samedi 7 mai 2016

Porto Rico ne suit pas le contre-exemple Grec

Porto Rico ne suit pas le contre-exemple Grec

Le parallèle est instructif : 6 ans après le premier plan et après avoir accepté une multitude de demandes de ses créanciers, la Grèce est paralysée par une grève générale d'opposition aux dernières demandes. Mais de l'autre côté de l'Atlantique, Porto Rico a choisi la voie du défaut.



Grèce dans l'impasse, Porto Rico qui prend la sortie

La situation de la Grèce six longues années après le choix d'une austérité maladive démontre à quel point la voie du maintien dans la monnaie unique est une impasse. Trois gouvernements différents ont accepté des mesures similaires exigées par les créanciers et rien ne change. Pris dans un cercle vicieux que ni les Grecs ni les eurobéats ne veulent reconnaître, le pays doit constamment prendre de nouvelles mesures d'austérité pour essayer de tenir des objectifs intenables. Moins d'un an après sa capitulation en rase campagne, Alexis Tsipras se voit donc demander des mesures contingentes pour garantir un excédent primaire à 3,5% du PIB pour 2018, des coupes équivalentes à 2% du PIB, qui se déclencheraient automatiquement si jamais tout ce qui avait été entrepris n'était pas suffisant pour l'atteindre.

Il est tout de même effarant que toutes les parties prenantes continuent dans la logique qui n'a produit que de l'échec depuis 2010, et qui consiste à faire grossir une dette dont il est bien évident qu'elle ne pourra pas être remboursée par la Grèce car avec 3,5% d'excédent primaire, il est bien évidemment que la croissance ne sera pas là, sans même pouvoir espérer réduire la dette puisqu'il y a les intérêts à payer. Bref, tous ces sinistres acteurs s'enfèrent dans une impasse dont ils font payer le prix à tout un peuple, littéralement saigné pour ses créanciers, d'autant plus, que, comme le rappelle Romaric Godin, 95% des soit-disantes aides sont allés aux créanciers… L'histoire sera sans doute très dure dans quelques années avec tous ceux qui ont pu soutenir une telle horreur, une forme de crime contre l'humanité.

Parallèlement, après des mois d'atermoiements, Porto Rico, cette petite île étasunienne qui traverse une grave crise économique qui pousse ses habitants à partir sur le continent, a décidé de faire défaut et de ne pas payer 422 millions de dollars de dette, malgré le fait que ses créanciers étaient des fonds étasuniens rompus aux procédures contre les Etats, comme on a pu le voir avec l'Argentine. Le gouverneur de l'île a déclaré « j'ai décidé que vos besoins de base étaient plus importants que quoi que ce soit d'autre » et a demandé au Congrès étasunien de permettre à lîle de restructurer sa dette de 72 milliards en lui donnant accès au droit à la faillite auquel ont accepté les Etats et les villes. Où l'on voit, ici aussi, qu'une même monnaie ne peut pas convenir à des ensembles trop disparates.


Mais ce qui est intéressant ici, c'est de voir à quel point les européens, et les dirigeants Grecs de tous les bords persistent dans l'erreur malgré les conséquences dramatiques de leurs politiques. Merci à Porto Rico de montrer que l'on peut choisir le peuple contre des créanciers sanguinaires.

Assurance chômage : quand Pôle emploi « fraude » en ne cotisant pas à l'Unedic…

Assurance chômage : quand Pôle emploi « fraude » en ne cotisant pas à l'Unedic…

Faites ce que je dis, pas ce que je fais : Pôle emploi économiserait entre 40 et 50 millions d'euros par an en ne cotisant pas à l'Unedic. Pas très solidaire...

 

Pôle emploi, qui assure lui-même ses employés contre le chômage, réalise de « 40 à 50 millions d'euros » d'économies par an en ne cotisant pas au régime général géré par l'Unedic, selon un rapport d'expert-comptable consulté vendredi par l'Agence France-Presse. Les employeurs publics ne sont pas contraints de s'affilier à l'Unedic, mais ils sont tenus d'assurer leurs salariés contre le risque chômage. Ils ont notamment la possibilité de gérer eux-mêmes la gestion et le financement de l'indemnisation du chômage de leurs agents par l'auto-assurance.

En faisant ce choix, Pôle emploi s'exonère, chaque année, d'environ « 80 millions d'euros de cotisations » patronales qu'il aurait théoriquement dû verser à l'Unedic, selon un rapport d'expertise du cabinet Sextant, réalisé pour le compte du comité central d'entreprise (CCE) de Pôle emploi. Dans le même temps, le régime d'auto-assurance de l'opérateur lui a coûté « entre 31 et 36 millions d'euros par an sur la période 2012-2014 », soit « 40 à 50 millions d'euros de moins par an que les cotisations patronales théoriques, si Pôle emploi était affilié au régime général ».

Un manque à gagner de 8 millions d'euros

Toutefois, l'Unedic reversant à l'opérateur 10 % de sa collecte de cotisations, Pôle emploi reçoit, chaque année, 8 millions d'euros de moins que s'il était affilié au régime général. Ce manque à gagner « marginal » est toutefois « largement absorbé par les économies générées par le système d'auto-assurance ».

L'Unedic, dont la dette devrait atteindre 30 milliards d'euros fin 2016, finance environ deux tiers du budget de Pôle emploi, à hauteur de plus de 3 milliards d'euros par an. De son côté, Pôle emploi met une partie de sa trésorerie « à disposition de l'Unedic, sous forme de prêt en compte courant » : 411 millions d'euros en 2014, soit 54 % de la trésorerie nette de Pôle emploi, selon le rapport. Ce placement « permet de limiter l'endettement de l'Unedic (de façon toutefois marginale) », précise le document.

Le patronat (Medef, CGPME et UPA) et la CFE-CGC réclament, dans le cadre de la négociation en cours sur l'assurance chômage, de faire cotiser au régime général toutes les entreprises publiques utilisant des contrats de droit privé.

 

Source : LePoint.fr

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Loi travail. Nouvelle journée d'appel à la mobilisation le 12 mai

Loi travail. Nouvelle journée d'appel à la mobilisation le 12 mai

Photo : Reuters 

Sept syndicats de salariés, d'étudiants et de lycéens appellent à une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations le 12 mai, pour réclamer le retrait du projet de loi travail.

