dimanche 6 mars 2016

Mobilisations du 9 mars : la carte des actions contre le démantèlement du droit du travail

Mobilisations du 9 mars : la carte des actions contre le démantèlement du droit du travail

Update 20.02.2016 IMPORTANT : #LoiTravailNonMerci : Internet se mobilise contre El Khomri (Le Point.fr)

Update 04.03.2016 IMPORTANT : Réforme du code du travail : mobilisation le 31 mars (L'Humanite.fr)



Après la pétition Loi Travail : non merci ! qui a recueilli près d'un million de signatures à ce jour, une carte interactive recense tous les appels à la manifestation en France, le 9 mars prochain. C'est à cette date que le projet de loi El Khomri devait initialement être présenté en Conseil des ministres. Le 29 février, le Premier ministre Manuel Valls a finalement annoncé le report de l'examen du texte d'une quinzaine de jours, le temps pour le gouvernement de « lever un certain nombres d'incompréhensions ».

Des mobilisations auront lieu dans plus de 130 villes. « Peu importe le calendrier du gouvernement, le 9 mars doit marquer le début d'une mobilisation qui conduira au retrait pur et simple de ce projet de loi qui menace notre avenir. Nous nous réjouissons du foisonnement d'initiatives, ça fait super plaisir ! Pour permettre à tout le monde de se retrouver dans la joie et la détermination, rendez-vous place de la République le 9 mars à partir de 14h. Apporte ton talent, ton témoignage et ta créativité ! Et d'ici là rendez-vous sur Facebook », lance ainsi la coordination citoyenne à l'origine du rassemblement parisien, Place de la République. Un peu plus tôt dans la journée, l'intersyndicale CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNEF, UNL et FIDL manifestera pour exiger le retrait de la loi en partant à 12h30 « du siège du MEDEF, "rédacteur" de la loi, jusqu'au Ministère du Travail qui devra l'appliquer ».

À l'origine de cet appel à la mobilisation nationale, un « événement » Facebook a été lancé le 23 février par « des salariés, des hommes et des femmes sans l'appui d'une organisation quelle qu'elle soit ». Écrit à l'attention des salariés, étudiants, lycéens, précaires, chômeurs ou retraités, qui survivent « avec des minimas sociaux en constante baisse », il appelle à mobiliser « contre le projet dit « loi travail » et plus largement contre la politique des Gattaz-Hollande-Valls-Macron-El Khomri et autres ».

Près de 50.000 personnes envisagent d'ores et déjà de répondre présentes à cet appel. Une nouvelle manifestation est envisagée dès le 10 mars « et les jours suivants jusqu'au retrait total de ce projet de loi ! » Des préavis de grèves ont été déposés par plusieurs organisations syndicales dans de nombreuses entreprises et secteurs d'activités, parmi lesquels la SNCF, la RATP et l'Éducation nationale. Plusieurs organisations syndicales étudiantes et lycéennes, ainsi que des mouvements de jeunesse, ont annoncé qu'ils se joindront à la journée du 9 mars.

- L'occasion aussi de découvrir notre dossier « Transformer le travail ».

Les premiers témoignages sollicités par l'initiative #OnVautMieuxQueCa évoquant la réalité du travail et de la précarité, en particulier chez les jeunes, ont été diffusés (voir la vidéo ci-dessous) [1] :



Ancien inspecteur du travail et militant socialiste, Gérard Filoche revient dans un entretien avec Daniel Mermet sur la web radio Là-bas si j'y suis, sur « cette offensive dictée par le Medef ». Il rappelle que si la loi est adoptée, les libertés et droits fondamentaux de la personne seront soumis aux « nécessités du bon fonctionnement de l'entreprise ». Soit une contre-révolution juridique, théorique, pratique, qui remet en cause un siècle d'avancées sociales.



Photo de Une : CC Imbolcus


Source : Bastamag.net

Informations complémentaires :

 

[Vidéo] Natacha Polony : Police de la pensée, journalistes en laisse ?

[Vidéo] Natacha Polony : Police de la pensée, journalistes en laisse ?

