mercredi 27 avril 2016

Hollande, Valls et Cie : je vais bien, tout va bien (billet invité)

Hollande, Valls et Cie : je vais bien, tout va bien (billet invité)

Billet invité de l'œil de Brutus

Si les Français avaient encore des doutes sur l'éclat de l'action de l'équipe au pouvoir, ils peuvent se rassurer : le gouvernement agit pour eux (et bien sûr pour inverser la courbe du chômage). Et il le montre. On retrouve ainsi sur le site du gouvernement ce magnifique tableau de bord :


Ça se passe de commentaires … il fallait tout de même oser ! Les plus de 5 millions de Français au chômage et les millions supplémentaires qui peinent à finir leur mois apprécieront. Ils apprécieront sans nul doute tout autant cette pitoyable « lettre aux familles nobles des sept royaumes » inspirée du Trône de fer qui raconte, à travers une carte, comment le gouvernement œuvre pour l'emploi des jeunes. Ou comment pour toute une génération de politiciens piteux la communication est devenue une fin en soi.


Un remerciement particulier à Sophie Coignard et Romain Gubert pour avoir relevé ces éléments dans leur dernier ouvrage, ça tiendra bien jusqu'en 2017 …, Albin Michel 2016, page 109.

Baisse du chômage : « La reprise de l’emploi s’accompagne d’une poursuite de la précarisation »

Baisse du chômage : « La reprise de l'emploi s'accompagne d'une poursuite de la précarisation »

Le nombre d'inscrits à Pôle Emploi en catégorie A s'est effondré de 60.000 en mars. Photo Philippe Huguen.
AFP 

Economiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), Bruno Ducoudré accueille les bons chiffres de Pôle Emploi avec prudence. S'il croit en une amélioration de la situation en 2016, il pointe toutefois une hausse des emplois précaires.

Spécialiste des questions de chômage, Bruno Ducoudré revient sur les derniers chiffres publiés, ce mardi, par le ministère du Travail, annonçant une baisse du nombre de demandeurs d'emploi pour le mois de mars.

Pôle Emploi a enregistré 60.000 demandeurs d'emploi de catégorie A (c'est-à-dire sans aucune activité) en moins, pour le mois dernier. Dès lors, peut-on parler d'une baisse du chômage ?

Il est trop tôt pour dire qu'il y a une baisse. Il faut être vigilant avec ces chiffres mensuels. Si l'on se penche sur l'année, on est encore sur une hausse du nombre de demandeurs d'emploi de l'ordre de 0,5 %. On peut donc plutôt parler d'une stabilisation. On est désormais sur un plateau. Cela commence à être positif. Du moins, la situation continue de se dégrader, mais à un rythme très lent. Après, il est difficile de dire si cela annonce une réelle amélioration. A l'OFCE, nous notons toutefois une accélération des créations d'emploi avec l'accroissement de la croissance depuis 2015. Nous prévoyons donc une amélioration des chiffres du chômage, poussée par la montée en charge du plan de formation annoncé par le gouvernement en début d'année.

Ce plan de 500.000 formations à destination des demandeurs d'emploi, annoncé en janvier 2016, a-t-il joué sur les chiffres de mars ?

Je ne crois pas que la baisse du mois dernier soit due à cela. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a passé le mois de mars à faire la tournée des régions pour lancer ce plan. Mais il faut du temps pour que l'offre de formation se mette en place. Il n'y a pas encore d'effet. S'il y en avait eu, il y aurait eu un glissement des demandeurs d'emploi vers la catégorie D, qui regroupe notamment les chômeurs en formation. Or cette dernière est plutôt stable.

Le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité a certes baissé de 1,7 %, mais celui des chômeurs en catégorie B, exerçant une activité réduite courte (78 heures ou moins dans le mois) a, lui, augmenté de 2 %. Même chose pour les personnes en catégorie C, c'est-à-dire en activité réduite longue (plus de 78 heures dans le mois), dont le nombre a grimpé de 3,2 %.

