samedi 16 avril 2016

[Génial] Alain Weill, patron de BFM, dénonce « la loi du marché » (mais uniquement dans le secteur de l'info continue...)

[Génial] Alain Weill, patron de BFM, dénonce « la loi du marché » (mais uniquement dans le secteur de l'info continue...)

 

Hier, après plusieurs mois de tergiversations, le canal 26 de la TNT a été attribué par le CSA à la chaîne LCI (groupe TF1). BFM et I-télé, qui se partagent aujourd'hui l'information continue en France, tremblent évidemment. Trois acteurs au lieu de deux, c'est mécaniquement une audience et des recettes publicitaires en baisse...

 

Ce matin, sur France Info, en écoutant Alain Weill s'indigner de la « dérégulation » du secteur, de cette « loi du marché » qui « ne profitera (même pas) au consommateur », on se pinçait pour y croire.

 

Patron de chaînes (BFM Business, TV, RMC) sur lesquelles les journalistes en appellent chaque jour à la libéralisation de chaque secteur de l'économie, dénonçant à l'envi l'état obèse en France, les privilèges de la fonction publique, les impôts, les charges, la régulation, le code du travail, Alain Weill venait chouiner au micro que c'était vraiment trop injuste d'ouvrir son propre secteur à la concurrence.

 

 

 

Car enfin, quelle différence finalement entre l'ouvrier PSA auquel on signifie que dorénavant, il est en concurrence avec son camarade roumain payé des clopinettes, et Monsieur Weill, à qui on ajoute un concurrent qui risque de mettre à mal sa situation financière ?

 

 

C'est bien le même phénomène trop grande concurrence, qui pose ici problème et n'arrange pas les affaires des acteurs en place. Or, si Monsieur Weill accepte parfaitement qu'un emploi roumain remplace un emploi français (compétitivité oblige) dans le secteur automobile, il admettra que sa logique conduise à dire qu'un emploi sur LCI en vaut bien un autre sur BFM !

 

 

 

 

Ah !La loi du marché... Finalement, on la souhaite surtout aux autres. La preuve : c'est souvent un type du genre éditorialiste qui la professe, protégé qu'il est de la concurrence par une notoriété pas toujours justifiée, qui lui permettra toujours d'aller trouver quoi dire à la rédaction d'en face, en cas de coup dur.

 

Rarement un ouvrier.

 

 

Antoine Lamnège

 

Gérard Longuet : "Les Français ont des poils dans la main..."

Gérard Longuet : "Les Français ont des poils dans la main..."

Si toi aussi tu penses que...

- « C'est extrêmement réjouissant de savoir que l'on promeut en effet des formes nouvelles de sexualité dans l'école et qu'on combat en même temps la pédophilie… Il y a quand même un moment où il faut savoir sur quelles valeurs on s'arrête… »

-"il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l'accueil de tous nos compatriotes" (et non pas un migrant comme Harlem Désir qui présidait la HALDE)

-"les français ont des poils dans la main"...

 

...sache qu'il te reste une chance, à l'instar de Gérard Longuet, de faire une carrière politique de 40 ans et de finir sénateur.

 

Yves Calvi, invité de « Médias le Mag » : entre flagornerie et auto-satisfaction

Yves Calvi, invité de « Médias le Mag » : entre flagornerie et auto-satisfaction

L'émission Médias le Mag, diffusée sur France 5 et présentée par Thomas Hugues, était consacrée la semaine passé au traitement journalistique des attentats du 13 novembre 2015. En invitant Yves Calvi, (qui anime C dans l'air sur cette même chaîne), l'animateur prenait évidemment le risque de ne pas vouloir fâcher un collègue, en posant d'éventuelles questions un peu trop tatillonnes.

Ça n'a pas loupé.

Entre cirage de pompes et congratulations, on a passé un bon moment sur France 5. Les téléspectateurs, en revanche n'ont pas dû décrypter grand chose.


D'abord, Yves Calvi a été bien accueilli. Disons que Thomas Hugues a su mettre les formes et lui passer quelques sympathiques coups de brosse, qui annonçaient dès les premières secondes, la couleur de l'émission.

 

Ensuite, il a bien fallu parler des quelques ratés de la semaine : de cette information annoncée à l'antenne de RTL par exemple, pour un fait non encore advenu... Pas bien grave, estime Calvi, qui botte en touche habilement.

 

 

Non, c'est sûr qu'on est pas là pour gratter bien profond, monsieur Hugues.

