jeudi 21 juillet 2016

Le Camion Blanc, par Slobodan Despot

Le Camion Blanc, par Slobodan Despot

Source : Le Grand Soir, Slobodan Despot, 17-07-2016

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A 3 h 52 du matin, le 15 juillet, le président de la République française publiait via son compte Twitter un message prévisible, mais à tout prendre stupéfiant :

« Nous allons intensifier nos frappes en Syrie et en Irak. Nous continuerons de frapper ceux qui nous menacent. » #Nice (15.07.16 03:52)

Que signifie cette prise de position ?

1) Que l'Elysée, quelques heures à peine après l'attentat, sait déjà tout — ou prétend déjà tout savoir — des mobiles, des soutiens et des réseaux de l'homme qui a commis l'attentat de Nice (identifié comme un Tunisien résidant en France).

2) Que l'Elysée établit un lien direct entre cette tragédie et l'Etat islamique (puisque c'est officiellement l'EI que visent les « frappes » de l'aviation française en Irak et en Syrie).

3) Que l'Elysée pense (ou semble implicitement penser) qu'en « intensifiant les frappes » contre l'EI on pourra remédier au problème des tueries de masses en France, assimilées à du terrorisme islamique lié au courant salafiste.

Ce simple tweet véhicule une telle charge de contradiction, d'ineptie et de scandale qu'on se prend à trembler pour peu qu'on réfléchisse à ses implications.

Mais où est passé Padamalgam ?

Comment peut-on savoir d'emblée qu'un tueur de masse est un agent de l'Etat islamique, alors qu'il n'était même pas fiché « S » par les renseignements et qu'aucun élément connu de sa vie antérieure ne parlait en faveur d'un tel ralliement ?

Où est passée la prudence scrupuleuse que les pouvoirs politiques et médiatiques imposent à leurs opposants et à la population sous le slogan Padamalgam ? Au nom de quoi la Présidence française a-t-elle évacué a priori l'hypothèse du fait divers violent mais apolitique ? Après tout, n'a-t-on pas relevé, dans les premiers commentaires, que Mohammed Laouej Bouhlel était un voyou violent et qu'il avait des problèmes familiaux ? Après une telle prise de position du sommet de l'Etat, quel juge, quel policier, quel profiler oserait affirmer que le geste de Bouhlel n'était pas motivé par le fanatisme islamique ? Et si d'aventure il l'affirmait, comment les médias traiteraient-ils cette voix dissonante ?

Mais soit : admettons que l'Elysée ait raison, que cet homme ait effectivement agi pour le compte de l'Etat islamique. Quel rapport y aurait-il alors entre les frappes contre l'EI au Moyen-Orient et un geste comme le sien ? Les revers subis récemment par l'EI seraient plutôt de nature à favoriser un déplacement de la guerre sur le terrain de l'adversaire, autrement dit sur le territoire des pays qui le combattent.

Auquel cas, pourquoi la France est-elle la principale, pour ne pas dire la seule cible des terroristes de l'EI ? La contribution de la France aux opérations de la coalition occidentale dans la région est symbolique. D'ailleurs, cette coalition a nettement moins endommagé l'EI que l'alliance de l'aviation russe avec l'armée syrienne. Pourquoi l'EI n'a-t-il pas envoyé un camion blanc rouler sur des civils russes ?

En admettant même que la France soit un sérieux adversaire pour l'EI (ce qu'elle n'est évidemment pas), comment pourrait-elle à la fois combattre l'EI sur le terrain et poursuivre une idylle ostentatoire avec les créateurs et les sponsors de cette créature monstrueuse, à savoir les pétromonarchies du Golfe, les néocons américains et les stratèges de l'Etat d'Israël, qui admettent explicitement (Voir Antipresse 30) favoriser l'EI, lequel en contrepartie ne s'en est jamais pris aux intérêts israéliens ? La France n'a-t-elle pas été ces dernières années l'adversaire le plus acharné de Bashar el-Assad, allant jusqu'à souhaiter sa mort, et le protecteur explicite des islamistes (prétendument « modérés ») en Syrie ?

Voici donc réunis en 140 caractères le scandale (via l'amalgame établi dans les premières heures suivant l'attentat entre l'origine arabe du tueur et le terrorisme islamique), la contradiction (entre les gesticulations et la réalité du terrain) et l'ineptie (consistant à penser que des bombardiers envoyés au Moyen-Orient pourraient empêcher les camions blancs d'écraser le public du Quatorze-Juillet à Nice).

Une démence délibérée ?

De fait, Ineptie, Contradiction et Scandale sont les trois muses de toute la politique islamique de la France, que ce soit sur le plan intérieur ou à l'étranger.

