vendredi 24 février 2017

Charlot ministre de la vérité, par Frédéric Lordon

Charlot ministre de la vérité, par Frédéric Lordon

Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 22-02-2017

One of the best toy traffic lights ever manufactured (l'un des plus beaux jouets représentant un feu de circulation jamais fabriqué).
cc tomovox

Admettons-le : au début on n'a pas voulu y croire. Lorsque le 3 janvier on a entendu Samuel Laurent, « décodeur » en chef au Monde, annoncer « une innovation technologique (1) »conçue pour défaire la post-vérité, on s'est dit que c'était trop beau pour être vrai. Mais l'époque dispense sans compter, et il faut désormais tenir pour acquis qu'elle est capable de tout. La suite a prouvé combien. Il y a d'abord ce nom grotesque, Decodex, qui fait surtout penser aux collants bleus de Fantômas ou bien au manteau noir de Judex — et donne irrésistiblement envie d'avoir accès aux minutes du brainstorming, qu'on imagine quelque part entre Veritator, Orthofact et Rectifias. Il y a surtout une trouvaille dont on ne sait plus s'il faut l'assimiler au geste d'une performance artistique ou au comique du cinéma muet. Construire la machine à gifles et s'y attacher la tête dans l'ouverture, Buster Keaton ou Charlot n'auraient sans doute pas fait mieux. C'est que les génies du décodage se sont fabriqué pour longtemps des journées difficiles. Comme de juste, pas une des (nombreuses) traces de pneu de la presse « crédible » labellisée « vert » ne leur sera épargnée, immanquable avalanche dont les effets sur la santé nerveuse du chef décodeur sont déjà constatables sur les réseaux sociaux. Et chaque fois que le ministère de la vérité proteste de ses justifications doctrinales, c'est derechef pour faire tourner à plein régime la turbine à claques.

L'hôpital, la charité

Pour son malheur en effet, il n'est pas une de ses phrases qui ne puisse aussitôt lui être retournée. On se souvient de Katherine Viner, éditorialiste-philosophe de la post-vérité au Guardian qui, voulant faire porter le chapeau à Facebook, « conceptualisait » les « bulles de filtre » sans s'apercevoir que la définition qu'elle en donnait s'appliquait à merveille à la presse mainstream : un univers clos qui ne se nourrit que de pensée confirmante sans jamais ni accueillir ni faire entendre le moindre bruit contradictoire sérieux. Si Samuel Laurent est visiblement plus à son affaire dans le code que dans la théorie, ça ne l'empêche pas d'essayer lui aussi. Il aurait eu tort de se gêner, les produits de la ferme sont de première qualité : « Plus on est dans le domaine de la croyance et du religieux, plus c'est difficile de faire changer d'avis quelqu'un, parce qu'il y croit, il a basé sa structure mentale là-dessus (…) C'est compliqué de se battre contre des gens qui sont déjà convaincus (2) ». Et c'est tellement vrai.

La neutralité journalistique est au choix une ânerie sans nom ou une parfaite hypocrisie.

Par exemple, le type qui déclare avec un regard fixe un peu inquiétant que « Jean-Claude Juncker s'efforce de taxer les multinationales, de faire la chasse aux paradis fiscaux et d'avoir une gestion politique — comprendre de gauche — des politiques budgétaires » est clairement à jour de sa cotisation aux Raëliens ou bien s'est fait refiler du gâteau au shit par des Hare Krishna. Ici les analyses de Samuel Laurent n'ont jamais été si éclairantes : nous avons en effet à faire à quelqu'un « qui est dans le domaine du religieux, qui y croit, qui a basé sa structure mentale là-dessus ». Et il est bien certain qu'il ne va pas être facile de le ravoir, parce que celui-là, c'est peu dire qu'« il y croit ». Le problème est que le sujet à pupilles dilatées est directeur éditorial au journal Le Monde (3) qui lui tamponne régulièrement son bon de sortie — à vignette verte. Problème d'autant plus sérieux que le directeur de la maison de repos, en campagne pour les dragées Decodex, dit lui-même des choses à fort retour de manivelle : « Un site d'extrême-droite peut reprendre des vraies informations ou alors peut colporter de fausses informations, ou peut donner des visions extrêmement tendancieuses des faits (4». Ma foi c'est très vrai également, attention toutefois à la malice du jokari. Bien sûr on ne va pas assimiler le journal de référence à un site complotiste, mais enfin, littéralement parlant, « reprendre des vraies informations, en colporter de fausses, donner des faits des présentations extrêmement tendancieuses » est un énoncé susceptible d'un champ d'application passablement plus large que ne l'imagine le directeur du Monde.

Quand les autorités ne font plus autorité

Qu'un discours devienne à ce point instable par autoréférence devrait normalement inquiéter ses propres auteurs. Que la chose les laisse à ce point de marbre, et comme inconscients de la ruine qu'ils opèrent eux-mêmes de leur propre position a en tout cas valeur de symptôme. Mais symptôme de quoi sinon de ces époques finissantes qu'on reconnaît à l'enfermement de ceux qui prétendaient en être les guides, et ne mesurent plus ni à quel point ils ont rompu avec le reste de la société ni la portée de leurs propres paroles. De ce point de vue, il y aurait certainement lieu de mettre en rapport le geste involontairement comique du Decodex et la vomissure des économistes Cahuc et Zylberberg (5), l'un comme l'autre exprimant ce mélange d'incompréhension et de fureur des institutions de la doxa quand, médusées, elles contemplent pour la première fois la crise qui menace de les emporter. Spasme réactionnel commun des autorités qui découvrent qu'elles ne font plus autorité, le ministère journalistique de l'information vraie est mitoyen de la maison de correction épistémologique pour « négationnistes économiques ». Et dans l'un et l'autre cas, la même incompréhension stupéfaite du processus d'effondrement de leur légitimité, la même réaction à la fois autistique et autoritaire — précisément parce que les institutions de pouvoir ne connaissent pas d'autre conception qu'autoritaire de l'autorité. C'est pourquoi, exposées à la contestation, elles cèdent spontanément à une crispation fulminante accompagnée d'un serrage de vis pour tenter de reprendre en main ce qui est en train d'échapper. Ici nous vous apprendrons ce qu'est la vraie science, là la bonne information — et, croyez-nous, vous finirez par penser droit.

