Henri Guaino : « Ce n'est pas parce que l'on va se prosterner à Colombey ou qu'on se revendique du gaullisme social que l'on exprime des choix politiques qui ont quelque chose à voir avec le Général de Gaulle ou Philippe Seguin »

Henri Guaino : « Ce n'est pas parce que l'on va se prosterner à Colombey ou qu'on se revendique du gaullisme social que l'on exprime des choix politiques qui ont quelque chose à voir avec le Général de Gaulle ou Philippe Seguin »

Henri Guaino prend position sur l'avancée de la primaire de la droite et du centre. Selon lui, les programmes défendus par les finalistes sont dangereux et constituent un véritable risque de casse sociale.
 

Atlantico : Henri Guaino, quelle a été votre réaction au premier tour de la primaire ? Ce résultat vous a-t-il surpris ? 

Henri Guaino : Le résultat n'est pas vraiment en soi une surprise. La primaire induit forcément des résultats qui n'ont rien à voir avec ce que peut être l'opinion de l'ensemble des français. Le soi-disant peuple de droite qui a voté à la primaire de la droite et du centre, ce n'est pas le peuple français. 4 millions de votants dont peut être une partie venue de la gauche sont à comparer avec 45 millions de français inscrits sur les listes électorales dont 83% votent à l'occasion de l'élection présidentielle. Il n'est en rien un échantillon représentatif de l'opinion française.

Ce corps électoral est tout naturellement volatil, presque insaisissable. Beaucoup ont voté contre Nicolas Sarkozy, beaucoup ont voté contre Alain Juppé, et le résultat est que François Fillon a peut-être servi d'instrument pour tenter d'éliminer l'un et l'autre. Ce n'est donc pas forcément une adhésion à un programme. 

Ce 24 novembre avait lieu le débat réunissant les deux candidats. Quelle est votre réaction à la présentation des programmes des deux candidats, notamment celui présenté par François Fillon, qui semble en mesure de l'emporter lors du second tour ? 

En réalité, les programmes des deux candidats ne diffèrent pas par leur nature, mais par leur rythme, leur radicalité. Ce sont des programmes s’inspirant des idées qui dominent les débats et les pensées politiques depuis 40 ans. Parler de modernité en invoquant Margaret Thatcher ou Gerhard Schröder est assez paradoxal. Il est un peu court de penser que l'on va emmener la France sur la voie de la prospérité et de la cohésion uniquement en diminuant le nombre de fonctionnaires, en sabrant aveuglément dans les dépenses publiques, ou supprimant les heures supplémentaires. Ce que je discerne derrière tout cela, c'est peut-être le pire programme de casse sociale qui a été imaginé depuis 1944. Et ce n'est pas un homme de gauche qui vous dit cela. Est-ce bien le moment de jeter par-dessus bord notre pacte social, car c'est bien de cela dont il s'agit en fin de compte ? Quand on explique que le programme du conseil national de la résistance est dépassé, et qu'il faut lui tourner le dos parce que nous sommes au XXIe siècle, il s'agit bien de détruire le pacte social français, la sécurité sociale, qui a été forgée au moment de la seconde guerre mondiale. Penser que c'est de la faute de la sécurité sociale, de la protection sociale si le pays est dans cet état, est ravageur pour notre ordre et notre cohésion sociale et ne tient pas debout : ce sont les politiques économiques absurdes qui minent la protection sociale et non la protection sociale qui détruit l’économie. 

Sur ce point, et plus particulièrement, François Fillon a pu aborder la question de la santé, notamment au travers de l'exclusion des "petits risques" de la couverture santé. Quelle est votre réaction à cette proposition ?

L'idée de sortir les "petits risques" de la couverture maladie, et de les reporter sur les mutuelles ou les assurances privées, est un vieux serpent de mer qui circule depuis 30 ans et qui est porté par toutes sortes de groupes de pression et d’intérêts. C'est une idée contre laquelle je me bats depuis longtemps. Elle est à mes yeux moralement inacceptable et intellectuellement absurde. Car comment peut-on faire la différence entre des petits risques et des grands risques ? On sait très bien que le petit risque peut se transformer en grand risque. Je me souviens de cette personne qui avait une dent mal soignée à la suite de quoi elle avait développé une infection de la hanche dont elle avait failli mourir. On pourrait multiplier les exemples de ces maladies banales, mal soignées qui finissent par faire des dégâts considérables. Donc il est impossible, scientifiquement, de faire la différence entre le "petit" et le "grand" risque. Le résultat serait de conduire beaucoup de gens à ne pas se soigner, ou en tout cas pas tout de suite, prenant ainsi des risques considérables avec leur santé. C'est tout le contraire de ce que nous avons essayé de faire depuis la fin de la seconde guerre mondiale avec l'assurance maladie. C'est prendre la voie du système de santé américain qui gaspille plus de ressources, qui soigne moins bien et qui exclut une bonne partie de la population qui n’a pas les moyens de se soigner. Choisir cette option serait un naufrage économique et moral.

Comment interprétez-vous le fait que François Fillon soit perçu comme le candidat du travail alors même que, selon le dernier sondage IFOP le donnant vainqueur ce dimanche, indique que la très grande majorité de ses soutiens sont des inactifs, et principalement des retraités (75%) ? 

Jusqu'à présent, personne ne s’était intéressé au programme des uns et des autres. Encore une fois ce vote exprime plus de rejets que d’adhésion. Mais maintenant va commencer la vraie campagne Présidentielle. Jeudi soir, nous avons eu un aperçu des projets et je pense que beaucoup de ceux qui pouvaient être sensibles aux apparences de l'un ou de l'autre des candidats vont commencer à réfléchir à la situation qui sera la leur si toutes les réformes annoncées sont mises en œuvre. Car il n'y a pas que l'assurance maladie qui promet d'être dévastée.

