vendredi 11 mars 2016

Un ensemble exceptionnel d'armes en bronze mis au jour dans le Sultanat d'Oman

Un ensemble exceptionnel d'armes en bronze mis au jour dans le Sultanat d'Oman

Suite à de fouilles menées par la mission archéologique française en Oman central, des vestiges ont été découverts à même le sol, dans un bâtiment appartenant à un complexe semble-t-il cultuel.
 Modèle 3D du bâtiment principal de Mudhmar Est (la salle où les armes ont été retrouvées se situe à gauche au milieu du bâtiment). © Raphaël Hautefort / Mission archéologique française en Oman central.

Il y avait en particulier deux carquois complets et des armes métalliques, dont cinq arcs. Ce sont des objets pour la plupart non fonctionnels et inédits en Arabie.

La poursuite des recherches archéologiques, débutées en 2011 dans cette zone, permettra de mieux connaître le système politique, les pratiques sociales et les rituels existant en Arabie à cette époque.

Dirigées par Guillaume Gernez du laboratoire Archéologies et sciences de l'Antiquité (UMR 7041), ces fouilles ont également impliqué le laboratoire Archéorient (UMR 5133).

La région d'Adam se situe à la frontière des oasis et des espaces désertiques d'Oman. Elle était totalement inexplorée du point de vue archéologique avant que la mission archéologique française en Oman central, dirigée depuis 2011 par Guillaume Gernez, n'y effectue ses premières prospections en 2007.

 Mudhmar Est – Arcs, flèches, poignards et haches dispersés sur un sol
© Guillaume Gernez / Mission archéologique française en Oman central.

Découvert en 2009, le site dénommé Mudhmar Est est constitué de deux bâtiments principaux et de quelques aménagements annexes. Il est localisé au pied du Jabal Mudhmar, à proximité de l'une des plus grandes vallées omanaises et au carrefour stratégique de plusieurs routes commerciales.

Long de 15 mètres, le plus grand des deux bâtiments, qui repose sur le flanc du Jabal Mudhmar, est constitué de blocs en grès taillés et de briques faites de terre. C'est au sein de cet édifice, dans une petite salle apparemment dépourvue de porte, que l'équipe vient de mettre au jour cet ensemble exceptionnel d'armes en bronze.

Datés de l'âge du fer II (900-600 av. J.-C.), ces objets semblent être tombés des meubles ou des étagères qui les supportaient. Selon une autre hypothèse, ils étaient accrochés aux murs de la pièce.

Au sein de cet ensemble, deux groupes particulièrement remarquables se distinguent.

Le premier est formé de deux petits carquois intégralement en bronze, y compris les six flèches contenues à l'intérieur de chacun d'eux. D'après leurs dimensions (35 cm), il s'agit de modèles réduits imitant des originaux en matériau périssable (cuir), qui ne sont habituellement pas retrouvés lors de fouilles archéologiques. Le fait qu'ils soient ici en métal sous-entend qu'ils n'étaient pas fonctionnels. De tels carquois n'ont jamais été retrouvés en Arabie et sont rarissimes ailleurs.

 Mudhmar Est – Deux carquois en cuivre/bronze, en cours de fouille
© Guillaume Gernez / Mission archéologique française en Oman central.

Le deuxième groupe comprend des armes métalliques, pour la plupart non utilitaires (d'après leurs dimensions légèrement réduites, la matière qui les compose, et/ou leur absence de finition). Il s'agit de cinq haches de combat, de cinq poignards à pommeau en forme de croissant caractéristiques de l'âge du fer II, d'une cinquantaine de pointes de flèches et de cinq arcs complets.
Ces derniers sont formés d'une branche courbée plate, infléchie au niveau des deux extrémités, entre lesquelles est tendue une corde en bronze. La dimension de ces arcs (70 cm en moyenne) et surtout la matière utilisée indiquent qu'il s'agit d'imitations d'arcs en matériaux périssables (bois, tendons).

 Mudhmar Est – Hache non finie en cuivre/bronze
© Guillaume Gernez / Mission archéologique française en Oman central.

De tels objets sont totalement inédits : aucun arc en métal n'était connu en Arabie ou au Moyen-Orient jusqu'à présent. Cette découverte exceptionnelle apporte de nouvelles informations sur l'armement pendant l'âge du Fer en Arabie orientale et sur les pratiques sociales à l'époque.

Le caractère non utilitaire de la plupart des armes pourrait indiquer qu'elles ont été conçues pour être offertes à une divinité guerrière, et/ou comme élément-clé de pratiques sociales que les archéologues ignorent encore. La première hypothèse est confortée par la présence, dans le deuxième bâtiment du site, de quelques fragments d'encensoirs en céramique et de petits serpents en bronze, autant d'éléments souvent associés à des pratiques rituelles à cette période. Les fouilles à venir devraient permettre de mieux cerner la fonction du complexe, qui intrigue les archéologues.

 Mudhmar Est – Arc non utilitaire, intégralement en cuivre/bronze
© Guillaume Gernez / Mission archéologique française en Oman central.

Cet ensemble d'armes a été constitué au cours d'une période d'intensification de la production métallurgique observée en Arabie orientale à l'âge du Fer. Cette évolution économique et technique s'est accompagnée d'une complexification sociale attestée par la multiplication des sites fortifiés et de l'architecture monumentale.

