jeudi 14 juillet 2016

Nouveau record pour les redressements fiscaux

Nouveau record pour les redressements fiscaux

Eh bien, voilà une bonne nouvelle pour commencer la journée ! Car c’est autant d’impôts que NOUS n’aurons pas à payer... Vous voyez, quand il y a une RÉELLE volonté politique on arrive à des résultats, allez courage plus que 579.000.000.000 € à rapatrier…


Nouveau record pour les redressements fiscaux

Le chiffre atteint 21 milliards d'euros au total. Un peu plus de la moitié a été encaissée. Plus de sept millions de contribuables ont reçu une notification ou une mise en demeure.

Les contrôleurs du fisc ont découvert un montant record d'argent caché ou non déclaré. Il y a eu 21 milliards d'euros de redressement l'an dernier, soit 10% de hausse sur un an. Cette lutte contre la fraude a été la plus efficace dans les entreprises, où près de cinq milliards d'euros ont été réclamés sur l’impôt sur les sociétés.

20% de l'ISF

On note également un redressement record pour les ménages, avec 2,8 milliards d'euros sur l'impôt sur le revenu. La chasse aux fraudeurs donne des résultats spectaculaires également pour l'impôt sur la fortune : un milliard d'euros de redressement, soit 20% de ce que cette taxe rapporte à l'État. Les contrôles sont mieux ciblés, et la pression toujours plus forte sur les fraudeurs. La cellule de régularisation pour détenteurs de comptes à l'étranger fonctionne ainsi à plein régime.

 

Source : FranceTv Info.fr

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Traqués !
Crashdebug.fr : Vers la guerre civile ?

 

 

 

Des femmes de haut rang inhumées à Stonehenge

Des femmes de haut rang inhumées à Stonehenge

Les restes de 14 femmes qui semblent avoir eu un statut élevé ou important ont été trouvés à Stonehenge.

La découverte, accompagnée d'autres trouvailles, supporte la théorie selon laquelle Stonehenge fonctionnait, au moins au cours d'une partie de sa longue histoire, comme un cimetière de crémation pour les dirigeants et autres personnes importantes. C'est ce que rapporte une étude publiée dans British Archaeology.

Le trou d'Aubrey N°7 a été fouillé dans les années 1920 par l'archéologue William Hawley qui le reboucha pour le préserver. Il décrivit alors une "masse indifférenciée". En conséquence, les fragments se sont amalgamés ou mélangés. Au total, l'équipe a trouvé 45kg d'ossements incinérés dans ce trou.

Lors de récentes fouilles, plus de femmes que d'hommes ont été trouvés inhumées à Stonehenge, un fait qui pourrait changer son image actuelle.

"Dans presque toutes les représentations de Stonehenge par les artistes, et reconstituteurs TV, nous voyons beaucoup d'hommes et peu ou pas de femmes" dit l'archéologue Mike Pitts, auteur du livre "Hengeworld", "l'archéologie nous montre maintenant (...) que les femmes étaient ici aussi importantes que les hommes. Cela contraste avec les anciens tertres funéraires où les hommes semblent avoir plus d'importance. Par définition, les cimetières étant rares, Stonehenge est ainsi exceptionnel; toute personne enterrée à Stonehenge est susceptible d'avoir été spéciale: familles de haut rang, détenteurs de compétences ou connaissances particulières, chefs politiques ou rituels".

Les récentes fouilles se sont concentrées sur ce que l'on appelle aujourd'hui le trou d'Aubrey 7, l'une des 56 fosses en craie creusées juste à l'extérieur du cercle de pierre et remontant aux premières phases de Stonehenge à la fin du 4ème et début du 3ème millénaire avant JC.

Christie Willis de l'Institut d'Archéologie de l'UCL (University College de Londres) a travaillé sur le projet et confirmé que les restes d'au moins quatorze femmes et neuf hommes, tous de jeunes adultes ou plus vieux, ont été trouvés sur le site.

Un ensemble d'analyses techniques high tech, comme la tomodensitométrie, ont été nécessaires pour étudier les restes, étant donné que les personnes avaient été incinérées.
La datation au radiocarbone et d'autres analyses de toutes les sépultures connues à Stonehenge ont révélé des dates réparties entre 3100 et 2140 avant JC.

De longues broches en os, probablement des broches à cheveux, ainsi que des têtes de masse en gneiss (une pierre rayée associée à la transformation) ont aussi été mis au jour sur le site.

