vendredi 12 août 2016

Tic… Tac… Tic… Tac…, par Noam Chomsky

Tic… Tac… Tic… Tac…, par Noam Chomsky

Source : TomDispatch.com, le 12/06/2016

Posté par Noam Chomsky, le 12 juin 2016

Cela faisait trois mois qu’il n’avait pas mis les pieds à son bureau lorsqu’il se rendit à Prague, capitale de la République Tchèque, et fit une allocution sur le dilemme nucléaire mondial. Ses déclarations semblaient venir de militants antinucléaires, pas du président des États-Unis. En appelant à utiliser de nouvelles formes d’énergie, Barack Obama a parlé avec une rare éloquence des dangers d’une planète où les armes nucléaires se sont répandues à tel point que leur utilisation va s’avérer « inévitable ». Il a plaidé pour un « monde sans armes nucléaires » et a même affirmé : « En tant que puissance nucléaire, en tant que seule puissance nucléaire à avoir utilisé l’arme nucléaire, les États-Unis ont la responsabilité morale d’agir. » Il a même promis de prendre « des décisions concrètes » pour commencer à construire un tel monde sans de telles armes.

Sept ans plus tard, il est temps de faire le bilan de notre soi-disant premier président abolitionniste. L’arsenal nucléaire américain – 4 571 ogives (quoique bien moins que les 19 000 de 1991 lors de l’implosion du l’Union Soviétique) – reste assez puissant pour détruire plusieurs planètes de la taille de la Terre. Selon la Fédération des Scientifiques Américains, les derniers chiffres du Pentagone sur cet arsenal indiquent que « l’administration Obama a réduit les réserves moins que n’importe quel autre depuis la fin de la guerre froide, et que le nombre d’ogives démantelées en 2015 était le plus faible depuis l’arrivée au pouvoir du président Obama. » Pour mettre cela en perspective, Obama a fait significativement moins que George W. Bush en matière de réduction de l’arsenal.

Dans le même temps, notre président abolitionniste s’occupe actuellement de la modernisation du même arsenal, un projet en cours depuis trois décennies, dont le coût est estimé à au moins 1000 milliard de dollars – sans compter, bien sûr, les habituels surcoûts impromptus. Dans l’opération, de nouveaux systèmes d’armement seront produits, la première bombe atomique dite « intelligente » (c’est à dire plus précise et plus destructrice), et Dieu sait quoi d’autre.

Un seul succès antinucléaire peut lui être attribué, son accord avec l’Iran s’assurant que ce pays ne produise pas une telle bombe. Un bilan aussi dérisoire venant d’un président qui semblait sur la voie de l’abolitionnisme nous éclaire sur la réalité du dilemme nucléaire et l’emprise que la sécurité nationale a sur sa pensée (et probablement sur celle de n’importe quel futur président).

Il est effrayant que, sur notre planète, l’humanité continue d’encourager deux forces apocalyptiques, dont chacune – l’une immédiate (menace nucléaire) et l’autre sur la durée (réchauffement climatique) – pourrait mutiler voire détruire l’humanité telle que nous la connaissons. Cela devrait tous nous faire réfléchir. C’est ce dont nous parle Noam Chomsky dans cet essai extrait de son remarquable nouveau livre Who Rules the World? (« Qui dirige le monde ? »). Tom

L’horloge de la fin du monde (Doomsday Clock)

Armes nucléaires, changement climatique, et les perspectives de survie

Par Noam Chomsky

[Cet essai est extrait du dernier livre de Noam Chomsky, Who Rules the World? (Metropolitan Books)]

En janvier 2015, le bulletin des scientifiques atomistes a avancé sa célèbre horloge de la fin du monde à minuit moins trois minutes, un niveau de menace qui n’avait pas été atteint depuis 30 ans. Le communiqué du bulletin explique le choix d’avancer l’horloge par deux menaces majeures pour notre survie : les armes nucléaires et le changement climatique non contrôlé. L’appel accuse les dirigeants mondiaux, qui « ont échoué à agir à la vitesse requise pour protéger les citoyens d’une catastrophe potentielle, » mettant en danger chaque personne sur Terre en échouant à accomplir leur plus important devoir : assurer et préserver la santé et la vitalité de la civilisation humaine.

Depuis lors, il y a de bonnes raisons de penser que nous sommes encore plus proches de la fin du monde.

Fin 2015, les dirigeants mondiaux se sont réunis à Paris pour résoudre le grave problème du « changement climatique incontrôlé. » Pas un jour ne se passe sans nouvelles preuves de la gravité de la crise. Pour prendre un exemple presque au hasard, peu de temps avant l’ouverture de la conférence de Paris, le Jet Propulsion Laboratory de la NASA a publié une étude surprenante et alarmante de deux scientifiques qui ont étudié la glace de l’Arctique. L’étude a montré que l’énorme glacier du Groenland, Zachariae Isstrom, « est passé d’une position glaciaire stable en 2012 à une phase de recul accéléré, » par un développement inattendu et de mauvais augure. Le glacier « contient suffisamment d’eau pour élever le niveau global de la mer de plus de 18 pouces (46 centimètres) s’il venait à fondre complètement. Il a maintenant entamé un régime de fonte rapide, perdant 5 milliards de tonnes de masse chaque année. Toute cette glace se désagrège dans l’océan Atlantique Nord. »

Cependant il y a peu d’espoir que les dirigeants du monde à Paris « agissent avec la vitesse ou à l’échelle requise pour protéger les citoyens de la catastrophe potentielle. » Et même si, par miracle, ils l’avaient fait, cela aurait été d’une portée limitée, pour des raisons qui seraient profondément troublantes.

