mardi 24 juin 2014

400 Crash De Drones Depuis 2001 Et De Nombreuses Catastrophes Évitées De Justesse

Air Force major Richard Wageman pilote un Predator depuis une station sol de contrôle en Afghanistan le 25 octobre 2008. Une semaine plus tard, il était le 1er pilote d'un Predator qui s'est écrasé sur une base militaire américaine. La cause précise de l'accident n'a pas été déterminée. (US Air Force photo)



"It's raining drones!" (il pleut des drones!)


Plus de 400 grands drones militaires américains se sont écrasés dans des accidents majeurs dans le monde entier depuis 2001, un record de la calamité qui expose les dangers potentiels de jeter ciel ouvert américains à la circulation de drone, selon une enquête du Washington Post long de l'année.

Depuis le début des guerres en Afghanistan et en Irak, les drones militaires ont mal fonctionné dans une myriade de façons, en chute libre depuis le ciel en raison de pannes mécaniques, d'erreurs humaines, le mauvais temps et d'autres raisons, selon plus de 50 000 pages de rapports d'enquête sur les accidents et autres documents obtenu par La Poste dans le cadre du Freedom of Information Act.


Vols de drones commerciaux sont en passe de devenir une réalité largement répandue aux États-Unis, dès l'an prochain, en vertu d'une loi adoptée par le Congrès 2012. vols de drones par les organismes d'application de la loi et de l'armée, qui se produit déjà sur une base limitée, devraient augmenter.

Les documents obtenus par La Poste scores de détail d'accidents non déclarés antérieurement impliquant des aéronefs télécommandés, contestant les assurances données par le gouvernement fédéral que les drones pourront voler en toute sécurité sur des zones peuplées et dans le même espace aérien que les avions de passagers.

Drones militaires ont claqué dans les maisons, les fermes, les pistes, les routes, les voies navigables et, dans un cas, un avion de transport Air Force C-130 Hercules dans les airs. Personne n'est mort dans un accident de drone, mais les documents montrent que de nombreuses catastrophes ont été évitée de justesse, souvent par quelques pieds, ou quelques secondes, ou à la chance pure.

"Tout ce que je voyais étaient des tentes, et j'ai eu peur que j'avais tué quelqu'un", a déclaré le major de la Force aérienne Richard Wageman enquêteurs après un accident en Novembre 2008, quand il a perdu le contrôle d'un Predator qui a percuté une base américaine en Afghanistan. «Je me sentais engourdi, et je suis certain que quelques jurons sont sortis de ma bouche."




Les enquêteurs ont été incapables d'identifier une cause définitive de l'accident mais a déclaré vent et un virage agressif par le pilote ont été des facteurs. Wageman n'a pas répondu à une demande de commentaire par un porte-parole de la Force aérienne.

Plusieurs drones militaires ont tout simplement disparu alors aux altitudes de croisière, de ne jamais être revu. En Septembre 2009, un drone Reaper armés, avec une envergure de 66 pieds, a volé à la dérive à travers l'Afghanistan après ses gestionnaires ont perdu le contrôle de l'avion. Des avions de combat américains ont tiré vers le bas pendant qu'il s'approchait du Tadjikistan.

Les documents décrivent une multitude d'erreurs coûteuses par des pilotes de contrôle à distance. Un Predator $ 3,800,000 portant un missile Hellfire cratères près de Kandahar en Janvier 2010 parce que le pilote n'a pas réalisé qu'elle avait été aux commandes de l'avion à l'envers. Plus tard cette année, un autre Predator armé s'est écrasé à proximité après que le pilote n'a pas remarqué qu'il avait pressé le bouton rouge de mal sur son joystick, mettre l'avion en vrille.

Alors que la plupart des avions défectueux ont péri dans les zones de combat, des dizaines ont été détruits aux États-Unis pendant les vols d'essai et de formation qui ont mal tourné.

En Avril, 375 livres Armée drone s'est écrasé à côté d'une aire de jeux de l'école élémentaire, en Pennsylvanie, à quelques minutes après que les élèves sont rentrés chez eux pour la journée. Dans l'état de New York, l'Armée de l'Air ne peut toujours pas trouver un Reaper qui a disparu depuis Novembre, quand il a plongé dans le lac Ontario. En Juin 2012, un Marine RQ-4 drone de surveillance avec une envergure plus large que le nez plongé dans Maryland Eastern Shore, allumer un feu de forêt. Du Boeing 757

Les représentants du Ministère de la Défense se sont dits confiants dans la fiabilité de leurs drones. La plupart des accidents se sont produits dans la guerre, ils ont souligné, dans des conditions difficiles peu susceptibles d'être reproduits dans les États-Unis.