Quand on dit par exemple que l'on va mettre le code du travail à la poubelle pour le remplacer par un code dans lequel il n'y aurait plus que les grands principes, il faut comprendre ce que cela signifie. Cela signifie que le droit du travail sera fait par les juges, sera fait exclusivement par la jurisprudence. C'est donc le juge, qui se mêle déjà aujourd'hui trop de la gestion des entreprises, qui va gérer les entreprises. Qui peut croire que la vie des chefs d’entreprise sera plus facile ? Que l’incertitude pour eux sera moins grande ? Est-ce que c'est un progrès de laisser les salariés abandonnés au chantage de certains chefs d'entreprises, comme cela a été le cas, par exemple, chez Smart, cité lors du débat, où la direction a menacé de délocaliser si une proportion suffisante des salariés n'acceptait pas la modification de leur contrat individuel pour travailler 37 heures payées 35. Va-t-on vers une société du chantage ? Est-ce la meilleure façon de garantir la cohésion sociale, d'augmenter la productivité ? Je ne crois pas qu'avec le chantage on augmente la productivité des salariés. Donc tout le monde sera perdant. Et tout est à l'avenant. La réduction du nombre de fonctionnaires de façon aveugle qui ne permettra pas d'augmenter les effectifs de la police et de la gendarmerie ou de la justice, qui va rajouter encore du désordre dans le secteur de la santé, dans les hôpitaux... Ce qui est proposé, c’est très exactement ce que Philippe Seguin appelait il y a quelques années le "Munich Social" : si vous voulez le fameux "Munich Social" que dénonçait Philippe Seguin, mettez en œuvre ce programme. 

Pourtant François Fillon rappelle régulièrement son attachement à Philippe Séguin. De la même façon Alain Juppé était présent à Colombey-les-Deux-Eglises ce 25 novembre, pour rappeler son engagement envers le Général De Gaulle…

Chacun revendique ce qu'il veut, je ne suis pas le porteur de la vraie croix de Lorraine. Mais ce n'est pas parce que l'on va se prosterner à Colombey ou parce qu'on se revendique du gaullisme social que l'on exprime des choix politiques qui ont quelque chose à voir avec le Général De Gaulle ou avec Philippe Séguin. Regardons les propositions. Dévaster l'assurance maladie, dévaster le code du travail, dévaster l'État, dévaster les services publics, en quoi est ce que gaulliste, en quoi est-ce séguiniste ? C'est en réalité une entreprise de destruction de la nation parce que c’est la destruction de sa cohésion. Nous ne pouvons pas bâtir une nation sur l'injustice, les inégalités, les fractures sociales, les fractures territoriales. Tout cela est extrêmement dangereux. Cela fait 40 ans que les français font des efforts, 40 ans qu'ils subissent la valse des réformes, 40 ans que dans les entreprises la réduction des coûts, - "cost killing" comme disent les gestionnaires - fait souffrir les salariés. Donner tout le pouvoir aux "cost killers" dans l'État est à peu près aussi suicidaire que de leur donner tout le pouvoir dans les entreprises. C'est sacrifier l'avenir, l'investissement, l'unité du pays. C’est la pire façon de s’y prendre pour relever les défis de notre époque et affronter les désordres du monde.

Comment comprenez-vous, alors que le Royaume-Uni vient de voter en faveur du Brexit, que le peuple américain vient de voter pour Donald Trump, les français s'apprêtent à porter un programme libéral ? 

Ce n’est pas seulement "libéral". C’est aussi une cure d’austérité en forme de purge pour les la classes populaire et moyenne. A vrai dire la politique française a beaucoup de mal à sortir des idées des 40 dernières années. Au moment même où le monde entier tourne la page, nos responsables s'accrochent à ces idées et tentent de les pousser encore plus loin. Nous verrons ce que le peuple français en pense le moment venu. Car encore une fois, la primaire n'est pas l'élection présidentielle, elle ne concerne qu'une toute petite partie du peuple français.

Le spectacle surréaliste qui est en train de se dérouler, ou on cherche le candidat du peuple de droite, et ou demain on cherchera le candidat du peuple de gauche a quelque chose de pathétique.  Je ne crois pas que les français accepteront de se laisser voler ainsi l’élection présidentielle.

En disant cela, vous semblez penser que François Fillon serait incapable de rassembler pour le premier tour de la présidentielle ? 

Je ne formule pas de jugement de personne. Je juge les propositions. Je ne peux pas adhérer à une projet qui consiste à sortir les "petits risques" de l’assurance maladie, qui seraient socialement et moralement inacceptable. Ce n'est pas en traitant de "nantis" ceux qui ont un emploi, comme je l’ai lu, dans un programme, que l'on va donner un emploi à ceux qui n'en ont pas. Ce n'est pas en dressant les fonctionnaires contre les autres actifs que l'on va réduire le chômage de masse. Tout cela ne tient pas debout économiquement et me pose un problème moral. Une telle politique qui bute autant sur l’économie et sur la morale ne peut pas réussir. J’en ai la conviction.

Les français jugeront ce que l'on leur propose. Mais le candidat qui va sortir de la primaire n'est absolument pas assuré d'être demain le président de la République. Et si par hasard, il était élu par défaut, il ne pourrait pas gouverner. Mais comment croire que le peuple, peut-être le plus révolté par ce qui se passe depuis 40 ans, par les souffrances, les injustices, qu'on lui inflige pour rien, accepterait maintenant d'aller encore plus loin dans cette voie ? Mon intuition est que cela est impensable. Nous verrons bien si les candidats tiennent jusqu'au bout sur cette ligne. 

