Règlements de compte, coups bas, les journalistes se tirent dans les pattes. Le gouvernement sanctionne la presse, les revenus publicitaires fuient vers internet
Hier, Libération s’est moqué de la ridicule séance où Patrick Cohen découpe sa carte de presse, en soutien à une collègue dont la carte n’a pas été renouvelée (en vérité, il découpe sa carte 2014, la carte 2015 arrive dans 3 semaines). Libération ricane sur la « lutte prolétarienne faisant partie de l’ADN » de France inter, et, caustique, humilie Cohen qui « n’aura que trois semaines à tenir sans accès gratuit aux musées ».
Les Inrock, journal officiel des bobos parisiens, en rajoute une couche et titre :
« Ridicule: Patrick Cohen découpe sa carte de presse en solidarité avec Pascale Clark »
Refus de renouvellement de la carte de presse de Pascale Clark
La commission de la carte de presse a épinglé Pascale Clark parce que A’live, son émission, ne présente pas “le caractère d’émission d’information”. Ouch, c’est l’insulte suprême, et il lui est reproché de manger à plusieurs rateliers, puisque, dit la commission, elle bénéficie depuis plusieurs années du statut d’intermittente du spectacle, incompatible avec celui de journaliste.
BFMTV et RMC mis en demeure par le CSA
Jean-Jacques Bourdin a reçu un blâme, et le CSA a envoyé une mise en demeure à BFMTV et RMC pour l’interview de Roland Dumas, où le journaliste demande si Manuel Valls est influencé par sa femme, qui est juive. Les propos du journaliste sont « de nature à banaliser et à propager des comportements discriminatoires, » accusait le CSA.
Jean-Jacques Bourdin dénonce les « combines » de BFMTV
Du tac au tac, Jean-Jacques Bourdin balance et denonce le mépris de la déontologie de BFMTV: « le temps passé [à l’antenne de BFM] l’a été pour une grande partie à chercher à dénigrer le Front-National » déclare Bourdin qui par ailleurs prétend faire du journalisme (mouarf).
Les photographes de presse ringardisés par France 2
Un reportage de France 2, diffusé le 2 mars pendant le JT a déclenché la colère des photographes professionnels en faisant la promotion du « filon juteux de la photographie amateur ». En deux mots, le reportage explique que les photographes de presse sont des ringards qui coûtent trop cher, et arrivent toujours trop tard par rapport aux réseaux sociaux.
L’Union des photographes professionnels furax, a réagi dans un communiqué sur Facebook « sommant la rédaction de s’expliquer au sujet de la diffusion du reportage ».
Trop tard, le mal était fait, et France 2 a confirmé ce que tout le monde sait : les photographes de presse sont des dinosaures à l’ère du numérique, de la téléphonie mobile, d’Instagram, de YouTube et de Twitter. Martin Scorsese a même montré comment tourner un film avec un iPad et Romance in New York, qui a gagné un Emmy Award, a été entièrement tourné avec iPhone 6.
Faute lourde, mise en danger des otages
Après les attentats de janvier, BFM TV, Canal +, Euronews, France 2, France 24, LCI et TF1 se sont vus reprocher un comportement irresponsable. Selon le CSA, ils ont commis des fautes lourdes, et ont mis en danger la sécurité des otages en dévoilant leur présence et leur caches, en direct aux terroristes qui par miracle n’écoutaient pas à ce moment là.
Hémorragie dans la profession
Le nombre de demandes de cartes de presse continue de chuter : 36 317 cartes en 2014 soit -1.4% par rapport à 2013 et à peine plus qu’en 2007.
Trois autres métiers de la presse sont également touchés : les dessinateurs de presse, les pigistes, et les photojournalistes.