Le ministère journalistique de l'information vraie est mitoyen de la maison de correction épistémologique pour « négationnistes économiques »

On pourrait même pousser l'homologie plus loin car l'antinomie épistémologiquement indigente de la science et de l'idéologie, qui obsède les deux économistes partis, est formellement semblable à celle du journaliste et du militant dont le « décodage » fait l'axe de sa vision du monde. De même qu'aux uns il faudrait expliquer qu'il y a finalement trois sortes d'économistes : ceux qui ne s'aperçoivent même pas que leur « science » est de part en part imbibée de politique, ceux qui en ont conscience mais décident de camper dans la dénégation pour ne pas gâcher les profits symboliques de la science, ceux enfin qui aperçoivent que la présence de la politique dans la science sociale est sa condition nécessaire et qui cherchent au grand jour comment réguler les effets de cette présence, de même il faudrait expliquer aux autres que la neutralité journalistique est au choix une ânerie sans nom ou une parfaite hypocrisie.

Autant la discussion épistémologique, toujours dominée par le boulet de la « neutralité axiologique », est loin d'être close, autant on pensait en avoir fini depuis longtemps avec l'« objectivité du journalisme ». Il faut croire que non. Une heure d'émission (6), et presque de supplications, ne suffira pas pour obtenir de Samuel Laurent un début de vacillement sur ce sujet. Par exemple : pourquoi Fakir doit-il être en orange ? Parce qu'il « a un point de vue » : « Je suis désolé, Fakir parle d'un point de vue ».

« Dieu, le Monde, et moi »

Leibniz nomme « géométral » de toutes les perspectives le point de vue sur tous les points de vue, le point de vue suprême qui cesse d'être un point de vue particulier parce qu'il les synthétise tous. Le géométral, c'est le point de vue de Dieu. Ou, donc, du Monde. C'est bien connu : Le Monde n'a pas de point de vue. Il n'est pas l'organe officiel de la mondialisation, de l'Europe libérale, de la réforme indéfinie, et de l'entreprise-qui-crée-l'emploi — ou s'il l'est, il n'est que le porte-parole de la nature des choses. Et quand, de temps à autre, admettons-le, des « opinions » s'y font entendre, c'est dans les pages spéciales des éditoriaux, des chroniques et des tribunes, hermétiquement séparées du reste du journal voué, lui, aux faits vrais et à l'information neutre.

Aussi bien Daniel Schneidermann que François Ruffin (7) s'essayent à faire comprendre à Samuel Laurent que c'est le propre du point de vue dominant que de pouvoir se nier comme point de vue particulier, de même, par exemple, qu'en matière de langue il n'y a d'accent qu'en référence à un accent particulier mais qui a réussi le coup de force de se poser comme le neutre, le sans-accent, ou bien dans un autre genre que le refus de l'idéologie est la posture suprêmement idéologique, puisque inconsciente de l'idéologie dans laquelle elle baigne entièrement, etc., des choses assez simples normalement. Formidable citation de la documentariste de Paroles de Bibs : « quand un patron parle, c'est de l'économie, quand un syndicaliste parle, c'est du militantisme (8) ». Normalement, dans ce raccourci coup de poing, qui dit absolument tout, il devrait y avoir de quoi réveiller jusqu'à un esprit végétatif. Mais là non, rien, autant apprendre la règle de trois à une théière.

Si, comme le disait Marx, les structures sociales se réalisent dans des personnes particulières, il n'est pas interdit de prendre la mesure du fait général de la labellisation de l'information, non seulement par ce qu'en dit l'un de ses plus signalés représentants, mais aussi par ce qu'il dit de lui-même, l'accord parfait d'une complexion singulière à la structure d'ensemble permettant d'éclairer la structure d'ensemble par la complexion singulière. On touche donc probablement au fond des choses (et peut-être en les deux sens du terme) lorsque, interrogé sur les ressorts de sa vocation journalistique, le chef décodeur hésite un instant avant de répondre finalement qu'elle doit tout à « la passion des faits (9) ». La passion des faits… Des faits en général, sans autre précision. Des faits en tant que faits. Réponse philosophiquement vertigineuse, porteuse de tout un rapport au monde social et à la politique (peut-être au monde tout court d'ailleurs), qui laisse aussi dans un grand désarroi car on voit bien que, même en prenant le sujet avec patience et longueur de temps, on n'y arrivera pas, on ne lui fera pas lâcher, puisque tout s'en suit avec une parfaite logique : il y a « les journalistes » (qui n'ont pas de point de vue) et il y a « les militants » (qui en ont un). Les premiers sont donc par essence respectueux des faits et les seconds portés à les distordre. Au Monde, on n'est pas des militants, d'ailleurs — textuellement — « je n'ai pas de démarche militante ». Et puis encore : « Je ne suis pas militant, je suis journaliste. Et être journaliste, c'est expliquer le monde tel qu'il va ». Sentiment de vertige au spectacle de cet abysse. On se rattrape en imaginant qu'il suffirait, par amusement, de suggérer au « journaliste » qu'il est « un militant des faits » pour qu'une erreur-système de force 7 lui grille aussitôt tous les circuits.

À l'intersection de l'évaluation et de la démocratie pastorale

Il y a comme une loi de proportionnalité du monde social qui justifie la critique en rapport avec l'importance des positions de pouvoir et des prétentions qui s'y expriment. C'est que la détention d'un pouvoir exorbitant conduit nécessairement à questionner la légitimité des détenteurs, et qu'en l'espèce on est conduit à se demander comment des pouvoirs aussi considérables se sont trouvés remis à des individus aussi insuffisants. La pédagogie généralisée de l'information vraie ne pouvait donc manquer de faire revenir la bonne vieille question de Marx de savoir qui éduque les éducateurs. On se dit d'abord que la croyance forcenée en un journalisme vierge de point de vue et riche seulement de faits devrait suffire à interdire l'accès à la profession. On se demande ensuite ce qui se passe dans les écoles de journalisme pour qu'on en laisse sortir des « diplômés » dans cet état. Sont-elles toutes sinistrées à ce point (ou n'y en a-t-il pas une ou deux qui résistent) ? À quel effondrement président-elles ? La dégradation intellectuelle du journalisme est-elle si avancée que le laisse entrevoir l'aval enthousiaste donné à la philosophie du Decodex jusqu'au plus haut niveau du « quotidien de référence » ?

« Quand un patron parle, c'est de l'économie, quand un syndicaliste parle, c'est du militantisme »

« Nous proposons de l'aide, nous n'imposons rien à personne, on est là pour aider » murmure doucereusement M. Fenoglio, directeur du Monde (10), dont on se demande s'il y croit vraiment — le pire étant qu'on ne peut pas l'exclure —, ou s'il ne fait que retourner à ce lieu commun de la réponse médiatique à la critique des médias : la dénégation, spécialement celle de tout magistère. « On n'est pas là pour dire le journalisme qu'il faut faire (11) » n'hésite pas à surenchérir son Décodeur en chef… dans le moment même où il distribue souverainement les labels de bon et de mauvais journalisme.

