dimanche 19 juin 2016

[Entraide] Traduction anglais 19/06

[Entraide] Traduction anglais 19/06

Voici comme d’habitude un appel à l’entraide de traduction de textes anglais, par une collaboration via Framapad.

Merci aux participants, votre aide est vraiment précieuse !

En revanche, vous n’êtes pas assez nombreux ; ce serait bien que plus de personnes se portent candidates pour aider, merci d’avance…

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ENTRAIDE :

En raison de désistements, nous avons de gros soucis d’organisation pour gérer les traductions.

Il nous faudrait donc 2 volontaires :

  • 1 pour gérer les traducteurs (pointages, fourniture d’identifiants…)
  • 1 pour gérer le suivi des traductions (regarder quand c’est fini, etc)

Cela ne prend vraiment pas beaucoup de temps chaque semaine (par exemple 15 à 30 minutes), mais c’est indispensable.

Nous contacter ici – merci !

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L’idée est de traduire par blocs ET de vérifier et améliorer la traduction déjà réalisée par les autres, pour avoir un beau résultat (c’est pour ça d’ailleurs que je ne reprends pas souvent des traductions externes, elles sont souvent de piètre qualité).

Eu égard au sabotage récent, nous avons modifié la procédure et augmenté la sécurité, qui implique une connexion par identifiant personnel et mot de passe. Si vous en voulez un, indiquez-le en commentaire de ce billet – en précisant votre mail dans la zone spécifiée (pas dans le commentaire, sinon il sera visible par tous, ce qui n’est pas le cas dans la zone dédiée “Adresse de contact” du commentaire). Nous vous contacterons en fonction du nombre de volontaires et au fur et à mesure des besoins. (recommencez s’il y a eu un souci, on a fait au mieux…)

Le premier texte est ici : Chomsky Dismisses 911 Conspiracy Theories As ‘Dubious’

Le 2e texte est ici : témoignages 11/9

Le 3e texte est ici : IN 1971, MUHAMMAD ALI HELPED UNDERMINE THE FBI'S ILLEGAL SPYING ON AMERICANS

Le 4e texte est ici : The Strange Case of a Nazi Who Became an Israeli Hitman

Le 5e texte est ici : John Kerry Gives Saudis a Big Pass on Indiscriminate Bombing of Civilians in Yemen

Le 6e texte est ici : Ukraine honors nationalists whose troops butchered Jews

Le 7e texte est ici : Blood Baath

Le 8e texte est ici : Greek Leaks Expose IMF Chief Overruling Pro-Debt Relief IMF Negotiator

Le 9e texte est ici : How the CIA made Google 1

Le 10e texte est ici : How the CIA made Google 2

Le 11e texte est ici : How the CIA made Google 3

[Pour les traducteurs : n’ayez crainte, nous avons donc un stock de passionnants billets traduits antérieurement, que nous publierons ultérieurement. Merci encore]

Si vous ne parlez pas anglais, ce n’est pas grave, vous pouvez aussi simplement relire en français pour enlever les fautes d’orthographes directement.

Merci d’avance ! Vous êtes super efficaces 🙂

N.B. : toutes les traductions déjà faites sont stockées, et sortiront dans les prochaines semaines, pas de souci…

Olivier Berruyer.

Affaire Robert Boulin : la thèse de l’assassinat politique ressurgit, par Guillaume Stoll

Affaire Robert Boulin : la thèse de l'assassinat politique ressurgit, par Guillaume Stoll

Quand je pense au temps passé par nos médias sur la Russie, et quand je vois ça, comment dire… ?

La page Wikipédia de Robert Boulin, “suicidé” avec une fracture du maxillaire supérieur gauche du vivant du ministre.

Source : Le Nouvel Obs, Guillaume Stoll, 08-06-2016

Robert Boulin, ministre du Travail, le 26 septembre 1979, un mois avant sa mort. (MARCEL BINH / AFP)

Robert Boulin, ministre du Travail, le 26 septembre 1979, un mois avant sa mort. (MARCEL BINH / AFP)

Deux nouveaux témoignages accréditent la thèse de l’assassinat en 1979 du ministre du Travail, et non celle du suicide.