Lorsque l’accord a été approuvé à Paris, le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius, qui a accueilli les débats, a annoncé qu’il était « juridiquement contraignant ». Cela peut nous permettre d’espérer, mais de nombreux obstacles doivent retenir toute notre attention.

Si l’on considère l’ensemble de la couverture médiatique de la conférence de Paris, peut-être les commentaires les plus importants sont ceux-ci, enfouis à la fin d’une longue analyse du New York Times : « Traditionnellement, les négociateurs se sont efforcés de rédiger un traité juridiquement contraignant qui requière des gouvernements des pays participants à la conférence que la ratification ait une valeur. Dans le cas présent, il n’y a aucun moyen de l’obtenir, à cause des États-Unis. Un tel traité serait mort-né en arrivant à Capitol Hill sans les deux tiers des voix de majorité requis au Sénat contrôlé par les Républicains. Ainsi, les objectifs volontaires prennent la place des objectifs contraignants et obligatoires. » Et les plans volontaires sont une garantie d’échec.

« A cause des États-Unis. » Plus précisément, à cause du Parti républicain, qui maintenant est en train de devenir un réel danger pour une survie humaine décente.

Les conclusions sont soulignées dans un autre article du Times sur l’accord de Paris. A la fin d’un long texte louant la réalisation, l’article note que le système créé à la conférence « dépend en grande partie des points de vue des futurs leaders mondiaux qui appliqueront ces politiques. Aux États-Unis, chaque candidat républicain à la présidence de 2016 a publiquement remis en question ou refusé d’admettre le changement climatique, et s’est opposé aux politiques de M. Obama à ce sujet. Au Sénat, Mitch McConnell, leader républicain, qui a mené la charge contre le programme de M. Obama concernant le changement climatique, a déclaré : “Avant que ses partenaires internationaux ne sabrent le champagne, ils feraient mieux de se rappeler que c’est un objectif inatteignable, basé sur un plan énergétique probablement illégal, que la moitié des États l’ont attaqué en justice pour l’arrêter, et dont le Congrès a déjà voté le rejet.” »

Les deux partis se sont déplacés vers la droite pendant la période néolibérale de la génération précédente. Les démocrates mainstream sont maintenant à peu près ce que l’on appelait « les républicains modérés ». Pendant ce temps, le Parti républicain a largement dérivé hors du spectre, devenant ce que le respecté analyste politique conservateur Thomas Mann et Norman Ornstein appellent une « insurrection radicale » qui a pratiquement abandonné la politique parlementaire normale. Avec la dérive droitière, le dévouement du Parti républicain à la richesse et aux privilèges est devenu si extrême que ses politiques réelles pourraient ne pas attirer les électeurs, il a donc dû chercher une nouvelle base populaire, mobilisée pour d’autres motifs : les chrétiens évangéliques qui attendent la seconde venue, nativistes qui craignent qu’« ils » mènent notre pays loin de nous, racistes impénitents, les gens avec de vrais griefs qui confondent gravement leurs causes, et d’autres comme eux qui sont des proies faciles pour les démagogues et peuvent facilement se transformer en insurrection radicale.

Au cours des dernières années, l’establishment républicain a réussi à ignorer les voix de la base qu’il avait mobilisée. Mais plus maintenant. À la fin 2015, l’establishment exprimait la consternation et un désespoir considérable pour son incapacité à le faire, alors que la base républicaine et ses choix sont hors de contrôle.

Les élus républicains et prétendants à la prochaine élection présidentielle ont exprimé un mépris clair pour les délibérations de Paris, refusant même de participer à la procédure. Les trois candidats qui menaient dans les sondages du moment – Donald Trump, Ted Cruz et Ben Carson – ont adopté la position de la base largement évangélique : les humains n’ont pas d’impact sur le réchauffement climatique, si tant est que le réchauffement existe.

Les autres candidats rejettent l’action du gouvernement face à la question. Immédiatement après le discours d’Obama à Paris, promettant que les États-Unis seraient à l’avant-garde de la recherche d’une action mondiale, un vote du Congrès dominé par les Républicains a sabordé les dernières règles de l’Agence de Protection de l’Environnement destinées à réduire les émissions de carbone. Comme la presse l’a rapporté, ce fut « un message provocant adressé à plus de 100 dirigeants du monde, soulignant que le président américain n’a pas le plein soutien de son gouvernement sur la politique climatique » – un euphémisme, en quelque sorte. Pendant ce temps, Lamar Smith, chef républicain de la commission de la Chambre sur la science, l’espace et la technologie, a renforcé son djihad contre les scientifiques du gouvernement qui osent dénoncer les faits.

Le message est clair. Les citoyens américains sont confrontés à une énorme responsabilité chez eux.

Sur ce même sujet, le New York Times souligne que « les deux tiers des Américains sont favorables à ce que les États-Unis adoptent un accord international contraignant pour freiner la croissance des émissions de gaz à effet de serre. » Et trois Américains sur cinq considèrent le climat comme plus important que l’économie. Mais ce n’est pas le problème. L’opinion publique est ignorée. Ce fait, une fois de plus, envoie un message fort aux Américains. Il leur incombe de corriger les dysfonctions du système politique, dans lequel l’opinion populaire est une donnée marginale. La disparité entre l’opinion publique et la politique, dans ce cas, a des conséquences importantes pour le sort du monde.

