jeudi 23 février 2017

Les russes arrivent, par Oliver Stone

Les russes arrivent, par Oliver Stone

Source : Oliver Stone, Facebook, le 29/12/2016

Oliver Stone, Facebook, 29 décembre 2016

Alors que 2016 touche à sa fin, notre nation se trouve dans une situation profondément instable. Nous sommes incapables de tracer les grandes lignes de notre intérêt national. Est-ce que c’est l’emploi et l’économie, est-ce que c’est la sécurité nationale, ou bien est-ce d’assurer la sécurité mondiale, en d’autres termes d’agir en tant que gendarmes du monde ?

Le New York Times “défaillant” (pour citer Trump) dégénère en une organisation style Washington Post avec sa vision stagnante de Guerre froide d’un monde des années 50 où l’on blâme les Russes à propos de presque tout : l’échec d’Hillary, la plupart des agressions et des désordres dans le monde, le désir de déstabiliser l’Europe, etc. En plus, le Times a introduit le problème des “fausses nouvelles” pour réaffirmer son rôle problématique en tant que voix dominante de l’establishment de Washington. Cela est certainement vrai pour le cas du “piratage” par la Russie dans l’élection de 2016 et pour l’installation de son “candidat mandchou” Donald Trump. Apparemment la CIA (à travers divers fonctionnaires du renseignement restés anonymes), le FBI , la NSA, le Directeur du Renseignement National James Clapper (qui a menti notoirement au Congrès sur l’affaire Snowden), le Président Obama, le DNC (Comité national démocrate), Hillary Clinton, et le Congrès s’accordent tous à dire que la Russie, et principalement M. Poutine, est responsable.

Le Sénateur John McCain, psychotique et amoureux de la guerre, est certainement derrière ces patriotes, désignant le Président Poutine comme “un voyou, une brute et un meurtrier et tous ceux qui le décrivent comme autre chose sont des menteurs.” Il a réellement dit ceci – l’homme qui a sciemment choisi Sarah Palin comme vice-présidente en 2008. Et le Times suit en publiant l’histoire dans toute sa splendeur en page une, clairement en accord avec le point de vue de McCain. Je ne me souviens pas des présidents Eisenhower, Nixon, ou Reagan, dans les jours les plus sombres des années 50 à 80, ayant jamais pointé du doigt un président russe comme cela. Les invectives visaient le régime russe, mais jamais Khrouchtchev ou Brejnev ne reçurent un tel jet de fiel. Je suppose que c’est une nouvelle forme de diplomatie américaine. Si un jeune noir dans nos cités était tué ou si toute une noce pakistanaise était assassinée par nos drones, est-ce que le président Obama serait désigné comme un meurtrier, une brute, un voyou ? Une telle personnalisation est le signe que notre pensée est malade et se situe bien en dessous de ce que devraient être nos standards.

L’association des vétérans du renseignement US met en doute les allégations de piratage par la Russie (voir le lien en fin du présent article : “US Intel Vets Dispute Russia Hacking Claims”). Cette association comprend l’ex-réformateur de la NSA Bill Binney, un génie des maths qui a inspiré le personnage joué par Nick Cage dans “Snowden”). Il parle là de ce que signifie vraiment “piratage”, par opposition à “fuite”. Le Times et d’autres médias dominants ont curieusement éludé tout élément contraire à leur théorie, comme ceux présentés par Craig Murray, ex-ambassadeur et porte-parole de Wikileaks, qui dit qu’il a reçu l’information dans un parc de Washington par une personne du parti démocrate qui était dégoutée du comportement du DNC ; Murray l’a ensuite passée à Wikileaks. C’était une “fuite”, pas un “piratage”, et cela me paraît toujours être la source probable de ce scandale (comme je pense que l’était aussi la fuite “Sony” faussement attribuée à la Corée du Nord, mais c’est une autre question). Et s’il devait y avoir une véritable enquête, elle pourrait très bien mener à la découverte d’un “moment Nixon” d’Hillary Clinton. Les bureaux du DNC n’y étaient manifestement pour rien de bon. Ironiquement, Mme Clinton s’est d’abord fait un nom comme enquêteuse sur le Watergate. Regardez l’article de Mark Ames, “Le Site Derrière la Liste Noire maccarthyste”, traquant cette malhonnêteté jusqu’au journaliste du Washington Post Craig Timber.