A l'étranger, elle participe à des opérations coloniales qui rendent inhabitables des régions entières et transforment des Etats peu démocratiques mais paisibles en chaudrons de la souffrance, de la haine et du fanatisme. Ces ingérences criminelles sont à la fois l'alibi et la cause réelle du flux de réfugiés qui envahit l'Europe.

A l'intérieur, elle interdit tout débat de fond sur la cohabitation entre la population de souche chrétienne-laïque et le modèle de société islamique et protège la prédication d'un islam littéral, régressif et violent soutenu par les intouchables monarchies du Golfe.

Si le terrorisme islamique était vraiment, aux yeux du pouvoir français, l'ennemi prioritaire qu'il fait semblant de combattre, il ferait fermer les mosquées salafistes, enfermerait ou expulserait sans merci les imams prônant la haine, la violence ou des mœurs contraires aux lois françaises. Il l'a promis au lendemain de Charlie et du Bataclan, il n'en a rien fait. Une mesure évidente consisterait aussi à interdire au titre d'incitation au meurtre les ouvrages religieux qui incitent au meurtre. Cela dégarnirait sérieusement certaines bibliothèques de « centres culturels islamiques ». Cela ne suffirait pas à éradiquer le problème, mais ce serait un signe bien plus clair qu'on s'en occupe que l'envoi de bombes abstraites dans les déserts de Mésopotamie. Plus claire encore serait une action diplomatique, voire militaire, contre le « Daech qui a réussi », autrement dit l'Arabie Séoudite. Bref, comme le dit un chef d'Etat très populaire dans le reste du monde, il s'agirait de « traquer les terroristes au fond des chiottes ». Ce n'est peut-être pas une bonne méthode pour éradiquer le phénomène, mais c'est la seule connue à ce jour.

Mais le pouvoir français ne fait rien de tout cela. Il fait tout le contraire. Il laisse champ libre aux fanatiques et combat ceux qui les combattent tant à l'étranger qu'à domicile. Les circonstances des grands attentats terroristes relèvent à chaque fois des si criantes de sécurité ou d'information — comme la passivité des militaires de la force Sentinelle présents devant Bataclan, la censure des sévices horribles subies par les victimes, ou simplement la non-démission des ministres responsables qui contemplent ces tragédies en observateurs passifs et pleurnichants — qu'on en vient à soupçonner une vile alliance, en France, entre le pouvoir et le chaos.

La fabrique des tueurs

La tuerie de la Promenade des Anglais condense toutes ces aberrations en une scène proprement onirique. Un rêve éveillé — un cauchemar plutôt. La Promenade des Anglais est l'un des hauts lieux de l'Europe civilisée et décadente. Elle était fermée pour accueillir, sous régime d'état d'urgence, la foule des badauds du Quatorze-Juillet. La France sortait d'un mois d'attroupements à haut risque — l'Euro — où il ne s'était absolument rien passé, comme si les terroristes avaient tous été amateurs de football. Et soudain l'on a vu débouler sur ce boulevard inondé de bermudas un camion entièrement blanc — le blanc, couleur de l'Ihrâm, de la sacralisation et de la mort — qui allait tuer au hasard, roulant parfois au pas, comme en slow motion. Sur deux kilomètres, personne n'a pu l'arrêter, aucun des policiers présents (dont un motard héroïque) ne semble avoir eu l'idée de lui tirer dans les pneus. Pas de herse non plus pour protéger efficacement cette zone sensible sous état d'urgence contre les incursions motorisées. Sur deux kilomètres, le camion blanc a roulé dans du beurre. Puis il s'est immobilisé, on ignore encore pourquoi. La cabine fut alors arrosée de balles. C'est là que le terroriste d'un seul soir, tiré du néant tel un agent dormant, le présumé Mohammed Laouej Bouhlel, a trouvé la mort. Comme les frères Kouachi, les tueurs de Charlie Hebdo. Comme Abdelhamid Abaaoud et sa cousine, mitraillés de 5000 cartouches (contre 11 ripostes seulement) dans un appartement de Saint-Denis le 18 novembre 2015. Comme Amedy Coulibaly. Tous ont emporté leurs motifs et leurs carnets d'adresses dans la tombe. La terror-sphère franco-islamique est une sphère du silence.

N'est réelle et incontestable dans cette affaire que la mort. La mort des victimes et celle de leurs bourreaux, et avec elle l'épouvantable souffrance des milliers de survivants. Au-delà de cette réalité qui ne mérite que le recueillement et la compassion, tout est onirique, trouble et déroutant. Et c'est voué à le rester. Les médias de grand chemin y veillent, en commercialisant la souffrance des innocents jusqu'à l'obscénité totale, tout en évitant avec la plus grande pudeur de tourner leur regard du côté où la curiosité professionnelle, le bon sens et le besoin de justice devraient le diriger.