Statistiques militaires montrent la grande majorité des vols se passent bien et que les taux de mésaventure ont régulièrement baissé au cours de la dernière décennie. Les fonctionnaires reconnaissent, cependant, que les drones ne seront jamais aussi sûr que les avions de ligne commerciaux.

"Le vol est intrinsèquement une activité dangereuse. Vous n'avez pas à chercher très loin, malheureusement, à voir des exemples de ce que ", dit Dyke Weatherington, directeur de la guerre sans pilote pour le Pentagone. «Je peux vous regarder droit dans les yeux et dire, absolument, le [ministère de la Défense] a obtenu une fiche de sécurité exceptionnelle sur ce sujet et nous sommes de mieux en mieux chaque jour."

L'analyse de la Poste de dossiers d'accidents, cependant, montre que les fabricants de militaires et de drones ont encore à surmonter certains obstacles fondamentaux de sécurité:


Une capacité limitée à détecter et éviter les ennuis. Caméras et capteurs de haute technologie sur un drone ne peut pas remplacer entièrement les yeux et les oreilles et le nez d'un pilote dans le cockpit. Avions contrôlés à distance La plupart ne sont pas équipés d'un radar ou systèmes anti-collision visant à prévenir les catastrophes plein vol.

erreur du pilote. Malgré la perception populaire, voler un drone est beaucoup plus difficile que de jouer à un jeu vidéo. L'Armée de l'Air des licences sur ses pilotes de drones et les forme en permanence, mais les erreurs sont encore monnaie courante, en particulier lors des débarquements. Dans quatre cas sur une période de trois ans, les pilotes de la Force aérienne a commis des erreurs si graves qu'ils ont été étudiés pour une suspicion de manquement au devoir.


Défauts mécaniques persistants. Certains modèles de drones communs ont été conçus sans dispositifs de sécurité de sauvegarde et se sont précipités à la guerre sans le bénéfice d'années d'essais. De nombreux accidents ont été déclenchées par des dysfonctionnements électriques de base; d'autres ont été causés par le mauvais temps. Les militaires ont blâmé quelques mésaventures sur les problèmes inexplicables. Les équipages des deux prédateurs condamnés qui se sont écrasés en 2008 et 2009 ont dit aux enquêteurs que leurs plans respectifs avaient été «possédé» et en proie à des «démons».


Liens de communication fiables. Drones dépendent de transmissions sans fil pour transmettre les commandes et les informations de navigation, généralement via satellite. Ces connexions peuvent être fragiles. Les dossiers montrent que les liens ont été perturbés ou perdus dans plus d'un quart des pires accidents.


Parmi les modèles qui se sont écrasés le plus souvent est le MQ-1 Predator, le drone Armée de l'Air fabriqués par General Atomics Aeronautical Systems, de San Diego. Près de la moitié des Predators achetés par l'Armée de l'Air ont été impliqués dans un accident majeur, selon les données d'achat et de sécurité.

Frank W. Pace, président des systèmes d'aéronef pour General Atomics, le premier producteur de grands drones militaires, a déclaré le Predator a dépassé les attentes en matière de fiabilité. Il a été conçu pour être léger et peu coûteux, ce qui coûte moins de 4 millions de dollars chacun. Pendant les premières années de la guerre en Afghanistan et en Irak, dit-il, personne ne s'attendait à la Predator pour durer très longtemps.

"C'était plus un état d'esprit que vous alliez obtenir abattu ou avoir d'autres pertes, de sorte que vous ne voulez pas mettre tout cet argent dans un système redondant", a déclaré Pace, se référant à des systèmes de sauvegarde visant à coup de pied dans en cas de panne.

Il a souligné qu'aucun des accidents de Predator ont été mortels.

«Nous n'avons jamais déclaré une perte de vie», dit-il, "si nous faisons assez bon."


Accidents couvrent monde



Drones ont révolutionné la guerre. Maintenant, ils sont sur le point de révolutionner l'aviation civile. En vertu de la loi adoptée par le Congrès, la Federal Aviation Administration devrait édicter des règles en Septembre 2015, qui débutera l'intégration généralisée des drones dans l'espace aérien civil.

