mercredi 9 mars 2016

Polémique: qui a transporté les pierres bleues de Stonehenge ? L'homme où les glaciers ?

Polémique: qui a transporté les pierres bleues de Stonehenge ? L'homme où les glaciers ?

Voici une énigme archéologique qu'une équipe d'experts estime avoir résolu: si et comment les "pierres bleues" de Stonehenge ont été excavées et transportées du Pembrokeshire par les ancêtres préhistoriques.

L'équipe d'archéologues et de géologues, ont dirigé des universitaires du University College, London, et confirmé avec certitude deux sites dans les collines de Preseli, Carn Goedog et Craig Rhos-y-felin, d'où ont été extraits deux types de pierre.

Fouilles sur le site de de Carn Goedog. Photo: Wales Online

Il avait été suggéré que les pierres avaient d'abord été utilisées dans un monument local, quelque part près des carrières, avant d'être démantelées et traînées vers le Wiltshire.

Mais les affirmations sur la façon dont les pierres ont été enlevées et transportées, avec apparemment des soit-disant traces d'ingénierie, ont été qualifiées de "toutes fausses" par une autre équipe de géo-scientifiques, dans un rapport conflictuel.

Dans un document examiné par des pairs et publié dans le journal Archaeology in Wales, le Dr Brian John, le Dr Dyfed Elis-Gruffyd et John Downes, estiment qu'il "n'y a pas de traces d'intervention humaine dans aucune des caractéristiques qui rendent les archéologues aussi excités."

Le groupe n'accepte pas l'idée d'une carrière néolithique dans les collines de Preseli et disent que les signes supposés "d'exploitation" par les hommes à Craig Rhos-y-Felin sont en fait entièrement naturels.

Ils pensent aussi que les archéologues qui ont fait le rapport on pu par inadvertance avoir créé certaines de ces fonctionnalités au cours des cinq années "d'enlèvement très sélectifs des sédiments".

"Ce site a été décrit par l'archéologue en chef, le Professeur Mike Parker Pearson, comme "la Pompéi des carrières de pierre de la préhistoire" et a engendré un grand enthousiasme dans les cercles archéologiques" explique le rapport, "la sélection de cette paroi rocheuse près du village de Brynberian pour des fouilles entre 2011 et 2015 a été déclenchée par la découverte des géologues Ricgard Bevis et Rob Ixer, car certains fragments de pierre dans le sol de Stonehenge correspondaient exactement à un type inhabituel de rhyolite feuilletée présente dans la paroi rocheuse. Cela a conduit les archéologues à conclure qu'il devait s'agir d'une carrière néolithique utilisée dans le but spécifique de découper des monolithes correspondant aux pierres bleues de Stonehenge."

Mais le Dr John est de plus en plus convaincu que les débris de rhyolite de Stonehenge proviennent de blocs erratiques provenant de la paroi rocheuse Rhosyfelin. Cela serait arrivé il y a près d'un demi million d'années avec l'énorme glacier de la mer d'Irlande qui les a transporté vers la plaine de Salisbury.

Fouilles sur le site de Craig Rhos-y-felin. Photo: UCL - University College London

 Dans son article écrit avec le Dr Dyfed Elis-Gruffyd et John Downes, il dit qu': "il est suggéré, sur la base d'examens minutieux du site, que certaines des "caractéristiques faites par l'homme" ont été créées en fait par les archéologues eux-mêmes à travers un processus d'enlèvement sélectif des sédiments et des clastes (fragments de cristaux, fossiles ou roches). Une attente ou une conviction que des "traces d'ingénierie" allaient être trouvées a peut-être conduit au façonnage inconscient d'artifices archéologiques.
Bien qu'il semble n'y avoir aucune preuve dans la forme du relief, la mécanique des roches ou les sédiments que c'était une carrière néolithique dévouée à l'extraction des pierres bleues orthostates destinées à Stonehenge, ou tout autre but, nous acceptons la possibilité qu'il y a pu avoir ici des campements temporaires au mésolithique, néolithique ou plus tard sur une très longue période de temps, comme dans beaucoup d'autres lieux boisés et abrités dans le nord du Pembrokeshire."

Le Dr Brian John, a ajouté que:"Le nouveau travail géologique à Rhosyfelin et Stonehenge est une recherche intéressante sur la provenance d'une roche, mais cela ne nous dit rien du tout sur la façon dont les monolithes ou les fragments de roches sont arrivés à Stonehenge depuis l'ouest du Pays de Galle. Nous sommes sûrs que les archéologues se sont convaincus que le transport glaciaire des erratiques était impossible. Nous ne savons pas d'où ils tiennent cette idée. Au contraire, il existe des preuves substantielles en faveur du transport glaciaire et aucune supportant la théorie du transport par l'homme. Nous acceptons qu'il y a pu avoir un campement à Rhosyfelin, utilisé de façon intermittente par les chasseurs sur plusieurs millénaires. Mais il n'y a pas de carrière. Nous pensons que les archéologues avaient tellement envie de raconter une belle histoire ici qu'ils ont ignoré ou mal interprété les éléments de preuve devant eux. Cela est très négligent. Ils doivent maintenant procéder à une réévaluation complète du matériel qu'ils ont recueilli."

