vendredi 15 août 2014

François Hollande En Vacances Entre Commémorations Et Humiliations

source image twitter

Gras double sur mer!


 François Hollande est parti se reposer, sans Julie Gayet...vu qu'elle le cocufie sans vergogne avec...un spécialiste de l'évasion fiscale de "la financière de l' échiquier". Au programme de ce séjour : une fête d’anniversaire avec ses proches et du bronzing intégral des bourrelets au bord de la piscine du mas 5 étoile réservé pour le week-end du 15 aout! (voir photo en fin d'article)

Où l'on constate que François Hollande a encore grossi! Il doit se venger sur la nourriture surtout depuis qu'il se fait envoyer balader par Mme Merkel et humilier par sa Julie...et la croissance qui lui pose des lapins!

Cap sur les chrysanthèmes!


Notre cher Président à la mode Groland (Gros-Hollande) va t-il commémorer le 25ème anniversaire de la création de la fête du boudin à Tulles? On Attend l'agenda avec impatience!

Président impopulaire, sans résultats sur le terrain économique et social, en guerre avec sa majorité, François Hollande s’est trouvé à mi-mandat une ultime bouée de sauvetage : les commémorations!

Les 100 ans de la guerre 14-18 et les 70 ans de la Libération de la France en 1944. Voilà qui tombe bien. François Hollande, en bon roi fénéant, a flairé la bonne combine. Les Français adorent l’histoire? lui aussi! Et puis ça ne peut pas faire de mal. Du coup, Hollande met les bouchées doubles. Et commémore à qui mieux mieux…



quinze cérémonies en six mois 


Il est compréhensible qu'Angéla Merkel se soit abstenue de venir commémorer le passé avec Hollande et se coller à lui dans une embrassade sans fin, elle a évité le ridicule et une baisse de sa côte de popularité en Allemagne! (Scène assez significative finalement: Il serre le président allemand de si près qu'on pourrait croire qu'il veut lui faire les poche .... à défaut de se faire prêter des "Euros-Deutsh Mark" par Angela).

 Cette fraternité et cette recherche forcenée du symbole est à la limite du comique. On avait dit une accolade, pas des papouilles, il est de plus en plus ridicule....








Hollande passé d'une stratégie de la "faute à Sarko" à une stratégie de la "faute à l'euro"

Michel Sapin va encore être bien reçu à Bruxelles "On a dit 3%!!"



La situation économique qui faisait bredouiller les ministres : a-t-on jamais vu un gouvernement français aussi paumé ?

http://www.atlantico.fr/

L'Insee a dévoilé ce jeudi 14 août une croissance nulle pour la France pour le second trimestre, soit une stagnation du PIB brut en volume, obligeant Michel Sapin à reconnaitre une "panne" de l'économie française et à revoir les objectifs de croissance du gouvernement à 0,5% contre 1%


Atlantico : "Mieux vaut assumer ce qui est, plutôt que d'espérer ce qui ne sera pas", a estimé le ministre des finances et des comptes publics, dans une tribune publiée dans Le Monde. Le gouvernement actuel est-il dépourvu face à la situation économique actuelle ?

Christophe de Voogd : On peut évidemment se réjouir du pragmatisme de Michel Sapin, ce qui contraste avec le wishfull thinking des près de deux ans et demi du quinquennat Hollande. Si cette phrase avait été prononcée en mai 2012, c'eût été formidable. 

Par ailleurs, pour les phrases prononcées au mois d'août, mieux vaut attendre le mois de septembre pour s'assurer qu'elles marquent réellement une inflexion dans la politique.

On est toujours plus courageux au cœur du mois d'août quand les Français sont en vacances. Et il s'agit là d'une constante de tous les gouvernements. Et tous les gouvernements -c'est le résultat des démocraties d'opinion - ont tendance à sous-évaluer les obstacles et surévaluer les possibles effets de leurs politiques. Il est commun d'observer des décalages entre les prévisions et le résultat à l'arrivée. Mais je pense que nous sommes là face à un record car il a fallu près de deux ans et demi de faits têtus pour que le gouvernement s'en aperçoive. Et la politique menée n'est toujours pas claire.  