La demande refoulée pour acheter et piloter des avions contrôlés à distance est énorme. Les services de police, qui possèdent déjà un petit nombre de drones de la caméra équipée, devraient acheter des milliers d'autres; services de police convoitent comme un outil peu coûteux pour assurer la surveillance à vol d'oiseau jusqu'à 24 heures d'affilée.

Les entreprises considèrent possibilités rentables pour les drones, à tendance cultures, transporter des marchandises, d'inspecter l'immobilier ou films films hollywoodiens. Les journalistes ont demandé des licences de drones pour couvrir les nouvelles. Amazon.com chef de la direction Jeffrey P. Bezos veut que son entreprise à utiliser des drones autonomes pour offrir de petits paquets à la porte des clients. (Bezos détient également le poste.)



Son premier vol en 1994, il est devenu plus tard le premier drone comme arme. Conçu pour effectuer de la surveillance avec des caméras et des capteurs puissants, il peut être armé de missiles Hellfire à guidage laser. Il reste souvent en altitude sur les missions de plus de 20 heures à la fois, et peut atteindre une altitude de 25.000 pieds. (Alberto Cuadra)


L'armée possède environ 10 000 drones, d'un livre-Guêpes et Ravens de quatre livres de Predators une tonne et 15 tonnes mondiaux Hawks. En 2017, les forces armées envisagent de voler des drones à partir d'au moins 110 bases dans 39 États, plus Guam et Porto Rico.

L'industrie du drone, qui a fait pression sur le Congrès à adopter la nouvelle loi, prédit $ 82000000000 en retombées économiques et 100 000 nouveaux emplois d'ici 2025.

L'opposition du public a porté sur-libertés civiles préoccupations, telles que la moralité et la légalité de l'utilisation de drones pour espionner les gens dans leurs arrière-cours. Il a été l'examen du dossier de l'avion contrôlé à distance de sécurité insuffisantes. Un rapport publié le 5 Juin par l'Académie nationale des sciences a conclu qu'il y avait «de graves questions sans réponse" sur la façon d'intégrer en toute sécurité drones civils dans l'espace aérien national, le qualifiant de "défi transversal critique."

Personne n'a plus d'expérience avec des drones que l'armée américaine, qui a enregistré plus de 4 millions d'heures de vol. Mais le ministère de la Défense garde bien les détails de ses opérations de drones, y compris comment, quand et où la plupart des accidents se produisent.

La Poste a déposé plus de deux douzaines de Freedom of Information Act (FOIA) demandes avec l'Armée de l'Air, de l'Armée, de la Marine et du Corps des Marines. De répondre par intermittence au cours d'une année, l'armée a publié des dossiers d'enquête et d'autres documents que collectivement identifiés 418 accidents majeurs de drones dans le monde entre Septembre 2001 et la fin de l'année dernière.

Ce chiffre est à peu près équivalent au nombre des principaux accidents encourus par la flotte de l'Armée de l'Air d'avions de chasse et des avions d'attaque au cours de la même période, même si les drones ont volé beaucoup moins de missions et des heures, selon les statistiques de sécurité de la Force aérienne.

Le militaire a divisé les accidents majeurs en deux catégories de gravité, en fonction de la quantité de dégâts infligés à l'appareil ou d'autres biens. (Il existe trois autres catégories pour plus d'accidents mineurs.)

Selon les dossiers, 194 drones ont chuté dans la première catégorie - les accidents de catégorie A qui ont détruit l'avion ou causé, selon les normes actuelles, au moins 2 millions de dollars en dommages.

Un peu plus de la moitié de ces accidents se sont produits en Afghanistan et en Irak. Près d'un quart qui s'est passé aux États-Unis.

Lorsque drones tombent du ciel | The Washington Post

Quand Mediapart Annonce : "François Hollande? Vous Ne Le Verrez Plus!"


«Hollande le Bref» a mis le feu à la fonction présidentielle!



L’après-Hollande a commencé



(Mediapart via Tendance CLAIRE  ) C’est le secret le mieux gardé de la République : il n’y a plus de gouvernement. Mais y a-t-il encore un président ? L’affaire de la vraie fausse démission d’Arnaud Montebourg n’est pas un nouveau couac suivi d’un démenti de plus. Elle dit la lutte pour le pouvoir qui s’intensifie dans le vide laissé par la gestion erratique de François Hollande.