 

Parce que finalement, quand on invite Yves Calvi (qui dispose déjà d'une heure quotidienne dans le studio d'à côté, plus de 2 heures de matinale sur RTL), c'est bien parce ce que c'est lui qui nous intéresse, n'est-ce pas ? Non pas ses idées, que l'on connaît par cœur (vu qu'il pense comme tous ses invités, qui eux-même sont toujours d'accord entre-eux) mais bien son ressenti, ses émotions, ou encore son commentaire sur les audiences de la semaine...

 

Ça marche fort les attentats, les gars !

Ah... Alors, qui obtiendra les meilleurs chiffres entre Patrick Cohen et Yves Calvi … ? On a vraiment hâte de connaître le nom du vainqueur...

 

Enfin, lorsqu'il a fallu clore l'émission, l'animateur de C dans l'air a dû pensé qu'une petite séance collective d'auto-satisfaction ne ferait de mal à personne. Quand même ! On a progressé, vous ne trouvez pas ?

Yves Calvi distribue les bons points à sa profession donc, et salue les progrès réalisés.

Venant d'un journaliste qui, depuis des années, réalise cet exploit de réunir, certains soirs, sur son plateau, 4 « contradicteurs » qui partagent tous le même point de vue, je trouve ça très fort.


Antoine Lamnège

Pascal Praud, l'info à la limite du hors-jeu

Pascal Praud, l'info à la limite du hors-jeu

Ce qu'il y a de merveilleux dans le métier d'éditorialiste, c'est que dire n'importe quoi, eh bien n'importe qui peut le faire !

Tenez, Pascal Praud, par exemple. Depuis 30 ans qu'il commente des matchs et anime des émissions footballistiques, il a visiblement beaucoup réfléchi au monde qui l'entoure.

Pour cela, sans doute, et pour connaître son avis éclairé et original sur la politique, l'économie, le terrorisme - enfin à peu près tout -, Yves Calvi l'a recruté dans sa matinale sur RTL, pour une chronique d'une minute d' « info » très, très TRES droitière...

Connaissant le légendaire sens du pluralisme d'Yves Calvi, on imagine sans mal que Pascal Praud est censé faire contrepoids aux idées gauchistes d'Eric Zemmour, dont la chronique est diffusée quelques minutes plus tard...

A propos des attentats du 13 novembre, voici l'"analyse" de Pascal.


 

Toujours surprenants ces grands démocrates indignés qui en appellent à Saint Louis, comme référence ultime de la France. Comme si connaître sa biographie sur le bout des doigts empêchait d'être un terroriste, ou même un gros con. 

Comme si les croisades, la persécution des juifs et autres violences de l'époque, en faisait un modèle génial, capable à lui seul de prévenir la barbarie.

Succin comme analyse, pour "un Praud de l'info".

Et puis cette "idéologie des restos du cœur"...  Quel vibrant plaidoyer pour l’Égalité et la Fraternité, deux des trois valeurs de notre République.

 

Une minute, normalement, c'est très court.

Mais franchement là...

 

Antoine Lamnège

 

Soutien à "Arrêt sur Images"

Soutien à "Arrêt sur Images"

La qualité du site "Arrêt sur Images" n'est plus à démontrer. Ce médias, promoteur d'une pensée originale, honnête intellectuellement, et indépendante des financeurs privés constitue une exception trop rare en France, surtout dans le contexte de concentration actuel.

Aujourd'hui, nous relayons l'appel aux dons lancé par Daniel Schneidermann et son équipe, à qui le fisc demande un versement de 540 000 euros, à débourser immédiatement avant de pouvoir contester le jugement (et sans doute se faire rembourser).

Les détails sont clairement explicités sur le site, ici.

En 3 jours, 140 000 Euros ont été rassemblés. C'est déjà une somme importante.

Nous tenions à contribuer à la collecte et à faire circuler l'information.


Pour donner c'est ici.


L'Espoir

Air France : Vol au dessus d'un nid de toutous (Nada-info.fr)

Air France : Vol au dessus d'un nid de toutous (Nada-info.fr)

L'excellent site nada-info.fr revient, en deux courtes vidéos de 4 minutes, sur le traitement médiatique réservé aux syndicalistes d'Air France ayant arraché la chemise de leur DRH le mois dernier.

En voyant les noms des journalistes s'enchaîner, on se demande comment le fait d'être tous d'accord entre eux ne leur pose pas question.