Ce qu'ils ne voient pas — ou qu'ils ne voient que trop bien —, c'est qu'à force de fabriquer des abrutis sans pensée et sans racines, ils fourniront toujours plus d'agents dormants à l'Etat islamique, qui pourra les activer d'un claquement du doigt et qui le fait déjà. Le « recrutement » de Bouhlel ne tient peut-être qu'à la conjonction de ses frustrations conjugales avec le visionnage d'une vidéo de l'EI sur l'emploi des camions comme armes de guerre. Quoi de plus simple que d'enrober une vindicte suicidaire de nobles alibis religieux ? Contre cette démocratisation du fanatisme, ni les « frappes » dans le désert ni l'état d'urgence ne pourront rien.

Slobodan Despot

17 juillet 2016

Source : Le Grand Soir, Slobodan Despot, 17-07-2016

Le grand bluff de Paris et Bruxelles sur les travailleurs détachés

Le grand bluff de Paris et Bruxelles sur les travailleurs détachés

C'est un sujet de plus en plus chaud pour nos dirigeants et l'UE, le symbole de toutes les dérives permises par ses règles : les travailleurs détachés se sont invités dans les médias il y a trois ans, et fait l'objet d'une émission spéciale de Cash Investigationen mars. Aujourd'hui, après le coup de menton de Paris, Bruxelles annonce des changements. Vraie remise en cause ou pas ?



Le diable est dans les détails…

Pour la Pravda bruxelloise qu'est le Monde, pas d'ambiguité : « Bruxelles va bel et bien réviser la directive sur les travailleurs détachés (…) Bruxelles a décidé de rester ferme (…) (et) propose de réduire la différence de coût du travail entre les salariés qui exercent dans un même pays ». Un article détaillant les mesures qui sont annoncées reprend tous les arguments de la commission, assurant qu'il « deviendrait donc impossible, pour une entreprise française par exemple, de payer un chaudronnier polonais au smic alors qu'un français occupant le même poste gagnerait 2 000 ou 2 500 euros ». Une autre disposition reprend une législation française mise en place en 2014 sur les sous-traitants, dont on ne voit pas ce qu'elle a apporté. Enfin, il y a des annonces sur les intérimaires et la durée du détachement.


En quoi cela produirait une convergence, alors qu'on voit déjà la difficulé à la réaliser pour les femmes ? Un tel texte est purement cosmétique. Il permettra éventuellement un rattrapage sur quelques primes, mais pas plus. L'adoption des règles françaises sur les sous-traitants est dérisoire quand on voit ce qui se passe chez nous, comme détaillé par Cash Investigation. Et les règles de durée ne semblent pas incontournables. Pire, le projet ne touche pas au principe du paiement des cotisations sociales du pays d'origine du travailleur : bref, on pourrait continuer à faire travailler un polonais aux conditions sociales polonaises en France ! Et pourtant, en 2015, le nombre de travailleurs détachés en France a augmenté de pas moins de 25%, avec 286 025 travailleurs, venus d'Europe de l'Est ou du Sud !


En somme, la situation continue à se dégrader de manière accélérée, et pour tenter de donner le change, l'UE fait mine de se décider à agir suite aux pseudos remontrances de Manuel Valls. Mais même si ce projet passait en l'état, en fait, rien ne changerait. La concurrence déloyale des travailleurs étrangers continuerait de se développer, créant chômage et pression sur les salaires.

Le suicide d’Émilie, maman privée d’allocations, suscite l’indignation

Le suicide d'Émilie, maman privée d'allocations, suscite l'indignation

Dimanche, Émilie, 31 ans, maman de deux enfants, dont une petite fille trisomique, a mis fin à ses jours. Cette Armentiéroise se retrouvait avec pour seule ressource une allocation belge. Une situation ubuesque.

Comment une femme de 31 ans, française et maman de deux enfants français, allocataire de la CAF, a-t-elle pu se retrouver avec pour seule ressource une allocation pour enfant handicapée belge ? C’est ce que nous avions tenté de comprendre quand Émilie Loridan avait sollicité La Voix du Nord en mai.

Elle se retrouvait privée de ses allocations par la CAF du Nord au motif qu’elle percevait une allocation pour enfant handicapée par la Belgique. Le papa, dont elle est séparée, étant salarié et belge, et, d’après les explications de la CAF, « le droit belge étant de ce fait prioritaire ». Concrètement, cela faisait passer ses ressources de 1 125 euros d’allocations françaises à… 398 euros. Dimanche, Émilie Loridan s’est pendue, à son domicile. La réaction de la CAF du Nord, laconique, est arrivée par mail : « Vous venez de nous apprendre le décès de Mme Loridan dans de tragiques circonstances. La CAF du Nord s’associe à la douleur de la famille. Son dossier a fait l’objet d’une régularisation conforme au droit commun. Pour des raisons de confidentialité, nous ne pouvons vous communiquer les éléments du dossier. »