L'intersyndicale ne prévoyait initialement qu'une "journée d'initiatives et d'interpellation des parlementaires". Les syndicats appellent désormais à une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations le 12 mai contre la loi Travail. Il s'agira de la cinquième journée nationale et unitaire d'actions contre le projet de loi à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL), après les 9 et 31 mars, et les 9 et 28 avril. D'autres journées d'action ont été organisées par les seules organisations des jeunes et les traditionnels défilés du 1er-Mai ont été focalisés contre le projet de loi.

Manistation à Paris le 12 mai

Dans un , les organisations syndicales régionales Île-de-France de salarié- es, lycéen-nes et étudiant-es, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL "demandent aux salarié-es dans les entreprises et les administrations de multiplier les assemblées générales pour débattre de l'amplification de la mobilisation, y compris par la grève, pour obtenir le retrait d'un projet de loi néfaste pour les jeunes, les salariés". Une manifestation est prévue à Paris à 14 heures de Denfert-Rochereau à l'Assemblee Nationale, jeudi 12 mai. 

Le projet de loi Travail est actuellement débattu en première lecture à l'Assemblée nationale. Il prévoit notamment la primauté de l'accord d'entreprise dans l'aménagement du temps de travail, une clarification des règles de licenciement économique ou encore la création d'un Compte personnel d'activité (CPA). Les syndicats opposés au texte dénonce une réforme qui "accentue la précarité, marque la remise en cause des conventions collectives, ruine les garanties collectives".

Manuel Valls : "Ce texte doit passer"

Dans une émission diffusée ce vendredi soir sur Public Sénat, le Premier ministre n'exclut pas d'utiliser l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter au Parlement le projet de loi contesté sur le Travail. "Il ne faut jamais renoncer à un moyen constitutionnel", déclare Manuel Valls dans un enregistrement visionné par l'AFP de l'émission "Bibliothèque Médicis", où il réaffirme toutefois sa "volonté de convaincre" sa majorité. "Nous verrons la semaine prochaine mais ce texte doit passer", affirme encore le chef du gouvernement.

Source : l'Humanité.fr  

 

Informations complémentaires :

 

Le "Hobbit" de Florès: la controverse continue

Le "Hobbit" de Florès: la controverse continue

Une étude menée en France a conclu, en se basant sur l'examen d'un crâne d'un spécimen attribué à Homo Floresiensis, que les caractéristiques crâniennes ne correspondaient pas avec celles de l'homme moderne, Homo Sapiens.

Révision de quelques caractères internes de LB1 © Antoine Balzeau-CNRS/MNHN

Antoine Balzeau du Muséum National d'Histoire Naturelle, ainsi que Philippe Charlier de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)/Université Paris-Descartes, ont mené une étude médicale sur le crâne Liang Bua  (LB1), considéré comme étant l'holotype (spécimen de référence ayant servi à la description d'une nouvelle espèce) d'Homo Floresiensis. Ils ont utilisé la microtomographie à rayons X (micro-CT) sur l'épaisseur de la voûte crânienne et sur la configuration structurelle crânienne.

Ils ont constaté que le crâne ne partageait pas de traits communs avec les hommes modernes, mais qu'il avait des traits plus caractéristiques d'un ancien hominidé comme Homo Erectus, une espèce disparue qui serait la première espèce humaine à sortir d'Afrique.

Homo Floresiensis, communément appelé le "Hobbit" en raison de sa petite taille et de ses pieds caractéristiques et que l'on pensait être une probable espèce humaine éteinte, a fait sensation dans les médias en 2003 après sa découverte sur l'île indonésienne de Florès. Il avait été mis au jour une équipe d'archéologues australo-indonésiens cherchant des traces de la migration humaine originale d'Homo Sapiens d'Asie vers l'Australie.

Les restent consistent en des squelettes partiels de neufs individus, dont un crâne complet, appelé LB1. 

A ce jour, l'affaire reste ancrée dans la controverse et le débat scientifique,

Un individu "Hobbit" devait faire à peine 1.1m de haut, avait un petit cerveau, plus proche de celui d'un ancien hominidé. Le plus troublant a été de découvrir que les restes dataient d'une période relativement récente (probablement 12000 ans).
La grotte où ont été retrouvés les restes d'Homo floresiensis en 2003, Lian Bua, Flores, Indonésie.  Rosino, Wikimedia Commons

A côté des restes de squelettes ont été récupérés des outils en pierre datant de 94000 à 13000 ans.

Certains scientifiques ont suggéré après examen que le "Hobbit" était un homme moderne ayant souffert de microcéphalie et de maladie, entraînant ces singularités physiques.

D'autres études, cependant, étaient contre cette hypothèse. Cette dernière étude apporte de nouvelles découvertes suggérant que ces fossiles ne présentent pas de caractéristiques pathologiques et sont bien ceux d'une espèce humaine éteinte.

L'étude a été publiée dans le  Journal of Human Evolution.

Sources:

Derniers articles sur Homo Floresiensis:

Allemagne : Wolfgang Schäuble propose la retraite à 70 ans, par Romaric Godin

Allemagne : Wolfgang Schäuble propose la retraite à 70 ans, par Romaric Godin

Source : La Tribune, Romaric Godin, 22/04/2016

L'Allemagne vieillit et s'interroge : comment payer les retraites en 2030 ? (Crédits : REUTERS/Charles Platiau)

L’Allemagne vieillit et s’interroge : comment payer les retraites en 2030 ? (Crédits : REUTERS/Charles Platiau)

En relançant le débat sur l’âge de départ à la retraite, le ministre fédéral allemand des Finances sape la stratégie de la chancelière et pose un problème grave pour l’avenir du pays.

Depuis quelques semaines, le débat sur les retraites a commencé à s’imposer en Allemagne comme un sujet central qui risque d’être, avec la crise des réfugiés, un des thèmes clé de la prochaine élection fédérale en septembre 2017. Non sans raison. Alors que la politique monétaire de la BCE inquiète les retraités et futurs retraités qui dépendent de fonds de pension gérés par les assureurs, un sondage rendu public par la chaîne publique ARD estime que 57 % des Allemands estiment que les retraites ne sont pas suffisamment sûres. Une inquiétude surtout forte chez les plus jeunes : elle touche 62 % des 18-25 ans. Le fondement de cette inquiétude est évidemment démographique. Selon l’office fédéral des statistiques Destatis, en 2030, un tiers des Allemands aura plus de 65 ans, contre un cinquième aujourd’hui.