De nouvelles fouilles sont prévues cette années.


Source:

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[Entraide] Spécial entreprises : offre de traductions, corrections et rédactions marketing + Entraide MOA Informatique

[Entraide] Spécial entreprises : offre de traductions, corrections et rédactions marketing + Entraide MOA Informatique

I. Proposition “Spécial entreprises”

Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas demander de l’aide, mais me servir du site pour en proposer…

Et ce afin de soutenir deux personnes qui m’aident beaucoup sur le blog.

Je me demandais donc si des entreprises (ou des particuliers, notez…) auraient besoin ponctuellement de prestataires (ce sont des autoentrepreneurs à rémunérer normalement) dans ces domaines :

  • Traductions professionnelles Anglais et Espagnol
  • Corrections orthographiques
  • Rédaction d’articles et de synthèses, en particulier en lien avec le Marketing digital et le Community Management (mais ça peut être bien plus large)
  • Rédaction de comptes-rendus, gestion de projets, communication multiculturelle…

ou approchant.

Personnes très sérieuses et compétentes, et offre à tester sans engagement :)

Contactez-moi ici, je ferai suivre – merci d’avance ! :)

II. Développement d’un projet informatique d’Entraide Métier pour le site

Du coup, comme j’ai pu constater que nombre de lecteurs sont dans des situations pas toujours faciles, il me semblerait intéressant de développer une page informatique de mise en contact gratuite pour des “coups de pouce professionnels” comme je le fais ici (façon Potes’Emploi), pour des chômeurs ou petits autoentrepreneurs.

Cela devrait être assez simple à faire, et ma foi, si ça peut aider des mises en relation fructueuses…

Je souhaiterais donc une aide pour rédiger un cahier des charges informatique pour voir comment cela pourrait être développé au niveau informatique ; si vous avez l’habitude de mener ce genre de projets, contactez-moi ici.

Merci d’avance ! :)

L'armée de l'air ne peut pas déployer plus de vingt avions de combat, la surchauffe guette les aviateurs français...

L'armée de l'air ne peut pas déployer plus de vingt avions de combat, la surchauffe guette les aviateurs français...

Emplois, justice, armée, aides sociales, hôpitaux, écoles, la dette, on vous a expliqué par le détail les raisons de ce désastre. On verra bien aujourd'hui si les Français(es) se sentent concernés par l'assassinat (prémédité) de notre pays...

Le général Lanata, chef d'état-major de l'armée de l'air, s'inquiète : sur la durée, la surchauffe guette les aviateurs français...

Lors d'une réunion avec l'association des journalistes de défense (AJD), mardi 8 mars, le général d'armée aérienne André Lanata, chef d'état-major de l'armée de l'air, a confirmé que des avions militaires français conduisent actuellement des opérations de renseignement au-dessus de la Libye. Mais rien de plus : « Il n'y a pas eu de décision d'intervention en Libye : nous faisons de la reconnaissance pour documenter le théâtre d'opérations. »

Ces vols ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) avaient été révélés en décembre dernier par la présidence de la République dans le dossier de presse remis aux journalistes qui suivaient le président François Hollande sur le porte-avions Charles de Gaulle, alors déployé en Méditerranée orientale. Pour autant, le général Lanata insiste sur le fait que la France n'a pas effectué de frappes avec les moyens qu'il administre : « La France n'a pas vocation à régler toute seule la sécurité sur l'ensemble de la planète. » Et d'ajouter que si une intervention militaire aérienne coercitive devait se produire contre des cibles en Libye, elle se ferait « en coalition ».

Pilotes en surchauffe

Interrogé sur le détail des missions aériennes en cours, le général a précisé qu'elles concernent vingt avions de combat engagés dans deux régions lointaines - les opérations Barkhane au Sahel et Chammal au Moyen-Orient. Les appareils Mirage 2000 et Rafale sont déployés sur quatre bases « projetées » : N'Djaména (Tchad), Niamey (Niger), al-Dhafra (Émirats arabes unis) et « H5 », au nord-est d'Amman (Jordanie). Ces 20 appareils représentent 11 % seulement des avions d'arme de l'armée de l'air française, qui en compte 180 répartis en 9 escadrons de combat.