La dénégation du magistère médiatique, dont on ne sait plus si elle procède d'une parfaite hypocrisie ou d'une inconséquence sans fond, va cependant devenir une gageure avec le déploiement de procédés aussi épais que le Decodex. C'est que la machine à gommettes occupe pile ce lieu monstrueux où se rencontrent la pathologie néolibérale du rating et la conception tutélaire de la démocratie. Il y aurait beaucoup à dire sur le geste qui conduit, sans visiblement qu'il en ait conscience, Le Monde à épouser cette pratique néolibérale entre toutes de l'évaluation généralisée — des autres. Comme on sait, née dans la finance, la pratique de l'évaluation est en voie de coloniser toutes les sphères de la vie sociale, organisant par là leur soumission à la logique d'une société de marché de part en part régie par le principe de concurrence. On évalue les chauffeurs de VTC, les appartements de location, les toilettes d'aéroport, et sans doute bientôt les dîners entre amis — le « code couleur », cette tragédie de la couleur que même la plus fertile imagination dystopique n'aurait pas pu anticiper. Voilà donc que Le Monde distribue des couleurs à l'information comme d'autres aux apports nutritionnels ou aux pots d'échappement. Le Monde est bien le journal de ce monde.

Il l'est par tous les bouts, spécialement par celui qui conçoit la démocratie comme le préceptorat éclairé des « élites », heureusement présentes pour indiquer aux sujets la juste couleur des choses. Dans cette conception pastorale de la démocratie, les bons bergers conduisent le troupeau du peuple. Ils lui montrent la bonne herbe à brouter (la verte) et puis le bon chemin du retour à l'enclos. Les pouvoirs du néolibéralisme croient se rendre acceptables en se donnant la forme de la pédagogie généralisée. Mais c'est une grave erreur. Prétendre dicter aux gens ce qu'ils doivent considérer, et puis ce qu'il leur faut en penser, devient rapidement odieux même assisté de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.

Normalisation de fer

Et cependant, la rubrique Décodeurs n'en finit plus de proliférer : d'abord une parmi d'autres, puis devenue le joyau de la couronne, elle s'est maintenant assurée la participation au magistère général du Monde puisqu'il lui est permis d'engager toute l'autorité du titre pour déclarer ce que vaut l'information des autres (on a compris qu'au jeu de l'évaluation, le truc est de se situer toujours du côté des évaluateurs).

Qui ne voit qu'elle conquerra le journal en son entier, destiné à devenir une gigantesque entreprise de labellisation politique, terminus dont l'étape décisive a déjà été franchie en fait, comme l'atteste cet article sidérant, intitulé « 20 propositions répétées par les candidats de gauche et (quasiment) inapplicables » (12), les parenthèses témoignant d'un ultime reliquat de décence, sur la longévité duquel on ne parierait pas un kopeck. On y voit sous la plume de trois décodeurs émérites, dont un venu de BuzzFeed, un analyste de première force connu pour son aptitude à fact-checker les sous-vêtements abandonnés dans les jardins de l'Assemblée (13), on y voit donc les propositions des candidats de la primaire de gauche étiquetées les unes après les autres : « compliqué », « flou », « contradictoire », « incertain », « risqué », « pas très utile », « douteux », « improbable », toutes mentions accompagnées comme il se doit de leurs cartouches-couleurs.

Pourra-t-on faire comprendre que le problème ici n'est pas tant de livrer des jugements sur les propositions politiques — c'est peut-être là la fonction première de la presse —, mais de les livrer dans une rubrique supposément consacrée aux vérités de faits et sous la forme du rating en couleur, ceci pour ne pas même parler du sentiment qu'inspirent ces géants de la pensée faisant tomber leurs verdicts souverains en quelques phrases lapidaires du haut de leur Olympe intellectuel. Il est d'ailleurs préférable de mettre ce sentiment de côté, et les envies concrètes qu'il inspire aussitôt, pour regarder plutôt la disposition politique révélée par ces avis autorisés.

Par exemple, la proposition « Refaire les traités européens » s'attire la mention : « compliqué »… Ce qui n'est pas faux en un sens. Malheureusement, c'est tellement vrai que c'en est complètement idiot. Et c'est tout un rapport à la politique qui s'exprime dans cette parfaite idiotie. Il est exact en effet, mais trivialement, que faire pour de bon de la politique, c'est-à-dire entreprendre de modifier l'ordre des choses en ses structures, celles de la finance, du commerce international ou de l'Europe, c'est « compliqué »…, sans qu'on voie très bien ce que ce commentaire d'expert ajoute sinon de révéler le fond grumeleux de sa vision politique qui est de dissuader. Dissuader de rien changer, dissuader de faire de la politique, c'est le lieu naturel de la dépolitisation par le fact-checking, qui croit d'abord pouvoir s'aménager son domaine propre, celui des faits purs, mais finira par y dissoudre toute politique, labellisée selon sa conformité ou sa distance au « réel des faits ». Toute politique transformatrice y recevra donc, mais par définition, le rouge, à l'image de la proposition d'établir la parité hommes-femmes à l'Assemblée, déclarée par les experts… « contradictoire » ! Contradictoire pourquoi ? Parce qu'elle supposerait (en effet) de modifier le mode de scrutin — et par là « contredit » l'état actuel du mode de scrutin. Et voilà toute la question : comment penser l'idée de modification, dans une ontologie politique des faits qui, par définition cherche à ramener toute politique au règne de la « réalité vraie » conçue comme l'inaltérable ? De là, « logiquement », que toute entreprise politique de modifier soit par nature « contradictoire ».

La vérité du Decodex

On se plaît cependant à imaginer quels labels auraient reçus des propositions comme « fluidifier le marché du travail », « alléger une fiscalité excessive », ou « ramener la dette sous les 60 % du PIB »… « Nécessaire » ? « Réaliste » ? « Pragmatique » ? « Urgent » ? Et c'est alors un autre visage du Decodex qui apparaît, non plus bouffon mais grimaçant. Pour savoir où finissent les entreprises de ce type il suffit d'observer la trajectoire des précurseurs. En décembre 2016, le Washington Post propose déjà un plug-in, mais lui destiné seulement à colorier les tweets de Donald Trump (14). Courageux mais pas téméraire, le Washington Post s'en tient aux tweets de la Bête — du gâteau —, mais laisse faire le reste du sale boulot par des officines qu'il se contente d'encourager à distance.