Problème démographique et pauvreté des retraités

Ce problème démographique, a souligné récemment Destatis, ne sera pas résolu par l’arrivée du million de migrants en 2015, quand bien même ces derniers demeureraient en Allemagne. Le « déficit naturel », solde entre les naissances et les décès, devrait, en effet, dans les prochaines années, se creuser sous le double coup d’une faible fertilité (environ 1,43 enfant par femme) et d’une mortalité renforcée par le vieillissement de la population. Cette situation pose évidemment un problème pour le système de retraite allemand, compte tenu de la baisse du nombre de cotisants au regard du nombre de retraités.

Le problème qui risque de se poser est celui de la pauvreté des futurs retraités. Selon les prévisions de l’assurance retraite allemande, plus de 25 millions d’Allemands sont menacés de toucher une retraite inférieure au seuil de pauvreté en 2030. Pour passer au-delà de ce seuil, prévoit l’institution, il faudra avoir travaillé 40 ans de façon ininterrompue et toucher au moins 2.097 euros bruts par mois. Or, la flexibilisation du marché du travail outre-Rhin et l’explosion du travail partiel qui touche près de 15 millions de salariés allemands, soit 38,3 % du total, selon les chiffres de l’institut IAB, rendent de plus en plus difficile de telles conditions.

Réformes et contre-réformes

Bref, les retraites sont clairement une menace pour l’Allemagne et la réforme de 2005, engagée par Gerhard Schröder et mise en place par Angela Merkel, qui prévoit le passage de l’âge légal de départ à la retraite à 65 à 67 ans entre 2005 et 2030 risque de ne plus suffire. Face à ce défi, la « grande coalition » entre la CDU/CSU de la chancelière et la SPD sociale-démocrate a longtemps choisi de ne rien faire, contrairement à la légende tenace en France selon laquelle ce type de coalition « permet de réformer ». En réalité, en 2014, la CDU a accepté de permettre des départs à la retraite à 63 ans pour ceux qui ont cotisé le plus longtemps afin d’obtenir l’appui de la SPD sur la politique budgétaire restrictive du gouvernement et sur sa politique européenne. Non pas dans le cadre d’un projet réel, mais uniquement pour gérer l’équilibre interne de la grande coalition.

Travailler plus longtemps ?

Pour le patronat allemand, la solution est toute trouvée : il faut travailler encore plus longtemps, supprimer l’exception des 63 ans et remonter l’âge légal de départ à la retraite en 2030 à 70 ans ou, du moins, le « flexibiliser » à l’évolution démographique. L’idée est aussi défendue par la Commission européenne et l’OCDE, mais la SPD ne veut pas en entendre parler. Pour une raison fort simple : à l’agonie dans les sondages – certains lui attribuent moins de 20 % des suffrages – la formation de centre-gauche tente de se présenter comme défenseur des salariés et des retraités. Il s’agit de corriger l’image issue de la réforme de 2005 qui a été conçue et portée par les Sociaux-démocrates. Angela Merkel, sentant le piège de ce sujet, a tenté, la semaine dernière de lancer une réflexion sur le sujet pour désamorcer le débat. Le but est d’abord de parvenir à un consensus sur une réforme pour que le débat soit clos avant l’élection de 2017. Apparemment, la chancelière n’est pas à l’aise avec ce sujet. Et pour cause : elle ne veut ni s’aliéner les milieux économiques, ni ses alliés de la SPD dont elle a le plus impérieux besoin, alors qu’une partie de la droite doute de plus en plus d’elle.

Wolfgang Schäuble relance le débat

Cette stratégie dilatoire, assez typique de la méthode de gouvernement de la chancelière, a cependant déjà échoué face à l’action concertée de deux de ses « alliés. » D’abord, le ministre-président bavarois, chef de la CSU, sœur de la CDU dans le Land du sud du pays, Hors Seehofer, qui, en début de semaine, a réclamé le passage de la retraite à 70 ans. Et surtout Wolfgang Schäuble, le ministre fédéral des Finances, très populaire qui, mercredi, s’est également rangé parmi les partisans de la « flexibilisation » de l’âge du départ à la retraite. Immédiatement, le débat s’est rallumé en Allemagne. Sigmar Gabriel, vice-chancelier et ministre de l’Economie a rejeté cette demande comme « cynique » et un appel à « une baisse cachée des retraites. » Et de conclure : « avec la SPD, cela n’aura pas lieu. »

Revoici la polémique relancée au sein de la « GroKo », la « grande coalition ». Les bras droits de la chancelière au sein de la CDU ont tenté de clore le débat, rappelé qu’un rapport a été demandé et sera rendu en octobre et qu’il faut attendre jusque-là… Mais en vain. Le patronat allemand, trop heureux de l’aubaine, a répété sa demande de report de l’âge de la retraite jusqu’à 70 ans. Dans le Rheinische Post de ce vendredi, Ingo Kramer, le président de la DBA, la fédération des employeurs allemands, a estimé que si rien n’était fait, les cotisants, patrons et employés, devront payer 60 milliards d’euros de plus qu’aujourd’hui. Le président de la fédération des assureurs allemands, la GDV, Alexander Erdland, a, lui, estimé que des « âges de départ à la retraite fixes ne correspondent plus à une espérance de vie plus dynamique. »

Des problèmes structurels

L’affaire est cependant plus complexe. L’espérance de vie est un concept commode pour les partisans d’un départ plus tardif à la retraite, mais il ne représente qu’une partie du problème. L’autre partie est évidemment la diminution de la population active qui reflète un des échecs les plus cuisants de la politique allemande de ces dernières années. Malgré 200 milliards d’euros de politique familiale dépensés chaque année, le taux de fertilité est resté très bas. Il est récemment remonté légèrement, mais pas suffisamment. L’apport des réfugiés est, de ce point de vue, une bonne nouvelle, mais ne règle pas tout, car il reste insuffisant à long terme. L’activité à temps plein des femmes devrait aussi être encouragée, ce qui n’est pas encore suffisamment le cas. Bref, le problème des retraites cachent une série de ratés de la politique allemande.

Du reste, les politiques tant vantées à l’étranger de flexibilisation de l’emploi ont conduit à un fort partage du temps de travail qui a réduit le nombre d’heures travaillés par le développement du temps partiel. Résultat : les salaires versés sont donc souvent réduits, malgré le plein emploi et les cotisations à terme insuffisantes. C’est le revers du plein emploi et c’est un modèle qui pose problème pour le financement des retraites. Les employeurs allemands ont beaucoup profité de cette situation, comme ils ont beaucoup encouragé la baisse de la couverture des accords salariaux collectifs, ce qui a conduit à réduire les hausses de salaires, mais aussi celles des cotisations.

