jeudi 1 décembre 2016
Et au Trésor, Trump nomme un ancien… de Goldman Sachs
Malade, assuré... Comment votre budget santé va changer si François Fillon est élu président
Malade, assuré... Comment votre budget santé va changer si François Fillon est élu président
Le candidat de la droite à la présidentielle souhaite réserver la Sécurité sociale aux maladies graves et de longue durée. Franceinfo s'est penché sur les conséquences de ce traitement de choc.

C'est écrit en toutes lettres dans son programme : François Fillon entend focaliser "l'assurance publique universelle sur des affections graves ou de longue durée, et l'assurance privée sur le reste". Une telle réforme est indispensable, selon le candidat de la droite à la présidentielle. "La réalité s'impose (...) à nous", car il faut "mettre fin aux déficits récurrents" de la Sécurité sociale, écrit-il, même si celui de la branche maladie est au plus bas depuis 2001.
Qualifié de "ligne dure" par Les Echos, le volet santé de son programme va-t-il bouleverser le modèle de la Sécurité sociale, créée en 1945 dans l'euphorie de la Libération ? Ce programme est, en tout cas, déjà contesté, non seulement par ses adversaires, mais aussi au sein-même des Républicains, explique Le Monde. Face à cette polémique, franceinfo passe au scanner quatre des propositions phares du vainqueur de la primaire de la droite en matière de santé.
La Sécu ne vous remboursera qu'en cas de maladies graves ou de longue durée
Ce que propose François Fillon L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy veut cantonner "l'assurance publique universelle" aux "affections graves ou de longue durée", qu'il baptise "panier de soins solidaire".
Les conséquences concrètes. Où sera fixé le curseur de ce "panier de soins solidaire" ? Cancer, diabète ou maladie d'Alzheimer devraient rester à charge de l'assurance publique. Mais qu'en sera-t-il des maladies qui, mal soignées, risquent d'avoir des conséquences graves ? Quelles affections seront qualifiées de "petits risques" ?
Porte-parole santé de François Fillon, Dominique Stoppa-Lyonnet a évoqué, dans Les Echos, "le désordre digestif temporaire, la grippe - encore qu'une grippe peut être dramatique". Contactée par franceinfo, cette professeure de génétique à l'Université Paris-Descartes de Paris s'est montrée plus prudente. Elle a précisé que le champ des maladies couvertes dans "le panier de soins solidaire" cher à François Fillon "restait à définir". Une certitude néanmoins : le périmètre de soins remboursé à 100% par la Sécurité sociale se rétrécirait encore davantage sous son mandat.
Vous financerez la Sécu en payant une TVA plus salée
Ce que propose François Fillon. Le député de Paris veut faire évoluer le financement, en faisant "basculer les cotisations maladies dites patronales vers un mix CSG-TVA". S'il est élu président en 2017, il augmentera de 2 points cette dernière taxe, avec cet argument décliné dans Le Monde : "Il faut que ce soit la consommation qui finance notre système social, pas le travail."
Les conséquences concrètes. Hors alimentation et énergie (taxés à 5,5%), la plupart des biens et services se voient aujourd'hui appliquer un taux normal TVA de 20%, qui passerait donc à 22%. Le taux intermédiaire de 10%, lui, passerait à 12%. Gain attendu de cette augmentation : 16 milliards d'euros. Si cette somme rondelette financera l'assurance-maladie, elle se traduira aussi par des factures plus salées. Certains économistes, remarque Le Figaro, "craignent que cela n'entame la consommation des ménages, principal moteur de l'économie française". Une critique balayée par François Fillon, selon le journal : "Lui répond qu'elle ne sera pas répercutée par les entreprises, qui l'absorberont."
Autre reproche, formulé par Frédéric Pierru, chercheur au CNRS et spécialiste des réformes du système de santé : "La CSG peut être considérée comme un impôt juste, puisqu'elle est assise sur l'ensemble des revenus. Mais pas la TVA, qui pèse davantage sur les plus pauvres. L'assiette de cet impôt, chez eux, c'est 100% puisqu'ils consomment tout leur revenu."