Le cas dramatique d’Émilie fera peut-être évoluer les prises en charge

Mohamed Lounas, de la fédération nationale CGT des personnels des organismes sociaux, y voit un éclairage révélateur : « On apporte des réponses techniques mais on laisse des gens, dans des situations terribles. Votre article reflète les difficultés que rencontrent beaucoup de gens devenus invisibles. » Émilie avait pourtant sollicité la CAF d’Armentières, le Point d’accès au droit et le CCAS de la ville. Des aides lui ont été apportées sous forme d’une inscription à l’épicerie solidaire et de bons alimentaires en urgence. Mais sur le fond, la réponse de la CAF restait la même, et sa situation financière était devenue intenable, même si ce n’est évidemment pas la seule explication à son geste. Daniel Lenoir, directeur de la Caisse nationale des allocations familiales, exprime son émotion : « La CAF n’a fait hélas qu’appliquer la réglementation pour les couples transfrontaliers. Elle a essayé aussi de faire bénéficier Émilie de l’allocation de soutien familial. Mais, là aussi, la réglementation est complexe pour les transfrontaliers. » Il prône la mise en place de « dispositifs de médiation pour une application plus souple et plus personnalisée de la réglementation ». Le cas dramatique d’Émilie fera peut-être évoluer les prises en charge.

 

Source : Lavoixdunord.fr

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Crashdebug.fr : On n'a jamais raison face à l'Administration !

 

 

Adoption définitive de la loi Travail : les conséquences dans le monde du travail

Adoption définitive de la loi Travail : les conséquences dans le monde du travail

Ce mercredi 20 juillet après-midi, Manuel Valls a dégainé pour la troisième et la dernière fois le 49.3 lors de la lecture définitive du projet de loi Travail par les députés. Le projet sera considéré comme adopté dans 24 heures. France 3 fait le point sur les nouvelles règles qui vont s'appliquer. 


Adoption définitive de la loi Travail : les conséquences dans le monde du travail

Cinq mois de contestation de la loi Travail n'auront pas changé grand-chose. Au final, les accords d'entreprise pourront bien primer sur les accords de branche avec des conséquences possibles sur le temps de travail. Une signature des syndicats qui représentent au moins 50% des salariés suffira par exemple pour déroger aux 35 heures et passer à 46 heures hebdomadaires.

Les entreprises pourront licencier plus facilement

Même principe pour la majoration des heures supplémentaires. Elles étaient généralement payées 25 % de plus. Désormais, selon les entreprises, elles pourront êtres majorées de seulement 10 %. C'était aussi un chiffon rouge pour la CGT, les entreprises pourront bel et bien licencier plus facilement en cas de baisse significative des commandes ou du chiffre d'affaires. En fait, le gouvernement n'a cédé que sur des points de détails. La CGT a déjà annoncé qu'elle reprendrait la mobilisation à partir du 15 septembre.

Source : France Tv Info.fr

 

 

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Attentats, tous coupables ?

Attentats, tous coupables ?

L’attentat de la Promenade des Anglais, les tueries aux terrasses, les massacres du Bataclan, de Charlie, et les autres, posent une fois de plus la question de la responsabilité.

Sarközi vient de s’en prendre à Hollande, affirmant que sa main tremble (lien) lui faisant porter la responsabilité du chaos actuel, mais ne devrait-il pas s’interroger sur l’origine de ce chaos, passant par la liquidation du dictateur Kadhafi, sans avoir préalablement songé qu’il fallait auparavant installer une réelle démocratie en Libye.

Or n’est-ce pas Sarközi qui avait pris la tête du combat contre le dictateur Libyen ?...combat qui a créé un autre chaos, celui de la Syrie...chaos qui a fait émerger l’état islamique, avec les conséquences que nous savons.

N’est-ce pas ce même Sarközi qui demande aujourd’hui plus de policiers, alors qu’il en a supprimé 12.000 lors de son mandat. lien

Quid de son échec personnel dans l’affaire Merah à découvrir sur ce lien ?

Il demande aussi la détention sur simple soupçon...alors qu’il est lui-même mis en examen dans une bonne dizaine d’affaire. lien

Mais voyons de plus près ce qui a été fait pour tenter d’éviter les attentats, à commencer par le massacre des journalistes de Charlie.