Dans cette deuxième partie, notez bien ( tel que le remarquent les monteurs ) la reconversion de Pascal Praud en éditorialiste éco.

Admirable.

Air France : un "voyou" peut en cacher un autre

Air France : un "voyou" peut en cacher un autre

Pas facile d'être DRH à Air France, ni nulle part d'ailleurs, au moment de lourder 2900 personnes...

Disons qu'il faut savoir "mouiller la chemise"... comme on dit. (facile)

Alors, les images "ont fait le tour du monde" a-t-on entendu sur les principales chaines de télévision ; elles ont "choqué la classe politique dans son ensemble" ; et puis c'est "l'image de la France qui a été dégradée"...

Et si Manuel Valls s'est empressé de montrer les muscles le soir même pour les JT, assurant que l'ordre serait bientôt rétabli (dormez braves gens !), et les "voyous" bientôt coffrés, ce même premier ministre chantait visiblement moins fort sur le tarmac de l'aéroport de Ryad, son attachement à l'image de la France, venue vendre des armes à une monarchie pétrolière médiévale.

 

Mais enfin, quoique Valls eût fait un excellent lauréat, le véritable "voyou" dans l'affaire du DRH et de la chemise, restera bel et bien Alexandre de Juniac, patron d'Air France. Étrangement, on a moins vu circuler, à la télévision, les images de ce "capitaine d'industrie", de ce "grand patron" à la française, en train d'expliquer à un parterre de dirigeants, et sous l’œil expert de Monsieur Pierre Gattaz (premier rang), sa façon de penser les "acquis sociaux" en France, la retraite, le droit de grève, ou encore le travail des enfants...

 


Mais la presse a préféré montrer des tétons, et faire dans le genre "rappel à l'ordre".


Rappel à l'ordre sur BFM. Très classique.

Avec un Jean-Luc Mélenchon, convainquant, sur son terrain de prédilection.




Et la version de Canteloup pour terminer...



Un épisode qui en dit long sur l'affolement médiatique systématique quant à la moindre violence sociale.

Affolement, qui, quoiqu'il naisse sans doute d'une compassion légitime pour les personnes brutalisées physiquement, et partagée au delà du cercle médiatico-politique, calque trop sur les intérêts respectifs de ceux qui ont eu le droit de s'exprimer sur cette affaire, pour n'être pas interprété comme une réaction de classe.


Ce que note Jérome Fouquet de l'IFOP dans Atlantico :


[...]Interrogés par l’Ifop pour Sud Ouest Dimanche, les Français se montrent très partagés face à cet évènement. 38% condamnent la réaction de ces salariés d’Air France, mais une majorité (54%) déclare la comprendre sans pour autant l’approuver, quand une minorité (8%) l’approuve sans réserve. Au regard de ces chiffres, on constate donc que l’opinion, dans une large majorité, adopte une position plus compréhensive sur cette affaire que la majorité des médias et des responsables politiques.


Qui poursuit :


Pour autant, si une majorité comprend ces actions, le recours à la violence apparaît clairement comme une ligne rouge à ne pas franchir.



Eh oui ! La violence des autres est toujours inacceptable. Sur le papier, on est toujours contre...
Monsieur de Juniac peut dormir en paix.
La France est un pays sûr, dans lequel il n'est pas un "voyou".


Antoine Lamnège

#RTL Bouge ... avec pépé Mazerolle

#RTL Bouge ... avec pépé Mazerolle

Ce matin, en ouvrant mon direct matin, comme chaque mercredi, station Gabriel Péri, j'ai découvert que la station radiophonique la plus drôle de France n'était certes pas Rire et Chanson, ni même Inter (en dépit d'efforts considérables de la troupe matinale) mais bien RTL, dont le sens de l'humour corrosif m'avait pourtant jusqu'à aujourd'hui échappé.

Oui, car ce matin, si vous aussi vous avez eu la chance d'avoir accès à cette information de qualité distribuée gratuitement dans le métro, vous n'avez pas pu passer à côté... Page 8... en bas à gauche ? Hein ? Vous voyez de quoi je parle ?

La publicité RTL !

Et voici l'objet comique


Pour ceux qui n'aurait pas vu l'humour, voici quelques indices.


1973

Pourquoi pas ?

ou encore ...


Eh oui !

Pas facile de faire semblant d'être jeune et dynamique avec des idées fraiches, quand on a 40 ans de boite !

