vendredi 26 février 2016

[Pépite] Que l’Europe remette Poutine à sa place, par Guy Verhofstadt

[Pépite] Que l'Europe remette Poutine à sa place, par Guy Verhofstadt

La PÉPITE du jour, dans le quotidien économique français.

Bien entendu, une telle charge coordonnée contre Poutine, venant de plusieurs endroits avec les mêmes éléments de langage (c’est pour cela que je les reprends ici) n’est pas anodine.

Source : Les Echos, Guy Verhofstadt, 23-02-2016

Morgestraich carnival parade, Basel, Switzerland - 15 Feb 2016

Pour Guy Verhofstadt, président du groupe ADLE au Parlement européen, Vladimir Poutine exacerbe les crises qui frappent l’Europe. L’heure est venue de contrer l’agressivité du président russe.

La stabilité de l'Europe est actuellement mise à l'épreuve au travers d'au moins six crises majeures : chaos régional principalement lié à la guerre en Syrie, risque de sortie britannique hors de l'UE , afflux de réfugiés d'une ampleur inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, difficultés financières non résolues, expansionnisme russe, et retour du nationalisme dans la vie politique.

Or, c'est tout à fait sciemment que le président russe Vladimir Poutine vient exacerber au moins quatre de ces crises. Outre le comportement aventuriste dont il fait preuve en Ukraine, Poutine ne cesse d'instiller de l'obstructionnisme dans la politique européenne en soutenant les partis populistes et eurosceptiques, d' attiser le conflit au Moyen-Orient via son intervention militaire en Syrie, et par voie de conséquence d'aggraver la crise des réfugiés. L'heure est venue pour l'UE d'ouvrir les yeux face à la menace que représente Poutine, et de commencer à contrer l'agression initiée par le président russe.

En effet, cette propagation du nationalisme à laquelle nous assistons aujourd'hui en Europe s'explique notamment par le fait que la Russie finance les partis politiques d'extrême droite, dont la montée en puissance empêche l'Europe d'élaborer une réponse collective à la crise des réfugiés. Au Royaume-Uni, cette formation pro-Poutine qu'est le Parti pour l'indépendance vient talonner de très près le Premier ministre David Cameron, ce qui conduit le gouvernement à refuser de prendre en charge sa juste part de réfugiés. De même, la Suède a pris la décision de fermer ses frontières, en réaction à des sondages de plus en plus favorables à l'extrême droite des Démocrates de Suède. Et ce malheureux constat s'observe sur tout le continent.

Ah pardon, je pensais que c’était juste que les citoyens n’avaient pas envie d’accueillir des immigrés…

Vladimir Poutine entrave le processus de paix

Dans le même temps, Poutine veille à saboter les efforts de la communauté internationale visant à négocier une solution politique au conflit syrien, principale cause de la crise des réfugiés. L'appui de la Russie aux interventions militaires du gouvernement syrien à Alep vient entraver le processus de paix, qui dépend d'une coopération entre acteurs mondiaux, puissances régionales et forces d'opposition modérées, que Poutine ne cesse de bombarder.

Qu’est ce que je rirais si ces crétins ne poussaient pas au conflit…

Amis jeunes, c’est à cause de gens comme ça que vous ne connaitrez pas la paix toute votre vie – observez bien.

Le 15 février, d'après les Nations Unies, au moins 50 personnes parmi lesquelles des femmes et des enfants auraient perdu la vie dans plusieurs frappes de missiles sur des écoles et des hôpitaux dans le nord de la Syrie. Le gouvernement français a qualifié à juste titre ces attaques de « crime de guerre ». La Russie a pour sa part nié toute implication, bien que des fragments de missiles de fabrication russe aient été retrouvés sur place. L'association humanitaire Médecins Sans Frontières a expliqué que seuls la Russie ou le gouvernement syrien pouvaient être derrière ces attaques.

Je n’ai pas le temps de vérifier, mais il faudra qu’on m’explique depuis quand un type bombardé au sol peut savoir qui l’a bombardé – j’aurais pensé que des AWACS ou satellites auraient pu fournir des informations fiables, mais je pense (et comme pour le MH17) qu’au XXIe siècle, on va finir par demander à tout le monde de mettre une webcam à sa fenêtre, les militaires n’ayant a priori jamais les moyens de savoir quoi que ce soit.