L’espérance de vie, un bon critère ?

Enfin, l’espérance de vie est un argument qui semble peu porteur. En Allemagne, celle à un an, selon Eurostat, est de 78 ans pour les hommes et 82 pour les femmes, soit une moyenne de 80,4 ans. C’est moins que la moyenne de la zone euro (81,3 ans) et bien moins que l’espérance de vie en Espagne et en Italie (82,5 ans), mais aussi en France (82,1 ans). Cette espérance de vie n’est donc pas exceptionnelle. Surtout, elle n’est pas liée à une bonne santé. Selon les données récentes de Eurohex, l’espérance de vie en bonne santé en Allemagne pour un habitant de 65 ans n’est que de 7 ans. C’était 7,6 ans en 2006. Autrement dit, cet élément se dégrade et surtout il reste très inférieur à la moyenne européenne (8 ans). En France, cet espérance de vie à 65 ans est de 9,8 ans, contre 9,6 ans en 2006. On le voit donc : la situation se dégrade dangereusement outre-Rhin. Et l’espérance de vie à la naissance pourrait donc être le mauvais indicateur. Relever l’âge de départ sans régler ces problèmes structurels est donc une solution de facilité qui ne règlera en réalité rien.

A quoi joue Wolfgang Schäuble ?

Pourquoi alors Wolfgang Schäuble part-il à l’offensive ? Pour des raisons politiques, évidemment. Angela Merkel semble durablement affaiblie par la question des réfugiés. Tous les sondages montrent un affaiblissement préoccupant de la « grande coalition ». C’est vrai pour la SPD, mais aussi pour la CDU qui, selon la dernière enquête FGW n’est qu’à 33 % des intentions de vote, du jamais vu depuis 2011. Or le ministre fédéral des Finances semble décider à savonner la planche de la chancelière pour prendre la tête d’une opposition conservatrice interne. Pour cela, il distille savamment des petites phrases qui provoquent la colère de la SPD et la gêne de la chancelière. Il l’a fait sur la question grecque et sur celle des réfugiés, il le fait à présent sur la question des retraites.

L’objectif est simple : ruiner la stratégie temporisatrice d’Angela Merkel, la montrer incapable de contrôler la situation et l’identifier dans l’esprit des électeurs conservateurs aux Sociaux-démocrates. In fine, il s’agit de faire revenir dans le giron d’une CDU « redroitisée » les électeurs d’Alternative für Deutschland (AfD), le parti d’extrême-droite, et, surtout, de conserver la CSU bavaroise dans l’orbite de la CDU, alors que cette dernière diverge de plus en plus du parti d’Angela Merkel et penserait même à se présenter au niveau national… Le durcissement du ton face à la Grèce via le FMI va dans le même sens. Angela Merkel a des raisons de s’inquiéter : ses rivaux sont proches d’elle…

Source : La Tribune, Romaric Godin, 22/04/2016

Les 17 meilleures blagues de l’ultime “sketch” de Barack Obama à la Maison-Blanche, par Timothée Vilars

Les 17 meilleures blagues de l'ultime "sketch" de Barack Obama à la Maison-Blanche, par Timothée Vilars

J’ai eu du mal à analyser ceci.

Première lecture : c’est très très drôle

2e lecture : mais comment le Président des USA peut-il s’abaisser à ça ?

3e lecture : n’est-ce pas un signe de recul sur la fonction, assez salvateur ? Ca évite ça :

Bref, un peu comme le fou du roi au Moyen-Âge – sauf que ce n’était jamais le roi à l’époque…
4e lecture : … ?

Source : Le Nouvel Obs, Timothée Vilars, 01-05-2016

Un exercice délicat mais qu’il adorait : pour son 8e et dernier dîner des correspondants, Barack Obama a régalé samedi soir le tout-Washington de plaisanteries acerbes sur les médias, le monde politique et… Donald Trump.

Il fallait une apothéose. Dans six mois, Barack Obama ne sera plus qu’un “lame duck”, tel qu’on qualifie le président américain pendant la période de transition entre l’élection de novembre et l’investiture de son successeur, en janvier. C’est donc pour la dernière fois ce samedi 30 avril que le 44e président américain a pris le micro au dîner de gala annuel des correspondants de presse de la Maison-Blanche, pour 32 minutes de mitraille hilarante en direction de ses alliés, ses adversaires, et surtout de lui-même.

Pour ce rendez-vous devenu incontournable au fil des décennies, l'équipe du président américain a travaillé pendant des semaines sur le texte.

“C'est l'un des discours les plus difficiles de l'année”, explique à l'AFP Cody Keenan, 35 ans, qui dirige l'équipe des auteurs des discours de la Maison-Blanche.

Il est de tradition dans cet exercice que le président n’épargne personne, quitte à adopter un ton très grinçant. Barack Obama en avait fait une de ses marques de fabrique, et s’est même fendu d’un “mic drop” à la fin de son discours samedi soir, lâchant son micro par terre à la façon des popstars qui veulent signifier que leur prestation a été tellement parfaite qu’il n’y a plus rien à ajouter.

Voici un florilège des meilleurs extraits de son discours, dont vous pouvez retrouver l’intégralité sur YouTube.

Donald Trump

0’10” : “Bonsoir tout le monde. C’est un honneur d’être à mon dernier… et peut-être LE dernier dîner des correspondants de la Maison-Blanche. Vous avez tous l’air en pleine forme ; la chute de la République n’a jamais eu meilleure allure”.

12’27” : “Le président du parti républicain Reince Priebus est également avec nous ce soir. Je dois le dire, vous avez bien mérité une petite sortie. Félicitations, j’ai entendu parler de vos derniers succès… Le parti, le processus de nomination, tout va à merveille ! Continuez comme ça.”

17’48” : “On sent comme une confusion au parti républicain. Sur les invitations du dîner de ce soir, où on vous demandait de choisir entre viande et poisson, un bon nombre d’entre vous ont écrit ‘Paul Ryan’ [président de la Chambre des représentants, que l’establishment républicain espère substituer à Ted Cruz et Donald Trump lors de la Convention en juillet]. Ça ne faisait pas partie des options : viande, ou poisson. Vous n’aimez peut-être ni la viande ni le poisson… Mais c’est votre choix.”