Deuxièmement, on a l'impression que le gouvernement est passé d'une stratégie de la "faute à Sarko" à une stratégie de la "faute à l'euro". Malgré le mauvais état de la France à 2012, on ne peut en imputer l'entière responsabilité au gouvernement précédent,qui a connu une crise mondiale sans équivalent avant et depuis, d'autant plus les résultats du gouvernement actuel sont plus mauvais. Le taux d'aggravation du chômage depuis mai 2012 est, selon la période de référence, de 30 à 50% supérieur à ce qu'il était auparavant; et sous le quinquennat précédent, nous n'avions jamais connu de période si longue d'augmentation du chômage, qui avait connu plusieurs périodes de forte baisse. 

Le gouvernement a soutenu pendant un an et demi que la courbe du chômage allait s'inverser alors même que tous les indicateurs tendaient à dire le contraire. Comment expliquer cette difficulté à reconnaître que la stratégie adoptée ne fonctionne pas et à agir en conséquence ?

C'est une constante en politique, de ne jamais reconnaître ses erreurs. Mais encore une fois c'est particulièrement net dans le cas présent en raison des a prioris idéologiques et d'un keynésianisme archaïque en matière de politique économique, très forts dans la culture de gauche. Le président de la République a d'abord été dans le déni de la crise. Ce déni économique et ce long refus des réformes sont sidérants alors que tous les exemples étrangers -je dis bien tous- vont dans le même sens. Du Canada à la Suède, en passant par l'Allemagne et les Pays-Bas, tous les pays qui ont fait des réformes structurelles se portent mieux que la France.  Dans notre pays nos élites ont une sorte de doctrine économique "automatique", le keynésianisme, (mal) compris comme une politique de la dépense publique, et la culture économique au sein de la population est très faible.   

Par ailleurs, l'opposition n'a pas joué son rôle et a très peu défendu son bilan. Notamment en comparaison de ce que font aujourd'hui les socialistes. Qui rappelle à droite que la croissance en 2010 et 2011 était au dessus de 1,5%, alors qu'elle est quasi nulle depuis 2012? Et cela parce qu'il s'agit d'un enjeu politique central à l'UMP : le positionnement par rapport au bilan Sarkozy. Si on dit du bien de ce bilan, on est automatiquement estampillé "sarkozyste" et dans le cas contraire "anti-sarkozyste". L'absence de ce bilan, avec ses forces et ses faiblesses, paralyse la droite depuis 2012. 

"L'Europe doit agir fermement, clairement, en adaptant profondément ses décisions à la situation particulière et exceptionnelle que connaît notre continent. La France pèsera en ce sens", a également estimé Michel Sapin. Le gouvernement reconnait-il son impuissance en même temps qu'il se dédouane de toute responsabilité ?
La posture de dédouanement conduit à un problème de crédibilité pour la France. Après s'être dédouané sur ses prédécesseurs, on se dédouane maintenant sur les partenaires. 

On s'agace, particulièrement en Europe du Nord, que la France essaye tout pour ne pas faire ses réformes structurelles. Notre crédibilité est réduite à zéro, et la France en matière économique n'est plus écoutée. Nous sommes suspectés de vouloir être le "passager clandestin" de la zone euro, d'attendre que les autres fassent le travail -et les sacrifices- pour nous. 

Le président avait d'ailleurs dit dans ses vœux qu'il lancerait une grande initiative franco-allemande. Depuis plus rien. Je pense que le moment parait particulièrement opportun, avec le risque de déflation qui se profile (même si nous n'y sommes pas encore), pour lancer cette initiative franco-allemande. Il faut jouer carte sur table, demander un assouplissement de la politique monétaire et en échange accepter de faire nos réformes structurelles, comme je l'avais proposé en janvier dernier avec Nicolas Goetzmann dans les colonnes d'Atlantico. Car sans ces réformes structurelles, les Allemands n'accepteront jamais d'assouplissement. Le Président de la Bundesbank vient de le rappeler clairement.

Si l'Europe a également un rôle à jouer, faut-il voir dans cette réaction un déni de l'effet que le politique peut encore avoir sur le réel ?

Au contraire: ce n'est pas la politique qui est en cause mais une politique. Plus profondément, le rapport du politique au réel en France est surprenant. On appelle cela le volontarisme, moi j'appelle cela l'incantation. La politique ne peut pas nier le réel. La politique, comme disait le Général, commence avec: "les choses étant ce qu'elles sont". C'est à partir de là qu'elles peuvent évoluer.  Il y a mille choses à faire, mille réformes à mener, mais qui posent problème à l'idéologie économique dominante et aussi à des intérêts politiques bien compris. 