Une tête de masse en pierre (gneiss) et des broches en os ont été trouvées avec les restes humaines incinérés dans le trou d'Aubrey. Photo: © English Heritage, with permission from Salisbury Museum

Cependant aucun reste d'enfant n'a été trouvé lors des fouilles: d'après Willis et Pitts de tels corps devaient être traités différemment. Pitts suppose que les bébés et enfants étaient aussi incinérés, mais que leurs cendres étaient dispersées au alentours de la rivière Avon.

"Il y a une association courante entre les centres religieux du néolithique tardif et les sources ou parties supérieures des rivières importantes" explique-t-il. La situation de Stonehenge est aussi importante car les lieux de sépultures antérieurs de Grande-Bretagne, qui étaient souvent de grands tertres contenant des chambres en pierres et en bois, étaient plutôt installés au sommet des collines ou autres hauteurs, loin des endroits où vivaient les gens. Ce qui n'est pas le cas de Stonehenge dont le site a aussi servi d'habitat. Le lieu et d'autres cimetières crématoires plus tardifs ont plutôt tendance à être sur des terrains plus bas et près des rivières fréquentées par les locaux.

Willis rappelle que le monument a été construit environ 1000 ans après que l'agriculture soit arrivée du Moyen Orient. Les gens avaient du blé, de l'orge; des bovins, des cochons, des moutons et des chèvres, mais pas encore de chevaux.

Ils n'utilisaient pas encore la roue, mais avaient des outils en pierre bien conçus. Le travail du métal s'est propagé en Grande-Bretagne aux alentours de 2400 avant JC, ce qui était bien après les premières étapes de construction de Stonehenge.

Il semblerait que le statut des femmes à Stonehenge ait été éphémère. Selon Willis, le rôle des femmes dans la société "a probablement décliné à nouveau vers le 3ème millénaire avant JC... les preuves archéologies et historiques ont montré que le statut des femmes a augmenté et diminué assez sensiblement à différents moments dans le passé".

Source:

Derniers articles sur Stonehenge:

Le meilleur du pire de la couverture médiatique du « Brexit », par Julien Salingue

Le meilleur du pire de la couverture médiatique du « Brexit », par Julien Salingue

Source : Acrimed, Julien Salingue, 12-07-2016

Le 23 juin 2016, une majorité des électeurs britanniques (51,9% des suffrages exprimés) se prononçait en faveur de la sortie de l'Union européenne. Ce résultat, largement traité dans les grands médias français, a donné lieu à un déferlement de commentaires méprisants, pour ne pas dire injurieux à l'égard des électeurs britanniques, notamment de la part d'éditocrates mécontents du résultat du scrutin.

Quelle que soit l'appréciation que l'on porte sur le « Brexit », ses causes et ses conséquences, ainsi que sur la campagne référendaire, force est en effet de constater qu'une fois de plus [1], les donneurs de leçons eurobéats se sont déchaînés contre une population – ou certains secteurs d'une population – qui a eu l'outrecuidance de « mal voter ».

Nous proposons ici une revue – non exhaustive – du « meilleur du pire » des commentaires sur le Brexit.

Jean Quatremer, évidemment

À tout seigneur tout honneur, c'est avec Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles dont nous avons eu à de multiples reprises l'occasion de saluer les exploits, que nous ouvrirons le bal. Le mercredi 22 juin, veille du référendum, il était l'un des invités de l'émission « Europe Hebdo », sur LCP [2], et nous a offert ses lumineuses lumières. Alors que le scrutin n'a pas encore eu lieu, Jean Quatremer, questionné sur les modalités d'un éventuel Brexit, explique qu'il y aura deux types de négociations : sur la sortie de la Grande-Bretagne, et sur les nouveaux accords qui lieront Grande-Bretagne et Union européenne. La suite est… savoureuse :

Il y a ceux qui veulent, les pays de l'Est, d'Europe de l'Est, les Pays-Bas, qui aimeraient bien mener les deux négociations de front afin de rendre moins douloureuse la sortie britannique. Mais le problème, c'est que si on rend la sortie britannique pas douloureuse, ça va donner des arguments à Marine Le Pen, à l'extrême-droite européenne, et ça risque d'avoir un effet de contagion donc l'idée c'est plutôt de rendre cette sortie la plus brutale et la plus douloureuse possible […]. Pour éviter l'effet de contagion, il faut que le départ soit douloureux. C'est aussi simple que ça.