Cependant, au sein de cette société sans écriture, connaître le système politique et la structure sociale demeure une tâche ardue. La poursuite de l'exploration archéologique de ce site et de son environnement immédiat, ainsi que de la région centrale d'Oman s'avère ainsi essentielle pour reconstruire l'aube de l'Histoire en Arabie.

Ces travaux ont été effectués avec le soutien notamment du ministère français des Affaires étrangères et du ministère omanais du Patrimoine et de la Culture, du CNRS, de l'ambassade de France en Oman, du Centre français d'archéologie et de sciences sociales au Koweït, de l'Institut des déserts et des steppes à Paris et de la société d'imagerie DIAG à Dubaï.

Source:

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1277 travailleurs morts d'un accident au travail et le PS et la CFDT veulent liquider le code du travail !

Dans un numéro de communication aussi prévisible qu'éculé, le gouvernement Valls a annoncé le report de l'examen en conseil des ministres de la loi El Khomri.

C'est que cette loi reprenant ce que réclame le MEDEF et qui répond aux ordres de la Commission Européenne de « libéralisation du marché du travail » et réciproquement a soulevé une énorme vague d'indignation populaire. Plus de 850.000 personnes ont déjà signé la pétition pour exiger son retrait et les appels à manifester le 9 mars et le 31 mars se multiplient.

Et le gouvernement qui annonce déjà être prêt à faire passer le texte en force, à coup d'article 49.3, a vu se dresser face à lui le peuple se préparant à lutter pour défendre ses droits. Bien sûr, Hollande et Valls ont reçu le soutien appuyé des syndicats patronaux. Et la droite décomplexée a lancé une pétition pour soutenir le texte. C'est le chien de garde médiatique et expert proclamé en sondage d'opinion qui a lancé le mouvement. Recueillant immédiatement la signature de Gattaz (président du MEDEF et fils de président du MEDEF) et de Laurence Parisot sa prédécesseur… et de quelques milliers de personnes. Illustration de la lutte des classes entre la classe des travailleurs, les 99% et la classe capitaliste, le 1%/

Mais la partie n'est pas gagnée. C'est la mobilisation tous ensemble et en masse qui seule peut les faire reculer.

La CFDT et le PS se moquent des travailleurs

Car ce recul n'est que tactique. Le temps pour le gouvernement de faire mine de négocier avec la CFDT. Du cinéma en fait se payant de la tête des travailleurs. Car si la CFDT fait mine d'afficher un désaccord de façade contre le texte de la loi travail, on ne sait que trop bien que c'est pour mieux signer – comme toujours – un accord en échange du changement de police de trois virgules. C'est qu'on aurait du mal à croire que Laurent Berger le dirigeant de la CFDT ne s'entendent pas avec l'ex trésorière de la CFDT et responsable de la formation initiale continue de cette centrale, Anousheh Karvar, qui est l'actuelle directrice adjointe de cabinet de Myriam El Khomri au ministère du travail. Drôle de coïncidence. Vraiment ? Surtout quand on sait que Berger ne revendique pas le retrait de la loi, mais quelques amendements concernant le … compte formation. De qui se moque-t-on ?

La CFDT et le PS veulent faire la peau du , les travailleurs eux crèvent de l'exploitation capitaliste

Pendant que le PS, François Hollande, Laurent Berger et Pierre Gattaz clament d'une seul voix que leur ennemi c'est le code du travail, hurlant de concert avec la Commission Européenne qu'il faut « libérer le marché du travail » et dénonçant ces travailleurs trop payés, trop sécurisés, trop protégés, les travailleurs eux vivent la dure réalité de l'exploitation capitaliste.

6,5 millions de chômeurs, 10 millions de travailleurs pauvres. Et ces chiffres qui font froids dans le dos :

Ca suffit ! #.

JBC pour www.initiative-communiste.fr

 

Source(s) : Initiative-communiste.fr via Agoravox

Informations complémentaires :

Sanders : cachez cet antisémitisme que nous ne saurions voir…

Sanders : cachez cet antisémitisme que nous ne saurions voir…

Alors petite question : sachant que

1/ la société Américaine, restée en partie raciste, relègue une part importante des Noirs dans une grande pauvreté

Inégalités de patrimoine USA Etats-Unis suivant origine

2/ et que Bernie Sanders défend les pauvres (il propose par exemple la Sécurité sociale pour tous et une hausse de 40 % du salaire minimal)

pourquoi diable les Noirs Démocrates ne votent-ils pas Sanders au lieu de Clinton ?

Les médias vont-ils nous l’expliquer ?

Comment Hillary Clinton s’est appropriée le vote des Noirs

Source : Le Parisien, O8-03-2016

Hillary Clinton, le 7 mars 2016 lors d'un meeting à Detroit (AFP/Geoff Robins)

Hillary Clinton, le 7 mars 2016 lors d’un meeting à Detroit (AFP/Geoff Robins)

Alabama, Louisiane, Tennessee: la liste des Etats du Sud américain remportés par Hillary Clinton lors des primaires démocrates ne cesse de s’allonger, témoignant d’un engouement massif des électeurs noirs pour l’ex-Première dame.