C’est le secret le mieux gardé de la République. Il n’y a plus de gouvernement. Bien sûr, il y a encore des ministres qui se rendent à l’Élysée chaque mercredi. Il y a toujours un premier ministre qui s’efforce de conserver sa majorité à l’Assemblée. Mais il n’y a plus de gouvernement. Serait-ce, comme l’écrivait François Mitterrand dans Le Coup d’État permanent, que sous la Ve République « seul le président de la République ordonne et décide » ? Rien n’est moins sûr. D’ailleurs, y a-t-il encore un président à l’Élysée ? 

La question n’est plus taboue dans les coulisses du pouvoir. Le doute s’insinue jusque chez ses plus fidèles collaborateurs. Pour certains, nous sommes à la veille d’une crise de régime qui pourrait emprunter les chemins de la dissolution. Pour d’autres, le temps d’une recomposition de la gauche a commencé sur les ruines du vieux parti socialiste. Pour d’autres enfin, l’« après hollandisme » a commencé.

« Hollande le Bref » ou l'obsolescence programmée de la fonction présidentielle. Aux partisans d'une VIe République, il offrirait à la fois le déclin du régime présidentiel et une reparlementarisation de la vie politique sans même changer de Constitution. C'est une stratégie que certains au gouvernement pratiquent déjà ouvertement, comme ce fut le cas en mars lorsqu'ils décidèrent de mettre sous tension la fonction présidentielle en imposant au président de la République le choix de Valls comme premier ministre, une prérogative qui est pourtant un marqueur de la Ve République.




L’affaire de la démission annoncée d’Arnaud Montebourg, explicitée cette semaine dans Le Nouvel Observateur (c'est à lire ici) et aussitôt démentie par l’intéressé, vient s’ajouter à la longue liste des couacs, coups de gueule et autres escarmouches qui nourrissent depuis deux ans la chronique de la cacophonie gouvernementale. Du renvoi de Nicole Bricq du ministère de l’écologie un mois après sa nomination, au limogeage brutal de Delphine Batho avant l’été 2013 pour crime de lèse budget ; de la démission annoncée puis abandonnée d’Arnaud Montebourg, désavoué publiquement par Matignon à propos de Florange, à la démission forcée de Jérôme Cahuzac, coupable d’avoir menti aux plus hautes autorités de l’État, le casting gouvernemental est soumis à rude épreuve.

Comment l’interpréter ? Jusque-là, on l’imputait au défaut de leadership de Jean-Marc Ayrault. Avec l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, la guéguerre a pourtant redoublé d’intensité entre tribus socialistes. Depuis le mois de mars, elle a gagné les bancs de l’Assemblée où les opposants au gouvernement se comptent : ils étaient 11 conjurés au début, lors du discours de politique générale de Manuel Valls ; plus de 40 à s’abstenir sur le plan de 50 milliards d'économies des dépenses publiques, et voilà qu’ils lancent l’« Appel des cent »(lire ici l'article de Mathieu Magnaudeix). Mais si on les interrogeait sous couvert d’anonymat, me dit un député socialiste, les deux tiers du groupe socialiste seraient d’accord avec les frondeurs.

À Solférino, on réclame un chef, capable de livrer bataille. Le parterre s’impatiente. Quand la bataille des idées s’éteint, que les projets de transformation cèdent la place aux calculs des comptables, le vieux bonapartisme renaît de ses cendres. Déjà Valls perce sous Hollande. Il a entamé sa marche sur Rome ; « sa marche sur les Roms », rectifie un député frondeur !

Ainsi va la France « personnalisée », écrivait Mitterrand… « Je connais des Français qui s’en émerveillent, qui ne sont pas choqués de voir leur patrie réduite aux dimensions d’un homme… Ils ont du vague à l’âme dès qu’ils sont privés du frisson que leur procure le meilleur artiste de la télévision, le dernier des monstres sacrés… Ils ont hâte de voir une tête dépasser le rang et d’obéir à la vieille musique du droit divin tirée de la mythologie du moment. » Ces lignes ont été écrites par François Mitterrand il y a un demi-siècle et elles n’ont rien perdu de leur actualité.

