mercredi 7 décembre 2016

Italie, France : le crépuscule de la gauche eurolibérale se poursuit

Italie, France : le crépuscule de la gauche eurolibérale se poursuit

L'actualité politique s'est à nouveau accélérée ces derniers jours. En France, François Hollande a annoncé qu'il ne se représenterait, ouvrant la voie à Manuel Valls, qui a déclaré sa candidature quelques jours après. Mais, ce faisant, il cherche à être le candidat d'une famille politique qui subit revers sur revers en Europe, comme le montre la défaite de Matteo Renzi à son référendum.



Quand il ne reste plus que la com.

S'il ne devait plus y avoir qu'un eurolibéral supposément de gauche, ce sera peut-être Manuel Valls. Alors que le SPD Allemand est réduit à jouer le petit allié d'Angela Merkel, que le PSOE est débordé par Podemos sur sa gauche, qu'en Grande-Bretagne, le parti travailliste a été pris par son aile la plus à gauche, que le PS semble se diriger vers une élimination dès le premier tour de la présidentielle et pourrait même finir 4ème ou 5ème du premier, celui qui était le chouchou eurolibéral, le premier ministre Italien Matteo Renzi va devoir quitter le pouvoir après une très large défaite lors du référendum qu'il a voulu. Bref, le rejet de cette pseudo-gauche eurolibéral semble la chose la plus partagée en Europe.

Le pari de Manuel Valls est sans doute aussi fou que raisonné. Fou car jamais un gouvernement sortant n'a été aussi impopulaire, et s'il l'est un peu moins que le président, on voit mal comment il pourrait réussir. Et le candidat perdant en 2017 portera les stigmates de la défaite, pas forcément un passeport pour prendre le contrôle du PS, à supposer que prendre le contrôle de ce parti ait le moindre intérêt… Fou car il affrontera l'aile gauche de son parti, qui semble se demander s'il vaut mieux que la droite. Mais après tout, sa position peut lui permettre de gagner l'investiture et il y a beaucoup d'espace politique entre Mélenchon et Fillon, car il n'est pas sûr que la bulle Macron n'éclate pas dans l'intervalle.

Mais finalement, le plus fou, c'est finalement le discours qu'il a servi pour annoncer sa candidature. Et si celui qui se voit en Sarkozy du PS n'était qu'un Copé ? Un homme à la langue de bois massif, prêt à dire avec conviction des énormités plus grosses que lui, un condensé de ce que les Français et bien des peuples européens ne veulent plus voir. Mettre sa candidature sous le signe du rassemblement est absolument ridicule pour celui qui a fait de la provocation un style politique, lui qui n'a cessé d'irriter une aile de son parti, que ce soit sur la loi dite travail ou la déchéance de nationalité. Le vide absolu au PS et les limites de ceux qui l'affrontent lui laissent un espoir, mais son discours est ridicule.

Ce qui ressort de Renzi et Valls, c'est que cette pseudo gauche eurolibérale est à bout de souffle. A quoi bon daigner l'appeler social-libérale quand elle refuse d'augmenter le salaire minimum tout en montant les impôts, ce qui diminue le pouvoir d'achat des plus pauvres, qu'elle diminue les droits des travailleurs, qu'elle flexibilise le travail du dimancheou qu'elle consacre des dizaines de milliards pour baisser les coûts des entreprises ? Finalement, c'est une droite qui se dit de gauche pour se donner bonne conscience et tenter de séduire l'electorat populaire, qui s'en détourne logiquement de plus de plus, d'autant que les ficelles de communication sont de plus en plus voyantes, et même vulgaires.


Toute la question qui se pose, c'est de savoir à qui profitera ce grand recul de cette gauche eurolibérale. La droite classique est au pouvoir à Berlin, Londres et Madrid. Paris lui semble promise. Mais ce n'est pas une solution. En revanche, la question demeure en Italie, où le Mouvement Cinq Etoiles est en embuscade. Mais à supposer qu'il s'impose, il ne faudrait pas qu'il suive le funeste chemin de Syriza.

Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce mercredi 7 décembre 2016

Revue de presse du jour comprenant l'actualité nationale et internationale de ce mercredi 7 décembre 2016

Bonjour, Mercredi 7 décembre, le compte à rebours est entamé. Ce matin, quelques news importantes mais rien de sensationnel. La seule nouvelle qui sorte de l'ordinaire, c'est qu'aujourd'hui, Crashdebug.fr a sept ans ! Et affiche fièrement 11.789 articles au compteur, ce qui fait une moyenne de 4,61 articles par jour.

Bref, faut-il que l'on aime notre pays et nos compatriotes pour avoir tant de suite dans les idées, et espérer que vous en viendrez aux mêmes conclusions que nous.

Amitiés

f.

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Actualités françaises :

07.12.2016

Bernard Cazeneuve remplace Manuel Valls à Matignon (L'Humanité.fr)

Après la vague Fillon, Dupont-Aignan cherche un nouveau souffle gaulliste (Marianne.net)

Présidentielle 2017 : Fillon et Le Pen au second tour, la gauche parfaitement divisée (20 Minutes.fr)

Jacques Sapir : « La crise européenne profitera massivement à Jean-Luc Mélenchon et à Marine Le Pen » (Olivier Demeulenaere)
 

06.12.2016

Gérard Filoche veut instaurer un « salaire maximal et un SMIC à 1800 euros » (France Tv Info) via Contributeur anonyme

Manuel Valls, le plus grand commun diviseur de la gauche (L'Humanité.fr)

Qui François Hollande va-t-il nommer pour succéder à Valls (L'Express.fr)

Pollution à Paris : la circulation alternée sera mise en place mardi 6 décembre (Atlantico.fr)

L'ASN donne son feu vert au redémarrage de 8 réacteurs nucléaires sur 12 (L'Express.fr)

Cinq millions de Français touchés par l'isolement, selon une étude de la Fondation de France (France Tv Info.fr)

La facture du gaz devrait augmenter de plus de 5 % début janvier (Le Point.fr)


Divers :

06.12.2015

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier BFMBusiness 5 décembre 2016 : « Qu'attendre de la BCE après les résultats du référendum en Italie ? »  (Bfmbusiness.bfmtv.com)

29.11.2016

Moment détente. Comptes cachés : Serge Dassault convoqué devant la justice le 16 janvier (Le Monde.fr)


Actualités internationales :

07.12.2016

Comment l'Europe veut mettre en cause l'austérité (L'Express.fr)

Allemagne : Angela Merkel réélue à la tête de son parti pour conduire la campagne électorale de 2017 (France Tv Info.fr)

06.12.2016

La claque ! Le peuple italien dit NON à 60% à la casse européiste de Renzi #renziacasa (Agoravox.fr)

Le président italien demande à Matteo Renzi de repousser sa démission de quelques jours (Libération.fr)

Les banques italiennes face au scénario du pire (Le Monde.fr)

Victoire des Sioux contre le « Serpent noir » dans le Dakota du Nord (Le Monde.fr)

L’Eurogroupe valide les premières mesures d’allégement de la dette grecque (Le Monde.fr)

Libye : la ville de Syrte libérée du groupe Etat islamique (France Tv Info.fr)


High-Tech :

07.12.2016

Le boom des drones chinois sur le marché mondial de la défense (Le Monde.fr)

SolarStratos, découvrez le premier avion solaire stratosphérique (Le Parisient.tv)

06.12.2016

Le robot humanoïde Atlas arrive à se déplacer sur un terrain très accidenté (Le Monde.fr)

05.12.2016

« Ne sous-estimons pas la gravité des perturbateurs endocriniens sur la fertilité » (Le Monde.fr)


Sciences :

01.12.2016

E-cigarette : des experts tirent un premier bilan (Le Figaro.fr)

30.11.2016

La sonde Cassini s’apprête à plonger dans l’anneau principal de Saturne (Le Monde.fr)


Informatique :


20 Minutes par jour :


Sécurité :

07.12.2016

Certains jouets connectés susceptibles de se transformer en espions (France 24.com)

Dailymotion victime d'un piratage, 87 millions d'utilisateurs concernés (L'Express.fr)

06.12.2016

La banque centrale russe victime d'un casse à 18 millions d'euros... (La Tribune)

01.12.2016

Cyberattaque : les données d'un million de comptes Google dérobées par Gooligan (Le Parisien.fr)

Le Royaume-Uni instaure la surveillance de masse de sa population (L'Express.fr)


Dossiers :


Livres :


Twilligth Zone :


Cinéma :


Séries :

12.11.2016

Aftermath - Saison 1, épisode 3/10 : « Dans nos chambres vides »

04.11.2016

Mr. Robot - Saison 1, épisode 10/10 : j0ur_z3r0.avi


Le complément de la Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l'actualité française et internationale du 6 décembre vues par notre Contributeur anonyme.