Par ailleurs, d'après le Comité international de la Croix-Rouge, les combats menés autour d'Alep aurait contraint au déplacement environ 50.000 personnes. Beaucoup de ces Syriens désespérés – ceux qui pour la plupart ne pouvaient pas financièrement se permettre de fuir jusqu'à présent – prendront la route de la Turquie et de l'Europe.

La Russie largue ses bombes aux endroits mêmes où Poutine affirme soutenir un cessez-le-feu. De toute évidence, la parole du président russe n'a aucune valeur, comme l'illustrent les antécédents du Kremlin en Ukraine.

À l'heure où l'attention des États-Unis se trouve captée par la campagne présidentielle , les dirigeants de l'Europe se retrouvent esseulés tandis que l'Ours russe ronge la porte du continent.

Pôvre petit chou qui n’a pu papa pour le protéger !

Ca, c’est de l’Europe puissance !

L'heure est venue de prendre des mesures immédiates.

Aux aaaaaaaaaaaaaaaarmes citoyens; formeeeeeeeeeez…

Des mesures fortes

Il s'agirait tout d'abord pour les gouvernements européens de mettre rapidement un terme à ce mécanisme par lequel la Russie finance un certain nombre de partis politiques en Europe, en sollicitant si nécessaire l'aide de la CIA pour déterminer la manière dont ces fonds sont transférés.

Celle là, c’est cadeau tant c’est énorme, ne me remerciez pas.

(au passage, je rappelle que l’histoire du FN, c’est le premier parti politique français à qui les banques françaises refusent de prêter de l’argent, et qui a emprunté de l’argent à une banque tchéco-russe. Comme le financement d’un parti par des personnes morales est interdit, c’est bien un prêt (à un taux élevé d’ailleurs) qui doit être remboursé. Le FN a demandé que la loi obligent les banques françaises à prêter aux partis français.)

Cet effort devra se poursuivre jusqu'à ce que ces pipelines qui approvisionnent les partis européens en argent russe soient coupés une bonne fois pour toutes.

Deuxièmement, l'UE doit se préparer à imposer de plus lourdes sanctions économiques à la Russie. La résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui fixe la feuille de route du processus de paix en Syrie, contraint l'ensemble des acteurs, y compris la Russie, à cesser toute frappe aveugle à l'encontre de civils. Si la Russie manque à cette obligation, ces sanctions devront être déclenchées.

Si c’est les occidentaux, aussi.

Troisièmement, il est nécessaire que l'UE œuvre aux côtés de la Turquie et d'autres acteurs régionaux

Non, je rêve, il n’a pas écrit ça ? Pas les parrains de Daech qui sont en train de bombarder la Syrie là ? On peut le tondre ?

Troisièmement, il est nécessaire que l'UE œuvre aux côtés de la Turquie et d'autres acteurs régionaux afin d'établir des zones de refuge au niveau de la frontière turco-syrienne, en direction desquelles se dirigent les populations déplacées d'Alep et d'ailleurs. Bien que cette démarche présente un certain risque, elle n'offre actuellement aucune alternative crédible.

Si, on arrête de soutenir les barbares, et on laisse le gouvernement syrien reprendre la ville en quelques jours – après on verra, mais les afflux de réfugiés cesseront.

Enfin, l'Europe doit cesser de faciliter la tâche de Poutine,

C’est vrai que je sentais l’UE un peu molle du genou là, avec toute cette russophilie ambiante…

et appliquer une approche collective face à l'afflux de réfugiés. Dans le cadre de cette réponse d'urgence, garde-côtes et police aux frontières européennes doivent être mis en place, avec pour mission d'aider la Grèce à gérer ses propres frontières, ainsi que de sauver des vies humaines et de traiter les nouvelles arrivées.

Dans le même temps, les fonds de l'UE doivent être utilisés afin d'améliorer les conditions de vie dans les camps de réfugiés en Turquie, en Jordanie et ailleurs, afin d'offrir aux résidents de ces camps un minimum d'espoir de satisfaction de leurs besoins essentiels. Et effectivement, les dirigeants européens doivent consentir à prendre en charge leur juste charge d'individus dans le besoin, en permettant aux réfugiés de demander asile dans l'UE directement à partir du pays dans lequel ils résident actuellement.