C’est que rien n’a changé ! Nous sommes sous le même régime dont les effets de personnalisation ont été aggravés par l’apparition des chaînes d’info en continu. Depuis trente ans, alors que la vie politique médiatique se concentre de plus en plus sur la conquête du pouvoir présidentiel – l’élection au suffrage universel devenant non seulement le moment clé de la vie démocratique, mais l'élément qui surdétermine entre deux élections toutes les stratégies des acteurs –, les attributions du président se dissipent, se dispersent. Les enjeux nationaux se réduisent à l’élection ou la réélection d’un homme. La Nation réduite aux dimensions d’un homme…

Cette personnalisation s’accompagne d’une « virilisation » de la politique. Triomphe des postures martiales et des coups de menton. Cécile Duflot souligne à ce propos un paradoxe intéressant : « Plus l’exercice du pouvoir se révèle difficile dans un monde mouvant et complexe, plus les caractéristiques que l’on attend d’un homme politique se durcissent, se virilisent : mâchoire carrée, menton en avant, discours martial. Cela crée une sorte de dissonance cognitive entre l’idéal type du mec autoritaire et le fait qu’on voit bien qu’il ne tient rien. »



Plus l’État est désarmé, plus il doit afficher son volontarisme. La posture du « volontarisme » néolibéral est la forme que prend la volonté politique lorsque le pouvoir est privé de ses moyens d’agir. Mais sa crédibilité est gagée sur la puissance effective de l’État. Si cette volonté affichée n’est pas suivie d’effets, le volontarisme est démasqué comme une posture. Il faut donc qu’il redouble d’intensité, qu’il s’affiche avec plus de force pour se recrédibiliser, démonstration qui va accentuer encore le sentiment d’impuissance de l’État.


La « dorsale libérale »


C’est la spirale de la perte de légitimité. Et c’est ce que n’a cessé de faire François Hollande depuis deux ans. « Je suis en ordre de bataille. Je suis le chef de cette bataille. J’avance », affirmait-il, bravache, au début de son mandat, essayant de recycler ses galons de chef de guerre obtenus au Mali dans la bataille pour l’emploi. Il allait renégocier le traité européen, réveiller la croissance, redonner confiance aux investisseurs et, comme Hercule retournant Lichas, inverser la courbe du chômage.

Il décréta la pause fiscale qui ne vint jamais, déclara prématurément la guerre en Syrie, stoppée par le veto de Washington, et se vit obligé de rappeler Leonarda que son ministre de l’intérieur avait expulsée, mais sans ses parents…

L’histoire de Florange est exemplaire, me confie un ex-ministre : « Le président a laissé prospérer deux solutions opposées au lieu de mettre tout le monde autour de la table et de faire converger les points de vue. Il a laissé diverger les deux options et il a tranché quand c’était trop tard. » Quels que soient les sujets : Florange, mariage pour tous, droit de vote des étrangers, transition énergétique, réforme pénale, « il a tranché la où il fallait rassembler et il a tenté de rassembler là où il fallait trancher ».

La chronique du hollandisme n’est qu’une suite de couacs, d’annonces démenties et de décisions non suivies d’effets. « Mépriser les hauts et repriser les bas », disait Chirac. Hollande se contente de la seconde partie du programme. « Reprise » est la devise de son quinquennat. C’est la partition du hollandisme. Hollande n’exerce pas le pouvoir, il l’interprète.

Depuis deux ans, il donne de la fonction présidentielle une interprétation toute en nuances, composant par petites touches l’autoportrait d’un prince paradoxal, soumis aux injonctions contradictoires de l’austérité et de la croissance, du désendettement et du redressement. Un président à souveraineté limitée, conforme à la situation des États européens, contenue par le corset étroit des règlements qu’a tissés l’Union européenne depuis le traité de Maastricht, soumis à la tutelle des marchés et des agences de notation. Un conseiller de Bercy constate amèrement : « On mobilise plus d’efforts diplomatiques pour défendre la BNP aux États-Unis qu’on ne l’a fait pour défendre les marges budgétaires et la réorientation de l'Europe. »

« En juin 2012, me confie un ex-ministre, François Hollande est allé à Bruxelles pour renégocier le traité européen. Nous savons maintenant qu’il ne l’a pas fait. Il a demandé deux années de non-application du traité contre l’abandon de sa politique de croissance. Il a demandé du temps. Ce n’est pas une négociation ça. Il a demandé deux ans pour appliquer un traité alors qu’il avait été élu pour le renégocier. »