Mais André Lanata est formel, confirmant les propos de son prédécesseur : plusieurs facteurs rendraient très difficile une accentuation de l'effort opérationnel. Il cite plusieurs  éléments le conduisant à cette conclusion, dont l'hétérogénéité de la flotte composée de deux types d'appareils (Mirage 2000 et Rafale), mais d'une quantité de modèles et de versions différentes. Ces diversités exigent des quantités de personnels ultra-qualifiés (mécaniciens) pour le MCO (Maintien en conditions opérationnelles). Autre facteur de tension : les temps de vol des pilotes. Ils ont la possibilité de voler 180 heures par an et volent 45 heures par mois quand ils sont déployés. Conclusion : ils consomment en deux mois leurs vols d'un semestre... Enfin, les avions d'armes continuent durant ces OPEX leurs missions habituelles : sur les neuf escadrons, deux maintiennent en permanence l'alerte nucléaire, deux autres assurent la mission d'alerte aérienne - ce sont eux qui interceptent les bombardiers russes au large des côtes françaises - et deux autres encore sont engagés dans le Soutex (Soutien aux exportations, dans le jargon). Si on ajoute les indispensables entraînements, l'entretien programmé et les réparations, André Lanata est formel : vingt avions déployés sur le long terme sont un maximum.

Un coup de poing, pas plus...

La question qui suit va de soi... Comment l'armée de l'air ferait-elle si le président de la République lui demandait demain matin de s'engager sur une troisième guerre simultanée ? S'il s'agissait d'un « coup de poing », répond le général, l'armée de l'air y ferait face sur six mois ou un an, « mais ça nous prendrait deux ans pour nous en remettre en raison des problèmes d'entretien, de formation du personnel, de munitions », entre autres... En revanche, s'il était question d'une opération plus longue (Barkhane a engagé sa quatrième année, Chammal dure depuis 17 mois), André Lanata est formel : « Dans ce cas, il faudrait procéder à des ajustements nécessaires pour l'aviation de combat. Comme nous l'avons fait pour le transport, en achetant 4 avions C-130J. » Et de rappeler qu'une guerre a un coût, y compris pour les avions. C'est bien sûr leur mission, mais durant les opérations extérieures, un seul appareil consomme le potentiel de cinq appareils stationnés en France. Les comptes sont vite faits !

Par Jean Guisnel


Source : LePoint.fr

Informations complémentaires :

 

« Pour que l’Europe soit sauvée, il faut lever le tabou sur les nations », par Wolfgang Streeck

« Pour que l'Europe soit sauvée, il faut lever le tabou sur les nations », par Wolfgang Streeck

Très beau papier paru dans le Monde – et qui a dû désespérer pas mal de lecteurs…

Source : Source : Le Monde, Wolfgang Streeck, 02-03-2016

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“Si, pour toute réponse, la gauche persiste à accabler de son mépris culturel ses anciens électeurs, l'« Europe », au lieu de se refonder de façon relativement ordonnée, se décomposera chaotiquement par suite de la stagnation économique et d'une immigration illimitée. Une hypothèse rendue plausible par la rigidité des élites européennes, qui est en fait de la lâcheté.”

 Par Wolfgang Streeck

Le projet d'un Etat-providence européen a échoué depuis longtemps. L'Etat-providence existe encore en Europe, mais seulement au pluriel, à l'échelon national et en tant qu'acquis démocratique national. Son remplacement ou même son simple accompagnement par une « dimension sociale » conférée au marché unique, dont Jacques Delors s'était fait l'avocat dans les années 1990, est resté un vœu pieux.

L'idée selon laquelle Margaret Thatcher et les Britanniques en seraient seuls responsables est un mythe de la gauche. En réalité, la participation de l'Etat et des syndicats à la régulation politique du capitalisme relève de traditions qui étaient différentes d'un pays européen à l'autre, et le sont toujours. La cogestion par représentation des salariés dans les conseils d'administration de grandes entreprises, à l'allemande, et la cogestion par occupation de bureaux directoriaux et séquestration de PDG, à la française, ne peuvent être ramenées à un dénominateur commun.

Ce n'est pas en laissant les Britanniques aller leur propre chemin, voire en provoquant leur départ – à supposer que ce soit encore nécessaire – qu'on fera de l'« Europe » un Etat-providence supranational. Un Brexit n'aura même pas pour conséquence de rendre le régime monétaire et fiscal de l'euro plus à gauche ou plus keynésien, c'est-à-dire plus expansionniste. On sait que la Grande-Bretagne n'appartient pas à la zone euro, et n'y appartiendra jamais. La stagnation en Europe du Sud et en France n'est pas le fait de Londres.

Même une coalition des Etats européens du Sud qui, sous direction française, mettrait en minorité l'Allemagne au sein d'un Parlement européen, comme l'ont récemment proposé Thomas Piketty et d'autres, ne parviendrait pas à imposer une politique socialiste dans l'Union européenne. A côté de ce Parlement, qui resterait encore à créer mais qui ne se créera jamais, il y aurait la Banque centrale européenne et la Cour de justice européenne.