George Soros a eu raison d'affirmer récemment que le plus grave menace à long terme pour la stabilité de l'UE n'était autre que la Russie. Il est toutefois dans l'erreur lorsqu'il annonce un scénario dans lequel l'UE serait vouée à fléchir, pour finalement s'effondrer sous les poids des multiples crises auxquelles elle est confrontée. Il est temps que l'Europe s'affirme, qu'elle tire parti de sa puissance économique, et qu'elle en fasse bon usage afin de remettre Poutine à sa place.

bah, après tout, ces gens prenant sans cesse les USA comme modèle, il est clair que la guerre est au bout de chemin.

Cet article est publié en collaboration avec Project Syndicate 2016 – Que l’Europe remette Poutine à sa place

Guy Verhofstadt, président du groupe ADLE au Parlement européen et ancien Premier ministre belge

Source : Les Echos, Guy Verhofstadt, 23-02-2016

[Trump bashing] La primaire du Nevada entachée de fraudes

[Trump bashing] La primaire du Nevada entachée de fraudes

On continue aujourd’hui à pointer les propagandes.

Aujourd’hui, les Médias du Système contre Donald Trump.

P.S. pour les plus jeunes lecteurs, on rappellera qu’un journaliste est censé être neutre et rendre fidèlement les informations, en en éclairant la complexité.

La primaire du Nevada entachée de fraudes

Source : Le Nouvel Obs, 24-02-2016

Plusieurs sources font état de pénurie de bulletins de vote et d'identités non vérifiées lors du caucus républicain de mardi dans le Nevada qui a vu Donald Trump triompher.

Notez le clair sous entendu : “Trump est un tricheur”.

Donald Trump salue ses supporters après un discours lors du caucus à l'hôtel et casino Treasure Island, le 23 février 2016 à Las Vegas, Nevada. (ETHAN MILLER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP).

Donald Trump salue ses supporters après un discours lors du caucus à l’hôtel et casino Treasure Island, le 23 février 2016 à Las Vegas, Nevada. (ETHAN MILLER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP).

Donald Trump a largement renforcé son avance. Le milliardaire a remporté mardi 23 février une large victoire dans le Nevada face à ses rivaux Marco Rubio et Ted Cruz, sa troisième d’affilée dans la course à la primaire des Républicains. Mais la soirée a été marquée par de nombreuses constatations de désorganisation, voire de fraude.

Plusieurs cas dans lesquels les électeurs n’ont pas eu à présenter de pièce d’identité ont été signalés sur différents sites. La désorganisation de l’élection a aussi engendré de longues files d’attente et une pénurie de bulletins de vote. En cause, il y aurait apparemment la très forte participation.

“Essayer d'attraper toutes les fraudes qui se passent ici serait comme essayer de boucher tous les trous du Titanic”, a expliqué Jeremy Hugues, membre de l’équipe de campagne de Marco Rubioà CNN. “Vous en réparez une et une autre surgit.” Dans son bureau de vote situé dans le comté de Clark, il raconte que les bénévoles laissaient les votants opérer sans vérifier leur papiers d'identité, leur permettant de voter plusieurs fois. Jeremy Hugues a dénoncé ces violations à Sue Lowden, l'ancienne présidente du parti républicain du Nevada qui se trouvait sur place. Elle s’est chargée de réprimander le responsable.

Des cas similaires ont été observés dans d’autres bureaux de vote. Selon la journaliste de Mashable Emily Cahn, les bénévoles auraient distribué des bulletins sans vérifier les papiers d'identité. “Un gars a voté Trump deux fois“, note-t-elle sur Twitter. “Un homme sur place dit ‘C’est un désastre'”, ajoute-t-elle.

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Des tenues à l’effigie de Donald Trump

D'autres témoins ont aussi rapporté que les bénévoles du caucus, qui ne sont pas censés montrer leur préférence pour l’un des candidats, faisaient clairement campagne pour Donald Trump. Elaina Plott, journaliste pour “The National Review”, cite une source de l’équipe de Rubio, qui lui explique qu’un des bénévoles, vêtu d'un t-shirt à l'effigie de Trump, “intimide” les gens. “C'est le foutoir”, ajoute cette même source.