Je me souviens bien des années 50, quand les Russes étaient supposés être dans nos écoles, au Congrès, au Département d’État : selon beaucoup de supporters de Eisenhower/Nixon, ils étaient sur le point d’envahir notre pays sans sérieuse opposition (et on me dit paranoïaque !). Ce furent ces mêmes médias qui insistèrent sur notre nécessité d’aller au Vietnam défendre nos libertés contre les communistes, à plus de 9000 kms. Et après que la Peur Rouge eut finalement disparu pour de bon en 1991, rappelons-nous que cela ne s’est jamais terminé. Cela devint Hussein en Irak, avec ses armes de destruction massive, et le discours sur le “champignon atomique”. Cela devint le Démon, aussi vrai que le procès des sorcières de Salem. Cela fut Kadhafi en Lybie, et puis Assad en Syrie. En d’autres termes, comme une prophétie orwellienne, c’est sans fin, et je vous garantis que cela ne finira jamais – à moins que nous, le peuple, nous qui pensons encore par nous-mêmes dans cette question essentielle, puissions dire “Assez” de cette diabolisation. “Assez, partez,” et que nous puissions leur rire au nez.

Bien sûr, le noyau dur NYT/WaPo publie rarement nos sérieuses contestations et donc nous trouvons refuge dans les médias alternatifs comme The Nation, Consortiumnews, The Intercept, Naked Capitalism, Counterpunch, Zero Hedge, Antiwar.com, Truthdig, Common Dreams, etc. Je pense alors que nous avons été tout-à-fait choqués (mais pas surpris) quand nous avons vu récemment 200 sites web listés comme outils du Kremlin (WaPo, 24 novembre, “L’effort de propagande russe a aidé à répandre des “fausses nouvelles” durant les élections”).

Mon dieu, le fantôme d’Izzy Stone est de retour depuis les années 50 [Izzy Stone était un journaliste américain des années 50 connu pour sa rigueur et son professionnalisme, NdT] et aussi celui de Tom Clancy depuis les années 80 ! De faux thrillers sont maintenant écrits sur les Russes piratant les élections. Ça fera du fric et des séries TV. Je n’avais jamais lu de telles saletés hystériques dans le New York Times (appelez ça “fausses nouvelles”), dans lequel les éditoriaux sont devenus de dangereuses diatribes sur les supposés crimes russes, beaucoup d’eux supposément écrits par Serge Schmemann, un de ces idéologues qui cherchent encore des russes sous son lit la nuit ; on les appelait “les Russes blancs” dans le temps et comme les Cubains de droite à Miami, ils étaient incapables de vivre sans ces vieilles rancœurs. Schmemann est de toute évidence au sommet du bureau d’édition du NYT. Ce type de pensée a clairement influencé le Pentagone et beaucoup de déclarations de nos généraux, puis a envahi les reportages des MSM [Mainstream Medias, médias dominants, NdT]. Quand une pensée de groupe unique contrôle le débat national, cela devient vraiment dangereux. Dans cet esprit, je donne des liens vers un nouveau groupe de textes cruciaux et de qualité, qui démontrent bien la médiocrité actuelle des médias dominants.