La candidate de Wall Street donc,

Depuis le début des primaires le 1er février, Hillary Clinton a écrasé son unique adversaire Bernie Sanders, dans une dizaine d’Etats concentrés essentiellement dans le sud du pays, où les Noirs constituent une part importante de l’électorat.

Mardi, le scénario a toutes les chances de se reproduire pour les primaires du Mississippi (sud) et du Michigan (nord).

Bien vu pour le Michigan, où il était donné battu de 13 à 37 %…

michigan

Mais si ce soutien des minorités ethniques à Mme Clinton est devenu une évidence pour de nombreux commentateurs, ses ressorts demeurent complexes.

C’est bien, on va avoir toutes les hypothèses pertinentes du coup…

L’ancienne secrétaire d’Etat, présente sur la scène publique depuis plus de trois décennies, aime à rappeler son engagement contre le racisme dès ses jeunes années lorsqu’elle avait enquêté sous la direction d’une grande militante noire-américaine, Marian Wright Edelman, sur la ségrégation dans les écoles en Alabama.

Ah… Ok.

Ensuite, son expérience en tant que première dame de l’Arkansas a marqué sa vision des relations raciales en Amérique, assure la candidate qui mentionne régulièrement ses convictions religieuses chrétiennes, une valeur-clé pour une bonne partie de l’électorat noir.

Ahhhhhhhhh, mais c’est à peine effleuré, vous noterez, chuut.

En Caroline du Sud, Mme Clinton s’est récemment exprimée devant la plus ancienne association d’étudiantes noires du pays.

Dans cette campagne “elle parle avec force des questions (raciales), elle le fait d’une manière qui n’était pas la sienne auparavant et qui n’est pas habituelle pour un candidat à la présidence”, commente Stefanie Brown James, ancienne conseillère de Barack Obama sur le vote des Noirs en 2012.

“Mon adversaire, c’est le racisme. Il n’a pas de visage…” ?

Ce sent la sincérité quoi…

Sans la mobilisation décisive de cette partie de l’électorat dans sept Etats il y a quatre ans, Barack Obama aurait perdu au profit de Mitt Romney, selon l’analyse non-partisane du Cook Political Report.

– L’échec de Sanders en question –

Bernie Sanders, sénateur d’un Etat rural du nord-est où seul 1% de la population est noire, communique moins bien que sa rivale sur le sujet.

Euh ? Ah bon…

Son discours est avant tout axé sur les inégalités économiques et ses tentatives pour rappeler ses prises de positions contre le racisme -comme son arrestation dans les années 1960 pour avoir combattu la ségrégation sur son campus à Chicago- ne semblent pas porter leurs fruits.

“Typiquement, c’est un problème que les Noirs ont avec les progressistes blancs, ces derniers analysent tout à travers le prisme des classes sociales et oublient que la question raciale continue d’être importante“, analyse Andra Gillespie, professeure associée de sciences politiques à l’Emory College d’Atlanta.

Ah. Donc Sanders s’occupe trop des pauvres (dont la plupart sont Noirs), mais pas assez du Racimse. Hmm…

Hillary Clinton s’appuie énormément sur l’héritage de son mari Bill, qui conserve auprès de nombreux Américains la réputation d’un président ayant oeuvré pour les Noirs dans les années 1990 lorsque le taux de chômage baissait et les salaires augmentaient au sein de cette communauté.

Ah, si le mari (sic.) a aidé les Noirs, alors…

Bill Clinton, soignant son image d’homme issu d’un milieu très modeste originaire du Sud, a en effet multiplié les gestes envers ses concitoyens noirs.

– Prison et pauvreté –

Bien qu’il ait nommé un nombre record de Noirs dans son administration ou soutenu la discrimination positive, le bilan de M. Clinton est aussi controversé.

L’ombre de deux textes votés durant sa présidence — le Welfare Reform Act de 1996 et le Crime Bill de 1994 — pèse désormais sur la campagne d’Hillary.

Le premier texte de réforme de l’aide sociale est accusé d’avoir accentué encore les inégalités frappant déjà des familles noires défavorisées, tandis que le second est souvent cité comme responsable de “l’incarcération de masse” dont sont victimes les Noirs aux Etats-Unis.

Ah, super le mari, donc…

“En tant qu’homme noir aux Etats-Unis, si j’étais né aujourd’hui j’aurais une chance sur trois de finir en prison au cours de ma vie”, a lancé à la candidate Don Lemon, un présentateur noir de CNN lors d’un débat dimanche soir.

Hillary Clinton se trouvant à court d’arguments, M. Lemon s’y est repris à deux fois pour lui demander: “Compte tenu de ce qui s’est passé depuis 1994, pourquoi les Noirs devraient-ils vous faire confiance cette fois-ci pour faire les choses correctement ?”

Comme son mari auparavant, Mme Clinton a concédé que “certains aspects de cette loi constituaient une erreur” tout en promettant de s’en prendre au “racisme généralisé régnant sur le système judiciaire”.