Ouaouch, c’est effrayant…  :)

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Un journaliste du “Guardian” indique également avoir remarqué deux personnes avec un t-shirt Donald Trump parmi les bénévoles chargés de collecter les votes.

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Eh ben, il ne recule devant rien ce Trump-de-sinistre-mémoire

Les caucus ne sont pas régis par la loi. Leurs règles sont définies par les organisations politiques locales, et non par le gouvernement. Mais ces règles-là semblent avoir (volontairement ?) été laissées floues auprès des bénévoles et militants.

En ce qui concerne la tenue des candidats par exemple, cette règle s’inscrit dans la tradition du précédent caucus, sans être réellement codifiée, explique le “Guardian”. Le GOP (Republican National Committee) a ainsi clarifié la situation dans la soirée sur Twitter : “Cela ne va pas à l’encontre des règles que les bénévoles portent des vêtements à l’effigie des candidats. Les bénévoles ont suivi une formation approfondie et font un excellent travail”.

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Le parti républicain botte en touche

Le parti républicain du Nevada a répondu à ces nombreux rapports de désorganisation dans un tweet : “Il n'y a eu aucun signalement d'irrégularités ou de violations du vote”.

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Un autre officiel du GOP a expliqué au journaliste Jon Ralston que le parti allait passer en revue les bulletins et vérifier les cas de signalement de doubles votes. “En terme de pénurie de bulletins de vote, nous étions préparés à la situation et des bulletins supplémentaires ont été amenés en quelques minutes”, a expliqué le représentant dans un communiqué relayé sur Twitter.

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La confusion dans le Nevada a encore été aggravée par l’arrivée impromptue de Donald Trump dans un bureau de vote du caucus. L’animateur Glenn Beck était en train de prononcer un discours de soutien à Ted Cruz, mais le favori des républicains l’a interrompu et lui a totalement volé la vedette.

A. S.

Source : Le Nouvel Obs, 24-02-2016

Bref, incroyable article qui fait donc les fonds de poubelle…


Primaire républicaine : une “convention négociée” pour faire barrage à Trump ?

Enfin là, c’est simple, le journaliste explique tranquillement que, bonne nouvelle, un parti essaie de magouiller pour éjecter le candidat préféré des électeurs…

Source : Le Nouvel Obs, Philippe Boulet-Gercourt, 25-02-2016

Donald Trump est favori, certes, mais vainqueur? Les Républicains pourraient arriver à la convention de juillet sans avoir choisi leur candidat. Ouvrant la voie à une “convention négociée”.

Donald Trump, le 19 février, en campagne à North Charleston (Caroline du Sud) (Matt Rourke/AP/SIPA)

Donald Trump, le 19 février, en campagne à North Charleston (Caroline du Sud) (Matt Rourke/AP/SIPA)

Le candidat des Républicains ne sera pas choisi mardi 1er mars, ce “Super Tuesday” qui verra 13 Etats élire leurs délégués à la convention du parti en juillet. Ces 13 Etats enverront 595 délégués à Cleveland, élus à la proportionnelle, alors qu’il en faudra 1.237 (la moitié du total plus un) pour être le candidat du parti en novembre.

Ce candidat n’émergera peut-être même pas le 15 mars, quand 6 autres Etats éliront 367 délégués. Ni même plus tard. Dans cette primaire folle, un scénario émerge, qui devient chaque jour de plus en plus vraisemblable: une convention négociée.

“chaque jour” ? Mais Trump est en tête presque partout…

102 tours de scrutin

De quoi s’agit-il? Très simple… sur le papier. Le 18 juillet, les 2.472 délégués républicains se retrouveront pour choisir le candidat républicain. Lors du premier tour de vote, ils seront obligés de se prononcer pour le candidat auquel leur nom est attaché. Par exemple, Donald Trump a gagné 14 délégués dans le Nevada, Marco Rubio 7, Ted Cruz 6, etc.

Mais si aucun candidat n’obtient une majorité absolue au premier tour, les délégués deviennent libres de voter pour qui ils veulent, y compris un candidat n’ayant pas concouru lors des primaires. On parle alors d’une “convention négociée” (en anglais, “brokered convention”), en référence à l’époque où quelques hommes puissants tenaient les rênes du parti et négociaient discrètement le choix du candidat dans des salles enfumées.