Autant je peux être en désaccord avec Donald Trump (et je le suis), autant il est désormais la cible numéro un de la propagande des médias dominants – jusqu’à ce qu’il se jette sur la piste anti-Kremlin à cause de faux renseignements ou de malentendus concoctés par la CIA. Puis je crains qu’il commence à se battre contre les Russes avec son impétuosité habituelle, et il ne faudrait pas longtemps avant qu’une situation de guerre contre la Russie soit déclarée. Je n’ai alors aucun doute que notre armée sur-financée (10$ investis pour 1 seul en Russie) n’aura AUCUN sens contre un pays qui croit maintenant (avec le plus grand arsenal de l’OTAN à ses frontières depuis Hitler et la Seconde Guerre mondiale) que les États-Unis sont assez fous pour préparer une attaque préventive. Dans son analyse intitulée “Le Besoin de Tenir l’Arabie saoudite Responsable”, Robert Parry souligne que ce conflit a ironiquement débuté au cours des années 1980 avec les néoconservateurs qui ont défini l’Iran comme le premier parrain du terrorisme mondial. La manière dont cela nous a conduits au chaos présent est une analyse brillante qui est inconnue du public américain.

Je vous incite vivement à lire les articles suivants et rester calme dans vos pensées. Cependant, faites en usage d’une certaine manière. Je crois à ce que le Dalaï-lama affirme : chacun d’entre nous, et même simplement par la prière, peut apporter quelque chose pour améliorer ce monde. Je n’aurais jamais pensé me trouver moi-même en train de prier pour le sang-froid d’un Donald Trump. Vous souvenez-vous de l’Iliade ? Comme Homère le raconte, les dieux planeraient chaque jour au-dessus des batailles et décideraient du résultat, des morts et des survivants. Les dieux écoutent-ils encore ?

“La fabrication de la Russie comme l’Ennemi” de Robert Parry, Consortiumnews

http://bit.ly/2hz4jTI

“Un autre échec des médias: l’histoire des hackers russes” de Joe Lauria, Consortiumnews

http://bit.ly/2hmndK4

“Arrêtons le coup d’État de la CIA” de Justin Raimondo, Antiwar.com

http://bit.ly/2hgka9c

“Le Besoin de Tenir l’Arabie saoudite Responsable” de Robert Parry, Consortiumnews

http://bit.ly/2ifNRZ3

“Les vétérans du renseignement américain contestent les déclarations sur les hackers russes” de Ray McGovern, Consortiumnews

http://bit.ly/2gB2yWo

“Le site derrière la liste noire maccarthyste du Washington Post” de Mark Ames, Naked Capitalism

http://bit.ly/2goUVT5

“Un été amer pour les Néocons” de Robert Parry, Consortiumnews

http://bit.ly/2imXXVb

Source : Oliver Stone, Facebook, le 29/12/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

URL: http://www.les-crises.fr/les-russes-arrivent-par-oliver-stone/

Exclusif : Yahoo a secrètement surveillé les emails de ses clients pour les services de renseignement américains, par Joseph Menn

Exclusif : Yahoo a secrètement surveillé les emails de ses clients pour les services de renseignement américains, par Joseph Menn

Source : Reuters, le 04/10/2016

Yahoo a scanné secrètement des emails pour les renseignements US

Yahoo a scanné secrètement des emails pour les renseignements US

Par Joseph Menn | SAN FRANCISCO

L’an dernier Yahoo a secrètement mis en service un logiciel personnalisé destiné à rechercher dans tous les emails entrants de ses clients des informations spécifiques fournies par les responsables du renseignement américain, selon des gens familiers avec le sujet.

La société s’est conformé à une exigence classifiée du gouvernement des États-Unis pour le contrôle de centaines de millions de comptes mail chez Yahoo, sur ordre de la NSA ou du FBI, ont déclaré trois anciens employés et une quatrième personne au courant des événements.

Certains experts de la surveillance ont déclaré que c’est le premier cas connu d’une société Internet américaine acceptant la demande d’une agence de renseignement de contrôler tous les messages entrants, par opposition à l’examen habituel des messages stockés ou le contrôle d’un petit nombre de comptes en temps réel.

On ne sait pas quelle est l’information recherchée par les responsables du renseignement, mais seulement qu’ils demandaient à Yahoo de rechercher des ensembles de caractères. Cela pourrait signifier une phrase dans un e-mail ou une pièce jointe, selon les mêmes sources qui ne veulent pas être identifiées.