Des propos qui ont valu à Jean Quatremer d'être cité sur le compte Twitter de LCP :

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En d'autres termes, si les Britanniques votent « leave », il faudra leur en faire payer le prix, et de préférence le prix fort. En cherchant bien, on pourrait imaginer que Jean Quatremer se fait maladroitement, au cours de cette tirade, le porte-parole de la position « dure » sans nécessairement la reprendre à son compte. Mais ce serait mal connaître le journaliste de Libération qui sortira du bois (où il était fort mal caché), après le vote, lors d'une table ronde organisée à Sciences Po Paris [3], au cours de laquelle il joue le « modérateur »… sans aucune modération. Extrait [4] :

Pour la première fois, et je trouve ça fascinant ce qui va se passer, c'est que là, on va mettre en œuvre et on va voir grandeur nature ce qui se passe quand un pays, qui en plus n'est pas totalement intégré à l'Union européenne, quitte l'Union européenne. Et c'est ça qui est intéressant. Et ça panique l'extrême droite, ça panique complètement l'extrême droite, parce qu'ils se disent… ils ont compris que ça va mal se passer. Ce que tu disais tout à l'heure, à propos de Boris Johnson, même de Nigel Farage, qui dit « finalement, il n'y a pas urgence », c'est que les mecs se rendent compte qu'ils se sont fait sauter eux mêmes ! Et là, c'est génial, on ne doit pas être gentils avec les Britanniques ! Quand je dis « il faut être méchant avec les Britanniques », moi je fais partie des gens qui poussent à fond pour que ce soit dur, c'est parce qu'il faut qu'on voie ce que c'est ! Voilà. Moi, ils ont voulu sortir, et on va respecter leur vote, mais jusqu'au bout ! Ils vont le bouffer jusqu'au bout ! Et c'est ça qu'on doit faire.

« Ils vont le bouffer jusqu'au bout ». Une formule qui ne manque pas d'élégance, et qui traduit malheureusement plus que l'état d'esprit du seul Jean Quatremer à l'égard de ces Britanniques qui n'ont rien compris et qui doivent payer.

 

Les Britanniques, ces « crétins »

Dans les heures et les jours qui ont suivi le scrutin, on a ainsi vu se multiplier les reportages et les articles filant la métaphore de la « gueule de bois » :

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Si l'on comprend bien la métaphore, ces Britanniques irresponsables ont donc voté alors qu'ils n'étaient pas en pleine possession de leurs moyens, réalisant, le lendemain du vote, le geste déraisonnable, voire irrationnel qu'ils ont commis la veille. Confirmation dans Sud-Ouest le 26 juin : « Comme au lendemain d'une soirée bien arrosée. On a refait le monde, rêvé d'un avenir radieux. Et puis, au matin, on se réveille sous les coups de boutoir de la gueule de bois du siècle. C'est un peu ce que vit le Royaume-Uni depuis le vote historique de jeudi qui a sanctionné la sortie du pays de l'Union européenne. » Mais ce n'est qu'une image…

À l'appui de cette « thèse », de nombreux articles ont été consacrés à des électeurs britanniques « regrettant déjà leur vote » (pour le Brexit évidemment) :

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Aucune idée, bien évidemment, de la représentativité de ces quelques témoins, dont on reconnaît parfois, au passage, qu'ils ne sont pas nombreux. Ainsi sur le site d' Europe 1 : « À en croire plusieurs témoignages dans les médias et sur les réseaux sociaux, plusieurs Britanniques regrettent déjà d'avoir voté en faveur d'une sortie de l'Union européenne ». 

« Plusieurs ». Diantre. Mais l'accumulation de titres au sujet de ces électeurs est venue, consciemment ou non, à l'appui de la « thèse » de la « gueule de bois » [5], certains ne se privant pas de généralisations abusives et… méprisantes :

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No comment

 

Le « vieux » Britannique : voilà l'ennemi !

Il serait toutefois malhonnête d'affirmer que l'ensemble des Britanniques ont été désignés à la vindicte eurobéate. Une catégorie a été particulièrement ciblée : les électeurs les plus âgés. Il semble en effet ressortir de diverses enquêtes d'opinion réalisées en Grande-Bretagne que la société britannique serait fracturée entre les « vieux », majoritairement pour le « leave », et les « jeunes », majoritairement pour le « remain ».