L'une des plus grandes affaires politico-judiciaires de la Ve République connaît de nouveaux développements potentiellement explosifs. Plus de 36 ans après la mort mystérieuse de Robert Boulin, alors ministre du Travail de Raymond Barre, de nouveaux témoins accréditent la thèse de l'assassinat politique. Ces témoignages, révélés mercredi 8 juin par “20 Minutes” et France Inter, ont été recueillis par la juge d'instruction de Versailles (Yvelines), Aude Montrieux, laquelle avait rouvert le volumineux dossier en septembre à la demande de la famille Boulin.

Le corps inanimé de Robert Boulin avait été retrouvé le 30 octobre 1979 dans un étang de la forêt de Rambouillet, près de Paris.

Une première information judiciaire avait conclu à un suicide mais la fille de l’ancien ministre a toujours été persuadée qu’il avait été assassiné alors que son nom était pressenti pour succéder à Raymond Barre à Matignon. Dans les années 1980, la famille Boulin avait déposé plainte pour homicide volontaire. Un non-lieu avait finalement été rendu en 1992.

“J'ai pensé qu'il avait été battu”

Alors, Robert Boulin s’est-il suicidé, comme le raconte la version officielle, ou a-t-il été assassiné pour l’empêcher de révéler des secrets d’Etat ? La deuxième hypothèse prend à nouveau corps. Jamais auditionné au cours de l'enquête initiale, le médecin réanimateur qui accompagnait les pompiers de Rambouillet au moment de la découverte du corps, est formel, lorsqu'il est interrogé par la juge le 19 janvier dernier :

“Tout de suite, ce qui nous a sauté à l'idée, c'est qu'il était dans l'eau mais pas dans la position d'un noyé. On avait l'impression qu'il avait été placé mort dans l'eau […] Un pompier a même fait la remarque : ‘Tiens, on a l'impression qu'on l'a apporté dans une malle.’ […] Il était presque à genoux. On aurait dit qu'on le sortait d'une malle. Vu sa position dans l'eau, ce n'était pas possible que ce soit un suicide. […] Il avait des ecchymoses sur le visage, des éraflures…”

“C'est donc qu'il avait le visage hors de l'eau ?”, lui demande alors la magistrate lors de son audition.

Réponse du médecin : “Oui, hors de l'eau. Ce qui n'est pas courant pour un noyé […] J'ai pensé qu'il avait été battu. J'ai vu une bagarre, un truc […].”

Las, les doutes du médecin ne seront jamais versés à l'enquête lancée à l'époque. “Nous avons été mis à l'écart tout de suite. Visiblement, nous n'étions pas les bienvenus”, déplore-t-il aujourd'hui.

Comme le souligne “20 minutes”, ce témoignage corrobore les déclarations du gendarme qui avait été le premier à découvrir le corps du ministre.

Boulin aperçu dans une voiture avec deux hommes

Un autre témoin capital semble en mesure de faire vaciller la version officielle. Cet homme, qui est probablement l’un des derniers à avoir vu en vie Robert Boulin, raconte avoir croisé la route d’une Peugeot 305 dans la petite ville de Montfort-l'Amaury, située à seulement quelques kilomètres de l'étang où a été retrouvé le corps du ministre.

Dans ce  véhicule, le témoin dit avoir vu Robert Boulin accompagné de deux mystérieux hommes.

“J'ai nettement reconnu le passager qui était M. Boulin. […] Il y avait le chauffeur. M. Boulin, à la droite du chauffeur et une autre personne à l'arrière. […] Ce n'étaient pas des personnes détendues et gaies. Ils avaient des visages assez fermés. […] [Les deux personnes dans le véhicule du ministre] étaient plus jeunes que M. Boulin. Ils avaient des cheveux plutôt foncés, pas blancs”, raconte-il à la juge lors de son audition le 17 décembre dernier.

Et le témoin ne doute pas :

“Je suis sûr de l'heure, de l'endroit et de la personne.”

Ces deux témoignages inédits versés au dossier ne sont peut-être pas les derniers. D’autres personnes sont attendues dans le bureau de la juge d’instruction Aude Montrieux.

De quoi réjouir la fille de Robert Boulin qui se bat depuis de nombreuses années pour faire la lumière sur cette sombre affaire. Son avocate veut d’ailleurs croire que le temps fera son oeuvre : “Dans une affaire d'Etat comme celle-là, le temps qui passe permet aussi aux personnes de ne plus avoir peur de témoigner. Tout reste à dire, à faire et à révéler.”