Nous sommes à la croisée des chemins. L'incertitude du cap économique est sans doute la pire des choses: on augmente les impôts, puis on les baisse; on veut stimuler l'activité des entreprises et en même temps on vote une loi sur le logement qui pétrifie le secteur du bâtiment; on parle de simplification et on alourdit chaque jour la réglementation. Au sein du gouvernement et plus encore au sein de la majorité, plusieurs lignes économiques s'affrontent et tout cela crée un climat d'insécurité qui désincite à investir ou à embaucher. Cette incertitude de notre politique économique fait que les gens vivent au jour le jour et qu'il n'y a pas de croissance. Il faudrait que le cap soit clair et qu'il soit respecté par tous les responsables. 

Les dépenses publiques sont trop élevées mais on se heurte à des considérations électorales majeures: car la fonction publique est -et plus que jamais -le cœur de l'électorat socialiste et aucune mesure structurelle n'a été prise dans ce secteur, bien au contraire, comme on l'a vu avec l'abaissement de l'âge de la retraite pour les carrières longues (qui sont d'abord celles des fonctionnaires) ou la suppression du jour de carence. 

C'est bien pourquoi je suis convaincu que ce gouvernement est dans une impasse totale, car pris dans une contradiction majeure en entre les intérêts immédiats de sa base électorale, relayés par sa majorité et les réformes indispensables. 

Cette situation ne pourrait se résoudre que par un grand courage politique et un effort pédagogique intense montrant aux agents publics que leurs intérêts à moyen et long terme (qui paiera leurs traitements et leurs retraites si le pays s'écroule?) requièrent ces réformes. Je n'en vois pas encore le début d'une prémisse.

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Palestine Gaza : Occupation Éternelle Donc Guerre Éternelle!



Palestine: l'occupation est pour l'éternité


Par Evan Jones
CounterPunch, 13 août 2014

article original : "The Occupation is Forever"

La « solution à deux Etats » est perpétuellement mal comprise. La solution envisagée n'a rien à voir avec une possible division spatiale d'Israël et de la Palestine et la fin de l'occupation. C'est plutôt un outil de relations publiques pour étouffer les scrupules de ces cours sensibles qui trouvent que l'impasse actuelle est répugnante, pour nier la nécessité (en fait l'inévitabilité) d'une « solution à un Etat » et en fin de compte assurer la continuation de l'occupation.

Idem pour le « processus de paix ».

Il y a toute une hiérarchie de regroupements derrière cette tromperie qui dure depuis longtemps. Il y a les canailles - ceux qui ont formulé les objectifs et qui sont aux commandes. Il y a les laquais - ceux qui déblayent publiquement le terrain pour les canailles (l'exécrable émissaire du Quatuor [1], Tony Blair, comme pièce à conviction n°1) ou ceux qui ferment lâchement la marche (l'Europe) ; ajoutez à cela les médias conciliants. Et il y a les naïfs qui portent le message dans leurs cours, se castrant face aux intérêts bien informés et l'implication dans la transformation du statu quo.

Il y a un petit nombre de personnes qui ne rentrent pas dans cette hiérarchie. Comme d'habitude, ce sont les consultants, les négociateurs et les bureaucrates occasionnels qui ont participé aux négociations pour mettre fin à l'impasse. Il y a le rare diplomate. Ils ont des principes, sont très compétents et bien intentionnés. Mais en fin de compte leurs efforts n'ont servi à rien - à rien parce qu'ils ont pris au sérieux le « processus de paix » et qu'ils ont été contrecarrés par les canailles ouvrant dans le sens contraire.