Syndrome du journaliste mainstream : qui passe toute sa carrière à cirer les pompes du pouvoir en place, et à qui, étrangement, personne n'a jamais demandé de partir.

Qui, sans doute pour la même raison, se pense comme un maillon indispensable de la "vie démocratique" de son pays et ne peut se résigner à quitter la scène...



On me rétorquera que la vieillesse n'est ni gage d'intelligence, ni de sénilité.

C'est vrai. Et puis, que quand Mazerolle quittera RTL, un jeunot tout aussi conformiste le remplacera sans doute.

C'est probable.

Alors, quoi ?

Ben, rien.


Le mec qui a fait l'affiche m'a bien fait rire.


Antoine Lamnège


"Fonctionnaires, 35 heures... Macron assume : "Je suis dans le camp du progrès ! "

"Fonctionnaires, 35 heures... Macron assume : "Je suis dans le camp du progrès ! "

Emmanuel Macron n'en finit plus de nous régaler. Depuis quelques semaines, c'est un véritable feu d'artifice. Réforme du statut des fonctionnaires, du marché du travail, remise en cause des 35 heures : tout y passe.

La France "bouge". "Certains tabous" ne doivent plus en être.

Mais pas d'inquiétude, il est "de gauche" Emmanuel Macron ! Juré ! Tellement de gauche qu'il admet qu'elle puisse converger avec "la droite de gouvernement". "Régresser, c'est progresser" semble-t-il vouloir nous dire à demi-mots, façon Orwell.

D'autant que, de nos jours, plus besoin d'être élu pour appliquer des politiques qui ne marchent pas !

Elle est pas belle l'économie ?!


Pour Macron, passer par l'élection est "un cursus d'un ancien temps" (LE POINT)

Le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron a assuré qu’il ne voulait « pas être député en 2017 », estimant qu’accéder aux plus hautes fonctions par l’élection était « un cursus d’un ancien temps », selon des propos rapportés lundi par Le Monde. « Aujourd’hui, je ne veux pas être député en 2017 », a-t-il déclaré dimanche lors d’un forum organisé par le quotidien à Paris, selon les journalistes du Monde. « Je n’ai jamais voulu être candidat », a-t-il ajouté. Selon le compte rendu du quotidien du soir, le ministre a estimé que parvenir à de hautes fonctions par la voie des urnes était « un cursus d’un ancien temps », répondant ainsi à une critique qui lui est régulièrement adressée de vouloir réformer sans avoir obtenu de légitimité par les urnes.

Emmanuel Macron, qui s’exprimait « on the record » (sans restriction imposée à la presse), savait pertinemment que des journalistes étaient présents dans la salle, assure Le Monde. Parmi de nombreuses remarques susceptibles de faire s’étrangler une partie de la gauche, le ministre a estimé en outre que sur le plan de la politique économique, il peut y avoir « beaucoup de convergences entre la gauche de gouvernement et la droite de gouvernement ».



« Le libéralisme est une valeur de gauche »


Il a également assuré que « l’État a sa place mais il en a trop pris », se revendiquant d’un certain « libéralisme ». « J’assume qu’il y ait un libéralisme, le libéralisme est une valeur de gauche », a-t-il estimé. Affirmant qu’il se situait « dans le camp du progrès », le ministre en a profité pour mettre en question une nouvelle fois le statut des fonctionnaires. « Nous devons penser la réforme des fonctionnaires », a-t-il déclaré, estimant que sans cela, leur statut serait « déchiré ». « Il faut plus d’adaptabilité pour les entreprises, déconflictualiser le travail, je me méfie beaucoup des tabous », a-t-il poursuivi, jugeant qu’« aujourd’hui la loi dit trop, il faut trouver la bonne flexisécurité sur le marché du travail ».



À propos des 35 heures, Emmanuel Macron a assuré que s’il ne souhaitait pas les abroger, il y avait aujourd’hui « une trop grande rigidité dans la définition horaire du temps de travail ».


Enfin, à propos des critiques qui ont accompagné la semaine dernière ses propos sur le statut des fonctionnaires plus « adapté » et « plus justifiable compte tenu des missions », M. Macron a estimé que « les réactions sur ce que j’ai pu dire montrent une gêne à accepter qu’un politique puisse réfléchir en marge de son action ».


[Propagande] Jeremy Corbyn "en inquiète déjà plus d'un"...