Votre mutuelle devrait augmenter
Ce que propose François Fillon. Le "panier de soins individuel", qui regrouperait les affections les moins graves, devra être pris en charge par des assurances complémentaires privées. "Le contenu de ces paniers de soins sera dynamique et pourra évoluer chaque année, précise le candidat de la droite à la présidentielle. Les moins favorisés ne pouvant accéder à l'assurance privée bénéficieront d'un régime spécial de couverture accrue."
Les conséquences concrètes. Sur Twitter, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a sorti sa calculette :
Elle explique au Huffington Post son raisonnement : "Pour 2017, l'Objectif national de dépenses d'assurance-maladie [le total de ce qui sera remboursé par la Sécu] est fixé à 190 milliards d'euros. Les dépenses liées aux affections de longue durée s'élèveront à 100 milliards d'euros, soit 90 milliards d'euros de reste à charge pour les Français. Si on le divise par les 38 millions de foyers, on arrive à 3 200 euros". Elle poursuit avec un exemple : "Une famille dont les trois enfants contractent, à tour de rôle, une angine l'hiver devra payer autour de 200 euros." Des estimations que Dominique Stoppa-Lyonnet juge "très grossières". François Fillon "fera en sorte qu'il n'y ait pas d'explosion des coûts", affirme-t-elle à franceinfo. Pour les limiter, l'ancien Premier ministre prévoit la création d'une "Agence de contrôle et de régulation de l'assurance privée".
"L'idée de François Fillon est de transformer la dépense publique en dépense privée, résume Frédéric Pierru. Mais c'est déjà devenu une réalité qui ne dit pas son nom : les soins courants ne sont plus pris en charge qu'à moins de 50% par la Sécurité sociale." S'installe ainsi un marché de la santé où chacun paie en fonction de son risque (âge, charge de famille...). Un système profondément "inégalitaire" : "Pour un ménage modeste, le poids de la complémentaire santé se monte à 10%, contre 3% pour un ménage aisé", assure le chercheur. Sans compter que, selon lui, encourager les mutuelles, c'est encourager un système "inefficient" où les frais de gestion, quatre fois supérieurs à ceux de la Sécu, flambent.
Il suffit de voir l'exemple américain de la Santé, où le marché est confié au privé : les dépenses de santé se montent à 17% du PIB. En France, nous en sommes, pour l'instant, à 12%.
Frédéric Pierru
à franceinfo
Et vous en serez encore de votre poche
Ce que propose François Fillon. "Introduire une franchise médicale universelle en fonction des revenus dans les limites d'un seuil et d'un plafond (...). Ce dispositif remplacera le ticket modérateur et la franchise de 1 euro actuelle. Il visera à actualiser la responsabilisation financière des patients et à répartir de façon plus juste le reste à charge."
Les conséquences concrètes. "Il s’agirait, explique Le Monde, de fusionner la franchise qui existe déjà – pour les médicaments et les actes paramédicaux (0,50 euro) et pour les transports (2 euros) – avec le ticket modérateur." Autrement dit, complètent Les Echos, "les premières dépenses en santé, au début de l'année, restent à la charge du patient, puis à partir d'un certain niveau de dépense l'assurance-maladie obligatoire ou complémentaire peut prendre la relève".
La mesure sera-t-elle appliquée ? Il est possible, nuance déjà Dominique Stoppa-Lyonnet dans Les Echos, "que nous renoncions à cette franchise universelle, pour revenir à un système plus classique". Un premier pas en arrière ? "Ce programme ne sera jamais appliqué parce qu'il est minoritaire dans l'opinion, assure Frédéric Pierru. Y compris dans le cœur de l'électorat de droite, avec, par exemple, les personnes âgées, qui doivent payer l'explosion des tarifs de leur mutuelle en raison d'un risque plus grand." "Arrêtons de nous faire peur !", plaide le chercheur.
Source : France Tv Info.fr
Informations complémentaires :
Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce jeudi 1er decembre 2016
Revue de presse du jour comprenant l'actualité nationale et internationale de ce jeudi 1er decembre 2016
Bonjour, nous sommes le 1er décembre, on se rapproche doucement de Noël, et comme à l'accoutumé j'ai fait le tour des titres de presse, veuillez donc trouver ci dessous la Revue presse du jour
Bonne lecture,
Amitiés
f.