Certes, la BCE achète en sous-main la complaisance de certains gouvernements par de nouvelles formes de financement monétaire public. Mais elle s'en tient étroitement à son calendrier de réformes néolibérales, malgré l'absence de mandat politique. Ce faisant, elle n'hésite pas – voir la Grèce – à faire pression sur un gouvernement national démocratiquement élu en lui coupant les vivres.

La Cour de justice européenne, elle non plus, ne se prive pas de s'immiscer dans le jeu démocratique et, en imposant une interprétation extensive des traités, ne renoncera pas à faire prévaloir ses fameuses quatre libertés [qui fondent les traités : libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux], si besoin aux dépens du droit de grève – pour ne rien dire du droit européen de la concurrence, auquel contrevient son interdiction des aides d'Etat. Cela non plus, les Britanniques n'en sont pas responsables, ou pas principalement : les inventeurs se trouvent en Allemagne.

L'épouvantail européen

Rien d'étonnant si la « ever closer union among the peoples of Europe » (« une union sans cesse plus étroite ») envisagée avec enthousiasme dans les traités européens est entre-temps devenue, partout en Europe, un épouvantail. Sur ce plan, la Grande-Bretagne n'a rien d'une exception. Toute nouvelle avancée possible vers un super-Etat européen, si fédéral soit-il, échouera aujourd'hui sous la pression des électeurs, même là où un référendum n'est pas nécessaire.

Cela vaut aussi pour l'Allemagne – le pays qui donnerait le la dans une Europe unie en un Etat. Il est donc grand temps, penserait-on, et en particulier pour la gauche, de lancer l'indispensable débat sur ce qu'on appelle en jargon bruxellois la finalité du processus d'intégration européenne – et l'exigence britannique d'une redéfinition du rapport entre l'Europe et ses Etats membres aurait pu en être le prétexte idéal.

Mais il ne s'est rien produit de tel. Les eurocrates et les gouvernements qui les soutiennent craignent les débats sur le but dernier de l'intégration européenne comme le diable craint l'eau bénite. S'il fallait encore une preuve de l'impuissance politique auto-imposée de Bruxelles – de la paralysie de la politique européenne prise dans son impasse historique –, ce serait la façon dont ont été reçues les exigences britanniques.

Après les polémiques obligées sur le traitement de faveur que réclament éternellement les Britanniques, alors que toutes les nations européennes rêvent depuis belle lurette d'en réclamer autant, on est passé à la procédure bruxelloise classique : la négociation d'un bon vieux communiqué grâce auquel tous les gouvernements concernés ainsi que l'eurocratie peuvent croire et faire croire qu'ils ont eu gain de cause. L'établissement de tels textes, où de grands thèmes se trouvent émiettés en petits détails technocratiques incompréhensibles pour le profane, est désormais un art développé à la perfection par Bruxelles ; peut-être son seul art et, en tout cas, de loin le plus marquant.

Le problème, qui n'a pourtant jamais gêné les responsables politiques européens, c'est que, régulièrement, l'accord ainsi atteint perd sa substance au bout de quelques mois et exige alors une nouvelle révision collective, une nouvelle pseudo-solution. Mais en attendant, on a obtenu le calme, et tant qu'au round suivant nul ne se souvient du dernier, le travail sur ce qu'on ose appeler l'idée européenne peut tranquillement se poursuivre.

Les peuples européens vivant en démocratie attendent de leur gouvernement qu'il protège leur attachement à l'autodétermination nationale, y compris contre Bruxelles et, dans tous les cas, contre Berlin

Ainsi a donc été gâchée une nouvelle chance d'échafauder un plan B. Pour que l'Europe soit sauvée, il faudrait qu'un tel plan lève résolument le tabou sur la nationalité, les frontières nationales et les intérêts nationaux. Ce qui, après le naufrage des « illusions delorsiennes », ne devrait pas donner tant de mal à la gauche, elle qui entend défendre l'Etat-providence européen.

L'Europe organisée est condamnée à disparaître, aussi longtemps que le gouvernement allemand, se réclamant du droit européen, peut faire prescrire par Bruxelles à des pays comme la Pologne ou le Danemark une restructuration de leur population par l'ouverture de leurs frontières à des contingents de migrants, contingents calculés en pourcentage d'un chiffre total qui ne cesse de gonfler – simplement pour que l'Allemagne et l'économie allemande puissent ériger leur problème démographique autogénéré en problème européen, et ainsi légitimer sur le plan intérieur la restructuration de leur propre population par une immigration illimitée.