Source : BFM TV, AFP, Adrienne Sigel, 09/03/2016

Bref, article super clair, on comprend bien pourquoi Hillary Clinton a obtenu parfois 80 % des voix des Noirs…

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Enfin, presque… Essayons encore :

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Primaires démocrates: Clinton et Sanders se disputent le vote noir

Source : BFM TV, Adrienne Sigel, 09/03/2016

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Alors qu’Hillary Clinton accumule les victoires aux primaires démocrates dans les Etats comptant une forte communauté afro-américaine, son rival Bernie Sanders peine encore à faire une percée auprès de cet électorat.

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Mais c’est quoi ce délire ? Ce type a été arrêté en manifestant pour les Noirs, et on veut nous faire croire que ce sujet ne l’intéresse pas ????

Mais alors, qu’est-ce qui peut expliquer son rejet, hmmm ?

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C’est sûr que la carte des victoires d’Hillary interpelle :

primaires-democrates

blacks

Bien, bien…

Rappelons quand même, ce que personne ne fait, que Bernie Sanders est juif (il appelle à la neutralité américaine dans le conflit Israelo-Palestinien), ce qui n’est nullement un avantage aux USA, pour la raison suivante :

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Aïe, il n’y a qu’un quart des Noirs américains qui n’ont pas le moindre préjugé envers les Juifs… (Source Anti-Defamation League)

Et c’est décroissant en fonction de l’âge…

Même si c’est en amélioration (enfin, au moins dans les déclarations) :

antisemitisme-usa-1

et bien entendu, sans dire que ça explique tout, c’est une hypothèse à creuser sérieusement en l’espèce, mais ce n’est jamais mis en avant…

Vous comprenez mieux du coup le : “la candidate qui mentionne régulièrement ses convictions religieuses chrétiennes, une valeur-clé pour une bonne partie de l’électorat noir.”

Mais chuuut, on ne va pas dire que Sainte Hillary bénéficie, au moins en partie, de l’antisémitisme des Noirs américains…

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« SCANDALE : Intermarché veut soutenir les agriculteurs, l’Europe refuse », par Charles Sannat

« SCANDALE : Intermarché veut soutenir les agriculteurs, l'Europe refuse », par Charles Sannat

Source : Insolentiae, Charles Sannat, 29/02/2016

UERSS

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Intermarché veut soutenir les agriculteurs mais l'Europe refuse alors que le gouvernement est confronté à une colère noire de nos amis agriculteurs sur fond d'effondrement des cours, dont il faut tout de même rappeler un peu l'origine.

L'un des plus gros clients de la filière porcine française était… la Russie. En décrétant un embargo pour des raisons politiques plus ou moins avouables à l'égard des Russes, nous avons tiré une balle dans le pied d'un certain nombre de pans de notre économie. Parce qu'il est toujours important de dire la vérité et de rappeler l'enchaînement funeste de mauvaises décisions, nos dirigeants ont aggravé la situation en prenant des sanctions au niveau européen à l'encontre de la Russie.

Ces sanctions ont conduit à l'état catastrophique actuel de notre filière porcine qui connaît un effondrement sans précédent de ses cours, ce qui précipite des milliers d'exploitations, d'agriculteurs et leurs familles dans des difficultés financières insoutenables très longtemps.

C'est dans ce contexte qu'il convient d'apprécier la crise agricole qui secoue notre pays et le chahutage de nos mamamouchis en goguette au Salon de l'agriculture.

Pour soutenir son écosystème, Intermarché s'était engagé à acheter le porc à 1,40 euro le kilo minimum

Si mon objectif n'est pas d'encenser la grande distribution qui a des habitudes absolument détestables autour de ses fournisseurs, des prix et de la qualité des produits vendus, il n'en demeure pas moins que notre objectivité doit nous faire noter que les grandes enseignes essaient de soutenir les éleveurs.

Rassurez-vous, il ne sont pas devenus gentils et altruistes en une journée. Leur soutien est très intéressé mais nous ne nous en plaindrons pas ! Pourquoi ? Tout simplement parce que les grands distributeurs évoluent dans un écosystème avec de très nombreux producteurs et fournisseurs. Si les fournisseurs meurent, alors les distributeurs n'ont plus grand-chose à vendre : c'est donc un équilibre subtil qu'il faut maintenir.

L'Europe, qui crée la crise, refuse le soutien d'Intermarché et ouvre une enquête ! Et Valls a un petit zizi…

Cette Europe d'europathes complètement malade de l'idéologie dégoulinante de la libre concurrence – ce qui est un terme pudique pour parler du totalitarisme marchand qu'elle nous impose – ne pouvait donc pas laisser passer une telle entorse aux sacro-saintes règles du libéralisme mondialiste sans réagir. Même si nous devons tous mourir, nous mourrons sans entraves au libre-échange !

"La Commission européenne a ouvert une enquête sur Intermarché, car elle estime que le choix de l'enseigne d'acheter la viande plus cher aux éleveurs français est une entrave à la concurrence étrangère.

Le groupement de distributeurs indépendants Intermarché (Les Mousquetaires) est sous le coup d'une enquête de la Commission européenne, après s'être accordé l'an dernier avec son concurrent Leclerc pour acheter du porc à un prix plancher, a affirmé vendredi son président Thierry Cotillard."