Reuters n’a pas pu déterminer quelles données Yahoo peut avoir éventuellement remises, et si les responsables du renseignement avaient fait ce genre de demande à d’autres fournisseurs en dehors de Yahoo.

Selon deux anciens employés, la décision de la directrice générale de Yahoo Marissa Mayer d’obéir à la directive a perturbé certains cadres supérieurs, et a conduit en juin 2015 au départ du responsable en chef de la sécurité de l’information Alex Stamos, qui détient maintenant le poste de haute sécurité à Facebook Inc.

« Yahoo est une société respectueuse des lois, et qui se conforme aux lois des États-Unis, » a indiqué la compagnie dans un bref communiqué en réponse aux questions de Reuters sur la demande. Yahoo a refusé tout autre commentaire.

Par l’intermédiaire d’un porte-parole de Facebook, Stamos a refusé une demande d’entrevue.

La NSA a soumis la question au Bureau du directeur du renseignement national, qui a refusé de commenter.

La demande de recherche dans les comptes mail de Yahoo est arrivée sous la forme d’un décret classifié envoyé à l’équipe juridique de la société, selon les trois personnes familières avec le sujet.

Il est bien connu que les entreprises américaines de téléphone et d’internet doivent remettre des masses de données clients aux agences de renseignement. Mais certains anciens responsables du gouvernement et des experts de surveillance privés ont dit qu’ils n’avaient jamais vu une telle demande de collecte massive de données web en temps réel au point que cela a nécessité la création d’un nouveau logiciel informatique.

« Je n’avais jamais vu ça, une écoute en temps réel sur un “sélecteur”, » déclare Albert Gidari, un avocat ayant représenté les compagnies de télécommunications sur les problèmes de surveillance pendant 20 ans, avant de rejoindre cette année l’Université de Stanford. Un sélecteur se réfère à un terme de recherche utilisé pour aller directement vers une information spécifique.

“Il serait vraiment difficile pour un fournisseur de faire cela,” ajoute-t-il.

Selon les experts, il est probable que la NSA ou le FBI aient approché d’autres compagnies internet avec les mêmes exigences, puisqu’évidemment ils ignoraient quels comptes de courrier électronique étaient utilisés par la cible. La NSA fait habituellement des demandes de surveillance intérieure via le FBI, rendant difficile à déterminer quelle agence recherche l’information.

Google d’Alphabet Inc. et Microsoft Corp, deux fournisseurs majeurs de services de courrier électronique aux USA, ont séparément déclaré mardi qu’ils n’avaient pas procédé à de telles recherches de messages.

« Nous n’avons jamais reçu une telle demande, mais si ça avait été le cas, notre réponse aurait été simple : “pas question”, » a déclaré un représentant de Google.

Un représentant de Microsoft a déclaré : “Nous n’avons jamais mis en place d’analyse, en secret, du trafic du courrier électronique, ainsi qu’on l’a rapporté aujourd’hui à propos de Yahoo.” La compagnie a refusé tout commentaire sur l’existence d’une demande similaire.

DEFIER LA NSA

Selon les lois incluant les amendements de 2008 à la loi sur la Surveillance et le Renseignement à l’étranger (FISA), les agences de renseignement peuvent demander aux compagnies de télécommunication de fournir les données clients pour aider aux efforts de récolte de renseignements extérieurs pour un ensemble de raisons, y compris la prévention des attaques terroristes.

Les révélations de l’ancien opérateur à la NSA Edward Snowden et d’autres ont mis à jour l’étendue de la surveillance électronique et conduit les autorités américaines à réduire légèrement certains programmes, en partie pour protéger les droits de la vie privée.

Des sociétés telles que Yahoo ont contesté une certaine surveillance classifiée devant la Foreign Intelligence Surveillance Court, un tribunal secret.