On voit en effet un transfert de la catégorie A aux catégories B et C. Mais le mois passé, on avait assisté à un transfert inverse… Encore une fois, il faut être prudent, ces chiffres sont volatils. Reste qu'il y a bien une augmentation des chômeurs en catégories B et C sur plusieurs trimestres. L'accélération des créations d'emploi passe d'abord par des petits boulots, de l'intérim, des contrats précaires. On peut donc dire que la reprise de l'emploi s'accompagne d'une poursuite de la précarisation, car les entreprises manquent encore de visibilité. Elles sont encore dans l'incertitude, les carnets de commandes ne sont pas toujours bien garnis.

La loi travail, portée par Myriam El Khomri, va-t-elle changer la donne ?

Il faudra voir ce qu'il y aura dedans au final… Mais, pour l'heure, je ne crois pas que la mesure proposée, qui consiste à faciliter les licenciements économiques, puisse créer de l'emploi. Au contraire, cela risque d'augmenter l'intensité des cycles, puisque les employeurs pourront alors plus facilement se séparer de leurs salariés en cas de difficultés. En cas de crise, la destruction d'emploi sera donc plus forte. Sans oublier le contrecoup d'une telle mesure : une hausse du chômage entraîne une baisse de la consommation, ce qui fragilise d'autant plus la situation économique.

 

Source : Libération.fr

Information complémentaire :

Crashdebug.fr : Les leurres de l'« ubérisation » (3/5) Le travail ubérisé, par ceux qui le vivent

 

Les anciens babyloniens utilisaient la géométrie pour suivre Jupiter

Les anciens babyloniens utilisaient la géométrie pour suivre Jupiter

L'analyse d'anciennes tablettes babyloniennes a révélé que, pour calculer la position de Jupiter, les créateurs des tablettes utilisaient la géométrie.

Jusqu'à présent, les scientifiques estimaient que cette technique n'avait été développée que 1400 ans plus tard, au 14ème siècle en Europe.

Une tablette babylonienne où est noté la comète de Halley lors de son apparition en 164 avant JC, au British Museum à Londres

Ces tablettes sont les plus anciens exemples connus  d'utilisation de la géométrie pour calculer des positions dans le temps et l'espace.
De plus, cela suggère que les anciens astronomes babyloniens ont pu favoriser l'émergence de ces techniques dans les sciences occidentales.

Dans un rapport, Mathieu Ossendrijver discute de la traduction de quatre tablettes presque intactes qui ont probablement été "écrites" à Babylone entre 350 et 50 avant l'Ere Commune.

Elles représentent deux intervalles à partir desquels Jupiter apparaît à l'horizon, permettant de calculer la position de la planète à 60 et 120 jours.
Les textes contiennent des calculs géométriques basés sur un espace trapézoïdal, et ses côtés "courts" et "longs".

Auparavant, on pensait que les astronomes babyloniens utilisaient exclusivement des concepts arithmétiques.

Les anciens astronomes ont aussi calculé le temps que mettait Jupiter à couvrir la moitié de ces 60 jours de distance en partitionnant le trapézoïde en de plus petits espaces égaux.

Pendant que les anciens grecs utilisaient des formes géométriques pour décrire des configurations dans l'espace physique, ces tablettes babyloniennes utilisaient la géométrie dans un concept abstrait pour déterminer le temps et la vitesse, précise Ossendrijver.

Ces tablettes modifient nos livres d'histoire, en montrant que les érudits européens à Oxford et Paris au 14ème siècle, que l'on pensait être les premiers à développer de tels calculs, arrivaient en fait des siècles derrière leurs anciens homologues babyloniens.

Historiquement, l'origine de l'astronomie occidentale a été attribuée à la Mésopotamie, et les travaux, plus tard, dans les sciences exactes, furent inspirés des astronomes babyloniens.

En outre, l'astronomie ancienne aurait été développée par les sumériens ce qui nous fait remonter jusqu'à l'âge du bronze, que l'on retrouvera dans les anciens catalogues d'étoiles babyloniens, autour de 1200 avant l'Ere Commune.