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Mais du simple « constat » sociologique, on a rapidement dérapé vers la stigmatisation des électeurs britanniques les plus âgés, jugés coupables de tous les maux et accusés d'égoïsme vis-à-vis des « jeunes ». Avec les fulgurances de certains journalistes et éditocrates, au premier rang desquels l'inévitable Jean-Michel Aphatie :

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Jean Quatremer, s'adressant aux électeurs « anglais et gallois » [6] :

Vous avez pris le risque de diviser pour longtemps votre société entre, d'une part, jeunes, diplômés et urbains, massivement « remain », et, d'autre part, vieux, peu diplômés et ruraux, massivement « leave », une fracture sociale pour longtemps béante.

Mais aussi Hélène Bekmezian, du Monde :

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Qui s'est également fendue d'une plaisanterie au goût… douteux :

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Rendons grâce à ces esprits chagrins : en Suisse aussi, les « vieux » ont été célébrés, comme dans le quotidien Le Temps (26 juin) :

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Au-delà du caractère accusateur du discours, il existe un problème majeur, qui n'a pas semblé inquiéter nos journalistes et éditorialistes : les enquêtes d'opinion sur lesquelles s'appuie cette opposition entre « les jeunes » ayant voté « remain » et « les vieux » ayant voté « leave », indiquent que les plus jeunes se sont en réalité massivement abstenus. Ainsi de ces chiffres diffusés par Sky News, qui précisent le taux de participation par tranche d'âge :

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Soit, si l'on tient compte de l'abstention, les résultats suivants [7] :

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En d'autres termes, s'il est vrai que les plus jeunes ont moins voté pour le Brexit, c'est également, si l'on tient compte de l'abstention, chez les plus jeunes que l'on trouve le moins de votants pour le « remain ». Ces données sont-elles fiables ? Pas nécessairement. Mais dans la mesure où elles reposent sur les mêmes enquêtes d'opinion que celles qui ont servi à développer le discours de la « fracture » générationnelle, on ne peut qu'être (naïvement ?) surpris du fait que les eurobéats aient soigneusement sélectionné les données afin de n'utiliser que celles qui servaient leur discours…

 

Interlude : Bernard-Henri Lévy

Bernard-Henri Lévy y est, bien évidemment, allé de sa contribution. Et c'est dans les pages du Monde [8], quotidien dont il est, rappelons-le, membre du Conseil de surveillance, qu'il s'est épanché le 25 juin. Extrait :

Ce « Brexit », c'est la victoire, non du peuple, mais du populisme. Non de la démocratie, mais de la démagogie. C'est la victoire de la droite dure sur la droite modérée, et de la gauche radicale sur la gauche libérale. C'est la victoire, dans les deux camps, de la xénophobie, de la haine longtemps recuite de l'immigré et de l'obsession de l'ennemi intérieur. C'est, dans tout le Royaume-Uni, la revanche de ceux qui n'ont pas supporté de voir les Obama, Hollande et autres Merkel donner leur avis sur ce qu'ils s'apprêtaient à décider.

C'est la victoire, autrement dit, du souverainisme le plus rance et du nationalisme le plus bête. C'est la victoire de l'Angleterre moisie sur l'Angleterre ouverte sur le monde et à l'écoute de son glorieux passé. C'est la défaite de l'autre devant la boursouflure du moi, et du complexe devant la dictature du simple.

BHL ne s'embarrasse pas de nuances, sans doute parce qu'il connaît à merveille la situation politique et sociale britannique, lui qui avait fait preuve d'une lucidité toute philosophique le jour du scrutin :

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Brexit ou pas, BHL reste BHL.

 

L'Union européenne ou le « chaos »

Dans les jours qui ont suivi le scrutin, on a en outre vu se développer dans les médias dominants un discours particulièrement alarmiste, probablement destiné à convaincre les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs que sortir de l'Union européenne signifiait, sinon l'enfer, au moins le « chaos ». Ainsi, à la « une » du Monde (papier) le 28 juin :

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Ou sur le site du quotidien le 1er juillet :

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Notons que le même jour, on trouvait une autre occurrence du mot « chaos » dans les titres des articles du Monde.fr :

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En espérant que, malgré le Brexit, Boko Haram ne se développera pas en Grande-Bretagne…

Le Monde a également joint sa voix au chœur des eurobéats déterminés à rendre les Britanniques responsables de tous les (futurs) maux de l'Europe, entretenant un climat particulièrement anxiogène :

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Et comme le ridicule ne tue pas :

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Et que dire de ce titre du Figaro ?