Certains experts de la FISA ont déclaré que Yahoo aurait pu essayer de combattre la demande de l’année dernière pour au moins deux raisons : l’ampleur de la directive et la nécessité d’écrire un programme spécial pour rechercher les e-mails en transit de tous les clients.

Apple a fait valoir un argument similaire plus tôt cette année quand il a refusé de créer un programme spécial pour décrypter un iPhone chiffré utilisé en 2015 pour le massacre de San Bernardino. Le FBI a laissé tomber le cas après avoir débloqué le téléphone avec l’aide d’un tiers, donc il n’y a pas eu de précédent.

« Il est profondément décevant que Yahoo ait refusé de contester cet ordre de surveillance par balayage, parce que les clients comptent sur les entreprises technologiques pour porter en justice ces nouvelles exigences d’espionnage, » a déclaré Patrick Toomey, un avocat de l’American Civil Liberties Union, dans un communiqué.

Certains experts de la FISA ont défendu la décision de Yahoo d’obtempérer, estimant que rien n’interdisait au tribunal de demander une recherche sur un terme spécifique plutôt que sur un compte spécifique. Ce qu’on appelle la collecte de masse « en amont » chez les opérateurs de téléphonie basée sur le contenu a été jugée légale, ont-ils déclaré, et la même logique pourrait s’appliquer aux messageries des entreprises du Web.

Alors que les entreprises technologiques parviennent mieux à chiffrer les données, elles sont susceptibles de faire face à plus de telles demandes des agences d’espionnage.

L’ancien directeur juridique de la NSA Stewart Baker affirme que les fournisseurs de messagerie « ont le pouvoir de chiffrer tout cela, ce qui leur donne la responsabilité supplémentaire de faire une partie du travail qui était fait par les agences de renseignement. »

UN PROGRAMME SECRET DE SIPHONNAGE

Mayer et d’autres dirigeants ont finalement décidé l’année dernière de se conformer à la directive plutôt que de la combattre, en partie parce qu’ils pensaient qu’ils allaient perdre, ont déclaré les personnes connaissant bien l’affaire.

En 2007, Yahoo avait combattu une demande de la FISA d’effectuer des recherches sur des comptes de messagerie spécifiques sans mandat approuvé par le tribunal. Les détails de l’affaire restent secrets, mais un avis publié partiellement expurgé a montré que l’action de Yahoo a échoué.

Certains employés de Yahoo étaient fâchés de la décision de ne pas contester le dernier décret et pensaient que la société aurait pu l’emporter, selon les sources.

Ils étaient aussi mécontents que Mayer et le directeur juridique de Yahoo Ron Bell n’aient pas impliqué l’équipe de sécurité de l’entreprise dans le processus, au lieu de demander aux ingénieurs de Yahoo d’écrire un programme destiné à siphonner les messages contenant la chaîne de caractères recherchée et les stocker pour les récupérer à distance, selon les sources.

Les sources ont dit que le programme a été découvert par l’équipe de sécurité de Yahoo en mai 2015, quelques semaines après son installation. L’équipe de sécurité a d’abord pensé que c’était l’œuvre de hackers.

Lorsque Stamos a découvert que Mayer avait autorisé le programme, il a démissionné en tant que chef de la sécurité de l’information et a dit à ses subordonnés qu’il avait été écarté d’une décision qui nuisait à la sécurité des utilisateurs, selon les sources. En raison d’un défaut de programmation, il leur a dit que des hackers auraient pu accéder aux e-mails stockés.

Quand Stamos annonça en juin 2015 qu’il avait rejoint Facebook, il n’a mentionné aucun problème avec Yahoo. (bit.ly/2dL003k)

Autre incident, Yahoo a déclaré le mois dernier que des hackers « financés par un État » avaient eu accès à 500 millions de comptes clients en 2014. Ces révélations ont porté un nouveau regard sur les pratiques de sécurité de Yahoo, alors que la société tente de finaliser un accord pour vendre son activité de base à Verizon Communications Inc pour 4,8 milliards de dollars.