C'est dans ce contexte que le Premier ministre Valls, en visite au Salon de l'agriculture, a reçu quelques noms d'oiseaux dont la palme revient à cet agriculteur qui a dit, comme le raconte cet article de L'Express : "Va te cacher. T'as rien compris petit zizi, tu vas pas changer l'Europe…"

Hormis le langage fleuri de cet impertinent des campagnes, son constat est d'une cruelle vérité. Valls, malgré toute sa bonne volonté, ne changera pas l'Europe parce que pour changer l'Europe, il faut la quitter !

Quel est le pouvoir que nos dirigeants qui, toutes couleurs confondues, ont abdiqué la France contre cette Europe ?

Quel est le courage qu'ils savent manifester ?

Quelle est l'indépendance qu'ils veulent nous montrer ?

Quelle est la force qu'ils peuvent utiliser contre des institutions européennes qui, aujourd'hui, martyrisent les peuples d'Europe ?

Il n'y a rien à attendre car nos mamamouchis n'ont qu'un mot à la bouche : l'Europe. Une trahison, l'Europe, une compromission, l'Europe, une soumission, l'Europe. Aucun d'eux n'aura le courage de dire non à cette Europe et de la mettre au pied du mur. Nous sommes la France, et l'Europe sans la France c'est la fin de cette Europe. Ils n'ont qu'un mot à dire : non.

Ils ne le disent pas, mais le destin s'en chargera et le vent de l'histoire les balaiera.

En attendant mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !

Charles SANNAT

Source : Insolentiae, Charles Sannat, 29/02/2016

 

Intermarché visé par une enquête de Bruxelles pour son soutien aux éleveurs

Source : Le Figaro, AFP, 28/02/2016

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L’enseigne avait convenu avec Leclerc d’acheter le kilo de porc à un prix plancher. «L’Europe considère que cet accord était discriminant vis-à-vis des pays tiers», a déclaré Thierry Cotillard, président du groupe.

Le groupement de distributeurs indépendants Intermarché (Les Mousquetaires) est sous le coup d’une enquête de la Commission européenne, après s’être accordé l’an dernier avec son concurrent Leclerc pour acheter du porc à un prix plancher, a affirmé vendredi son président Thierry Cotillard.

«Sur le porc, l’été passé, Intermarché s’était accordé avec Leclerc pour acheter le kilo (de porc) 1,40 euro (…). Mais ça n’a pas tenu. Maintenant, Bruxelles nous tombe dessus et enquête», a déclaré le patron d’Intermarché, dans un entretien au quotidien Libération mis en ligne vendredi soir. «L’Europe considère que cet accord était discriminant vis-à-vis des pays tiers. Donc maintenant, nous sommes très prudents pour trouver des solutions», poursuit le dirigeant, précisant que son groupe risque une amende potentielle «à hauteur de 5% de notre chiffre d’affaires».

Lutter contre la volatilité des prix

L’an dernier, alors que les cours du porc s’étaient effondrés en dessous du prix de revient des agriculteurs, le gouvernement avait fixé un objectif d’achat de 1,40 euro le kilo lors de négociations avec la filière, et des enseignes comme Leclerc et Intermarché s’étaient engagées à procéder à des achats de cochons à ce niveau.

Le 25 février dernier, l’enseigne avait réaffirmé son engagement et sa volonté de soutenir les éleveurs. Le groupe avait annoncé la mise en place d’une contractualisation avec les producteurs partenaires, garantissant un prix plancher de 1,28 euros le kilo de porc, et pouvant atteindre les 1,50 euros. «A terme, l’ambition est que la moitié de nos volumes de production soit contractualisée, ce qui représente au moins 1,2 million de têtes», avait déclaré le président du groupe. Les contrats ne porteront au plus que sur 50% de la production des éleveurs, pour leur laisser de la flexibilité, avait ajouté Thierry Cotillard.

Ce mécanisme de contractualisation n’est pas nouveau. Déjà présent dans la filière laitière, il est envisagé par le gouvernement pour lutter contre la volatilité des prix de la filière porcine française. Le géant des produits laitiers Danone a annoncé le 24 février dernier avoir passé un accord avec 2.000 des 2.600 éleveurs qui approvisionnent ses cinq usines françaises. Le groupe s’est engagé «à définir une nouvelle formule de prix intégrant les coûts de production, en concertation avec chacune des parties pour être au plus près des spécificités locales».

Source : Le Figaro, AFP, 28/02/2016

 

«Intermarché va rogner les marges de l'abattoir et du distributeur, on a les deux !»

Source : Libération, Philippe Brochen, 26/02/2016

Pour Thierry Cotillard, patron des enseignes des Mousquetaires, on ne sortira de cette crise que si on n'est pas dans une course effrénée à la compé­titivité.

Fils d'aviculteurs de Saint-Carreuc (Côtes-d'Armor), Thierry Cotillard, 41 ans, est président du groupement Intermarché qui compte 1 850 enseignes des Mousquetaires en France et 300 magasins Netto. Cet ingénieur en agroalimentaire diplômé de HEC, qui possède deux supermarchés à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), livre son regard sur la crise et avance des propositions.

Les distributeurs, dont vous faites partie, sont accusés par les producteurs de pratiquer des marges trop importantes. Que leur répondez-vous ?