Vous avez écrit un livre intitulé "L'économie du sacrifice" (Odile Jacob...) ...

L'économie du sacrifice, nous y sommes en plein. 

À titre personnel, cela renforce-t-il encore votre volonté de vous porter candidat en 2017 ?

Plus que jamais. Et si j’échoue à faire bouger les lignes politiques, je vous prédis que les classes populaires et moyennes iront en rang serré voter pour le Front National.

 

Source : Atlantico.fr

Informations complémentaires :

 

Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce samedi 26 novembre 2016

Revue de presse du jour comprenant l'actualité nationale et internationale de ce samedi 26 novembre 2016

Bonjour, enfin le week end, j'ai toutes fois comme à l'accoutumé pris le temps de parcourir les titres de presse et voici la Revue de presse du jour.

Amicalement,

f.

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Actualités françaises :

26.11.2016

Henri Guaino : "Ce n'est pas parce que l'on va se prosterner à Colombey ou parce qu'on se revendique du gaullisme social que l'on exprime des choix politiques qui ont quelque chose à voir avec le Général De Gaulle ou avec Philippe Seguin" (Atlantico.fr)

Les impôts locaux augmenteront encore en 2017 (Agoravox.fr)

L'idée d'un contrat de travail unique ne fait pas recette auprès des Français (Les Echos.fr)

25.11.2016

Airbus : 1000 emplois supprimés, 1000 milliards de commandes (L'Humanité.fr)

Manifestation à Paris de 200 policiers «en colère», entre la Concorde et l'Arc de Triomphe (RT.com)

Peut-on supprimer 500.000 fonctionnaires en 5 ans ? (Le Point.fr)

Vrais chiffres chômage Octobre 2016, 23.900 chômeurs de moins, 317.400 radiations ce mois (Agoravox.fr)

Les Français pas convaincus par l’idée d’un contrat de travail unique (Le Monde.fr)


Divers :

Charles Gave : « Les peuples se révoltent enfin face à leurs élites corrompues »  via Contributeur anonyme

23.11.2016

Jacques Sapir VS Jean-François Robin BFMTV Intégrale Placement 22 novembre 2016 « l'élection de 2017 se fera sur l'euro (Bfmbusiness.bfmtv.com) via Contributeur anonyme

22.11.2016

Olivier Delamarche VS VS Emmanuel Lechypre BFMTV Intégrale Placement 21 novembre 2016 : « Qu'est-ce qui anime les mouvements des marchés en cette rentrée ? » (Bfmbusiness.bfmtv.com)


Moment détente :

23.11.2016

Les europhobes de Ukip financés par le Parlement européen ? (France Tv Info.fr)

22.11.2016

L'ex-ambassadeur Boris Boillon renvoyé devant la justice (Le Figaro.fr)

21.11.2016

Buckingham Palace : les Britanniques veulent faire payer les travaux à la famille royale (Le Point.fr)

Ça se passe en Europe : Bruxelles perd son super-héros (Les Echos.fr)


Actualités internationales :

26.11.2016

Fidel Castro est mort (L'humanité.fr)

Etats-Unis : le Wisconsin va recompter les voix de la présidentielle (Le Monde.fr)

La Norvège refuse d'assurer à Edward Snowden qu'il ne sera pas extradé vers les Etats-Unis (RT.Com)

Turquie : Erdogan menace d'ouvrir aux migrants les frontières de l'Europe (France 24.com)

Le Royaume-Uni conforte les estimations positives sur sa croissance (Les Echos.fr)

25.11.2016

Un ouragan puis un séisme frappent l'Amérique centrale (Le Point.fr)

Présidentielle américaine : vers un nouveau décompte des voix dans trois États clés (France 24.com)

Italie : prison pour ceux qui s’opposent à la réquisition de leurs maisons secondaires pour les migrants  (Resistancerepublicaine.eu) via Contributeur anonyme

Ça se passe en Europe : ces enfants qui assemblent les oeufs Kinder en Roumanie (Les Echos.fr)

Schulz quitte le Parlement européen et pourrait défier Merkel aux législatives (L'Express.fr)


High-Tech :

26.11.2016

VIDEO. L'intelligence artificielle de Google sait désormais lire sur les lèvres (L'Express.fr)

23.11.2016

Six choses que vous pouvez faire avec votre casque de réalité virtuelle (à part jouer) (France Tv Info.fr)

22.11.2016

Une technologie américaine secrète offerte par mégarde aux Russes ! (Le Point.fr)

EN IMAGES. Au Salon auto de Los Angeles, électriques et SUV partagent l'affiche (L'Express.fr)
 


Sciences :

25.11.2016

La viande in vitro fait saliver les start-up (L'Express.fr)

23.11.2016

Les nouvelles thérapies contre le cancer vont coûter très cher à l'assurance-maladie (Les Echos.fr)

21.11.2016

ISS : Thomas Pesquet est arrivé (France Tv Info.fr)


Informatique :


20 Minutes par jour :


Sécurité :

26.11.2016

Machines à voter, machines à truquer (Korben.info)

24.11.2016

Quelques conseils pour éviter l'usurpation d'identité (Atlantico.fr)

22.11.2016

Surveillance : ce que contient la nouvelle loi sur le renseignement britannique (Le Monde.fr)

[NextINpact] Le CNNum demande la suspension du fichage de 60 millions de Français (LQDN)
 


Dossiers :


Livres :

21.11.2016

Natacha Polony et Jean-Michel Quatrepoint « Bienvenue dans le PIRE DES MONDES » - ONPC 19 novembre 2016


Twilligth Zone :


Cinéma :


Séries :

12.11.2016

Aftermath - Saison 1, épisode 3/10 : « Dans nos chambres vides »

04.11.2016

Mr. Robot - Saison 1, épisode 10/10 : j0ur_z3r0.avi


 

Le complément de la Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l'actualité française et internationale du 24 au 25 novembre vues par notre Contributeur anonyme.