Seuls des fragments de l'astronomie babylonienne ont survécu, documentés sur des tablettes d'argile avec des éphémérides et des textes de procédures.

Mais ces fragments survivants montrent que, selon l'historien A. Aaboe, l'astronomie babylonienne était "la première tentative très réussie pour donner une description mathématique précise de phénomènes astronomiques" et  "toutes les déclinaisons suivantes de l'astronomie scientifique, dans le monde hellénique, en Inde, dans l'Islam et en Occident (...) dépendent de l'astronomie babylonienne de façon décisive et fondamentale".

Source:

Villa d'Hadrien: une nouvelle construction mise au jour à Tivoli

Villa d'Hadrien: une nouvelle construction mise au jour à Tivoli

Une construction vieille de 1900 ans qui aurait servi d'appartement dans les domaines de l'empereur romain Hadrien a été découverte à Tivoli.

Les archéologues travaillant sur une villa construite pas l'empereur romain Hadrien ont découvert un bâtiment rempli d'ouvrages artistiques. Credit: Kevin MacNichol

Le bâtiment est remplie d'ouvrages luxueux. "La décoration exceptionnellement bien préservée des pièces comprend des sols en mosaïque avec des motifs végétaux et abstraits, des revêtements en marbre, des peintures murales et une fresque de plafond presque entière", écrivent les archéologues dans le résumé d'un document présenté récemment à la rencontre annuelle de l'Archaeological Institute of America à San Francisco.

La plupart des œuvres d'art sont en morceaux, et le processus de fouille et de conservation est difficile, selon Francesco de Angelis, professeur d'histoire de l'art et d'archéologie à l'université de Columbia à New York, et directeur de l'équipe de fouille: "C'est comme un puzzle, nous avons toutes les pièces, nous devons juste les remettre ensemble, et bien sûr les nettoyer et les consolider".

Le bâtiment qui vient d'être découvert était probablement utilisé comme appartement par une personne de haut rang, mais pas quelqu'un qui faisait partie de l'entourage proche de l'empereur, selon le professeur.

Des appartements similaires ont été trouvés dans la cité romaine d'Ostie. Ils sont "confortables, et ils sont somptueux dans une certaine mesure" mais il ne sont pas les maisons des aristocrates les plus riches, d'après de Angelis.

L'équipe a utilisé un mélange de techniques, dont les balayages radar, pour voir sous le sol du site. Elle a découvert que l'appartement fait partie d'un complexe plus grand non fouillé au sein de la Villa Hadrien.

"Le bâtiment que nous sommes en train de fouiller n'était pas isolé. Il faisait partie d'un groupe plus large de structures" continu de Angelis. Avec les balayages radar, le complexe apparaît presque comme un voisinage au sein de la villa bien que l'on ne sache pas à quoi ressemble le reste du complexe jusqu'à ce qu'il soit fouillé.

Les peintures murales colorées du bâtiment sont progressivement conservées et rassemblées. Credit: D. Nocera

La Villa d'Hadrien.

La Villa d'Hadrien est située  à environ 30km de Rome. A l'époque, elle occupait 120 hectares, presque deux fois la superficie de la ville de Pompéi (bien que la Villa Hadrien avait beaucoup plus d'espaces ouverts).

La villa contenait de nombreuses structures, dont des sanctuaires, des palaces, des bains, des bibliothèques et des jardins.

Hadrien, qui régna de 117 à 138 après JC, voyageait beaucoup à travers l'Empire Romain, et il devait y avoir de longs intervalles où il ne vivait pas dans la villa.

Après sa mort, ses successeurs ont continué d'utiliser la villa lorsque leur planning le permettait. "Les vrais habitants de la villa, si l'on veut, étaient le personnel qui y vivait et maintenait les lieux propres et préparés pour l'empereur lorsqu'il venait." ajoute de Angelis, notant que les preuves archéologiques suggèrent que le personnel  a occupé la villa de manière continue pendant plusieurs siècles.