 

FRANCE DE LA FAILLITE : ... l'Etat reconnaît le budget bidon de la Creuse

= austérité à la grecque par la suppression des aides, services publics et augmentation d'impôts

http://www.lamontagne.fr/aubusson/politique/2016/11/25/fuite-en-avant-et-budgets-bidons-les-creusois-du-sud-seront-ils-mis-au-regime-grec-_12182968.html

FRANCE : ... retour l'écotaxe après les élections ?

Le projet était suspendu et non pas abrogé, le gouvernement va surement temporiser jusqu'aux élections, puis le nouveau l'installera pour faire rentrer de l'argent (confirmation de mon propos simple report)

http://www.latribune.fr/economie/france/le-conseil-d-etat-demande-l-application-de-l-ecotaxe-622327.html

http://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0211563380915-le-conseil-detat-intime-au-gouvernement-dappliquer-lecotaxe-2048066.php

 

VIDÉO DU JOUR

Olivier Delamarche vs Pierre Sabatier du 06/12

http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/olivier-delamarche-vs-pierre-sabatier-12-referendum-italien-quels-impacts-sur-les-marches-0512-891697.html

http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/olivier-delamarche-vs-pierre-sabatier-22-qu-attendre-de-la-bce-apres-les-resultats-du-referendum-en-italie-0512-891699.html

Les licenciements économiques facilités

http://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/droit-du-travail/entreprises-les-licenciements-economiques-desormais-facilites_1948249.html

Les achats d'occasion

http://www.francetvinfo.fr/economie/tendance-les-francais-achetent-de-plus-en-plus-d-occasion_1951711.html

 

A chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de commencer à réfléchir. Mark Twain

 

SIGNE DES TEMPS :

VATICAN : ... sans but commun, l'oecuménisme ne peut avancer dit le président pour l'unité des chrétiens

http://www.la-croix.com/Religion/Monde/Cardinal-Kurt-Koch-Sans-but-commun-l-oecumenisme-ne-peut-pas-avancer-2016-12-05-1200808093

 


 

ITALIE : ... chute de l'euro face au dollar ... M5S veut un réferendum sur l'euro ... l'euro est mort

= l'euro tombera bien avant le référendum, donc il n'aura pas lieu CQFD

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211562626509-leuro-chute-apres-la-victoire-du-non-au-referendum-italien-2047990.php

http://www.lesechos.fr/monde/europe/0211562604124-italie-le-mouvement-5-etoiles-se-dit-pret-a-gouverner-apres-la-demission-de-renzi-2047983.php

http://www.lemonde.fr/bourse/article/2016/12/05/l-euro-au-plus-bas-face-au-dollar-apres-la-victoire-du-non-au-referendum-italien_5043209_1764778.html

http://libredagir.fr/italie-referendum-faire-exploser-euro/

http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/12/05/la-victoire-du-non-au-referendum-italien-reveille-t-il-le-spectre-de-la-crise-des-dettes-souveraines_5043438_3234.html

http://www.boursorama.com/actualites/italie-incertitude-autour-des-banques-apres-la-victoire-du-non-au-referendum-d2e6ba6ad3267a048cee2ecbdc2da4c4

http://www.objectifeco.com/riche-rentier/argent/senrichir/oui-l-euro-va-disparaitre-preparez-vous-en-tant-que-francais.html

http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/12/05/la-victoire-du-non-au-referendum-italien-reveille-t-il-le-spectre-de-la-crise-des-dettes-souveraines_5043438_3234.html

FRANCE : ... malaise des soignants, mission nationale ... grogne des policiers

= l'Etat étant en faillite rien ne changera jamais, juste s'aggraver, n'espérez rien dans le politique

http://www.lesechos.fr/economie-france/social/0211562728996-hopitaux-une-mission-nationale-va-se-pencher-sur-le-malaise-des-soignants-2048026.php

http://www.la-croix.com/France/Securite/La-grogne-des-policiers-ne-faiblit-pas-2016-12-04-1200807963