Il est surprenant que, durant le massacre actuel à Gaza, l'on n'ait pas entendu parler de telles personnes de valeur (à par Richard Falk) qui ont été confrontées de très près à l'intransigeance, à la belligérance et à la propension au mensonge des Israéliens

Il est instructif de reprendre les rapports (rédigés à la même époque et se renforçant mutuellement) de deux de ces personnes, des rapports qui fournissent un contexte et une perspective sur ce tout dernier scandale. Leurs auteurs sont Alvaro de Soto, un employé de longue date de l'ONU, et Yezid Sayigh, longtemps conseiller et négociateur pour les autorités palestiniennes. Le rapport de de Soto de mai 2007 [en anglais] fut rédigé au point culminant de son passage (tronqué) de deux ans en tant que représentant du secrétaire général des Nations Unies durant les négociations de la « feuille de route » du Quatuor. Le rapport de Sayigh, Inducing a Failed State in Palestine [Provoquer un Etat défaillant en Palestine], fut publié en septembre 2007. Cet exposé donne un aperçu de la situation sept ans avant l'imbroglio actuel, un aperçu représentatif qui a été oublié dans les comptes-rendus d'aujourd'hui - comme si tout ce conflit n'avait commencé qu'avant-hier.

Ces deux rapports sont détaillés et sobres, comme il sied au rôle, au statut et à l'expérience passés de leurs auteurs. Les citations assez longues qui suivent de ces rapports sont appropriées.

« La tentative de la communauté internationale [au travers du Quatuor et de sa « feuille de route »] fin 2005 d'encourager le redressement économique palestinien reflétait une vieille supposition que le développement économique est crucial pour le processus de paix et pour empêcher que le conflit ne récidive. Débutant par la première conférence internationale des donateurs en octobre 1993, l'aide étrangère était destinée à démontrer aux Palestiniens que la paix apporte des dividendes tangibles, et aussi à permettre la reconstruction économique et le développement afin de créer le soutien du public à une diplomatie continuelle. Les accords d'Oslo ont donné corps à un processus progressif et flexible sans accord préalable sur un Etat palestinien, et encore moins sur les questions du « statut permanent » : les colonies israéliennes, Jérusalem, les frontières, les réfugiés, la sécurité et l'eau. Plutôt que de faire pression sur les parties pour qu'elles acceptent des résultats finaux spécifiques, la communauté internationale a évité l'intervention politique directe et a facilité à la place le processus en prenant en charge les détails pratiques et en fournissant de l'aide et autres récompenses » (Sayigh, 9)

« La feuille de route, qui est toujours le seul instrument diplomatique officiellement soutenu par le Quatuor, était au mieux mort-né et au pire « une façon de consolider le nouveau statu quo 'aucune négociation' » [citant Barnea & Kastner [2], 2006]. [.] Dans cette déclaration du 20 septembre 2005, commentant le récent désengagement de Gaza, le Quatuor avait promis de "soutenir une croissance viable de l'économie palestinienne et de renforcer les capacités d'ensemble de l'AP [Autorité palestinienne] d'assumer ses responsabilités à travers la poursuite énergique de la construction d'un Etat et de ses efforts de réforme démocratique". Elle a échoué à réaliser tous ces points, voire a agi dans l'effet opposé ». (Sayigh, 28)

« Le Quatuor désigna James Wolfensohn comme envoyé spécial pour agir pour le désengagement de Gaza [.] En l'occurrence, la mission de Wolfensohn échoua après que sa tentative de négocier un accord sur l'accès et la liberté de mouvement fut intercepté - certains diraient détourné - à la dernière minute par les envoyés des Etats-Unis et en fin de compte par [la ministre des Affaires étrangères Condoleeza] Rice en personne. Tandis que cet Accord sur l'accès et le mouvement [AMA] du 15 novembre 2005 fut minutieusement concocté dans l'urgence par Wolfensohn et son équipe de haut vol dans les mois précédents, des altérations clés furent effectuées à la dernière minute et cet accord fut en fait écarté d'un revers de la main au moment final ». (de Soto, 9/13)

« La communauté internationale chercha à tirer parti de l'élan généré par le désengagement israélien en restaurant les conditions d'une croissance économique accélérée dans les territoires occupés, mais permit ensuite à cette stratégie d'être invalidée par le refus du gouvernement israélien de mettre en œuvre ses engagements officiels - un échec par omission. Par contraste, les Etats-Unis ont cherché activement à provoquer une faillite « contrôlée » de l'Etat - l'incapacité pour l'autorité centrale de remplir les fonctions de base et de dispenser les biens publics essentiels, y compris la sécurité - dans l'Autorité palestinienne dirigée par le Hamas après [sa victoire électorale de ] janvier 2006. » (Sayigh, 8/9)