19’52” : “[…] vous remercier pour tout ce que vous faites, vous savez, une presse libre est un élément central de notre démocratie et… Nan, je plaisante ! Vous savez bien que je vais parler de Trump !”

20’24” : “Je suis un peu peiné de son absence ce soir… Nous nous étions tellement bien amusés la dernière fois et c’est surprenant, il y a là une salle pleine de soutiens, de célébrités, de caméras et il a dit non. Est-ce que ce dîner serait trop tape-à-l'œil pour Donald ? Qu’est-ce qu’il peut bien faire en ce moment ? Manger un steak Trump ? Tweeter des insultes à Angela Merkel ?”

21’17” : “L’establishment républicain pense que Donald manque trop d’expérience en politique étrangère pour être président. Mais il faut rappeler qu’il a passé des années à rencontrer des dirigeants du monde entier : Miss Suède, Miss Argentine, Miss Azerbaïdjan…” [Donald Trumpa présidé les concours Miss Univers pendant 20 ans]

22’21” : “Je ne voudrais pas en faire trop. Car on est d’accord que depuis le début, il [Trump] a reçu juste ce qu’il faut de couverture médiatique, une couverture adaptée au sérieux de cette candidature… [silence] Vous pouvez être fiers de vous. Le mec voulait juste donner un coup de pouce à son business immobilier, et maintenant tout le monde prie pour qu’il ne passe pas le mois de juillet !”

La presse

11’13” : “Je voudrais ici rendre hommage à plusieurs journalistes récompensés présents ici ce soir : Rachel McAdams, Mark Ruffalo, Liev Schreiber… [les acteurs du film oscarisé “Spotlight”] Merci pour tout ce que vous avez fait.”

11’32” : “Je plaisante. Comme vous le savez, ‘Spotlight’ est un film. Un film sur des journalistes d’investigation dont le talent et l’indépendance leur ont permis de traquer la vérité et de faire tomber des têtes… Meilleur film de science-fiction depuis “Star Wars“.”

!!!!

Bernie Sanders

16’01” : “Je suis peiné, Bernie, que tu aies pris tes distances avec moi. Ce n’est pas quelque chose qu’on fait à un camarade.” [Bernie Sanders est régulièrement taxé de communiste]

Hillary Clinton

1’17” : “Nous y voilà : ma huitième et dernière apparition à cette cérémonie unique. Et je m’en réjouis : si mon discours marche bien, je pourrai m’en servir chez Goldman Sachs l’année prochaine. Je vais me faire plein de thunes !” [Le couple Clinton s’est enrichi à millions par des conférences rémunérées, notamment auprès de grandes banques]

OB : c’est énorme ça !!

2’28” : “Dans un an jour pour jour, un autre président se tiendra à cette place. Et personne ne sait encore qui elle sera.” [Hillary Clinton est la seule femme des quatre favoris à la Maison-Blanche]

17’04” : “Il faut quand même l’admettre… Hillary qui essaie de séduire l’électorat jeune, c’est un peu comme votre vieille tante qui vient de s’inscrire sur Facebook. ‘Cher peuple américain, as-tu bien reçu mon poke ? Il s’affiche sur ton mur ? Je ne sais pas si je l’utilise comme il faut ?'”.

Son âge et sa future retraite

3’40” : Une fois Hillary [Clinton, alors secrétaire d’Etat]m’a demandé si je pouvais prendre un appel téléphonique à 3 heures du matin. Aujourd’hui à cette heure-là, je suis debout de toute façon parce que je dois aller aux toilettes.”

4’01” : “C’est à ce point que quelqu’un m’a dit récemment : ‘Monsieur le président, vous êtes le passé. Justin Trudeau [le nouveau Premier ministre canadien, 44 ans] vous a complètement remplacé. Il est tellement beau, tellement séduisant, c’est lui l’avenir maintenant.’ Et j’ai répondu ‘Ça va Justin, on a compris'”.

6’39” : “Même des grands dirigeants étrangers commencent à me regarder de haut, sachant que je suis sur le départ. La semaine dernière le prince George [2 ans et demi] s’est présenté en peignoir à notre rendez-vous. C’était une sacrée gifle. Une grave violation du protocole.”

8’52” : “Et pourtant, malgré toutes ces défections, mon taux de popularité continue à grimper. La dernière fois que j’ai plané aussi haut, j’étais en train de choisir mon master à la fac.” [il est de notoriété publique qu’Obama fumait de l’herbe à l’université]

Sur un registre plus sérieux, le président américain a conclu en rendant hommage à l’ancien correspondant à Téhéran du “Washington Post”, Jason Rezaian, libéré en janvier après avoir passé 18 mois en prison en Iran. Auparavant, un court-métrage (23’45”) imaginait son avenir après la fin de son séjour à la Maison-Blanche… On y voit ainsi Barack Obama se heurter au racisme ordinaire d’une fonctionnaire au moment de s’inscrire pour le permis de conduire, ou aux affres de l’application Snapchat.

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Timothée Vilars

Source : Le Nouvel Obs, Timothée Vilars, 01-05-2016

Je vous remets le sketch filmé sur son départ en retraite (le type qui apparait est John Boehner, qui a été Président républicain de la Chambre des députés de 2011 à 2015, et qui a démissionné il y a peu :

 

Remarks by the President at the White House Correspondents’ Dinner

Source : White House, 30-04-2016

(Entrance music:  “When I’m Gone” by Anna Kendrick.)

THE PRESIDENT:  You can’t say it, but you know it’s true.  (Laughter.)

Good evening, everybody.  It is an honor to be here at my last — and perhaps the last — White House Correspondents’ Dinner.  (Laughter and applause.)

You all look great.  The end of the Republic has never looked better.  (Laughter and applause.)

I do apologize — I know I was a little late tonight.  I was running on C.P.T. — (laughter) — which stands for “jokes that white people should not make.”  (Laughter and applause.)  It’s a tip for you, Jeff.  (Laughter.)

Anyway, here we are.  My eighth and final appearance at this unique event.  (Laughter.)  And I am excited.  If this material works well, I’m going to use it at Goldman Sachs next year.  (Laughter and applause.)  Earn me some serious Tubmans.  That’s right.  (Laughter and applause.)

