dimanche 31 juillet 2016

Barnier en charge du Brexit : l’autisme suicidaire de l’UE

Barnier en charge du Brexit : l'autisme suicidaire de l'UE

Avec les 17 millions de non du moloch européen et la montée des partis qui la rejettent, l'UE aurait pu faire profil bas et être compréhensive au moment de choisir la personne en charge des négociations du Brexit. Mais non, elle a choisi Michel Barnier, l'archétype de tout ce que ceux qui ont soutenu le Brexit détestent. On pourrait décidemment croire que Bruxelles veut hâter sa fin, inconsciemment



L'UE, décidemment fâchée avec les peuples

Quel drôle de choix tout de même. Les hommes politiques qui finissent à Bruxelles le font souvent comme un plan B, alors qu'ils sont en situation d'échec, sans fief électoral, et sans perspective nationale forte. C'est le cas pour Michel Barnier, ministre d'Edouard Balladur, puis de Jean-Pierre Raffarin, emporté par le vote du 29 mai 2005. On peut penser plus récemment au choix oscillant entre humour involontaire et irresponsabilité crasse, de faire de Pierre Moscovici l'homme en charge de superviser les budgets nationaux, lui pour qui la France devait afficher un déficit budgétaire de 3% du PIB en 2013, lui qui a fini par admettre en 2013 qu'il faudrait deux ans de plus, et dont le successeur a repoussé l'échéance de deux ans de plus à son départ ! Michel Barnier est l'archétype du second couteau sans substance.

Comme commissaire, il s'est illustré par sa forte perméabilité aux intérêts des banques qu'il était sensées réguler, travaillant sur le dérisoire projet d'union bancaire, dont on voit aujourd'hui qu'il n'a rien réglé étant donnée la situation des banques Italiennes, entre autres. Mais sa foi inébranlable dans le machin européen fait que dans ce système aussi ubuesque que totalement coupé des citoyens des pays de l'UE, il est sans doute rassurant. On peut imaginer qu'il ne prendra pas d'initiatives et qu'il défendra mordicus les positions qu'on lui demandera de tenir. Bref, quand les peuples européens expriment leur mécontentement, l'UE se bouche le nez et ferme les yeux et ne dévie pas de sa trajectoire. Ainsi, elle affirme bien qu'elle continuera dans la même direction qu'elle que soit le souhait des peuples.


L'UE aurait pu choisir d'envoyer un signal aux électeurs britanniques par le choix d'un homme politique, qui, sans être un opposant radical, aurait été eurosceptique-compatible. En choisissant Michel Barnier, elle se montre telle qu'elle est : fondamentalement fermée à la démocratie. Nul doute que tous les électeurs du continent finiront tôt ou tard par s'en souvenir, et la sanctionner.

Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce dimanche 31 juillet 2016 (Maj)

Revue de presse du jour comprenant l'actualité nationale et internationale de ce dimanche 31 juillet 2016 (Maj)

Bonjour, j’ai fait mon petit tour de l’actu, et il n’y a pas grand-chose... D’un autre côté, on est dimanche, et pile poil au milieu des vacances, donc ça me semble un peu logique. Heureusement Spartou m'a envoyé assez tôt sa partie de la Revue de presse, et vous la trouverez comme à l'accoutumé en 2e partie sous la mienne ; )

Bon dimanche !

Amicalement,

f.

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Actualités françaises :

31.07.2016

Caf : des milliers de foyers privés d’APL en août… et la plupart ne le savent pas… (Les Moutons Enragés)

François Hollande invite l’OTAN à envahir la France – encore une haute trahison ! (Chaos contrôlé)

Un général français appelle à faire disparaître l’Otan et à s’allier à la Russie (Sputniknews.com)

Saint-Étienne-du-Rouvray : le point sur l'enquête (France Tv Info.fr)
 

30.07.2016

1936-2016 - 80 ans de congés payés : ce que prévoit la loi Travail (l'Humanité.fr)

Attentats du 13 novembre : deux suspects arrêtés en Autriche et écroués à Paris (France 24.com)

Attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray : un homme mis en examen, deux gardes à vue levées (France 24.com)

Saint-Etienne-du-Rouvray : Chrétiens et Musulmans se sont recueillis ensemble (Le Figaro.fr)


Divers :

27.07.2016

Olivier Delamarche VS Patrice Gautry BFMTV Intégrale Placement 25 juillet 2016 : « Que peut-on retenir du sommet du G20 à Chengdu ? » (BFMTV) via Contributeur anonyme

25.07.2016

Attentat de Nice – Responsables et coupables – L’analyse de François Asselineau (UPR)


Moment détente :

31.07.2016

Hillary Clinton : "Si je suis présidente, nous attaquerons l'Iran" (Fawkes)

29.07.2016

Allemande attaquée au couteau : la police lui demande de "remplir un formulaire" (Sputniknews.com)


Actualités internationales :

31.07.2016

Présidentielle américaine : nouvelle cyber-attaque contre le parti démocrate (Le Parisien.fr)

L’Irlande rejette la demande d’extradition d’une mère d’enfant autiste (L'Express.fr)

Daesh : une deuxième génération de terroristes en gestation (Conscience du peuple)

30.07.2016

En Italie, la pauvreté absolue à un niveau record (Les Echos.fr)

Turquie : la purge touche maintenant les entreprises (L'Express.fr)

Aux Pays-Bas, cette machine produit de l'eau potable grâce à l'air et au soleil  (We Demain.fr)

Mondialisme : Les QE cumulés des banques centrales du G4 à des niveaux records – Chère BCE, qu’as-tu dans ton portefeuille ? – Le Japon et le syndrome des Lemmings (Le Blog à Lupus)

29.07.2016

JMJ : Le pape invite les jeunes à se rebeller pour changer le monde (L'Express.fr)

Inde : tués à la hache pour une dette de 20 centimes (Le Point.fr)

Six événements majeurs qui changeront le cours de l’Histoire (E. von Greyerz) (Olivier Demeulenaere)

Qui se cachait derrière les attentats terroristes en Italie pendant les « années de plomb » ? (Asselineau) via Agoravox


High-Tech :

29.07.2016

Facebook menacé d’un redressement fiscal de plusieurs milliards de dollars aux Etats-Unis (Le Monde.fr)

28.07.2016

JO 2016 : des athlètes dopent leur cerveau avec des stimulations électriques (Le Parisien.fr)


Sciences :

28.07.2016

Solar Impulse : 23 jours de vol, plus de 42.000 kilomètres parcourus (Le Figaro.fr)

26.07.2016

Première naissance d’un bébé atteint d’une microcéphalie liée au virus Zika en Europe (Le Monde.fr)


Informatique :


20 Minutes par jour :

26.07.2016

Fièvre Pokemon Go : Les conseils d’une association de protection de l’enfance (Les Brindherbes Engagés)


Sécurité :

30.07.2016

Telegram, la messagerie chiffrée controversée (Le Figaro.fr)

26.07.2016

Révélations top secrètes : « J’étais un Troll du Gouvernement » (Nouvel Ordre Mondial.cc)


Blackbox :


Twilligth Zone :


Cinéma :

Les Visiteurs La Révolution (2015)


 

Le complément de la Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l'actualité française et internationale vues par notre Contributeur anonyme.