Nous ne devons pas, bien sûr, nous lamenter sur un « âge d’or » révolu. Néanmoins, en examinant simplement l’évolution actuelle, on y voit des changements importants. L’affaiblissement du fonctionnement de la démocratie est l’une des conséquences de l’agression néolibérale sur la population mondiale de la dernière génération. Et cela ne se produit pas seulement aux États-Unis ; en Europe l’impact est peut-être pire.

Le cygne noir que nous ne verrons jamais

Passons maintenant à l’autre (et traditionnelle) préoccupation des scientifiques atomiques qui ajustent l’horloge de la fin du monde : les armes nucléaires. La menace actuelle de la guerre nucléaire justifie amplement leur décision de janvier 2015 d’avancer l’horloge de deux minutes vers minuit. Ce qui est arrivé depuis révèle encore plus clairement la menace croissante, une question qui suscite une préoccupation insuffisante, à mon avis.

La dernière fois que l’horloge de la fin du monde a atteint trois minutes avant minuit c’était en 1983, au moment des exercices Able Archer de l’administration Reagan ; ces exercices d’attaques simulées sur l’Union Soviétique ont servi à tester leurs systèmes de défense. Des archives russes publiées récemment révèlent que les Russes étaient profondément préoccupés par les opérations et se préparaient à répliquer, ce qui aurait signifié, tout simplement : La Fin.

Nous en avons appris plus sur ces exercices irréfléchis et inconscients qui ont conduit le monde à deux doigts de la catastrophe, de la part de militaires américains et de l’analyste américain du renseignement Melvin Goodman, qui était chef de la division de la CIA et analyste principal au Bureau des affaires soviétiques de l’époque. « En plus de l’exercice de mobilisation Able Archer qui a alarmé le Kremlin, écrit Goodman, l’administration Reagan a autorisé des exercices militaires inhabituellement agressifs près de la frontière soviétique qui, dans certains cas, ont violé la souveraineté territoriale soviétique. Les mesures risquées du Pentagone comprenaient l’envoi de bombardiers stratégiques américains sur le pôle Nord pour tester les radars soviétiques, et des exercices navals de temps de guerre où les navires américains ont été plus proches de l’URSS que jamais. Ainsi que des opérations secrètes de simulation d’attaques navales surprises sur des cibles soviétiques. »

Nous savons maintenant que le monde a été sauvé de la destruction nucléaire probable dans ces jours effrayants par la décision d’un officier russe, Stanislav Petrov, de ne pas transmettre aux autorités supérieures le rapport des systèmes de détection automatisés prévenant que l’URSS subissait une attaque de missiles. Par conséquent, Petrov prend sa place aux côtés du commandant de sous-marin russe Vasili Arkhipov, qui, à un moment dangereux de la crise des missiles cubains de 1962, a refusé d’autoriser le lancement de torpilles nucléaires lorsque des sous-marins ont été attaqués par les destroyers américains qui maintenaient le blocus maritime.

D’autres exemples révélés récemment viennent enrichir le dossier déjà effrayant. L’expert de la sécurité nucléaire Bruce Blair déclare que « le moment où les Etats-Unis ont été le plus proche de voir le Président décider par inadvertance d'un lancement stratégique a eu lieu en 1979, quand le système d’alerte précoce NORAD (North American Aerospace Defense Command) a détecté une attaque soviétique de grande ampleur. Le conseiller de sécurité nationale Zbigniew Brzezinski a été appelé deux fois dans la nuit pour lui annoncer que les États-Unis étaient attaqués. Il a aussitôt décroché le téléphone pour convaincre le président Carter qu’une réponse à grande échelle était nécessaire et devait être immédiate, quand un troisième appel l’a informé que c’était une fausse alerte. »

Cet exemple nouvellement révélé évoque un incident critique de 1995, lorsque la trajectoire d’une fusée américano-norvégienne transportant du matériel scientifique ressemblait à la trajectoire d’un missile nucléaire. Ce qui a provoqué l’inquiétude russe qui a atteint rapidement le président Boris Eltsine, qui est en charge de décider de lancer une frappe nucléaire.

Blair ajoute d’autres exemples tirés de sa propre expérience. Dans un cas, pendant la guerre du Moyen-Orient en 1967, « un équipage d’avion porteur de charge nucléaire a reçu un ordre d’attaque réelle au lieu d’un exercice de formation et d’entrainement nucléaire. » Quelques années plus tard, au début des années 1970, le Strategic Air Command de Omaha a « réémis un ordre d’exercice de lancement comme un ordre de lancement réel. » Dans les deux cas, les contrôles de code avaient échoué ; une intervention humaine a empêché le lancement. « Vous avez là un exemple de la dérive, » ajoute Blair. « Il n’était tout simplement pas rare que ce genre de SNAFU se produise. » [SNAFU : « Situation Normal: All Fucked Up », acronyme ironique indiquant que la situation est mauvaise, mais que c’est la situation normale, NdT]

Blair a fait ces commentaires en réaction au rapport du pilote John Bordne qui a été récemment blanchi par l’US Air Force. Bordne servait sur la base militaire américaine à Okinawa en octobre 1962, au moment de la crise des missiles de Cuba et au moment de graves tensions en Asie. Le système d’alerte nucléaire des États-Unis avait été augmenté à DEFCON 2, un niveau inférieur à DEFCON 1, niveau auquel des missiles nucléaires peuvent être lancés immédiatement. Au sommet de la crise, le 28 octobre, un équipage de missiles a reçu l’autorisation de lancer ses missiles nucléaires par erreur. Ils ont décidé de ne pas le faire, évitant probablement la guerre nucléaire. Ils rejoignent ainsi Petrov et Arkhipov dans le panthéon des hommes qui ont décidé de désobéir au protocole et ainsi sauvé le monde.