My brilliant and beautiful wife, Michelle, is here tonight.  (Applause.)  She looks so happy to be here.  (Laughter.)  That’s called practice — it’s like learning to do three-minute planks.  (Laughter.)  She makes it look easy now.  (Laughter.)

Next year at this time, someone else will be standing here in this very spot, and it’s anyone’s guess who she will be.  (Laughter and applause.)  But standing here, I can’t help but be reflective, a little sentimental.  Eight years ago, I said it was time to change the tone of our politics.  In hindsight, I clearly should have been more specific.  (Laughter.)

Eight years ago, I was a young man, full of idealism and vigor, and look at me now.  (Laughter.)  I am gray and grizzled, just counting down the days ’til my death panel.  (Laughter and applause.)  Hillary once questioned whether I’d be ready for a 3 a.m. phone call — now I’m awake anyway because I’ve got to go to the bathroom.  (Laughter and applause.)  I’m up.

In fact, somebody recently said to me, Mr. President, you are so yesterday; Justin Trudeau has completely replaced you — he’s so handsome, he’s so charming, he’s the future.  And I said, Justin, just give it a rest.  (Laughter and applause.)  I resented that.  (Laughter.)

Meanwhile, Michelle has not aged a day.  (Applause.)  The only way you can date her in photos is by looking at me.  (Laughter.)  Take a look.

Here we are in 2008.  (Slide is shown.)

Here we are a few years later.  (Slide is shown.)

And this one is from two weeks ago.  (Slide is shown.)  (Laughter and applause.)

So time passes.  (Laughter.)  In just six short months, I will be officially a lame duck, which means Congress now will flat-out reject my authority.  (Laughter.)  And Republican leaders won’t take my phone calls.  And this is going to take some getting used to, it’s really going to — it’s a curve ball.  I don’t know what to do with it.  (Laughter.)

Of course, in fact, for months now congressional Republicans have been saying there are things I cannot do in my final year.  Unfortunately, this dinner was not one of them.  (Laughter.)  But on everything else, it’s another story.  And you know who you are, Republicans.  In fact, I think we’ve got Republican Senators Tim Scott and Cory Gardner, they’re in the house, which reminds me, security, bar the doors!  (Laughter.)  Judge Merrick Garland, come on out, we’re going to do this right here, right now.  (Applause.)  It’s like “The Red Wedding.”  (Laughter.)

But it’s not just Congress.  Even some foreign leaders, they’ve been looking ahead, anticipating my departure.  Last week, Prince George showed up to our meeting in his bathrobe.  (Laughter and applause.)  That was a slap in the face.  (Laughter.)  A clear breach in protocol.  (Laughter.)  Although while in England I did have lunch with Her Majesty, the Queen, took in a performance of Shakespeare, hit the links with David Cameron — just in case anybody is still debating whether I’m black enough, I think that settles the debate.  (Laughter and applause.)

I won’t lie — look, this is a tough transition.  It’s hard.  Key staff are now starting to leave the White House.  Even reporters have left me.  Savannah Guthrie, she’s left the White House Press Corps to host the Today show.  Norah O’Donnell left the briefing room to host CBS This Morning.  Jake Tapper left journalism to join CNN.  (Laughter and applause.)

But the prospect of leaving the White House is a mixed bag.  You might have heard that someone jumped the White House fence last week, but I have to give Secret Service credit — they found Michelle, brought her back, she’s safe back at home now.  (Laughter and applause.)  It’s only nine more months, baby.  Settle down.  (Laughter.)

And yet, somehow, despite all this, despite the churn, in my final year, my approval ratings keep going up.  (Laughter.)  The last time I was this high, I was trying to decide on my major.  (Laughter and applause.)

And here’s the thing:  I haven’t really done anything differently.  So it’s odd.  Even my aides can’t explain the rising poll numbers — what has changed, nobody can figure it out.  (Slide is shown.)  (Laughter and applause.)  Puzzling.

Anyway, in this last year I do have more appreciation for those who have been with me on this amazing ride, like one of our finest public servants, Joe Biden.  God bless him.  Love that guy.  (Applause.)  I love Joe Biden, I really do.  And I want to thank him for his friendship, for his counsel, for always giving it to me straight, for not shooting anybody in the face.  (Laughter.)  Thank you, Joe.  (Laughter.)

Also, I would be remiss — let’s give it up for our host, Larry Wilmore.  (Applause.)  Also known as one of the two black guys who is not Jon Stewart.  (Laughter.)  You’re the South African guy, right?  (Laughter.)  I love Larry.  And his parents are here, who are from Evanston, which is a great town.  (Applause.)

I also would like to acknowledge some of the award-winning reporters that we have with us here tonight.  Rachel McAdams.  Mark Ruffalo.  Liev Schreiber.  (Laughter.)  Thank you all for everything that you’ve done.  (Laughter.)  I'm just joking.  As you know, “Spotlight” is a film, a movie about investigative journalists with the resources and the autonomy to chase down the truth and hold the powerful accountable.  Best fantasy film since Star Wars.  (Laughter.)  Look — that was maybe a cheap shot.  (laughter.)

I understand the news business is tough these days, it keeps changing all the time.  Every year at this dinner, somebody makes a joke about BuzzFeed, for example, changing the media landscape.  And every year, the Washington Post laughs a little bit less hard.  (Laughter.)  Kind of a silence there.  (Laughter.)  Especially at the Washington Post table.  (Laughter.)

GOP Chairman Reince Priebus is here as well.  (Applause.)  Glad to see you that you feel that you've earned a night off.  (Laughter.)  Congratulations on all your success.  The Republican Party, the nomination process -– it's all going great.  Keep it up.  (Laughter and applause.)

Kendall Jenner is also here.  And we had a chance to meet her backstage — she seems like a very nice young woman.  I'm not exactly sure what she does, but I am told that my Twitter mentions are about to go through the roof.  (Laughter.)

Helen Mirren is here tonight.  (Applause.)  I don't even have a joke here.  I just think Helen Mirren is awesome.  (Laughter and applause.)  She’s awesome.  (Laughter.)

Sitting at the same table, I see Mike Bloomberg.  (Applause.)  Mike, a combative, controversial New York billionaire is leading the GOP primary and it is not you.  (Laughter.)  That's has to sting a little bit.  (Laughter.)  Although it's not an entirely fair comparison between you and the Donald.  After all, Mike was a big-city mayor.  He knows policy in depth.  And he's actually worth the amount of money that he says he is.  (Laughter and applause.)