Comme l’a dévoilé « le Canard Enchaîné », le 4 avril 2013, le syndicat policier Alliance avait réclamé dans un tract la levée de la surveillance des locaux de Charlie, assurant que cette protection était « inadmissible et de luxe », se basant sur leur « bonne intuition »...et quelques temps après, cette garde statique permanente était remplacée par de simples rondes aléatoires, permettant le pire des scénarios. lien

Peu avant l’attentat, un journaliste, Didier Hassoux voyant débouler 2 individus rue Appert, là ou se trouve les locaux de Charlie, lesquels individus lui demandent menaçants « où se trouvent les locaux de l’hebdomadaire ? », se rend au commissariat voisin pour les décrire, donnant le numéro d’immatriculation du véhicule, le tout consigné dans un procès verbal, lequel, manifestement n’a servi à rien, ainsi qu’on a pu le lire dans le « Canard Enchaîné » du 14 avril 2015. lien

Quand à l’attentat de l’épicerie casher, son auteur, Coulibaly, figurait dans les fichiers de l’anti-terrorisme, (lien) contrôlé au volant d’une voiture le 30 décembre 2014, soit 10 jours avant l’attentat, il était reparti sans être autrement inquiété. lien

Plus tard, la police avait perdu sa trace. lien

Et quid de l’assaut mené par la gendarmerie, provocant la mort de Coulibaly, quand l’on sait les moyens mis à disposition pour réduire au silence un délinquant, sans pour autant le tuer : grenades anesthésiantes, révolver lance-aiguilles anesthésiantes, se privant ainsi d’un témoignage peut-être fructueux...lien

On peut pareillement s’interroger sur les frères Kouachi, lesquels se sentant manifestement surveillés, avaient quitté Paris pour Reims, et la SRPP (direction du renseignement de la préfecture de police de Paris), qui les surveillaient effectivement, avait prévenu aussitôt le DGSI (direction générale de la sécurité intérieure), mais hélas elle n’a pas jugé bon de prévenir ses confrères champenois, laissant les 2 meurtriers libres pendant 6 mois de préparer paisiblement leur attentat. lien

Prenons un autre cas, celui de l’attentat du Bataclan.

Rappelons que les services de renseignements irakiens avaient averti les pays de la coalition occidentale d’attaques imminentes, la veille de l’attentat, précisant que la France était la plus menacée. lien

La Turquie avait aussi prévenu la France à 2 reprises, en décembre 2014 et en juin 2015, qu’Omar Ismaïl Mostefaï, l’un des terroristes du Bataclan, condamné 8 fois, jamais incarcéré (lien) était animé de mauvaises intentions. lien

Quant à Abdelslam, il avait été mis en cause en 2005 comme « détrousseur de cadavres » dans l’affaire des « ambulanciers charognards » volant sur les morts bijoux, et effets personnels, tout en affirmant avec aplomb : « je n’ai jamais eu d’ennuis avec la justice ».

Après l’attentat, fuyant direction la Belgique, il sera contrôlé, et repartira libre. lien

Allons maintenant à Nice.

L’enquête progresse, et il est probable que sous peu, on découvrira les complices de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, le terroriste de Nice, car comment imaginer qu’il ait pu agir seul, avec son camion loué, franchissant sans problème les barrières de sécurité ?

Un SMS a été découvert libellé : « amène plus d’armes, amènes en 5 à C  »...lien

Mais qui est ce « C » ?

L’occasion aussi de découvrir que les caméras de vidéosurveillances, déployées en grand nombre par Estrosi, n’ont rien pu empêcher, alors qu’il avait déclaré le 19 janvier 2016 : « si Paris avait été équipée du même réseau que le nôtre, les frères Kouachi n’auraient pas passé 3 carrefours sans être neutralisés et interpellés  ». lien

Au FN, on se frotte discrètement les mains, puisque l’échec de ces politiques, ne font qu’attirer les déçus dans les rangs frontistes, d’autant que Marine Le Pen a mis de l’huile sur le feu, pointant du doigt des musulmans français, en comparant les prières de rues à une « occupation », mot bien connu des Français (lien) et réclamant un rétablissement des frontières. lien

On se souvient de la polémique lancée par le journaliste politologue, Gilles Kepel, faisant un rapprochement entre Daech et le FN, évoquant un repli identitaire à la fois chez beaucoup d’électeurs du FN, ainsi que du côté du djihadisme français... lien

Mais n’est-ce pas en amont que la République faillit, lorsque dans les banlieues le taux officiel de chômage est depuis des années près de 3 fois plus élevé qu’ailleurs, atteignant parfois les 50%...sans parler du délit de faciès, toujours pas poursuivi, poussant les « exclus de la République  » ainsi qu’ils se désignent, à tomber dans la délinquance, voire à se radicaliser. lien

Il y a plus d’un demi siècle que les banlieues sont à l’abandon, privées, pour nombre d’entre elles, de travail, d’éducation, de culture, et poussées pour 10.000 d’entre eux vers une radicalisation stupide et insensée, (lien) d’autant que brandir le Coran pour justifier ces attentats ignobles ne s’appuie sur rien.