Actualités françaises :
01.12.2016
Air France. La CGT dénonce sans réserve la décision inique du Tribunal de Bobigny (L'Humanité.fr)
Les principaux changements pour les usagers en France au 1er décembre (Le Monde.fr)
L'Etat condamné à indemniser un manifestant blessé par un Flash-Ball (France Tv Info.fr)
Malade, assuré... Comment votre budget santé va changer si François Fillon est élu président (France TV Info.fr)
30.11.2016
Noam Chomsky. Entretien exclusif, mercredi 30 novembre dans l'Humanité (L'Humanité.fr)
La SNCF devra désormais dédommager les voyageurs pour tout retard supérieur à 30 minutes (Atlantico.fr)
Fillon place ses hommes à la tête des Républicains (Les Echos.fr)
Mélenchon alerte sur le "coup d'Etat social" que préparerait Fillon (L'Express.fr)
Éducation : la mauvaise note des écoliers français (France Tv Info.fr)
Les policiers municipaux pourront porter des pistolets 9 mm (Le Figaro.fr)
Divers :
29.11.2016
Moment détente. Comptes cachés : Serge Dassault convoqué devant la justice le 16 janvier (Le Monde.fr)
Actualités internationales :
01.12.2016
Euro réforme constitutionnelle en Italie : le non en tête des sondages ! (Agoravox.fr)
Réforme constitutionnelle de Renzi : pourquoi le référendum pourrait devenir un Brexit à l'italienne (RT.com)
Un sondage de Sputnik.Opinions révèle le grand nombre d'eurosceptiques en UE (Sputniknews.com)
Colombie : l’accord de paix avec les Farc ratifié par le Congrès (Libération.fr)
Un ex-banquier de Goldman Sachs annonce qu'il est le prochain secrétaire au Trésor (France 24.com)
Wilbur Ross, le "roi de la faillite" au secours du commerce américain (L'Express.fr)
30.11.2016
"Descente aux enfers" à Alep, des milliers de civils fuient (L'Express.fr)
Perturbateurs endocriniens : des scientifiques dénoncent la position de l’Europe (Planete360)
Un agent des services secrets allemand arrêté pour coopération avec Daesh en vue d'un attentat (RT.com)
Génocide : Le Rwanda ouvre une enquête sur le rôle de responsables français (20 Minutes.fr)
L’ombre d’un Italexit plane sur le référendum italien (France 24.com)
Tchernobyl : le nouveau dôme qui doit sécuriser le site pour 100 ans est en place (France 24.com)
High-Tech :
30.11.2016
Des chercheurs français inventent une interface homme-machine qui restaure la parole (We Demain.fr)
29.11.2016
Incroyable mais vrai : des hommes volent avec la Patrouille de France (Le Figaro.fr)
28.11.2016
VIDEO. Défense : le soldat du futur, un vrai geek (Le Parisien.fr)
Sciences :
01.12.2016
E-cigarette : des experts tirent un premier bilan (Le Figaro.fr)
30.11.2016
La sonde Cassini s’apprête à plonger dans l’anneau principal de Saturne (Le Monde.fr)
Informatique :
20 Minutes par jour :
01.12.2016
Cyberattaque : les données d'un million de comptes Google dérobées par Gooligan (Le Parisien.fr)
Le Royaume-Uni instaure la surveillance de masse de sa population (L'Express.fr)
Sécurité :
29.11.2016
Zone Téléchargement : sept questions pour comprendre la fermeture... et la réouverture du site (Le Monde.fr)
Soupçon de piratage en Allemagne : près d'un million de foyers coupés d'Internet (L'Express.fr)
Dossiers :
Livres :
Twilligth Zone :
Cinéma :
Séries :
12.11.2016
Aftermath - Saison 1, épisode 3/10 : « Dans nos chambres vides »
04.11.2016
Mr. Robot - Saison 1, épisode 10/10 : j0ur_z3r0.avi
Le complément de la Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l'actualité française et internationale du 28 au 30 novembre vues par notre Contributeur anonyme.