What an election season.  For example, we've got the bright new face of the Democratic Party here tonight –- Mr. Bernie Sanders!  (Applause.)  There he is — Bernie!  (Applause.)  Bernie, you look like a million bucks.  (Laughter.)  Or to put it in terms you'll understand, you look like 37,000 donations of 27 dollars each.  (Laughter and applause.)

A lot of folks have been surprised by the Bernie phenomenon, especially his appeal to young people.  But not me, I get it.  Just recently, a young person came up to me and said she was sick of politicians standing in the way of her dreams.  As if we were actually going to let Malia go to Burning Man this year.  (Laughter.)  That was not going to happen.  (Laughter.)  Bernie might have let her go.  (Laughter.)  Not us.  (Laughter.)

I am hurt, though, Bernie, that you’ve distancing yourself a little from me.  (Laughter.)  I mean, that’s just not something that you do to your comrade.  (Laughter and applause.)

Bernie's slogan has helped his campaign catch fire among young people.  "Feel the Bern."  (Laughter.)  Feel the Bern — it’s a good slogan.  Hillary's slogan has not had the same effect.  Let’s see this.  (Slide is shown.)  (Laughter.)

Look, I've said how much I admire Hillary's toughness, her smarts, her policy chops, her experience.  You've got to admit it, though, Hillary trying to appeal to young voters is a little bit like your relative just signed up for Facebook.  (Laughter.)  "Dear America, did you get my poke?”  (Laughter.)  “Is it appearing on your wall?”  (Laughter.)  “I’m not sure I am using this right.  Love, Aunt Hillary."  (Laughter and applause.)  It’s not entirely persuasive.

Meanwhile, on the Republican side, things are a little more — how should we say this — a little “more loose.”  Just look at the confusion over the invitations to tonight's dinner.  Guests were asked to check whether they wanted steak or fish, but instead, a whole bunch of you wrote in Paul Ryan.  (Laughter.)  That’s not an option, people.  Steak or fish.  (Laughter.)  You may not like steak or fish — (laughter) — but that’s your choice.  (Laughter.)

Meanwhile, some candidates aren't polling high enough to qualify for their own joke tonight.  (Slide is shown.)  (Laughter.)  The rules were well-established ahead of time.  (Laughter.)

And then there’s Ted Cruz.  Ted had a tough week.  He went to Indiana –- Hoosier country –- stood on a basketball court, and called the hoop a "basketball ring."  (Laughter and applause.)  What else is in his lexicon?  Baseball sticks?  Football hats?  (Laughter.)  But sure, I'm the foreign one.  (Laughter and applause.)

Well, let me conclude tonight on a more serious note.  I want to thank the Washington press corps, I want to thank Carol for all that you do.  The free press is central to our democracy, and — nah, I'm just kidding!  You know I've got to talk about Trump!  Come on!  (Laughter and applause.)  We weren’t just going to stop there.  Come on.  (Laughter and applause.)

Although I am a little hurt that he's not here tonight.  We had so much fun the last time.  (Laughter.)  And it is surprising.  You’ve got a room full of reporters, celebrities, cameras, and he says no?  (Laughter.)  Is this dinner too tacky for The Donald?  (Laughter.)  What could he possibly be doing instead?  Is he at home, eating a Trump Steak — (laughter) — tweeting out insults to Angela Merkel?  (Laughter.)  What’s he doing?  (Laughter.)

The Republican establishment is incredulous that he is their most likely nominee — incredulous, shocking.  They say Donald lacks the foreign policy experience to be President.  But, in fairness, he has spent years meeting with leaders from around the world:  Miss Sweden, Miss Argentina, Miss Azerbaijan.  (Laughter and applause.)

And there’s one area where Donald's experience could be invaluable -– and that's closing Guantanamo.  Because Trump knows a thing or two about running waterfront properties into the ground.  (Laughter and applause.)

All right, that's probably enough.  I mean, I’ve got more material — (applause) — no, no, I don't want to spend too much time on The Donald.  Following your lead, I want to show some restraint.  (Laughter.)  Because I think we can all agree that from the start, he's gotten the appropriate amount of coverage, befitting the seriousness of his candidacy.  (Laughter and applause.)

I hope you all are proud of yourselves.  (Laughter.)  The guy wanted to give his hotel business a boost, and now we're praying that Cleveland makes it through July.  (Laughter.)

Mm-mm-mm.  (Laughter and applause.)  Hmm.  (Laughter.)

As for me and Michelle, we've decided to stay in D.C. for a couple more years.  (Applause.)  Thank you.  This way, our youngest daughter can finish up high school, Michelle can stay closer to her plot of carrots.  (Laughter.)  She's already making plans to see them every day.  Take a look.  (Slide is shown.)  (Laughter.)

But our decision has actually presented a bit of a dilemma because, traditionally, Presidents don't stick around after they’re done.  And it’s something that I’ve been brooding about a little bit.  Take a look.

(Video is shown.)

(Applause.)

I am still waiting for all of you to respond to my invitation to connect on LinkedIn.  (Laughter.)  But I know you have jobs to do, which is what really brings us here tonight.

I know that there are times that we’ve had differences, and that’s inherent in our institutional roles — it’s true of every President and his press corps.  But we’ve always shared the same goal –- to root our public discourse in the truth; to open the doors of this democracy; to do whatever we can to make our country and our world more free and more just.  And I’ve always appreciated the role that you have all played as equal partners in reaching these goals.

And our free press is why we once again recognize the real journalists who uncovered a horrifying scandal and brought about some measure of justice for thousands of victims throughout the world.  They are here with us tonight –- Sacha Pfeiffer, Mike Rezendes, Walter Robinson, Matt Carroll, and Ben Bradlee, Jr.  Please give them a big round of applause.  (Applause.)

Our free press is why, once again, we honor Jason Rezaian.  (Applause.)  As Carol noted, last time this year, we spoke of Jason's courage as he endured the isolation of an Iranian prison.  This year, we see that courage in the flesh and it’s a living testament to the very idea of a free press, and a reminder of the rising level of danger, and political intimidation, and physical threats faced by reporters overseas.  And I can make this commitment that as long as I hold this office, my administration will continue to fight for the release of American journalists held against their will — and we will not stop until they see the same freedom as Jason had.  (Applause.)