 


 

RUSSIE : ... faillite de la 99e banque

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/07/27/97002-20160727FILWWW00102-russie-faillite-de-la-99e-banque-du-pays.php

BANK : ... FMI & G20 veulent s'attaquer au stock de dette via une clause d'action collective, une restructuration de dette imposée à tous

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211169780609-faillite-des-etats-fmi-et-g20-veulent-sattaquer-a-lenorme-stock-de-dette-2017771.php

GRECE : ... 127.000 salariés à 100€/mois

https://fr.express.live/2016/07/29/127-000-salaries-grecs-payes-100-euros-mois/

 

VIDEO DU JOUR

Nouvelle taxe foncière 2017

http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/marie-coeurderoy-la-nouvelle-taxe-pour-les-proprietaires-entrera-en-vigueur-des-2017-1807-843973.html

 

A chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de commencer à réfléchir. Mark Twain

 

SIGNE DES TEMPS :

TERRE : ... peau artificielle ... Nibiru

http://rue89.nouvelobs.com/2016/07/27/chercheurs-inventent-deuxieme-peau-artificielle-264782

http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/systeme-solaire-neuvieme-planete-aurait-fait-basculer-orbites-systeme-solaire-63636/

 


 

FAIT DU JOUR : ... CNP veut une baisse du taux de l'assurance-vie

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211166841708-cnp-anticipe-une-nouvelle-baisse-des-taux-de-lassurance-vie-2017517.php

TV REALITY : ... M6 lance la rue des allocs (entre réalité de la misère et moquerie, fraudeurs)

http://www.huffingtonpost.fr/2016/07/27/rue-des-allocs_n_11213200.html

 


 

1. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL FINANCIER

FRANCE : ... croissance zéro au 2eT ... impasses budgétaires après 2017 ... les résultats des banques s'essouflent...

http://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/0211169421474-la-france-en-croissance-zero-au-deuxieme-trimestre-2017702.php

http://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/0211165971734-les-impasses-budgetaires-saccumulent-pour-lapres-2017-2017581.php

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211167481585-les-resultats-des-banques-francaises-sessoufflent-2017540.php

MARCHES-FINANCIERS : ... ruée vers l'or ... banques européennes vers la tourmente ... 4 risques selon Credit Suisse

https://www.goldbroker.fr/actualites/banques-centrales-vont-creer-ruee-vers-or-historique-989

http://www.insolentiae.com/les-banques-europeennes-se-preparent-a-une-onde-de-choc-possible-a-partir-des-resultats-des-tests-de-resistance/

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211166712335-quatre-evenements-qui-pourraient-relancer-la-crise-en-europe-2017847.php

CANADA : ... 80.000 fonctionnaires sans paie à cause d'un bug informatique

http://www.tvanouvelles.ca/2016/07/27/80-000-fonctionnaires-federaux-nont-pas-recu-leurs-paies

ALLEMAGNE : ... les réfugiés n'ont pas fait augmenter le chômage disent les autorités ... Merkel défend sa politique migratoire (logique, elle obéit à la main invisible et sait qu'elle va partir)

http://www.lesechos.fr/monde/europe/0211165952654-en-allemagne-les-refugies-nont-pas-fait-augmenter-le-chomage-2017450.php

http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/angela-merkel-defend-sa-politique-migratoire-malgre-les-attentats-589509.html

OUZBEKISTAN : ... chaîne de Ponzi (que dire en Occident, lol)

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211166404481-chaine-de-ponzi-louzbekistan-a-desormais-son-bernard-madoff-2017482.php

ITALIE : ... banques en danger

https://fr.sputniknews.com/economie/201607281027060324-pourrissement-banques-italiennes-coup-europe/

http://www.boursorama.com/actualites/febrilite-autour-de-bmps-dans-l-attente-de-son-plan-de-sauvetage-76b7074285f85950b0bbccaa6f932733

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/banque/la-banque-monte-paschi-s-envole-en-bourse-portee-par-l-espoir-d-un-plan-de-sauvetage-alternatif-589651.html

TURQUIE : ... la purge se poursuit

http://www.leparisien.fr/politique/en-turquie-la-purge-sans-fin-30-07-2016-6004855.php#xtor=AD-32280599

GRECE : ... rapport accablant sur le FMI

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211170331732-crise-grecque-le-rapport-interne-qui-accable-le-fmi-2017792.php

 

2. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SOCIETAL

FRANCE : ... garde nationale ... France flirte avec l'auto-censure

http://www.leparisien.fr/politique/la-reserve-fait-un-tabac-29-07-2016-6002439.php

http://www.ledevoir.com/societe/medias/476441/attentats-terroristes-certains-medias-francais-optent-pour-l-autocensure?

 

3. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SPIRITUEL

VATICAN : ... rébellion ?

http://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/0211166471717-le-pape-appelle-les-jeunes-a-se-rebeller-contre-ceux-qui-refusent-le-changement-2017545.php

GRECE : ... première mosquée

https://fr.express.live/2016/07/28/athenes-construction-premiere-mosquee/

 

 

Merci à notre Contributeur anonyme ; )

 


 

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 Amicalement,

l'Amourfou...

Les Visiteurs La Révolution (2015)

Les Visiteurs La Révolution (2015)

Ami(e)s du soir bonsoir, c’est samedi, et le samedi, c’est ciné Doudou ! Je n’ai rien eu à vous passer mercredi, aussi ce soir j’ai vu cet opus des Visiteurs, si vous ne voulez pas être embêté par des pop-up publicitaires, la « rédaction » vous recommande : Adblock plus !

Sinon fermez juste ces fenêtres importunes.

Bonne soirée, bon film et bon week-end !

Amitiés, ; )

f.