Comme Blair l’a observé, ces incidents ne sont pas rares. L’étude récente d’un expert a révélé des dizaines de fausses alertes chaque année au cours de la période examinée, de 1977 à 1983 ; l’étude a relevé un nombre de cas variant de 43 à 255 par an. L’auteur de l’étude, Seth Baum, résume avec les mots appropriés : « La guerre nucléaire est le cygne noir que personne ne voit jamais, sauf en ce bref instant où il nous tue. Nous retardons la suppression de cette menace à nos risques et périls. Il est grand temps de le faire, tant que nous sommes encore en vie. »

Ces études, comme celles reprises dans le livre d’Eric Schlosser, Command and Control, se bornent principalement aux systèmes américains. Les systèmes russes en revanche sont bien plus sources d’erreurs. Sans oublier les autres systèmes, notamment pakistanais.

« Une guerre n’est plus inimaginable »

Parfois, la menace n’est pas un accident, mais de l’aventurisme, comme dans le cas d’Able Archer. Le cas le plus extrême est celui des Missiles Cubains de 1962, quand la menace d’un désastre était bien trop réelle. La façon dont cela a été géré en est choquante ; de même que la manière dont cela a été interprété par la suite.

Avec ce triste record en tête, il est utile d’observer les débats stratégiques et leur préparation. Un cas qui fait froid dans le dos est celui de l’étude du STRATCOM (United States Strategic Command) “Eléments essentiels de la dissuasion post-Guerre Froide” (« Essentials of Post-Cold War Deterrence »), sous Clinton en 1995. L’étude appelle à conserver le droit de la « première frappe » [en stratégie militaire, une première frappe désigne une attaque surprise préventive avec un grand nombre d’armes, NdT], même contre les pays ne possédant pas l’arme nucléaire. L’étude explique que les armes nucléaires sont constamment utilisées, dans le sens où elles « assombrissent chaque crise ou conflit. » Elle incite également à renvoyer l’image d’un pays au caractère vindicatif et irrationnel, afin d’intimider le monde.

La doctrine actuelle est analysée dans l’éditorial du journal International Security, un des journaux de référence dans le monde de la doctrine stratégique. Les auteurs expliquent que les États-Unis sont engagés dans une primauté stratégique – c’est-à-dire éviter les représailles. C’est la logique de la « nouvelle triade » d’Obama (renforcer les sous-marins et les missiles au sol ainsi que les forces de bombardement), en plus de missiles de défense pour contrer des représailles. Le problème levé par les auteurs est que la demande américaine pour une primauté stratégique pourrait mener la Chine à réagir en abandonnant sa politique consistant à ne pas lancer de première frappe et en étendant les limites de sa dissuasion. Les auteurs pensent que cela n’arrivera pas, mais les perspectives restent incertaines. Clairement, cette doctrine augmente les dangers dans une région conflictuelle et à risque.

C’est également vrai pour l’OTAN et son expansion vers l’est en violation avec les promesses verbales faites à Mikhaïl Gorbatchev alors que l’URSS s’écroulait et qu’il donna son accord pour permettre à l’Allemagne, une fois unifiée, d’intégrer l’OTAN – concession assez remarquable quand on repense à l’histoire du XXe siècle. L’expansion vers l’Allemagne de l’Est s’est faite dans un premier temps. Dans les années qui ont suivi, l’OTAN s’est étendue jusqu’aux frontières russes ; il y a maintenant des raisons de craindre que cela puisse aller jusqu’à une inclusion de l’Ukraine, cœur géostratégique de la Russie. On imagine très bien comment les États-Unis réagiraient si le pacte de Varsovie existait encore, si une grande partie de l’Amérique latine l’avait rejoint, et si maintenant, le Mexique et le Canada étaient candidats également.

Mis à part cela, la Russie comprend comme la Chine (et les stratèges américains, d’ailleurs) que les systèmes américains de défense antimissile près des frontières de la Russie sont, en effet, des armes de première frappe, visant à établir la primauté stratégique – l’immunité contre les représailles. Peut-être que leur mission est tout à fait impossible, comme certains spécialistes le soutiennent. Mais on ne peut être sûr de rien. Et les réactions militaires de la Russie sont interprétées naturellement par l’OTAN comme une menace pour l’Occident.

Un éminent chercheur britannique spécialiste de l’Ukraine présente ce qu’il appelle un « paradoxe géographique fatidique » : que l’OTAN « n’existe que pour gérer les risques créés par son existence. »

Les menaces sont maintenant bien réelles. Heureusement, l’abattage d’un avion russe par un F-16 turc en novembre 2015 n’a pas mené à un incident international, mais il aurait pu, particulièrement au vu des circonstances. L’avion était en mission de bombardement en Syrie. Il est passé pendant à peine 17 secondes au-dessus d’une frange du territoire turc qui forme une saillie dans la Syrie, et se dirigeait de manière évidente vers la Syrie, où il s’est abîmé. L’abattre apparaît comme ayant été un acte inutilement imprudent et provocateur, et un acte suivi de conséquences.