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Inutile de préciser que l'incident de l'Eurostar n'avait (évidemment) rien à voir avec le Brexit…

 

***


Face à l'irresponsabilité des Britanniques, on a donc pu compter sur la responsabilité et la clairvoyance d'éditocrates et de journalistes qui, signalons-le au passage, n'étaient pourtant pas les derniers à nous « vendre », il y a peu de temps encore, le « modèle britannique ».

Des esprits clairvoyants qui, à en croire Laurent Joffrin, lui aussi dépité du vote des Britanniques, étaient en bonne compagnie :

Pour l'Union européenne, la défaite est cinglante. La Commission, la Banque centrale, les gouvernements, les partis de gouvernement, tout ce que le continent compte d'esprits raisonnables et ouverts ont eu beau multiplier les mises en garde, et parfois les menaces, rien n'y a fait.

Aussi « raisonnables et ouverts » que tous les donneurs de leçons de l'éditocratie ? Probablement.
Julien Salingue (grâce à une observation collective)

Post-Scriptum : Le poids des mots, le choix des photos
Nos remerciements à Slate.fr pour ce titre et cette photo tout en nuances :

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Source : Acrimed, Julien Salingue, 12-07-2016

Japon : vers des Abenomics 2.0 ? Par Romaric Godin

Japon : vers des Abenomics 2.0 ? Par Romaric Godin

Source : La Tribune, Romaric Godin, 11/07/2016

Vers un plan de relance au Japon ? (Crédits : © Yuriko Nakao / Reuters)

Vers un plan de relance au Japon ? (Crédits : © Yuriko Nakao / Reuters)

La victoire aux sénatoriales de Shinzo Abe ouvre la voie à une nouvelle politique alliant un plan de relance à la politique monétaire accommodante. La priorité est désormais donnée à la lutte contre la déflation.

La victoire claire dimanche aux élections sénatoriales japonaise du Parti libéral-démocrate (LDP) du premier ministre Shinzo Abe et de son allié, le Komeito, pourrait ouvrir la voie à une nouvelle accélération du soutien à l’économie nippone. Toute la journée, sur les marchés, les opérateurs ont parié sur une action concertée de la Banque du Japon (BoJ) et du gouvernement japonais. Il est vrai que l’enjeu est de taille.

Le yen trop fort

La BoJ semble avoir atteint les limites de ses possibilités. Non seulement elle rachète quelques 700 milliards d’euros (80.000 milliards de yens) par an, mais elle est passée cette année aux taux négatifs sur une partie de sa facilité de dépôts. Malgré tout, les effets du Brexit ont ruiné un des principaux objectifs de la banque centrale nipponne : le yen, havre de sécurité pour les investisseurs, a bondi de 110 yens pour un dollar à près de 100 yens pour un dollar. Mais avant même le vote britannique, la tendance du yen était plutôt à l’effritement. Or, sans yen faible, l’économie japonaise souffre non seulement dans sa compétitivité, mais aussi au niveau du taux d’inflation que la monnaie forte maintient à un niveau très bas. Et la BoJ semble désormais impuissante tant qu’elle agira seule.

Vers une relance de 10.000 milliards de yens ?

Dans un tel contexte, le blanc-seing acquis par Shinzo Abe ce dimanche est, pour lui, une invitation à agir. Certes, la campagne a surtout porté sur la question constitutionnelle et sur la question de l’armée japonaise, mais désormais le premier ministre dispose de deux années pour agir avant les élections à la Diète, la chambre basse du parlement, sans nouvelles élections. Renforcé, Shinzo Abe peut être tenté d’agir pour relancer la croissance. L’idée pourrait être de réaliser un vrai plan de relance de 10.000 milliards de yens par an, soit 88 milliards d’euros, ou 2 % du PIB avec un élargissement plus modeste des rachats de la BoJ. Autrement dit, le Japon pourrait tenter ce que la zone euro se refuse à essayer : combiner l’assouplissement quantitatif à la relance budgétaire.

Quelle sera la nature de cette relance ? L’effort pourrait porter sur les infrastructures, en partie pour fournir un relais à l’activité alors que la demande extérieure, notamment en provenance de Chine manque de dynamisme. Mais il s’agira aussi de soutenir la croissance par le soutien à la consommation des ménages. Déjà, la hausse prévue de la TVA a été reportée d’avril 2017 à octobre 2019.

