicule…

D’abord, cette histoire se résoudrait facilement si vous demandiez à “M. Transparence” de bien vouloir remplir ceci, on aurait la réponse (au pire juste la dernière colonne) :

21 chiffres, même en ordre de grandeur, cela n’est pas infaisable – ce sont des calculs qu’il a forcément réalisés chaque année pour voir s’il était assujetti à l’ISF…

Les questions les plus importantes à poser à M. Macron sont donc :

  • combien a-t-il dépensé en moyenne par jour hors travaux en 2011 ainsi qu’en 2012 ? ;
  • a-t-il fait 250 000 € de travaux dans son appartement parisien ; quand ? ; explications par rapport à la déclaration HATVP et aux prix d’achat et de vente ;
  • en quoi ont consisté les 500 000 € de travaux au Touquet et les 250 000 € dans l’appartement parisien ; a-t-il les factures ?
  • a-t-il bien acheté, comme il l’a indiqué, une voiture d’occasion de 40 000 € à 28 ans, ce qui représentait sa paye annuelle ; comment l’a-t-il payée ?
  • a-t-il payé l’ISF en 2011 et 2012 ? Si non, pourquoi ? (avec des explication chiffrées) ;
  • a-t-il eu à intervenir dans des affaires directes ou dans un des secteurs d’activité d’Henri Hermand à son avantage ? ;
  • envisage-t-il un jour de retourner chez Rothschild ou dans le secteur bancaire, si la politique ne marche pas ?  N’y voit-il aucun problème ?

En bonus, je vous recommande cet article d’Emmanuel Levy dans Marianne sur la prix d’ami que Macron à payer pour démissionner de la fonction publique, dans laquelle il est resté moins de 7 ans…

VII. La Team Macron

Dernier point.

Il faut croire que ces questions ont sacrément dérangé la “Team Macron”,  équipe de campagne de M. Macron :

qui a tweeté ceci à propos de mes articles sur Macron :

C’est là où on se demande s’ils sont encore dans la même dimension que nous, ne reconnaissant même pas la réalité de leur propre dépôt au greffe du Tribunal de commerce :

Dans ces conditions, face à des gens ne répondant pas aux questions simples et assez normales que je pose (quitte à démontrer que je me trompe – même si je ne suis sûr de rien), et qui me diffament publiquement en retour, je vais demander rapidement conseil à mon avocat sur la meilleure conduite à tenir…

URL: http://www.les-crises.fr/la-fausse-fausse-affaire-des-trois-millions-evanouis-de-macron/