samedi 18 juillet 2015

Tsipras Hollande Et Les "Gogos"



François Hollande, le « grand frère de Tsipras » ? 


Mais le vrai mystère européen n’est pas en Allemagne — à laquelle, finalement, on ne saurait reprocher de vouloir vivre la monnaie selon l’idée qu’elle s’en fait, et d’après les traumas de son histoire. Il est dans d’autres pays, la France tout particulièrement, qui se sont appropriés la manie allemande hors de tout contexte propre, alors que rien dans leur histoire ne les vouait à épouser une telle particularité — alors que tout les vouait plutôt à ne pas l’épouser —, et sur un mode proprement idéologique, jusqu’à finir par y voir une forme désirable de rationalité économique — évidemment une « rationalité » assez spéciale, puisqu’elle est étrangère à toute discussion rationnelle —, un peu à la manière d’athées qui, non contents de s’être convertis au dogme de l’Immaculée conception, entreprendraient de s’y tenir par ce qu’ils croiraient être une décision de la raison. A ce stade, et l’on y verra un indice du degré de dinguerie de la chose, on ne peut même plus dire qu’il s’agit simplement de la « rationalité » du capital : le capital n’est pas fou au point de désirer la strangulation définitive, à laquelle lui-même ne peut pas survivre — et les forces capitalistes américaines, par exemple, assistent, interloquées, à l’auto-destruction européenne. Mais ces considérations n’entrent pas dans la haute pensée des élites françaises, qui cultivent l’aveuglement des convertis de fraîche date à titre transpartisan, comme l’Allemagne la croyance de première main.

On reconnaît en effet le fin fond de la bêtise à ce que, non contente de se donner libre cours, elle se vante de ses propres accomplissements. François Hollande, précocement parti dans la chasse aux gogos, est désormais occupé à faire croire qu’il est de gauche, ou plutôt à faire oublier à quel point il est de droite. Aussi, avec un art du pointillisme qui fait plutôt penser à la peinture au rouleau, le voilà qui pense se refaire la cerise « à gauche » en « venant au secours de Tsipras ». Il n’en faut pas plus pour que l’éditorialisme de service, spécialement celui qui s’est donné pour vocation de ne jamais rien faire qui puisse contrarier la droite complexée en situation électorale, fait bruyamment chorus : « Hollande, est devenu une sorte de grand frère européen de Tsipras » s’extasie Libération …

S’il y avait la moindre lueur de vitalité dans le regard de Hollande, on pourrait à la rigueur le songer en Caïn comme grand frère tabasseur. Mais même pas : il n’y a rien d’autre à y voir que la combinaison de l’abrutissement idéologique le plus compact et de l’opportunisme électoral le plus crasse — non sans se souvenir qu’il n’y a de manœuvres opportunistes réussies que s’il y a des relais d’opinion suffisamment veules pour les proclamer réussies. Dans le cas présent cependant, les chefferies rédactionnelles n’ont pas fini de mouiller la chemise : c’est qu’il va falloir de l’imagination à la hauteur du lyrisme pour faire avaler comme épopée de gauche d’avoir si bien « aidé » Tsipras à se raccrocher à la corde du pendu. Quand se feront connaître les splendides résultats de l’équarrissage économique auquel Hollande, en grand frère, aura conduit Tsipras par la main, il nous sera donné une nouvelle occasion, plus fiable peut-être, d’évaluer la teneur réelle de « gauche » de cette forme toute particulière de la sollicitude social-démocrate.

extrait de : La gauche et l’euro : liquider, reconstruire - Les blogs du Diplo

La Grèce Flambe...Au Propre Comme Au Figuré !



25 siècles de civilisation brûlent

source: Dedefensa.org 

La photo la plus impressionnante est la première, suivie de beaucoup d’autres, que publie ZeroHedge.com, le 17 juillet 2015. Elle montre le plateau sur lequel trône l’Acropole, avec la ville d’Athènes à ses pieds, sur le fond de formidables volutes de fumée provenant d’un incendie très violent d’une végétation extrêmement sèche dans la banlieue d’Athènes, par températures caniculaires et un très fort vent ... «Greece is burning, literally, as Athens residents fled their homes on Friday amid wildfires fanned by strong winds and high temperatures burned through woodland around the Greek capital, sending clouds of smoke billowing over the city. Greek PM Tsipras urged calm as more than 80 firefighters with 18 fire engines and three aircraft battled the flames... brings a whole new meaning to the term “firesale”...»
Le terme “firesale” est une expression enflammée du capitalisme marchand et vendant signifiant “brader”, “vendre au rabais”, “solder”, etc., avec tout ce que cela implique de nos mœurs et coutumes... Ajoutez-le bien entendu à la symbolique de l’incendie, là et maintenant, à la vision de la sublime Acropole sur le fond de l’incendie furieux, au destin actuel de la Grèce, et jusques et y compris à la thèse du Choix du feu que notre civilisation devenue contre-civilisation a fait à partir du “déchaînement de la Matière” (voir notamment le 21 novembre 2013 et le 1er décembre 2013). Rarement événement et spectacle terribles ont mieux symbolisé, en un court instant et en un incident somme toute coutumier dans ce pays chaud de la Méditerranée, les composants essentiels, des plus anciennes origines au présent le plus pressant, de ce qui s’avère désormais la plus catastrophique aventure humaine de l’histoire du monde. Il y avait pourtant l’Acropole au départ... Il y a comme un rappel sinistre et terrible de ce que nous avons fait, et de l’Acropole mangée par la pollution, et de l'Acropole à vendre, et de notre destin.
(Sputnik.News du 17 juillet 2015 donne les dernières nouvelles de l’incendie, ou plutôt des incendies en Grèce. S’il est le plus impressionnant du point de vue visuel et surtout du point de vue symbolique, et certainement aussi pour la psychologie des Grecs, l’incendie d’Athènes semble pour l’instant le moins grave. Il y a surtout un incendie de forêt très puissant dans le Sud de la péninsule du Péloponnèse. La Grèce a demandé la solidarité et l’aide de la France et de l’Italie. Elle l’aura certainement, à moins que le ministre allemand Schäuble estime qu’on met là en péril sa “Grande Politique” allemande d’austérité. Mais il ne faut pas désespérer, Schäuble est un humaniste puisque démocrate dit-on, et puis notre président-poire saura imposer sa volonté, comme il l’a déjà fait maintes fois.)

Mis en ligne le 17 juillet 2015 à 18H08 Dedefensa.org : 25 siècles de civilisation brûlent