Un ex-conseiller de Bercy ne mâche pas ses mots : « Ce qui manque à cette équipe, c’est une architecture intellectuelle solide, capable d’opposer à la logique ordo-libérale allemande une stratégie et une alternative. Tout cela s’explique non pas par la mauvaise foi, mais par la foi justement, la croyance collective dans la performativité des normes juridiques contenues dans les traités. C’est la foi des comptables du Trésor, des juristes, des hauts fonctionnaires, très compétents en matière de normes mais qui ne sont pas économistes… Tout cela a eu pour effet de déporter l’analyse de la conduite des affaires, de l’intelligence des mécanismes de base et des lois économiques vers le juridisme des négociations diplomatiques inter-européennes. Les leçons de l’histoire économique sont oubliées au profit de rituels d’obéissance et de sacrifices. À la connaissance des lois économiques, on préfère les invocations empruntées à la novlangue européenne (restaurer la confiance, rembourser, efforts, sérieux)... qui percole dans les élites. Une grammaire du renoncement… »

Le nouveau gouvernement a ancré toute sa politique dans la négociation inter-européenne en acceptant le cadre et les présupposés (les 3 %, l’euro fort, le Code du travail)… La peur des marchés, qui a pris la forme d’une véritable paranoïa dans les premiers mois du quinquennat, l'a conduit à sous-estimer la capacité de la BCE à agir sur les taux par exemple, et à permettre des politiques de court terme pour relancer la croissance, qui seule permet de réduire la dette.

Tout le champ de la politique a été laissé au néolibéralisme anglo-saxon (dérégulation, intervention de l’État, financiarisation) et à l’ordo-libéralisme allemand rigide (empire de la norme, la faute de l’endettement, la rigueur budgétaire réparatrice…). Les contradictions entre le FMI et la politique européenne menée sous influence allemande s’expliquent par l’opposition de ces deux libéralismes…

« La dorsale libérale de ce gouvernement a adopté tous les thèmes bruxellois, s’emporte un actuel conseiller de Bercy, forteresse de l'économie désormais occupée par Arnaud Montebourg. Pendant que le ministre s’égosillait sur l’euro, sur les comportements de la commission de Bruxelles, eux jouaient aux bons élèves de la classe européenne. Sur les affaires budgétaires, on est les caniches, les toutous de la commission de Bruxelles qui elle-même est contestée par le monde entier, du FMI à l’OCDE et jusqu’au gouvernement américain… Depuis deux ans, nous plaidons au sein de ce gouvernement pour une politique alternative ; deux années d’isolement, de combat intérieur, de désolation et de défaite morale. »

« Florange est la victoire de Mittal qui paye son endettement personnel avec les bijoux de famille industriels de la France, renchérit un autre conseiller du ministère de l'économie. La loi bancaire a réjoui les banquiers et, quand un banquier est content, c’est  inquiétant. Kron, le PDG d’Alstom, c’est la trahison des clercs. Il s’est essuyé les pieds sur le pouvoir politique. Il a dit aux Américains : “Vous me sauvez des accusations de corruption et je vous donne Alstom.” »


La forme ultime de l’insouveraineté

Toutes sortes de raisons (erreurs de communication, absence d’un récit cohérent, amateurisme dans la conduite du gouvernement) ont été invoquées par les médias pour expliquer cette « gestion » erratique du pouvoir. En réalité, aucune ne permet de saisir la logique à l’œuvre : une perte de souveraineté qui affecte toutes les instances du pouvoir, et au premier chef la fonction présidentielle. « Le Titanic avait un problème d’iceberg. Pas un problème de communication », twittait récemment Paul Begala, qui fut l’un des architectes de la victoire de Bill Clinton en 1992. C’est la même chose pour François Hollande ; il n’a pas un problème de communication, il a un problème de souveraineté.

« C’est une énigme simple et une équation complexe à deux variables : les institutions + la personnalité, me confie un député. Marx parle, dans Les Luttes de classe en France, du crétinisme parlementaire. Là, on est face au crétinisme présidentiel. Le président n’étaye pas sa pensée. Il refuse le débat interministériel, méprise l’expertise sous forme d’anti-intellectualisme, tout en affichant l’arrogance de la technocratie omnisciente… »

L’homme réputé le plus puissant de la nation est un homme qui doit négocier ses marges de manœuvre avec la commission de Bruxelles ou la chancellerie à Berlin. Le monarque républicain est un homme fragile, malmené par les médias, humilié par les sondages d’opinion, dont la politique ou la moindre déclaration est soumise à la surveillance des marchés et des agences de notation. C’est un souverain sans monnaie ni frontières. Un souverain sans souveraineté.