 


 

1. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL FINANCIER

FRANCE : ... hausse des incivilités au Crédit Agricole + attaques de DAB ... alignement public/privé ... faillite des camions-magasins

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211560953208-forte-hausse-des-incivilites-dans-les-agences-du-credit-agricole-2047773.php

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211561049801-credit-agricole-les-attaques-de-dab-se-substituent-aux-hold-up-2047778.php

http://www.boursorama.com/actualites/retraites-l-ocde-plaide-pour-un-alignement-public-prive-eea7838475f28e37a01f7abbdfbab298

http://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/0211540426956-distribution-violente-sortie-de-route-pour-les-camions-magasins-doutiror-2047873.php

MARCHÉS FINANCIERS : ... l'AMF veut plafonner les rachats de fonds ... de l'or via le blockchain ... créances douteuses

http://www.agefi.fr/regulation/actualites/quotidien/20161201/l-amf-consulte-plafonnement-rachats-fonds-205440

http://www.agefi.fr/fintech/actualites/quotidien/20161130/l-pourra-bientot-s-echanger-via-blockchain-205250

http://www.romandie.com/news/Les-creances-douteuses-lun-des-principaux-risques-pour-les-banques-europeennes/758130.rom

RUSSIE : ... cyber-attaque coute 18 millions d'euros à la banque centrale ... nouvelle cyber-attaque contre une banque russe (vers des représailles sur les bank US ?)

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211561587364-cybercriminalite-29-millions-derobes-a-la-banque-centrale-russe-2047803.php

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/la-banque-centrale-russe-victime-d-un-casse-a-18-millions-d-euros-622039.html

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/12/05/97002-20161205FILWWW00243-cyberattaque-la-banque-russe-vtb-ciblee.php

VENEZUELA : ... lance de gros billets

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/venezuela-impuissant-face-a-l-inflation-le-gouvernement-lance-de-plus-gros-billets-622183.html

ITALIE : ... MPS dans la tourmente après le référendum

http://investir.lesechos.fr/actions/actualites/monte-dei-paschi-encore-plus-sur-la-corde-raide-apres-la-defaite-de-renzi-1613994.php

http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/12/05/les-banques-italiennes-face-au-scenario-du-pire_5043419_3234.html

 

2. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SOCIÉTAL

FRANCE : ... chômage et pauvreté

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/12/05/20002-20161205ARTFIG00114-le-chomage-fait-grimper-la-pauvrete-en-france.php

POLITIQUE : ... la mondialisation ruine les peuples dit Montebourg

http://www.lesechos.fr/elections/primaire-a-gauche/0211552869555-la-mondialisation-a-t-elle-rendu-tous-les-pays-plus-pauvres-2048018.php

 

 

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 Amicalement,

l'Amourfou...

Jacques Sapir : « La crise européenne profitera massivement à Jean-Luc Mélenchon et à Marine Le Pen »

Jacques Sapir : « La crise européenne profitera massivement à Jean-Luc Mélenchon et à Marine Le Pen »

Il n’est pas exclu, en effet, que le second tour de la présidentielle oppose dans quelques mois Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Le rejet des élites en place est tel aujourd’hui que les Valls, Macron et autres Montebourg courent le risque de se faire laminer par les électeurs. Quant à François Fillon, il appartient à la même caste d’imposteurs et d’escrocs régulièrement reliftés par le système. Son vernis “populaire” va très vite s’écailler tant son héritage sarkozyste et son projet thatchérien sont caricaturaux, en décalage complet avec les réalités actuelles. Bien sûr, la candidature de l’ex-sénateur socialiste Mélenchon, trublion faussement anti-système, est elle aussi une escroquerie. Mais les trublions ont le vent en poupe… et Mélenchon est dans l’opposition depuis assez longtemps. OD

RT France : Pensez-vous que Manuel Valls soit un bon candidat pour remporter effectivement la primaire ?

Jacques Sapir : Tout d’abord, il faut considérer que Manuel Valls est un candidat qui arrive usé à la primaire. Il eut été logique qu’il démissionne à l’été 2015 s’il avait voulu sérieusement se présenter à l’élection présidentielle de 2017. Cela lui aurait donné de la distance par rapport à François Hollande, et lui aurait permis de mieux affirmer la spécificité de son projet politique.