 


 

ITALIE : ... si le référendum du 4 décembre est perdu, vers un référendum sur l'euro ?

https://fr.express.live/2016/11/22/117106italie-referendum/

ITALIE : ... une loi votée au printemps facilite les mises en faillites et expropriations forcées

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211518671231-litalie-a-tire-les-lecons-du-passe-2044952.php

« Ainsi concernant les entreprises, principales concernées, au-delà de six mois après 3 mensualités non payées, la banque peut saisir le bien immobilier mis en garantie, si ce n'est pas le domicile de la personne qui a souscrit un emprunt. »

« Les expropriations forcées et les mises en faillite sont également simplifiées et rendues plus rapides grâce à une numérisation accrue. »

 

VIDEO DU JOUR

Jacques-sapir-vs-jean-francois-robin du 22/11 « l'élection 2017 se fera sur l'euro »

http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/jacques-sapir-vs-jean-francois-robin-12-quid-du-comportement-des-marches-depuis-l-election-de-donald-trump-2211-887437.html

http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/jacques-sapir-vs-jean-francois-robin-22-peut-on-s-attendre-a-un-tapering-de-la-part-de-la-bce-2211-887439.html

 

A chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de commencer à réfléchir. Mark Twain

 

SIGNE DES TEMPS :

ISRAEL : ... Obama va-t-il demander la division d'Israel à l'ONU ?

http://themostimportantnews.com/archives/the-new-york-times-calls-for-obama-to-support-a-un-resolution-that-would-divide-the-land-of-israel

http://www.wsj.com/articles/obamas-israel-surprise-1477956091

 


 

FRANCE DE LA FAILLITE : ... les fonds d'investissement se ruent dans le recouvrement de créances = auraient-ils connaissance des faillites massives à venir ?

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211519288915-le-secteur-du-recouvrement-de-creances-accelere-sa-mutation-2044942.php

FRANCE : ... VTC gisement d'emplois et de TVA = fin du salariat pour le modèle anglais, multi-job précaire à 500€ où l'Etat se réjouit, car ils ne sont pas comptabilisés comme chômeurs ni indemnisation à donner

http://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0211519098912-les-vtc-gisement-demplois-et-de-tva-selon-une-etude-2044919.php

 


 

1. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL FINANCIER

FRANCE : ... décollecte Livret A/LDD en octobre...

http://www.agefiactifs.com/investissements-financiers/breves/tres-forte-decollecte-pour-le-livret-et-le-ldd-en-75601?

UE : ... la BCE veut forcer les banques à vendre leurs créances douteuses ... BCE a un agenda pour nettoyer les bilans bancaires ...parité euro-dollar

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211519431261-pourquoi-les-banques-accelerent-la-cession-de-leurs-creances-douteuses-2044851.php

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211518788119-la-bce-a-un-agenda-pour-accelerer-le-nettoyage-des-bilans-bancaires-2044950.php

https://francais.rt.com/economie/29423-societe-generale-parie-sur-parite-euro-dollar-premier-semestre-2017

ITALIE : ... Generali supprimerait 8000 postes

http://www.romandie.com/news/Generali-pourrait-supprimer-8000-emplois-dont-100-a-Nyon-VD/755212.rom

USA : ... Dow Jones a 19.000 points (plus il est haut plus il y aura de la marge pour baisser)

http://www.zonebourse.com/actualite-bourse/Le-Dow-Jones-finit-a-plus-de-19-000-points-a-Wall-Street-du-jamais-vu--23445340/

INDE : ... une appli pour faire la queue devant la banque

http://www.boursorama.com/actualites/inde-embauchez-quelqu-un-pour-faire-la-queue-devant-la-banque-686521d275ac736292cf56f03c7ba71f

GRECE : ... privatisation du secteur de l'énergie sans profit pour le consommateur

http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/11/23/en-grece-de-l-energie-a-revendre_5036378_3234.html

CHINE : ... opa sur le bitcoin

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211519532873-lopa-de-la-chine-sur-le-bitcoin-2044967.php

 

2. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SOCIÉTAL

FRANCE : ... CHU de La Réunion en faillite

http://mayotte.orange.fr/actu/reunion/deficit-au-chu-de-la-reunion-entre-210-et-350-postes-supprimes-sur-les-5.html

 

3. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SPIRITUEL

VATICAN : ... dialogue inter-religieux

http://fr.radiovaticana.va/news/2016/11/23/le_dialogue_interreligieux_au_c%C5%93ur_d%E2%80%99un_colloque_islamo-chr%C3%A9tien_au_vatican/1274311

 

 

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 Amicalement,

l'Amourfou...

Schulz quitte le Parlement européen et pourrait défier Angela Merkel

Schulz quitte le Parlement européen et pourrait défier Angela Merkel

Tout de suite on comprend mieux sa prise de position du mois de Mai, et son brusque accès de lucidité, d'ailleurs (si on met de coté le décorum et les bonnes phrases) ça me fait assez plaisir de voir les rats quitter le navire Europe.... à qui le tour ?