Dans un article de novembre 2016, il apporte ainsi tout son appui aux « révélations » d'un site anonyme — PropOrNot — auto-missionné pour traquer l'infestation par la propagande russe (15). Pas moyen d'avoir la moindre information sur l'identité de ces éradicateurs qui opèrent avec la transparence d'une flaque de mazout. Rien pourtant qui puisse effrayer le Post, l'essentiel n'est-il pas que les propagateurs de désinformation russe soient mis à l'index — la transparence, c'est pour les autres. Mais la liste de PropOrNot n'est qu'en apparence un enfer russomane, dont Glenn Greenwald, effaré, donne le véritable principe (16) : marquer d'un sceau d'infamie tout ce qui sort, par quelque côté, de l'intervalle du raisonnable, délimité d'un côté par Hillary Clinton, de l'autre par Jeb Bush, toute dissidence étant alors présentée, sans la moindre preuve sérieuse, comme émanation des intérêts russes. On y trouve des sites de gauche critique comme Naked capitalism, et d'autres de la droite ultra ou libertarienne aussi bien, dont il est peu probable que Greenwald partage leurs vues mais qu'il n'accepte pas de voir blacklistés selon des procédés dont il n'hésite pas à dire qu'ils sont ceux du maccarthysme même. Voilà à quelle entreprise d'épuration le rédacteur en chef du Post, Marty Baron, donne aussitôt son aval enthousiaste sur Twitter… avant de faire machine arrière devant la levée de boucliers et d'ajouter une note de distanciation alambiquée en tête de l'article originel.

Improved Lifting and Spanking Machine
cc biomedical_scraps

Nous avons donc la séquence-type : étiquetage à la truelle idéologique en espérant que ça passera, éventuel scandale sur les réseaux sociaux, possibilité du rétropédalage. Cas Fakir  : « En regardant un peu mieux… on aurait pu le mettre en vert… (17) ». « En regardant un peu mieux », voilà comment Decodex exerce son pouvoir de labellisation : d'un œil parfois distrait. Il n'est pas requis d'endosser intégralement le blog Les Crises d'Olivier Berruyer pour trouver indigne, et surtout symptomatique, le traitement qui lui a été réservé — lui n'aura pas droit aux mêmes indulgences. Tiré de justesse de l'enfer (rouge), dans un geste d'ostensible mauvais-vouloir et consenti sous pression, il n'est pas près de sortir du purgatoire (orange), et pour des queues de cerise avec lesquelles Le Monde et son Decodex pourraient peut-être redouter la comparaison. Au demeurant, on voit très bien pourquoi : il coche toutes les mauvaises cases : contre la finance, pour la sortie de l'euro, pas décidé à gober sans examen les discours sur la Syrie, donnant la parole à Todd, pour qui le journal Le Monde est devenu de longue date un problème pour la démocratie — il a raison.

Reconduit à une suspicion d'idéologie, Samuel Laurent proteste avec le sentiment de la dignité scandalisée : « Nous ? On a une idéologie ? C'est quoi notre idéologie ? (18) ». Et c'est toute l'ambivalence du Decodex qui apparaît alors, objet hybride aux facettes formidablement contrastées, par-là malaisé à saisir, entre normalisation idéologique de fer et sous-doués en liberté — Charlot ministre de la vérité. On rit beaucoup d'un côté, mais de l'autre c'est assez sérieux, et en fait très inquiétant.

Côté sous-doués en tout cas, on comprend que ces gens-là sont perdus, et que les conditions d'un commencement de dessillement n'existent même pas. Dans un ultime retournement involontaire contre elle-même, la philosophie du Decodex révèle ce qu'elle est… en vérité, et pousse l'ironie jusqu'à permettre de le dire dans ses propres termes : un enfermement dans la croyance. La croyance au géométral suprême, la croyance d'un en-dehors de l'idéologie, c'est-à-dire finalement d'une idée possible de la politique hors de la politique — pour le coup : « contradictoire ». C'est tellement consternant qu'on est tenté de se demander s'il ne reste pas dans un coin au Monde quelques personnes qui n'ont pas complètement oublié ce que c'est que la politique, et qui n'ont pas secrètement un peu honte de ce qui est en train de se passer dans leur propre journal, de ce naufrage intellectuel, avalisé jusqu'au sommet de la direction : le règne des data et de l'algorithme, de la politique abandonnée à des illettrés politiques, où le néant de pensée se trouve le remplissage de substitution des lignes de code.

La presse, contre-contre-pouvoir ?

Et l'on s'étonne après ça que le trumpisme prolifère. C'est que lui au moins fait de la politique. De la politique folle, assurément, mais de la politique, que ses électeurs perçoivent d'ailleurs parfaitement comme telle, raison pour quoi ils la sollicitent avec véhémence. Et c'est cette politique puissamment assertive que l'anti-politique du Decodex imagine rectifier ? Plaise au Ciel qu'elle n'accélère pas tous les processus, ce qu'il y a en fait tout lieu de craindre puisque, envahie par la pensée décodeuse, la presse de référence se condamne non seulement à ne rien comprendre des problèmes de l'époque mais, quand elle les entrevoit, à y apporter la pire des réponses : la réponse du rehaussement magistral à ceux qui n'en peuvent plus des magistères, et de la dépolitisation à ceux qui réclament à cors et à cris qu'on refasse de la politique — ceci pour faire faire encore quelques tours de roue à la carriole de la politique unique. Aussi le déploiement à grand fracas du barnum anti-fake news, anti-post-vérité et pro-nunc-vérité, a-t-il pour fonction première de maintenir, en temps de contestation, le balisage idéologique du champ, le contrôle des accès, la disqualification de toute différence politique (de gauche), c'est-à-dire la ligne de fer : celle de la non-idéologie, gardiennée, la casquette au ras du sourcil, par les factionnaires du Decodex.

Que le journalisme commence avec l'établissement de faits et la dénonciation des contre-vérités flagrantes, c'est une telle évidence qu'on se demande comment des titres ont cru y voir le motif d'une rubrique spéciale, en excès de leur habitude ordinaire qui prescrit pourtant depuis des lustres cette exigence presque constitutive de procéder à des vérifications élémentaires. Ceci d'ailleurs pour des raisons qui sont vieilles comme la politique : sitôt qu'ils ne sont plus surveillés comme le lait sur le feu les pouvoirs mentent, les institutions mentent, l'État ment. Le mensonge leur est constitutionnel, comme à toutes les institutions autonomisées, toujours tendanciellement portées à oublier ce qu'était leur fonction première, pour ne plus vivre que pour elles-mêmes. Hormis quelques incertaines régulations institutionnelles, seule la coercition de l'information publique peut les tenir à un minimum de respect de la vérité. Que le procureur de Pontoise trouve d'abord à dire qu'Adama Traoré est mort de complications infectieuses, ou l'IGPN que le viol de Théo n'en est pas un mais une inadvertance, ceci n'est pas un accident mais la vérité des pouvoirs institués. Et c'est bien dans le rapport de force, contraints par l'opiniâtreté d'une volonté de dévoilement, que les pouvoirs finissent par cracher le morceau, et là seulement.