ZIMBABWE : ... nouvelle monnaie indexée sur le dollar
FRANCE : ... vers une harmonisation du SMIC en Europe à 500€/mois ?
GRECE : ... taxation du cash pour imposer d'autres moyens de paiement
VIDEO DU JOUR
Olivier Delamarche vs Marc Touati du 28/11
Attali plutôt d'accord avec Fillon
A chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de commencer à réfléchir. Mark Twain
SIGNE DES TEMPS :
TERRE : + 20 degrés au pôle nord ... champ magnétique va-t-il lâcher ?
https://fr.express.live/2016/11/24/pole-nord-20-degres-plus-chaud-normale/
FILLON : ... Sécurité sociale uniquement pour les maladies graves = privatisation
1 Francais sur 4 ne peuvent se soigner à cause du coût
donc les 99% exclus devront prendre une assurance privée qui va exploser, sachant qu'aux Etats-Unis le coût moyen pour une famille de 4 personnes est de 12.000$/an soit 1000€/mois
1. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL FINANCIER
MARCHÉS-FINANCIERS : ... le fret maritime recule ... 90% de la richesse sera détruite
https://www.goldbroker.fr/actualites/90-pourcent-richesse-sera-detruite-1049
UE : ... veut se protéger d'une faillite des chambres de compensation
ITALIE : ... avant le référendum, Renzi supprime l'agence chargée de collecter l'impôt (juste temporaire ?) ... turbulences en vue ... 8 banques italiennes pourraient couler
CHINE : ... 1er investisseur au monde
https://fr.sputniknews.com/economie/201611251028867676-chine-investissements-usa/
BELGIQUE : ... pensions militaires sans argent
RUSSIE : ... classe moyenne touchée par la crise
AUTRICHE : ... craint la faillite
ALGERIE : ... Vers la faillite
VENEZUELA : ... la devise perd 15% en un jour
TURQUIE : ... la livre chute
http://www.tdg.ch/economie/livre-turque-degringole/story/27101242
CHINE : ... bulle immo
http://www.romandie.com/news/Chine-la-dette-des-menages-senvole-avec-la-bulle-immobiliere/756628.rom
2. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SOCIÉTAL
BIG BROTHER : ... la surveillance de masse se généralise
3. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SPIRITUEL
ISRAEL : ... frappe Daech en Syrie après une attaque sur le Golan
https://fr.sputniknews.com/international/201611271028893081-israel-golan-daech/
RUSSIE : ... 1er fournisseur de blé de la planète
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Et bien sûr l'ensemble des Revues de presse précédentes dans la section qui leur sont dédiées.
(Si vous venez de découvrir notre petit site voici une vidéo qui vous en expliquera rapidement le mode de fonctionnement)
Amicalement,
l'Amourfou...
Mr. Robot - Saison 2, épisode 1/12 : d3masqu3r-p1.tc
Mr. Robot - Saison 2, épisode 1/12 : d3masqu3r-p1.tc
C'est l'heure de notre rendez-vous hebdomadaire avec Elliot Alderson et la série Mr. Robot ; ). On attaque joyeusement la saison 2 de cette série exceptionnelle, et j'espère que vous l'appréciez autant que nous...
Bien à vous,
f.
Synopsis
Elliot Alderson est un jeune informaticien vivant à New York, qui travaille en tant qu'ingénieur en sécurité informatique pour Allsafe Security. Celui-ci luttant constamment contre un trouble d’anxiété sociale et de dépression, son processus de pensée semble fortement influencé par la paranoïa et l'illusion10. Il pirate les comptes des gens, ce qui le conduit souvent à agir comme un cyber-justicier. Elliot rencontre « Mr. Robot », un mystérieux anarchiste qui souhaite le recruter dans son groupe de hackers connu sous le nom de « Fsociety ». Leur objectif consiste à rétablir l'équilibre de la société par la destruction des infrastructures des plus grosses banques et entreprises du monde, notamment le conglomérat E Corp. (surnommé « Evil Corp. » par Elliot) qui, par ailleurs, représente 80 % du chiffre d’affaires d’Allsafe Security.