De la fonction présidentielle ne subsistent que le rituel, le décorum, les huissiers avec leurs chaînes, les hôtels particuliers du Monopoly auquel s’adonne et se distrait l’élite politico-médiatique. Faute de puissance d’agir, reste la mise en scène de la souveraineté perdue ; c’est ce qui donne à l’exercice du pouvoir par François Hollande son côté spectral, crépusculaire, et pas seulement spectaculaire.

Du coup, l'exercice du pouvoir politique est frappé de soupçon ; ce qui donne à la scène politique son aspect de farce insupportable, de comédie des erreurs. Peut-être y a-t-il une forme de lucidité dans le fait d’avoir porté au pouvoir un blagueur. « Gouverner, c’est pleuvoir », a-t-il l’habitude de plaisanter pour relativiser son impuissance. La bonhomie de François Hollande est peut-être un signe des temps. La bulle de blagues dans laquelle il s’enferme le protège du réel qui ne cesse pourtant de frapper à la porte de son palais.

Ces retours du réel constituent une chaîne de démentis. Démenti des chiffres (du chômage, de la croissance). Démenti des événements. Désaveu des électeurs. Un seul désaveu en trois personnes : Mittal, Cahuzac, Le Pen. La crise de la Ve République est une crise de l’action politique, c’est-à-dire une crise des « enchaînements » qui permettent aux gouvernants de réagir par des décisions effectives aux situations qui mettent en péril leur pouvoir (dévaluation, levée de l’impôt, mobilisation, déclaration de guerre, etc.)

C’est peut-être la raison cachée « ironique » du choix de François Hollande par les Français. Nicolas Sarkozy se débattait encore avec une fonction présidentielle affaiblie par le quinquennat, surjouant la familiarité avec les grands de ce monde, traitant son premier ministre de collaborateur, humiliant ses ministres pour tenter de rehausser la fonction. Le candidat normal incarne mieux que quiconque la figure de l’insouverain. François Hollande l’assume sans état d’âme, avec une forme d’abnégation et de bonhomie, en pédagogue, en artisan de l’impuissance. Moi, Président ?, semblait-il s’interroger à l’avance dans sa célèbre anaphore du débat présidentiel de 2012. Son mandat restera comme une école du renoncement.

Car le hold-up initial achève de se retourner contre ses auteurs. Après avoir ravi au gouvernement tous ses pouvoirs, en 1958, le président de la République s’est fait voler son butin au cours d’une série de casses audacieux, avalisés par une série de traités, depuis le traité de Maastricht, en 1992, jusqu'au traité de Lisbonne, en 2007. C’est le moment clé du retournement de la monarchie élective voulue par de Gaulle. En concentrant au sommet de l’État tous les pouvoirs de l’exécutif, la Constitution de la Ve République a facilité la tâche des cambrioleurs ; c’était un jeu d’enfant de s’emparer de la souveraineté étatique ! Ces hold-up successifs constituent le véritable coup d’État permanent, un coup d’État contre la souveraineté nationale. Mais, contrairement à celui dénoncé par Mitterrand en 1964, celui-là a été opéré au nez et à la barbe des Français et contre leur volonté explicite exprimée en 2005.

Les ultimes scrupules (ou maladresses) de Jacques Chirac, qui décida d’organiser en 2005 le référendum constitutionnel, n’y ont rien changé. On s’essuya les pieds sur la volonté populaire. Sans doute le processus inauguré à Maastricht était-il trop avancé. Sans doute les classes dirigeantes du pays avaient-elles confondu les bonnes pratiques européennes et les mauvaises habitudes françaises, les choix difficiles et les solutions de facilité, chaque fois qu’il s’est agi de désarmer l’État. On parla de construction européenne quand il eût fallu dire « déconstruction » du cadre de la souveraineté populaire. On fit miroiter les États-Unis d’Europe pendant que l’on démontait la République. On évoqua l’élargissement de l’Europe quand c’était le cadre national qui s’étiolait.

On parla de projet, d’horizon, de dessein quand l’action politique se bornait de plus en plus à faire accepter et appliquer les injonctions venues de Bruxelles. On parla de changement quand il ne s’agissait plus que d’imposer le statu quo des traités européens. 