L’histoire américaine regorge de conventions de ce genre, avec parfois des douzaines de votes sur plusieurs jours. Le record a été atteint en 1924, quand le Démocrate John Davis a été choisi après… 102 tours de scrutin! Mais il est vrai que la dernière convention négociée remonte à plus de 60 ans, en 1952 chez les démocrates. Du coup, les sceptiques haussent les épaules quand, tous les quatre ans, les journalistes politiques se mettent à saliver à l’idée d’un tel suspense. Sauf que cette fois c’est différent. “Je ne sais pas combien de temps cela va durer. Qui le sait”, disait récemment Marco Rubio. “Le comptage des délégués a plus d’importance que jamais.”

Quatre facteurs militent en faveur d’une “brokered convention”.

1 Il y a plus de candidats

Première raison : le nombre de candidats toujours en lice. C’est une nouveauté. Maintenant que les vannes à dollars sont grandes ouvertes, à la suite d’une décision de la Cour suprême en 2010, les candidats ont les moyens financiers de continuer leur campagne jusque tard dans les primaires. La preuve par l’absurde est Ben Carson, qui n’a plus aucune chance mais continue de faire acte de candidature.

2 De nouvelles règles

Deuxième raison: pour 2016, le parti républicain a changé les règles d’attribution des délégués. Pour faire durer le suspense – s’ils avaient su! –, le parti a décidé d’attendre les primaires du 15 mars, soit deux semaines après Super Tuesday, pour attribuer tous les délégués d’un Etat au vainqueur (jusqu’à cette date, ils sont attribués à la proportionnelle).

Résultat: Trump a beau avoir remporté trois Etats, il n’a engrangé pour l’instant que 77 délégués, soit 6% du total nécessaire. Comme le remarque David Wasserman, du site “538”, “après le 1er mars, 52% des délégués républicains seront attribués sur la base du “winner-take-all” [tous les délégués vont au vainqueur], laissant ouverte la possibilité que l’avance de Trump soit rapidement effacée”.

3 Plus de débats

Troisième nouveauté: toujours dans un souci de pimenter la primaire – les malheureux! –, le parti a multiplié les débats cette année, donnant aux outsiders l’espoir d’améliorer leur fortune en cartonnant avec une réplique assassine.

4 Le parti ne veut pas de Trump

Quatrième facteur, enfin, peut-être le plus important: l’hostilité intense, palpable de presque tout l’appareil du parti à l’égard de Donald Trump, qui n’est pas prête de disparaître tant le programme de Trump (pour ne rien dire de ses manières de punk) est éloigné de l’évangile conservateur. Paul Ryan, l’homme fort du parti et du Congrès, est incompatible avec “le Donald”, et certains le verraient déjà bien en candidat de compromis, choisi en juillet par une convention négociée.

Paul Ryan, le 19 février 2016 (Greg Moore/AP/SIPA)

Paul Ryan, le 19 février 2016 (Greg Moore/AP/SIPA)

Par ailleurs, la perspective d’un parti fracturé jusqu’à la convention peut pousser un John Kasich à rester en lice dans le seul espoir de jouer les faiseurs de rois.

Combat de catch à 4

Il y a bien sûr mille raisons de croire que le parti échappera à une convention négociée, et les Républicains ont intérêt à croire que ce sera le cas: en l’absence de leaders incontestés, une telle convention se transformerait rapidement en combat de catch à 4 où les protagonistes cogneraient pour de vrai. On n’ose imaginer, par exemple, la réaction de Trump si les délégués lui piquaient sa victoire en désignant un Paul Ryan!

Avant d’en arriver là, bien des scénarios sont possibles: Trump peut continuer à écraser ses petits camarades, primaire après primaire, et finir par convaincre le parti qu’il est l’homme du moment. Ou bien ses concurrents peuvent trébucher sur l’obscure “règle n°40” de la convention, qui stipule que pour être nominé, un candidat doit avoir fini premier, pendant les primaires, dans au moins huit Etats.

Tout est possible, rien n’est certain. Pas même une victoire de Trump.

Philippe Boulet-Gercourt

Source : Le Nouvel Obs, Philippe Boulet-Gercourt, 25-02-2016

La vision de Kissinger sur les relations américano-russes

La vision de Kissinger sur les relations américano-russes

Source : The National Interest, le 04/02/2016

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La Russie devrait être perçue comme un élément essentiel de tout nouvel équilibre global.