[Propagande] Jeremy Corbyn "en inquiète déjà plus d'un"...

Quand Direct Matin s'essaye au journalisme, chaque mercredi, à travers le portrait d'une personnalité politique, il offre aux générations futures d'historiens de la propagande un matériau inestimable de travail.

La semaine précédente, le journal encensait le grand Christian Estrosi, ce poète de la caméra de surveillance, désireux de "laisser sa chance à la jeunesse française"...

Ce mercredi 16 Septembre, le ton n'est plus tout à fait le même : portrait du nouveau chef de Labour britannique Jeremy Corbyn.

 


Hein ?! Qui est-il vraiment ?

Que cache t-il, l'inquiétant vieillard ?

Est-ce qu'il nous ment ?

Se transforme-t-il la nuit ?



1 - D'abord, Corbyn ne fait pas l'unanimité. C'est bon à souligner. Ca ne mange pas de pain, et puis au moins c'est dit. Notons que 59,6% aux élections, c'est tout de même confortable mais enfin... Et puis, Hollande, Valls, Sarkozy, eux, font consensus dans leur partis respectifs, c'est évident.


2 - Ensuite que notre homme est un électron libre... entendez : un mec complètement ouf, incontrôlable... le genre de type qui confond le bouton de l'arme nucléaire avec son interphone... Par exemple, Hollande, lui n'est pas un électron libre... tout va bien. Varoufakis, Montebourg sont des "trublions", ou des "enfants terribles"... Vous voyez le principe.



3 - Donc, sans surprise, ses positions "certaines de ses positions en inquiètent déjà plus d'un"... vu que le gars, c'est un "guedin". Voyons qui s'inquiète alors ?

Cameron en premier lieu, qui lui envoie un scud dans sa face, façon "après moi le déluge"... Pas vraiment probant.


4 - Et puis qui ? "Une grande partie de la presse britannique"

Comme c'est étrange...

Bon, c'est vrai que ça fait plus d'une personne... Pas sûr, en revanche, que les sources soient très représentatives de l'opinion.





5- Du coup, il est fiché, Corbyn : il ne gagnera jamais, puisqu'on vous le dit. "Voter pour un mec différent, c'est de la folie!"

Mate plutôt ça : "ON" lui reproche des trucs. Qui ? eh bien : ON. C'est comme ça. C'est lui qui l'a dit au journal Direct Matin.


6 - En plus, "même au sein de son parti", le vieux dérange. Pour preuve, l'un des candidats malheureux et qui s'est incliné face à lui (en recueillant 19% des suffrages) le dit. Comme c'est original !

Et puis, ce grand homme "de gauche" qu'est Blair traite les électeurs de Corbyn "d'abrutis".

Vous ne voudriez pas être traités "d'abrutis sans cervelle" par Tony Blair, chers lecteurs... n'est-ce pas ?

Alors, il faut continuer à voter pareil... "

Eh oui, c'est comme ça.



Antoine Lamnège


Jean-Michel Apathie, ou l'art de se cirer soi-même les pompes... (en même temps que celles des copains)

Jean-Michel Apathie, ou l'art de se cirer soi-même les pompes... (en même temps que celles des copains)

C'est avec délectation que je suis tombé ce soir sur ce texte signé Jean-Michel Apathie (sur son blog), daté du 22 juillet, et qui revient sur ses années en tant que chroniqueur au Grand Journal. Qui y revient, comment dire, avec une analyse et un ton si particuliers que je ne résiste pas à en commenter les meilleurs passages...

Le Grand Journal, témoignage sur une émission que j’ai aimée

Puisque Vincent Bolloré en a décidé ainsi, le Grand Journal est parti rejoindre aux cimetières des émissions télévisées quelques-unes de ses devancières réputées. Tous les soirs, entre 2006 à 2015, et de 19h10 à 19h50, j’ai été présent sur le plateau du Grand Journal. Neuf longues années [à qui le dis-tu?] , joyeuses et créatrices, dont je voudrais témoigner ici pour que ne se perde pas tout à fait la mémoire, peut être vaine, d’un travail collectif.