L'équipe espère en apprendre plus sur eux lors de la prochaine saison de fouille.


Source:

Derniers articles sur l'Italie:

 

Le chantage à 750 milliards de l’Arabie saoudite pour ne pas indemniser les victimes du 11 Septembre

Le chantage à 750 milliards de l'Arabie saoudite pour ne pas indemniser les victimes du 11 Septembre

Article majeur dans un journal on ne peut plus mainstream : Le New York Times…

On aura tout vu…

New York Times : L’Arabie saoudite met en garde contre les retombées économiques en cas d’adoption par le Congrès du projet de loi sur le 11 Septembre

Source : The New York Times, le 16/04/2016

nyt-saudi

WASHINGTON – L’Arabie saoudite a déclaré à l’administration Obama et aux membres du Congrès qu’elle vendrait des centaines de milliards de dollars d’actifs américains qu’elle détient si le Congrès adoptait un projet de loi qui pourrait la rendre responsable devant les tribunaux américains d’un rôle quelconque dans les attaques du 11-Septembre 2001.

L’administration Obama a fait pression sur le Congrès pour empêcher l’adoption du projet de loi, selon les responsables de l’administration et des assistants parlementaires des deux partis. Les menaces saoudiennes ont fait l’objet d’intenses discussions au cours des dernières semaines entre les législateurs, les fonctionnaires du département d’État et le Pentagone. Les fonctionnaires ont alerté les sénateurs sur les retombées diplomatiques et économiques de la loi.

Adel al-Jubeir, le ministre saoudien des Affaires étrangères lui-même, a délivré le message du royaume le mois dernier, lors d’un voyage à Washington. Il a dit aux membres du Congrès que l’Arabie saoudite serait contrainte de vendre jusqu’à 750 milliards de dollars en titres du Trésor et autres actifs aux États-Unis avant qu’ils courent le risque d’être gelés par les tribunaux américains.

Plusieurs économistes indépendants restent sceptiques quant à la poursuite de cette stratégie par les Saoudiens, en disant qu’une telle liquidation serait difficile à exécuter et finirait par paralyser l’économie du royaume. Mais la menace est un signe supplémentaire de l’escalade de la tension entre l’Arabie saoudite et les États-Unis.

L’administration, qui fait valoir que la législation mettrait les Américains en situation de risque juridique à l’étranger, a fait un lobbying tellement intense contre le projet de loi, qu’elle a rendu furieux certains députés et les familles des victimes du 11-Septembre. À leur avis, l’administration Obama a toujours pris parti pour le royaume et a contrecarré leurs efforts pour apprendre ce qu’ils croient être la vérité sur le rôle joué par des responsables saoudiens dans le complot terroriste.

« Il est stupéfiant de penser que notre gouvernement soutiendrait les Saoudiens contre ses propres citoyens » a déclaré Mindy Kleinberg, dont le mari est mort dans le World Trade Center le 11-Septembre, et qui fait partie d’un groupe de familles de victimes faisant pression pour l’adoption de la loi.

Le président Obama arrivera à Riyad mercredi pour des réunions avec le roi Salman et d’autres responsables saoudiens. Il est difficile de savoir si le différend à propos du projet de loi sur le 11-Septembre sera à l’ordre du jour des discussions.

Un porte-parole de l’ambassade saoudienne n’a pas répondu à un message lui demandant des commentaires.

Les responsables saoudiens ont longtemps nié que le royaume ait joué un rôle dans le complot du 11-Septembre et la Commission sur le 11-Septembre n’a trouvé « aucune preuve que le gouvernement saoudien en tant qu’institution, ou de hauts fonctionnaires saoudiens de manière individuelle, aient financé l’organisation. » Mais les critiques ont noté que la formulation restrictive de la commission a laissé ouverte la possibilité que d’autres fonctionnaires ou des membres du gouvernement saoudien auraient pu jouer un rôle. Des soupçons ont persisté, en partie à cause des conclusions d’une enquête du Congrès en 2002 sur les attentats qui a produit des preuves que des responsables saoudiens vivant aux États-Unis, à l’époque, avaient pris part au complot.