5Source : Youtube, Thinkerview, 19-02-2016

natacha-polony-600

Interview de Natacha Polony : Trahison, chien de garde, luttes des classes, cercle de pouvoir, Bilderberg, Trilatérale, Comité Orwell, mouvement violent, propagande, Etat d’urgence, Patriot act, Police de la pensée, Politique étrangère, Terrorisme, mouvements migratoires, Guerre d’Irak, Libye, éclatement des nations, radicalisation, Snowden, ACRIMED, presse écrite, préconisations.

Source : Youtube, Thinkerview, 19-02-2016

Brexit ou pas Brexit ? Par Charles Gave

Brexit ou pas Brexit ? Par Charles Gave

5Source : Institut des libertés, Charles Gave, 22-02-2016

De temps en temps, j'ai l'impression diffuse mais certainement fausse que les hommes politiques prennent les électeurs pour des imbéciles. Nous venons d'en avoir une remarquable illustration à  l'occasion de la renégociation d'un statut privilégié pour la Grande Bretagne dans la Communauté Européenne.

Le premier Ministre, David Cameron, pour des raisons de politique intérieure liées à la montée d'un parti  anti-européen conduit par Nigel Farage a été obligé de promettre au peuple Britannique avant les dernières élections Britanniques un référendum sur le maintien ou non de la Grande-Bretagne dans la Communauté Européenne. Ce même premier ministre à ensuite fait savoir qu'il allait renégocier des conditions «spéciales» pour la GB et que s'il obtenait ce qu'il comptait demander aux autres pays comme « privilèges», il recommanderait au Peuple de voter pour le maintien du pays dans les structures européennes…On voit l'énormité de la ficelle.

  • Bien entendu, il n'allait rien demander de vraiment essentiel.
  • Bien entendu, les autres pays et Bruxelles allaient pousser des cries d'orfraie à  ces demandes.
  • Bien entendu, de longues et difficiles palabres allaient avoir lieu à Bruxelles jusqu'aux petites heures du matin.
  • Bien entendu, vers 6 ou 7 heures du matin, avant les nouvelles radio, nos héros allaient sortir épuisés de leur nuit de travail en agitant un chiffon de papier expliquant qu'ils étaient arrivés à un accord qui allait garantir la paix à notre temps (Fine allusion à Chamberlain et à Munich).

Et à la suite de cet accord complètement inattendu monsieur Cameron peut donc recommander en son âme et conscience à chaque citoyen Britannique de voter pour le maintien de la Grande-Bretagne dans les structures Européennes.

C'est vraiment prendre les électeurs Britanniques pour des tanches.D'abord, les institutions Européennes n'ont JAMAIS respecté les souverainetés nationales puisqu'elles ont été créées pour les détruire. On se souvient du referendum sur la Constitution Européenne que la France et la Hollande ont rejeté pour se les voir imposer par un traité quelque temps après.

On se souvient aussi des Irlandais qui avaient voté non à l'Euro et qui furent invités à voter à nouveau jusqu'à ce qu'ils  acceptent l'Euro de guerre lasse, pour s'entendre dire ensuite qu'ils ne pourraient jamais plus en sortir.

On se souvient du vote des Grecs, immédiatement trahis par Tsipras dont on se demande combien il a touché pour trahir ses électeurs aussi rapidement.

Comme l'a dit fort clairement le ministre des finances Allemand « il n'y a pas de sortie démocratique des institutions européennes». On ne saurait être plus clair : c'est ce que disait Brejnev aux Tchèques ou aux Polonais en 1968, en mettant en avant sa théorie de la « souveraineté limitée ».

Et donc nous allons avoir un referendum le 23 Juin sur le maintien ou non de la Grande Bretagne en Europe. Et malgré le soutien du Premier Ministre Britannique, il est loin, très loin d'être gagné.

Voici pourquoi.

Le peuple Anglais en général et les Conservateurs en particulier sont extraordinairement attachés à la notion de démocratie qu'après tout, ils ont inventé au cours des siècles, depuis la  magna carta imposée à Jean sans Terre en passant par la glorieuse révolution de 1689 et jusqu'à la prise de contrôle par l'assemblée élue (les Communes) sur l'assemblée héréditaire (la Chambre des Lords) au XIX eme siècle.