Le Grand Journal a démarré en septembre 2004, produit par Renaud Le Van Kim, présenté par Michel Denisot, et dirigé par Laurent Bon. J’avais déjà travaillé avec ce dernier lorsqu’il dirigeait une émission de Marc-Olivier Fogiel, On ne peut pas plaire à tout le monde, diffusée sur France 3, le dimanche soir. C’est sur le souvenir de cette collaboration que Laurent Bon et Renaud Le Van Kim m’ont proposé, un jour de juin 2006, de les rejoindre pour faire sur le plateau une chronique politique, d’abord hebdomadaire, puis assez vite quotidienne. J’ai accepté immédiatement, et avec enthousiasme, la proposition formulée par les deux hommes. Il me semble, avec le recul, avoir perçu immédiatement au travers de ce premier dialogue la part d’énergie et le talent véhiculé par cette émission. Une intuition amplement confortée par la suite.

[auto-satisfaction +1]


J’ai conservé le souvenir assez vif de ma premier rencontre avec une partie de l’équipe. Nous étions fin août 2006 et il s’agissait de tourner le « coming next », générique musical de l’émission.

Se trouvaient là des gens avec qui je ne savais pas que je passerais pratiquement dix années de ma vie, Capucine, la costumière, Stephanie, la maquilleuse, Vivian, le coiffeur, Saloua, l’assistante fidèle de Michel Denisot, Francois, le programmateur, et plusieurs autres… Pour moi, et durant tout ce temps, le Grand Journal fut d’abord cette formidable aventure humaine, un concentré de gens compétents et sympathiques, amusants, amusés, élégants, tous unis autour d’un formidable projet télévisuel porté par l’intelligence et l’humanité de Renaud Le Van Kim, son producteur.


A ceux qui jugent, et ce jugement m’indiffère, que j’emploie beaucoup d’adjectifs, ceci : le Grand Journal a marqué une période de la télévision française parce qu’il exprimait précisément à l’antenne ce qu’il était dans la coulisse, de la compétence, du dévouement et un certain sens de l’élégance. D’une certaine manière, le Grand Journal a parfaitement représenté, et pendant des années, une part importante de la culture française, celle que souvent l’on célèbre à l’étranger. [Hum...] Et puis, parce que la culture est un élément instable, la part plus rance et rétrograde de notre imaginaire a repris le dessus, dévaluant ainsi l’essence même du Grand Journal. C’est ainsi que la ringardise est devenue elle-même cette forme de modernité morose dans laquelle s’enlise la France depuis quelques années. Un constat sur lequel je reviendrai plus tard. [On espère bien parce que c'est du lourd comme analyse !]


En ce jour d’août 2006, je fréquentais donc pour la première fois l’équipe qui portait devant le public, en l’occurrence devant les caméras, les couleurs du Grand Journal. Le premier nom qui doit être cité, bien sûr, est celui de Michel Denisot. Il abordait alors les rives de la soixantaine et sa voix, ses gestes, son maintien, exprimaient l’accumulation des expériences, ce qui lui conférait une évidente autorité dans son rôle de présentateur de l’émission. [un peu comme Gandhi]

Très impliqué dans le projet, très professionnel dans la préparation de chacune des émissions, Michel Denisot apportait davantage que de la sécurité aux personnes présentes sur le plateau. Sans l’avoir jamais formulé, chacun savait qu’avec lui, à aucun moment des centaines d’émissions qui se déroulaient en direct, nous ne nous trouverions sur une mauvaise piste. Il en résultait une forme de sérénité, à mon sens perçue par les téléspectateurs, et qui a participé au succès de l’ensemble. Sur un plan plus personnel, j’ai éprouvé des les premiers instants la gentillesse et la disponibilité de Michel Denisot, et nous avons noué, au fil du temps, une relation amicale qui figure, à l’heure du bilan, au rang des actifs les plus précieux de cette aventure. [Michel, si t'as un poste à proposer... je suis là...]
Parmi les chroniqueurs de cette rentrée 2006 dont ma mémoire a gardé le souvenir, et pardon pour ceux que je ne citerai pas, figurait Frederic Beigbeder, incarnation rieuse du fameux esprit Canal Plus, dont il m’a toujours semblé que ceux qui le dénigraient y mêlaient une point de jalousie.

Et c’est vrai, on pouvait être jaloux de Frederic Beigbeider, virevoltant et cultivé, léger et dense, aiguisé et bienveillant, malicieux et drôle et qui ne cherchait pas davantage que cela à cacher les fêlures et les incertitudes de sa vie.