Charlie Hebdo accuse Le Monde de vouloir « terminer » le travail des frères Kouachi
Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, dénonce un article de Raphaëlle Bacqué, qui dans le supplément M Magazine du Monde, révèle que passé la vague d’attentat, les discordes, conflits et tensions ont repris de plus belle dans l’équipe. « J’ai l’impression qu’il y a presque un acte manqué dans cette couverture. Comme si on avait voulu terminer ce que les frères Kouachi n’ont pas fini. Et quand on lit l’article, l’impression se confirme un peu », écrit Biard.
Ce que la journaliste dénonce, c’est en réalité la soudaine gourmandise des anticapitalistes de Charlie pour le formidable capital amassé par les millions de vente et la centaine de milliers d’abonnement. Elle explique que « la tragédie qui a soudé les âmes a aussi fait resurgir les conflits du passé », les « rivalités d’hommes, les conflits de pouvoir et les désaccords politiques derrière une méfiance jamais apaisée ».
Le Monde boycotté lors de la cérémonie pour la vente des Rafales
Le ministère de la Défense a tenu le quotidien du soir à l’écart et lui a refusé accréditation pour assister à la cérémonie de signature du contrat de vente de 24 Rafales à l’Egypte.
Le Monde persona non grata du gouvernement, la pilule passe mal auprès des intellectuels conformistes qui révèrent le quotidien. Le directeur, Gilles van Kote a affiché son irritation de ne pas avoir été invité « à la différence de ses principaux confrères », au lieu de chercher à faire un sain travail d’introspection sur les raisons qui le pousse à dénoncer « les réalités du régime égyptien ? » alors que le journal lèche les babouches de l’Iran.
Pierre Bergé dénonce le populisme de la rédaction du Monde
Dans l’affaire des Swissleak, Pierre Bergé a dénoncé le populisme de la rédaction du Monde, peu habituée à endosser la tare qu’elle pensait réservée à l’extrême droite.
Choqué par le climat nauséabond qui entoura la divulgation d’une liste de noms, Bergé réagit et avoua son malaise :
« C’est flatter les pires instincts. Ce n’est pas pour ça que je leur ai permis d’acquérir leur indépendance. Ce sont des méthodes que je réprouve To-ta-lement.[…] Je ne veux pas comparer ce qui se passe à des époques passées mais quand même, la délation, c’est la délation. Jeter en pâture des noms c’est jeter en pâture des noms. Et tout ça me semble gratuit, surtout. »
Enora Malagré : « Mon gars tu vas déchirer ta carte de presse et tu vas faire correctement ton travail »
Très énervée, Enora Malagré a pris à parti en direct un journaliste de France Info et l’a traité d' »abruti ». Ce dernier a relayé un douteux canular.
Sur Twitter et sur alertes smartphones, un journaliste de la station annonçait ce matin qu’un homme, se présentant comme le compagnon d’Enora Malagré, avait déclaré à la police qu’il venait de poignarder la journaliste. Olivier Boy ajoutait que le compagnon était « retranché dans l’appartement » d’Enora Malagré.
Sauf que la mère de Malagré a entendu la nouvelle par les médias…
(merci Claire pour la mise à jour)
Edwy Plenel flic de Patrick Cohen, flic de Frédéric Taddeï
Sur France 5, Patrick Cohen critique Frédéric Taddeï et lui reproche d’inviter des personnalités « qu’on ne doit pas inviter ». Taddeï lui répond que sur une chaine de service public, on ne doit pas avoir de liste noire. Cohen veut le contraindre à se soumettre à la pensée unique et refuse à Taddeï la liberté d’inviter qui il souhaite :
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
mercredi 11 mars 2015
L'État Islamique Dans La Daesh! Pertes Militaires Et Discordes Se Multiplient
Salaires et défaites sèment la discorde au sein de l’État islamique!
11.03.2015
L’État islamique traverse une profonde crise interne, écrit mercredi 11 mars le quotidien Kommersant.