Martin Schulz, le président allemand du Parlement européen, va quitter ses fonctions. Il souhaite se consacrer à la vie politique allemande et va se présenter, sous les couleurs du SPD, aux législatives de 2017.

Le président social-démocrate du Parlement européen, Martin Schulz, vient d'officialiser son départ de l'institution, pour se consacrer à la politique allemande. A 60 ans, il mènera la liste du parti social-démocrate allemand (SPD) en Rhénanie du Nord-Westphalie, sa région d'origine où il a commencé sa carrière politique. 

Éventuel candidat à la chancellerie

"Je ne serai pas candidat pour un troisième mandat de président du Parlement européen. L'année prochaine, je vais me présenter comme candidat" aux élections législatives allemandes, a-t-il déclaré, les yeux rougis, lors d'un point presse à Bruxelles. Depuis 2012, il avait su donner une visibilité internationale à son poste, notamment en répliquant avec dignité à Silvio Berlusconi qui l'avait traité de "kapo." 

Martin Schulz pourrait également devenir le candidat de son camp face à la chancelière allemande Angela Merkel, du parti conservateur CDU, qui a annoncé dimanche vouloir briguer un quatrième mandat. Le SPD choisira en janvier son candidat. La logique aurait voulu que ce soit son chef, Sigmar Gabriel, vice-chancelier et ministre de l'Economie, mais un sondage fin octobre se montre plus favorable à Martin Schulz : 28% des Allemands estiment qu'il ferait un meilleur candidat.  

LIRE AUSSI >> Angela Merkel ou l'obstination du pouvoir

En cas de défaite des sociaux-démocrates aux législatives face à la CDU, qui reste largemment favorite, Martin Schulz est pressenti pour remplacer au gouvernement son collègue Frank-Walter Steinmeier, très populaire ministre des Affaires étrangères d'Angela Merkel au sein de la grande coalition. Ce dernier va être élu en février président fédéral. 

"Il ne voulait vraiment pas partir"

"Il ne voulait vraiment pas partir, on lui a forcé la main depuis Berlin", assure une source parlementaire. Martin Schulz avait laissé planer l'éventualité - sans jamais l'affirmer directement - de briguer un nouveau mandat à la tête du Parlement européen l'institution, recevant notamment le soutien du président de la Commission, Jean-Claude Juncker, qui a dit jeudi "regretter" son départ. 

Son style parfois brutal a aussi pu agacer et de nombreux députés européens étaient opposés à une nouvelle candidature. Par ailleurs, il était lié par un accord avec les eurodéputés de droite, qui avaient accepté sa réélection en 2014 contre la promesse qu'il leur céderait le poste en janvier 2017. 

 

Source : L'Express.fr

Informations complémentaires :

 

 

Italie : prison pour ceux qui s’opposent à la réquisition de leurs maisons secondaires pour les migrants

Italie : prison pour ceux qui s'opposent à la réquisition de leurs maisons secondaires pour les migrants

Ah ! Cela rappelle les « grandes années » de l'Italie, non ?? LOL, Bonne chance pour le 4 Décembre... Merci à Spartou.

A. Alfano

L’Italie, contrainte par l’accord de Dublin, de reprendre les migrants qui se sont échappés en Europe, se voit dans l’obligation d’accepter leur retour, soit environ 1,5 millions de migrants économiques, tous musulmans Africains, sans tenir compte de ceux qui débarquent perpétuellement, ni de ceux qui sont déjà sur son sol.

Pour affronter cette situation, le ministre de l’intérieur Â. Alfano, n’a rien trouvé de mieux,que de violer tous les droits des Italiens et, pour se faire a déjà pris toutes les dispositions les plus ignominieuses :

Migrants, le chantage Alfano : Prison pour ceux qui s’opposent aux réquisitions.
 
Selon des sources du ministère de l’Intérieur, le plan du « Viminal » (Palais où siège le Ministère de l’Intérieur) prévoit  des policiers et des «mesures privatives de liberté » pour ceux qui s’opposent à la  réquisition de leurs biens immobiliers pour les migrants.

Le ministère de l’Intérieur, en la personne d’Angelino Alfano, se prépare à saisir les biens des Italiens pour les remettre aux migrants.

Il le fera seulement après le 4 Décembre, c’est-à-dire après le référendum, pour empêcher que les protestations des citoyens n’influent sur l’issue du vote.

Parce que ce sont justement les révoltes qui préoccupent Alfano. Les barricades de Goro et Gorino contre la saisie d’un hôtel pour y mettre 15 réfugiés ont occupé pendant des jours les premières pages des journaux, et a mis le gouvernement dans l’embarras. Les services secrets auraient déjà fait un fichage des villes où il est possible que les citoyens s’organisent en comités pour se rebeller contre les réfugiés.

Les réquisitions continueront, et selon le journal l’Opinione, qui cite des sources du ministère de l’Intérieur, l’exécutif serait prêt à prendre des mesures drastiques contre ces citoyens qui s’opposent à l’utilisation des biens privés par les migrants.

La prison pour ceux qui s’opposent aux migrants

« Les services secrets – écrit le journal – semblent avoir déjà alerté le gouvernement sur d’éventuelles  manifestations violentes possibles des Italiens qui ne sont pas disposés à se faire réquisitionner leur bien immobilier. » » Qu’est-ce que cela signifie ? Selon le journal l’Opinione, le plan, « étant donné  le caractère exceptionnel de l’événement et le peu d’empressement des Italiens à coopérer à l’accueil », serait d’envoyer au moins 2000 policiers, gendarmes, membres de la garde financière, et soldats.