Les peuples européens vivant en démocratie attendent de leur gouvernement qu'il protège leur attachement à l'autodétermination nationale, y compris contre Bruxelles et, dans tous les cas, contre Berlin. C'est pourquoi une politique extérieure intra-européenne qui s'exerce dans le respect de la souveraineté nationale ne saurait être tout bonnement remplacée par une politique intérieure paneuropéenne centralisée.

« Non à un super-Etat, oui à la coopération » : ce slogan, qu'on entend aujourd'hui décliner sous diverses formes dans bien des pays européens, pourrait être une piste – ce qui lui vaut d'être dénoncé comme antieuropéen par les Européens de profession. Mais les grands Etats hétérogènes ne sont pas l'avenir, quoi que nous serinent avec un bel ensemble le philosophe allemand Jürgen Habermas et Peter Sutherland, représentant cosmopolite du capital européen [Irlandais, il est président de Goldman Sachs International].

C'est précisément dans la tradition française qu'on pourrait puiser la formule d'une future Europe, formule ouverte et qui, bien sûr, resterait à développer : l'Europe des patries chère à de Gaulle. Ou l'Europe des patries et des matries, proposerais-je en guise de premier pas vers un rebranding (« un renouvellement d'image ») politiquement correct.

Une occasion manquée

Quoi qu'il en soit, nous ne tarderons pas à payer cette occasion historique manquée. Il est probable que l'accord de Bruxelles avec David Cameron et une partie de son gouvernement ne suffira pas aux électeurs britanniques. Dans ce cas, il faut espérer qu'un retrait de la Grande-Bretagne n'entraînera pas un réveil des fantasmes centralistes d'intégration, une alliance renouvelée entre la gauche européenne et la technocratie européenne.

Il en résulterait plus de résistances encore, non seulement à droite, où le nationalisme est ancré depuis toujours, mais aussi dans la clientèle traditionnelle de la gauche, qui, face à la fusion du vieil internationalisme prolétarien avec le nouvel internationalisme de la finance, n'a plus guère d'autre choix que de rejoindre les partis protestataires, aujourd'hui majoritairement de droite.

Si, pour toute réponse, la gauche persiste à accabler de son mépris culturel ses anciens électeurs et à ne voir en eux qu'un « ramassis » (Sigmar Gabriel, vice-chancelier allemand SPD), l'« Europe », au lieu de se refonder de façon relativement ordonnée, se décomposera chaotiquement par suite de la stagnation économique et d'une immigration illimitée. Une hypothèse rendue plausible par la rigidité des élites européennes, qui est en fait de la lâcheté.

Ce scénario ne serait pourtant pas inévitable. En plein essor à gauche comme à droite, le populisme, comme le désigne péjorativement un centre réduit à peau de chagrin, pourrait juguler l'abstentionnisme qui se développe depuis plusieurs décennies dans les démocraties européennes. Les gouvernements, eux, pourraient réagir en fermant un peu plus les voies décisionnelles, pour prémunir leurs certitudes politiques contre ceux à qui elles ne disent plus rien. Mais il n'est pas sûr que cela fonctionne, et alors se ferait peut-être jour la possibilité – et d'ailleurs la nécessité – d'une reconfiguration par le bas des chances de participation démocratique.

On en trouverait de premiers exemples en Grande-Bretagne, justement, avec l'élection de Jeremy Corbyn à la tête d'un Labour Party renouvelé, mais aussi le référendum organisé par le gouvernement Cameron pour damer le pion à l'UKIP (parti britannique antieuropéen) et autres. La nouvelle vague de participation démocratique dont l'Europe a besoin ne peut s'amorcer ni sur un mode supranational ni au sein d'institutions conçues ou réaménagées par les Juncker et les Draghi de ce monde pour servir leurs propres buts et les intérêts qu'ils représentent.

La démocratie ayant besoin d'air pour respirer, il faut pourtant aussi une réforme de l'Europe supranationale. La renégociation du rapport entre l'UE et la Grande-Bretagne, qui serait à l'ordre du jour après un éventuel Brexit, en offrirait une nouvelle occasion, peut-être la dernière. La pression autoritaire exercée par la Cour de justice de l'UE pour imposer la libéralisation devrait notamment être contrée par un renforcement des Parlements nationaux, et la BCE, désormais cantonnée dans ses tâches fondamentales, devrait renoncer, tout comme la Commission, à vouloir prescrire aux Pays membres leur politique budgétaire, par exemple.

Si cela n'allait pas, il faudrait envisager rien de moins qu'un rétablissement partiel et coordonné de la souveraineté monétaire dans les pays européens qui subissent l'euro. En comparaison, la querelle sur les réfugiés ne serait plus qu'une bagatelle.