Bloqués dans les couloirs du temps, Godefroy de Montmirail et son fidèle serviteur Jacquouille sont projetés dans une époque de profonds bouleversements politiques et sociaux : la Révolution Française... Plus précisément, la Terreur, période de grands dangers pendant laquelle les descendants de Jacquouille La Fripouille, révolutionnaires convaincus, confisquent le château et tous les biens des descendants de Godefroy de Montmirail, aristocrates arrogants en fuite dont la vie ne tient qu'à un fil.

Origine du film : Français
Réalisateur : Jean-Marie Poiré
Acteurs : Jean Reno, Christian Clavier, Franck Dubosc
Genre : Comédie
Durée : 1h 50min
Date de sortie : 6 avril 2016
Année de production : 2015
Distribué par : Gaumont Distribution
Note presse : 2,0/5
Note spectateurs : 1,9/5 (3300)

 

 

Information complémentaire :

 

 

Un manifeste inédit d’Albert Camus sur la liberté de la presse

Un manifeste inédit d'Albert Camus sur la liberté de la presse

Source : Javier Bonilla Saus, 18-03-2012

Albert Camus

À PROPOS DES ATTAQUES SYSTÉMATIQUES CONTRE LA PRESSE EN ÉQUATEUR, CUBA, VÉNÉZUÉLA, ARGENTINE, BOLIVIE, NICARAGUA, ETC.
UN MANIFESTE INÉDIT D´ ALBERT CAMUS SUR LA LIBERTÉ DE LA PRESSE
(Publié en exclusivité par "LE MONDE  INTERNATIONAL" du 18/03/2012)
Le manifeste que nous publions a été rédigé par Albert Camus (1913-1960) près de trois mois après le début de la seconde guerre mondiale. Il a alors 26 ans. Non signé, le texte est authentifié. Il est aussi d’actualité. Il pourrait tenir lieu de bréviaire à tous les journalistes et patrons de journaux qui aspirent à maintenir la liberté d’expression dans un pays en guerre ou soumis à la dictature, là où le patriotisme verrouille l’information. ” Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu’un esprit un peu propre accepte d’être malhonnête “, écrit Camus, pour qui résister, c’est d’abord ne pas consentir au mensonge. Il ajoute : ” Un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas. “
Cet article de Camus devait paraître le 25 novembre 1939 dans Le Soir républicain, une feuille d’information quotidienne vendue uniquement à Alger, dont Camus était le rédacteur en chef et quasiment l’unique collaborateur avec Pascal Pia. Mais l’article a été censuré. En Algérie, sa terre natale, qu’il n’a, à l’époque, jamais quittée hormis pour de brèves vacances, Camus jouit d’un petit renom. Il a déjà écrit L’Envers et l’Endroit (1937) et Noces (mai 1939). Il a milité au Parti communiste pour promouvoir l’égalité des droits entre Arabes et Européens, avant d’en être exclu à l’automne 1936 – il a consenti à cette exclusion, tant les reniements politiques du parti l’écoeuraient.
Secrétaire de la maison de la culture à Alger, il a monté la première compagnie de théâtre de la ville, adapté Le Temps du mépris, de Malraux, et joué des classiques. Sa première pièce, Révolte dans les Asturies, coécrite avec des amis, a été interdite par Augustin Rozis, le maire d’extrême droite d’Alger. Le jeune Camus, orphelin d’un père mort en 1914, fils d’une femme de ménage analphabète, fait de la littérature une reconnaissance de dette. Fidélité au milieu dont il vient, devoir de témoignage.
Pascal Pia, vieil ami d’André Malraux, l’a recruté en 1938 comme journaliste polyvalent pour Alger républicain, quotidien qui entendait défendre les valeurs du Front populaire. Ce journal tranchait avec les autres journaux d’Algérie, liés au pouvoir colonial et relais d’une idéologie réactionnaire. Ainsi Camus a publié dans Alger républicain une série d’enquêtes qui ont fait grand bruit, la plus connue étant ” Misère de la Kabylie “.
Camus est pacifiste. Mais une fois la guerre déclarée, il veut s’engager. La tuberculose dont il est atteint depuis ses 17 ans le prive des armes. Alors il écrit avec frénésie. Dans Alger républicain puis dans Le Soir républicain, qu’il lance le 15 septembre 1939, toujours avec Pascal Pia. Ces deux journaux, comme tous ceux de France, sont soumis à la censure, décrétée le 27 août. Par ses prises de position, son refus de verser dans la haine aveugle, Camus dérange. L’équipe, refusant de communiquer les articles avant la mise en page, préfère paraître en laissant visibles, par des blancs, les textes amputés par la censure. Au point que certains jours, Alger républicain et surtout Le Soir républicain sortent avec des colonnes vierges.
Moins encore qu’en métropole, la censure ne fait pas dans la nuance. Elle biffe ici, rature là. Quoi ? Des commentaires politiques, de longs articles rédigés par Camus pour la rubrique qu’il a inventée, ” Sous les éclairages de guerre “, destinée à mettre en perspective le conflit qui vient d’éclater, des citations de grands auteurs (Corneille, Diderot, Voltaire, Hugo), des communiqués officiels que n’importe qui pouvait pourtant entendre à la radio, des extraits d’articles publiés dans des journaux de la métropole (Le Pays socialiste, La Bourgogne républicaine, Le Petit Parisien, le Petit Bleu, L’Aube)…
Ce n’est jamais assez pour le chef des censeurs, le capitaine Lorit, qui ajoute d’acerbes remarques sur le travail de ses subalternes lorsqu’ils laissent passer des propos jugés inadmissibles. Comme cet article du 18 octobre, titré “Hitler et Staline”. “Il y a là un manque de discernement très regrettable “, écrit le capitaine. Ironie, trois jours plus tard, à Radio-Londres (en langue française), les auditeurs peuvent entendre ceci : “La suppression de la vérité, dans toutes les nouvelles allemandes, est le signe caractéristique du régime nazi.”