En réaction, la Russie a annoncé que ses bombardiers seraient dorénavant accompagnés par des avions de chasse et qu’elle déploierait des systèmes sophistiqués de missiles anti-aériens en Syrie. La Russie a également ordonné à son croiseur lance-missiles Moskva, avec son système de défense aérienne longue portée, de se rapprocher de la côte afin qu’il puisse être « prêt à détruire n’importe quelle cible aérienne portant un potentiel danger contre sa flotte aérienne, » a annoncé le ministre Sergei Shoigu. Tout cela jette les bases de confrontations qui pourraient être létales.

Les tensions sont également constantes aux frontières entre la Russie et l’OTAN, incluant les manœuvres militaires des deux côtés. Peu après que l’horloge de la fin du monde ait été, de manière inquiétante, rapprochée de minuit, la presse nationale déclara que « des véhicules de combat militaire américains ont paradé mercredi à travers une ville estonienne qui jouxte la Russie, un acte symbolique qui souligne les enjeux pour les deux côtés au milieu des pires tensions entre l’Occident et la Russie depuis la guerre froide. » Peu avant, un avion de guerre russe est passé à quelques secondes d’une collision avec un avion de ligne civil danois. Les deux côtés pratiquent une mobilisation rapide et un redéploiement des forces vers la frontière Russie-OTAN, et « tous deux pensent qu’une guerre n’est plus impensable. »

Perspectives de survie

S’il en est ainsi, les deux côtés sont au-delà de l’imbécillité, car une guerre pourrait bien tout détruire. Il est reconnu depuis des dizaines d’années qu’une première frappe d’une puissance majeure pourrait détruire l’attaquant, même sans représailles, simplement des effets d’un hiver nucléaire.

Mais c’est le monde d’aujourd’hui. Et pas seulement celui d’aujourd’hui – mais celui dans lequel nous vivons depuis 70 ans. Le raisonnement de toutes les parties est incroyable. Comme nous l’avons vu, la sécurité pour les populations n’est, typiquement, pas le premier souci des politiciens. Cela est vrai depuis les premiers jours de l’âge nucléaire, quand dans les centres de formation politique il n’y avait aucun effort – apparemment même aucune pensée exprimée – pour éliminer la sérieuse menace potentielle pour les États-Unis, ce qui aurait pu être possible. Et ainsi le même problème continue de persister, comme le montrent les exemples que nous venons de citer.

C’est le monde dans lequel nous avons vécu et vivons encore aujourd’hui. Les armes nucléaires posent un danger constant de destruction instantanée, mais au moins nous savons comment réduire la menace, et même comment l’éliminer ; une obligation qui engageait les puissances nucléaires qui ont signé le traité de non-prolifération, et dont ils n’ont pas tenu compte. La menace du réchauffement climatique n’est pas immédiate, bien qu’elle soit pressante à long terme et pourrait empirer soudainement. Notre capacité à la gérer reste à préciser, mais il n’y a aucun doute que plus le délai sera long, plus extrême sera le désastre.

Les perspectives d’une survie décente à long terme ne sont pas élevées à moins qu’il n’y ait un changement significatif dans la trajectoire. Une grande partie de la responsabilité est entre nos mains – les opportunités également.

Noam Chomsky est professeur émérite dans le département de linguistique et de philosophie au Massachussetts Institute of Technology (MIT). Dans son œuvre de réinformation [Allusion au site TomDispatch.com, qui se définit comme antidote aux médias mainstream, NdT], on trouve parmi ses récents livres Hegemony or Survival (« Hégémonie ou Survie ») et Failed States (« Des États ratés »). Cet essai est tiré de son nouveau livre, Who Rules the World? (« Qui dirige le monde ? », Metropolitan Books, the American Empire Project). Son site est www.chomsky.info.

Copyright 2016 Valeria Galvao Wasserman-Chomsky

Source : TomDispatch.com, le 12/06/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Doomsdays

SFR : Philippe Martinez dénonce la « stratégie d'entreprise » conduisant à 5000 suppressions d’emplois…

SFR : Philippe Martinez dénonce la « stratégie d'entreprise » conduisant à 5000 suppressions d'emplois…

Lors d'un déplacement sur le site pétrochimique de Lavéra à Martigues (Bouches-du-Rhône), samedi,
Philippe Martinez a prédit une mobilisation « énorme » contre le projet de loi travail. Photo : AFP

Le secrétaire général de la CGT a souligné jeudi matin sur France Inter que ce sont « toujours les salariés qui paient les dégâts » d'une conduite hasardeuse. Les syndicats CGT et CFE-CGC ont appelé les personnels du groupe de  téléphonie à « une journée nationale d’action » le 6 septembre.

L’annonce en plein été, de la suppression de 5000 postes, soit un tiers des effectifs du groupe de téléphonie, fait toujours des vagues. En dépit de la précision qu’il s’agirait de départs « volontaires » et de  l’avis favorable des syndicats CFDT et Unsa sur le plan du PDG Patrick Drahi.
Depuis la fin de l’année dernière, plus de 4000 salariés de SFR ont déménagé dans le Campus » construit à Saint-Denis, au nord de Paris, en face du Stade de France. SFR annonçait alors son ambition de regrouper sur un même site ses équipes  franciliennes et de direction. Mais cette vitrine  de 134 000 m2 de bureaux, pouvant accueillir jusqu'à 8500 personnes n’a pas brillé longtemps.