« . d'où le ton beaucoup trop punitif de la déclaration du 30 janvier [dictée par les Etats-Unis] [le Hamas doit renoncer à la violence, aucune exigence comparable de la part d'Israël ; le Hamas doit reconnaître Israël, avec des frontières indéterminées] de laquelle nous n'avons pas réussi à nous distancer à ce jour, et qui a effectivement transformé le Quatuor, qui encourageait au départ la négociation par un document commun (la Feuille de Route), en un organisme qui, à peu de choses près, imposait des sanctions à un gouvernement librement élu d'un peuple sous occupation, en fixant en même temps des conditions préalables inaccessibles pour le dialogue » (de Soto, 50)

« L'échec de ces deux réponses [israélienne et l'intransigeance des Etats-Unis] fait partie du contexte plus large du rôle joué par la communauté internationale qui a supervisé la glissade dans la défaillance de l'Etat et la crise humanitaire » (Sayigh, 9)

« [Citant la Banque mondiale, 2004] . ce qui a précipité cette crise économique était la « clôture » - un système à plusieurs facettes de restrictions sur le mouvement des biens et des personnes, destiné à protéger les Israéliens en Israël et dans les colonies. Les clôtures ont coupé le réseau des transactions économiques palestiniennes, augmentant le coût pour faire des affaires et perturbant la prévisibilité nécessaire pour une vie économique ordonnée. Tout redressement économique palestinien soutenu nécessitera finalement le démantèlement du système de clôture. » (Sayigh, 9)

« Dans [l'Accord sur l'accès et le mouvement], le gouvernement israélien s'engageait à prendre un certain nombre de mesures [ouverture continue des passages frontaliers, facilitation des mouvements des camions pour le commerce et les matériaux de construction, etc.]. [.] Pourtant, à partir de juillet 2007, rien de tout cela ne s'était produit. En effet, l'accord était lettre morte dès la mi-janvier 2006. » (Sayigh, 10/11)

« La défaite de la stratégie de changement de régime et l'incapacité perpétuelle de la communauté internationale de garantir l'application par les Israéliens de l'accord sur l'accès et le libre mouvement révèle sa défaillance plus profonde à définir des objectifs stratégiques réalistes ou à anticiper les conséquences à long terme de ses choix politiques. Cela est évident dans sa réponse aux deux défis principaux : la politique israélienne et les mesures qui ont créé de façon continue de nouveaux faits sur le terrain et, par conséquent, altéré les paramètres de toute résolution du conflit ; [.]

« Dans le premier cas, la communauté internationale a évité à plusieurs reprises d'affronter Israël, et encore moins de le pénaliser, sur les mesures unilatérales qui ont transformé le paysage des territoires occupés depuis 2000, si n'est depuis 1993. Cela saute aux yeux en ce qui concerne l'expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem Est et leurs infrastructures associées - plus de 1.200 km de routes ont été totalement ou partiellement réservées à l'usage exclusif des Israéliens - en dépit des arrangements d'Oslo et de l'obligation explicite d'un « gel de la colonisation » dans la feuille de route du Quatuor.

« En parallèle, la communauté internationale s'est continuellement adaptée au changement physique constant, aux restrictions administratives imposées par le gouvernement militaire israélien et à l'Administration civile attachée sur le libre mouvement et l'accès aux territoires occupés. Ceux-ci ne s'appliquent pas seulement aux Palestiniens - qui sont en outre circonscrits par les ordres militaires, les règles des permis et les obligations de résidence qui varient souvent sans préavis ni explication, ou qui sont annoncées verbalement - mais également au personnel diplomatique international et aux agences humanitaires, ainsi qu'aux experts techniques et aux employés locaux travaillant sur les projets. » (Sayigh, 21/22)

« A partir de l'automne [2006], il était évident que les impacts cumulés rendaient Gaza ingouvernable, poussant le coordinateur du secours d'urgence de l'ONU, Jan Egeland, à décrire Gaza comme « une bombe à retardement ». [.] le résultat fut une augmentation dramatique du nombre de Palestiniens souffrant d'extrême pauvreté [.] A partir de mai 2007, les Nations Unies fournissaient de l'aide alimentaire à 1,1 millions de Gazaouis, sur une population de 1,4 million.[.] » (Sayigh, 26)