Le 24 novembre, Camus écrit ces lignes, qui seront censurées : “Un journaliste anglais, aujourd’hui, peut encore être fier de son métier, on le voit. Un journaliste français, même indépendant, ne peut pas ne pas se sentir solidaire de la honte où l’on maintient la presse française. A quand la bataille de l’Information en France ? ” Même chose pour cet article fustigeant le sentiment de capitulation : ” Des gens croient qu’à certains moments les événements politiques revêtent un caractère fatal, et suivent un cours irrésistible. Cette conception du déterminisme social est excessive. Elle méconnaît ce point essentiel : les événements politiques et sociaux sont humains, et par conséquent, n’échappent pas au contrôle humain ” (25 octobre).
Ailleurs, sous le titre ” Les marchands de mort “, il pointe la responsabilité des fabricants d’armes et l’intérêt économique qu’ils tirent des conflits. Il préconise ” la nationalisation complète de l’industrie des armes “qui ” libérerait les gouvernements de l’influence de capitalistes spécialement irresponsables, préoccupés uniquement de réaliser de gros bénéfices ” (21 novembre). Il n’oublie pas le sort des peuples colonisés en temps de guerre, dénonçant la ” brutalisation ” des minorités et les gouvernements qui ” persistent obstinément à opprimer ceux de leurs malheureux sujets qui ont le nez comme il ne faut point l’avoir, ou qui parlent une langue qu’il ne faut point parler “.
Bien que les menaces de suspension de leur journal se précisent, Albert Camus et Pascal Pia ne plient pas. Mieux, ils se révoltent. Pascal Pia adresse une lettre à M. Lorit où il se désole queLe Soir républicain soit traité comme ” hors la loi ” alors qu’il n’a fait l’objet d’aucun décret en ce sens. Parfois le tandem s’amuse des coups de ciseaux. Pascal Pia racontera que Camus, avec malice, fit remarquer à l’officier de réserve qui venait de caviarder un passage de La Guerre de Troie n’aura pas lieu qu’il était irrespectueux de faire taire Jean Giraudoux, commissaire à l’information du gouvernement français…
Le Soir républicain est interdit le 10 janvier 1940, après 117 numéros, sur ordre du gouverneur d’Alger. Camus est au chômage. Les éventuels employeurs sont dissuadés de l’embaucher à la suite de pressions politiques. Tricard, le journaliste décide de gagner Paris, où Pascal Pia lui a trouvé un poste de secrétaire de rédaction à Paris Soir. La veille de son départ, en mars 1940, il est convoqué par un commissaire de police, qui le morigène et énumère les griefs accumulés contre lui.
L’article que nous publions, ainsi que les extraits cités ci-dessus, ont été exhumés aux Archives d’outre-mer, à Aix-en-Provence. Ces écrits, datant de 1939 et 1940, ont été censurés par les autorités coloniales. Ils n’ont pas été mis au jour par les spécialistes qui se sont penchés sur l’oeuvre de Camus. Notamment Olivier Todd, à qui on doit la biographie Albert Camus, une vie (Gallimard 1996). Ni dansFragments d’un combat 1938-1940(Gallimard, ” Cahiers Albert Camus ” n° 3, 1978), de Jacqueline Lévy-Valensi et André Abbou, qui réunit des articles publiés par Camus alors qu’il habitait en Algérie.
C’est en dépouillant carton par carton que nous avons découvert les articles manquants d’Alger républicain et du Soir républicaindans les rapports de censure. Car cette dernière a pour qualité d’être une greffière rigoureuse. De même que les services des renseignements généraux, qui notent tous les faits et gestes des individus qu’ils surveillent – ce fut le cas d’Albert Camus en Algérie. C’est ainsi qu’ont surgi, sous nos yeux, les mots, les phrases, les passages et même les articles entiers qui n’avaient pas l’heur de plaire aux officiers chargés d’examiner les morasses des pages des journaux.
” Ces archives-là n’ont pas été utilisées “, confirme le spécialiste Jeanyves Guérin, qui a dirigé leDictionnaire Albert Camus (Robert Laffont, coll. ” Bouquins “, 2009). Même confirmation d’Agnès Spiquel, présidente de la Société des études camusiennes.
Dans l’inédit publié ici, Camus considère que ” la vertu de l’homme est de se maintenir en face de tout ce qui le nie “. DansL’Homme révolté, il ne dit pas autre chose, estimant que la révolte, ” c’est l’effort pour imposer l’Homme en face de ce qui le nie “.
” Les quatre commandements du journaliste libre “, à savoir la lucidité, l’ironie, le refus et l’obstination, sont les thèmes majeurs qui traversent son oeuvre romanesque, autant qu’ils structurent sa réflexion philosophique. Comme le football puis le théâtre, le journalisme a été pour Camus une communauté humaine où il s’épanouissait, une école de vie et de morale. Il y voyait de la noblesse. Il fut d’ailleurs une des plus belles voix de cette profession, contribuant à dessiner les contours d’une rigoureuse déontologie.
C’est aux lecteurs algériens que Camus a d’abord expliqué les devoirs de clairvoyance et de prudence qui incombent au journaliste, contre la propagande et le ” bourrage de crâne “. ACombat, où Pascal Pia, son mentor dans le métier, fait appel à lui en 1944, Camus poursuit sa charte de l’information, garante de la démocratie pour peu qu’elle soit ” libérée ” de l’argent : ” Informer bien au lieu d’informer vite, préciser le sens de chaque nouvelle par un commentaire approprié, instaurer un journalisme critique et, en toutes choses, ne pas admettre que la politique l’emporte sur la morale ni que celle-ci tombe dans le moralisme. “
En 1951, il laisse percer sa déception dans un entretien donné à Caliban, la revue de Jean Daniel : ” Une société qui supporte d’être distraite par une presse déshonorée et par un millier d’amuseurs cyniques (…) court à l’esclavage malgré les protestations de ceux-là mêmes qui contribuent à sa dégradation. “
Macha Séry 