Cette crise est complexe, car elle n'est pas que conjoncturelle, mais structurelle. Il faut d'abord gérer l'urgence, comme dans le lait, afin de créer une charte entre les trois acteurs de la filière. Sur le porc, l'été passé, Intermarché s'était accordé avec Leclerc pour acheter le kilo 1,40 euro, car nous sommes les deux seules enseignes à posséder des abattoirs. Mais ça n'a pas tenu. Maintenant, Bruxelles nous tombe dessus et enquête. Nous risquons une amende à hauteur de 5 % de notre chiffre d'affaires.

Pourquoi ?

Parce que l'Europe considère que cet accord était discriminant vis-à-vis des pays tiers. Donc maintenant, nous sommes très prudents pour trouver des solutions. Intermarché compte 62 usines et sites de production, 7 abattoirs, une laiterie, des usines de charcuterie…

Avec Leclerc, vous êtes la seule enseigne à ne pas être seulement distributeur mais aussi transformateur. Quel est votre intérêt ?

Ces choix ont été faits il y a quarante ans. Nous couvrons à peu près tous les secteurs d'activité avec nos usines. Avec 4 milliards d'euros annuels de chiffre d'affaires réalisé en France, nous sommes le quatrième ou cinquième industriel alimentaire hexagonal, derrière Nestlé mais devant Coca-Cola. Ce n'est pas opportuniste de notre part de dire qu'il faut des circuits courts, des contrats avec des producteurs. Quand il y a eu la crise du porc il y a trente ans, la première enseigne qui a assuré le kilo à 7 francs était Intermarché. Depuis, le coût de la vie a augmenté, et on est quasiment au même niveau de rémunération pour les éleveurs. C'est incroyable, non ?

Quelles sont les solutions ?

On ne sortira de cette crise que si on n'est pas dans une course effrénée à la compétitivité, parce que 1 000 vaches sur du béton alimentées par un technicien dans un cockpit, ce n'est pas le modèle français. Il faut aller vers quelque chose de plus vertueux, avec un cahier des charges, une qualité, et l'assumer à terme avec la pédagogie auprès du consommateur pour dire qu'il y a un juste prix. On peut faire le choix d'acheter le porc à 1 euro le kilo demain, mais alors on choisit de ne plus avoir d'agriculture en France.

Que proposez-vous ?

Depuis un an, face à la volatilité des cours des produits agricoles, Intermarché travaille à assurer un prix minimum sur le porc. La formule est trouvée à 1,5 euro le kilo. Mais attention : un cahier des charges a été défini sur le plan qualitatif, par rapport aux taux de graisse, etc. Les premiers contrats qui garantiront ce prix équitable de 1,5 euro sur cinq ans aux éleveurs seront signés la semaine prochaine avec une vingtaine de producteurs partenaires dans notre abattoir de Josselin (Morbihan). Et on n'a pas mis de prix plafond. C'est-à-dire que si ça monte à 1,80 euro, on paiera 1,80 euro. Très rapidement, d'autres éleveurs s'engageront dans cette contractualisation.

C'est un engagement fort…

Un gros pari, oui. Nous misons sur le long terme. Et on a la conviction que le consommateur ne fera pas le choix d'une enseigne que sur le prix, mais aussi sur les engagements sociaux et sociétaux. Nous, on affiche le logo «viande de France» sur tous nos emballages.

Y compris sur les produits avec de la viande transformée ?

Oui. Nous estimons que la traçabilité est essentielle. Chez Intermarché, parmi les plats cuisinés, 84 % sont made in France, quand la plupart de nos concurrents sont à 20 %, 30 %, 40 %, et le meilleur à 50 %. On a fait aussi le travail sur la viande fraîche et la charcuterie avec notre marque Monique Ranou, qui produit 100 % français. Aujourd'hui, on en assume le coût, car on ne peut pas le répercuter sur le prix de vente au consommateur. Du moins à court terme, car j'espère qu'à moyen terme les choses bougeront.

Vous faites le choix du marketing éthique…

Les gens disent qu'ils veulent acheter français. Mais quand il y a un écart de prix significatif, ils achètent le moins cher. A court terme, vu le prix auquel on va acheter la viande aux producteurs, on ne répercutera pas la hausse sur le prix de vente au client, sinon on va être pénalisés. Donc on va rogner la marge de l'abattoir et la marge du distributeur, puisqu'on a les deux !

Comment parvenir à concilier des prix bas en rayons et des rémunérations décentes pour les producteurs ? C'est une sorte de quadrature du cercle, non ?

Je ne suis pas certain qu'on ait des gens assez responsables pour pouvoir fonctionner sans une modification de la loi avec un cadre plus répressif.

Car il y a des transformateurs qui ne jouent pas le jeu ?

Oui, je n'ai aucun problème à le dire. Et les agriculteurs commencent à comprendre que tout le monde a sa part de responsabilité, et qu'il y a des coopératives ou des gros transformateurs qui ne rémunèrent pas comme ils le devraient. Il n'y a qu'à voir leurs résultats.

Où est l'argent qui ne va pas dans les poches des producteurs ?