Le ministère de la Justice serait même carrément prêt à assurer « des processus rapides et des places en détention » pour ceux qui s’opposent au plan du ministère de l’Intérieur.

En somme : la prison pour ceux qui ne sont pas d’accord.

Apparemment, les réquisitions ne seraient pas payées. Cela parce que l’Intérieur n’a pas les fonds nécessaires pour payer les propriétaires des maisons, puisque l’argent est déjà engagé pour l’accueil des migrants dans des centres gérés par les coopératives et les « onlus » (« Organisations sans but lucratif d’utilité sociale »). En outre, le propriétaire devrait également continuer à payer les impôts  IMU (sur les biens immobiliers possédés) et Tasi (pour les services municipaux fournis).

En théorie, on pourrait recourir à la justice pour obtenir une indemnisation, mais dans ce cas le temps « judiciaire » serait très long, et le résultat loin d’être acquis. Toujours selon la source du ministère cité par l’Opinione, la mesure d’Alfano serait «temporaire», mais pourrait « devenir définitive, et être requalifiée en expropriation, si à l’ encontre du propriétaire étaient retenus des infractions subversives contre l’Etat ».

 Donc :  ceux qui s’y opposent peuvent perdre à jamais leur maison.

Selon des indiscrétions des employés du ministère, le plan pour les réquisitions commencerait par Pescara, une ville qui deviendrait une sorte de banc d’essai pour le reste de l’Italie. L’objectif est de diminuer le recours aux centres d’accueils des coopératives, car ils sont plus coûteux et moins transparents que le système des SPRAR (Services centraux de protection des demandeurs d’asile et des réfugiés).

Ce serait les résidences secondaires vides qui seraient concernées.

http://www.ilgiornale.it/news/politica/migranti-ricatto-alfano-carcere-chi-si-oppone-requisizioni-1334580.html


Traduction Steve Preve

 

Source(s) : Resistancerepublicaine.eu via Contributeur anonyme

Informations complémentaires :

 

Charles Gave : « Les peuples se révoltent enfin face à leurs élites corrompues »

Charles Gave : « Les peuples se révoltent enfin face à leurs élites corrompues »

Sur ce coup-là, Gave est pas mal. J’ai certains désaccords avec lui, car ça reste (lui aussi) un pur libéral (noter le portrait d’Adam Smith sur le mur derrière), mais j’ai passé un bon moment à l’écouter.

Décidément, beaucoup d’analystes dressent, plus ou moins, les mêmes perspectives pour cette fin d'année 2016, alors je ne sais pas si c’est encourageant, mais une chose est sûre, les choses bougent…

Amicalement,

f.

 

Source : Contributeur anonyme

Informations complémentaires :

 

La grande guerre de classe, par Jacques Pauwels

La grande guerre de classe, par Jacques Pauwels

Pour une autre vision de la guerre de 14, plus marxiste je dirais…

Comme d’habitude à prendre avec recul et à analyser avec esprit critique…

Source : LT, 20-11-2016

Ce gros livre, facile à lire, donne à la Première Guerre mondiale l'éclairage, absent des commémorations médiatiques, des rapports sociaux. Les classes dirigeantes de tous les pays impérialistes ont voulu et préparé la guerre générale,
1° pour se repartager le monde qu'elles s'étaient, en vive concurrence, réparti depuis la grande crise systémique de 1873 ;
2° pour conjurer la « révolution » prétendue la menaçante, ou plutôt toute évolution vers la « démocratie ».
Cette mise au point sur les réalités sociopolitiques montre comment l'immense boucherie a balayé l'union sacrée d'origine, d'ailleurs relative, et aggravé les divisions sociales, tant dans l'armée (étude passionnante) que dans la société civile, métropolitaine et coloniale. Appuyée sur une énorme bibliographie à laquelle manquent peu de titres, elle cite beaucoup de poèmes de guerre. Et, ce n'est pas la moindre de ses qualités, elle donne envie de lire les principaux ouvrages qui l'ont nourrie.

Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d'histoire contemporaine (Paris VII)

Vidéo de la passionnante conférence-débat donnée par Jacques Pauwels

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Source : LT, 20-11-2016

Revue de presse internationale du 28/11/2016

Revue de presse internationale du 28/11/2016

Une revue internationale comme nous pourrions en faire plus souvent (en dehors de l’accent très trumpien de celle-ci) si quelques lecteurs nous aidaient à récolter des articles… Les volontaires peuvent postuler via le formulaire de contact. Merci à nos contributeurs.

Justifier les massacres saoudiens au Yémen, par Gareth Porter

Justifier les massacres saoudiens au Yémen, par Gareth Porter

Source : Consortium News, le 31/10/2016

Le 31 octobre 2016

Exclusif : Le discours officiel de Washington est de dire que l’Iran est le principal fauteur de trouble au Moyen-Orient alors que c’est clairement faux, mais le “groupe de réflexion” explique pourquoi quelques cargaisons d’armes interceptées à destination de la Somalie sont liées à l’Iran et au Yémen, rapporte Gareth porter.

Par Gareth Porter

L’administration Obama a mené une campagne délibérément trompeuse en accusant l’Iran d’envoyer secrètement des armes aux Houthis par voie maritime, une affirmation de Washington destinée à justifier l’attaque aérienne saoudienne massive contre les Houthis qui a commencé l’année dernière.

En répétant l’accusation en boucle, l’administration a amplement réussi à transformer une allégation douteuse en fait avéré, même s’il est contredit par des éléments de preuve bien documentés présents dans le dossier public.