Prioriser la lutte contre la déflation

Beaucoup d’observateurs internationaux, prompts à condamner un peu vite les « Abenomics » se lamentent déjà du refus du premier ministre nippon de réaliser des « réformes structurelles » qui, selon eux, peuvent seules dynamiser la croissance japonaise. Rien n’est moins sûr cependant dans la mesure où plusieurs de ces réformes libérales auraient encore un effet déflationniste. L’idée de Shinzo Abe est donc d’abord de lutter contre la tendance déflationniste qui, non seulement, alourdit le fardeau de la dette pour l’Etat, mais aussi réduit la capacité des salaires à monter malgré l’état de plein-emploi du pays, avant de réaliser ces réformes.

Abandonner l’objectif budgétaire

C’est dans cet esprit de priorisation que Shinzo Abe va également abandonner sa politique budgétaire. En bon libéral-démocrate, le premier ministre avait engagé une politique de restriction budgétaire. Depuis 2013, le déficit primaire était passé de 7,88 % du PIB à 5,44 % du PIB. Un effort qui devait se poursuivre pour atteindre l’équilibre en 2020. Certes, les niveaux de déficits sont importants, mais cette politique est contraire aux objectifs visés : elle est déflationniste et pèse sur les anticipations des acteurs économiques. C’est une des raisons – souvent peu citées – du relatif échec des Abenomics avec le problème de la « dépendance à la déflation » des agents économiques japonais et la dépression de la demande asiatique. Shinzo Abe pourrait donc remettre à plus tard – sans doute sans l’avouer ouvertement – l’objectif d’équilibre pour 2020.

Ce que pourrait alors proposer le gouvernement, c’est de ne plus tirer en sens inverse de la politique monétaire. Tokyo abandonnerait donc temporairement, au nom de la lutte contre la déflation cette politique et se lancerait dans un plan de relance ambitieux par un « deuxième budget supplémentaire » en octobre ou même avant. L’objectif est clair : relever rapidement les anticipations d’inflation en pesant sur le yen, en compensant la baisse de la demande externe, mais aussi en jouant sur des hausses de salaires. Car c’est là le nœud gordien du problème nippon : jamais les marges des entreprises n’ont été aussi élevées, mais la croissance des salaires ne suit pas. Or, sans hausses de salaires, il n’y aura pas de reprise de l’inflation.

Une leçon pour la BCE et la zone euro ?

Une fois l’inflation revenue, la croissance sera normalement plus soutenue et il sera plus aisé pour le Japon de se désendetter. Shinzo Abe devrait donc lancer un « Abenomics deuxième version », où désormais seul comptera la lutte contre la déflation. Pour cela, la BoJ sera toujours mise à contribution, notamment pour « financer » le déficit public et donc cette relance, mais elle ne sera plus seule. A l’heure où la BCE se voit chaque jour confronter à ses propres limites, l’expérience japonaise méritera sans doute qu’on l’observe, même si en zone euro, ce complément budgétaire semble impossible, pour des raisons politiques, à mettre en place. En attendant, sur les marchés, le yen est tombé ce 11 juillet à 102,6 yens pour un dollar.

Source : La Tribune, Romaric Godin, 11/07/2016

Loi Travail : un mouvement qui n’en finit pas de « s’essouffler », par Olivier Poche

Loi Travail : un mouvement qui n'en finit pas de « s'essouffler », par Olivier Poche

Source : Acrimed,  Olivier Poche, 27-06-2016

Notre Lexique pour temps de grèves et de manifestations en donnait la définition dès 2003 :

« Essoufflement » : Se dit de la mobilisation quand on souhaite qu'elle ressemble à ce que l'on en dit.

Lors de chaque mobilisation sociale d'ampleur en effet, difficile de ne pas entendre ou lire, dans les « grands médias », cette formule, qui, sous la forme d'une interrogation ou, pire, d'un constat, informe moins sur l'évolution du conflit que sur la vision qu'en ont les médias qui le (mal)traitent. Si la mobilisation a le malheur de s'amplifier, on parlera de « contagion » qui « s'étend », de « jeudi noir » et de « galères » tous azimuts. Au moindre reflux apparent, généralement fondé sur les chiffres officiels, souvent mieux adaptés, on annoncera avec soulagement le « début de la fin ».