Or l'Europe d'aujourd'hui n'a rien de démocratique. Il n'y a pas de séparation des pouvoirs puisque la Commission détient à la fois le Pouvoir législatif et exécutif alors qu'elle n'est élue par personne, n'étant composée que de politiciens de seconde zone ayant été battu aux élections dans leurs propres pays.

Le parlement Européen n'est pas maitre de son ordre du jour qui lui est imposé par la Commission et ne sert strictement à rien si ce n'est à entretenir grassement une multitude de médiocres que personne ne connait.

Quand à la cour Européenne de justice, il s'agit d'une parodie de Cour suprême peuplée de juristes dont un grand nombre avaient fait les grands jours des tribunaux communistes à l'époque où les pays qui les ont désigné à ces importantes fonctions étaient communistes. Confier le maintien de nos Libertés à  ces gens là, c'est confier la clé de sa cave à un sommelier alcoolique.

Et donc le choix pour le peuple Anglais va être extraordinairement simple : il ne s'agira pas de voter pour ou contre l'Europe, mais de voter pour ou contre la Démocratie, qui comme chacun le sait ne peut s'exercer dans chaque pays qu'en s'appuyant sur la Souveraineté Nationale exprimée au travers d'élections libres.

Dans le fond, il va falloir choisir entre Churchill et de Gaulle d'un coté et Jean Monnet et Draghi de l'autre. Car il va falloir choisir entre la Démocratie, dont on sait qu'elle est le pire de tous les régimes à   l'exclusion de tous les autres et la technocratie qui nous a amené dans cette espèce d'URSS molle dont tous les pays Européens crèvent.

La question va être donc: voulez-vous être gouvernés par des gens que vous n'avez pas élu, qui ne sont pas responsables devant vous, que vous ne pouvez pas virer en cas d'incompétence crasse ou de corruption patente ou voulez-vous être gouvernés par des gens que vous connaissez, que vous pouvez virer à intervalle régulier et qui vous représentent ?

Voulez-vous être jugés selon votre Droit (Common Law) qui a évolué lentement au travers des siècles en fonction de l'évolution de votre société ou voulez vous être jugés en fonction de codes sortis tout armé de la cervelle de politiciens fous comme en France  (voir notre code du travail ou notre code fiscal par exemple)?

Que l'on ne s'y trompe pas : si la prééminence du Droit Européen sur le Droit Britannique n'est pas annulée, les autorités européennes reprendront le contrôle de la Grande Bretagne inéluctablement quelques soient les « garanties » que monsieur Cameron auraient pu obtenir. Ces garanties ne valent pas le prix du chiffon de papier sur lesquelles elles ont été écrites.

Et le débat pour ce referendum va traverser les deux partis de gouvernement de part en part.

Chez les Conservateurs, au pouvoir actuellement, la grande question va être la liberté de vote pour le référendum, d'abord pour ceux qui sont à l'intérieur du gouvernement. Si Cameron demande la « loyauté » des membres de son gouvernement, on devrait avoir des démissions en chaine qui pourraient mettre en question son poste de premier ministre.  Qui plus est, il est hors de question qu'il puisse imposer sa volonté à ceux que l'on appelle les  back benchers , c'est-à-dire les députés de base qui ne sont en rien dépendants de lui pour leur réélection. Et cela d'autant plus que si le non venait à l'emporter, à mon avis, monsieur Cameron, désavoué, devrait démissionner pour être remplacé par un nouveau premier ministre, qui pourrait être soit Osborne, l'actuel ministre des finances, soit un personnage très original qui rappelle quelque peu Churchill, Boris Johnson, l'ancien maire de Londres qui vient de recommander de voter  le Brexit.

Chez les Travaillistes, le leader actuel du parti est un gauchiste invétéré, très à la gauche de Mélenchon chez nous et qui semble avoir peu de sympathies pour la camarilla atlantico-corrompue qui gère l'Europe depuis quarante ans, tandis que le petit peuple Anglais qui voit ce qui se passe à Calais, en Allemagne ou en Suède se dit que Nigel Farage n'a peut être eu qu'un tort, c'est d'avoir eu raison avant les autres, ce qui est plutôt considéré comme une qualité outre Manche…

Du coté du « oui » que trouve t'on ?