« Les conséquences dévastatrices de la position du Quatuor ont été bien documentées, y compris dans les réunions d'information du conseil de sécurité. [.] Le déclin précipité du niveau de vie des Palestiniens, en particulier à Gaza, mais pas seulement, a été désastreux, tant en termes humanitaires que dans l'affaiblissement périlleux des institutions palestiniennes. L'assistance internationale, qui s'était progressivement déplacée vers le développement et la réforme institutionnelle, est largement retournée à l'humanitaire. [.] Les mesures prises par la communauté internationale dans le but présumé d'amener l'entité palestinienne à vivre en paix avec son voisin Israël ont donc précisément eu l'effet opposé. » (de Soto, 51)

« De plus, l'économie palestinienne s'est adaptée aux conditions de siège en se restructurant de façon problématique. « La fragmentation intérieure » et la « compression de l'espace socio-économique » en Cisjordanie depuis 2001 ont rompu les relations économiques entre les zones géographiques et les acteurs - entre les districts, les communautés rurales et urbaines, les employeurs et les employés, les producteurs et les marchés - et accru sévèrement les disparités sociales. [.] Le morcellement, la localisation et la désofficialisation de l'économie palestinienne depuis 2000 sont des tendances à long terme, alors que les producteurs se sont adaptés à la fragmentation territoriale et à la compression du marché en se confinant à des zones géographiques plus petites, quittant l'industrie et l'agriculture et se tournant vers le paiement en nature et le travail familial non rémunéré. » (Sayigh, 26/28)

« Au-delà des dégâts provoqués en termes d'assistance internationale [.] il y a ce qui a été infligé par Israël, en dépit des responsabilités vis-à-vis de la population qui lui incombaient, selon la loi internationale, en tant que puissance occupante : pas seulement le massacre de centaines de civils lors de lourdes incursions soutenues et la destruction [délibérée] des infrastructures [.], mais également l'arrêt du transfert à l'AP, depuis février 2006, des droits de douanes et de la TVA qu'Israël collecte, en vertu du Protocole de Paris signé avec l'OLP conformément aux Accords d'Oslo, pour le compte des Palestiniens. C'est de l'argent collecté auprès des exportateurs et des importateurs palestiniens. C'est de l'argent palestinien. Dans des circonstances normales, il se monte à un gros tiers des revenus palestiniens. [.]

« On se demande s'il est crédible de juger la capacité d'un gouvernement à tenir ses engagements lorsqu'il est privé de sa plus grosse source de revenus, à laquelle il a indubitablement droit en vertu d'un accord approuvé par le Conseil de Sécurité, par l'Etat qui contrôle largement la capacité de ce gouvernement et de son peuple à générer des revenus. En fait, on attend du gouvernement de l'AP qu'il tienne ses engagements sans avoir les attributs de la souveraineté lui permettant de décider de son avenir, comme le contrôle de ses frontières, le monopole de l'usage de la force ou l'accès aux ressources naturelles, à plus forte raison des recettes fiscales régulières. » (de Soto, 52/53)

« Il me faut préciser que je ne tolère absolument pas les défaillances du camp palestinien, notamment son incapacité ou sa mauvaise volonté à remplir ses obligations en vertu de la Feuille de Route. [.] Mais il est également vrai que la politique israélienne, que ce soit voulu ou non, semble fréquemment et obstinément conçue pour encourager l'action continuelle des militants palestiniens. » (de Soto, 74/75)

« En vérité, l'OLP a le droit de se demander si Israël est un partenaire alors qu'Israël se pose régulièrement la même question en ce qui concerne l'OLP et l'AP. » (de Soto, 21/22)

« Il est utile d'avoir conscience que la combinaison du déclin institutionnel de l'AP et de l'expansion de la colonisation israélienne crée une conviction croissante parmi les Palestiniens et les Arabes israéliens, de même que chez certains juifs d'extrême gauche en Israël, que les meilleurs jours de la solution à deux Etats sont derrière elle. Etant donné qu'un Etat palestinien nécessite à la fois un territoire et un gouvernement, et que la base pour ces deux éléments est systématiquement sapée, ils pensent que la seule façon à long terme de mettre fin au conflit sera d'abandonner l'idée de diviser la terre et, à la place, simplement insister sur le respect des droits civiques, politiques et nationaux des deux peuples, Juifs et Arabes, qui peuplent cette terre, dans un seul Etat. Ce que l'on appelle la « solution à un Etat » gagne du terrain. [.] En attendant, Israël a cherché refuge en s'enfermant dans une position essentiellement de rejet au regard des Palestiniens et en insistant sur des conditions préalables qu'ils doivent savoir être irréalistes. » (de Soto, pars.128/131)

Sayigh et de Soto ont démontré que la feuille de route du Quatuor était une farce. Elaborée dans sa structure, creuse dans sa substance. Israël n'allait jamais faire de concessions (ce qui est cohérent avec son intransigeance depuis les accords d'Oslo de 1993). Et les Etats-Unis se sont assurés que l'intransigeance d'Israël sauve la situation.