Plus de 11.000 individus sont fichés en France pour radicalisation. lien

En mars 2015, alors que l’état islamiste se flattait d’avoir infiltré 4000 extrémistes en Europe, les faisant passer pour des réfugiés (lien), France 2 confirmait peu après que l’un des kamikazes du Bataclan serait arrivé en France en empruntant la route des réfugiés. lien

Mais quelles réponses donne le gouvernement ?

Toujours moins de liberté, toujours plus de militaires dans la rue, empêcheront-ils d’autres attentats, et n’y a-t-il pas d’autres solutions ?

On peut prendre une par une toutes les mesures prises par le gouvernement actuel, y compris celles prises par le précédent, et on voit clairement leur manque d’efficacité.

Du plan Vigipirate du 8 janvier 2015, à l’opération sentinelle décidée 4 jours après, en passant par les différents états d’urgence, rien de tout cela n’a empêché la tragédie niçoise.

Après l’attentat du Bataclan, 10.000 militaires avaient été déployés pour rassurer le bon peuple, ce qui n’a pas empêché ce nouveau drame, lequel n’apporte qu’une certitude : les leçons de Charlie, de l’hyper casher, du Stade de France et du Bataclan n’ont manifestement pas été retenues.

À la tête de l’État, celui-là même qui prétendait : « ça va mieux », affirme que le pays va multiplier les bombardements, au moment où Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire au Ministère de la Défense, déclare que « les attentats sont la suite logique des bombardements », ajoutant que la France a eu tort d’intervenir en Syrie, et que notre pays est en train de payer au prix fort une guerre qui n’est pas la sienne. lien

Contrôles aux frontières, prolongation de l’état d’urgence, est-ce le bon choix ?

Ces terroristes potentiels sont pour beaucoup Français, ils sont discrets, incontrôlables, et d’autant plus dangereux.

Il existe aujourd’hui tant de possibilités à ces « fous de Dieu » pour commettre le pire, que la fermeture des frontières n’empêchera rien.

Un missile AS30 Laser, guidé sur sa cible, à 10 km de là, peut atteindre en quelques secondes, une enceinte nucléaire, se jouant aussi des portes blindées, et percer 2 mètres de béton, avant d’exploser. lien

On en imagine facilement les conséquences.

Or notre pays se flatte d’être l’un des plus importants vendeurs d’armes, et ces entreprises se flattent du boom des exportations. lien

L’état islamiste est pour sa part à la tête d’une fortune, 2000 milliards de dollars tout de même, (lien) construite sur le racket, le pétrole, la contrebande, en totale impunité. lien

Pour qu’ils vendent leur pétrole, il faut bien qu’il y ait des acheteurs…

Fermer le robinet de toutes ces richesses ne serait-il pas un bon élément de réponse, afin d’entraver leur action ?

Éduquer, donner du travail aux exclus de la république, bannir le délit de faciès dont ils sont régulièrement les victimes, cesser de stigmatiser les religions, quelles qu’elles soient, faire vivre une authentique démocratie, ne serait-il pas la réponse cohérente face à la confusion actuelle ?

Comme dit mon vieil ami africain : « pour un loup devenu fou, on ne menace pas tous les autres ».

L’image illustrant l’article vient de caledonianpost.com

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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La réaction au Brexit est la raison pour laquelle le Brexit est survenu, par Matt Taibbi

Source : Rolling Stone, le 27/06/2016

Si vous croyez qu’il peut y avoir “trop de démocratie”, vous ne croyez probablement pas à la démocratie

Par Matt Taibbi, le 27 juin 2016

“Ceci n’est pas la démocratie ; c’est une roulette russe pour les républiques,” écrivait récemment Kenneth Rogoff dans le “Boston Globe” de la dernière semaine du vote sur le Brexit. Odd Anderson/Getty

En 1934, à l’aube de la Terreur Staliniste, le grand écrivain russe Isaac Babel osait une boutade audacieuse lors de la conférence internationale des écrivains à Moscou :

“Tout nous est donné par le parti et le gouvernement. Un seul droit nous est refusé : celui d’écrire mal.”

Babel, cet ancien loyaliste soviétique qui fut finalement exécuté en tant qu’ennemi de l’état, semblait tenter de dire quelque chose de profond : la liberté de faire des erreurs est elle-même une composante essentielle de la liberté.

En règle générale, les gens n’aiment pas être préservés d’eux-mêmes. Et si vous pensez que priver les gens de leur droit de faire des erreurs est sensé, vous n’avez probablement aucun respect de leur droit de prendre une quelconque décision.

Ceci est pertinent au lendemain du référendum sur le Brexit, au cours duquel les citoyens britanniques ont voté de peu pour la sortie de l’Union Européenne.

Du fait que le vote a été perçu comme induit par les mêmes sentiments racistes que ceux qui alimentent la campagne de Donald Trump, une grande partie des commentateurs ont suggéré que la démocratie a fait erreur, et que le vote devrait peut-être être annulé pour le bien des britanniques.