Intellectuellement, pas grand-chose si ce n'est les milieux dits « d'affaires » , c'est-à-dire les gens qui ne doivent leurs survies qu'aux contacts qu'ils ont su établir avec les structures de pouvoir Bruxelloises et ici je pense aux avocats d'affaires, aux auditeurs , aux comptables , aux lobbyistes, aux fiscalistes, en gros tous ceux qui ne créent rien mais rendent le travail des autres plus difficile.  Ces groupes essaient de faire naitre chez le peuple Anglais la PEUR, en leur expliquant que si le vote non l'emportait, leur niveau de vie baisserait sèchement. Ces gens là, fort bien représentés par le Financial Times, de façon générale, étaient tous partisans de l'Euro et avaient utilisé les mêmes arguments pour essayer de forcer la Grande-Bretagne  à rejoindre la monnaie commune. Par exemple, la City allait voir son influence s'écrouler puisque la Grande Bretagne n'étant pas dans l'Euro, le marché de l'Euro irait automatiquement s'installer à Francfort ou à Paris, ce qui serait très dommageable pour les institutions financières Britanniques. On sait ce qu'il en advint… ou encore que les autres pays Européens allaient devenir protectionnistes contre les produits Anglais, tout en passant sous silence le fait que la Grande Bretagne a un déficit extérieur monstrueux avec les autres pays d'Europe. Devenir protectionniste pour l'Allemagne ou la France, cela voudrait dire ne plus vendre de BMW ou de Peugeot. On voit qui y perdrait… Jamais n'est mentionné le fait que la Suisse ne bénéficie pas des conseils éclairés de messieurs Juncker or Draghi et qu'elle s'en porte plutôt bien.  En fait, ces gens la représentent ceux qui se précipitent à Davos chaque année et correspondraient chez nous à  messieurs Attali, Duhamel, Minc ou Bernard Henri-Levy dont chacun reconnait la remarquable capacité à ne faire que des erreurs et à se tromper tout le temps.

Et que peut faire l'Europe « Institutionnelle » ?

Son seul moyen d'action pendant la crise Grecque a été de menacer de façon fort peu subtile la Grèce de cesser de financer le gouvernement local, ce qui permit à la population de comprendre que la Souveraineté Grecque avait été vendue pour un plat de lentilles par des politiciens à la fois corrompus et incompétents. La Grande Bretagne ayant sa propre monnaie, voila quelque chose qui n'aura pas lieu. Oh certes, «ils» vont essayer de faire baisser la Livre Sterling et les marchés financiers locaux avant le vote, pour instiller la peur, mais cela me donnera une merveilleuse occasion d'achat…

Conclusion

Mon militaire de père disait que la Grande-Bretagne perdait la majorité des batailles mais gagnait toutes les guerres.  Car les seules guerres qui vaillent la peine sont celles qui sont menées au nom de la Liberté.

Une fois de plus, et fidèle à sa mission historique, la Grande Bretagne va défendre la Liberté contre la Tyrannie… Plutôt mourir qu'être esclave, même si l'esclavage est présenté au début comme étant doux. Etre libre disait Jean Paul II, c'est de pouvoir et de vouloir faire ce que l'on doit faire. En Europe, nous ne sommes plus libres et depuis longtemps.

Une fois la Grande Bretagne redevenue libre, chacun verra que l'empereur est nu, la nouvelle Union Soviétique s'écroulera comme la précédente, et ce sera une bonne, une très bonne nouvelle.

Le vote Anglais est donc la chose la plus importante pour l'Europe depuis le Traité de Rome en 1956. Comme le disait Churchill, sans lequel nous parlerions Allemand ou Russe, j'attends de chaque Anglais qu'il fasse son devoir.

Go England, Go !

Sauf quand la France joue contre l'Angleterre au Rugby, bien sûr.Il y a des limites à tout.