Le roi saoudien Salman fait ses adieux au président Barack Obama à l'Erga Palace après une visite d'État en Arabie saoudite, le 27 janvier 2015. (Photo officielle de la Maison-Blanche par Pete Souza)

Le roi saoudien Salman fait ses adieux au président Barack Obama à l’Erga Palace après une visite d’État en Arabie saoudite, le 27 janvier 2015. (Photo officielle de la Maison-Blanche par Pete Souza)

Le secrétaire d’État John Kerry a présenté la nouvelle variante du thème familier de l’administration Obama sur les « activités néfastes » de l’Iran dans la région, deux semaines après le début du bombardement du Yémen par l’Arabie saoudite le 26 mars 2015. Kerry a déclaré au PBS NewsHour : « Les approvisionnements viennent clairement de l’Iran, » citant un certain nombre d’arrivées de vols constaté chaque semaine. Kerry a juré que les États-Unis « n’allaient pas rester sans rien faire alors que la région est déstabilisée. »

Plus tard, l’administration a commencé à accuser l’Iran d’utiliser des bateaux de pêche pour faire passer des armes aux Houthis en contrebande. La campagne a consisté en une série de quatre interceptions de petits bateaux de pêche ou de boutres en mer d’Arabie ou à proximité, de septembre 2015 à mars 2016. Les quatre interceptions avaient deux points communs : les bateaux contenaient des armes illicites, mais les équipages ont toujours affirmé que le navire était destiné à la Somalie, et pas au Yémen et aux Houthis.

Mais au lieu de reconnaître le fait évident que les armes n’avaient rien à voir avec la relation Iran-Houthis, un porte-parole militaire américain a publié une déclaration des États-Unis « estimant » dans les quatre cas que la destination ultime des armes était un territoire contrôlé par les Houthis au Yémen.

Le choix des mots était significatif. La communauté du renseignement déclare qu’elle « estime » que quelque chose est vrai tant qu’elle n’a pas la preuve claire du contraire. Dans le cas de l’utilisation iranienne supposée de boutres de pêche pour la contrebande d’armes destinée aux Houthis, les porte-parole des États-Unis n’ont pas cité un seul élément de preuve pour cette « estimation », dans aucun des quatre cas. En fait, lorsqu’on lui a demandé une justification, le porte-parole militaire a refusé.

Le premier boutre de pêche a été intercepté en mer d’Arabie le 25 septembre 2015 par un membre d’une coalition de 31 nations appelée Combined Maritime Forces patrouillant en mer d’Arabie et les eaux environnantes contre la piraterie. Le navire de la coalition a trouvé à bord du boutre 18 missiles Konkurs antichar, 71 autres obus antichar et 54 lance-missiles.

Accuser l’Iran

Plus tard, la Cinquième Flotte des États-Unis publia un communiqué disant : “D’après les déclarations de l’équipage, nous pensons que le boutre et ses armes illégales proviennent d’Iran.” il estimait également que les missiles anti-char étaient d’origine russe ou iranienne, et les documents du bâtiment indiquaient qu’il avait été contrôlé par les autorités douanières et portuaires des Provinces iraniennes de Sistan et du Baloutchistan.

Hassan Rouhani, président de la République Islamique d'Iran, s'adresse à l'Assemblée Générale des Nations Unies le 22 septembre 2016 (UN Photo)

Hassan Rouhani, président de la République Islamique d’Iran, s’adresse à l’Assemblée Générale des Nations Unies le 22 septembre 2016 (UN Photo)

Mais l’équipage du bâtiment avait dit que sa destination était la Somalie et non le Yémen, comme l’a reconnu le porte-parole de la Cinquième Flotte à Associated Press. Un porte-parole militaire saoudien a laissé entendre que l’Iran avait l’intention de rediriger les armes ultérieurement de Somalie vers le Yémen, mais sans donner de preuve.

Le 27 février 2016, un bâtiment australien intercepta un deuxième boutre de pêche au large de la côte d’Oman. Les australiens découvrirent à son bord 1989 fusils d’assaut AK-47, 100 roquettes et 40 mitrailleuses PKM. La défense australienne publia un communiqué officiel de cette prise qui ne mentionnait pas l’implication de l’Iran. D’après le communiqué, le bateau n’était pas immatriculé et il semblait que la destination des armes était la Somalie. Le porte-parole de la Défense australienne expliqua à CNN que cette conclusion était fondée sur les déclarations de l’équipage.

Mais un porte-parole du commandement central des forces navales des États-Unis, le lieutenant Ian McConnaughey, a donné une orientation politique tout à fait différente à l’interception. Dans un courriel à NBC News, McConnaughey dit : “D’après le cap du bateau, on pense que son port d’origine et la source des armes illicites est l’Iran.” Il ajouta que l’on “estimait” que l’équipage était iranien, ce qui sous-entendait que l’équipage lui-même ne l’avait pas indiqué.

McConnaughey a reconnu à NBC et The Telegraph : « Selon les forces de la coalition, on pense que la destination du navire était dans les environs de la Somalie. » Mais le porte-parole du CENTCOM a indiqué que cela n’avait pas d’importance ; Les États-Unis insistaient sur leur récit qu’il s’agissait d’approvisionnements clandestins d’armes iraniennes à destination des Houthis.

“La première évaluation des États-Unis est que la destination finale est probablement les Houthis au Yémen,” affirma McConnaughey à la NBC et au Telegraph.

Quand le présent auteur demanda à McConnaughey par e-mail sur quelles bases les États-Unis “estimaient” que ces armes étaient destinées au Yémen, en dépit des preuves contraires, McConnaughey répondit : “Nous n’allons pas discuter des renseignements et des autres informations qui nous ont amenés à cette affirmation.”