Savigh se réfère diplomatiquement à « la communauté internationale », mais les Etats-Unis ont dicté et imposent l'asservissement à l'agenda d'Israël. L'Europe est toujours restée misérablement obéissante, et la Russie, brièvement officiellement impliquée, est restée indifférente et est préoccupée ailleurs.

Mais derrière le langage bureaucratique de de Soto et de Sayigh est exposé le fait qu'Israël et les Etats-Unis, ainsi que leurs satrapes, ont été stratégiquement engagés pendant une période prolongée dans le nettoyage ethnique d'un peuple soumis. C'est un crime épouvantable et, pourtant, toutes les organisations qui font autorité et qui ne sont pas directement responsables de ce crime, sans exception, accusent les victimes ou regardent ailleurs.

L'ONU elle-même et ses agences ont légitimé de fait le crime en cours. Cela, malgré le fait que 8 milliards de dollars des fonds onusiens ont été consacrés à l'indemnisation de la dévastation infligée par Israël - soutenant les institutions palestiniennes paralysées, ravitaillant les populations désespérées et remplaçant les infrastructures détruites (y compris les infrastructures de l'ONU), tandis qu'Israël a traité l'ONU avec le plus grand mépris.

Regardons en face ce que les plus grandes puissances et les agences internationales demandaient à la direction palestinienne dans la feuille du route du Quatuor. Elle (c'est-à-dire le Fatah, puisque le Hamas était exclu par décret) était censée nettoyer sa structure administrative inefficace et corrompue et faire respecter la sécurité contre la violence dirigée contre Israël. En échange, des fonds seraient déboursés dans l'espoir d'améliorer l'économie palestinienne, ce qui a son tour était destiné à générer la civilité et le pacifisme parmi « les natifs ».

L'Occupation, soi-disant condamnée par la loi internationale, est légitimée. Les failles fondamentales d'Oslo - « aucun accord préalable sur un Etat palestinien, et encore moins sur les questions dudit 'statut permanent' » - sont renforcées. Il est exigé des victimes qu'elles se rabaissent un peu plus. Et Israël a carte blanche pour braver les obligations mineures qui sont les siennes et de chérir comme étant indélébiles ses crimes systémiques contre les Palestiniens.

Ainsi que Sayigh le note (23) :

« La communauté internationale a constamment méjugé l'étendue à laquelle l'Autorité Palestinienne est « moins qu'un Etat alors qu'on attend d'elle qu'elle agisse comme un Etat ». [.] l'autorité n'avait pas le contrôle effectif, et encore moins souverain, de nombreux leviers politiques et des outils dont elle avait besoin pour remplir les tâches qui lui étaient assignées. »

C'est élémentaire, non Cher Watson. L'absurdité ne pouvait être manquée par ses partisans. Notamment lorsque Israël s'engage continuellement dans des arrestations de grande envergure de ceux qui cherchent à exercer l'autorité, comme il l'a fait durant cette période vitale [en anglais] en 2005-2006.

Sayigh et de Soto critiquent tous deux les défauts manifestes des factions qui contrôlent et se disputent le contrôle de la direction palestinienne. Mais même les structures politiques et leur personnel dans les Etats-nations disposant de la souveraineté et d'appareils gouvernementaux qui fonctionnent sont sujets à l'incompétence et à la corruption. Ici, il est exigé que ceux qui cherchent à jouer un rôle de dirigeant fonctionnent comme s'ils étaient en possession des pouvoirs, des droits souverains et des capacités institutionnelles qui les accompagnent tout en étant forcés, à travers la privation de ces pouvoirs et de ces capacités, à rester des collabos. C'est-à-dire s'ils ne se languissent pas dans une prison israélienne.

Ce scénario est risible, de la matière brute pour un Opéra Bouffe. Mais il a été écrit par des sadiques, des racistes impénitents, à une époque où le racisme a été universellement répudié comme étant une chose du passé, et ses conséquences ont été diaboliques.