At home and abroad, journalists like all of you engage in the dogged pursuit of informing citizens, and holding leaders accountable, and making our government of the people possible.  And it’s an enormous responsibility.  And I realize it's an enormous challenge at a time when the economics of the business sometimes incentivize speed over depth; and when controversy and conflict are what most immediately attract readers and viewers.

The good news is there are so many of you that are pushing against those trends.  And as a citizen of this great democracy, I am grateful for that.  For this is also a time around the world when some of the fundamental ideals of liberal democracies are under attack, and when notions of objectivity, and of a free press, and of facts, and of evidence are trying to be undermined.  Or, in some cases, ignored entirely.

And in such a climate, it's not enough just to give people a megaphone.  And that's why your power and your responsibility to dig and to question and to counter distortions and untruths is more important than ever.  Taking a stand on behalf of what is true does not require you shedding your objectivity.  In fact, it is the essence of good journalism.  It affirms the idea that the only way we can build consensus, the only way that we can move forward as a country, the only way we can help the world mend itself is by agreeing on a baseline of facts when it comes to the challenges that confront us all.

So this night is a testament to all of you who have devoted your lives to that idea, who push to shine a light on the truth every single day.  So I want to close my final White House Correspondents’ Dinner by just saying thank you.  (Applause.)  I’m very proud of what you’ve done.  It has been an honor and a privilege to work side by side with you to strengthen our democracy.  (Applause.)

And with that, I just have two more words to say -– Obama out.  (Drops microphone.)  (Laughter and applause.)  Thank you.  (Applause.)

END                                                     10:37 P.M. EDT

Source : White House, 30-04-2016

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Une majorité d’Américains pense que la terre d’Israël est occupée par les Palestiniens, par Grant Smith

Une majorité d'Américains pense que la terre d'Israël est occupée par les Palestiniens, par Grant Smith

La fabrique du crétin par les médias, très efficaces aux USA…

Source : Antiwar.com, le 24/03/2016

Les plaintes de « territoires contestés » de l’AIPAC-Israël (Americain Israel Public Affairs Committee, le comité américain des affaires publiques d’Israël) portent leurs fruits

Par Grant Smith, le 25 mars 2016

Selon un sondage de l’IRmep (Institute for Research: Middle Eastern Policy) soumis par l’intermédiaire de Google et de ses sondages aux consommateurs, une majorité d’Américains (49,2%) pensent que les Palestiniens occupent la terre d’Israël plutôt que l’inverse. Le sondage, statistiquement significatif, a été mené le 9 mars dans quatre pays et a une marge d’erreur de 1,7 à 4,3%.

La population adulte utilisant internet des États-Unis est la seule en Amérique du nord qui croit que les israéliens sont sous occupation palestinienne. Simultanément, un sondage destiné aux Canadiens révèle que 51,4% pensent, à raison, que les Israéliens occupent les terres palestiniennes, de même 54,6% des Mexicains pensent eux aussi qu’Israël occupe le territoire palestinien.

Les adultes vivant au Royaume-Uni ont été les plus convaincus parmi les quatre pays interrogés avec 57,7% pensant qu'”Israël occupe la terre palestinienne”. La question a pris une nouvelle importance avec les efforts de l’Union européenne pour afficher clairement les produits provenant des colonies israéliennes de Cisjordanie. L’organisation chargée du lobbying au congrès pour le compte de nombreuses organisations proches d’Israël aux États-Unis, le Comité américain des affaires publiques sur Israël, ou AIPAC, considère que la mesure d’étiquetage par l’Union européenne comme une « attaque » contre Israël et a cherché à légitimer les produits de «territoires contrôlés par Israël » dans la législation commerciale américaine. AIPAC a cherché à « brouiller » la question en soutenant la formulation gouvernementale israélienne de territoires « contestés » plutôt que « occupés ».

Figure 1 : sondages de consommation Google IRmep

Figure 1 : sondages de consommation Google IRmep

Pourtant, comprendre la situation sur le terrain est essentiel  pour les Américains. Bien qu’ils n’aient pas été largement publiés, les témoignages de la Commission sur le 11-Septembre ont révélé que l’occupation permanente par Israël, l’humiliation des Palestiniens, le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël et les régimes autoritaires au Moyen-Orient étaient des motivations majeures pour le terrorisme contre les États-Unis.

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a commencé à utiliser le terme “territoires occupés” à la suite de la guerre des Six Jours provoquée par l’attaque surprise d’Israël sur l’Egypte en 1967. La résolution 242 des Nations Unies appela au retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés, afin d’établir la paix dans la région. Au lieu de cela, Israël annexa Jérusalem-est en 1980 et le plateau du Golan en 1981. Ces deux annexions n’ont pas été reconnues par la communauté internationale. L’annexion de Jérusalem par Israël a été déclarée nulle et non avenue par la résolution 478 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, tout comme l’annexion israélienne du Golan par la résolution 497. Israël retira ses forces armées de Gaza en septembre 2005, mais conserva le contrôle du spectre de fréquences [de télécommunications, NdT], des recettes fiscales, de la zone aérienne et maritime de la bande de Gaza. Israël est toujours désignée comme une puissance occupante par les Nations Unies.

Aux Etats-Unis, les politiciens à la recherche de soutien financier auprès des organismes proches d’Israël sont dissuadés d’utiliser le terme “territoires occupés israéliens”. Beaucoup préfèrent se conformer à la formulation de l’AIPAC et du gouvernement israélien qui désigne la Cisjordanie, Jérusalem-est et le Golan comme “territoires contestés” afin de ne pas contrarier les gros donateurs pro-israéliens.

Bien qu’aucun grand journal ne fasse état ou même n’évoque une quelconque occupation palestinienne de territoires israéliens, la couverture des Palestiniens par les médias est dans une écrasante majorité négative – y compris leurs demandes de reconnaissance de leur État, le mouvement non violent du BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) et la résistance aux attaques israéliennes – tout cela contribue probablement à l’incapacité fondamentale des Américains à saisir les faits essentiels de la situation au Moyen-Orient.

Basée à Washington, l’IRmep est une association de recherche sur la formulation de la politique des États-Unis au Moyen-Orient.

Source : Antiwar.com, le 24/03/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Revue de presse internationale du 07/05/2016

Revue de presse internationale du 07/05/2016

Avec notamment cette semaine la fin du secret du TTIP ; Pentagone, CIA, FBI, pas un pour rattraper l’autre ; et côté banques, le premier qui (se) dénonce a gagné… ou moins perdu que les autres. Merci à nos contributeurs et bonne lecture.