Henry A. Kissinger

Le 4 février 2016

Entre 2007 et 2009, Evgueni Primakov et moi-même avons présidé un groupe composé de ministres d’État à la retraite, de hauts fonctionnaires et de chefs militaires de Russie et des États-Unis, incluant certains d’entre vous présents aujourd’hui. Son objectif était d’atténuer les aspects antagonistes des relations États-Unis-Russie et d’étudier les opportunités d’approches coopératives.

En Amérique, il était décrit comme un “Track II group”, ce qui signifie qu’il était bipartite et encouragé par la Maison-Blanche à explorer mais non à négocier en son nom. Nous avions alterné des réunions dans chacun des pays. Le président Poutine a reçu le groupe à Moscou en 2007, et le président Medvedev en 2009. En 2008, le président George W. Bush a rassemblé une grande partie de son équipe pour la sécurité nationale dans la salle du Cabinet pour un dialogue avec nos invités.

Tous les participants avaient occupé des postes à responsabilité durant la Guerre Froide. Pendant les périodes de tension, ils avaient fait valoir l’intérêt national de leur pays comme ils le comprenaient. Mais ils avaient aussi appris par l’expérience des périls d’une technologie menaçant la vie civilisée et évoluant dans une direction qui, en période de crise, pourrait perturber toute activité humaine organisée. Des soulèvements surgissaient tout autour du globe, amplifiés en partie par différentes identités culturelles et la confrontation d’idéologies. Le but de l’initiative Track II était de surmonter les crises et d’explorer des principes communs à l’ordre mondial.

Evgueni Primakov était un partenaire indispensable dans cette initiative. Son esprit analytique aiguisé combiné à une large compréhension des tendances mondiales acquise au cours des années qu’il a passées à proximité et finalement au centre du pouvoir, et sa grande dévotion à son pays ont amélioré notre réflexion et aidé à la quête d’une vision commune. Nous n’étions pas toujours d’accord, mais nous nous respections toujours. Nous le regrettons tous et moi personnellement en tant que collègue et ami.

Je n’ai pas besoin de vous dire que nos relations aujourd’hui sont bien pires que ce qu’elles étaient il y a une décennie. En effet, elles sont certainement le pire de ce qu’elles ont été avant que ne se termine la guerre froide. La confiance mutuelle s’est dissipée de part et d’autre. La confrontation a remplacé la coopération. Je sais que ces derniers mois, Evgueni Primakov cherchait des moyens de surmonter cette inquiétante situation. Nous honorerions sa mémoire en faisant nôtre cette démarche.

A la fin de la guerre froide, les Russes et les Américains avaient une vision d’un partenariat stratégique modelé par leurs récentes expériences. Les Américains espéraient qu’une période de réduction des tensions conduirait à une coopération productive sur les enjeux planétaires. La fierté russe dans leur rôle de modernisation de leur société fut tempérée par leur malaise face à la transformation de leurs frontières et par la constatation des tâches monumentales à venir en termes de reconstruction et redéfinition. Des deux côtés, beaucoup comprenaient que les destins de la Russie et des États-Unis restaient étroitement entrelacés. Maintenir une stabilité stratégique et empêcher la prolifération des armes de destruction massive devenaient une nécessité grandissante, tout comme l’était la construction d’un système de sécurité pour l’Eurasie, spécialement le long des contours étirés de la Russie. De nouvelles perspectives s’ouvraient en matière de commerce et d’investissement ; la coopération en matière d’énergie était en haut de la liste.

Malheureusement, le rythme du bouleversement mondial a dépassé les capacités de la diplomatie. La décision d’Evgueni Primakov en tant que Premier ministre, durant un vol au-dessus de l’Atlantique en direction de Washington, d’ordonner à son avion de faire demi-tour et de retourner à Moscou pour protester contre le début des opérations de l’OTAN en Yougoslavie était symbolique. Les espoirs initiaux qu’une étroite coopération dans les premières phases de la campagne contre al-Qaïda et les Talibans en Afghanistan pourraient mener à un partenariat sur un éventail plus large de problèmes s’affaiblissaient dans le tourbillon des disputes sur la politique au Moyen-Orient, puis se sont effondrés avec les manœuvres militaires russes dans le Caucase en 2008 et en Ukraine en 2014. Les efforts les plus récents pour trouver un terrain d’entente sur le conflit en Syrie et pour réduire les tensions en Ukraine ont peu changé l’accroissement du sentiment d’éloignement.