(Traduit de l'allemand par Diane Meur)

Wolfgang Streeck (Sociologue de l'économie et professeur à l'université de Cologne)

Source : Source : Le Monde, Wolfgang Streeck, 02-03-2016

Elections en Slovaquie : comment Bruxelles a favorisé l’euro-scepticisme, par Romaric Godin

Elections en Slovaquie : comment Bruxelles a favorisé l'euro-scepticisme, par Romaric Godin

Source : La Tribune, Romaric Godin, 07-03-2016

Le premier ministre slovaque, Robert Fico, a subi une lourde défaite samedi. (Crédits : Reuters)

Le premier ministre slovaque, Robert Fico, a subi une lourde défaite samedi. (Crédits : Reuters)

Les élections slovaques de samedi 5 mars ont clairement favorisé les partis de droite eurosceptique. Un résultat auquel les politiques européennes ne sont pas étrangères. Et pas seulement sur la question migratoire.

Les élections parlementaires slovaques qui se sont tenues samedi 5 mars sont une nouvelle gifle pour l’Europe telle qu’elle fonctionne actuellement. En Slovaquie, comme en Irlande une semaine plus tôt, le système politique traditionnel a éclaté. Mais alors qu’en Irlande, on a connu un basculement vers la gauche, la Slovaquie a connu un fort basculement vers la droite eurosceptique.

La défaite du « centre-gauche »

Ainsi, le parti du Premier ministre sortant Robert Fico, le Smer, considéré comme « social-démocrate » (mais à la rhétorique très nationaliste) est passé de 44 % des voix en 2012 à 28 % des voix. Le grand vainqueur du scrutin est le parti Liberté et Solidarité (SaS) qui arrive deuxième en doublant son score avec 12,3 % des voix. SaS est un parti marqué par le libertarisme étatsunien, qui, en 2012, avait fait chuter le gouvernement en votant contre toute « aide » à la Grèce. Il est talonné par un parti assez proche, quoique plus conservateur, Oľano (« gens ordinaires ») qui obtient 11%.

La victoire des partis xénophobes

Viennent ensuite des partis ouvertement xénophobes. D’abord, le Parti national slovaque (SNS), à 8,5 % (+4,1 points), allié du Smer dans la coalition sortante et de l’UKIP britannique au parlement européen, ouvertement nationaliste. Ensuite, Kotleba-ĽSNS, un parti ouvertement fascisant, allié des néo-nazis allemands du NPD et grecs d’Aube Dorée, qui obtiennent – à la surprise générale – 8 % des voix, plus de 6 points de plus qu’en 2012. Enfin, le parti Sme Rodina, de l’homme d’affaires Boris Kollár, qui entre au parlement avec 6,6 % des voix et qui, lui aussi, a une rhétorique nationaliste.

La disparition de la droite pro-européenne

Cinq des huit partis du parlement – représentant 80 des 150 sièges du parlement – sont désormais clairement eurosceptiques, à des degrés différents et pour des raisons différentes. Mais la droite pro-européenne membre du Parti populaire européen de Jean-Claude Juncker ou à l’alliance des Libéraux (ALDE) subissent une cuisante défaite. Si le parti de la minorité hongroise, Most-HID, membre du PPE, maintient ses positions en tant que représentants des Magyars de Slovaquie, avec 6,4 % des voix, les Chrétiens-démocrates du KDH, membre du PPE et deuxième parti du pays en 2012, ont obtenu moins des 5 % des voix nécessaires à l’entrée au parlement. Celui qui devait prendre le relais de l’opposition de centre-droit, le parti Sieť (Réseau), membre de l’ALDE, n’a obtenu que 6 % des voix, moins de la moitié que ce que les sondages lui prédisaient.

La campagne anti-migrants de Robert Fico, raison première du désastre

Comment comprendre ces résultats ? D’abord, c’est le fruit de la campagne de Robert Fico, centrée sur la question des réfugiés et sur son refus de participer aux quotas de redéploiement des migrants en Slovaquie. En focalisant sa campagne sur ce terrain, le Smer a alimenté le nationalisme. Sauf qu’à ce petit jeu, Robert Fico s’est rapidement fait débordé sur sa droite et a clairement ouvert la voie à une extrême-droite qui a pu dénoncer la participation du gouvernement à la gestion de la crise des réfugiés en Europe. Mais la faute de Robert Fico est aussi la faute de l’Europe.

Les Européens ont permis la campagne de Fico

D’abord parce que les Européens ont laissé la rhétorique anti-migrants de Robert Fico se développer. Le Premier ministre slovaque a pu appuyer son discours sur des réalités : le refus partagé par les autres pays d’Europe centrale (Pologne, République tchèque, Hongrie) de respecter les quotas, mais aussi la décision de l’Autriche de limiter les entrées le 19 février dernier qui a singulièrement rapproché Bratislava et Vienne. Robert Fico a alors pu défendre l’idée d’une Angela Merkel isolée et d’un front « du refus » des quotas dominants en Europe. D’autant que certains pays d’Europe occidentale, à commencer par la France, se sont montrés fort peu pressés d’accepter des réfugiés. Pourquoi Robert Fico aurait-il alors accepté ces quotas et pourquoi n’aurait-il pas fait de ce refus son principal élément de bilan ? Mais, on l’a vu, cette stratégie s’est révélée très périlleuse.