Jeudi matin, dans le 6-9 de France Inter, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT  n’a pas manqué de souligner qu’il « y a des stratégies d'entreprise qui envoient l'entreprise dans le mur, et c'est toujours les salariés qui paient les dégâts d'une mauvaise stratégie ». Ajoutant : « on nous avait dit que la concurrence (allait) favoriser les abonnés, (...) les salariés et le développement de l'emploi, et on voit les conséquences », Philippe Martinez  a pointé qu’au bout « ce sont les salariés qui trinquent ». D’autant plus que pour lui « perdre son emploi, c'est toujours un licenciement (...) les plans de départs (...) on sait très bien comment ça se passe: on fait des propositions de mutation à des salariés qui n'ont rien à voir avec leur qualification, soit on refuse et on est licencié; soit on accepte avec un changement de vie parfois très difficile ». Et au final cela se traduira par  « de nouvelles suppressions d'emplois dans un pays qui est déjà fortement marqué par le chômage ».

CGT et CFE-CGC s’interrogent sur les orientations stratégiques

De leur coté, les organisations syndicales CGT et CFE-CGC de l’entreprise  ont appelé mercredi « l'ensemble du personnel de toutes les entreprises du groupe SFR Numericable (à)  une journée nationale d'action unitaire et de grève » mardi le 6 septembre. Les deux syndicats expliquent avoir lancé cet appel « pour la défense de l'emploi, l'amélioration des conditions de travail et la qualité du service rendu à la population ».  Ils  développent l’idée  que « le projet de suppressions d'emplois, annoncé par la direction du groupe  s'inscrit dans une stratégie globale qui consiste à privilégier les marchés financiers au détriment de l'emploi stable et qualifié, des conditions de travail des salariés, du service rendu, du développement industriel et de l'investissement dans le réseau et la fibre optique ». Affirmant ensuite avoir été « écartés des dernières négociations », CGT et CFE-CGC dénoncent « le fait qu'à aucun moment les orientations stratégiques, à plus ou moins long terme, n'aient été abordées au sein du Groupe SFR/Numericable ».

 

 

Source : l'Humanité.fr

Informations complémentaires :

 

Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce vendredi 12 août 2016

Revue de presse du jour comprenant l'actualité nationale et internationale de ce vendredi 12 août 2016

Bonjour, as usual la Revue de presse du jour, pour le reste réjouissez-vous, car nous sommes... Vendredi !

Amicalement,

f.

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20 Minutes par jour :


Sécurité :

12.08.2016

Des chercheurs découvrent une faille pour déverrouiller des millions de véhicules Volkswagen (Le Monde.Fr)

Le gouvernement veut s'attaquer aux messageries cryptées (Les Echos.fr)

10.08.2016

Androïd : une faille de sécurité menace 900 millions d'appareils (Le Parisien.fr)


Blackbox :


Twilligth Zone :

09.08.2016

Docu. La France des Mystères : Les lieux maudits (RMC)


Cinéma :

07.08.2016

Damien - Saison 1, épisode 1/10 : The Beast Rises (VOSTFR)


 

Le complément de la Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l'actualité française et internationale vues par notre Contributeur anonyme.

 


 

ITALIE : ... Unicredit injecte 1 milliard pour Bank Austria et se récapitalise

http://www.zonebourse.com/UNICREDIT-SPA-9691785/actualite/UniCredit-injecte-un-milliard-d-euros-dans-Bank-Austria-22865180/

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211180855308-unicredit-se-prepare-a-une-recapitalisation-2018699.php

FRANCE : ... Teach for France privatise l'école publique

http://www.humanite.fr/teach-france-un-danger-pour-lecole-publique-613350

http://www.humanite.fr/la-formation-des-enseignants-confiee-en-douce-au-prive-613355

 

VIDEO DU JOUR

La France est le 3e exportateur mondial d'armes

http://www.dailymotion.com/video/x4o49x4_la-france-est-le-troisieme-exportateur-mondial-d-armes_news

Pokémon go dans les cimetières

http://www.dailymotion.com/video/x4nmq5f_l-ossuaire-de-douaumont-envahi-par-des-dresseurs-de-pokemon_news

L'abandon d'animaux en hausse en Gironde

http://www.dailymotion.com/video/x4npob4_l-abandon-d-animaux-en-hausse-en-gironde_news

 

A chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de commencer à réfléchir. Mark Twain

 

SIGNE DES TEMPS :

BANK : ... succès des obligations catastrophes (à quand des paris sur l'apocalypse ?)

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211193283563-les-obligations-catastrophe-attirent-de-plus-en-plus-les-investisseurs-et-les-reassureurs-2019758.php

 


 

FAIT DU JOUR : ... 187.000€ d'amende pour un restaurant fermé le 14 juillet

http://www.leparisien.fr/politique/l-opinion-publique-s-est-radicalisee-10-08-2016-6028213.php#

http://www.lesechos.fr/politique-societe/regions/0211196203786-une-douzaine-de-commercants-vont-devoir-payer-des-amendes-pour-avoir-ferme-le-14-juillet-2019913.php

PROPAGANDE DU JOUR : ... l'or ne sert à rien selon Harvard ... pourtant la demande explose

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211193849858-lor-une-pietre-protection-quand-leconomie-va-mal-selon-deux-chercheurs-de-harvard-2019816.php

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/la-demande-mondiale-d-or-au-plus-haut-en-trois-ans-au-premier-semestre-11-08-2016-6032055.php

 


 

1. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL FINANCIER

FRANCE : ... bourse de 4 mois pour aider à trouver le 1er emploi (tellement c'est la reprise) ... faillait-il raboter les APL ?

http://www.metronews.fr/conso/jeune-diplome-vous-etiez-boursier-l-arpe-vous-donne-peut-etre-droit-a-4-mois-de-bourse-en-plus/mphi!9W59NzbL281EQ/

http://www.latribune.fr/economie/france/fallait-il-raboter-les-apl-591918.html

UE : ... un euro flexible ... annuler les dettes ?

https://fr.express.live/2016/08/09/stiglitz-euro-flexible/

http://www.boursorama.com/actualites/une-relance-des-banques-centrales-par-l-annulation-des-dettes-publiques-pourquoi-pas-b125852a6ce0945710ae82f406587dc6

MARCHES-FINANCIERS : ... Londres adopte des contrats à terme sur l'or ... les réassureurs souffrent des catastrophes naturelles ... 2 scénarios pour éviter un crash obligataire ...