Le récit prévalant dans chaque pays rejette la totalité du blâme sur l’autre, et dans chaque pays il y a une tendance à la diabolisation, si ce n’est de l’autre pays, du moins de ses dirigeants. Comme les problèmes de sécurité nationale dominent le dialogue, une partie de la méfiance et des suspicions provenant de la lutte acharnée durant la guerre froide a resurgi. Ces sentiments ont été exacerbés en Russie par la mémoire de la première décennie post-soviétique lorsque la Russie souffrait d’une vertigineuse crise politique et socio-économique, alors que les États-Unis bénéficiaient de leur plus longue période ininterrompue de développement économique. Tout cela causa des divergences politiques sur les Balkans, l’ancien territoire soviétique, le Moyen-Orient, l’expansion de l’OTAN, les ventes d’armes et de défense anti-missile au point de submerger les perspectives de coopération.

Peut-être plus important encore a été le fossé fondamental entre les conceptions historiques. Pour les États-Unis, la fin de la guerre froide représentait une justification de sa foi traditionnelle en une inévitable révolution démocratique. Ils visualisaient l’expansion d’un système international gouverné essentiellement par des règles juridiques. Mais l’expérience passée de la Russie est plus compliquée.

Pour un pays sur lequel avaient marché des armées étrangères depuis des siècles venant aussi bien de l’Est que de l’Ouest, la sécurité nécessitera toujours d’avoir une fondation géopolitique aussi bien que légale. Lorsque sa frontière de sécurité se déplace de 1 000 miles de l’Elbe vers Moscou, à l’est, la perception par la Russie de l’ordre mondial renfermera une inévitable composante stratégique. Le défi de notre époque est de fusionner deux points de vue – le juridique et le géopolitique – dans une conception cohérente.

De cette manière, paradoxalement, nous nous trouvons confrontés à nouveau à un problème essentiellement philosophique. Comment pour les États-Unis travailler avec la Russie, un pays qui ne partage pas l’ensemble de ses valeurs mais est une indispensable composante de l’ordre international ?

Comment pour la Russie mettre en pratique ses intérêts en matière de sécurité sans déclencher des alarmes dans sa périphérie et accumuler les adversaires. La Russie peut-elle gagner une place respectée dans les affaires mondiales avec lesquelles les États-Unis sont à l’aise ? Les États-Unis peuvent-ils poursuivre leurs valeurs sans être perçus comme menaçant de vouloir les imposer ? Je n’essaierai pas de proposer des réponses à toutes ces questions. Mon objectif est d’encourager une initiative pour les explorer.

Beaucoup de commentateurs, russes et américains, ont rejeté la possibilité que les É-U et la Russie collaborent à un nouvel ordre mondial. Selon eux, les États-Unis et la Russie sont entrés dans une nouvelle guerre froide.

Le danger aujourd’hui est moins le retour à une confrontation militaire que la consolidation dans les deux pays d’une prophétie en cours de réalisation. Les intérêts à long terme des deux pays appellent à un monde qui transforme les actuelles turbulences et fluctuations en un nouvel équilibre de plus en plus multipolaire et globalisé.

La nature de la tourmente est en soi sans précédent. Jusque récemment, les menaces internationales mondiales étaient identifiées grâce à l’accumulation de pouvoir par un État dominant. Aujourd’hui les menaces proviennent plus fréquemment de la désintégration de pouvoir étatique et du nombre grandissant de territoires non gouvernés. Cette propagation du vide de pouvoir ne peut être gérée par aucun État, peu importe sa puissance, sur une échelle exclusivement nationale. Cela requiert une coopération durable entre les États-Unis et la Russie, et d’autres grandes puissances. Par conséquent, les éléments de compétition, dans le cadre des conflits traditionnels du système interétatique, doivent être contenus afin que la compétition soit maintenue dans certaines limites et crée les conditions qui empêchent que cela ne se reproduise.