Il y a très clairement une guerre tarifaire entre distributeurs qui a provoqué des baisses de prix, a détruit de la valeur et qui n'est pas responsable. L'an passé, il y a eu 1,7 milliard de baisse de prix sur les 2 000 produits qui se vendent le plus en France. Pour le consommateur, cela représente 36 euros par ménage et par an. Si, pour 3 euros par mois d'économie par famille, on casse l'agriculture, ce n'est très clairement pas acceptable.

Et quid de la part de responsabilité du transformateur ?

Il y a effectivement des sociétés qui vivent bien. Danone a annoncé 1,2 milliard de bénéfices en 2015 au niveau européen. Ces bénéfices ont été engendrés grâce à la baisse à l'achat du prix du lait. Là, c'est clairement la marge des producteurs qui a été rognée. Les géants de la transformation laitière cotés en Bourse affichent 10 % de résultat net par rapport à leur chiffre d'affaires. Sur la viande de bœuf, les gros acteurs français sont à 7 % ou 8 %. Intermarché, c'est entre 2 % et 2,5 %.

Source : Libération, Philippe Brochen, 26/02/2016

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Accord turco-européen sur les migrants : “Nous avons affaire à des maîtres chanteurs”

Accord turco-européen sur les migrants : "Nous avons affaire à des maîtres chanteurs"

Les médias Belges sont plus francs que les nôtres…

Source : Le Soir, Jurek Kuczkiewicz, 08-03-2016

Les 28 et la Turquie se sont entendus sur un schéma d'accord suite à une proposition surprise présentée par le chef de gouvernement turc.

Le premier ministre turc Ahmet Davutoglu. © Photo News

Le premier ministre turc Ahmet Davutoglu. © Photo News

Qui avait parlé d'une réunion cruciale ? Il y a quinze jours, à l'issue du sommet précédent, nombre de dirigeants européens avaient dit tout haut ou laissé entendre que d'ici la réunion extraordinaire de ce lundi, ils voulaient voir des résultats tangibles des efforts des autorités turques pour faire baisser les traversées de migrants et réfugiés par les réseaux de passeurs vers la mer Egée.

Un schéma d'accord

Qu'en est-il, à l'issue du sommet informel où les 28 se sont réunis à Bruxelles avec le premier ministre turc Davutoglu ? « Nous avons franchi une étape supplémentaire dans la bataille pour résoudre la crise des réfugiés », a commenté sobrement le premier ministre belge Charles Michel. Lequel avouait ensuite son « sentiment mitigé : je ne dis pas 'eurêka ', nous avons trouvé la solution. C'est un pas dans la bonne direction. »

Les 28 et la Turquie se sont mis d'accord sur le cadre d'un nouveau plan, basé sur une proposition surprise présentée par le chef de gouvernement turc. L'élément le plus spectaculaire : la Turquie accepte désormais de se faire renvoyer par la Grèce tous les migrants qui y arriveront irrégulièrement. C'est-à-dire tant les migrants économiques qui ne peuvent prétendre à l'asile, que les réfugiés syriens. L'UE quant à elle acceptera d'accueillir directement à partir de la Turquie un réfugié syrien pour un Syrien réadmis par la Turquie.

Les contreparties acceptées par les Européens

L'UE va doubler – de 3 à 6 milliards d'euros – le montant de l'enveloppe qu'elle avait déjà consentie en novembre dernier pour venir en aide aux réfugiés présents en Turquie.« Ce n'est pas de l'argent pour la Turquie qui n'en a pas besoin et qui ne mendie rien, s'emportait M. Davutoglu en conférence de presse : c'est une répartition équitable de la charge. »

Par ailleurs, l'UE va accélérer la libéralisation des visas pour les ressortissants turcs. Cette mesure était prévue pour octobre dans le plan conjoint conclu avec la Turquie en novembre. Elle sera effective en juin, pour autant qu'Ankara adopte une série de lois liées à la sécurité de documents de voyage. « Mais cela va aussi de pair avec les réadmissions, ajoutait Charles Michel. De facto, il y aura d'abord les réadmissions par la Turquie, et ensuite seulement la libéralisation des visas. »

Enfin, l'UE laisse entrevoir l'ouverture de cinq nouveaux chapitres des négociations d'adhésion de la Turquie. L'ouverture d'un nouveau chapitre décidée dans le premier plan d'action EU-Turquie de novembre, avait déjà fait sensation, vu que ces négociations étaient gelées depuis des années, et que plus personne, de part et d'autre, ne croit sérieusement à une adhésion dans un avenir prévisible…

Tout cela ne reste encore à l'heure actuelle qu'un schéma d'accord. Les 28 ont chargé le président du Conseil européen Donald Tusk d'en « élaborer les détails avec la partie turque d'ici la prochaine réunion ordinaire du Conseil européen ». Celle-ci se tiendra dans dix jours, les 18 et 19 mars.

Par ailleurs, les 28 se sont entendus comme annoncé par Le Soir dimanche pour déclarer urbi et orbi « qu'il est mis fin au flux irrégulier de migrants sur la route des Balkans occidentaux » : la route qu'empruntaient les migrants pour remonter de Grèce vers l'Europe du Nord, et que l'Autriche et les pays de l'ex-Yougoslavie s'étaient entendus pour bloquer. Mais, comme l'avait souhaité la chancelière allemande, la phrase la plus dure («  cette route est maintenant fermée ») a été supprimée. Cela ne change rien à l'affaire : les 28 ont bel et bien décidé unanimement d'entériner les faits, et d'en faire un principe : les migrants et réfugiés ne pourront plus circuler sur cette route – et a priori sur d'autres non plus – conformément aux règles de Schengen et du règlement européen de Dublin sur l'asile qui avaient volé en éclat ces derniers mois.