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211193581006-la-bourse-des-metaux-de-londres-lance-des-contrats-a-terme-sur-lor-2019808.php

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211193609675-les-reassureurs-affectes-par-les-catastrophes-naturelles-2019747.php

http://www.challenges.fr/finance-et-marche/marches-financiers/20160625.CHA1107/deux-scenarios-pour-eviter-un-krach-obligataire.html#xtor=EPR-1-[ChaActu10h]-20160810

USA : ... l'opinion publique se radicalise

http://www.leparisien.fr/politique/l-opinion-publique-s-est-radicalisee-10-08-2016-6028213.php#

USA : ... les banquiers JP MORGAN en polo (preuve que le métier va disparaître)...

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211193756921-jp-morgan-chase-range-costumes-et-tailleurs-au-placard-pour-adopter-le-polo-2019663.php

 

2. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SOCIETAL

ETAT POLICIER : ... des conteneurs convertis en prison

http://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/0211193716784-des-conteneurs-maritimes-convertis-en-prison-2019660.php

 

 

 

Merci à notre Contributeur anonyme ; )

 


 

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(Si vous venez de découvrir notre petit site voici une vidéo qui vous en expliquera rapidement le mode de fonctionnement)

 Amicalement,

l'Amourfou...

Venezuela : Dans les zoos, la foule se rue sur les animaux pour se nourrir. C’est l’effondrement économique total...

Venezuela : Dans les zoos, la foule se rue sur les animaux pour se nourrir. C'est l'effondrement économique total...

On vous avait déjà relaté la situation catastrophique du Vénézuela, (qui est pourtant un pays riche en pétrole) et force est de constater que personne n'en parle dans les médias télévisés, eh oui, ne faudrait pas effrayer les moutons français... (et puis c'est vachement pratique, comme ça on n'a pas à envoyer d'aide....)

Si vous étiez affamé, seriez-vous prêts à abattre des animaux dans les zoos pour vous nourrir ?

Pour la plupart d’entre nous une telle idée semble complètement farfelue, mais c’est pourtant ce qui se passe réellement au Venezuela actuellement. C’est un pays où les gens font la queue jusqu’à 12 heures par jour en espérant qu’il restera de la nourriture à acheter, et où les émeutes et les pillages sont devenus monnaie courante. Ainsi, même si l’économie américaine semble être dans une situation délicate en ce moment, nous devrions être reconnaissants de ce que nous avons encore, car au moins nous ne vivons pas un effondrement économique total comme peuvent le vivre actuellement les Vénézuéliens.

Les étalons noirs font partie des plus beaux chevaux de la planète, mais les choses vont tellement mal cet été au Venezuela qu’au stade actuel, certaines personnes sont prêtes à tout pour s’alimenter. Ce qui est arrivé au zoo de Caricuao, à Caracas, capitale du Venezuela le dimanche 31 juillet 2016 est si horrible, que je me suis vraiment demandé si j’allais ou pas partager cette information avec vous. Les gens désespérés font des choses désespérées, et lorsqu’ils deviennent affamés, ils arrivent à faire des choses comme celles que je vais vous expliquer ci-dessous

L’aggravation des pénuries alimentaires au Venezuela a eu de tragiques conséquences lors d’un spectacle avec des chevaux le week-end dernier lorsqu’un groupe d’intrus a fait irruption dans le zoo et ont extirpé un étalon noir de sa cage, puis l’ont abattu pour sa viande.

Les procureurs ont expliqué que cette tragédie avait eu lieu aux petites heures matinales du dimanche au zoo de Caricuao, à Caracas, où “plusieurs personnes” cachées par l’obscurité s’étaient infiltrées dans ce parc zoologique public et qu’elles avaient ouvert la cage de l’étalon. Ce cheval, le seul de ce genre dans ce zoo, a ensuite été conduit dans une zone plus isolée et a été dépecé sur place. Seule sa tête ainsi que les côtes ont été laissées, et c’est cette horrible découverte qu’ont fait les gardiens du Zoo lorsque le jour s’est levé.

Malheureusement, cet animal rare n’a même pas été la première victime de ce zoo.

Il y a quelques semaines, les porcs et les moutons avaient déjà été ciblés

De plus, des dizaines d’autres animaux de zoos sont en train de mourir de faim étant donné qu’il n’y a même plus de nourriture disponible à leur donner. Pour être plus clair, on rapporte qu’au moins 50 animaux sont morts par manque de nourriture dans un seul zoo

Au Venezuela, près de 50 animaux sont morts de faim au cours des six derniers mois, au parc Caricuao, le grand zoo de Caracas, la capitale.

Depuis plusieurs mois, le pays traverse une grave crise économique et les pénuries alimentaires sont monnaie courante. Une situation dont pâtit lourdement la population mais également les pensionnaires des zoos.