Alors que l’offensive des troupes gouvernementales progresse, avec le soutien de la coalition internationale sous l’égide des USA, le prestige de l’EI a considérablement chuté parmi les recrues potentielles. La discipline insuffisante est aggravée par de fréquents conflits entre les mercenaires locaux et étrangers. Toutefois, les experts ne pensent pas que ces complications puissent être fatales au mouvement radical, car leur ampleur est certainement exagérée par les acteurs du conflit.
Les troupes gouvernementales irakiennes ont annoncé hier la prise de la ville d’Al-Alam, près de Tikrit, après la plus grande opération antiterroriste menée depuis un an. L’offensive contre les positions de l’EI est menée sur trois axes principaux: dans le centre de l’Irak avec des troupes essentiellement chiites; au nord de la Syrie où se trouve l’enclave kurde autour de Kobané; et au nord de l’Irak, près des frontière du Kurdistan irakien. La bataille sur le premier de ces fronts, où se trouve la ville natale de Saddam Hussein, Tikrit, a une importance cruciale: contrairement à d’autres territoires à population kurde, chiite et mixte, ce dernier est majoritairement peuplé par des sunnites. Si des groupes non-sunnites étaient capables de prendre le contrôle de cette zone, l’offensive irait plus loin, dans les profondeurs du califat instauré dans les régions Est de la Syrie et les régions Ouest de l’Irak principalement peuplées par des sunnites.
Ces dernières semaines l’EI a subi des pertes territoriales et humaines considérables. Selon les services de renseignements occidentaux, l’offensive contre les islamistes en Irak et en Syrie a tué 20 000 combattants étrangers et plusieurs milliers de combattants locaux. Encore 8 500 ont péri ces dernières semaines, selon le Pentagone, dans les raids aériens de la coalition internationale.
Les défaites démotivent les recrues potentielles — notamment parmi les jeunes qui jusqu’à récemment voyait le travail pour l’EI presque comme l’unique moyen de gagner de l’argent. Le « salaire » d’un mercenaire de l’EI avoisine en effet 800 dollars, selon The Washington Post. Cependant, la réticence à se retrouver à l’avant des combats contre les unités chiites, qui se sont significativement renforcées grâce au soutien de l’Iran, ainsi que la peur face aux exécutions sanglantes pratiquées par l’EI également contre ses propres membres, commencent à peser plus lourd que la volonté d’obtenir régulièrement cette somme d’argent, très conséquente pour la région.
Autre problème de l’EI: la division, dans ses rangs, entre les mercenaires étrangers et locaux. Les cas d’infraction à la discipline sont devenus de plus en plus fréquents, notamment parce que les locaux contestent les salaires plus élevés et les conditions plus favorables accordés par l’EI aux étrangers. D’autant que ces derniers sont essentiellement déployés dans les villes qui ne sont pratiquement pas attaquées par la coalition étrangère, tandis que les locaux doivent combattre à l’avant-garde dans les régions rurales. Cette situation entraîne des règlements de compte entre les combattants. Ces dernières semaines, l’EI a condamné « selon la charia » et exécuté 120 de ses membres, ce qui témoigne également d’une détérioration de la discipline au sein du mouvement.
Toutefois, les experts appellent à ne pas tirer de conclusions hâtives, car il est difficile d’apprécier la situation réelle au sein de l’EI. « L’organisation a des problèmes, provoqués par les pertes tactiques, la concurrence entre les chefs de guerre ou encore les perturbations du financement », explique Teodor Karassik, expert chez Risk Insurance Management. Et d’ajouter: « Mais il faut se méfier des informations sur l’EI. C’est une jeune organisation très populaire. Elle est très active dans le recrutement de nouveaux cadres. Mardi, les islamistes ont créé leur propre réseau social. D’autre part, la guerre médiatique se poursuit et les forces intéressées promettent des succès dans la lutte contre l’EI. Les données des services de renseignements sur l’état réel des choses au sein de l’organisation sont également très maigres ».
source sputnik..