Pléthore de doutes

Pour en revenir aux aspects neufs du « deal » avec la Turquie, il reste pléthore de doutes. À commencer par la base légale des renvois de réfugiés syriens vers la Turquie, pour les réadmettre ensuite en Europe. Selon Jean-Claude Juncker et ses services, la légalité est assurée, dans la mesure où la Turquie est considérée (en l'occurrence par la Grèce) comme un pays d'origine sûre. Mais nombre de diplomates ont des doutes, et Donald Tusk lui-même indiquait que « nous devons rester prudents à ce sujet ».

Mais tous les dirigeants et leurs collaborateurs assuraient que l'on a trouvé dans ce schéma de réadmission la meilleure façon de réduire le business modèle des passeurs et trafiquants. « Cela ne concernera probablement pas plus de 10.000 réfugiés syriens qui arriveront encore sur les îles grecques, expliquait une source européenne. Et ce n'est qu'un instrument temporaire pour ramener à zéro le flux de passages irréguliers. C'est cet accord qui permettra ensuite d'entamer le plan à grande échelle de réinstallation en Europe de réfugiés directement à partir de la Turquie, que nous avons planifié depuis longtemps. »

Un plan que le Premier ministre belge aurait voulu voir déjà « beaucoup plus opérationnel ». Notamment aussi sur le volet européen de partage de réfugiés, par relocalisations (à partir de la Grèce et l'Italie) ou par réinstallations (directement de Turquie). Mais les pays d'Europe centrale expriment toujours leurs réticences ou, dans le cas de la Hongrie, leur refus catégorique d'y participer. « J'ai rappelé que les fonds de cohésion (qui bénéficient aux pays ou régions les plus retardés, NDLR) représentent quelque 280 milliards d'euros. Alors qu'on parle par exemple de 3 ou 6 milliards d'aide aux réfugiés de Turquie », a insisté Charles Michel ; Lequel reproche aux pays d'Europe centrale d'avoir une conception d'Europe-Bancontact, mais de refuser de faire montre de solidarité envers les autres.

L'offre de la Turquie de mettre en œuvre à brève échéance la réadmission de tous les migrants qui arriveront désormais en Grèce est un véritable « game changer », soutenait encore notre source européenne. Qu'est-ce qui explique ce déblocage turc, auquel personne ne s'attendait ? « C'est l'aveu de leur impuissance à juguler les trafics des passeurs chez eux, confiait au Soir une source haut placée, et c'est notamment dû à l'extraordinaire corruption. » Et ce serait la longue négociation nocturne d'Ahmet Davutoglu avec Merkel et Rutte qui aurait produit la rédaction de l'offre turque, que beaucoup de diplomates pensent avoir été directement rédigée par les Allemands et les Néerlandais.

Au passage, nombre de délégations ne se sont pas privées pour critiquer en « off » la façon dont Donald Tusk a été débordé par le duo Merkel-Rutte, qui a négocié séparément avec Davutoglu pour débarquer au sommet avec un projet qu'ils pensaient faire accepter séance tenante par les autres. « C'est scandaleux », confiait un diplomate de haut rang, tandis qu'un collègue tout aussi haut placé qualifiait de « très rock'n'roll » le déroulement du sommet.

La Turquie et son adhésion à l'UE

Les 28 ont encore, selon la déclaration finale, « discuté de la situation de la presse en Turquie avec le Premier ministre turc ». Allusion à la descente et la prise de contrôle du quotidien d'opposition Zaman. Charles Michel s'est voulu plus offensif sur ce sujet : « Je ne change pas d'opinion. Je continue de penser que la Turquie est très très loin de rencontrer les conditions d'un processus comme celui de l'adhésion. La liberté de la presse est un droit intangible non négociable. Nous avons plaidé pour l'insertion d'une phrase à ce sujet [dans la déclaration finale]. Cette phrase est un pas dans la bonne direction, mais elle est à mon sens insuffisante. » En conférence de presse, après Ahmet Davutoglu qui assurait que « la liberté d'expression est une valeur de base pour nous » et que « personne ne peut accuser la Turquie d'en être privée », Donald Tusk a repris la parole brièvement pour clore à sa façon le sujet : « La liberté de la presse reste l'une des principales conditions à l'adhésion à l'UE ».

Façon de dire qu'on en est loin. Mais ce n'est clairement pas cela qui empêchera la coopération avec la Turquie pour endiguer le flux migratoire vers l'Europe, y compris des renvois massifs de migrants. Un haut dirigeant portait ce jugement lapidaire, après les douze heures de sommet avec ou autour de la Turquie : « Nous avons affaire à des maîtres chanteurs. Et ils savent très bien jouer de nos divisions et de nos faiblesses européennes. »

Source : Le Soir, Jurek Kuczkiewicz, 08-03-2016