Marlene Sifontes, la responsable syndicale représentant les employés des parcs zoologiques a déclaré à Reuters que le zoo avait perdu des lapins, tapirs, cochons vietnamiens, oiseaux, porc-épics après qu’ils aient été privés de nourriture pendant deux semaines. D’autres animaux du zoo sont en danger de malnutrition sévère. Les lions et les tigres du zoo de Caracas seraient nourris avec de la mangue et de la citrouille, faute de rations de viande, tandis que l’éléphant est alimenté de fruits tropicaux à la place de son régime alimentaire habituel qu’est le foin. Selon une source, les grands félins seraient nourris par la chair des pur-sang abattus sur une piste à proximité.

Si ce que vous venez de lire vous fait mal au cœur, n’oubliez jamais que ce ne sont pas seulement les animaux qui souffrent. Il y a des millions d’êtres humains là-bas qui sont au bord de la famine pendant que vous lisez cet article.

Plus tôt cette année, le maire de Chacao à Caracas était venu expliquer au monde entier que certains Vénézuéliens en étaient rendus à chasser chiens, chats et pigeons” pour se nourrir…

Ramón Muchacho, le maire de Chacao à Caracas, a déclaré que les rues de la capitale du Venezuela sont remplis de gens qui tuent des animaux pour se nourrir.

Grâce à Twitter, Muchacho a rapporté qu’au Venezuela, il y a une «douloureuse réalité» à savoir que les gens chassent “chats, chiens et pigeons” pour survivre.

La crise au Venezuela s’aggrave tous les jours en partie à cause des pénuries qui atteignent 70% […] six responsables militaires vénézuéliens ont été arrêtés pour avoir volé des chèvres dans le but de satisfaire leur faim, car il n’y avait plus de nourriture à la base militaire de Fort Manaure.

La situation économique au Venezuela ne cesse de se détériorer et ce toutes les semaines.

 

Source(s) : Businessbourse.com via le Blog à lupus

Informations complémentaires :

Les obligations catastrophes attirent de plus en plus les investisseurs ... en euros … et les réassureurs

Les obligations catastrophes attirent de plus en plus les investisseurs ... en euros … et les réassureurs

À quand des paris sur l'Apocalypse ?

Contributeur anonyme


La météo de la Fin du Monde par RINSELI

Les investisseurs spéculent de plus en plus sur le risque de catastrophe naturelle, plus rémunérateur que le marché obligataire classique.

Les Cat Bonds (de l'anglais « catastrophe bonds ») ont trouvé leur place sur le marché obligataire aux côtés de la dette publique et privée, plus classique. Les obligations de type ILS (« insurance linked securities ») représentent un marché de 25 milliards de dollars et permettent aux investisseurs de spéculer sur l'absence de catastrophe naturelle (tremblements de terre, ouragans...) dans des endroits précis. Et aux assureurs de financer ce risque.

Or, depuis le début de l'année, le marché connaît une forte croissance. Selon les chiffres trimestriels publiés par le réassureur Aon Benfield, le premier trimestre 2016 a marqué un record, avec 2,2 milliards de dollars d'obligations catastrophe levés au cours de 10 opérations, soit une hausse de 30 % du volume d'émissions par rapport à la même période en 2015. Au deuxième trimestre, les émissions ont ralenti : 2 fois moins d'opérations, pour 800 millions de dollars de titres émis. Mais, pour la première fois depuis cinq ans, la demande excède l'offre.

Ce sont les ravages de l'ouragan Andrew, qui a violemment frappé le sud-est des Etats-Unis en 1992, qui ont fait émerger l'idée de transférer le risque représenté par les catastrophes naturelles vers les marchés financiers. En titrisant l'assurance de ces désastres, il s'agit de créer des obligations à haut rendement, qui se déclenchent selon des paramètres prédéfinis : localisation, trajectoire, magnitude, profondeur... Si le sinistre survient sous ces conditions, le détenteur de l'obligation perd tout ou partie des intérêts, voire du nominal de l'obligation. Pour les assureurs et réassureurs, il s'agit de partager le risque en faisant payer les investisseurs.

Prime de risque

Pour ces derniers, le marché des obligations catastrophe offre une alternative aux rendements très faibles du marché de la dette publique en Europe et aux Etats-Unis, d'autant plus qu'il ne dépend d'aucune politique économique ou monétaire. En clair, le marché ne souffrirait pas, par exemple, d'une éventuelle accélération de la remontée des taux de la Fed. Mais les institutionnels sont surtout attirés par le rendement. Au dernier trimestre, la prime de risque liée aux Cat Bonds (ou « spread », l'écart de rendement entre le taux exigé par les investisseurs et le taux sans risque) a grimpé à son plus haut niveau depuis quatre ans, autour de 8,4 %.

De plus en plus de pays ont recours aux obligations catastrophe « souveraines » pour réduire les dépenses d'indemnisation en cas de désastre, sous l'égide du programme MultiCat de la Banque mondiale. C'est le cas du Mexique : lorsque l'ouragan Patricia a frappé, en 2015, les investisseurs dans la tranche de 100 millions de dollars ont perdu la moitié de leur investissement. Les pays de l'Asean ont eux aussi collaboré avec la Banque mondiale pour développer un système d'assurance qui fait appel aux marchés sous certaines conditions. Aux Philippines, par exemple, le gouvernement a travaillé sur un projet de loi qui imposerait aux petits propriétaires de s'assurer via l'émission d'obligations catastrophe. Les coûts d'émission jugés prohibitifs retardent cependant la mise en place du projet.

 

C. E., Les Echos

 

Source(s) : Les Echos.fr via la Revue de presse de notre Contributeur anonyme

Informations complémentaires :