Le manifeste censuré de Camus

En 1939, peu après le déclenchement de la guerre, et alors que la presse est déjà souvent censurée, l’écrivain veut publier dans le journal qu’il dirige à Alger un texte vibrant qui invite les journalistes à rester libres. Ce texte fut interdit de publication. Il est inédit. Et il reste très actuel :
“Il est difficile aujourd’hui d’évoquer la liberté de la presse sans être taxé d’extravagance, accusé d’être Mata-Hari, de se voir convaincre d’être le neveu de Staline.
Pourtant cette liberté parmi d’autres n’est qu’un des visages de la liberté tout court et l’on comprendra notre obstination à la défendre si l’on veut bien admettre qu’il n’y a point d’autre façon de gagner réellement la guerre.
Certes, toute liberté a ses limites. Encore faut-il qu’elles soient librement reconnues. Sur les obstacles qui sont apportés aujourd’hui à la liberté de pensée, nous avons d’ailleurs dit tout ce que nous avons pu dire et nous dirons encore, et à satiété, tout ce qu’il nous sera possible de dire. En particulier, nous ne nous étonnerons jamais assez, le principe de la censure une fois imposé, que la reproduction des textes publiés en France et visés par les censeurs métropolitains soit interdite au Soir républicain – le journal, publié à Alger, dont Albert Camus était rédacteur en chef à l’époque – , par exemple. Le fait qu’à cet égard un journal dépend de l’humeur ou de la compétence d’un homme démontre mieux qu’autre chose le degré d’inconscience où nous sommes parvenus.
Un des bons préceptes d’une philosophie digne de ce nom est de ne jamais se répandre en lamentations inutiles en face d’un état de fait qui ne peut plus être évité. La question en France n’est plus aujourd’hui de savoir comment préserver les libertés de la presse. Elle est de chercher comment, en face de la suppression de ces libertés, un journaliste peut rester libre. Le problème n’intéresse plus la collectivité. Il concerne l’individu.
Et justement ce qu’il nous plairait de définir ici, ce sont les conditions et les moyens par lesquels, au sein même de la guerre et de ses servitudes, la liberté peut être, non seulement préservée, mais encore manifestée. Ces moyens sont au nombre de quatre : la lucidité, le refus, l’ironie et l’obstination.
La lucidité suppose la résistance aux entraînements de la haine et au culte de la fatalité. Dans le monde de notre expérience, il est certain que tout peut être évité. La guerre elle-même, qui est un phénomène humain, peut être à tous les moments évitée ou arrêtée par des moyens humains. Il suffit de connaître l’histoire des dernières années de la politique européenne pour être certains que la guerre, quelle qu’elle soit, a des causes évidentes. Cette vue claire des choses exclut la haine aveugle et le désespoir qui laisse faire. Un journaliste libre, en 1939, ne désespère pas et lutte pour ce qu’il croit vrai comme si son action pouvait influer sur le cours des événements. Il ne publie rien qui puisse exciter à la haine ou provoquer le désespoir. Tout cela est en son pouvoir.
En face de la marée montante de la bêtise, il est nécessaire également d’opposer quelques refus. Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu’un esprit un peu propre accepte d’être malhonnête. Or, et pour peu qu’on connaisse le mécanisme des informations, il est facile de s’assurer de l’authenticité d’une nouvelle. C’est à cela qu’un journaliste libre doit donner toute son attention. Car, s’il ne peut dire tout ce qu’il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu’il ne pense pas ou qu’il croit faux. Et c’est ainsi qu’un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas. Cette liberté toute négative est, de loin, la plus importante de toutes, si l’on sait la maintenir. Car elle prépare l’avènement de la vraie liberté. En conséquence, un journal indépendant donne l’origine de ses informations, aide le public à les évaluer, répudie le bourrage de crâne, supprime les invectives, pallie par des commentaires l’uniformisation des informations et, en bref, sert la vérité dans la mesure humaine de ses forces. Cette mesure, si relative qu’elle soit, lui permet du moins de refuser ce qu’aucune force au monde ne pourrait lui faire accepter : servir le mensonge.
Nous en venons ainsi à l’ironie. On peut poser en principe qu’un esprit qui a le goût et les moyens d’imposer la contrainte est imperméable à l’ironie. On ne voit pas Hitler, pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres, utiliser l’ironie socratique. Il reste donc que l’ironie demeure une arme sans précédent contre les trop puissants. Elle complète le refus en ce sens qu’elle permet, non plus de rejeter ce qui est faux, mais de dire souvent ce qui est vrai. Un journaliste libre, en 1939, ne se fait pas trop d’illusions sur l’intelligence de ceux qui l’oppriment. Il est pessimiste en ce qui regarde l’homme. Une vérité énoncée sur un ton dogmatique est censurée neuf fois sur dix. La même vérité dite plaisamment ne l’est que cinq fois sur dix. Cette disposition figure assez exactement les possibilités de l’intelligence humaine. Elle explique également que des journaux français comme Le Merle ou Le Canard enchaîné puissent publier régulièrement les courageux articles que l’on sait. Un journaliste libre, en 1939, est donc nécessairement ironique, encore que ce soit souvent à son corps défendant. Mais la vérité et la liberté sont des maîtresses exigeantes puisqu’elles ont peu d’amants.
Cette attitude d’esprit brièvement définie, il est évident qu’elle ne saurait se soutenir efficacement sans un minimum d’obstination. Bien des obstacles sont mis à la liberté d’expression. Ce ne sont pas les plus sévères qui peuvent décourager un esprit. Car les menaces, les suspensions, les poursuites obtiennent généralement en France l’effet contraire à celui qu’on se propose. Mais il faut convenir qu’il est des obstacles décourageants : la constance dans la sottise, la veulerie organisée, l’inintelligence agressive, et nous en passons. Là est le grand obstacle dont il faut triompher. L’obstination est ici vertu cardinale. Par un paradoxe curieux mais évident, elle se met alors au service de l’objectivité et de la tolérance.
Voici donc un ensemble de règles pour préserver la liberté jusqu’au sein de la servitude. Et après ?, dira-t-on. Après ? Ne soyons pas trop pressés. Si seulement chaque Français voulait bien maintenir dans sa sphère tout ce qu’il croit vrai et juste, s’il voulait aider pour sa faible part au maintien de la liberté, résister à l’abandon et faire connaître sa volonté, alors et alors seulement cette guerre serait gagnée, au sens profond du mot.
Oui, c’est souvent à son corps défendant qu’un esprit libre de ce siècle fait sentir son ironie. Que trouver de plaisant dans ce monde enflammé ? Mais la vertu de l’homme est de se maintenir en face de tout ce qui le nie. Personne ne veut recommencer dans vingt-cinq ans la double expérience de 1914 et de 1939. Il faut donc essayer une méthode encore toute nouvelle qui serait la justice et la générosité. Mais celles-ci ne s’expriment que dans des coeurs déjà libres et dans les esprits encore clairvoyants. Former ces coeurs et ces esprits, les réveiller plutôt, c’est la tâche à la fois modeste et ambitieuse qui revient à l’homme indépendant. Il faut s’y tenir sans voir plus avant. L’histoire tiendra ou ne tiendra pas compte de ces efforts. Mais ils auront été faits.
Albert Camus
L’article que nous publions devait paraître le 25 novembre 1939 dans ” Le Soir républicain “, un quotidien limité à une feuille recto verso que Camus codirige à Alger. L’écrivain y définit "les quatre
commandements du journaliste libre” : luciditérefusironie et obstination.
Notre collaboratrice Macha Séry a retrouvé ce texte aux Archives nationales d’outre-mer, à Aix-en-Provence (Lire son texe plus haute). Camus dénonce ici la désinformation qui gangrène déjà la France en 1939. Son manifeste va plus loin. Il est une réflexion sur le journalisme en temps de guerre. Et, plus largement, sur le choix de chacun, plus que celui de la collectivité, de se construire en homme libre.
 