Il arrive donc usé, parce qu’il est au gouvernement depuis maintenant trois ans et qu’il a d’une certaine manière assumé les différentes décisions prises par François Hollande, y compris celles qui sont les plus contestées – comme la fameuse Loi Travail El Khomri – qu’il a dû faire passer avec une disposition particulière de la Constitution française, ce qu’on appelle l’article 49.3 et qui n’est autre qu’un moyen de menacer les députés d’une dissolution au cas où ils refuseraient de voter la loi telle que proposée par le gouvernement. Cette disposition avait été introduite pour permettre le vote d’une loi de finances qui soit cohérente. Il a donc ici détourné, avec l’assentiment du Président de la République bien sûr, une importante disposition constitutionnelle et par là même contribué à affaiblir la Constitution.

Il arrive ainsi usé, et avec une image détestable tant à gauche qu’à droite ; il est devenu en quelques années la caricature de ce qu’il était en 2011-2012, un clone de Nicolas Sarkozy, les colères en plus et le « bling-bling » en moins. Néanmoins, on sait que les personnes qui se déplaceront à la primaire ne constituent pas exactement l’électorat du parti – ce fut d’ailleurs la même chose pour la primaire de la droite. Il faut considérer que la droite a fait, sur la personne de Nicolas Sarkozy, 16,8 millions de voix au 2ème tour de l’élection présidentielle de 2012, et 9,7 millions au 1er tour. Or, on sait qu’il y eu 4,1 millions de gens qui se sont déplacés à la primaire, soit moins de 25% des électeurs de Nicolas Sarkozy au 2ème tour. Ce sera donc la même chose pour le Parti socialiste. Votera donc en priorité le noyau dur des militants socialistes, et sans doute de 15% à 20% d’électeur de droite qui chercheront à perturber le processus en éliminant certains candidats. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il faut être très réservé sur le caractère prétendument « démocratique » du mécanisme des primaires. Dans ces conditions, effectivement, Manuel Valls a ses chances. Il devra à la fois essayer de combiner sa loyauté supposée à François Hollande, et faire oublier les basses manœuvres dont il s’est rendu coupable ces derniers jours, parce qu’elle lui donne une forme de légitimité à l’intérieur de l’électorat socialiste, mais aussi marquer sa différence de manière crédible par rapport à la politique de François Hollande. Et cela risque de ne pas être du tout facile pour lui.

RT France : Pourquoi Manuel Valls se présente-t-il, s’il est considéré comme celui qui s’est battu pour toutes les décisions contestées de François Hollande ?

J.S. : Il y a plusieurs réponses possibles, qui peuvent tout à fait s’additionner. La première, c’est tout simplement l’ambition. On peut penser que, dans le système français, le président de la République agit comme un miroir aux alouettes : il fait perdre le sens de la réalité à toute une série des personnalités politiques. Or, on le sait et on le voit, Manuel Valls est dévoré d’une ambition débordante. Deuxième explication, plus sérieuse : si Manuel Valls veut espérer pouvoir contrôler le Parti socialiste et être dans une bonne position pour se présenter en 2022, il doit se présenter à cette élection présidentielle, même s’il n’a, en réalité, que très peu de chances d’être élu. Mais il doit se présenter et surtout tenter de faire un score au premier tour qui soit supérieur au score de Jean-Luc Mélenchon qui sera l’adversaire tout particulier d’un candidat socialiste, et ce quel qu’il soit. Parce que, aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon se situe plus à gauche que le Parti socialiste et qu’il est en mesure d’attirer une partie des voix des électeurs traditionnels de la gauche. On voit très bien la grande crainte des socialistes d’être non seulement exclus du deuxième tour, mais en plus de terminer quatrième ou cinquième, devancés par Jean-Luc Mélenchon ou peut-être Emmanuel Macron. C’est d’ailleurs précisément cette crainte qui a le plus probablement fait renoncer François Hollande à se représenter. Les tentatives désespérées de M. Cambadélis, le dirigeant du parti « socialiste » pour convaincre et Mélenchon et Macron de se présenter à la primaire du P « S » témoignent justement de cette crainte. Mais, tant Mélenchon que Macron ont justement analysé le mécanisme des primaires comme un mécanisme d’élimination des candidats qui ne plaisent pas à la fraction de l’électorat qui est la plus proche de l’appareil bureaucratique du parti. Ils ne tireraient aucun avantage, et n’ont aucun intérêt, à se plier à ce jeu faussé de la primaire.