On euphémisa les abandons de souveraineté en les qualifiant de transferts de compétences. François Mitterrand ne se payait pas de mots, lui, quand il déplorait l’attitude du premier ministre sous la Ve République « qui, plutôt que de déplaire à l’hôte de l’Élysée, se dépouille lui-même peu à peu des prérogatives que lui confère la Constitution ». Il parlait de « strip-tease ». Aujourd’hui, ce n’est plus seulement le premier ministre qui se dépouille de ses pouvoirs constitutionnels pour les céder au monarque républicain, c’est le monarque républicain lui-même, depuis Maastricht, qui abandonne un à un ses attributs et ses pouvoirs pour le plus grand plaisir de l’élite néolibérale. Un strip-tease.

La République enlève le haut et le roi est nu. C’est le paradoxe terminal de la Ve République. François Hollande est l’enfant d’un paradoxe. Il n’en est pas la cause. Tout au plus une circonstance aggravante. La Ve République finissante lui a laissé ce rôle de composition : une présidence de bas régime. Il est la forme ultime de l’insouveraineté.

Le pouvoir politique en France est d’essence volatile, instable. Ôtez-lui ses gigantesques condensateurs que sont les institutions, et il se disperse, se déverse dans les rues, se répand dans les airs et les esprits. C’est la chimie de la démocratie française, avec ses matériaux inflammables et ses refroidisseurs, avec son lyrisme des rues et sa langue d’État, avec ses brusques révolutions et ses mornes restaurations, avec ses classes dangereuses et ses élites défaitistes, avec ses vagues d’immigration et ses ressacs identitaires, son anarchisme, son irrédentisme et ses reprises en main brutales et parfois sanglantes, Versailles et Valmy.

Les constitutions s’essaient à réguler ces courants contraires. Ce sont des constructions fragiles, des composés chimiques dont la stabilité est faite pour un peuple et une époque donnés. Leur légitimité dépend de leur capacité effective à mobiliser les moyens de l’État à des fins collectives. Cette capacité fonde la croyance en la possibilité d’agir sur le monde et de s’y orienter librement. Les régimes tombent quand ils ne sont plus capables d’assurer cette croyance légitime…

C’est ce qui est en train d’arriver à la Ve République.

Tendance CLAIRE du NPA | L’après-Hollande a commencé

Syrie Irak : La Diplomatie De Laurent Fabius Complice De Crimes Contre l'Humanité

Laurent Fabius AVANT :  "Les jihadistes en Syrie font du bon boulot" ; Laurent Fabius APRÈS: "Les jihadistes en Irak sont les alliés objectifs de Bachar al-Assad"



EIIL n’est évidemment pas l’allié de l’État syrien. Mais cette attaque jihadiste en Irak peut indirectement participer à la fin du financement occidental des groupes terroristes qui combattent en Syrie. Au grand dam de Fabius.


Fabius est dans l’habituelle inversion accusatoire typiquement socialiste.


 La disparition des grands états nationalistes laïcs arabes remplacés par des mini-califats dirigés par des vrais malades mentaux irrationnels justifiera des futures guerres préventives ou d’annexion territoriale au nom de la sécurité du monde libre. 

Malheureusement, tout cela débouchera sur la disparation complète des chrétiens dans le moyen orient dont personne en Occident ne se soucie (ils viendront gonfler les chiffres de l’immigration en Europe, au Canada, au USA,etc,). Les chrétiens sont les victimes expiatoires de ce plan machiavélique.

La haine de Fabius et ses accusations farfelues contre Assad ne peuvent être interprétées qu’à l’aune de l’impuissance occidentale à faire tomber son gouvernement donc à appliquer le plan d’éclatement du moyen orient. Bien qu’EIIL travaille en faveur de ce plan décrit, ce groupe complique la narration pro-terroriste en Syrie. 

La lamentable tentative de Fabius de créer sur pièce une alliance "objective" Assad-EIIL est une façon d’aménager une porte de sortie pour continuer à soutenir d’autres terroristes en Syrie.
D’ailleurs, n'était-ce pas  ce Fabius qui déclaré qu’al Nosra donc al Qaïda faisait un travail magnifique en Syrie? 

Laurent Fabius, honni et conspué par les Français, en raison de ses graves antécédents n’avait aucune chance d’être élu, s’il devait passer par le verdict des urnes. Il a fallu donc recourir à la ruse et à la transgression des règle élémentaires du jeu démocratique pour que cet assassin soit parachuté à la tête de la diplomatie française.

Laurent Fabius a pitoyablement échoué en Syrie car ce petit pays courageux continue à résister et à tenir bon.

Alors, Monsieur le Ministre, qui ne mériterait pas d’être aujourd’hui sur terre  ?