mardi 12 août 2014

Chômage,Croissance : Les Milliards Donnés Par Hollande Aux Entreprises Dépensés En Pure Perte !

Valls et Hollande : "...urgent de préparer l’opinion publique à une rentrée difficile..."



LE GOUVERNEMENT TÉTANISÉ PAR LE SCÉNARIO NOIR DE LA RENTRÉE...


Médiapart :  10 août 2014 | PAR BRIGITTE PASCALL


La rentrée s’annonce sous de sombres auspices pour le gouvernement. Selon les prévisions du Trésor, toute l’Europe, y compris l’Allemagne, est prise dans une spirale déflationniste. Tous les espoirs de retrouver la croissance, d’endiguer le chômage, de redresser les comptes publics risquent d’être réduits à néant. Montebourg milite pour un changement de politique. Valls hésite et Hollande ne dit rien.

Déflation. François Hollande a lâché le mot. « Il y a un vrai risque déflationniste en Europe. En France, l’inflation n’a jamais été aussi basse », déclare-t-il le 3 août au Monde. En marge d’un entretien sur les relations avec l’Allemagne au moment du centenaire de la Première Guerre mondiale, le président de la République n’a pu s’empêcher de s’attarder longuement sur les risques encourus dans la zone euro. Comme si, après avoir découvert les sombres prévisions économiques lors du séminaire gouvernemental du 1er août, il estimait urgent de préparer l’opinion publique à une rentrée difficile. Comme s’il lui fallait prendre tout de suite à témoin les Français pour leur annoncer que le sol se dérobait sous ses pieds.

Le premier ministre Manuel Valls avait eu, lui aussi, un ton alarmiste devant la presse à la sortie de ce séminaire gouvernemental. « La rentrée va être difficile en matière de conjoncture économique », avait-il annoncé. « À la mi-août, nous aurons quasiment les chiffres de croissance pour l’année 2014, ainsi que les chiffres de l’inflation. On peut constater et je constate qu’au niveau européen, la croissance et l’inflation sont en retrait par rapport à ce que nous pouvions atteindre. L’écart par ailleurs se creuse entre la zone euro et le reste du monde, le risque de déflation est réel », avait-il averti.


Le séminaire gouvernemental du 1er août ne devait être qu’un séminaire de plus pour faire le point avant les vacances. Pourtant, à en croire les témoins qui ont recueilli les confidences de certains participants, cette réunion marque un tournant. C’est un scénario noir qui se dessine pour le gouvernement. Toutes ses prévisions, ses espoirs de reconquête, ses engagements de redressement budgétaire, ses plans de retour de la compétitivité et d'allégement des charges paraissent être à terre face à une conjoncture économique en Europe qui se dégrade à toute vitesse.

« François Hollande semble avoir découvert la rupture profonde causée par la crise de 2008. Il vient de comprendre que tous ses schémas économiques appris il y a quarante ans n’étaient plus de mise », résume un témoin qui s’est fait raconter la scène. « François Hollande sait très bien que tout a changé », réfute un autre proche du pouvoir. « Mais il a triché avec la vérité. Maintenant, il est rattrapé par son mensonge. Il ne peut plus esquiver, faire miroiter un retour de la croissance, une reprise de l’emploi qui ne viennent jamais. Il est au pied du mur », dit-il.

Ce que le gouvernement a découvert lors de ce séminaire est tout sauf une surprise. De nombreux économistes ont mis en garde de longue date les responsables européens sur les dangers d’imposer partout en même temps des politiques d’austérité budgétaire et de restriction monétaire. Cela ne pouvait qu’entraîner la zone euro dans la déflation, ont-ils prévenu. Ces dernières semaines, plusieurs rapports du FMI ou de l’OCDE ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation en Europe. Les prévisions du Trésor, présentées le 1er août, sont venues confirmer les appréhensions : souffrant d’une croissance nulle et d’une inflation proche de zéro (0,4 % en juillet), la zone euro est entraînée dans une spirale déflationniste. Le mal ne touche plus seulement les pays de l’Europe du Sud, mais atteint désormais le cœur du système : l’Allemagne se retrouve elle aussi prise dans la déflation.