Ces conclusions, contenues dans 28 pages du rapport, n’ont toujours pas été rendues publiques.

Le litige arrive au moment où une critique bipartisane s’élève au Congrès à propos de l’alliance de Washington avec l’Arabie saoudite, depuis des décennies un allié indispensable de l’Amérique au Moyen-Orient et le coéquipier d’un partenariat guère examiné par le passé par les membres du Congrès. La semaine dernière, deux sénateurs ont présenté une résolution qui imposerait des restrictions sur les ventes d’armes américaines à l’Arabie saoudite, en augmentation pendant l’administration Obama.

Les familles des victimes du 11-Septembre ont utilisé les tribunaux afin d’essayer de tenir pour responsables les membres de la famille royale saoudienne, les banques saoudiennes et des organismes de bienfaisance que les plaignants ont accusé être un soutien financier saoudien au terrorisme. Ces efforts ont été largement entravés, en partie à cause d’une loi de 1976 qui donne aux nations étrangères une certaine immunité contre les poursuites devant les tribunaux américains.

Le projet de loi du Sénat vise à préciser que l’immunité accordée aux nations étrangères en vertu de la loi ne devrait pas s’appliquer quand ces nations se trouvent coupables d’attentats terroristes tuant des Américains sur le sol américain. Si le projet de loi était adopté par les deux chambres du Congrès et signé par le président, il pourrait ouvrir la voie à l’examen, au cours des procès sur le 11-Septembre, du rôle du gouvernement saoudien.

Des responsables de l’administration Obama rétorquent que l’affaiblissement des dispositions sur l’immunité souveraine mettrait le gouvernement américain, ainsi que ses citoyens et entreprises, en risque juridique à l’étranger parce que d’autres nations pourraient riposter avec leur propre législation. Le secrétaire d’État John Kerry a dit à des membres du Sénat en février que le projet de loi, dans sa forme actuelle, reviendrait à « exposer les États-Unis à des poursuites, à supprimer notre immunité souveraine et à créer un terrible précédent. »

Les partisans du projet de loi ont précisé que la loi est volontairement rédigée de façon très restrictive – en ne concernant que des attaques sur le sol américain – afin de réduire les possibilités de rétorsion de la part d’autres pays.

Pendant une séance d’information à huis clos au Capitole, le 4 mars, Anne W. Patterson, sous-secrétaire d’État en charge du Proche-Orient, et Andrew Exum, haut fonctionnaire spécialiste de la politique au Moyen-Orient au Pentagone, ont dit aux membres de la Commission des forces armées du Sénat que les troupes américaines et les civils pourraient être en danger au niveau juridique, si les autres pays décident de se venger et de dépouiller les Américains de leur immunité à l’étranger. Ils ont aussi particulièrement discuté des menaces économiques saoudiennes, s’étendant sur leurs répercussions si elles étaient réalisées.

John Kirby, un porte-parole du département d’État, a déclaré dans un communiqué que l’administration est aux côtés des victimes du terrorisme, « en particulier de ceux qui ont souffert et ont tant perdu le 11-Septembre. »

Edwin M. Truman, chercheur à l’Institut Peterson de Recherche Economique Internationale, a dit qu’il pensait que les Saoudiens ont très probablement fait une « menace en l’air ». La vente de centaines de milliards de dollars d’actifs américains serait non seulement techniquement difficile à réaliser, dit-il, mais aussi très probablement la cause de turbulences sur les marchés internationaux, qu’on reprocherait aux Saoudiens.

De plus, a-t-il déclaré, cela pourrait déstabiliser le dollar américain – la monnaie sur laquelle le riyal saoudien est indexé.

« La seule façon dont ils pourraient nous punir les punirait eux-mêmes, » a déclaré M. Truman.