A côté de lui, Ariane Massenet, qui a fait au Grand Journal parmi les plus beaux cadeaux qu’il fut possible de lui faire. Elle a apporté à l’émission l’intelligence de sa simplicité, la politesse de son sourire, la vivacité de son esprit. Elle a contribué à l’installation, autour de la grande table qui occupait le centre du plateau, d’une forme de fluide positif, mélange d’empathie et de joie de vivre dont la présence quotidienne a été, elle aussi, imperceptiblement perçue par les téléspectateurs.[Il parle vraiment d'Ariane Massenet, là !!?]


A ces piliers, s’ajoutaient des intermittents de grand luxe. D’abord, Louise Bourgoin, la miss météo de ces temps là, qui poursuit aujourd’hui sa démarche artistique dans le monde complexe du cinéma. La beauté et l’intelligence s’équilibraient parfaitement chez elle et elle parvenait à introduire avec une facilité déconcertante sa fantaisie, sa fraîcheur, son regard iconoclaste sur la vie au milieu des nuages et du soleil. Un talent a l’état pur, que l’on ne croise que rarement dans on existence.


Et puis, d’apparence plus timide, le regard chargé d’une incroyable dose de malice, se tenait au milieu de la troupe, Yann Barthes, le présentateur du Petit Journal. Il y avait chez lui quelque chose qui s’apparente à la fragilité de l’oiseau sur la branche, mais peu comprenait sans doute que là était sa force, capable depuis le lieu qu’il s’était choisi de regarder l’agitation du monde sous son angle particulier et d’en restituer les vanités avec une originalité qui lui vaut’ encore aujourd’hui, un succès mérité. [Et là, nous allons perdre Jean-Michel]

Je me souviens, dans ces années là, de l’incroyable force du Grand Journal, et notamment de ces moments magiques, sur le plateau, où tout a coup, le temps s’arrêtait, le silence s’épaississait, parce que Michel Denisot venait d’annoncer la météo de Louise Bourgoin, puis ensuite le Petit Journal de Yann Barthes. [Poète ? Vos papiers !] Chacun savait alors qu’une forme de talent brut allait s’exprimer et je peux dire aujourd’hui, la joie, la fierté, que j’ai si souvent ressenti, dans l’instant même ou ces choses se produisaient, d’avoir appartenu à cette équipe.


Le Grand Journal, s’il fallait le résumer, n’a finalement été que cela: des femmes et des hommes, derrière et devant la caméra, qui ont cherché pendant des années à donner le meilleur d’eux mêmes. [évidemment... des femmes et des hommes sans aucune ligne éditoriale, aucun parti-pris lors des interviews, ni promotion interminable de toute la culture mainstream mondiale ?!] Le concept lui même, en y réfléchissant un peu, est d’une banalité raffinée : le traitement de l’actualité avec la promesse de faire défiler sur le plateau ses acteurs principaux. [Un peu toujours les mêmes, non ?]  Mais cela ne fut que le prétexte à mettre en scène le travail de femmes et d’hommes qui, chacun à leur façon, déployaient tout leur savoir faire pour ordonner le désordre. [un peu à la manière de Dieu finalement.]

Sans le vouloir, presque par nature et en accord profond avec l’esprit de la chaîne qui l’accueillait, le Grand Journal a valorisé la tolérance, l’empathie, le respect des autres, qui sont une part essentielle, je l’ai dit, de la culture française telle que le monde autour de l’hexagone l’a repérée depuis longtemps.


Des temps sombres ensuite sont venus, ou revenus, car ces histoires là sont celles d’un mouvement perpétuel. [Oui, les gens se sont arrêtés de regarder le Grand Journal en même temps que le pays sombrait dans le fascisme, tout le monde l'aura bien noté.] Épuisée par une crise lancinante, rongée par des peurs diverses, la société française a valorisé des expressions plus défiantes, presque mauvaises, qui ne se sont pas trompées quand elles ont attaqué l’esprit Canal, et donc le Grand Journal, caractérisé comme l’expression de la bien-pensance, l’esprit bobo, les gauchistes de Saint Germain et d’autres formules assez creuses, ce qui est la garantie de leur succès.

Alors, le Grand Journal a sombré. Sans en être certain, car au fond cela a assez peu d’importance, l’année 2012 a marqué une césure. Presque d’un coup, ce Grand Journal optimiste et lumineux est apparu en décalage avec une France à ce point incertaine d’elle même qu’elle ne souhaite plus que compter sur elle même, ambiguïté perpétuelle du nationalisme qui parvient à faire croire que l’extérieur et l’ennemi et la fermeture de son horizon le salut.