Les réseaux sociaux se sont remplis de tels appels. “Est-ce que c’est moi, ou bien le #Brexit est une occasion pour laquelle le gouvernement devrait passer outre un référendum populaire ?”, écrivait un commentateur type.

Dans les articles d’opinion la même rengaine pouvait y être lue. Le professeur d’économie d’Harvard et champion d’échec Kenneth Rogoff a écrit un article pour le Boston Globe intitulé “L’échec démocratique de la Grande Bretagne” dans lequel il prétend que:

“Cela n’est pas la démocratie ; c’est une roulette russe pour républiques. Une décision aux conséquences gigantesques… a été prise sans peser le pour et le contre de manière adéquate.”

Rogoff continue ensuite en faisant quelque chose qui est maintenant devenu populaire chez les experts des grands médias : se référer aux leçons que l’on peut tirer de l’antiquité. Il y a plusieurs milliers d’années de cela, dit-il, des “gens très intelligents” nous avaient déjà prévenus des dangers d’autoriser les moins que rien à prendre des décisions.

“Depuis la nuit des temps,” écrit-il, “les philosophes ont essayé d’élaborer un système qui essaie d’équilibrer les forces d’un principe de majorité avec le besoin d’assurer que les classes savantes aient un poids prédominant au moment de prendre des décisions importantes.”

En se donnant apparemment le rôle d’un “savant” dans cet exercice, Rogoff continue :

“Selon certains… Athènes avait mis en place l’exemple historique le plus pur de démocratie,” écrit-il. “Mais malgré cela, au final, après de multiples décisions de guerre catastrophiques, les athéniens ont compris le besoin de donner plus de pouvoir à des institutions indépendantes.”

C’est exactement l’argument mis en avant par le fameux blogueur anglais Andrew Sullivan il y a quelques mois de cela dans une diatribe de 8000 mots contre Donald Trump, “Les démocraties s’effondrent lorsqu’elles deviennent trop démocratiques.”

Tout comme Rogoff, Sullivan considère que les sociétés trop démocratiques tombent dans des passions excessives, et ont besoin de ce rempart de Gens Très Intelligents pour s’assurer qu’elles ne fassent pas trop de bêtises.

“Les élites comptent dans une démocratie,” estime Sullivan, parce qu’elles constituent “l’ingrédient sans lequel une démocratie ne peut être sauvée d’elle-même.”

Je dirais plutôt que les électeurs sont l’ingrédient sans lequel les élites ne peuvent être sauvées d’elles-mêmes, mais Sullivan a l’opinion exactement inverse, et a Platon de son côté. Bien qu’une partie de son analyse semble être fondée sur une mauvaise lecture de l’histoire antique (voir ici pour une exploration amusante du sujet), il a raison à propos de Platon, la source d’un grand nombre de mèmes du genre “les anciens nous avaient prévenus au sujet de la démocratie.” Il a juste mis de côté la partie où Platon, au moins sur les sujets politiques, était un peu un connard.

Le grand philosophe méprisait la démocratie, croyant que c’était un système qui brouillait les nécessaires distinctions sociales, incitant les enfants, les esclaves et même les animaux à oublier leur place. Il croyait que c’était un système qui menait à un trop grand laisser-aller, dans lequel les gens “buvaient trop du vin fort de la liberté.”

Trop de permissivité, écrivait Platon (et que reprit Sullivan), mène à une populace gâtée qui deviendra un redoutable vengeur pour quiconque s’opposant à sa jouissance. Ces “moins que rien” dénonceront inévitablement comme oligarques n’importe quel groupe de dirigeants tentant d’imposer des règles fondamentales et raisonnables pour la société.

Il faudrait être un snob de première classe, complètement imbu de sa personne, pour tenter d’appliquer ces arguments à la politique de notre époque, et se prendre pour un équivalent des philosophes-rois de Platon.

Nigel Farage, le leader du Parti de l'Indépendance du Royaume-Uni (UKIP), fêtant le vote du Brexit la semaine dernière. Matt Dunham/AP

Nigel Farage, le leader du Parti de l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP), fêtant le vote du Brexit la semaine dernière. Matt Dunham/AP

Et il faudrait que vous soyez sacrément borné pour ne pas saisir que c’est ce genre d’énoncé qui inspire aux populations des mouvements comme le Brexit ou la campagne de Trump.

Si j’étais britannique j’aurais probablement voté Remain. Mais il n’est pas difficile de comprendre qu’on puisse être en colère d’être assujetti à d’innombrables bureaucrates de Bruxelles. Pas plus qu’il n’est difficile d’imaginer que la réaction de l’après Brexit confirme tous les doutes que vous pouviez avoir à propos des gens qui dirigent l’UE.