(Reportage de Joseph Menn, rédigé par Jonathan Weber et Tifany Wu)

Source : Reuters, le 04/10/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

URL: http://www.les-crises.fr/exclusif-yahoo-a-secretement-surveille-les-emails-de-ses-clients-pour-les-services-de-renseignement-americains-par-joseph-menn/

[Tellement prévisible] Le Décodex victime d’un conflit d’intérêts patent…

[Tellement prévisible] Le Décodex victime d'un conflit d'intérêts patent…

A priori, le changement est bien confirmé par le Monde – voir à la fin.

J’attendais patiemment depuis le 1er février que le problème se pose ; je ne pensais pas que l’équipe des Décodeurs en fournirait aussi rapidement un cas aussi flagrant.

N’y voyez cependant pas un acharnement ou je ne sais quelle “haine”, je les respecte, sincèrement ; je suis sûr que la plupart essaient de faire leur boulot au mieux, inquiets des attaques contre leur profession. Hélas, au lieu de penser à améliorer les pratiques de leur profession pour retrouver la confiance du public, ils cherchent à attaquer les attaquants, bien plus nombreux et armés qu’eux – #FatalError.

En fait, ils ont simplement été entraînés dans un sacré “foirage” par une Direction qui n’a clairement pas piloté un sujet hautement sensible. Bref c’est à eux de voir – je ne suis pas l’actionnaire…

Bon, alors on va faire plus court pour une fois, et sans gifs animés – je vous ai compris…  😉

Je rappelle que ce blog n’est pas un site d’information, mais vise simplement à permettre un travail d’enquête, de réflexion et d’échanges collaboratifs. Vos avis en commentaires sont donc précieux.

Tout le monde connaît Doctissimo :

doctissimo

Comment a-t-il été classé dans le Décodex-qui-classe-tout le 1er février, au lancement ? (N.B. : image reconstituée)

doctissimo

Merci aux Décodeurs de me signaler toute erreur ici – vous avez mon mail…

Orange donc, comme Les-Crises et Rivarol…  🙁

Le 16 février, la joyeuse équipe des Décodeurs a mis à jour son outil maccarthyste (liste des mises à jour ici ; à surveiller de près, pour me signaler les futures mises-à-jour importantes), en complétant simplement la description de Doctissimo :

doctissimo

Ils rajoutent donc : “Créé par deux médecins en 2000, il a été racheté par le groupe Lagardère en 2008. Le site précise : « Nos rédacteurs se sont spécialisés dans un domaine de santé mais ne sont pas tous des professionnels de la santé. Tout le contenu santé – bien-être est revu et validé par notre rédacteur en chef et notre directeur médical avant publication. »”  Ouille, petite boulette d’avoir oublié que Lagardère était dans l’histoire…

Pas grave, ceci ne les arrêtant pas, ils font une autre modification, passant les forums de Doctissimo de gris (catégorie qui signifie qu’elle ne peut être classée. Le commentaire du Décodex : “L’espace de discussion du site Internet Doctissimo, consacré à la santé et au bien-être. Attention : les avis ou conseils partagés dans ces discussions n’émanent pas forcément de personnes compétentes sur le sujet.”) à rouge :

doctissimo

Précision de la description, et passage de 0 (gris, non classé) à 2 (rouge)

doctissimo

Et c’est là que les ennuis ont dû commencer pour eux…

Car, petit problème, Xavier Niel, le co-propriétaire du Monde, est très proche de Doctissimo (ici, en mars 2016) :

doctissimo

Et ce matin, on a appris que Le Monde et Doctissimo lançaient “un nouveau magazine au croisement de la recherche scientifique, des médecines complémentaires et de l’art de vivre.”

doctissimo

doctissimo

Flute alors, que faire ?