Le projet de loi est une anomalie dans un Congrès déchiré par des luttes acharnées entre tendances, en particulier au cours d’une année électorale. Il est parrainé par le sénateur John Cornyn, républicain du Texas, et par le sénateur Chuck Schumer, démocrate de New York. Il a le soutien d’une coalition improbable de sénateurs libéraux et conservateurs, dont Al Franken, démocrate du Minnesota, et Ted Cruz, républicain du Texas. Il a été adopté par la commission judiciaire en janvier sans contestation.

« Puisque notre nation affronte des réseaux terroristes nouveaux et en expansion, qui visent nos citoyens, arrêter la source de financement des terroristes devient d’autant plus important » a déclaré M. Cornyn le mois dernier.

L’alliance avec l’Arabie saoudite s’est fragilisée au cours des dernières années où la Maison-Blanche a essayé de renouer avec l’Iran – ennemi exécré par l’Arabie saoudite – dans le contexte des récriminations entre responsables américains et saoudiens sur le rôle que les deux pays devraient jouer pour la stabilité du Moyen-Orient.

Mais l’administration a soutenu l’Arabie saoudite sur d’autres fronts, notamment en fournissant au pays des renseignements sur les cibles et le soutien logistique pour la guerre au Yémen. L’armée saoudienne utilise des jets et largue des bombes qu’elle a achetés aux États-Unis – une partie des milliards de dollars de transactions d’armes qui ont été négociées avec l’Arabie saoudite et d’autres pays du golfe Persique au cours de l’administration Obama.

La guerre a été un désastre humanitaire et a nourri une résurgence d’al-Qaïda au Yémen, conduisant à la résolution du Congrès d’appliquer de nouvelles restrictions aux ventes d’armes au royaume. Le sénateur Christopher S. Murphy, démocrate du Connecticut, l’un des auteurs de la résolution et membre du Comité des Affaires étrangères du Sénat, a déclaré le Congrès « irresponsable » dans ses fonctions de surveillance des ventes d’armes, en particulier celles destinées à l’Arabie saoudite.

« Mon principal désir est que notre relation avec l’Arabie saoudite en vienne à un plus grand degré de conditionnalité qu’à l’heure actuelle, » a-t-il déclaré.

Jennifer Steinhauer a contribué au reportage.

Source : The New York Times, le 16/04/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

==========================================

Je vous laisse donc comparer la couverture de cet article du New York Times avec son “équivalent” français (enfin, si on peut dire…), Le Monde :

Le projet de loi sur le 11-Septembre qui empoisonne Barack Obama avant sa visite en Arabie saoudite

Source : Le Monde, AFP, 19-04-2016

Interrogé par la chaîne CBS, lundi 18 avril, Barack Obama s'est dit opposé à un projet de loi qui permettrait de traduire les dirigeants saoudiens devant des tribunaux américains pour les attentats du 11 septembre 2001. Des déclarations qui interviennent à l'avant-veille de sa visite dans le royaume wahhabite.

Le texte, soutenu par des démocrates et des républicains, n'a pas encore été soumis à un vote au Congrès, mais il suscite déjà de vives tensions. M. Obama a d'ores et déjà annoncé qu'il y mettrait son veto. Ce sujet épineux risque de compliquer encore un peu plus la venue du président à Riyad.

Selon le New York Times, le ministre des affaires étrangères saoudien, Adel Al-Joubeir, a averti des élus, lors d'une visite à Washington le mois dernier, de possibles conséquences coûteuses si ce projet de loi était adopté. Le quotidien affirme qu'il a notamment menacé de vendre quelque 750 milliards de dollars en bons du Trésor américain et autres biens détenus aux Etats-Unis.

Principe de « l'immunité des États »

Le texte permettrait aux familles des victimes du 11-Septembre de poursuivre, notamment, Riyad pour obtenir des dédommagements. Aucune implication de l'Arabie saoudite n'a jamais été démontrée, mais 15 des 19 pirates de l'air étaient des ressortissants du pays.