Rien de ce qui a été demandé aux Palestiniens ne pouvait possiblement marcher dans leurs intérêts.

Donc, nous avons cette expérience de laboratoire de type Mengele dans les Territoires Occupés : privation continue de liberté, de moyens d'existence et d'humanité. Donc, nous avons les massacres à Gaza de 2006, 2008-2009, 2012 et actuels (en ai-je oublié ?). Il y en aura encore plus à l'avenir. C'est la vengeance israélienne contre les Palestiniens qui persistent audacieusement à habiter une terre mise sous mandat exclusivement pour ses habitants légitimes à présent écartés de sa possession en totalité.

A l'époque, Le rapport de de Soto a attiré peu d'attention de la part des médias. Ce rapport était mentionné dans l'édition du Guardian du 17 juin 2007. L'auteur note : « les plus hauts responsables de l'ONU en Israël ont prévenu, dans un rapport confidentiel accablant, que la pression américaine a « agressivement réduit  » le rôle de l'ONU en tant que négociateur impartial au Proche-Orient ». Il est sûr que cet article néglige de souligner la condamnation implicite de l'Ouest par de Soto et la tutelle qu'il exerce sur les crimes d'Israël.

Cependant, un article publié le 15 juin dans Inter Press Service articule de façon précise la teneur du rapport de de Soto et ses implications. Non seulement de Soto condamnait la partialité des Etats-Unis (qui inclut le financement du Fatah vaincu afin qu'il engage une confrontation militaire contre le personnel du Hamas) mais il accusait le secrétaire général d'alors, Kofi Annan, d'avoir failli à garantir l'indépendance et la capacité de levier du personnel de l'ONU dans la poursuite de résolutions justes. Et, note cet article, le nouveau secrétaire général Ban Ki-moon a prouvé qu'il était plus préoccupé par la révélation de ce rapport confidentiel que par les implications choquantes de son contenu.

Les importants rapports de de Soto et de Sayigh ont disparu dans l'éther. En un an, la Bande de Gaza a été complètement et indéfiniment fermée, mettant les Gazaouis à un régime de famine qu'ils ont subi jusqu'à ce jour. En novembre 2007, à Annapolis, les canailles ont dûment arrangé la prétendue résurrection de la feuille de route, à laquelle l'infortuné Abou Mazen [Mahmoud Abbas] a présenté sa liste de doléances dans l'ambition d'une résolution rapide en un an. Mazen a ensuite été avisé d'aller se faire cuire un ouf et le jeu israélo-américain a naturellement prévalu depuis.

Les « préoccupations de sécurité » d'Israël sont le code pour l'espace vital d'Israël, son idée fixe. Israël impose le cycle de répression et d'assassinats comme étant intégral à son vol de terres continu, qui invite naturellement à la résistance, laquelle menace la sécurité d'Israël, et qui a pour conséquence plus de répression et d'assassinats et plus de vol de terres.

Une solution à deux Etats ? Mon cul ! Y a-t-il la moindre raison d'espérer l'extinction des « préoccupations de sécurité » d'Israël avant que les Palestiniens aient disparu eux-mêmes du terrain ? Aucune ! Ensuite, Israël pourra commencer à s'occuper à plein temps de ses voisins.

Evan Jones est professeur d'économie-politique, aujourd'hui à la retraite, de l'université de Sydney.

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Notes :

[1] Le Quatuor (ou Quartette] est constitué de l'ONU, de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la Fédération de Russie.

[2] Nahum Barnea et Ariel Kastner ont rédigé une monographie détaillant le mécanisme de canaux officieux établis par Sharon entre son administration et la Maison Blanche et explorant les motivations de ce dernier pour établir cette ligne de communication.

Traduction : [JFG-QuestionsCritiques]


NOUS RECOMMANDONS ÉGALEMENT LA LECTURE DE :

"Le Conflit Israélo-Palestinien", par Jean-François Goulon (Le Retour aux Sources, 2012). Compilation de textes écrits par les plus grands auteurs juifs (et quelques autres) ayant traité ce sujet et qui retracent l'histoire de ce conflit, depuis les origines cananéennes de la Palestine à sa demande d'adhésion à l'ONU.

Palestine: l'occupation est pour l'éternité