Imaginez que des pontes et des professeurs suggèrent que votre droit de vote devrait être restreint parce que vous avez voté Leave. Maintenant imaginez que ces mêmes personnes traitent les gens ayant voté comme vous “d’enfants“, et vous fustigent pour ne pas apprécier à sa juste valeur, disons, les joies de soumettre la Magna Carta et la déclaration des droits à la Cour Suprême Européenne.

Le message général reste le même dans chaque cas : Laissez-nous gérer ça.

Quoiqu’il en soit, disons que les personnes ayant voté pour le Brexit, comme celles qui voteront pour Trump, ont tort, sont ignorantes, dangereuses et injustes.

Même en précisant que la réaction au Brexit et à la campagne de Trump révèlent un problème potentiellement plus sérieux que le Brexit et la campagne de Trump. Il devient périlleusement à la mode dans tout le monde occidental de tendre vers des solutions non-démocratiques à chaque fois que la société glisse dans une direction que les gens n’apprécient pas. Ici en Amérique, le problème va grossissant tant à droite qu’à gauche.

Qu’il s’agisse d’Andrew Sullivan qui appelle les taupes Républicaines à truquer le processus de nomination pour faire capoter la candidature de Trump, ou des Démocrates de la première heure comme Peter Orszag qui prétend que l’intransigeance des Républicains implique que nous devrions donner plus de pouvoir aux “commissions dépolitisées”, la tentation d’agir par diktat est de plus en plus présente de nos jours.

“Trop de démocratie” était un argument réservé aux étrangers qui tentaient de faire des choses comme voter pour exiger le contrôle de leurs propres fournitures de pétrole.

J’ai entendu ce terme pour la première fois en Russie au milieu des années 90. En tant que jeune reporter basé à Moscou après la chute du communisme, j’ai passé des années à écouter les conseillers américains et leurs acolytes du Kremlin s’extasier sur l’expérience démocratique.

Puis, en 1995, les sondages montrèrent que le communiste Gennady Zyguanov devançait Boris Yeltsin dans la course à la présidence. En un instant tous ces anciens évangélistes démocratiques commencèrent à dire que la Russie n’était “pas prête” pour la démocratie.

Ce ne sont plus désormais uniquement les visiteurs opportunistes du Tiers-Monde qui avancent ce type de raisonnement, l’argument vise les propres électeurs du pays “peu informés”.

Ce glissement a peut-être commencé avec le 11-Septembre, après lequel un grand nombre de gens acceptèrent soudain les exécutions sommaires, la torture, la surveillance sans mandat et l’insouciante élimination de concepts tels que l’habeas corpus.

Quinze ans plus tard nous sommes pris d’une manie encore plus grande à interdire et censurer des choses qui aurait été impensable une génération auparavant.

Elle semble être reprise également dans les polémiques de campus (étendre l’exception des “sujets qui fâchent” au Premier Amendement est soudain une idée populaire) et le débat sur l’immigration (dans lequel Trump remporta sa nomination haut la main en appelant à un test de religion franchement inconstitutionnel pour les immigrants)

La démocratie semble être devenue si dénudée et corrompue en Amérique qu’une génération entière a grandi sans la moindre foi dans ses principes.

Ce qui est particulièrement inquiétant à propos du Brexit et de la montée de Trump est la façon dont ces épisodes sont présentés comme impliquant une exception aux règles démocratiques habituelles. Ils sont considérés comme des menaces si monstrueuses qu’il faut abroger le processus démocratique pour les combattre.

Oubliez Platon, Athènes, Sparte et Rome. L’histoire récente nous montre que la chute dans le despotisme commence précisément de cette façon. Il y a à chaque fois une urgence qui nécessite une suspension temporaire de la démocratie.

Après le 11-Septembre on a eu la métaphore de la “bombe à retardement” pour justifier la torture. Ian Bremmer, un professeur de l’université de New-York autoproclamé “leader d’opinion prolifiquea qualifié le Brexit de “risque politique le plus significatif que le monde ait connu depuis la crise des missiles cubains,” s’apparentant littéralement à un scénario de fin du monde. Sullivan a justifié sa demande de manœuvres non-démocratiques au motif que l’élection de Trump serait un événement similaire à une “extinction massive”.

Je n’y crois pas. Ma compréhension primitive de la démocratie est que nous devons tendre vers elle en ces moments de crise, et non nous en éloigner.

Cela ne veut pas dire grand-chose d’être contre la torture jusqu’au moment où vous êtes le plus tenté d’y avoir recours, ou de croire au vote jusqu’à ce qu’un résultat précis ne vous convienne pas.

Si vous croyez qu’il puisse y avoir “trop de démocratie” vous n’y avez sans doute jamais vraiment cru. Et même les électeurs mal-informés peuvent le ressentir.

Source : Rolling Stone, le 27/06/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.