« Notre inquiétude par rapport à cette loi n'est pas liée à son impact sur nos relations avec un pays en particulier, elle est liée à un principe important du droit international : l'immunité des Etats », a souligné un peu plus tôt dans la journée Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain.

Remettre en cause celui-ci pourrait, en cas d'adoption de textes similaires par d'autres Etats, « représente un risque significatif pour les Etats-Unis, nos contribuables, nos militaires et nos diplomates ». Ce principe de l'immunité « permet aux pays de résoudre leurs différends grâce à la diplomatie et non pas à travers les tribunaux ».

Rôle possible de gouvernements étrangers

Barack Obama rencontrera mercredi le roi, Salman Al-Saoud, à Riyad avant de participer le lendemain à un sommet avec les pays du Conseil de coopération du Golfe − dont sont aussi membres Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et Oman.

Zacarias Moussaoui, le Français condamné en lien avec les attentats du 11-Septembre et surnommé le « 20e pirate de l'air », avait assuré à des avocats américains en février que des membres de la famille royale saoudienne avaient versé des millions de dollars à Al-Qaida dans les années 1990.

Une affirmation immédiatement rejetée par l'ambassade d'Arabie saoudite, mais qui avait rouvert le débat à Washington sur la nécessité de publier une partie encore classée du rapport de la commission d'enquête américaine sur le 11-Septembre. Vingt-huit pages qui évoqueraient, selon certains, le rôle possible de gouvernements étrangers.

Source : Le Monde, AFP, 19-04-2016

Et puis c’est un seul article, hein… À comparer au New York Times :

le-monde-nyt

La réponse de la presse new-yorkaise aux Saoudiens : Ordures royales !

La réponse de la presse new-yorkaise aux Saoudiens : Ordures royales !

Le New-York Daily News est des plus grands journaux américains, tirant à 700 000 exemplaires. De positionnement plutôt centriste, a gagné dix prix Pulitzer.

“Bien qu’il soit obligé de suivre ses concurrents dans une certaine forme de sensationnalisme, le journal est toujours respecté au regard de la qualité de ses rédacteurs. On lui reconnaît également une excellente couverture médiatique de tous les événements new-yorkais, et sa rubrique du courrier des lecteurs est un bon indicateur de l’état d’esprit de la ville.” (Wikipédia)

Évidemment, au vu du scandale sur l’implication présumée des Saoudiens dans le 11 Septembre, puis de leur chantage à 750 milliards pour ne pas être poursuivis, le New-York Daily News n’a pas super bien réagi…

Voici sa Une du 17 avril 2016 : ORDURE ROYALE : les familles du 11 Septembre révoltées par le chantage à 750 Md$ de l’Arabie saoudite

ny-daily-news-1

ny-daily-news-4

L’article : L’Arabie Saoudite nous met le révolver sur la tempe, ou C’est une Carabine saoudite

(N.B. jeu de mots intraduisible avec sawed-off shotgun = fusil à canon scié)

Le roi Salman d'Arabie saoudite a menacé le ministre des Affaires étrangères de liquider près de 750 milliards de dollars d'actifs américains, si le Congrès adopte un projet de loi qui permettrait de poursuivre son gouvernement pour le 11 Septembre.

Indignées, les familles des victimes du 11 Septembre ont accusé samedi les représentants de l'Arabie saoudite de faire chanter les Etats-Unis pour dissimuler leur rôle supposé de financiers des terroristes du World Trade Center.

De vives attaques ont suivi une information de samedi selon laquelle les Saoudiens menaçaient de liquider jusqu'à 750 milliards de dollars d'actifs américains, si le Congrès adopte un projet de loi qui permettrait de soumettre leur gouvernement à des poursuites sur le 11 Septembre.

Les familles qui ont perdu des êtres chers dans les attaques terroristes disent que le Président Obama, qui fait activement pression pour faire capoter le projet, selon le New York Times,
est dans l'erreur.