J'ajoute ici afin de préciser la pensée complexe de Jean-Michel Apathie une partie de son interview donnée à l'excellent journal Télé-Obs :

"Ces dernières années, le côté rance, vieillot et nauséabond de la culture française a refait surface. Et RTL a en son sein un représentant de cette culture rance pour qui Canal+ et 'Le Grand Journal' n'est rien d'autre que l'expression de la bien-pensance, de l'esprit bobo et d'un certain gauchisme", lâche-t-il, à propos d'Eric Zemmour. [gauchiste, Zemmour ?! C'est très fort.]



Et Jean-Miche-miche de poursuivre, à propos du Grand Journal...

"L'âge d'or de l'émission, c'est la saison 2006/2007. A cette époque, l'émission est le reflet de l'élégance individualiste. Elle résonne avec l'époque car la société française est sur ces rails-là, analyse-t-il. Nicolas Sarkozy en 2007 affirme quelque chose de cet ordre (...) La société tient une occasion historique de prendre un virage qu'elle a toujours refusé de prendre : mondialisation et compétitivité". [au moins c'est clair]


Télé-Obs relate :
Selon le journaliste, la crise de 2008 a tout changé dans la perception qu'ont les téléspectateurs de l'émission. "La France se replie. 'Mon véritable ennemi, c'est la finance', dit Hollande. Mais la finance, c'est l'étranger ! Ce type de discours, ça veut aussi dire que 'Le Grand Journal' est passé de mode, explique-t-il. C'est désormais Eric Zemmour qui est à la mode. C'est l'antithèse de l'émission (il y sera pourtant très régulièrement invité, ndlr). Ce que représente l'émission, cette élégance individualiste, la tolérance, a été rejeté au profit des peurs qui montent et laissent penser qu'une forme de solidarité ("Les Français d'abord") doit désormais primer."



Je reviens à l'article posté par J.M Apathie sur son blog, qui conclut :


Bref, le bateau a pris l’eau. Michel Denisot s’en est allé, Antoine de Caunes a pris le relais. Quel que soit son talent et sa volonté, le premier est grand et la deuxième forte, il ne pût empêcher le destin du Grand Journal de s’accomplir. [Que c'est pompeux...]

L’instrument de ce dernier s’appelle Vincent Bolloré. Bon. Ce fut pour le moins inattendu, et même d’une certaine manière mal maîtrisée puisque la première balle a atteint les Guignols, tout de même une pièce importante du patrimoine national, avant que finalement la salve ne terrasse le Grand Journal.

Nous savons aujourd’hui que l’émission sera remplacée par une autre dont les contours demeurent mystérieux, et qu’elle sera présentée par Maitena Biraben, jeune femme vive et rayonnante. Peut être après tout s’agira-t-il de remplacer le Grand Journal par le Grand Journal. Des farces comme celle là sont coutumières dans la vie des hommes. Nous verrons bien et il faut souhaiter le succès à ceux qui se lanceront dans cette aventure.


La page est tournée. Je ne peux me défaire d’une certaine tristesse en pensant à ce temps qui est passé et qui ne reviendra pas. J’éprouve aussi une forme légère de colère à la constatation de la victoire de ceux qui ont fabriqué leur beurre gras sur la dénonciation de ce que représentait le Grand Journal.

Mais ces sentiments moroses sont balayés par la force et la gaieté des souvenirs que j’ai emmagasinés tout au long de ces années, et par les leçons diverses aussi, d’humanité comme de journalisme, que j’ai prises au contact de tous ces gens que j’ai aimé. Oui, le Grand Journal est mort. Mais il continue à vivre là où nul ne pourra l’atteindre, ma tête et mon cœur, formidable cadeau pour lequel je veux remercier Renaud, Michel, Laurent et les autres.


Jean-Michel Apathie


Dans une récente ITW donnée à MétroNews (Je ne cite que de la qualité ce soir) à propos de la nouvelle version du Grand Journal, JMA a estimé que "Maïtena Biraben est à la hauteur de ce qu'on connaît d'elle" et juge qu'"elle a vraiment de la présence". En revanche, l'ex-chroniqueur politique a quelques réserves sur le reste du programme. "Je trouve que le plateau est un peu faible. Il manque dans l'équipe des chroniqueurs quelqu'un de vraiment fort et sérieux pour l'épauler", juge-t-il.

 

Sans rire ?


Antoine Lamnège