Eh bien, rien de bien compliqué – mise à jour du 21 février à 12h00 (de rien pour notre réactivité, c’est normal, c’est pour nous un sujet plus important que ce qu’on pense…) :

doctissimo

doctissimo

Et hop, depuis aujourd’hui, Doctissimo est passé aujourd’hui d’orange à vert :

doctissimo

Bien entendu, je n’accuse personne, c’est probablement l’effet du hasard, je n’en sais rien…

EDIT : Samuel Laurent a confirmé la chose, mais indiqué que c’était en effet l’effet du hasard. Dont acte – voir plus bas.

samuel-laurent

Forum et site ont été en fait modifiés à près d’une semaine d’écart – le site l’a été hier.

Mais on voit bien que le Décodex crée du coup le soupçon de conflits d’intérêts, soupçon qui alimente à son tour le dangereux conspirationnisme.

Notez aussi qu’au passage, ils auraient en plus apparemment remplacé le lien initial (je vous le remets) vers les conseils de bon sens de la Haute Autorité de la Santé (HAS) sur les sites de Santé (qui ne parlait d’ailleurs pas de Doctissimo) (MERCI aux Décodeurs de nous confirmer ou d’infirmer ce point, que nous corrigions si besoin) :

doctissimo

doctissimo

lien remplacé, donc, par un “publi-reportage” de 2008 du journal Le Monde sur le rachat de Doctissimo par Lagardère :

doctissimo

doctissimo

ceci justifiant à lui seul – on le comprend aisément – un classement du site Doctissimo en vert, plutôt qu’un pénible classement orange (sic) issu de la vision de la Haute Autorité de la Santé…

 

Je me permets de rappeler que dans mon billet du 7 février (2 semaines déjà…) sur le Décodex, j’alertais bien sur ce point :

“Vu le poids du Monde, cette démarche à la Gault & Millau va surtout désormais laisser planer le doute en permanence sur l'objectivité de ces médias [classés verts] : vont-ils faire ou ne pas faire quelque chose pour plaire ou ne pas déplaire au Monde qui pourrait les dégrader en orange (Effet "Perte de ma 3e étoile"…).”

Alors quand c’est vrai, pensez à l’image désastreuse donnée auprès du public…

doctissimo

doctissimo

Je n’exagérais donc nullement :

decodex-decodeurs-humour

 

À demain – pour une TRÈS intéressante journée

En attendant, abonnez-vous à mon fil Twitter en soutien svp @OBerruyer… Merci !

P.S. Conformément aux principes en œuvre sur ce blog, cet article a tenté au mieux de vérifier ses informations et a précisé ses sources (cf. Les principes du Décodex). Les erreurs éventuelles y seront, comme d’habitude, corrigées dès leur signalement. Il serait bien que les Décodeurs confirment, vu qu’il n’y aucun historique très clair et facilement accessible de leurs modifications… On prendra donc ceci au conditionnel dans un premier temps.

P.P.S. : merci au redoutable réseau de surveillance JP pour l’alerte ! 🙂

EDIT : La suite sur Twitter, 21/02 au soir :

EDIT 21h20 : première réaction à chaud de Samuel Laurent.

doctissimo

Comme je sursaute en voyant ceci :

samuel-laurent

fidèle à mon habitude, j’enquête pour vérifier l’information – tremblant comme d’autres que les Échos passent en orange dans le Décodex :

samuel-laurent

ce qui suscite ces réactions :

Hmmm, j’aurais “manipulé” ses propos ? À vous de juger. Il poursuit :

Heiiiiiiiiiin ? Comment ça accuser de mettre Les Échos en vert ? Et puis ils sont naturellement en vert sur la norme Décodex (=propriété d’un milliardaire, avec plein de journalistes à carte de presse). Conclusion à partir de ça ?
doctissimo

Puis vint cette réponse de Samuel Laurent et mon interrogation :

doctissimo

Réponse :

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Là, je fais chou blanc… Suite :

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Comme je ne suis pas consripstniste, je vais évidemment le croire. Heureux hasard, donc. Dont acte.

Hasard qui montre donc le danger du Décodex , y compris pour l’image du Monde dans le business.

Voici ses explications :

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“Tout” le site en orange ? La “semaine dernière” (oui, pour les forums) alors que c’était aujourd’hui pour le site ?