ULLSTEIN BILD / ROGER-VIOLLET

Turquie : les autorités révèlent le nombre de participants au putsch (+ Actualités)

Turquie : les autorités révèlent le nombre de participants au putsch (+ Actualités)

Un  putsch secret avec 8 600 personnes : bien sûr !!!

Source : Sputnik News27/07/2016

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Les autorités turques ont dévoilé le nombre de participants à la tentative de coup d’Etat du 16 juillet.

Il s’agit au total de 8 651 militaires, soit 1,5% des effectifs de l’armée. Selon les enquêteurs, pour se reconnaître, les putschistes utilisaient des signes sur les billets de 1 dollar.

Selon la chaîne turque NTV, les comploteurs ont engagé trois navires de guerre, des dizaines de chars et d’avions, ainsi que des centaines de véhicules blindés.

Le gouvernement indique dans un communiqué que les putschistes ont suivi les instructions de l’imam Fethullah Gulen, en exil dans l’Etat américain de Pennsylvanie depuis 1999.

Les militaires, pour leur part, ont utilisé 35 avions, dont 24 chasseurs, et 37 hélicoptères, ainsi que 3.992  armes à feu, 74 chars, 246 véhicules blindés et trois navires de la marine turque.

Le ministre turc de la Justice Bekir Bozdag a annoncé que des dollars américains ont été trouvés pendant les perquisitions chez de nombreux conspirateurs. Ces billets de 1 dollar servaient aux putschistes à se reconnaître entre eux. Ainsi, la lettre F sur le billet signifiait l’appartenance à la position supérieure dans la hiérarchie, et les lettres J et C indiquaient un rang inférieur.

Le ministère de l’Intérieur fait état de l’interpellation de plus de 15.000 personnes, dont 10.000 militaires. Reuters communique que 8.113 personnes ont été arrêtées.

Source : Sputnik News27/07/2016

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Ah oui, on comprend mieux : si tu as un billet d’1 dollar, tu es suspect…

Turquie : des universitaires arrêtés pour possession de dollar… ensorcelé

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la suite des accusations du président Erdogan contre les membres du mouvement Gülen, une purge de grande envergure qui s'apparente à une véritable chasse aux sorcières en Turquie a été lancée. Les autorités chargées de l'enquête se focalisent surtout sur la recherche de preuves incriminant Fethullah Gülen et son mouvement.

Curieusement, dans cette frénésie montante, des éléments aberrants et parfois irrationnels peuvent être retenus comme éléments de preuves ayant la particularité d'avoir un rapport avec les fameuses théories du complot autour du mouvement Gülen, des États-Unis et de la franc-maçonnerie.

La dernière en date concerne le billet d'un dollar américain, retrouvé sur des personnes présumées en lien avec le mouvement Gülen. La théorie selon laquelle le mouvement Gülen serait une organisation maçonnique à la merci des États-Unis est très répandue dans une partie de population turque. Depuis 2013, le gouvernement turc cherche à renforcer sa position en utilisant ces rumeurs symptomatiques de l'obsession turque pour les théories du complot.

Le dollar américain comme preuve de la culpabilité de Gülen

Ces derniers jours, les médias pro-AKP font état d'un élément de preuve accablant les sympathisants du mouvement Gülen.

En effet, lors des investigations et des perquisitions, les enquêteurs auraient mis la main sur un mystérieux billet de 1 dollar retrouvé sur certaines personnes impliquées dans le putsch raté. Plus étonnant encore, on retrouve ce fameux billet dans les différents cadres des institutions tels que les militaires, les magistrats et les instituteurs.

Pour les enquêteurs, le point commun à tous ces billets de dollar américain, serait Gülen qui les distribuerait à tous ses sympathisants. Les lettres F, C et J au début du numéro de série permettraient d'établir la hiérarchie au sein du mouvement.

Le mystère autour des billets de dollar ensorcelés

Les journaux pro-Akp titraient aujourd'hui «l'énigme du dollar élucidé».  En effet, selon leurs sources, Gülen aurait distribué des billets d'un dollar américain qui seraient en réalité ensorcelés. Avec ces billets, Gülen aurait envisagé de garder le contrôle sur les sympathisants qui lui sont dévoués.

L'effervescence autour de ces billets ne semble pas s'arrêter là. Toujours selon les mêmes sources, « ces billets seraient en réalité des amulettes ensorcelées par les illuminatis. Il renfermerait plusieurs symboles maçonniques et occultes faisant référence au satanisme. L'œil de la providence sur le billet de dollars serait un rappel, mais aussi une menace aux gülenistes que Satan les surveille à tout instant et qu'ils doivent rester loyaux à la cause».

De nombreux universitaires sont en attendant placées en garde à vue pour être en possession de ces billets. Dans la même veine, le maire d’Ankara, Melih Gökçek, a affirmé que Gülen s’assurait de la fidélité de ses partisans grâce aux… djinns.

Source : Zaman

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Un clerc, un bouclier et un delirium tremens

Source : Chroniques du Grand Jeu22/07/2016

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Petit panaché de nouvelles…

En Irak, le fameux Moqtada Sadr, influent prêcheur chiite, a appelé à attaquer les troupes US. Quand on sait que les brigades “sadristes” comptent plusieurs dizaines de milliers de combattants et qu’elles ne jettent pas leur part au chien dans la guerre contre Daech, cela complique quelque peu la situation. Cette déclaration incendiaire est sans doute à relier aux grandes manoeuvres préparant l’après-guerre.

Car Daech est clairement sur le reculoir en Irak où ses jours sont comptés. Les petits hommes en noir ont perdu Tikrit, Ramadi, Fallujah et ne tiennent plus que Mossoul ainsi que des pans de désert. Mais en face, quel joyeux bordel, on trouve tout et son contraire : Irakiens chiites, Iraniens, Américains, Turcs (nous avions parlé de leur présence dans le nord), Kurdes PUK et Kurdes PDK (qui se détestent), PKK même (Sinjar)… Tous combattent ou disent combattre l’EI, mais tous passent leur temps à se tirer dans les pattes.