Il y a, comme nous le savons, de nombreux problèmes décisifs devant nous, l’Ukraine et la Syrie sont les plus immédiats. Durant ces dernières années, nos pays ont engagé des discussions épisodiques sur ces questions sans progrès notable. Ce n’est pas surprenant, car les discussions se sont déroulées en dehors du cadre d’un accord stratégique. Chacun de ces problèmes spécifiques est l’expression d’un autre problème stratégique plus large. L’Ukraine a besoin d’être incorporée à la structure de l’architecture internationale et européenne de sécurité de telle façon qu’elle serve de pont entre la Russie et l’Occident, plutôt que de poste avancé de chaque côté. Concernant la Syrie, il est clair que les factions locales et régionales ne peuvent trouver une solution par elles-mêmes. Des initiatives russo-américaines compatibles coordonnées avec d’autres grandes puissances pourraient créer un modèle de solutions pacifiques au Moyen-Orient et peut-être ailleurs.

Toute initiative pour améliorer les relations doit inclure un dialogue sur l’ordre mondial émergent. Quelles sont les tendances qui érodent l’ancien ordre et formatent le nouveau ? Quels défis les changements posent aux intérêts nationaux et russes et américains ? Quel rôle chaque pays veut-il jouer dans la mise en forme de cet ordre, et quelle position peut-il raisonnablement et finalement espérer occuper dans ce nouvel ordre ? Comment concilions-nous les conceptions très différentes de l’ordre mondial qui se sont développées en Russie et aux États-Unis – et chez d’autres grandes puissances – en fonction de l’expérience historique ? Le but devrait être de développer une conception stratégique des relations russo-américaines dans laquelle les points de discorde pourraient être gérés.

Dans les années 60 et 70, je percevais les relations internationales comme une relation essentiellement antagoniste entre les États-Unis et l’Union soviétique. Avec l’évolution de la technologie, une conception de stabilité stratégique que les deux pays pouvaient mettre en œuvre s’est développée, même lorsque leur rivalité continuait dans d’autres domaines. Le monde a considérablement changé depuis. En particulier, dans l’émergence de l’ordre multipolaire, la Russie devrait être perçue comme un élément essentiel de tout nouvel équilibre mondial, non en premier chef comme une menace pour les États-Unis.

J’ai passé la majeure partie des soixante-dix dernières années engagé d’une façon ou d’une autre dans les relations américano-russes. J’étais dans les centres de décision lorsque les niveaux d’alerte ont été relevés, et aux célébrations conjointes de succès diplomatiques. Nos pays et les peuples de par le monde ont besoin de perspectives qui soient plus dans la durée.

Je suis ici pour débattre de la possibilité d’un dialogue qui cherche à fusionner nos avenirs plutôt que de discourir sur nos désaccords. Cela requiert respect des deux côtés pour les valeurs vitales et de l’intérêt pour l’autre. Ces objectifs ne peuvent être atteints dans le temps qu’il reste à l’administration actuelle. Mais leur poursuite ne devrait pas pour autant être différée en raison de politiques intérieures américaines.

Cela résultera seulement d’une volonté commune de Washington et de Moscou, au sein de la Maison-Blanche et du Kremlin, de dépasser les griefs et le sentiment de persécution pour affronter les défis majeurs qui attendent nos deux pays dans les années à venir.
Henry A. Kissinger a servi en tant que conseiller en sécurité nationale et Secrétaire d’État sous les présidents Nixon et Ford. Ce discours a été prononcé à la Fondation Gorchakov de Moscou durant la conférence Primakov.

Image: Wikimedia Commons/World Economic Forum.

Source : The National Interest, le 04/02/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Contre la loi El Khomri, défendons le droit du travail !

Contre la loi El Khomri, défendons le droit du travail !

En moins d'une semaine, près d'un demi-million de Français ont signé des pétitions et des appels contre l'avant-projet du projet de loi préparé par Manuel Valls et sa Ministre du Travail El Khomri, visant la « modernisation » du droit du travail. Après sa présentation, le 9 mars en Conseil des ministres, le texte sera examiné par l'Assemblée nationale.
En premier lieu, on est en droit de s'interroger s'il ne s'agit pas là de pures intrigues. Manœuvre machiavélique d'un Valls se croyant présidentiable (...)

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