Le mouvement contre la Loi Travail, qui dure depuis mars dernier, n'a pas dérogé à la règle : ces derniers jours, en particulier, les articles et les reportages se sont ainsi multipliés pour diagnostiquer un « essoufflement » de la mobilisation qui, c'est certain, ne « passera pas l'été ». Mais depuis quand ce diagnostic – qui n'est encore, à l'heure où nous écrivons, qu'un pronostic… – a-t-il été posé ? Nous nous sommes penchés sur la question, en tentant de remonter le fil médiatique de « l'essoufflement » du mouvement. Et le verdict est sans appel : à en croire les médias dominants, le mouvement s'essouffle… depuis le début.

Un mouvement s'essouffle toujours (au moins) deux fois

Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste figaresque égarée sur le service public, l'avait annoncé dès le 23 mai dernier, en réponse à une question de David Pujadas s'inquiétant de savoir si on assistait « à une radicalisation de la CGT » :
– Nathalie Saint-Cricq : « Ah ben clairement David, à une radicalisation tous azimuts et une technique révolutionnaire bien orchestrée ou comment paralyser un pays malgré une base rabougrie et même si le mouvement s'essouffle. »

C'était donc entendu, le mouvement s'essoufflait. Trois semaines plus tard, la journée de manifestation nationale du samedi 14 juin est marquée (notamment) par de colossaux écarts entre syndicats et préfecture de Police dans le décompte des manifestants. On en a compté, sur toute la France, 120000 selon la Préfecture, et 1,3 million selon les syndicats. À Paris, Préfecture et syndicats sont d'accord pour relever des chiffres en hausse, mais qui n'en sont pas moins très éloignés : 75000 selon la Préfecture, 1 million selon les syndicats. À Marseille, 5000 selon la Préfecture, 140000 selon les syndicats. Difficile d'y voir clair… Il est donc logique de faire appel à l'experte maison, accessoirement cheffe du service politique, pour répondre à la question qui préoccupe l'éditocratie française, représentée ce soir-là, comme de coutume, par David Pujadas : 
– David Pujadas : « Alors, va-t-on vers la fin du mouvement ? […] Peut-on parler de démonstration de force ou de chant du cygne pour ce mouvement ? »

La réponse, d'une remarquable impartialité, mérite d'être savourée à petites lampées : 
– Nathalie Saint-Cricq : « Eh bien un peu des deux, David, parce que ça devait être ce soir une sorte d'apothéose, vous savez, le fameux "Ça va être énorme !" de Philippe Martinez, résultat une assez forte mobilisation, mais beaucoup moins que ce qu'annonce la CGT, et peut-être un petit peu plus que ce qu'annonce la police, mais c'est en même temps très clairement le chant du cygne, car ce qui compte, ce qui pèse, c'est-à-dire les grèves, et bien là, ça s'essouffle, le pays n'est pas bloqué, donc cela s'appelle le commencement de la fin. »

Nathalie Saint-Cricq, elle, ne s'essouffle jamais [1]. Mais elle n'est pas la seule. En réalité, la prophétie (que les prophètes espèrent auto-réalisatrice) de l'essoufflement est une constante au sein des médias dominants, comme on s'en convaincra aisément avec ce petit passage en revue – non exhaustif – du « commencement de la fin » qui a commencé en réalité dès le début…

Le commencement de la fin

L'essoufflement du mouvement commence en effet très tôt. Après un mois de mars marqué par des manifestations le 9, le 17, puis une grande manifestation nationale rassemblant entre 400000 et 1,2 million de manifestants le 31, la question se pose dès le 9 avril, sur RFI :

4-9-rfi

Au détour d'un article publié le 11 avril, Les Échos se chargent de répondre à la question :

echos

Verdict confirmé le 28 avril par ICI Radio-Canada. L'éloignement conférant sans doute un surcroît de lucidité, et en tout cas un peu d'avance sur les médias hexagonaux, l'information est désormais en titre :

4-28-radiocanada

En mai, l'essoufflement ne fait plus de doute, et il est régulièrement annoncé. Ainsi, le 5, sur LCI, par Renaud Pila qui vient en plateau défendre son « analyse » :

tf1

Le 17, avec une prudence reconnaissable au point d'interrogation, sur Europe 1…

5-17-e1

… Comme dans La Croix, où l'on pose la question qui s'impose à une sociologue :

lacroix

Le 19, sur BFM, l'essoufflement fait l'objet d'un reportage :