La presse est en principe le lieu de cette volonté — en principe car elle-même, devenue pouvoir institutionnel, entretient (mais depuis si longtemps…) des liens troubles avec les autres pouvoirs institutionnels, ceux du capital et de l'État notamment, dont elle passe souvent les plats avec une étonnante décontraction, employant maintenant surtout son énergie à contrer les contre-pouvoirs (et pensant se refaire une virginité de temps en temps avec un Lux Leaks ou une affaire Fillon, péripéties à grand spectacle, opportunément venues pour mieux faire oublier l'ombre dans laquelle on laisse d'habitude les fonctionnements réguliers du système). Au passage, Pierre Rimbert rappelle dans « Les chauffards du bobard » (19) que quand la presse officielle fait dans le fake, elle n'y va pas avec le dos de la pelle, ni ne mollit à la taille des enjeux : au bout du mensonge, il y a parfois des guerres, des bombes et des morts par milliers.

Toujours plus du même !

Que débusquer les contre-vérités soit d'une urgence particulière dans une époque de dérèglement où certains hommes politiques commencent à tenir des discours dont la qualification hésite entre le mensonge hors de proportion et l'accès délirant quasi-clinique, c'est aussi une évidence, mais qui aurait dû appeler de tout autres réactions que le magistère, ou le ministère, de la vérité. Non pas tant, on l'a vu, parce que les instances décodeuses bobardent aussi souvent qu'à leur tour, mais parce qu'il est rigoureusement impossible que pareille situation passe par le seul effet des sermons de vérité et sans l'analyse des causes politiques qui l'ont fait advenir.

Il n'est pas certain d'abord que les engouements de la crédulité, et leur résistance même aux infirmations les plus éclatantes, soient une nouveauté historique. La survivance du monde en 2013 n'a pas désarmé les apocalyptiques qui annonçaient sa fin en 2012, et n'était que le prolongement d'une série qu'on ne saurait où faire remonter. Et si la rumeur de la pizzeria Comet Ping Pong à Washington (20) a prospéré sur les réseaux sociaux, celle d'Orléans, de cinquante ans antérieure, s'en est fort bien passée. Plutôt que dans l'égarement essentiel du bas peuple, où les élites le situent spontanément, il se pourrait donc que le dérèglement contemporain trouve l'une de ses origines dans l'effet de légitimation, et par suite de libération, que lui donne l'engagement sans frein de certains hommes politiques dans le discours de l'énormité — on pense à Trump évidemment, mais nous aurons bientôt les mêmes à la maison, si nous ne les avons pas déjà.

Mais comment cette irruption de l'énormité au sommet même de la politique est-elle devenue « d'un coup » possible ? Si brutal soit-il, il n'y a pas d'événement qui n'ait été préparé de longue date. Il faudra bien alors que la presse officielle, la presse qui n'a pas d'idéologie, s'interroge sur sa contribution aux cumuls de longue période qui ont fait déjanter des groupes sociaux entiers et aménagé une place pour un « parler énorme », une place que nécessairement quelqu'un viendrait occuper. En réalité, non pas pour un « parler énorme » en soi, mais simplement pour un « parler autre », à qui, du seul fait qu'il soit autre, on ne tiendrait pas rigueur que par ailleurs il soit énorme.

Sitôt qu'ils ne sont plus surveillés comme le lait sur le feu les pouvoirs mentent, les institutions mentent, l'État ment. Seule la coercition de l'information publique peut les tenir à un minimum de respect de la vérité

On ne sait plus comment dire sans radoter qu'il n'y a plus de démocratie là où il n'y a plus de différence significative, là où se trouve proclamée une one best way sans alternative, telle qu'on peut alors, par exemple, l'inscrire dans des traités européens inamovibles, ou telle que des labellisateurs-sans-point-de-vue viennent la certifier « sans point de vue ». La politique sans point de vue étant l'équivalent dans son ordre de l'immaculée conception, il est fatal que vienne tôt ou tard quelqu'un qui rappelle que même pour faire Jésus il faut papa dans maman, c'est-à-dire qui réaffirme un point de vue, et par là s'obtienne une reconnaissance immédiate, presque un immense soulagement, de pans entiers de la population qui suffoquaient d'avoir été si longtemps privés de respiration politique. C'est sans doute un air chargé de miasmes qu'ils respirent à nouveau, mais à leurs yeux c'est au moins de l'air, et pas le gaz inerte des zombies du fact-checking et de leurs chefs.

Les responsables du désastre qui vient, ce sont eux. Ils avaient pour mission de faire vivre la différence et ils ont organisé le règne du même, l'empire labellisé de l'unique. Maintenant que la forteresse est attaquée par tous les bouts, plutôt que de commencer à réfléchir, ils se sont payé des épagneuls. Et pendant que les cabots aboient, les maîtres, croyant avoir la paix, mouillent leur linge de bonheur à l'idée de Macron, mieux encore : d'un deuxième tour Macron-Le Pen — dont ils sont tellement sûrs que le têtard sortirait vainqueur qu'on peut bien pousser les feux pour le plaisir du spectacle. Pendant ce temps l'illuminé qui a dû prendre la foudre en passant la porte de la banque Rothschild, un autre Jésus mais à moitié cuit celui-là, les enchante avec ses évangiles Harlequin « ni droite ni gauche » ou bien « et droite et gauche », la formule même de l'asphyxie politique. Voguons donc avec entrain vers un deuxième tour tant espéré, qui ne nous laissera que le choix de la candidate de l'extrême-droite et du candidat qui fera nécessairement advenir l'extrême-droite — avec les compliments de la presse de la vérité.

Frédéric Lordon

Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 22-02-2017

URL: http://www.les-crises.fr/charlot-ministre-de-la-verite-par-frederic-lordon/

APPEL AUX DONS : J’ai VRAIMENT besoin de vous pour défendre ce blog !

APPEL AUX DONS : J'ai VRAIMENT besoin de vous pour défendre ce blog !

Bonjour

comme vous l’avez vu, bien qu’ayant largement établi ma bonne foi, les attaques diffamatoires contre ce blog redoublent. 

I. Pourquoi en arriver là ?

Beaucoup d’entre vous n’ont pas bien perçu le problème, car je n’ai pas assez explicité les choses. Alors voilà :

Bien sûr, dans l'absolu, je me fous totalement de mon classement Rouge ou Orange dans la liste maccarthyste du Monde.