La fiche complète sur fr.Wikipedia.org
Informations complémentaires :
Perturbateurs endocriniens : des scientifiques dénoncent la position de l’Europe
Perturbateurs endocriniens : des scientifiques dénoncent la position de l'Europe
Les perturbateurs endocriniens jouent notamment sur le QI, et ça fait 25 ans que les industriels le savent, mais on comprend l’urgence de ne rien faire. Maintenant les gens sont tellement cons qu’ils plébiscitent des programmes comme celui de François Fillon, et j’ai bien peur que ça ne s’arrange pas pour les générations futures, il suffit de voir l’article de ce matin sur les performances scolaires de nos enfants.
Mais comme tout le monde s’en fout, 7 milliards de consommateurs (et d’électeurs) totalement abrutis, avouez que ça fait envie, enfin surtout pour les industriels qui nous vendent leur merde.
Près de 100 scientifiques réputés ont signé une tribune dénonçant la stratégie des industriels, qui orientent la politique de Bruxelles en matière de santé publique et d’environnement.
Jusqu’à quand la dangerosité des perturbateurs endocriniens sera-t-elle minimisée par les instances politiques ? Jusqu’à quand les industriels parviendront-ils à imposer leur calendriers et leurs choix en matière de réglementation européenne sur des substances pourtant décriées depuis des années par la communauté scientifique ? C’est en matière ce que dénonce une tribune, publiée mardi dans Le Monde, en français et en anglais, et signée par près de 100 scientifiques internationaux renommés, spécialistes des troubles hormonaux ou des évolutions climatiques.
Selon eux, le lobbying des industriels (qui fabriquent et vendent les substances considérées comme des perturbateurs endocriniens) est tel, que depuis des années, l’Europe reste incapable de légiférer pour encadrer correctement l’utilisation de ces produits, pourtant jugés dangereux pour la santé humaine.
Les perturbateurs endocriniens, substances chimiques capables d’interférer avec notre système hormonal et de le contaminer, sont présentes dans de très nombreux produits de notre quotidien (alimentation, cosmétiques, ameublement, matériaux de construction…)
D’un côté, des études qui dénoncent le danger
Les études démontrant leur dangerosité même à très petite dose, se sont multipliées ces dernières années. Selon les scientifiques, l’exposition à ces polluants est particulièrement critique lors de « certaines périodes du développement, pendant la grossesse ou la puberté, lorsque notre organisme est particulièrement vulnérable ».
Leur effet est souvent irréversible.
Résultat : leur prolifération est une véritable « menace mondiale pour la santé », alertent les signataires de la tribune.
Jamais l’humanité n’a été confrontée à un fardeau aussi important de maladies en lien avec le système hormonal : cancers du sein, du testicule, de l’ovaire ou de la prostate, troubles du développement du cerveau, diabète, obésité, non-descente des testicules à la naissance, malformations du pénis et détérioration de la qualité spermatique.
Selon eux, une seule solution existe pour enrayer cette hausse des maladies hormonales : limiter l'exposition de la population aux substances nocives en réglementant strictement leur utilisation.
De l'autre, des industriels qui veulent gagner du temps
Face à ces études alarmantes, la première réaction aurait pu être la décision d'appliquer le "principe de précaution" et de stopper l'utilisation des substances mises en cause.
Mais c'était sans compter sur les enjeux financiers d'une telle décision, beaucoup trop importants pour être ignorés par les industriels.
Aussi, selon les signataires de la tribune, la stratégie des fabricants est souvent la même :
- Nier en bloc les accusations
- Si une étude vient confirmer les risques, sortir une contre-étude pour maintenir le doute
- Créer une controverse scientifique pour laisser les politiques dans le flou, afin de gagner du temps sur les législations
Et ces industriels ne se battent pas seuls : ils peuvent compter sur certains États hors Europe, précieux alliés de leurs intérêts économiques.
Car au-delà des enjeux financiers pour les fabricants de substances chimiques, c'est une partie du système de libre-échange mondial qui pourrait être remise en cause si l'Europe venait à légiférer strictement sur les perturbateurs endocriniens et donc à limiter leur utilisation et leur importation sur le territoire.