Pour qui roule Moqtada ? Sans doute pour personne. On aurait tort de le considérer comme l’homme des Iraniens ; depuis treize ans, plusieurs points de tension ont éclaté entre Téhéran et cet électron libre. Le gouvernement irakien, chiite comme lui, en a une peur bleue : on se souvient de l’invasion du parlement en avril, en pleine zone verte, pour réclamer la fin du népotisme, de la corruption et mettre en place un “gouvernement de technocrates” sans affiliation politique ou religieuse (nouvelle preuve de la complexité du personnage, religieux à la politique laïque).

A plusieurs milliers de kilomètres de Bagdad, le sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai, à Tachkent début juillet, a accouché d’une nouvelle fort intéressante. En plus de ce que nous avions déjà évoqué, l’on apprend maintenant que des discussions ont eu lieu sur la possibilité de mettre sur pied un bouclier anti-missile couvrant l’OCS !

Alors bien sûr, ils n’en sont qu’au stade des discussions, le projet pourra rencontrer un certain nombre d’obstacles pour les “petits” pays (en fait, il s’agirait d’un don russo-chinois à l’organisation) etc. Mais potentiellement, c’est énorme. L’OCS se transformerait peu à peu en véritable OTAN eurasienne (le bouclier en question faisant en quelque sorte office d’article 5). Une bulle d’exclusion sur le continent-monde, Spykman doit se retourner dans la tombe…

Un pays qui, lui, ne fait et ne fera sans doute jamais partie d’aucune organisation militaire est l’Ukraine post-Maïdan, inénarrable cirque sans fin. Sautant sur chaque bouée pour éviter de tomber dans le précipice, Tapiocashenko ne sait plus à quel saint se vouer.

Il a bondi de joie après la rupture turco-russe suite à l’incident du SU-24 et s’est mis sur son 31 pour flirter avec Erdogan. Evidemment, la volte-face du sultan a pris notre pauvre Poro totalement de court, il en aurait même avalé ses chocolats de travers. De manière puérile, il a voulu sauver la face en expliquant qu’Erdogan lui avait demandé… la permission avant d’écrire sa lettre d’excuses au Kremlin ! On peut dire tout ce qu’on veut sur le comique de Kiev, mais une chose est sûre : il nous fait rire, ce qui n’est déjà pas si mal.

Et comme tous les grands artistes, il ne s’arrête pas en si bon chemin. Début juillet, il nous a pondu un sermon fanatique sur l’Union européenne qu’on pourrait résumer ainsi : Il n’y a de Dieu que l’UE et Bruxelles est son prophète (excellent titre de Russia Insider). Notons qu’au même moment, les Britanniques votaient le Brexit et Barroso allait se caser chez ses partenaires de Goldman Sachs…

Source : Chroniques du Grand Jeu22/07/2016

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Réponse du berger à la bergère ou propagande as usual ?

Source : Chroniques du Grand Jeu24/07/2016

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Le 14 juin, le notoirement russophobe Washington Post révélait que des hackers liés au gouvernement russe avaient piraté pendant un an les ordinateurs du Parti démocrate US, notamment les dossiers concernant Donald Trump. Résumé en français de l’affaire :

Les pirates informatiques ont œuvré pendant près d’un an avant d’être stoppés. Ces hackers, liés au gouvernement russe, ont massivement fouillé et volé des données dans les ordinateurs du parti démocrate américain à Washington.

Parmi les données volées figurent les volumineux dossiers de recherches sur le passé de Donald Trump, selon le Washington Post qui a révélé l’affaire mardi 14 juin. Ces enquêtes approfondies sont menées par des collaborateurs du parti qui épluchent chaque recoin de la vie du candidat, dans le but de trouver des vulnérabilités politiques. Tous les partis mènent ce genre de recherches.

Des informaticiens du Comité démocrate national (DNC), les instances nationales du parti, ont donné l’alerte à la fin du mois d’avril, selon le quotidien. Le DNC a ensuite demandé à la société CrowdStrike d’intervenir pour identifier l’ampleur de l’intrusion et sécuriser le réseau.

Selon Dmitri Alperovitch, cofondateur de CrowdStrike, deux groupes russes distincts et bien connus s’étaient introduits à l’intérieur du réseau. Il s’agit de Cozy Bear, dont l’intrusion remonte à l’été 2015, et de Fancy Bear, qui a œuvré à partir d’avril 2016.

Cozy Bear a pu intercepter toutes les communications du parti. En 2014, ce même groupe avait réussi à pénétrer dans les systèmes de messagerie non classifiés du département d’État et de la Maison Blanche. Fancy Bear, lui, a ciblé et volé les dossiers relatifs à Donald Trump.

“Les deux intrus exécutent des missions d’espionnage politique et économique au profit du gouvernement de la Fédération de Russie et sont liés de près aux puissants services de renseignement russes”, écrit ce responsable sur le site de l’entreprise.

Si c’est vrai, voilà une délicieuse réponse du berger à la bergère. Les Etats-Unis ont passé ces dernières décennies à tenter d’influencer nombre d’élections dans des pays considérés comme stratégiques, utilisant toutes les ficelles – noyautage des médias, pression des ONG américaines, mise sur pied de “mouvements populaires spontanés”, soutien sans faille aux “opposants”, accusations de fraude… Bref, l’habituel cocktail des révolutions, ou en l’occurrence des élections colorées. La Russie elle-même a senti l’ingérence US lors de l’élection présidentielle de 2012.

Cruel retour de bâton ! Alors que l’empire tangue, que sa politique étrangère se délite, qu’il est divisé comme jamais dans son histoire (la guerre Pentagone-CIA par groupes syriens interposés restera dans les annales) et qu’un candidat, Trump, clive totalement l’establishment et la société, voilà que Moscou rend la pareille à Washington.

Le piratage du Parti démocrate, qui montre entre autres le sabotage de la candidature de Bernie Sanders par l’appareil du parti ou la collusion avec certains médias “indépendants” (défense de rire), met l’hilarante Clinton dans une situation encore un peu plus difficile après le scandale du mois dernier. Pour son directeur de campagne, c’est en trop : Moscou est derrière afin de favoriser l’élection de Trump, réputé bien plus proche des vues russes (ce qui est totalement vrai). La chose n’est donc pas invraisemblable.

Sauf que… c’est peut-être l’inverse !

L’excellent Zero Hedge donne une version totalement différente. Les pirates n’auraient rien à voir avec les services russes, il s’agirait en réalité d’un certain Guccifer 2.0, hacker roumain fameux dans le milieu et qui a donné une interview pour expliquer en détail comment il a procédé. A la question “Travaillez-vous pour les Russes ?“, il a nié catégoriquement : “Je n’aime pas les Russes et leur politique étrangère, je déteste qu’on me relie à eux.