RT France : Considérez-vous toujours Emmanuel Macron comme une candidature qui a des chances de se qualifier au deuxième tour ?

J.S. : Actuellement il n’a quasiment aucune chance. Mais, pour lui aussi, il s’agit moins de se qualifier au 2ème tour que de construire un rapport de force pour 2022. En effet, Emmanuel Macron peut-être à la fois contesté sur sa droite si François Bayrou se présente, et contesté sur sa gauche si Manuel Valls se présente, car on voit très bien que le possible programme de ce dernier sera assez peu différent en réalité de celui d’Emmanuel Macron. D’ailleurs, n’oublions pas que les deux hommes ont appartenu au même gouvernement, et qu’ils ont défendu la même ligne politique. Ce sont donc des frères jumeaux, et François Bayrou apparaît alors comme un cousin germain…

En réalité, si l’on veut se qualifier pour le deuxième tour, il faudra faire plus de 22-24%, puisque c’est le niveau auquel on place désormais Marine Le Pen et le Front national. On peut d’ailleurs penser que cela sous-estime probablement le score Marine le Pen. Actuellement, que ce soit Emmanuel Macron, qui est donné par les instituts de sondage entre 14 et 16%, ou que ce soit Manuel Valls, lui même donné autour de 12%, on est loin du compte. Bien entendu, nous sommes encore loin de l’élection et bien des choses peuvent changer. Mais, le vote global de gauche se situe autour de 33-35%. Comme on assiste à une percée de Jean-Luc Mélenchon, qui est assuré de faire au moins 10% et certainement plus, on voit que l’espace tend à se réduire dramatiquement pour les deux autres candidats issus du gouvernement.

En fait, et comme je l’indiquais plus haut, on voit bien que la bataille n’est pas tant pour le deuxième tour que de nombreux socialistes considèrent comme d’ores et déjà perdu pour leurs candidats, que pour savoir qui prendra l’ascendant à gauche : Manuel Valls, Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon ? Le cas de Jean-Luc Mélenchon est, à cet égard, assez exemplaire. Il s’est toujours positionné en critique de l’action de François Hollande et de Manuel Valls. Il en tire aujourd’hui les dividendes et il capitalise sur la colère et le dégout qu’inspirent à de nombreux électeurs la politique du gouvernement. Il est en train de monter très vite dans les intentions de vote. Aujourd’hui entre 12 et 14% et pourrait monter à 18-19% suivant la personne qui sortira vainqueur de la primaire du partie « socialiste ».

RT France : Pensez-vous que Jean-Luc Mélenchon puisse être un candidat pour rassembler la gauche ?

J.S. : Tout cela dépend beaucoup du candidat que choisiront les socialistes. Si les socialistes choisissent Manuel Valls, on peut penser que cela accélèrera le processus de « Pasokisation » du Parti « Socialiste », qui pourrait le vider, plus ou moins rapidement, de sa substance et de ses électeurs. Il n’est pas du tout impossible qu’une partie des électeurs du Parti socialiste se rallient à Jean-Luc Mélenchon, qui a un programme beaucoup plus cohérent que ceux de ses adversaires à gauche, et qui n’apparaît pas lié, on pourrait même dire compromis, au gouvernement actuel. Le seul avantage comparatif de Manuel Valls réside dans son attitude très ferme sur les questions de sécurité publique. Mais, c’est un avantage dans le cadre d’une élection, et bien moins dans le cadre de la « primaire » du P « S », car l’on sait que les électeurs potentiels ont tendance à sous-estimer justement les questions de sécurité publique.