Mais le petit détail, c'est que mon blog n'est pas anonyme, je suis totalement et personnellement associé à lui. Et quand le Monde vous décerne un brevet de d'individu non fiable, votre vie change radicalement du jour au lendemain.

Les conséquences sur mon quotidien ont été sans appel : certains amis se sont questionnés, d’autres se sont parfois fait engueuler pour avoir partagé mes articles ou conseillé mon site, des membres de ma famille se sont fait emmerder, on m'a hacké. Demandez vous aussi si un recruteur, un jour, m’embaucherait aux vues des circonstances…

Quand Le Monde s'attaque à l'image d’un individu, ce n'est pas qu'une question d'honneur, ça a des conséquences très concrètes et très matérielles. Sans compter que pour trouver un éditeur ou un média qui me donne la parole après ça, je peux toujours rêver ! Bref, je perdais inévitablement les moyens de m'exprimer. C’est la stratégie de ces gens là, qui parlent sans arrêt de Liberté d’expression, mais qui ne vous l’accorde que dans les murs étroits de votre cave, faisant tout pour que personne ne vous écoute.

Dans ces conditions, il m'est vite apparu nécessaire de me protéger ; on ne peut résister seul contre ce titan qu'est le Monde très longtemps, alors j'ai pensé très sérieusement à arrêter le blog – le bénévolat a ses limites. Enfin, arrêter… Je ne suis pas du style à me laisser intimider, j’aurais alors fait différemment, dans l’anonymat. Mais je n’ai pas envie d’abandonner tout ce que j’ai fait ici, ni de renoncer à pouvoir m’exprimer dans les médias quand ceux-ci me donne la parole.

Une chose est claire : avec le Décodex, mais même simplement avec cette tendance de “fact-checkers” (indifférents à toutes règles déontologiques), qui sont prêts à jeter toute votre réputation aux chiens à la moindre erreur (dont ils sont pourtant coutumiers), il devient très dangereux de s’exprimer hors de la doxa sur Internet en sortant de l’anonymat. Pensez-y si vous lancer un blog ou une chaine Youtube, ce mouvement a peu de chances de s’inverser. C’est bien triste, mais c’est ainsi…

II. Action

Cela ne plus durer, ils ne me laissent plus le choix. Je souhaite en appeler au “Décodex judiciaire” :

Je lance donc un appel aux dons afin de financer un procès contre la Monde et les diffamateurs s’en étant pris et s’en prenant régulièrement à nous. Ce n’est pas mon état d’esprit, mais je constate que j’ai été bien trop tolérant face à trop de gens malhonnêtes, et que la facture est lourde.

Ce sont des procès vraiment longs et couteux – clairement, rien n’est fait pour aider les victimes de la presse.

Attention : en revanche, il faut que cela soit moi qui lance le procès, pas Diacrisis.

Vos dons seront donc adressés à mon intention, et donc évidemment NON DÉDUCTIBLES fiscalement.

Mon but premier est d’abord de montrer que nous ne laisserons pas Le Monde s’en prendre à la liberté d’expression des créateurs de contenus sur Internet sans réagir.

Et plus encore, à des individus sans foi ni loi, aux méthodes des années 30, qu’on aurait pu penser appartenir seulement à l’extrême-droite

Mais je m’engage en revanche à ne pas m’enrichir dans ces procès. Mon activité ici a toujours bénévole – gage d’une indépendance absolue. Si de l’argent est récupéré au final, il sera entièrement reversé à Diacrisis pour aider au fonctionnement du blog ou au développement de nouveaux projets.

Enfin, si assez d’argent est levé, j’essaierai de faire un peu bouger le Droit sur Internet – ce que ne peut faire un particulier seul, face aux coûts délirants.

Face au pouvoir des milliardaires, nous avons la force du nombre ; à nous d’être suffisamment solidaires pour l’emporter.

Je n’en dis pas plus, pour ne dévoiler aucune stratégie judiciaire. 😉

Bien entendu, vous êtes libre de participer ou non.

Vous pouvez faire un don par Carte Bleue ici (aucun compte Paypal ou inscription n’est nécessaire, payez juste en bas avec votre carte bleue (sur SmartPhone, cliquez bien sur le 2e bouton, Payez par carte). Vous pouvez rentrer des informations personnelles fausses – votre vrai mail serait en revanche un plus pour vous tenir informé). La procédure est entièrement sécurisée.

FAIRE UN DON :




Préférez vraiment la carte bleue svp.  Voici le mail de contact :

Je vous demande aussi d’aider le blog en vous abonnant à mon compte Twitter, @OBerruyer en signe de solidarité. C’est très important en termes de visibilité et de crédibilité, c’est pour cela que j’insiste – aucun syndrome Gilles de la Tweetette de ma part 🙂 , en temps normal je ne mets presque jamais les pieds sur Twitter.

Enfin, j’aurai besoin ce weekend de personnes avec du temps et qui sont vraiment bons pour faire des recherches sur Internet, en percutant sur les éléments importants. Cela m’aiderait beaucoup. Je suis épuisé après 2 semaines de lutte très dure. Me contacter ici, indiquer “Recherche” en objet svp. Merci.

 

Bref, merci à tous, merci pour votre soutien qui m’a beaucoup aidé ces deux semaines. Ce blog aurait en effet vraiment pu fermer si j’avais été seul – ce qui montre le danger des attaques du Monde et de ses charognards, et le besoin de Résister.

====================================================

% de dons par rapport à l’objectif qui sera mis à jour : 85 % (24/02/2017, 08h00)

Après ça, nous allons pouvoir revenir à un fonctionnement normal du blog.

URL: http://www.les-crises.fr/aide-jai-besoin-de-vous-pour-defendre-ce-blog/

Jean-Luc Mélenchon. « Je suis prêt à aller parler avec Hamon »

Jean-Luc Mélenchon. « Je suis prêt à aller parler avec Hamon »

Je n’ai pas regardé le débat hier, car j’étais fatigué, mais je vais le voir, en Replay. Néanmoins en lisant cet article, je m’aperçois qu’ils veulent tous stopper le nucléaire et démanteler les réacteurs, c’est très bien… Mais on le remplace par quoi ? Des centrales à charbon comme en Allemagne (qui polluent 10 fois plus) ??? Bullshit…

Photo Patrick Kovarik / AFP
 
Dans l’émission politique sur France 2, Jean-Luc Mélenchon a voulu sortir du piège du retrait forcé, à l’heure où Yannick Jadot renonçait au profit de Benoît Hamon. 
 