Des signes avant-coureurs annoncent le danger à venir. Le 30 juillet, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, a pris tout le monde de court : il s’est prononcé en faveur d’une hausse des salaires. Une augmentation de 3 % ne serait pas malvenue, expliquait-il dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung. Sa déclaration a été incomprise par le monde économique allemand, tant patronal que syndical, qui depuis dix ans voit dans la modération salariale l’arme consacrant le retour de sa puissance. Les experts monétaires, eux, y ont vu un sombre avertissement : si le président de la Bundesbank, gardien de la plus stricte orthodoxie monétaire, en arrive à rompre avec ses principes les plus fermes, pas de doute, l’heure est grave.

Depuis, plusieurs chiffres sont venus confirmer que l’Allemagne, contrairement à ses espoirs de rester un îlot de prospérité dans une zone euro ravagée, est entraînée à son tour dans la chute européenne. Les prises de commande ont diminué de 3,2 % en juin par rapport au mois précédent. La production industrielle n’a augmenté que de 0,3 % en juin, alors que les analystes s’attendaient à un rebond d’au moins 1 % après une chute inattendue de 1,7 % en mai. Ces premiers chiffres font craindre une croissance très faible pour l’Allemagne au deuxième trimestre, et peut-être nulle par la suite. Car le ralentissement est intervenu avant la crise ukrainienne, les sanctions contre la Russie et la riposte de Poutine.

Les membres du gouvernement, même les moins familiers en économie, n’ont pas eu besoin d’explications pour comprendre ces prévisions. Si l’Allemagne ralentit, c’est toute l’Europe qui plonge. Tous les espoirs de redressement de la croissance en France sont réduits en cendres. Le CICE, le plan compétitivité, les dizaines de milliards d’euros que le gouvernement s’apprête à consentir aux entreprises, risquent d’être dépensés en pure perte. Jamais le gouvernement ne parviendra à enrayer la montée du chômage dans un environnement européen dépressif.

« Si l'on est au-dessus de 0,5 % de croissance à la fin de l'année, ce sera déjà bien », aurait déclaré le ministre des finances, Michel Sapin, lors de la présentation des prévisions selon le Canard enchaîné. Le ministère des finances a démenti ces informations par la suite, confirmant sa prévision de croissance de 1 % pour 2014. Le FMI, l’OCDE et l’agence de notation Moody’s ont déjà abaissé leurs prévisions pour la France. Au mieux, la croissance serait de 0,6 % cette année.

Mais des perspectives beaucoup plus sombres ont été évoquées lors de ce séminaire, selon nos informations. Si la production industrielle s’est redressée en juin (+ 1,3 %), après une baisse de 1,6 % en mai, elle affiche un recul de 0,5 % pour l’ensemble du deuxième trimestre, selon l’Insee. Les mois à venir s’annoncent beaucoup plus difficiles. Les enquêtes auprès des chefs d’entreprise font état d’une baisse constante des carnets de commande. Plus que du coût du travail, ceux-ci se plaignent d’une chute de la consommation. Depuis le début de l’année, la demande de crédit stagne. Les dépôts de permis de construire pour les logements sont en chute de 30 %. Les appels d’offres publics ont diminué de 60 %. Dans l’expectative jusqu’aux élections municipales, inquiètes de la suite des projets de réduction des dépenses publiques et de la réforme territoriale, les collectivités territoriales, qui sont les premiers investisseurs publics, ont gelé les projets d’investissement et commencent même pour certaines à réduire les budgets de fonctionnement.

Le gouvernement tétanisé par le scénario noir de la rentrée...

Gaza : François Hollande A Radicalisé Les Colères Et Donné Du Crédit Aux Pires Ennemis Des Juifs !


Gaza : Aubry corrige Hollande

source: sans langue de bois.fr

François Hollande a-t-il commis, vis-à-vis d'Israël et des Palestiniens la même faute que Nicolas Sarkozy par rapport à Ben Ali et aux Tunisiens, en ne mesurant pas l'ampleur de l'événement qui se déroulait sous ses yeux ? Martine Aubry le corrige à sa manière.