Si les socialistes choisissent Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon pourrait avoir un véritable problème de positionnement par rapport à lui. Montebourg, avec ses thèses sur le « made in France » incarne une forme de protectionnisme dans lequel peut se reconnaître Jean-Luc Mélenchon. Mais, d’un autre côté, ce dernier a évolué, que ce soit sur l’euro (avec le fameux « plan B » dont il parle de plus en plus) mais aussi sur l’Union européenne, alors qu’Arnaud Montebourg est quant à lui resté coincé sur les positions qu’il avait au gouvernement. De ce point de vue, la cohérence est certainement du côté de Mélenchon.

Il faut cependant reconnaître que dans l’hypothèse ou Arnaud Montebourg serait désigné lors de la primaire du P « S », cela avantagerait Emmanuel Macron. Ce dernier pourrait faire le plus grand nombre de voix parce qu’on voit bien que les électeurs de centre-gauche quitteraient Arnaud Montebourg pour se rallier à lui alors qu’Arnaud Montebourg pourrait séduire des électeurs beaucoup plus ancrés dans la gauche du Parti socialiste. Cependant, Emmanuel Macron devra se dégager, lui aussi, de l’ombre porté par François Hollande et sa politique. Car même Emmanuel Macron, qui a certes, démissionné du gouvernement, a été pendant deux ans ministre dans un gouvernement Valls, et sous François Hollande. Il a avalisé nombre de réformes les plus contestables et les plus contestées de François Hollande, quand il ne les a pas inspirées.

Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, apparaît comme l’un des grands bénéficiaires potentiel de la situation actuelle. Il peut se targuer de la plus grande cohérence de son programme. La multiplication des connexions sur la chaîne Youtube mise en place par Mélenchon est la preuve qu’un mouvement de masse est en train de naître et de se développer en faveur de ce candidat. De même, le fait que la base du PCF ait désavoué son appareil, et voté le soutien à cette candidature, est en soi un phénomène significatif. Il ne peut que profiter du discrédit qui entoure aujourd’hui le parti « socialiste » et ses chefs.

Aujourd’hui, le «non» au référendum italien est en train de changer beaucoup de choses dans la vie politique en Europe et en particulier en France. On devine que l’on s’achemine vers une nouvelle crise de la zone euro, crise qui prendrait naissance dans les difficultés des banques italiennes et qui pourrait se généraliser. On voit que, dans ce contexte, il y a deux candidats qui vont en profiter massivement : le premier, c’est bien sûr Jean-Luc Mélenchon, comme on l’a déjà dit. Et le deuxième, c’est Marine Le Pen, qui va pouvoir développer son programme de rupture sur la question de l’euro et de l’Union européenne, tout en s’appuyant sur les craintes qu’inspirent le projet économique et social de François Fillon, un projet dont on mesurera d’ici le mois d’avril tous les effets néfastes, mais aussi à quel point il ne correspond pas à la situation actuelle.

 

Source(s) : Russeurope.hypotheses.org via Olivierdemeulenaere

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La banque centrale russe victime d'un casse à 18 millions d'euros...

La banque centrale russe victime d'un casse à 18 millions d'euros...

Sérieusement, je me demande comment ils font...

L'institut d'émission monétaire russe a réussi à récupérer une partie des montants visés, entre autres sur des
comptes bancaires ouverts ailleurs par les voleurs (Crédits : REUTERS/Maxim Zmeyev)

Des pirates se sont introduits sur des comptes de correspondant ouverts auprès d'elle en utilisant les identifiants de l'un de ses clients

La somme est à peine croyable. Des pirates informatiques ont volé près de 18 millions d'euros sur des comptes ouverts à la banque centrale russe. Une somme six fois plus importante que celle subtilisée lors de l'attaque informatique sur Tesco Bank début novembre. Dans un rapport publié vendredi, l'établissement expliquait que des pirates s'étaient introduits sur des comptes de correspondant ouverts auprès d'elle en utilisant les identifiants de l'un de ses clients et qu'ils avaient même tenté de dérober plus de 42 millions d'euros au total.

Une partie de la somme récupérée

Selon le rapport, l'institut d'émission monétaire russe a réussi à récupérer une partie des montants visés, entre autres sur des comptes bancaires ouverts ailleurs par les voleurs, qui n'ont pas été identifiés pour le moment.

Moscou a par ailleurs déclaré vendredi avoir découvert un complot d'agences d'espionnage étrangères pour semer le chaos dans le système bancaire russe via une vague coordonnée de cyberattaques et de fausses informations sur les médias sociaux. L'attaque, censée passer par les serveurs néerlandais de l'entreprise ukrainienne BlazingFast, devait avoir lieu ce lundi, selon les autorités.