A Yannick Jadot tout frais rallié à Benoît Hamon, qui lui demande « créons cette grande espérance », Jean-Luc Mélenchon répond « je ne  prendrai pas le problème comme il le fait ». Devant « l’onde de guerre généralisée, la violence sociale qui traverse le vieux continent », cette «extrême gravité », « ma réponse n’est pas à l’ancienne, le cartel de partis, les accords d’appareil. Mon pari est le vote d’adhésion ». L’erreur, rajoute le candidat, « c’est 5 ans de quinquennat, le candidat PS est aujourd’hui à la moitié du niveau du candidat de 2012. Il faut convaincre et entrainer, ce n’est pas une affaire de partis ».  
 
Placé sur le grill sur le plateau, ce qui conduisit le candidat à une bévue sur l’opposant à Poutine, Boris Nemtsov, mort assassiné, pour tenter de le dépeindre en poutinolâtre (cet opposant politique fut beaucoup plus gênant mort que vivant pour Vladimir Poutine) Jean-Luc Mélenchon dût se défendre des« similitudes » avec le programme de Marine Le Pen, idée défendue par le journaliste François Lenglet. « Je propose un protectionisme solidaire, je suis patriote, pas nationaliste, elle est contre une hausse du SMIC et la retraite à 60 ans», opposa le candidat de la France insoumise.  
Sur le nucléaire, « si je suis élu, l'ensemble des postes du secteur du nucléaire seront réemployés pour le démantèlement et les nouvelles énergies renouvelables », appuya le candidat. 
 
Face à l’acteur PhillipeTorreton (soutien jusqu’ici de Jadot), « l’invité mystère » de l’émission formatée pour relancer l’attention du téléspectateur, Jean-Luc Mélenchon exprima sa préoccupation écologiste, « concept nouveau dans la pensée progressiste ».  En plateau, David Pujadas et Léa Salamé furent sans doute déçus que Philippe Torreton n’interpelle pas comme prévu le candidat sur son retrait. “Je ne veux pas brader”, “je ne veux pas gâcher pour des circonscriptions le soutien des dizaines de milliers de gens qui sont avec moi”, opposa Jean-Luc Mélenchon, dans une rare fenêtre de politique de fond permise par l’émission.


Lionel Venturini
rubrique politique

Source : L'Humanité.fr

Informations complémentaires :

 

 

 

 

URL: https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13285-jean-luc-melenchon-je-suis-pret-a-aller-parler-avec-hamon

Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce vendredi 24 février 2017

Revue de presse du jour comprenant l'actualité nationale et internationale de ce vendredi 24 février 2017

Bonjour, vendredi 24 février, ça commence à sentir bon le week-end ; ). Pour ma part j'ai bien vu le chirurgien, et mon opération est planifiée pour lundi prochain à 8h00. Par contre après je dois me reposer et rester allonger, donc pas de blog lundi ni mardi (ça vous fera des vacances et à moi aussi ; )

En attendant voici les nouvelles du jour !

Amicalement, ; )

f.

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Actualités françaises :

24.02.2016

Penelope Fillon aimerait s'exprimer, mais François Fillon refuse (L'Express.fr)

Présidentielle : Yannick Jadot «retire» sa candidature et soutient Benoît Hamon (20 Minutes.fr)

Jean-Luc Mélenchon. « Je suis prêt à aller parler avec Hamon » (L'Humanité.fr)

Présidentielle française : Macron prévoit 60 milliards d'économie de dépenses publiques (France 24.com)

Présidentielle 2017 : les petits candidats dénoncent le "chantage" des grands partis et appellent à un "sursaut démocratique" (Atlantico.fr)

La famille de Théo dans le viseur d'une affaire financière (Le Point.fr)

En 2016, les dirigeants d'Air France se sont augmentés de 40% (L'Express.fr)

23.02.2017

Assistants parlementaires du FN : La cheffe de cabinet de Marine Le Pen mise en examen (20 Minutes.fr)

Quand Bayrou critiquait Macron et l’appelait le candidat « des forces de l’argent » (Le Monde.fr)

Bayrou a vendu son âme à Macron pour un plat de lentilles (Olivier Demeulenaere)

400 produits cosmétiques qu'il faut éviter, selon UFC-Que Choisir (L'Express.fr)


Moment détente :

24.02.2017

Trump : 25 heures de golf, 18 heures sur Twitter, son étonnant emploi du temps (Le Point.fr)

22.02.2016

Le fils Balkany derrière les barreaux (RT.com)


Divers :

23.02.2017

Jacques Sapir VS Frédéric Rollin BFMTV Intégrale Placement 21 février 2017 « La présidentielle française fait-elle peur aux investisseurs étrangers ? »

21.02.2017

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon (Sputniknews.com)


Moment détente :


Actualités internationales :

24.02.2017

Mossoul : les forces irakiennes annoncent avoir repris le contrôle de l'aéroport (France Tv Info.fr)

Des rebelles syriens affirment avoir repris Al-Bab aux jihadistes de l’État islamique (France 24.com)

Daesh force des enfants et des handicapés à devenir kamikazes (RT.com)

Prison pour l'ancien patron de Bankia et du FMI (Le Figaro.fr)

Brexit : net recul du nombre d'immigrés arrivés au Royaume-Uni en 2016 (L'Express.fr)

Pourquoi les familles américaines sont-elles étranglées financièrement ? … Quelle est la principale raison ? Réponse : la politique de la Fed et de Janet Yellen (Le Blog à Lupus)

23.02.2017

« Le message inquiétant de la Maison Blanche aux Européens » L’édito de Charles SANNAT (Insolentiae.com)

Turquie : l’interdiction du voile dans l’armée a été levée (Le Monde.fr)

VIDEO. En Allemagne, des réfugiés assistent à des cours de séduction (France Tv Info.fr)

Comment les revenus du groupe État islamique ont fondu de moitié (France 24.com)

Le fils de Donald Trump veut embaucher des travailleurs étrangers (France Tv Info.fr)


High-Tech :

23.02.2017

Comment nos vêtements et nos pneus sont devenus des polluants majeurs des océans (Le Figaro.fr)

21.02.2017

Démarchage téléphonique : 70 entreprises sanctionnées pour abus (Le Parisien.fr)

20.02.2017

Olivier Huart : « Il faut accélérer le déploiement du très haut débit en France »  (Les Echos.fr)


Sciences :

24.02.2017

La musique agit dans le cerveau comme une drogue (Le Figaro.fr)

"Cervelle d'oiseaux et mémoire d'éléphants", les vérités sur l'intelligence animale (France Tv Info.fr)

23.02.2017

La Nasa annonce la découverte de sept exoplanètes de la taille de la Terre (Les Echos.fr)