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Il n’a pas eu l’air d’aimer…

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(Je le secoue fortement, certes – comme il m’a très fortement secoué, mais je ne pense pas l’avoir injurié. Si ça a été le cas, je lui présente mes excuses. Ce qui ne doit pas l’empêcher de répondre sur le fond, sans utiliser des méthodes reischstadtiennes)

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Ah, il faut donc remercier maintenant le type qui s’est ravisé de vous avoir placé avec les reptiliens ?

Et du lourd :

samuel-laurent

samuel-laurent

ah, le Décodex, c’est pour les sans-dents incultes donc ? OK.

M. Laurent, les non-diplômés (le populo”) savent beaucoup mieux se défendre (comme dans la vie en général) qu’un sur-diplomé, qui est la principale cible et victime de votre journal, puisqu’il le lui fera, lui, aveuglément confiance :

“La manipulation des élites est encore plus facile que celle des masses.” [Jean Yanne – src]

Le créateur de la liste du Décodex s’y met :

samuel-laurent

Eh oui, un des plus grands sites français crée une liste de proscription de sites, puis il se rend compte que ça incite les gens à aller les lire… #Streisand

Amusant, après cette confrontation, Samuel Laurent est encore allé exercer ses prérogatives de police du web (avec de bonnes intentions, je le crois sincère d’aider les gens à ne pas se tromper). Notez comment il arrive dans une conversation :

samuel-laurent

Observez bien la fin du court échange :

samuel-laurent

Gentil donc, mais avec un petit côté :

samuel-laurent

non ?  😉

En tout cas, on peut dormir tranquilles :

samuel-laurent

À suivre…

P.S. merci de signaler les coquilles ici svp. Merci.

P.P.S. : Depuis décembre, j’ai :

  • été diffamé ;
  • eu à subir des mensonges ;
  • été sanctionné par eux pour des raisons politiques et idéologiques ;
  • été placé en catégorie Rouge Décodex – avec plein de conséquences difficiles ;
  • été accusé par eux d’être un menteur (Bruno Zéni inside) ce qui a entraîné les mêmes accusations par d’autres médias ;
  • été accusé par eux d’être une sorte de négateur du drame des Syriens – que je dénonce depuis 4 ans ;
  • été accusé d’être un menteur par un journaliste du Monde qui se trompait ;
  • été victime, de nouveau, d’un hack ;
  • été re-re-diffamé ;

Alors s’ils imaginent qu’ils ont un droit quelconque de me mettre sur le grill ou de faire mon procès, ils se trompent beaucoup – chacun son métier, et les journalistes seront bien gardés.

Surtout ceux-ci, dont j’ai largement montré les pratiques.

Je connais bien ces méthodes utilisées habituellement par les “complotistes” (= se fixer sur des détails, détourner l’attention des sujets majeurs…) quand je débats avec eux pour tenter de les convaincre de l’absence de complot ; méthodes souvent utilisées par ces personnes pour ne pas répondre au fond de choses ou détourner l’attention des accusations leur arrivant dessus. Et quand on entre dans leur jeu, c’est sans fin. On en a ici encore un exemple…

Je ne dois des réponses qu’aux lecteurs de ce blog – où, je le rappelle, tout a été public, et pas sur de petits nombres de lecteurs… (le dernier qui m’a posé ce genre de question se fondait sur les analyses de Bruno Zeni)

J’ai déjà un lot de réponses à faire au billet “Critiques”, et beaucoup beaucoup de travail, je répondrai aux questions de mes lecteurs plus tard (et les noterai pour y répondre plus tard puis les supprimerai afin de ne pas laisser polluer le fil par des trolls)…

Mais c’est au Monde de répondre d’abord aux miennes par exemple sur :

Bien à vous tous – et encore merci pour votre soutien !

On les aura !

URL: http://www.les-crises.fr/tellement-previsible-le-decodex-victime-dun-conflit-dinterets-patent/