 

Source(s) : LaTribune.fr via Contributeur anonyme

Information complémentaire :

Crashdebug.fr : États-Unis : à la conquête de l’est (vidéo)

 

 

Les banques italiennes face au scénario du pire

Les banques italiennes face au scénario du pire

La victoire du non au référendum risque de bloquer la réforme d’un secteur bancaire en proie à d’importantes difficultés.

Le dossier de la banque Monte Dei Paschi di Siena est le plus explosif. GIUSEPPE CACACE / AFP

C’était le scénario du pire pour la stabilité financière de l’Europe, et voilà qu’il se concrétise. La victoire du non au référendum italien, dimanche 4 décembre, ouvre une période d’incertitude politique préjudiciable à l’économie de la Péninsule. Une incertitude possiblement catastrophique pour son secteur bancaire.

Avec ce non, c’est en effet toute l’action engagée par le gouvernement de Matteo Renzi dans le domaine financier, pour assainir des banques plombées par des mauvaises créances, qui se voit sinon compromise du moins stoppée net.

Ce dommage collatéral est lourd de conséquences, tant il y a urgence à nettoyer un secteur bancaire entravé par près de 360 milliards d’euros de crédits compromis – l’équivalent de 20 % du PIB de l’Italie ou de l’intégralité de celui de l’Autriche. Car non seulement les banques peinent à financer l’économie, donc à soutenir le redémarrage de la croissance, mais leurs difficultés menacent de déstabiliser le reste du système bancaire européen.

Le dossier « BMPS », du nom de la Banca Monte dei Paschi di Siena, au bord de la faillite, est le plus explosif. Le 24 novembre, l’horizon s’était pourtant éclairci pour le plus vieil établissement financier du pays, troisième par la taille, miné par des actifs à risques et sous-capitalisé.

Sauvetage public

BMPS avait obtenu le feu vert de ses actionnaires à un plan de sauvetage géant, passant par une recapitalisation de 5 milliards...

 

Source(s) : LeMonde.fr via Contributeur anonyme

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Le président italien demande à Matteo Renzi de repousser sa démission de quelques jours

Le président italien demande à Matteo Renzi de repousser sa démission de quelques jours

Les choses bougent...

Arrivée du chef du gouvernement italien Matteo Renzi (d) au palais présidentiel, le 5 décembre 2016 à Rome
Photo Alberto PIZZOLI. AFP

Sergio Mattarella a pris acte de la volonté du jeune président du Conseil de démissionner après son échec au référendum qu'il a organisé, mais lui a demandé de reporter sa décision jusqu’au vote définitif de la loi de finances 2017.

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a gagné lundi quelques jours de sursis avant sa démission attendue, afin de ne pas laisser l’Italie sans budget, au lendemain de l’échec de son référendum constitutionnel.

A lire aussi Matteo Renzi, de l’état de grâce au désaveu

Après un conseil des ministres qui a duré à peine dix minutes, Matteo Renzi, 41 ans, avait remis lundi soir son sort entre les mains du président Sergio Mattarella, chef d’Etat discret qu’il a rencontré une demi-heure au Quirinale, siège de la présidence italienne.

Sergio Mattarella, 75 ans, a pris acte de la volonté du jeune président du Conseil de démissionner, mais lui a aussitôt demandé de reporter sa décision jusqu’au vote définitif de la loi de finances 2017, selon un communiqué de la présidence. Ce vote devant le Sénat, après un premier vote déjà acquis à la Chambre des députés, pourrait avoir lieu avant la fin de la semaine, selon les médias italiens.

«Mon expérience de chef de gouvernement s’arrête là», avait sobrement résumé dans la nuit Matteo Renzi (centre gauche), avant même que les 59,11% de non à sa réforme constitutionnelle soient officiels. «J’ai perdu, j’en prends toute la responsabilité.»

Une fois ce budget définitivement adopté, Sergio Mattarella devrait nommer un gouvernement «technique», chargé principalement de réformer la loi électorale. Au grand dam des populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue du Nord qui ont réclamé une dissolution immédiate du Parlement.

 

Source : Libération.fr

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