Source : Institut des libertés, Charles Gave, 22-02-2016

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Juste pour rire, la synthèse des recommandations de l’UE :

Il y a peut-être de l’eau sur Mars. Mais y a-t-il une forme de vie intelligente sur Terre ? (George Monbiot)

Il y a peut-être de l'eau sur Mars. Mais y a-t-il une forme de vie intelligente sur Terre ? (George Monbiot)

Source :  LEPARTAGE 4 OCTOBRE 2015

Traduction de l'article de George Monbiot, initialement publié (en anglais) le 29 septembre 2015 sur le site du Guardian.


Alors que nous nous émerveillons devant les découvertes de la NASA, nous détruisons nos irremplaçables ressources naturelles – afin d'acheter des bananes pré-épluchées et des smartphones pour chiens.

Des preuves de la présence d'eau liquide sur Mars : cela ouvre la perspective de la vie, de merveilles que nous pouvons à peine commencer à imaginer. Cette découverte est un accomplissement incroyable. Pendant ce temps-là, les scientifiques martiens continuent de chercher des traces de vie intelligente sur Terre. Nous sommes peut être captivés par la perspective d'organismes sur une autre planète, mais nous semblons avoir perdu tout intérêt pour la nôtre. Le dictionnaire Junior Oxford excise les repères du monde du vivant. Vipères, mûres, campanules, marrons, houx, pies, vairons, loutres, primevères, grives, belettes et roitelets, sont maintenant considérés comme du surplus.

Au cours des quatre dernières décennies, le monde a perdu 50% de sa faune sauvage vertébrée. Mais sur la dernière moitié de cette période, il y a eu un déclin massif de la couverture médiatique. En 2014, selon une étude de l'université de Cardiff, il y a eu autant d'émissions de la BBC et d'ITV sur Madeleine McCann (qui a disparu en 2007) qu'il n'y en a eu sur l'ensemble des problèmes environnementaux.

Imaginez ce qui changerait si nous accordions autant d'importance à l'eau terrestre qu'à la possibilité de présence d'eau sur Mars. La proportion d »eau fraîche sur la planète n'est que de 3 %, dont les 2/3 sont gelés. Et pourtant nous gaspillons la portion accessible. 60% de l'eau utilisée par l'agriculture est inutilement gaspillée par une irrigation inconsidérée. Les rivières, les lacs et les aquifères sont vidés, tandis que l'eau qui reste est bien souvent si contaminée [empoisonnée] que cela menace la vie de ceux qui la boivent. Au Royaume-Uni, la demande domestique est telle que nombre de tronçons supérieurs des rivières disparaissent durant l'été. Nous installons pourtant toujours de vieilles toilettes et douches qui coulent comme des chutes d'eau.

En ce qui concerne l'eau salée, comme celle qui nous passionne tant lorsque détectée sur Mars, sur Terre nous lui exprimons notre reconnaissance en la détruisant frénétiquement. Un nouveau rapportsuggère que le nombre de poissons a été divisé par deux depuis 1970. Le thon rouge du pacifique, qui autrefois peuplait les mers par millions, ne compte plus que 40 000 représentants, selon une estimation, et ces derniers sont encore pourchassés. Les récifs coralliens subissent une pression telle qu'ils pourraient avoir quasiment tous disparu d'ici 2050. Et dans nos propres profondeurs, notre soif de poissons exotiques saccage un monde que nous connaissons à peine mieux que la surface de la planète rouge. Les chalutiers de fond s'attaquent aujourd'hui aux profondeurs environnant les 2000 mètres. Nous ne pouvons qu'imaginer ce qu'ils vont détruire.

Quelques heures avant l'annonce de la découverte martienne, Shell a mis fin à sa prospection pétrolière dans la mer de Chukchi située dans l'Arctique. Pour les actionnaires de la compagnie, c'est une déconvenue mineure : la perte de 4 milliards de dollars ; pour ceux qui aiment la planète et la vie qu'elle abrite, c'est un coup de chance formidable. Cela n'a eu lieu que parce que la compagnie n'est pas parvenu à y trouver des réserves suffisamment importantes. Si Shell y était parvenu, cela aurait exposé un des endroits les plus vulnérables sur Terre aux déversements d'hydrocarbures, qui sont presque inéluctables dans les endroits où le confinement est presque impossible. Devons-nous laisser de tels problèmes au hasard ?