L’absence de réaction des Sociaux-démocrates européens

En passant, on soulignera la responsabilité de la social-démocratie européenne. Malgré des appels répétés, malgré une alliance du Smer avec le SNS, malgré une rhétorique de plus en plus nationaliste, le parti socialiste européen (PSE) n’a jamais voulu sanctionner le parti de Robert Fico. En octobre dernier, le Smer s’était contenté d’assurer son « engagement avec les valeurs du PSE. » Mais ce manque de vigilance des socialistes européens a été un des éléments qui n’ont pas freiné le premier ministre slovaque. Et qui, partant, ont alimenté son discours anti-migrants. Moyennant quoi, le PSE a subi ce samedi une nouvelle défaite électorale cuisante, une semaine après l’effondrement du Labour irlandais.

Quelles « valeurs communes » ?

Evidemment, ce désastre électoral slovaque traduit également l’absence de vraie gestion de la crise migratoire. Lorsqu’Angela Merkel a accepté d’ouvrir les frontières en espérant une solidarité européenne, elle a clairement surestimé l’engagement européen des pays d’Europe centrale et sous-estimé leur nationalisme latent. Du coup, l’ouverture des frontières allemandes a conduit à une clôture des frontières de ses pays dont les populations se sont clairement renfermées sur eux-mêmes. Peu importe que ces pays, à la démographie déclinante, figurent parmi ceux qui ont le plus a gagné de l’immigration, peu importe aussi qu’ils sont ceux qui ont le moins d’immigrés sur leur sol : le fait est qu’ils ne semblent pas prêts à accepter des immigrés du Moyen-Orient. Pour les Slovaques, comme pour les Polonais ou les Hongrois, l’accueil des migrants ne fait pas partie des valeurs européennes. Ceci soulève donc une question assez brûlante : celle des « valeurs communes » à l’Europe. Angela Merkel a cru que l’accueil des migrants faisait partie de ces valeurs. Les électeurs slovaques se sont empressés de lui démontrer le contraire.

Le refus de la solidarité européenne

Avec le recul, il est donc sans doute temps de réfléchir au bilan de cette intégration. Au-delà des chiffres idylliques de croissance, ces élections slovaques, comme les élections polonaises l’automne dernier, viennent prouver que le bilan de l’élargissement de 2004 est en demi-teinte. Les transferts financiers et les délocalisations industrielles vers ces pays n’ont mis fin au nationalisme latent dans ces pays. La crise économique et celle des migrants l’a rapidement réveillé. Certes, l’Europe centrale n’est pas un cas unique : la xénophobie connaît une expansion à l’ouest et au nord du continent. Mais il y a dans cette région un vrai paradoxe : elle a considérablement profité de l’intégration européenne, mais elle recule devant tout acte de solidarité européenne. On peut se contenter de se lamenter sur cette version unilatérale de l’engagement européen de ces pays, qui seraient prêts à recevoir mais pas à donner. Mais il convient aussi de se souvenir de quelques réalités.

La croissance ne pourvoit pas à tout

D’abord, l’erreur de l’Europe qui a cru que la croissance pourvoirait à tout et assurerait le succès de l’esprit européen. Mais c’est oublier quelques éléments. Cette croissance de 4 % entre 2001 et 2011 a un revers : elle s’est faite aux prix de « réformes » qui ont détruit un peu partout l’Etat social. Ceux qui défendent ces politiques en faisaient d’ailleurs des modèles « d’adaptation » et « d’efforts » qui ont payé. Mais parmi les raisons du rejet du Smer ce 5 mars, les électeurs citaient, outre la question des migrants, le mauvais état des systèmes scolaires et médicaux et des infrastructures. La Slovaquie fière qui donnait des leçons budgétaires à la Grèce en 2015 souffre également d’un sous-investissement public constant. La défaite du Smer est aussi la défaite de la social-démocratie convertie à l’austérité.

D’autant que la croissance slovaque est très inégalitaire. Un seul chiffre permettra de le prouver. Au classement régional des PIB par habitant d’Eurostat, la région de Bratislava arrive en sixième position avec un PIB par habitant supérieur à 86 % de la moyenne de l’UE, soit plus que la Bavière et l’Île de France. Mais les trois autres régions slovaques se situent à un niveau inférieur de 28 % à 49 % à cette moyenne. Par ailleurs, malgré la croissance, le chômage reste élevé : 10,8 % de la population active, traduisant le fait qu’une part des actifs, souvent issus des industries traditionnelles « liquidées » par la modernisation, mais aussi des minorités, comme les Roms, ne profitent guère de la croissance.