5-19-bfm

Parenthèse : on ne saurait confondre les médias qui parient sur l'essoufflement et les médias qui font des sondages sur les Français qui parieraient sur l'essoufflement, comme le Huffington Post, le 4 mai :

sondage-2

Fermons la parenthèse et reprenons : en juin, l'essoufflement ne s'essouffle pas, au contraire. Le 11, c'est le 20h de France 2 qui traite le sujet (entre les deux interventions, donc, de Mme Saint-Cricq annonçant l'essoufflement du mouvement, le 23 mai et le 14 juin). Le lancement pose la question :

6-11-f2-20h-question

Et le reportage apporte la réponse :

6-11-f2-20h-reponse

Le 13 et le 16 juin, ce sont, respectivement, Le Figaro et Le Point qui entrent dans la danse – seule surprise : la date tardive de leur ralliement.

6-13-fig

6-16-lepoint

Partout en France

Selon nos recherches (qui ne peuvent prétendre à l'exhaustivité), c'est donc RFI qui évoque pour la première fois l'essoufflement du mouvement « en France ». Mais les médias locaux l'avaient vu venir avant. L'avantage de la proximité ?

Ainsi, dès le 5 avril – record absolu –, en Auvergne :

4-5-francebleu-s_essouff_a_clermont

Le 18 avril, en Haute-Garonne :

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Le 29 avril, en Charente :

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Puis, l'essoufflement fait tache d'huile. Le 17 mai, il est signalé à Metz :

5-17-s_essouff_a_metz

Le 18, à nouveau, en Auvergne :

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Le 19, dans l'Ain :

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Et c'est donc bien légitimement qu'on peut s'étonner de quelques poches de résistance, comme ici, dans le Nord :

5-20-voix_du_nord_s_essouffds_le_nord

À la SNCF

Dernier exemple de cette façon de (re)couvrir un mouvement social, par nature fragile et incertain, en guettant les moindres signes de faiblesse pour les propulser à la une – contribuant ainsi, au moins symboliquement, à l'affaiblissement qu'on prétend constater : la grève à la SNCF, dont l'essoufflement est signalé dès le 3 juin :

alsace1

« Les assemblées générales ont toutes reconduit le mouvement de grève », mais le mouvement ne s'en « essouffle » pas moins. La preuve en image (celle qui illustre l'article) et en légende :

alsace2

Il est à nouveau annoncé le 12 juin :

jdd

Le 16 (grâce à « une source interne ») :

sncf-18-6-parisien-terminus

sncf-18-6-parisien-terminus_suite

Puis, le 21 :

sncf-6-21-sudouest

En résumé, si l'on en croit les médias dominants, le mouvement contre la Loi Travail n'a eu de cesse, semaine après semaine, de s'essouffler. Souvent réticents à rendre compte de la montée en force d'un mouvement social, ces médias se plaisent en revanche à en chroniquer, éventuellement sous une forme ingénument interrogative, le commencement de la fin, à en guetter les signes d'affaiblissement, au besoin dès le lendemain de son apparition – pour être certains d'avoir eu raison avant tout le monde ? À moins qu'il ne s'agisse, en multipliant les faire-part de décès de la mobilisation, d'instiller le doute chez les personnes mobilisées, de leur suggérer qu'elles sont isolées et qu'il ne sert à rien de s'entêter à continuer ? On ne saurait le croire – bien que le risque d'un effet performatif ne soit pas négligeable…

On ne peut toutefois manquer de relever le paradoxe qui consiste à diagnostiquer l'essoufflement de la mobilisation tout en multipliant les reportages et articles sur les effets de celle-ci, en évoquant la « France bloquée » ou la « galère » des usagers, sans même parler des discours catastrophistes sur les risques qui planeraient sur l'Euro de football, et les appels répétés à mettre un terme à la mobilisation. Mais les grands médias et les grands éditorialistes ne sont pas un paradoxe près.

Nous réserverons pour terminer une mention spéciale au Journal du dimanche qui, plus lucide que tous les autres, annonçait le 12 juin dernier, non pas l'essoufflement, mais la fin du mouvement :

finjdd

Tout simplement.
Olivier Poche (avec Julien Salingue – merci également au correspondant vigilant qui nous a signalé la récidive de Nathalie Saint-Cricq)

Source : Acrimed,  Olivier Poche, 27-06-2016

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