Guillaume Stoll

Source : suite 1à lire sur Le Nouvel Obs, Guillaume Stoll, 08-06-2016

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Vidéos sur l’affaire – je vous recommande vivement la première :

Autre reportage de France Tv ici

Téléfilm :

 

Revue de presse du 19/06/2016

Revue de presse du 19/06/2016

La revue de la semaine avec une première sous la forme d’un article de l’Equipe, où l’on parle par ailleurs de l’internet, du temps perdu et des effets de la flexibilité sur l’emploi, et où ressurgissent les navires Mistral… Merci à nos contributeurs.

Le marché, c’est le vol ?

Le marché, c'est le vol ?

Source : La Tribune, Robert Jules, 07/06/2016

George Akerlof (à gauche), prix Nobel d'économie 2001, est professeur d'économie à Berkeley. Robert Shiller, prix Nobel d'économie 2013, est professeur d'économie à Yale. (Crédits : Reuters)

George Akerlof (à gauche), prix Nobel d’économie 2001, est professeur d’économie à Berkeley. Robert Shiller, prix Nobel d’économie 2013, est professeur d’économie à Yale. (Crédits : Reuters)

La chronique des livres. Dans « Marchés de dupes » (1), les prix Nobel d’économie Robert Shiller et George Akerlof montrent, exemples à l’appui, que la logique à l’œuvre dans les marchés, loin d’être efficiente, relève d’abord d’une « économie du mensonge et de la manipulation ». Une thèse qui s’explique par le fait que nous, consommateurs, loin d’être rationnels, aimons nous raconter des histoires, que le marché exploite sans vergogne au nom de la recherche du profit et à notre détriment.

Ce sont deux prix Nobel d’économie qui le disent : la vertu du commerce relève d’une jolie fable. Robert Shiller (dont on peut lire chaque mois une chronique publiée dans la Tribune) et George Akerlof accumulent dans leur ouvrage « Marché de dupes » (1) une impressionnante liste d’exemples bien étayés (50 pages de notes sur les quelque 300 que compte le livre) montrant la façon dont les entreprises – quelque soit le secteur – abusent les consommateurs pour les pousser quotidiennement à l’achat : abonnements trop chers, médicaments inutiles, voire mortels (le cas du Vioxx, l’anti-inflammatoire de Merck, est emblématique), produits ou services qui n’ont rien de nouveaux, crédits bancaires abusifs, usage répandu des cartes de crédits… Sans compter les produits structurés financiers liés aux subprimes qui ont provoqué la crise financière mondiale à partir de 2007.

Tout est organisé pour pousser à la consommation, quitte à tricher.

Cette « économie du mensonge et de la manipulation » pourrait se révéler banale pour l’acheteur méfiant. Mais nos deux prix Nobel visent  d’abord à remettre en cause une macro-économie dont les théories basées sur les grands agrégats ne nous disent pas grand chose sur la réalité micro-économique bien plus complexe.

Admirateurs du libre marché, mais lucides

Ils ne partagent pas la vision du marché de l’économie « mainstream ». Celle qui, depuis Adam Smith, pose comme principe le mouvement naturel des marchés à revenir à l’équilibre parce que les producteurs concourent à répondre à la demande des consommateurs en fonction de ce que ces derniers sont prêts à payer. Et, même en cas de situation où l’offre ne répond pas à une demande, il y aura toujours un entrepreneur qui va repérer tôt ou tard cette « anomalie » qu’il perçoit comme une opportunité de profit, et qu’il s’empressera d’exploiter à son avantage. Il participera ainsi sans le savoir, obnubilé qu’il est par son propre intérêt, à ce retour à l’équilibre du marché optimal, comme si une « main invisible » agissait pour le bien de tous. Cette vision, qui s’est renforcée en mettant en équations mathématiques ces mouvements et leurs « lois », se veut scientifique, scientiste, diront certains critiques.

Pour autant, Robert Shiller et George Akerlof ne remettent pas en cause cette institution humaine qu’est le marché.

« Qu’on ne s’y trompe pas : nous admirons le système du libre marché ; nous espérons simplement aider les gens à mieux y trouver leur place. Or le système économique est pavé de mensonges et il n’est plus possible de l’ignorer », avertissent-ils.

C’est donc à un changement radical de perspective auquel nous invitent Shiller et Akerlof. Loin d’être un accident marginal, le « marché de dupes » se trouverait au contraire en son centre même.