En tête de file de la fronde anti-législation, les États-Unis, qui alertent à plusieurs reprises l'Organisation mondiale du commerce (OMC) du risque de "perturbation des marchés" en cas de limitation des perturbateurs endocriniens.
Selon Le Monde, les Américains font aussi savoir ouvertement aux commissaires européens leur désaccord sur une éventuelle législation et les menacent à demi-mots de poursuites en cas de prise de décision trop radicale.
Face à ces études contradictoires et ces pressions, comment réagissent les responsables gouvernementaux chargés de mettre en place les politiques de santé publique ?
Au milieu, l'Europe incapable de légiférer
Le dossier sur les perturbateurs endocriniens traîne dans les bureaux européens depuis 2009. Sans cesse repoussée, la définition même de ce qu'est un perturbateur endocrinien a finalement été timidement adoptée en juin dernier par Bruxelles, mais son contenu scandalise scientifiques et ONG.
Parmi les critiques faites à cette définition :
- Le fait qu'elle ne prenne en compte que les effets sur la santé humaine. Une substance testée sur les animaux et présentant des risques avérés pourrait ne pas être considérée comme un perturbateur endocrinien par l'Europe, car non confirmée sur l'homme.
- Le fait qu'elle ne classe les substances qu'en deux catégories : perturbateur endocrinien avéré, ou non. Impossible donc d'émettre un doute ou d'appliquer un principe de précaution, comme c'est le cas pour les substances cancérogènes, classées en quatre catégories (avéré, probable, inclassable, inoffensif).
Pourquoi une telle frilosité à réglementer l'utilisation de ces substances ?
Selon les signataires de la tribune parue dans Le Monde, les financements privés gangrènent la prétendue impartialité des études européennes sur lesquelles se basent les législations.
"Des individus dans le déni de la science ou financés par des intérêts industriels déforment délibérément des preuves scientifiques afin de créer une fausse impression de controverse."
Le Monde s'est procuré une série de documents internes à la Commission, détaillant comment les conclusions scientifiques sur les perturbateurs endocriniens étaient écrites à l'avance pour faire correspondre les études de l'EFSA (l'autorité européenne de sécurité des aliments) à la volonté politique. Les "recommandations/conclusions" sont édifiantes.
L'omniprésence des lobbies et conflits d'intérêts au sein des institutions européennes n'est pas une découverte nouvelle. Depuis des années, des ONG dénoncent le manque d'impartialité des commissaires européens.
Ces derniers, responsables de l'initiation, de la négociation et du vote de lois qui affectent le quotidien de 500 millions de citoyens, dans des domaines aussi essentiels que le climat, l'agriculture, l'alimentation, la finance, occupent parallèlement des postes dans de grands groupes financiers ou industriels, dans les domaines qu'ils sont censés encadrer législativement.
L'an dernier, l'ONG Corporate Europe Observatory (CEO) dévoilait des chiffres accablants : un tiers des anciens commissaires - soit 9 sur 27 - auraient pris des fonctions dans de grandes entreprises privées issues de secteurs souvent proches de leurs affectations politiques.
Comment changer la donne ?
Pour les scientifiques signataires de la tribune, le principal enjeu est de garantir l'indépendance des études, nécessaire à une prise de décision impartiale et efficace.
"Un moyen efficace pourrait être la création, sous les auspices de l'Organisation des Nations unies, d'un groupe (indépendant, ndlr) chargé d'évaluer les connaissances scientifiques destinées aux responsables politiques dans l'intérêt général et mettrait la science à l'abri de l'influence des intérêts privés."
Ils appellent également leurs confrères à revendiquer leur indépendance et à défendre leurs études face à la volonté de "désinformation" des industriels.
"La plupart des scientifiques pensent qu'exprimer publiquement leur point de vue sur des questions politiques et participer aux débats de société pourrait compromettre leur objectivité et leur neutralité (...) Mais ce sont ceux qui nient la science qui laissent leurs opinions politiques obscurcir leur jugement. Avec, pour conséquence, des dommages irréparables."
Source : Sudouest.fr
Informations complémentaires :
Crashdebug.fr : Le coût de l’exposition aux perturbateurs endocriniens se chiffre en milliards
Crashdebug.fr : Information sous contrôle. Presse française : qui possède quoi…