Les dividendes de la crise grecque

Le modèle de croissance promu par l’Europe a donc son revers qui de plus en plus insupportable pour les citoyens slovaques qui, rejet logique du communisme oblige, se tourne vers l’extrême-droite pour tenter de trouver des solutions. Et là encore, la responsabilité de l’Europe n’est pas nulle. Lors de la crise de la zone euro, et particulièrement lors de la crise grecque de l’an passé, l’Allemagne, la France et les institutions européennes ont utilisé la Slovaquie comme contre-exemple de la lutte contre Alexis Tsipras. Il s’agissait de mettre en avant le modèle slovaque de réformes et de modernité contre l’archaïsme et la mauvaise volonté grecque, en oubliant l’apport de l’UE dans la croissance slovaque. Le gouvernement slovaque a pris ce rôle – qui le flattait fort – très au sérieux. Son ministre des Finances, Petr Kažimír, a été un des plus violents contre la Grèce. Mais c’était un jeu dangereux : on flattait ainsi le nationalisme slovaque et on encourageait son refus de solidarité.

Le jeu dangereux de Berlin en 2015

Berlin, qui avait allumé la mèche, vient, ce samedi, de constater les conséquences de ce jeu dangereux. Le deuxième parti du pays, le SaS est un parti qui s’oppose à toute forme de solidarité interne à la zone euro comme il l’a prouvé en 2012 en rejetant l’aide à la Grèce. C’est le parti qui assume pleinement le discours de Petr Kažimír. Les électeurs slovaques se sont montrés logiques : flattés l’an dernier dans leur « supériorité » supposée vis-à-vis du sud de l’Europe, ils ont choisi un parti qui assurera une politique de non solidarité avec cette région. Cet « égoïsme » ne tombe pas du ciel : en 2012, SaS, après son rejet de l’aide à la Grèce, avait perdu 7 points de pourcentage. Il en regagne 6 aujourd’hui.

Logiquement : le gouvernement de Robert Fico, avec l’appui de Wolfgang Schäuble, lui a donné raison l’an passé… Lorsque, lors de la crise grecque, on a encouragé le gouvernement slovaque à tenir un discours méprisant pour un autre peuple, égoïste et « supérieur », on ne doit pas s’étonner de voir ce même gouvernement refuser la solidarité sur les migrants (du reste, le gouvernement a continué à accuser la Grèce sur les migrants) et, in fine, l’extrême-droite investir le parlement de Bratislava.

Au final, le bilan de ces élections slovaques sont désastreuses. Elles rendent le pays ingouvernable et en font un partenaire très difficile pour les Européens de l’ouest. Mais il convient de ne pas oublier que plusieurs erreurs de l’Europe ont conduit à ce désastre. Angela Merkel va sans doute apprendre à ses dépens que s’appuyer en 2015 sur la Slovaquie contre la Grèce pourrait se révéler avoir été une erreur tactique lourde de conséquences.

Source : La Tribune, Romaric Godin, 07-03-2016

Miscellanées du mercredi (Delamarche, Béchade, ScienceEtonnante)

Miscellanées du mercredi (Delamarche, Béchade, ScienceEtonnante)

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : Olivier Delamarche: loi El Khomri:” on est en train de se foutre de la gueule du monde!” – 07/03

Olivier Delamarche VS Jean-François Robin (1/2): Quels sont les enjeux de la prochaine réunion de la BCE ? – 07/03

Olivier Delamarche VS Jean-François Robin (2/2): La loi El Khomri peut-elle faire baisser le chômage ? – 07/03

II. Philippe Béchade

La minute de Philippe Béchade: Croissance américaine: “1% de hausse c’est terrible!” – 02/03

Philippe Béchade VS Alexandre Baradez (1/2): Un nouveau relèvement des taux de la FED risque-t-il de freiner le rebond des marchés ? – 02/03

Philippe Béchade VS Alexandre Baradez (2/2): Quels messages les banques centrales veulent-elles transmettre via les taux négatifs ? – 02/03

III. ScienceEtonnante

Stephen Hawking et la Théorie du Tout — Science étonnante # 2

Qu’est-ce que la Théorie du Tout ? Pourquoi on l’appelle comme ça ? Pourquoi on la recherche ? Et qu’a fait Hawking dans tout ça ?

En savoir plus sur la mécanique quantique : https://sciencetonnante.wordpress.com…

…et sur la Relativité Générale d’Einstein : https://sciencetonnante.wordpress.com…


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

 

 


 

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