Modifier l’histoire pour influencer les individus

Pour l’expliquer, les auteurs se fondent sur une science en plein essor, l’économie corportementale, qui résulte des progrès de la psychologie et des neurosciences où les émotions et les biais sont pris en compte. Pour la macro-économie « mainstrean », nous sommes des « homo economicus » qui faisons des choix rationnels pour améliorer notre bien-être. Pour nos deux prix Nobel, il faut au contraire faire « la différence entre ce que les individus veulent vraiment  (ce qui est bon pour eux) et ce qu’ils croient vouloir (ce qui est bon pour le singe perché sur leur épaule – le singe représente les « esprit animaux » que Shiller avait analysés dans un précédent ouvrage).

En réalité, le fondement du marché réside dans « des histoires que les gens se racontent à eux-mêmes », une considération qui « rend tout à fait naturelle l’idée que ces histoires sont faciles à manipuler. Il suffit de changer l’attention des individus pour changer les décisions qu’ils prennent », affirment les auteurs.

Le marketing, un des secteurs qui, dans les entreprises, captent une bonne part des investissements, ne fait que cela : « changer l’attention des individus ». On en trouvera des exemples, 25 exactement, expliqués sous forme didactique, dans le petit livre que vient de publier Nicolas Guéguen, professeur de psychologie sociale. Dans « Victimes du marketing ? » (2), il répond à des questions comme « Pourquoi acheter un produit en promotion vous donne-t-il l’impression d’être plus intelligent ?» ou encore « Pourquoi est-il si difficile de dire « non » une fois qu’on a déjà dit « oui » ? ». La lecture en est très instructive.

Des règles pour contrebalancer la puissance des lobbies

Comment remédier à cette asymétrie où le consommateur se fait duper ? Selon eux, il faut imposer des règles puisque le marché ne peut pas s’auto-réguler. Ce doit être le rôle d’instances externes au marché, comme le gouvernement, les parlements qui peuvent légiférer, les agences publiques. Cela existe déjà d’ailleurs. Et c’est bien là le problème. Nombre de régulateurs font eux-mêmes l’objet de diverses influences notamment par la pratique des lobbies.

Shiller et Akerlof consacrent d’ailleurs un chapitre au lobby politique aux Etats-Unis. Ils montrent comment les compagnies pharmaceutiques – il est vrai que, sur les questions de santé, nous sommes aisément crédules – présentent des preuves biaisées pour obtenir les autorisations qui leur permettront d’élargir leur accès au marché.

Les détenteurs du pouvoir politique utilisent eux-mêmes les techniques de séduction et de mensonges (promesses qui ne seront jamais honorées, ou si peu) pour pouvoir obtenir les suffrages des électeurs ou convaincre les citoyens du bien-fondé de la politique qu’ils mènent.

Et les producteurs honnêtes, oubliés ou impensés ?

Au final, et c’est là une question que les auteurs n’envisagent pas, que penser des producteurs honnêtes qui arrivent à développer leurs activités ? Sont-ils les idiots utiles du système ? Car, et c’est là le point faible de cet ouvrage stimulant, on ne trouve pas une analyse systématique du phénomène de « marché de dupes », la force résidant dans l’accumulation d’exemples. Comment expliquer qu’une tromperie est avérée dans un lieu mais pas dans un autre, dans telle entreprise mais pas dans telle de ses concurrentes. D’où vient cette différence ?

On voit rarement un client aller dans un restaurant cher où l’on mange mal. Evidemment, les attitudes des gens peuvent être influencées par des désirs qui sont contraires à leur santé ou leur intérêt : fumer ou acheter des marchandises de pacotille. Et dans de nombreux cas, nous savons que nous sommes (un peu) dupés mais l’acceptons pour satisfaire un désir immédiat.

Finalement, on retrouve le dilemme où nous devons choisir entre un Etat paternaliste, qui dit à l’individu ce qui est bien pour lui, et une liberté individuelle, où être trompé est moins important que suivre son désir.

(1) « Marchés de dupes. L’économie du mensonge et de la manipulation », par Robert Shiller et George Akerlof, Editions Odile Jacob, 323 pages, 25,90 euros.

(2) « Victimes du marketing? 25 petites expériences pour ne plus vous laisser manipuler », par Nicolas Guegen, Editions Librio, 93 pages, 3 euros.

Source : La Tribune, Robert Jules, 07/06/2016