Certes, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, a dénoncé presque au même moment « ce qu'il faut bien appeler le carnage de Gaza », en ajoutant que le droit à la sécurité d'Israël « ne justifie pas qu'on tue des enfants et qu'on massacre des civils ». Certes, quelques heures auparavant, le président de la République avait aussi utilisé, depuis Liège, l'expression de « massacres à Gaza ».

Mais Martine Aubry ne s'en tient pas là : elle précise, mine de rien, qu'elle-même, maire de Lille, ancienne première secrétaire du PS, et accessoirement finaliste de la primaire socialiste en avait appelé, « dès le 15 juillet », à une action de la communauté internationale, et précise : « La réaction internationale est aujourd’hui insuffisante. Le seul avenir réaliste et souhaitable pour les populations est à construire autour du principe "deux peuples, deux États" devant chacun vivre en sécurité. »



Or qu'écrivait François Hollande le 9 juillet, après un entretien avec Benjamin Nétanyahou : « Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces. »Autant dire un soutien à ce qui, moins d'un mois plus tard, deviendrait « un scandale » selon le secrétaire général de l'ONU, « des bombardements honteux » pour les États-Unis, ou « une situation intolérable » pour Philip Hammond, le ministre des affaires étrangères de Grande-Bretagne.

De son communiqué initial à son revirement de minuit moins deux, en passant par l'interdiction de plusieurs manifestations pro-palestiniennes qui pouvaient si peu être interdites qu'elles ont eu lieu quand même, François Hollande a semblé déconnecté des brûlures de l'histoire et s'en tenir à une vision d'antiquaire. Il doit faire face à une cascade de critiques ou de condamnations qui vont de la gauche du PS au Front de gauche, de Dominique de Villepin à plusieurs intellectuels tels Edgar Morin, Rony Brauman, ou Régis Debray.

Ce qui l'a conduit à cette solitude n'est pas son amitié déclarée pour le peuple d'Israël (elle n'a rien de déshonorant ni de choquant...), mais sa manière de coller à des dirigeants qui conduisent leur pays dans une impasse militaire, diplomatique, et désormais morale.
a radicalisé les colères et donné du crédit aux pires ennemis des juifs.
Car au-delà de sa sympathie déclarée pour Israël, qui obéit d'ailleurs à des mobiles intérieurs autant qu'à des préoccupations géopolitiques, Hollande a voulu s'en tenir sur le fond à la position traditionnelle de la France : droit à l'existence et à la sécurité pour Israël, et droit à un État aux frontières stables et reconnues pour les Palestiniens.

Le problème, c'est que cette politique initiée par Charles de Gaulle et poursuivie par ses successeurs suppose une capacité à tenir tête aux exaltés des deux camps et que, sur ce point, comme sur tant d'autres, la résistance de François Hollande aux raisons des plus forts a montré ses limites. Le président français n'a cessé de dénoncer le terrorisme de l'un, le Hamas, et il a eu raison, mais il a fermé les yeux sur les folies de l'autre, en l'occurrence la droite et l'extrême droite israélienne, et il s'est égaré.

La démesure et l'inhumanité des représailles engagées par Nétanyahou ont sapé les justifications de cette guerre, si bien que tous les arguments de défense d'Israël se retournent aujourd'hui comme un gant. Le droit de se défendre est légitime, mais justifie-t-il qu'on tire sur des femmes et des enfants ? Le Hamas est infréquentable, mais un pays qui tue 1 800 personnes, civils pour la plupart, sous des bombardements, peut-il donner des leçons de retenue et de démocratie ? L'antisémitisme est un sentiment hideux, il existe et se développe en France, mais n'est-ce pas l'alimenter que de reproduire la violence dont on se plaint, en la multipliant par cent ?

Au fond, la faute de François Hollande n'a pas été d'être l'ami d'Israël, mais de ne pas l'avoir été assez. De ne pas avoir dit la vérité à ses dirigeants. D'avoir craint que dénoncer leurs égarements reviendrait à condamner leur peuple et à renforcer ses ennemis. C'est le contraire qui s'est produit. La conséquence de ces yeux trop longtemps fermés, c'est qu'en France ce silence officiel, en passant pour du parti pris, a radicalisé les colères et donné du crédit aux pires ennemis des juifs.

http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr/gaza-aubry-corrige-hollande-a108858812