Une troisième cargaison

Le 20 mars, une frégate française intercepta un troisième boutre au large de l’île de Socotra, dans le nord de l’Océan Indien, et découvrit plusieurs centaines de fusils d’assaut AK-47, des mitrailleuses et des armes anti-chars. Le communiqué officiel de la capture de la part du commandement Maritime Combiné annonçait formellement : “Le boutre a été repéré faisant route vers la Somalie.”

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Et parce que les armes étaient “supposées  destinées à la Somalie,” expliquait-il, “elles ont été saisies conformément au mandat d’embargo sur les armes en accord avec la résolution “UNSCR 224 (2015)”. Cette résolution du Conseil de Sécurité donne mandat pour un embargo à destination de l’Erythrée.

L’Australie et d’autres États participant aux Forces Maritimes Combinées mirent en doute la ligne de propagande de États-Unis. Mais là encore, les militaires américains se servirent des médias d’information pour renforcer leur affirmation que l’Iran envoyait clandestinement des armes aux Houthis. Le capitaine de frégate Kevin Stephens de la Cinquième flotte, annonça à CNN que, selon des informations américaines, “le Yémen était la destination probable” de ces armes.

Une quatrième interception – la troisième en trois semaines – fut faite le 28 mars par un bâtiment de l’US Navy qui ne faisait pas partie de la Force Maritime Combinée mais était directement sous les ordres du commandement central des forces navales des États-Unis. Ceci permit au commandement central de publier sa propre version de l’histoire le 4 avril.

Dans son premier paragraphe, le rapport affirmait que les États-Unis “estimaient” que la cargaison d’armes illicites trouvée à bord du boutre “provenait d’Iran et était destinée aux insurgés Houthis au Yémen.

Une ruse précédemment utilisée

L’administration Obama avait déjà cherché à promouvoir l’accusation selon laquelle l’Iran envoyait secrètement des armes aux Houthis par mer plus de deux ans auparavant. En janvier 2013, le gouvernement du Yémen appuyé par les États-Unis et l’Arabie saoudite avait revendiqué l’arraisonnement d’un bâtiment chargé d’une importante cargaison d’armes en provenance d’Iran et destinée aux Houthis du Yémen.

Une scène de PBS Frontline : le Yémen assiégé

Une scène de PBS Frontline : le Yémen assiégé

L’administration Obama soutint cette accusation dans des déclarations aux journalistes. Après le début de la guerre aérienne saoudienne contre le Yémen en 2015, les États-Unis réclamèrent à un groupe d’experts un rapport sur les sanctions contre l’Iran qui donnerait de la crédibilité à leur accusation.

Mais il s’avéra rapidement que la revendication de 2013 était un stratagème. Un groupe de surveillance du Conseil de Sécurité sur la Somalie et l’Erythrée révéla, dans un rapport de juin 2013, que les membres de l’équipage avaient dit aux diplomates qui les interrogeaient que le chargement de carburant diesel était destiné à la Somalie et non au Yémen. Et comme les armes étaient dissimulées sous les réservoirs de fuel, les armes n’étaient accessibles qu’après leur vidange, c’est-à-dire après l’amarrage du navire en Somalie.

Le groupe de surveillance apprit des autorités de la région de Puntland, en Somalie, où la plupart des armes de contrebande entraient dans le pays, qu’il s’agissait d’une méthode de contrebande d’armes largement utilisée dans le pays.

De plus, le groupe de suivi a déterminé que la vaste gamme d’armes à bord du navire, intercepté en janvier 2013, ainsi que leur origine, indiquaient que les cachettes d’armes avaient été posées par des marchands d’armes. Les autorités du Puntland ont fourni des données au groupe de surveillance indiquant que la plupart des expéditions d’armes vers le Puntland au cours des mois précédant janvier 2013 provenaient de marchands d’armes étroitement liés politiquement au Yémen.

Certains des bateaux de pêche qui furent interceptés avec des armes illicites à bord en 2015-16 avaient des propriétaires iraniens. Mais le rapport du groupe de suivi révèle que la vraie cause de leur présence est le rôle important des navires iraniens dans la pêche illégale dans les eaux somaliennes. La grande majorité des centaines de navires impliqués dans ces réseaux de pêche illégaux était soit iranienne, soit yéménite. Au moins 300 de ces bateaux appartenaient à des yéménites alors que 180 d’entre eux appartenaient à des iraniens.

Le groupe de surveillance a indiqué qu’il enquêtait sur des rapports non confirmés selon lesquels certains de ces bateaux de pêche illégaux étaient également utilisés pour la contrebande d’armes et qu’il avait établi « d’autres liens entre les réseaux de pêche illégaux et les réseaux impliqués dans le commerce des armes et liés à al-Shabaab au nord-est de la Somalie. »

Mais l’administration Obama n’a montré aucun intérêt pour les preuves considérables recueillies par le groupe de suivi et qui donnent une explication plus crédible pour la présence des armes trouvées sur ces quatre boutres de pêche.

Une telle explication n’est pas politiquement utile, alors que les accusations de contrebande iranienne vers les Houthis confortent de multiples intérêts politiques et bureaucratiques, justifiant la sanglante campagne aérienne saoudienne soutenue par les États-Unis contre le Yémen, et les mises en garde incessantes de Washington à propos de « l’agression iranienne. »

Gareth Porter est un journaliste d’investigation indépendant et lauréat du prix du journalisme Gellhorn en 2012.

Source : Consortium News, le 31/10/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la sourc