« Je suis furieux. C'est une véritable gifle pour les familles des victimes du 11 Septembre », s'exclame Jim Riches, directeur adjoint à la retraite des pompiers de New York, dont le fils Jimmy, pompier, est mort dans l'écroulement du World Trade Center.

« Qu'ils gardent leur argent. Nous ne voulons pas de leur argent. Il ne vaut pas trois mille vies humaines. On voit clair dans leur jeu. »
Riches a dénoncé Obama quelque cinq mois avant le 15e anniversaire des attaques.

« Comment en toute conscience peut-il faire ça ? » demandait Riches. « En attendant, ils nous bafouent. Nous devons défendre nos principes. »

Terry Strada, dont le mari Thomas était courtier chez Cantor Fitzgerald au 104e étage, se fait porte-parole des autres familles en exhortant l'administration Obama à défendre ses intérêts contre le chantage financier des Saoudiens.

« Pourquoi cèdent-ils au gouvernement saoudien au lieu de protéger le peuple américain ? » a-t-elle demandé. « Ils sont tout simplement en train d'essayer de dissimuler les sales petits secrets des Saoudiens. On ne les croit pas. »

Les membres des familles font actuellement appel d'une décision prise l'an dernier, qui protège l'Arabie saoudite de poursuites contre le pays qui a soutenu les terroristes du 11 Septembre. Quinze des dix-neuf pirates de l'air étaient des citoyens saoudiens.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, lors d'une visite à Washington le mois dernier, a informé les législateurs américains de l'éventualité d'une vente de titres du Trésor et d'autres actifs américains, selon le Times. Une démarche sans doute nécessaire pour éviter un éventuel gel d'actifs à la suite d'une décision d'une cour de justice américaine.

Une démarche qui pourrait se révéler déstabilisante pour le pays. […]

==============================================

Voici la Une du 21 avril 2016 : Le pétrole vous protège, sire. Au centre de la colère à cause de sa protection des Saoudiens contre des poursuites liées au 11 Septembre, Obama fait ami-ami avec le roi.

ny-daily-news-2

Bon, donc, un état d’esprit qui ne mérite apparemment pas un article dans la presse chez nous…

Mais ce n’est pas grave, vu qu’on est chez les fous…

saudiens-119-1

(Bam = Obama)

saudiens-119-1

saudiens-119-1

saudiens-119-1

saudiens-119-1

saudiens-119-1

(ami ou ennemi ?)

saudiens-119-1

saudiens-119-1

saudiens-119-1

saudiens-119-1

saudiens-119-1

Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade, Onfray, ScienceEtonnante)

Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade, Onfray, ScienceEtonnante)

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute de Delamarche: Etats-Unis: “Les chiffres de création d’emplois sont grotesques” – 25/04

Olivier Delamarche VS Alexandre Baradez (1/2): Economie mondiale: le pire est-il derrière nous ? – 25/04

Olivier Delamarche VS Alexandre Baradez (2/2): L’embellie sur le marché des matières premières est-elle un signe d’amélioration de l’économie mondiale ? – 25/04

II. Philippe Béchade

Philippe Béchade VS Sébastien Korchia (1/2): Le pétrole n’est-il plus un risque systémique pour les marchés ? – 20/04

Philippe Béchade VS Sébastien Korchia (2/2): La BCE pourra-t-elle émettre une nouvelle mesure pour relancer l’inflation ? – 20/04

III. Jacques Sapir

La minute de Jacques Sapir: TAFTA: “Le gain est quasi-nul” – 26/04

Jacques Sapir VS Nicolas Doisy (1/2): La Fed haussera-t-elle deux fois ses taux directeurs d’ici fin 2016 ? – 26/04

Jacques Sapir VS Nicolas Doisy (2/2): Quel intérêt pour les Etats-Unis de garder le Royaume-Uni dans l’UE ? – 26/04

IV. Michel Onfray

Le Monde selon Michel Onfray : Samedi 23 avril 2016

V. ScienceEtonnante

Les cellules souches induites par reprogrammation — Science étonnante # 9


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

 

Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.