Au début du mois de Septembre, deux semaines après qu'il ait autorisé Shell à forer dans la mer de Chuckchi, Barack Obama s'est rendu en Alaska pour prévenir les Américains des conséquences dévastatrices du changement climatique, causé par la combustion des carburants fossiles, qui pourraient frapper l'Arctique. « Parler n'est pas suffisant », leur a-t-il dit. « Nous devons agir ». Nous devrions « accorder notre confiance à l'ingéniosité humaine qui peut y remédier ». A la NASA, qui a publié ces images incroyables, l'humain fait preuve d'une grande ingéniosité. Mais pas quand il s'agit de politique.

Laisser le marché décider: c'est ainsi que les gouvernements comptent résoudre la destruction planétaire. Faire reposer cela sur la conscience des consommateurs, tandis que cette conscience est formatée et embrouillée par la publicité et les mensonges corporatistes. Dans un quasi-néant d'informations, ils nous laissent décider ce que nous devrions prendre aux autres espèces et aux autres personnes, ce que nous devrions nous arroger à nous-mêmes, ou ce que nous devrions laisser aux générations futures. N'y a-t-il pas clairement des ressources et des endroits – comme l'Arctique et les profondeurs océaniques – dont l'exploitation devrait simplement cesser ?

Tous ces forages et excavations et chalutages et déversements et empoisonnements – à quoi cela sert-il, de toute façon ? Est-ce que cela enrichit, ou est-ce que cela entrave, l'expérience humaine ? Il y a quelques semaines, j'ai lancé le HashTag #civilisationextreme, en invitant les suggestions. Elles ont abondé. Voici simplement quelques exemples de produits que mes correspondants ont trouvés. Tous, à ma connaissance, sont véridiques.

Un plateau à œufs qui se synchronise avec votre téléphone pour que vous puissiez savoir combien d'œufs il vous reste. Un gadget pour les brouiller – à l'intérieur de leur coquille. Des perruques pour bébés, pour permettre aux « petites filles avec peu ou pas de cheveux d'avoir une coupe admirablement réaliste ». Le iPotty, qui permet aux tout-petits de continuer à jouer sur leurs iPads pendant qu'ils sont sur le pot. Un cabanon à 2500€ à l'épreuve des araignées. Un sauna polaire, en vente aux émirats arabes unis, dans lequel vous pouvez créer un paradis enneigé en appuyant sur un bouton. Une caisse réfrigérée roulante pour pastèque : indispensable pour les pique-niques – ou pas, étant donné qu'elle pèse plus que la pastèque. Une crème décolorante anale, pour… honnêtement, je ne veux pas savoir. Un « rotateur automatique de montre » qui vous évite la corvée de remonter le bijou luxueux qui se trouve à votre poignet. Un smartphone pour chien, avec lequel ils peuvent prendre des photos d'eux-mêmes [selfies]. Des bananes pré-épluchées, dans des barquettes en polystyrène couvertes de film alimentaire : vous n'avez qu'à éplucher l'emballage.

Chaque année, d'ingénieuses façons de gaspiller des choses sont conçues, et chaque année nous devenons plus insensibles au non-sens que représente cette consommation des précieuses ressources de la Terre. A chaque intensification subtile, le référentiel de la normalité change. Cela ne devrait pas être surprenant de constater que plus un pays devient riche, moins ses habitants se soucient de leur impact sur la planète vivante.

Notre aliénation des merveilles de ce monde, avec laquelle nous évoluons, n'a fait que s'intensifier depuis que David Bowie a décrit une fille trébuchant à travers un « rêve englouti », s'apprêtant à se faire « attraper par l'écran argenté », dont les nombreuses distractions la divertissent des grandes questions de la vie. La chanson en question était, bien évidemment, Life on Mars [La vie sur Mars].

George Monbiot


Traduction: Nicolas Casaux

Édition & Révision: Héléna Delaunay

Source :  LEPARTAGE 4 OCTOBRE 2015

Revue de presse du 06/03/2016

Revue de presse du 06/03/2016

Cette semaine notamment les USA focalisés contre la Russie dans “Géopolitique”, un spécial Turquie/Erdogan sous le thème “Vue D’ailleurs”, ou encore quel pays suivra après le Brexit ? dans “Europe”. Bonne lecture.