22.02.2016

Quatre questions autour de "P9", la possible "neuvième planète" de notre système solaire (France Tv Info.fr)

21.02.2017

Atterrissage réussi au Cap Canaveral pour le lanceur de Space X (Le Monde.fr)

20.02.2017

VIDEO. Décollage réussi pour SpaceX et sa capsule Dragon (France Tv Info.fr)


Informatique :


20 Minutes par jour :


Sécurité :

22.02.2016

Mégafichier de tous les Français : il s'étend désormais à tout le territoire (Le Parisien.fr)

20.02.2017

L’extradition du fondateur de MegaUpload validée par la justice néo-zélandaise (Le Monde.fr)


Dossiers :

06.02.2017

Cholestérol : le grand bluff (Arte)

28.01.2017

Cash Investigation : « Razzia sur le bois, les promesses en kit des géants du meuble »  (France 2)


Livres :

La politique ? « Plus rien à faire, plus rien à foutre » (Le Monde.fr)


Twilligth Zone :


Cinéma :


Séries :

12.11.2016

Aftermath - Saison 1, épisode 9/12 : « Le Barbarous King »

10.01.2017

Mr. Robot - Saison 2, épisode 10/12 : pr0c3ssus_cach3.axx


 

Le complément de la Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l'actualité française et internationale du 23 février 2017 vues par notre Contributeur anonyme.

 


 

FRANCE : ... RSA, coût 11 milliards, les départements n'y arrivent plus

http://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/jt-de-20h-du-mercredi-22-fevrier-2017_2062003.html

FRANCE : ... nouvelles fraudes à la CAF sans plus de contrôle ni de sanction

= médiatiser les fraudes pour faire accepter l'argument de la baisse/suppression de toutes les allocations via la fusion dans l'allocation unique prônée par Fillon ou Macron

http://www.lesechos.fr/economie-france/social/0211821638630-nouvelle-hausse-des-fraudes-detectees-par-les-caisses-dallocations-familiales-2067173.php

http://www.nicematin.com/faits-de-societe/vous-avez-peut-etre-fraude-la-caf-sans-le-vouloir-116637

 

VIDÉO DU JOUR

 

Jacques-sapir-vs-frederic-rollin du 22/01

http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/jacques-sapir-vs-frederic-rollin-12-la-presidentielle-francaise-fait-elle-peur-aux-investisseurs-etrangers-2102-916417.html

http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/jacques-sapir-vs-frederic-rollin-22-que-peut-on-attendre-des-declarations-de-l-administration-trump-2102-916419.html

Pierre Jovanovic sur la fin de l'argent liquide

https://www.youtube.com/watch?v=sJYJ8Fv1PB0

 

A chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de commencer à réfléchir. Mark Twain

 

SIGNE DES TEMPS :

TERRE : ... Nasa découvre 7 exo-planètes et un Soleil = 7 châtiments ?

http://www.francetvinfo.fr/sciences/espace/exoplanete-kleper-186f/la-nasa-annonce-la-decouverte-de-sept-exoplanetes-de-la-taille-de-la-terre-autour-d-une-meme-etoile-dont-trois-dans-une-zone-habitable_2069415.html


 

FRANCE : ... Les Echos se mobilisent contre une sortie de l'euro ... JP MORGAN contre Marine Le Pen

http://www.lesechos.fr/elections/marine-le-pen/0211812836869-sortie-de-leuro-les-effets-desastreux-du-projet-economique-du-front-national-2066884.php

http://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/0211817695730-un-scenario-truffe-de-contradictions-2066827.php

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211816837824-une-lourde-menace-pour-les-emprunts-des-menages-et-des-entreprises-2066860.php

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211812970401-la-possibilite-dun-frexit-alarme-les-marches-2066859.php

https://francais.rt.com/economie/34368-marches-financiers-victoire-marine-pen

USA : ... faire reculer l'utilisation du cash via la biométrie ou la bague connectée dit VISA

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211812970401-la-possibilite-dun-frexit-alarme-les-marches-2066859.php

 


 

1. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL FINANCIER

FRANCE: ... les élections, risque de remontée des taux

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211812970401-la-possibilite-dun-frexit-alarme-les-marches-2066859.php

MARCHÉS FINANCIERS : ... krach technologique...

http://la-chronique-agora.com/reperer-krach-techno-high-tech/

PORTO RICO : ... face à la faillite, cannabis médical

https://fr.express.live/2017/02/21/cannabis-medical-secours-de-leconomie-de-porto-rico/

GRECE : ... dépression collective

https://www.letemps.ch/monde/2017/02/19/lausterite-pousse-grecs-vers-depression-collective

USA : ... les familles n'y arrivent plus ... les professionnels de la santé mentale veulent destituer Trump

http://www.businessbourse.com/2017/02/22/pourquoi-les-familles-americaines-sont-elles-etranglees-financierement-quelle-est-la-principale-raison/

http://conscience-du-peuple.blogspot.fr/2017/02/des-professionnels-de-la-sante-mentale.html

 

2. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SOCIÉTAL

2017 : ... Bayrou détracteur de l'homme de l'argent, se soumet à Macron LOL

http://www.boursorama.com/actualites/bayrou-detracteur-regulier-de-macron-avant-leur-alliance-dc66783a0386446142bdb82fc1a48000

http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170223.OBS5659/gloubi-boulga-trahison-la-droite-ne-digere-pas-l-alliance-bayrou-macron.html

http://www.francetvinfo.fr/politique/francois-bayrou/en-images-presidentielle-douze-fois-ou-francois-bayrou-a-dezingue-emmanuel-macron-avant-de-le-rallier_2069287.html

INVENTION : ... purificateur d'eau pure russe

https://fr.sputniknews.com/international/201608231027423273-eau-guerre-filtre-purification-appareil/

 

3. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SPIRITUEL

ONU : ... a besoin de 4,4 milliards contre les famines

http://www.boursorama.com/actualites/l-onu-a-besoin-de-4-4-milliards-de-dollars-contre-les-famines-6bd8329136f38bdcc2e35223d292ed8f

BALKANS : ... regain de tensions

http://www.lesechos.fr/monde/europe/0211821767382-regain-de-tensions-dans-les-balkans-occidentaux-2067007.php

 

 

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Et bien sûr l'ensemble des Revues de presse précédentes dans les sections qui leur sont dédiées.

(Si vous venez de découvrir notre petit site voici une vidéo qui vous en expliquera rapidement le mode de fonctionnement)

 Amicalement,

l'Amourfou...

URL: https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13284-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-internationale-de-ce-vendredi-24-fevrier-2017