Si cette version est la bonne, cela signifie tout simplement que le système donne dans l’habituel russian-bashing, alertant le bon peuple sur le terrible cyber-danger russe (tiens, tiens, la lutte contre la menace cyber de l’ours ne fait-elle justement pas partie des grandes résolutions de l’OTAN ?) Bref, propagande as usual, ce qui là non plus n’est pas invraisemblable.

Difficile, dans ce flot d’info et d’intox, de démêler le vrai du faux. A vous, chers lecteurs, de vous faire votre propre opinion…

Source : Chroniques du Grand Jeu24/07/2016

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Le nounours contre-attaque

Source : Chroniques du Grand Jeu27/07/2016

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Si de charmantes demoiselles sont capables d’amadouer le roi de la taïga, l’aigle américain manque, lui, cruellement de charme. Aussi n’est-il pas étonnant que l’ours ait tendance à lui voler dans les plumes ces derniers temps, que ce soit dans les travées du pouvoir à Washington ou sur le terrain syrien.

L’affaire du piratage informatique du Parti démocrate continue de faire parler. Moscou nie totalement son implication et parle de petits jeux politiciens internes. Lavrov s’est même fendu d’un commentaire pour le moins tranchant quand, interrogé par une journaliste, il a répondu en ces termes : “Je n’ai pas envie d’utiliser un mot en quatre lettres” [pour les non anglophones, il s’agit de “f.u.c.k”]

Point final, donc, nous ne serions qu’en présence d’une pauvre échappatoire du sérail démocrate afin de cacher ses turpitudes ? mmm, pas si simple… Les avis sont très divergents, l’affaire commence à prendre des proportions importantes et à partir dans tous les sens.

Pour Moon of Alabama, il ne faut y voir qu’une (habituelle) cabale anti-russe, le site rappelant d’ailleurs que l’hilarante a elle-même bénéficié de largesses financières du Kremlin : plus de 2 millions de dollars pour la Fondation Clinton et 500 000 pour le désœuvré Bill, sans doute jaloux de sa femme. Notons d’ailleurs que voilà Poutine en quelque sorte maître de l’élection américaine, les deux candidats étant d’une certaine manière ses obligés.

Zero Hedge n’est plus tout à fait sûr de la non-implication de Moscou, relevant que le fameux Guccifer 2.0 utilise plusieurs programmes en langue russe alors qu’il assurait ne pas la connaître. Barack à frites lui-même a lancé quelques insinuations. Quant aux secteurs conservateurs du spectre politique états-unien, ils sont eux aussi convaincus de la participation russe… et s’en félicitent ! Buchanan propose même le Pulitzer pour Poutine.

Décidément, il est difficile d’y voir clair. Il est assez évident que Trump a la préférence du Kremlin. Son refus de soutenir les djihadistes syriens, le réalisme de son entourage (visite de son conseilleren politique étrangère à Moscou, critique de Flynn sur la folle politique de Washington), sa prise de distance avec l’OTAN, son isolationnisme… tout cela ne peut que plaire à Moscou (et ailleurs, soit dit en passant). Surtout qu’en face, l’hilarante fiancée de Goldman Sachs et des néo-conservateurs serait plutôt sur la lancée d’un George Bush Jr. Alors, Vladimirovitch a-t-il décidé de donner un petit coup de pouce à Donald ?

Syrie justement. Nous avions évoqué en juin le curieux et culotté bombardement russe sur une base près de la frontière jordanienne :

F18 américains et Sukhois russes se sont retrouvés presque nez-à-nez dans le sud du pays. Pour être tout à fait honnête, la responsabilité de l’incident incombe surtout aux Russes qui ont pris les Américains à leur propre jeu. C’est le bien informé Moon of Alabama qui nous en offre l’explication.

Depuis des mois, Washington tente de dissuader Moscou de bombarder Al Qaeda arguant du fait que rebelles “modérés” soutenus par les Etats-Unis et djihadistes combattent côte à côte et que les premiers pourraient être malencontreusement tués, les pauvres choux. Passons sur le fait que les Américains admettent ouvertement soutenir les alliés du groupe de Ben Laden ; les victimes du 11 septembre doivent se retourner dans leur tombe, mais plus rien ne nous étonne désormais de ce qui vient d’outre-Atlantique…

Le pathétique argument de Washington – Il est difficile de séparer les modérés des djihadistes, laissez-nous plus de temps – fait perdre patience aux Russes qui voient dans ces manoeuvres dilatoires un moyen de sauver les djihadistes syriens. Aussi sont-ils allés, sans crier gare, bombarder les seuls rebelles vraiment modérés du pays, tout au sud près de la frontière jordanienne, au nez et à la barbe de leurs protecteurs. Aux cris d’orfraie américains, le facétieux Kremlin a ironiquement répondu en reprenant presque mot pour mot les propres explications de Kerry : “Des airs, il est difficile de distinguer les différents groupes rebelles”. Le message est-il passé ?

Nous en savons un peu plus maintenant. C’était apparemment une base américaine utilisée par les forces spéciales US et britanniques ! S’il n’y a pas eu de morts autres que quelques rebelles entraînés par lesdites forces, il semble qu’une vingtaine de soldats anglais aient été présents seulement la veille. Bref, on est passé tout prêt d’une crise majeure.

Or il est intéressant de noter la sécheresse de la réponse russe : “La coalition [sous direction US] est la seule responsable du risque couru par ses soldats puisqu’elle refuse de partager les informations”. Emballez c’est pesé, on voit qui est le patron en Syrie désormais…

Le bombardement a creusé un peu plus les divisions déjà béantes au sommet du pouvoir américain : la Maison blanche et le Département d’Etat ont décidé d’ignorer l’incident et de continuer les discussions avec Moscou, ce qui a rendu furieux la CIA et le Pentagone qui crient à la capitulation. De fait, il semble bien que Washington laisse désormais les mains libres aux Russes en Syrie, ce qui pourrait expliquer la tentative un peu désespérée et assez grossière des Seoud proposant à Poutine monts et merveilles (“la Russie sera encore plus puissante que l’URSS”) s’il lâche Assad.

S’il se confirme qu’Obama a définitivement jeté l’éponge, Moscou, Damas et Téhéran ont six mois pour finir la guerre, avant la prise de fonction du prochain occupant de la Maison blanche. Avec Trump, Poutine aura carte blanche de toute façon. Si c’est Clinton, les néo-cons ressortiront la tête de l’eau mais il sera un peu tard.

Source : Chroniques du Grand Jeu27/07/2016